ASSYRIE ET BABYLONIE

1. Le pays et ses habitants.

Les régions bordées par l'Arménie, la Perse, le golfe Persique et
le désert de Syrie doivent leur fertilité et leur civilisation aux
deux fleuves célèbres qui les arrosent: le Tigre et l'Euphrate. Les
Grecs appelaient bien à propos ces contrées: Mésopotamie, «au milieu
des fleuves». Dans l'antiquité, la surface bordée par les deux
rivières était bien plus restreinte qu'aujourd'hui, car le cours de
l'Euphrate est maintenant à l'Ouest, celui du Tigre à l'Est de leur
cours de jadis; d'autre part, la terre a envahi le golfe Persique sur
une étendue de plus de 100 km. (les villes de Éridou et Our étaient
anciennement sur la mer). Les deux fleuves débouchaient d'ailleurs
dans la mer séparément. On peut dire que l'Euphrate est le fleuve de
la Babylonie, tandis que le Tigre est le fleuve de l'Assyrie. Sur
l'ancien cours inférieur de l'Euphrate s'élevaient les villes de
Éri-dou, Our, Larsa, Shourouppak, Nippour, Kish, Babylone et Sippar;
sur le cours supérieur du Tigre florissaient les villes de Assour,
Kalah et Ninive. Le cours tranquille de l'Euphrate et le cours
tumultueux du Tigre semblent avoir laissé leur empreinte sur le
caractère national respectif des Babyloniens et des Assyriens.

A l'époque la plus reculée, nous trouvons deux peuplades
distinctes en Babylonie: au Sud les Sumériens (voir Asianiquhs), au
Nord les Accadiens, de race et de langue sémitiques. Les Assyriens
sont de même des Sémites. Dans les temps historiques, la Mésopotamie
a été envahie par les peuplades voisines, les Élamites, les Kassites,
les Amorréens, les Araméens, sans pourtant modifier dans une mesure
considérable ses caractères ethniques.

2. Explorations et fouilles.

Arbelles est la seule ville de l'ancienne Mésopotamie qui n'ait pas
disparu: les autres sont toutes ensevelies, oubliées. Le rabbin
Benjamin de Tudela (1160) est le premier qui ait donné, après des
siècles de silence, une description des ruines de Ninive et de
Babylone. Marco Polo, qui visita Bagdad et Mossoul, ne semble pas
s'être intéressé aux ruines. Depuis lors, Babylone fut visitée par le
médecin allemand Rauwolff (1574), par le commerçant anglais Eldred
(1583), par Shirley (1599), qui vit aussi Ninive; par Cartwright
(1611), par Pietro délia Valle (1614-26), et par bien d'autres
depuis. Tous, excepté le premier, commettent l'erreur de confondre
Babylone avec Bagdad. Jean Otter, de l'Académie Royale des
Inscriptions, détermina à peu près, sur les données des géographes
arabes, l'emplacement de Babylone et de Ninive. Le Carmélite Emmanuel
de Saint-Albert, Niebuhr, l'abbé Beauchamp, Guillaume Olivier, au
XVIII e siècle, et les Anglais Rien, Buckingham et Porter, au
commencement du XIX e, ont préparé par leurs voyages l'époque des
fouilles archéologiques.

Paul Botta, agent consulaire français à Mossoul, commença en 1842
les fouilles en Mésopotamie et découvrit le palais de Sargon à
Khorsabad;

Layard découvrit les palais de Kalah à Nimroud trois ans plus
tard et, en 1849-50, ceux de Ninive à Kouyoundjik (où son successeur
Rassam découvrit en 1853 la bibliothèque d'Assourbanipal). En
Babylonie, les fouilles commencèrent en 1854, quand Lof tus explora
le sol de Warka (Érek). Peu après, Taylor travailla à Mukayyar (Our)
et Rawlinson à Birs Nimroud (Borsippa). En même temps Fresnel et
Oppert firent des fouilles à Babylone et, en 1877, de Sarzec commença
celles de Tello (Lagash), qu'il continua avec des résultats
surprenants jusqu'à sa mort en 1901. Les Américains (Peters, Haynes)
eurent d'excellents résultats à Nippour (depuis 1888) et les
Allemands de même à Babylone (Moritz et Koldewey, depuis 1887) et à
Assour (Andreae, depuis 1903). Banks découvrit l'ancienne ville de
Adab à Bismya (1903). De nos jours, les fouilles les plus importantes
sont celles de Our, Kish, Ourouk (Érek), Nuzi (près de Ker-kouk).

3. Histoire de la Babylonie.

Voir Atlas 8

Dans la période ancienne de l'histoire de la Babylonie, nous
assistons à une lutte entre villes pour l'hégémonie du pays qui, même
lorsqu'il était conquis, ne restait jamais longtemps dans les mêmes
mains (voir Asia-niques). Quand une nouvelle dynastie d'origine
amorréenne s'empara du trône de Babylone, la lutte fut acharnée entre
Isin et Larsa, ce qui devait faciliter le triomphe de Babylone. Le
premier de ces rois amorréens, Soumouabou (2225-2212), dirigea son
attention vers le N.: il s'empara de Kish, mais ne put pas régner
sans difficultés sur tout le pays de Accad; il fut même attaqué par
un «patesi» (gouverneur) de Assour. Son successeur, Soumou-la-ilou
(2212-2176), dans ses trente-six années de règne, réussit à étendre
son pouvoir sur le territoire de Accad tout entier, bien que Kish eût
secoué le joug de Babylone au commencement de son règne. Zabioum
(2175-2161) transmit à Abil-Sin (2161-2144) le royaume dans son
étendue intégrale. Mais, pendant ce temps, les Elamites menaçaient
les trois villes rivales, Isin, Larsa et Babylone: leur roi,
Kou-dour-Maboug, installa son fils, Warad-Sin, sur le trône de Larsa
(2167); le sceptre de ce dernier passa, à sa mort, à son frère
Rim-Sin (2155-2094). Sinmouballit (2143-2124), le successeur de
Abil-Sin, s'allia avec Rim-Sin qui, en 2126, s'empara de Isin. Quand
le célèbre fils de Sinmouballit, Hammourapi (2123-2081), devint roi
de Babylone, il n'avait donc qu'un seul rival sérieux: Rim-Sin, mais
il le battit complètement en 2095, après avoir étendu ses domaines
jusqu'à Assour et Ninive. Ainsi il fonda un empire s'étendant du
golfe Persique jusqu'à l'Assyrie, il acheva l'union des Sumériens
avec les Sémites, et fit de Babylone une métropole qui a laissé sa
marque sur l'histoire universelle. Conquérant invincible, Hammou-rapi
se distingua surtout comme administrateur soucieux des moindres
détails du gouvernement et comme législateur éclairé (voy., sur son
code, parag.8). Il restaura les temples, creusa des canaux et, en
général, améliora la situation sociale et économique du pays.
Samsou-ilouna (2080-2043) continua la politique sage de son illustre
père, mais il dut combattre contre les ennemis du dehors: les
Kassites, montagnards sauvages qui devaient plus tard s'emparer du
royaume, menacent la frontière orientale; un prétendant, qui se
faisait passer pour le vieux Rim-Sin, organise une révolte dans le
S.; à l'Ouest, des Amorréens essayent de franchir la frontière. Bien
que Samsou-ilouna réussît à vaincre ces ennemis, il ne put pas
empêcher la formation d'un État indépendant dans les marécages près
du golfe Persique, le «Pays de la mer» où Ilouma-iloum fonde une
dynastie qui, après que les Hittites eurent donné le coup de grâce à
la dynastie de Hammourapi (1926), saisit les rênes du gouvernement de
la Babylonie (1925-1762).

