VOLONTÉ

Hébr., le plus directement: khéphets (Esa 44:28 46:10,
etc.), qui renferme à la fois les notions d'inclination, d'intention
favorables et de volonté effective; grec: boulé, la volonté
délibérante (Lu 7:30 23:51,Ac 13:36 etc.), et thélêma, la
volonté déterminante et agissante (Mt 6:10,Lu 12:47,Jn 11:3,
etc.). Les textes Lu 22:42 et Eph 1:11 marquent clairement
la nuance importante qu'il y a entre ces deux termes du N.T.

La volonté est la faculté que l'homme possède de se déterminer et
de faire concourir à un dessein toutes les énergies de son être,
toutes les influences de son autorité. Les sources de la volonté sont
dans le sentiment, dans l'intelligence et surtout dans la conscience.
La volonté oriente la liberté, elle engage la responsabilité, elle
crée la cohésion de la personnalité. Autant dire que la volonté est
le principe constitutif du moi. C'est ce qu'a bien compris le bon
sens populaire quand il dit de quelqu'un qui ne sait pas vouloir: «Ce
n'est pas un homme.»

--L'homme ayant été créé à l'image de Dieu, qui est la personne
parfaite, on peut poser comme postulat que Dieu est volonté, qu'il
est la volonté parfaite, toute-puissante. C'est bien ainsi que la
Bible nous le présente (Esa 46:10,Ps 33:11 103:21 135:6 2Ro
18:25 et suivant, 2Ch 22:7,Esd 7:18,Pr 19:21,Mt 18:14,Jn 3:8,1Co
12:11,Ro 1:10 15:32,1Co 4:19,1Pi 3:17,Jas 4:15 etc.).

Que sont donc la création, la loi du Sinaï, la rédemption du
Christ, sinon le déploiement de cette volonté qui s'affirme pour
notre bien jusque dans l'immolation: «Dieu a tellement aimé le monde
qu'il a donné son Fils...» (Jn 3:16,Heb 10:10, cf. Lu
7:30)? En quoi consiste la sainteté de Jésus? en ce qu'il accomplit
toujours et jusque sur la croix la volonté du Père céleste (Heb
10:9,Jn 8:29 10:18); et qu'est-ce que la rédemption proposée à tout
homme? un appel à sa volonté (Jn 5:6,Lu 19:14,Jn 5:40,Mt 23:37),
une exhortation à conformer à travers toute sa vie, comme le fit
Jésus en Gethsémané, sa volonté à la volonté de Dieu: «Non pas comme
je veux, mais comme tu veux.»

En rapprochant Ge 2:17 3:6, on a le motif de la chute qui fit
chasser l'homme du paradis: l'acte rapporté par Ge 3:6 équivaut
à dire: «Non pas ce que tu veux, mais ce que je veux.» Mt 26:39,
au contraire, nous donne la parole d'obéissance qui permit au Christ
de devenir le Sauveur du monde et d'inaugurer une nouvelle
humanité (Php 3:8 et suivant). A cette humanité née de son
sacrifice il ne donne qu'une loi: la volonté de son Père qui est dans
les cieux (Mt 6:10).

Autant il est vain que l'homme mette sa confiance dans sa volonté
propre qui est charnelle, dévoyée, impuissante, asservie aux
suggestions du Diable qui s'est vanté, non sans apparence de raison,
de donner le royaume du monde à qui il veut (Lu 4:6, cf. Job
1,Mr 4:15,Lu 22:31,Mt 13:28,2Ti 2:26); comp, le titre de Prince de
ce monde donné par Jésus à Satan dans Jn 12,14,16, autant son
avenir est assuré s'il se laisse instruire par Jésus sur ce qu'est la
volonté de Dieu (Jn 7:17,Lu 10:26 et suivants, Mr 10:17 et
suivant
, etc.).

Jésus accomplit lui-même cette volonté avec amour.
(Jn 4:34 5:30 6:38) Il veut que ses disciples l'imitent (Mt 6:10
12:50,Jn 7:17 9:31). «Je me sanctifie moi-même pour eux» =je me
consacre, «sanctifie-les» =consacre-les (Jn 17).

L'apôtre Paul s'est fondé sur l'enseignement de son Maître quand
il a résumé la vie chrétienne dans une formule qui met en avant la
volonté souveraine de Dieu tout en faisant appel à la volonté
coopérante de l'homme: «Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification»
(1Th 4:3,Ac 21:14; cf. 1Th 5:18,Eph 6:6,1Pi 2:15 4:2,Ro
12:2,Col 1:9; voir encore 1Jn 2:17 5:14,Mt 7:21,Heb 13:21,
etc.). Alex. W.