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Si je puis toucher le bord de son vêtement
L’évangile de Mathieu nous rapporte l’histoire d’une femme malade, elle perdait du sang depuis plus de dix années et personne n’avait pu la guérir.
Elle avait dépensé tout son argent, en vain. Elle avait vu quantité de médecins et elle avait certainement passé beaucoup de temps à la recherche de sa guérison.
Dans ce passage de l’évangile, elle ne demande pas un entretien avec Jésus, une attention particulière. D’ailleurs, à cause de sa maladie, elle se sait impure selon la loi; c’est pourquoi elle ne vient pas face à Jésus, mais par derrière, discrètement.
Voici ce passage de l’évangile:
Matthieu 9:20 Et voici: une femme perdant du sang depuis douze ans. Elle approche par derrière et touche la tresse de son vêtement.
Matthieu 9:21 Car elle disait en elle-même: «Si seulement je touche son vêtement, je serai guérie !»
Cette femme ne cherche pas à toucher Jésus, à saisir et à agripper son vêtement, mais peu de chose: juste le bord de son vêtement.
Ce peu de chose n’est pas sans nous rappeler l’officier romain qui prie Jésus en faveur de son serviteur resté à la maison : «je ne suis pas digne que tu entres dans ma maison, dis seulement un mot et mon serviteur sera guéri !» (Mat 8:8)
Oui, seulement un mot !
Un petit mot suffit ! Jésus a remarqué là une grande foi !
Revenons à notre histoire.
Voyons maintenant la richesse qu’il y a derrière ce qui est appelé «le bord de son vêtement»
Tout d’abord ce mot est traduit de façons diverses telles que:
la tresse de son vêtement, le bord, la bordure, la frange, la houppe, le tsitsit (version Chouraqui)
Ch Mt 9:20 Et voici une femme atteinte d’hémorragie depuis douze ans. Elle approche par-derrière et touche le tsitsit de son vêtement.
En grec ce mot est: kraspedon. Il a son équivalent: tsisit en hébreu.
Regardez la photo et voyez ce tsisit, cette sorte de frange qui pend au bas du vêtement.
Il s’agissait d’une coutume juive dont l’origine se trouve dans les Écritures :
Nombre 15:38 Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur qu’ils se fassent, de génération en génération, une frange au bord de leurs vêtements...
39 Quand vous aurez cette frange, vous la regarderez, et vous vous souviendrez de tous les commandements de l’Eternel pour les mettre en pratique...
On peut dire qu’il s’agissait en quelque sorte d’un signe de spiritualité, d’un attachement à la Loi de Dieu.
D’ailleurs, les pharisiens voulant faire croire qu’ils étaient plus spirituels, plus attachés à la loi que les autres, agrandissaient, allongeaient ces tresses pour être vus des hommes, ce qui leur a été reproché par Jésus. (Mat 23:5)
Pour en revenir à notre histoire, Jésus avait donc un vêtement avec ces tsisits, signe de l’importance du respect de la Loi de Dieu. La femme souhaitait elle aussi participer à ce respect des commandements de Dieu.
Oui, elle aussi a une grande foi: elle ne cherche pas à toucher Jésus, à lui parler, à le supplier; elle ne cherche pas à l’agripper, à agripper de toutes ses forces son vêtement... mais seulement toucher, effleurer ce signe du respect de la Loi de Dieu que Jésus portait.
Et là aussi, cette «petite chose» a suffit !
Jésus se retourne et lui dit: ta foi t’a guérie, et la femme fut guérie à l’heure même.
C’est honorer Jésus que de croire que peu de choses de sa part, suffisent amplement...
Un mot, un regard de la part de Jésus en croyant que cela suffit !
Certainement que Jésus nous a déjà regardé, nous voyant dans notre problème, dans nos fardeaux, voire nos maladies. Un seul regard de Lui suffit !
Que le Saint Esprit nous transforme au point que lorsque le regard de Jésus se pose sur nous, il puisse dire: c’est maintenant le moment !
Un peu de toi Jésus, juste un peu, et cela me suffit.
Yves PETRAKIAN
5 novembre 2015