La faiblesse de ces rois de la II e dynastie était propice à une
invasion étrangère: sous le commandement de Gandash (1761), les
Kassites conquirent le pays et fondèrent la III e dynastie
babylonienne, qui occupa le trône pendant cinq cent soixante-seize
ans. Comme d'ordinaire, les conquérants barbares s'assimilèrent la
civilisation des vaincus; la contribution principale des Kassites au
progrès semble avoir été le cheval, qui, auparavant, était presque
inconnu en Babylonie. Vers 1720, les rois kassites étendirent leur
pouvoir sur le «Pays de la mer». Après un siècle et demi durant
lequel les sources font défaut, les tablettes de Tell-el-Amarna
(Egypte), provenant des archives d'Amé-nophis III et IV et contenant
une partie de la correspondance diplomatique des deux pharaons avec
les princes de l'Asie antérieure, vers 1400, jettent quelques lueurs
sur les règnes de Kadash-man-Ellil I er et de Bournabouriash II, dont
onze lettres sont connues. Bournabouriash rappelle à Aménophis IV la
politique favorable à l'Egypte de son père Kourigalzou II, qui refusa
de favoriser l'insurrection du pays de Canaan contre l'Egypte, et il
l'exhorte à agir de même à son égard, maintenant qu'un vassal du roi
babylonien (Ashour-ouballit, roi d'Assyrie) envoie une ambassade en
Egypte, comme s'il était un souverain indépendant. En général, ces
lettres concernent des mariages et des cadeaux. Depuis 1400,
l'Assyrie commence à prendre conscience de ses forces et se soustrait
au pouvoir des rois kassites, dont l'autorité est en déclin.
Bournabouriash, malgré le ton très fier de sa lettre, fit une
convention au sujet des frontières avec Ashour-ouballit, dont il
épousa la fille; quand un fils de ce mariage fut tué par un complot
antiassyrien, Ashour-ouballit eut l'audace d'envahir la Babylonie et
de placer un autre de ses petits-fils sur le trône. Ce dernier,
Kourigalzou III, battit le roi d'Élam, Hourpatila; mais quand il se
tourna contre l'Assyrie après la mort de son grand-père, il échoua
complètement. Nous apprenons au moyen des archives hittites que
Kadashman-Tourgou avait l'intention de s'allier au roi hittite contre
l'Egypte, mais il ne semble pas qu'il ait envoyé une armée. Le
célèbre traité de paix entre Ramsès II et Hattpusil fut signé au
temps de son fils Kadashman-Ellil II, dont une lettre à Hattousil a
été retrouvée dans la capitale hittite. L'Assyrie prend de plus en
plus l'offensive contre la Babylonie: Toukoulti-Ninourta I er prit
Babylone et fit prisonnier son roi Kashtiliash III (1256). La lutte
se poursuivit dans la suite avec un succès variable:
Adad-shoum-outsour battit les Assyriens et assiégea même la capitale
(Assour). Sous ses successeurs immédiats, Melishipak II et
Mardouk-apal-iddina I er, la Babylonie jouit d'une paix et d'une
prospérité relatives, mais Zababa-shoum-iddina fut battu d'abord par
Ashour-dan I er d'Assyrie, et peu après par Shoutrouk-Nahunté, roi
d'Élam, qui emporta à Suse, avec un grand butin, le code de
Hammourapi. Il n'est donc pas surprenant que son successeur,
Ellil-nadin-ahe, fût le dernier roi de la ligne kassite.

La IV e dynastie (dite pashe) compte onze rois, qui régnèrent
cent trente-deux ans. Le plus célèbre est Neboukadrezar I er ou
Nébucadnetsar, vers 1140; après une défaite, il réussit à porter la
guerre dans le territoire même d'Élam et des Amorréens, mais il fut
battu par les Assyriens. Mardouk-nadin-ahe, trente ans après, eut
d'abord quelques succès contre Téglath-Phalasar, mais vit bientôt sa
capitale et d'autres villes occupées par les Assyriens, qui,
d'ailleurs, ne purent pas y rester longtemps. Les trois dynasties
suivantes (v e -VII e) ne surent pas empêcher les ravages des
Soutéens, Araméens nomades, qui, sous le fondateur de la VIII° dyn.,
Nabou-moukin-apli (vers 1000), deviennent les maîtres de la
situation. D'autre part l'Assyrie croît en puissance: Adad-nirâri
ravagea plusieurs villes de Babylonie, Ashour-natsir-pal irrtposa ses
conditions à Nabou-apal-iddin qui avait fait alliance avec les
Araméens de i Souhi (879), et Salmanasar III aida Mardouk-zakir-shoum
à se défaire d'un frère qui s'était proclamé souverain des régions
orientales, mais en même temps il le réduisit à la position d'un
vassal (852). Mardouk-balatsou-iqbi essaya en vain, avec l'aide
d'Élam, de secouer le joug assyrien; même, pendant la période de
décadence de l'Assyrie qui suivit (jusqu'à la moitié du VIII e
siècle), les faibles souverains babyloniens n'essayèrent pas
d'affermir leur autonomie. Du reste, cette période est très obscure.

Téglath-Phalasar III, le fondateur du grand empire assyrien,
obligea Nabonassar (IX e dyn.) à reconnaître son autorité et, après
le court règne de trois rois babyloniens, il saisit lui-même «les
mains de Mardouk» en se faisant proclamer, sous le nom de
Poulou, (cf. 2Ro 15:19) roi de Babylone (x e dyn.). Son
successeur, Salmanasar V, en fit autant et prit, en Babylonie, le nom
de Ouloulaï. A sa mort (722), Mérodac-Baladan II (cf. 2Ro 2 o 12
et suivants, Esa 39), prince de Bit-Jakin, organisa une
insurrection des patriotes babyloniens contre l'Assyrie et, s'alliant
avec Houmbanigash, d'Élam, il battit le nouveau roi assyrien, Sargon,
à Der. Ce ne fut que douze ans plus tard que Sargon, après ses
guerres en Syrie et en Arménie, réussit à le chasser et, en 709, à se
faire proclamer «lieutenant» de Babylone (pour ne pas froisser les
sentiments des Babyloniens, bien qu'en réalité il exerçât des
pouvoirs souverains). Sennachérib, fils et successeur de Sargon, se
défit de Mérodac-Baladan, qui avait de nouveau occupé le trône, et
proclama Bel-ibni vice-roi (702), mais il fut obligé de le remplacer
trois ans plus tard par son fils Ashour-nadin-shoumi (700-694). Ce
dernier, tandis que son père attaquait Mérodac-Baladan dans son
refuge sur la côte d'Élam (Sennachérib avait construit une flotte
pour traverser la mer), fut fait prisonnier par le roi d'Élam, qui le
remplaça par Nergal-shezib (694-669). Sennachérib, à son retour,
emmena ce roi captif en Assyrie, mais Moushezib-Mardouk (693-689),
prince caldéen ennemi de l'Assyrie, se fit proclamer roi. En 691 une
grande coalition, comprenant toutes les tribus araméennes de
Babylonie, les Perses et les Babyloniens, fut battue par Sennachérib
à Haloulé; deux ans après, la grande ville de Babylone fut
complètement rasée et inondée par Sennachérib. Assar-haddon (681-669)
renversa la politique de son père; il rétablit la paix en Babylonie
et, dix ans après sa destruction, il ordonna la reconstruction de la
capitale. Mais il commit l'erreur de partager l'empire entre deux de
ses fils: Assourbanipal reçut l'Assyrie et Shamash-shoum-oukin
(669-648) devint vice-roi de Babylone. Une guerre féroce entre les
deux frères ne tarda pas à éclater; bien que soutenu par plusieurs
rois, Shamâsh-shoum-oukin fut assiégé dans Babylone et périt dans les
flammes de son palais.

Toutefois, après la mort d'Assourbanipal, l'Assyrie, saignée par
ces longues guerres, allait bientôt être anéantie. En Babylonie,
Nabopolassar (625-604) devient roi (XI° dyn. néo-babylonienne) et
délivre pour toujours son pays du joug assyrien. Ses attaques contre
l'Assyrie en 616 n'eurent pas de succès: l'Egypte se rangea contre
lui; mais, deux ans après, Cyaxare le Mède entre en campagne contre
l'Assyrie; il prend Assour, où Nabopolassar le rejoint et où le
traité d'alliance est confirmé par le mariage de Nébucadnetsar
(Nabu-chodonosor), fils de Nabopolassar, avec la petite-fille de
Cyaxare. Les alliés marchèrent ensemble contre Ninive en 612, la
prirent en trois mois et la détruisirent complètement. Le Pharaon
Néco voulut profiter de la débâcle assyrienne pour s'emparer de la
Palestine: il défit Josias à Méguiddo (2Ro 23:29) en 608, mais
Nabopolassar envoya Nabuchodonosor à sa rencontre; et les Égyptiens,
complètement battus à Carchémish, durent abandonner leurs conquêtes
d'Asie (604). Au moment d'envahir l'Egypte, Nabuchodonosor dut,
rentrer à Babylone à cause de la mort de son père. Toutefois, la
Palestine et la Syrie devenaient des provinces babyloniennes. Quand
le royaume de Juda, malgré les remontrances de Jérémie, se révolta,
Jérusalem fut prise et les principaux citoyens furent déportés (597).
Quand, plus tard, Sédécias s'allia à l'Egypte, à Tyr et à Sidon
(587), sa capitale fut prise et détruite après un siège d'un an et
demi; Tyr fut aussi assiégée pendant treize ans (585-573) mais ne put
pas être prise. (cf. Eze 29:18) Dans ses inscriptions,
Nabuchodonosor parle de ses constructions, mais ne dit pas un mot de
ses campagnes. C'est lui, en effet, qui fut considéré comme le
créateur de la nouvelle Babylone, (cf. Da 4:30) celle qui
remplit d'admiration les historiens classiques (cf. Josèphe,
Ant., X, 11:1), le véritable centre commercial et littéraire de
l'Asie occidentale jusqu'à Alexandre; les plus grandioses des ruines
que les fouilles récentes ont révélées sont l'oeuvre de sa main. Son
fils et successeur, Évil-Mérodac (561-559), se montra inapte à
gouverner et fut remplacé par son beau-frère Neriglissar (559-556),
qui mourut bientôt, laissant le trône à son jeune fils,
Labashi-Mardouk, déposé après neuf mois. Nabo-nide (555-539) fut élu
par le parti sacerdotal; prêtre et archéologue, ce roi s'intéressa
plus aux questions de chronologie et aux travaux de restauration des
temples qu'aux affaires d'État, qu'il laissa en grande partie aux
soins de son fils Bel-shatsar. (cf. Da 5) En ce temps, Cyrus,
roi d'Anzan, vassal d'Astyage roi des Mèdes, réussit à déposer
celui-ci, avec l'approbation de Nabo-nide, qui ne se doutait pas des
conséquences de cet acte (550). Cyrus conquiert ensuite la Lydie
(546) et se tourne contre la Babylonie; Belshatsar est battu à Opis,
Sippar ouvre ses portes aux Perses (539); Babylone est prise en trois
mois par Gobryas, et Cyrus y est reçu en libérateur, tandis que
Nabonide, qui s'était enfui, devait finir sa vie dans l'exil. A
l'époque perse, Babylone conserva encore pour un temps son
importance, mais des rébellions, sous Darius I er et Xerxès,
contribuèrent à hâter sa décadence; sous Alexandre, la ville eut sa
dernière heure de grandeur, mais la fondation de Séleucie, la
nouvelle capitale, en 312, ôta désormais toute importance à la
vieille métropole.

4. Histoire de l'Assyrie.

Voir Atlas 7

Les fouilles de Assour, qui, comme le pays tout entier, porte le nom
du dieu national, ont démontré que la plus ancienne civilisation du
pays était sumérienne; d'autre part, le nom des plus anciens rois
assyriens connus, Oushpia, le fondateur du temple du dieu Ashour, et
Kikia, qui bâtit les murs de la capitale, ne sont pas sémitiques,
mais mitanniens. On pourrait en déduire que les Mitanniens, connus
par les lettres de Tell-el-Amarna (vers 1400), étaient la population
autochtone et qu'ils adoptèrent la culture sumérienne. En Cappadoce,
on a retrouvé des tablettes, datant du XXV e siècle, qui ont un
cachet nettement assyrien (voir Asianiques). Nous devons placer
l'invasion des Sémites en Assyrie peu après cette date. Les fouilles
ont révélé leurs ravages et la période de décadence culturelle qui
suit. Mais peu à peu ils subirent l'influence de la culture
sumérienne (écriture et religion en particulier). En réalité, vers
2400, l'Assyrie est tributaire de Bour-Sin, roi de Our, qui envoie
Zarikoum. comme gouverneur du pays. Dans les premiers temps de la 1
re dyn. de Babylonie, l'Assyrie semble avoir été plus ou moins
autonome, mais Hammourapi énumère les villes de Assour et de Ninive
parmi celles de son empire. Après la chute de cette dynastie,
l'Assyrie devient indépendante (Shamshi-Adad II, vers 1860); suivent
trois siècles dont nous ne savons rien: peut-être les Mitanniens
ont-ils occupé le pays pendant une partie de ce temps, car, vers
1400, Doushratta, roi de Mitanni, envoie à son beau-frère, le Pharaon
Aménophis III, une statue d'Ishtar de Ninive, ville qui lui est
soumise. Mais déjà Ashour-ouballit (vers 1380) envoie en Egypte une
ambassade et agit en souverain indépendant, bien que Bournabouriash
de Babylone prétendît le considérer comme vassal; nous avons même vu
qu'il intervint dans les querelles dynastiques de Babylone, et plaça
son petit-fils sur le trône, tout en gardant peut-être le pouvoir
dans ses propres mains. Il avait battu les Mitanniens et avait
incorporé à son royaume une partie de leur territoire. Ses
successeurs se montrèrent d'aussi bons capitaines: Ellil-nirari bat
les Babyloniens et leur enlève du territoire; Arik-den-ili fait des
raids bien réussis; Adad-nirari I er fait des campagnes dans le N.,
l'Ouest, et le S.; Salma-nasar I er (1290-1260) battit Shattouara roi
de Hanigalbat avec ses alliés, les Hittites et les Ara-méens Ahlamê,
aussi bien que les Coutéens et les Babyloniens; pour des raisons
stratégiques, il transféra sa capitale de Assour à Kalah. Le premier
Assyrien qui occupa le trône de Babylone fut Toukoulti-Ninourta I er
(1260-1240), qui se distingua aussi par des campagnes importantes
dans les montagnes au Nord-E., N.-O., et dans la région du lac de
Van. Lui aussi, il fonda une nouvelle capitale en l'appelant de son
nom, Kar-toukoulti-Ninourta, mais elle ne lui survécut pas. Il fut
tué par son fils au cours d'une révolution, à la suite de laquelle
l'Assyrie traversa une période de décadence.

Une nouvelle dynastie commence avec Ninourta-apal-Ekour (vers
1190). Après quelques règnes sans grande importance, Ashour-resh-ishi
I er (vers 1120) battit des peuplades voisines et la Babylonie. Son
fils, Téglath-Phalasar I er (vers 1110), étendit les frontières de
l'empire assyrien dans le N. et l'Ouest, plus loin que ses
prédécesseurs, et atteignit même les bords de la mer Noire et de la
Méditerranée (sans pourtant oser attaquer Damas et les plus
importantes villes phéniciennes). En cinq ans, il se vante d'avoir
conquis quarante-deux peuples avec leurs rois. Il battit aussi, dans
la suite, Mardouk-nadin-akh, roi de Babylone, en réduisant son
royaume en vasselage, bien qu'on ait des raisons de croire que ce
dernier sût prendre sa revanche. En tout cas Ashour-bel-kala, fils de
Téglath-Phalasar, conclut un traité de paix avec le roi babylonien et
épousa sa fille.

Les campagnes militaires avaient affaibli l'Assyrie, qui traversa
une période de décadence et ne put empêcher les nouvelles provinces
plus éloignées de secouer son joug. Les tribus araméennes en
profitèrent pour pénétrer dans la Syrie du N., en Mésopotamie et même
dans la Babylonie méridionale, en y occupant des territoires
fertiles. Les populations de ces régions devinrent de plus en plus
araméennes de race et la langue araméenne devint plus tard celle de
toute la région entre la Méditerranée et la Perse (Jésus parlait
araméen). Adad-nirari II (vers 900) prépara le terrain pour les
grandes conquêtes de ses successeurs immédiats. Toukoulti-Ninourta II
(vers 890) part en campagne chaque année et nous a laissé ses
itinéraires de marche. Ashour-natsir-pal II (884-880) nous a laissé
bien des inscriptions et des monuments, retrouvés dans les ruines de
sa capitale, Kalah, qu'il restaura en y faisant travailler ses
prisonniers de guerre. Implacable envers ses ennemis, qu'il
écorchait, empalait, torturait sans pitié, il se battit dans le N.-E.
et le N.-O., et atteignit les bords de la Méditerranée, où les
grandes villes phéniciennes s'empressèrent de lui payer tribut, mais
il n'osa pas attaquer le royaume de Damas. Salmanasar III (859-824),
son fils, recula encore les frontières de l'empire. Il se battit
surtout en Syrie; une coalition qui comprend Ihouleni, roi de Hamath,
Adad-idri, roi de Damas, Achab, roi d'Israël, de même que des troupes
de la Cilicie, d'Ammon, et d'Arabie, lui livra bataille à Qarqar
(854). Bien qu'il se vante d'avoir massacré ses ennemis, Salmanasar
dut rentrer en Assyrie. Dans la suite, il battit Hazaël, roi de
Damas, et l'enferma dans sa capitale, autour de laquelle il détruisit
tous les palmiers; mais il ne put pas prendre cette ville fortifiée.
Cependant Tyr, Sidon, et Jéhu, roi d'Israël, lui envoyèrent leur
tribut. Il mourut pendant une révolte de son fils aîné,
Ashour-danin-apla, laissant son trône à un autre fils, Shamshi-adad V
(824-810), l'époux de la célèbre Sémiramis. Malgré ses campagnes, ce
roi dut réduire l'étendue de ses frontières. Par contre, son fils,
Adad-nirari III (810-782), après quatre ans passés sous la tutelle de
sa mère, put se vanter d'avoir reçu les tributs des régions
orientales de la Médie et de la Perse, du «pays hittite, Amurru dans
sa totalité, Tyr et Sidon, du pays de Omri, Édom, Palastu (c-à-d. le
pays des Philistins) et de Damas». Il introduisit en Assyrie le culte
de Mardouk et de Nabou; un de ses fonctionnaires put même écrire à
propos de ce dernier: «Aie confiance dans Nabou, n'aie de confiance
dans aucun autre dieu». Salmanasar IV (782-772) et Ashour-dan
(772-754) se battirent contre les Araméens et contre Damas, mais sous
leur règne et sous celui du pacifique Adad-nirari IV (754-746), qui
périt dans une révolte, l'Ourartou (Arménie) se fortifie aux dépens
de l'Assyrie. Téglath-Phalasar III (745-727), un des plus grands
parmi les rois assyriens, réussit à étendre et à organiser l'empire
comme aucun de ses prédécesseurs n'avait su le faire. Il eut du
succès sur tous les fronts: il fit cesser les empiétements de
l'Ourartou en Syrie; il réduisit Arpad (Esa 10:9), ce qui
provoqua la prompte soumission de nombre de princes de la Palestine
septentrionale, parmi lesquels Ménahem d'Israël (2Ro 15:19 et
suivant
); il étendit ses frontières du côté de la Médie. En 734, Achaz
de Juda l'appela contre ses ennemis «Retsin, roi de Syrie, et Pékach
fils de Rémalia» (2Ro 15:37 16:7). Ce dernier vit les provinces
septentrionales de son royaume envahies par l'Assyrien (2Ro
15:29) et fut tué par Osée (2Ro 15:30) qui se soumit
promptement. Téglath-Phalasar continua sa marche vers le S. et prit
Gaza; la reine des Arabes envoya son tribut. Deux ans plus tard, la
ville de Damas tomba dans ses mains (2Ro 16:9) et devint une
province de l'empire. En 729, il devint roi de Babylone sous le nom
de Poulou (Pul: 15:19). Pour consolider ses conquêtes, il déporta des
populations entières (cf. 2Ro 15:29) et remplaça souvent les princes
conquis par des gouverneurs assyriens. Salmanasar V (727-722) marcha
contre Osée, roi d'Israël, et l'assiégea pendant trois ans dans sa
capitale.

A la mort de Salmanasar (pendant le siège de Samarie), Sargon II
(722-705) s'empara de la couronne et fonda la dernière et la plus
glorieuse dynastie assyrienne. Quelques mois après, Samarie fut
conquise et 27.290 de ses habitants furent emmenés en captivité. (cf.
2Ro 17:6 18:11) En 721, Mérodac-Baladan se proclama roi de
Babylone et fit alliance avec le roi d'Élam; ce dernier battit
Sargon, qui voulait s'emparer de la Babylonie. Le roi assyrien se
dirigea alors vers la Syrie, où l'Egypte intriguait comme d'habitude:
il battit Jaou-bidi, roi de Hamath, à Qarqar (720), et Hanno, roi de
Gaza, ainsi que ses alliés égyptiens, à Raphia. Les années 717-714
furent consacrées à des campagnes contre Oursa I er (Rousa), roi de
l'Ourartou (Arménie): Sargon s'empara d'abord de la capitale du
royaume hittite, Car-chémish, puis du royaume de Van, et enfin battit
Oursa si complètement que celui-ci se tua. L'Ourartou cessa d'être
une menace pour l'Assyrie, mais son affaiblissement permit aux
Cimmé-riens, dans la suite, de faire des raids en territoire
assyrien. Après une campagne en Philistie (711), Sargon put enfin se
diriger contre Mérodac-Baladan; au cours de deux campagnes, il
conquit la Babylonie et fut reçu avec enthousiasme par les prêtres de
la capitale. Il eut également du succès contre les Mèdes et reçut le
tribut de sept rois de Chypre. Ses capitales furent successivement
Assour, Kalah, Ninive (où il fonda une bibliothèque qui devait
devenir célèbre), et, en 707, il inaugura la ville qu'il avait bâtie
et qu'il appela d'après son nom, Dour-Sharrou-kin (à Khor-sabad); il
y mourut de mort violente deux ans après, en laissant le trône à son
fils Sennachérib (705-681). Ce dernier, moins habile à la guerre et
dans la paix, mais plus cruel et plus orgueilleux que son père,
détruisit complètement la ville de Babylone (voir plus haut dans la
section correspondante de l'histoire de Babylone). Pendant son règne,
Sennachérib n'eut pas à s'occuper des frontières à l'Est et au Nord
de son empire; par contre, les provinces occidentales lui donnèrent
autant de difficultés que la Babylonie. Depuis Tyr jusqu'à Juda et
Édom, les princes formèrent une coalition contre l'Assyrie; ils
comptaient d'abord (703) sur l'appui de Mérodac-Baladan (2Ro
20:12-19,Esa 39) et, après la défaite de ce dernier (702-701), sur
l'Egypte (Esa 30:1-5). On commença par se débarrasser des rois
d'Askalon et d'Ékron, fidèles à l'Assyrie (ce dernier, Padi, fut jeté
dans une prison de Jérusalem), de même que du gouverneur assyrien
d'Ashdod. En 701, Sennachérib attaqua et prit Sidon, dont le roi
s'était enfui; alors un bon nombre de princes palestiniens, dans leur
terreur, vinrent à Lakis payer leurs tributs. Askalon fut vite prise
et Sennachérib se dirigea vers Ékron: à Eltékéh, il battit
complètement les Égyptiens, prit Ékron sans difficulté et replaça
Padi sur le trône.

Ainsi Ézéchias, roi de Juda, se trouva seul, appuyé sur des
troupes de mercenaires arabes, à résister à l'armée assyrienne.
Soutenu par la promesse d'Ésaïe, il fortifia sa capitale et se
prépara à la résistance; le reste du pays fut saccagé: 46 villes
fortes tombèrent dans les mains des Assyriens (cf. 2Ro 18:13)
qui, selon le compte rendu officiel, sans doute exagéré, emmenèrent
200.150 Judéens en Assyrie. Ézéchias fut bloqué à Jérusalem comme «un
oiseau dans sa cage»; il décida de se soumettre et envoya son tribut
à Lakis (2Ro 18:14; selon les sources assyriennes, à Ninive).
D'autre part les événements narrés dans 2Ro 19:9 et suivants ne
peuvent pas avoir eu lieu en 701, car Tirhaka régna de 689 à 664: il
s'agit d'une campagne ultérieure de Sennachérib contre l'Egypte, dans
laquelle son armée fut décimée par la peste près de la frontière
égyptienne (2Ro 19:35, Hérodote, II, 141; Bérose, dans Josèphe,
Ant, X, 1:5; les sources assyriennes parlent d'une campagne de
Sennachérib en Arabie en 690), ou bien l'auteur biblique et les
auteurs grecs font allusion à la campagne d'Assarhaddon contre
l'Egypte en 675, qui n'eut pas de succès. Sennachérib nomma
Assarhaddon (681-668) son successeur, mais fut tué par son fils
Arad-Malkat (ou par ses fils Adrammélek et Sharetser, 2Ro
19:37). Après avoir mis fin à la révolte, Assarhaddon entreprit la
reconstruction de la ville de Babylone. Dans le N., il réussit, avec
beaucoup de peine, à retenir les hordes cimmériennes qui avaient
envahi l'Ourartou. En Syrie, il n'eut pas de succès contre Tyr, mais
il conquit Sidon (676). Plus tard, après la campagne de 675 qui
n'aboutit pas, il marcha contre l'Egypte par la voie du désert:
Tirhaka fut battu, Memphis fut prise (671), et, après la conquête de
Thèbes, tout le pays fut occupé et divisé en vingt-deux provinces.
Assarhaddon mourut en 669, au cours d'une deuxième expédition en
Egypte; il avait réglé sa succession en nommant Assourbanipal
(669-626) prince héritier, et son fils aîné, Shamash-shoum-oukin
(669-648), roi de Babylone (sa mère était babylonienne). La campagne
d'Egypte se poursuivit malgré la mort du roi assyrien, et Tirhaka fut
de nouveau battu; on réorganisa le pays jusqu'à Thèbes, mais une
nouvelle révolte éclata après le départ de l'armée assyrienne;
nouvelle expédition punitive jusqu'en Nubie, contre le neveu de
Tirhaka qui avait pris le commandement après la mort de son oncle. En
Syrie tout était tranquille: Manassé (698-643) avait adopté une
politique opposée à celle de son père, Ézé-chias, et favorisait
l'Assyrie. En Asie Mineure, Gygès, roi de Lydie, fait alliance avec
Assourbanipal et obtient son secours contre les Cimmé-riens (660).
Mais lorsque Psammétik, entre 658 et 651, réussit à délivrer pour
toujours l'Egypte du joug assyrien et à fonder la XXVI e dynastie,
Gygès s'allia avec lui et, privé du concours assyrien, fut battu par
les Cimmériens (652); son fils, Ardys, s'allia de nouveau avec
Assourbanipal en 646. Une lutte féroce entre Shamash-shoum-oukin,
soutenu par l'Élam, et Assourbanipal (652-648), se termina par le
suicide du premier, mais l'Assyrie dut continuer les opérations en
Caldée et en Arabie, et dut entreprendre deux expéditions très
coûteuses contre l'Élam (646 et 641), qui ruinèrent complètement ce
pays et préparèrent par là les conquêtes de Cyrus. Assourbanipal
triompha ainsi de tous ses ennemis, son empire atteignit le zénith de
la puissance, les arts et les sciences florissaient comme jamais
auparavant, mais l'Assyrie, saignée par tant de guerres, allait vite
succomber sans espoir de relèvement. Les faibles souverains qui
suivirent Assourbanipal virent toutes les provinces se déclarer
indépendantes. Enfin Ninive tomba sous les coups de Cyàxare, roi des
Mèdes; de Nabopo-lassar, roi de Babylone; et des Scythes, dans l'été
de 612; Nahum (Na 2-3) chanta sa ruine dans un péan superbe. La lutte
se poursuivit jusqu'en 605: à cette date la nation assyrienne cessa
d'exister.

5. Institutions politiques.

On peut supposer que, à une époque très reculée, le clan était à
la base de l'organisation sociale et que le terme sumérien pour roi
(lu-gal =homme grand) indiquait à l'origine le chef du clan, qui
surpassait les autres en stature, force, intelligence et possessions.
Mais déjà au commencement de l'époque historique nous trouvons en
Caldée une organisation territoriale plutôt qu'ethnique: le pays est
divisé en de petits États, des cités dont le dieu local est
théoriquement le roi, mais qui sont gouvernés par des gouverneurs
(patesi ou isak) ou des rois choisis par les dieux eux-mêmes
et qui, comme Naram-Sin, reçoivent les attributs de la divinité déjà
avant leur mort. Cette apothéose tomba en désuétude à partir
d'Hammourapi, bien que ce roi s'appelle encore «le dieu des rois». Ce
qui était essentiel pour un roi était d'appartenir à une lignée de
souverains légitimes et les usurpateurs devaient avoir recours à des
généalogies imaginaires ou bien prétendre avoir reçu des dieux une
vocation spéciale à la royauté. Les titres des souverains
correspondaient théoriquement à l'étendue de leurs domaines: roi
d'une ville, roi de Sumer et d'Accad, roi des quatre régions
(Babylonie, Élam, Amurru et Assyrie), et enfin, en Assyrie, roi du
monde (shar kishshati). Comme chef de l'État, le roi s'occupait
des relations avec les autres États, de l'administration de la
justice, de la conduite de la guerre, du développement agricole et
commercial du pays, de la construction des temples et des palais, du
culte public. La correspondance de Hammourapi nous montre les mille
détails qui retenaient l'attention du roi. D'ailleurs l'armée des
fonctionnaires alla croissant et devint une bureaucratie très
développée dans l'empire des Sargonides. Dans le palais royal, il y
avait un majordome, un échanson, un panetier en chef, un chef des
provisions, mais ces titres avaient perdu leur signification
primitive et indiquaient simplement de hauts fonctionnaires ou de
hauts officiers (cf. le «rab-shakè», échanson, dans 2Ro 18:17).
Parmi les hauts fonctionnaires, il faut aussi compter le grand vizir,
le préfet du palais, le secrétaire en chef, le juge principal. Le roi
avait une garde royale pour protéger sa personne, des courriers, des
scribes, des interprètes pour sa correspondance. Le gouvernement des
provinces, culminant dans les préfets, occupait aussi une nombreuse
bureaucratie.

6. Institutions sociales.

L'humanité, selon la conception babylonienne, occupe une zone
intermédiaire entre les dieux et les animaux: au plus haut de
l'échelle, le roi «est semblable à dieu»; à l'autre extrême,
l'esclave «est l'ombre de l'homme»; au milieu, l'homme «est l'ombre
de dieu» (Harper, Assyr. Babyl. Letters, n° 652). Dans la
société, la royauté et le clergé occupent une place à part; le reste
des sujets se divise en trois classes: les patriciens, les plébéiens
(mush-kenu, d'où vient le mot «mesquin»), et les esclaves (cf.
Code de Hammourapi, parag.parag. 196-205; 209-214 et pass.). En
général, les classes étaient séparées par des barrières difficiles à
franchir, bien que la législation témoigne qu'il y avait des mariages
entre membres de castes différentes (ibid., parag. 175). La
classe moyenne, la bourgeoisie, était la plus nombreuse:
agriculteurs, pâtres, petits commerçants, fonctionnaires subalternes,
formaient la base de la société. Mais, comme souvent au cours de
l'histoire (en Israël et à Rome par ex.), les difficultés économiques
tendaient à concentrer la richesse dans les mains des puissants et à
réduire les petits bourgeois au rang d'esclaves, (cf. Am 2:6,Esa
5:8) dont le nombre va croissant d'une façon redoutable: à l'époque
la plus ancienne, c'était exceptionnel pour une famille d'avoir plus
d'une vingtaine d'esclaves, tandis que, plus tard, on en trouvait
souvent plus d'une centaine dans la possession d'un seul individu. Il
ne semble pas qu'ait été rigoureusement appliquée la loi qui
ordonnait la délivrance, après trois ans de servitude, du débiteur
insolvable réduit en esclavage (Code Hamm., parag. 117, cf. Ex
21:2). Les réformes sociales de certains rois, comme Ourou-kagina,
Téglath-Phalasar III et Salmanasar V, n'eurent pas de résultats plus
satisfaisants que les discours d'Amos et d'Ésaïe: en Mésopotamie
comme en Israël, l'appauvrissement progressif de la classe moyenne
fut une des causes de la ruine nationale.

7. Organisation économique.

Dans aucun autre domaine, probablement, l'influence babylonienne n'a
été aussi étendue et aussi permanente que dans les institutions
commerciales: Babylone a trafiqué dès sa jeunesse (Esa 47:15);
les marchands de Ninive sont plus nombreux que les étoiles du
ciel (Na 3:16) et, par conséquent, bon nombre de mots
babyloniens, en particulier les noms de métaux, poids et mesures,
métiers, étoffes, transactions commerciales, etc., ont passé dans
l'hébreu parlé au pays de Canaan (et aussi dans l'araméen et
l'arabe). Des caravanes babyloniennes visitaient depuis une époque
reculée des pays lointains, et le babylonien devint le langage de la
diplomatie vers 1400, comme l'atteste la correspondance
internationale des pharaons retrouvée à Tell-el-Amarna (un millénaire
plus tard ce sera l'aratnéen qui deviendra la lins.ua franco). On
développa même des communications postales, surtout pour les
communications officielles, on bâtit des routes et des ponts (cf.
Hérod. I, 186), on navigua sur les fleuves et les canaux (cf. lois de
Hamm. sur la construction de bateaux et sur la navigation, parag.
234-240). Les articles d'exportation étaient surtout des produits
agricoles (Hammourapi nomme les graminées, la laine et l'huile:
parag. 104); on importait les matières premières (métaux, pierres et
bois), des objets d'art et des esclaves. On exportait aussi des
articles fabriqués, comme ce «beau manteau de Sinéar» (Jos 7:21)
pris par Acan dans le butin de Jérico. Les centaines de contrats
qu'on a publiés nous permettent de fixer d'une façon exacte le prix
des choses vendues. Aux environs de 2100, un sicle d'argent (qui
correspond à peu près à un dollar) était le prix de 120 litres de
blé, de 5 litres d'huile, de 120 litres de dattes, de 7 kg. de laine,
de 2 habits, de 4 meules de moulin, de 3 pots; un ouvrier gagnait un
sicle par mois; le prix légal moyen d'un esclave était de 20 sicles
(Code Hamm., parag.252; en Canaan 30 sicles: Ex 21:32). Un boeuf
coûtait de 15 à 25 sicles, une vache de 2 à 5, un âne de 4 à 15, une
brebis 1 ou 2, un cochon 1 sicle. Les champs coûtaient 1 /10 e de
sicle par are, les vergers un sicle par are, le loyer d'une maison
ordinaire était de 3 sicles par an. L'intérêt sur un prêt s'élevait
ordinairement à 20 pour cent pour l'argent et à 33 1/3 pour cent pour les graminées.

8. Législation.

Dans l'histoire de la jurisprudence, la Babylonie occupe, avant
l'époque romaine, une place unique. Le célèbre code de Hammourapi
(vers 2083), rédigé en langue sémitique, mais fondé sur des codes
sumériens antérieurs (on a retrouvé les parallèles sumériens des
articles 191-192, 209-212, 244-245), est le code de lois le plus
complet que nous connaissions dans l'antiquité orientale.

L'analyse qui suit (cf. notre art. dans Americ. Journ. o'f Sentit.
Lang.,
1920, 36, 310SS, où sont indiqués les parall. avec le «jus
civile» romain) montre l'ordre logique des lois et l'étendue des
sujets traités (les nombres entre parenthèses indiquent les articles
du code).



I PROCÉDURE.

1. Accusation fausse (1-2);

2. Faux témoignage (3-4);

3. Jugement faux (5).

II PROPRIÉTÉ.

1. POSSESSION.
A. Possession illégale:

a) vol manifeste
1° de choses (6-13),
2° de personnes (14-20);

b) vol non manifeste
1° violent (21-24),
2° clandestin (25).

B. Possession légale:

a) bénéfice de domaine de l'État (26-41);

b) usage de domaines de particuliers:
l° louage (42-47);
2° hypothèque (48-52).

2. PROPRIETE.
A. Protection contre les dommages aux biens-fonds (53-59).

B. Louage, du point de vue du propriétaire (60-65).

3. ACQUISITION commerciale (100-126).

III PERSONNES.

1. LA FAMILLE.
A. Le mariage. Diffamation d'une femme mariée (127).

a) Contrat de mariage (128);

b) Dissolution du mariage:
1 ° par l'adultère de la femme (129-132);
2° par l'absence du mari (133-136);
3° par le divorce (137-143).

c) Restriction des droits du mari (144-152);

d) Crimes: 1° meurtre du mari (153);
2° inceste (154-158);

e) Rupture de fiançailles (159-161).

B. La succession,

a) La propriété de l'épouse décédée.
Héritiers: les enfants (162),
la maison paternelle de la femme (163-164);

b) La propriété du père de famille.
Héritiers:
fils majeurs (165-171:1, 175-176),
épouse (17l-l74),
fils mineurs (177),
filles (178-184).

C. L'adoption (185-193).

2. OBLIGATIONS.
A. Obligations de délit,

a) Substitution d'enfant (194);

b) Blessures ou mort, produites
1° par des coups (195-214),
2° par un mauvais traitement
de la part d'un chirurgien (215-220)
ou d'un médecin (221-223);

c) Perte pécuniaire produite par
la négligence d'un vétérinaire (224-225)
ou d'un marqueur d'esclaves (226-227).

B. Obligations de contrat,

a) Emploi d'ouvriers:
l° contrat à forfait (228-267);
2° contrat au jour (268-277);

b) Achat d'esclaves (278-282).



Il y a des ressemblances entre le code de l'alliance (Ex 20:22 à
Ex 23:33) et le code de Hammourapi: dans les deux les injures
sont généralement punies d'après la lex talionis (oeil pour oeil,
dent pour dent); et dans le détail, on peut comparer Ham. 250s avec
Ex 21:28 et suivant; Ham. 8 avec Ex 22:1; Ham. 21 avec
Ex 22:2; Ham. 57s avec Ex 22:5; Ham. 266s avec Ex
22:9-13, etc. Cependant le code babylonien contient seulement des
lois civiles, pénales et commerciales, tandis que le code biblique
contient des sections de caractère purement moral et religieux. Il y
a aussi beaucoup de différences de détail qui font entrevoir deux
civilisations assez différentes. Il n'y a donc pas de raison
suffisante pour supposer que le législateur biblique a connu
directement le recueil des lois babyloniennes.

Pour l'Assyrie, nous n'avons pas un code aussi complet, mais on a
retrouvé à Assour trois fragments de codes, dont le premier, presque
complet, date de la fin du deuxième millénaire.

Le deuxième traite du droit rural (succession, déplacement des
bornes des champs, (cf. De 9:14) creusage de puits ou cuisson de
briques sur le champ d'autrui, etc.); le troisième, du vol et du
commerce.--Le premier ne présente pas l'ordre logique des lois de
Hammourapi et s'occupe surtout des femmes. Les sujets suivants y sont
traités: vol (1-6); obscénité (7-9); meurtre (10); adultère (12-18;
22s); sodomie (19s); coups portés à une femme enceinte (21; 49-51);
fuite de l'épouse (24); succession (25-29; 46); fiançailles (30-33;
47s); mariage d'une veuve (35); absence du mari (36; 45); divorce
(37-38); saisie d'une femme pour dette (39; 44; 48); habillement des
femmes en un lieu public (40); concubines (41); sorcellerie (47);
avortement volontaire (52); séduction d'une vierge (54s); punition de
l'épouse (56-58).

9. Littérature.

Dans la grande masse de documents cunéiformes en langue
assyro-babylonienne que les fouilles ont mis au jour, une très petite
proportion seulement a un caractère littéraire marqué; le reste
n'était pas destiné au grand public. Mais même dans ces productions
littéraires proprement dites, il n'y a rien qu'on puisse comparer,
pour la beauté de forme et la solidité de fond, aux plus belles pages
de l'A.T. Les ouvrages poétiques que nous connaissons ont été
retrouvés dans les écoles (un bon nombre sont des copies très
défectueuses des élèves) de Nip-pour, de Sippar, d'Assour, et même de
Tell-el-Amarna en Egypte, et dans les bibliothèques royales, dont la
plus complète est celle de Ninive, où Assourbanipal fit réunir des
copies des principaux textes poétiques, magiques, scientifiques, etc.
La production poétique est essentiellement religieuse, liturgique: on
récitait les épopées et on chantait les hymnes dans le culte des
dieux. Il n'y a que de rares fragments de chansons populaires et
seulement la première ligne de quelques chants d'amour (semblables à
ceux du Cantique des cantiques) dans un catalogue retrouvé à Assour.
Dans le genre épique, les poèmes plus importants sont le récit de la
création du monde par Mar-douk après son combat avec le monstre
Tiâmat; l'histoire légendaire de Gilgamesh (contenant le récit du
déluge), le mythe d'Adapa, la descente d'Ishtar aux enfers, et
l'ascension d'Étana au ciel. Dans le genre lyrique nous possédons un
bon nombre d'hymnes en l'honneur des divinités (en particulier d'Anu,
d'Enlil, de Mardouk, de Ninourta, de Nabou, d'Ashour, de Sin, de
Sha-mash, de Tammouz, d'Ishtar, etc.), des prières, des psaumes de
pénitence, des lamentations, etc. Les meilleures pages de prose se
lisent dans les inscriptions royales (histoire des campagnes
militaires, annales, biographies laudatives du monarque), surtout
dans celles de Sennachérib et d'Assourbanipal. Tandis que, dans la
poésie, l'Assyrie se borna à copier les vieux poèmes babyloniens
(dont la plupart sont d'origine sumérienne), dans la prose des
inscriptions royales et même de la correspondance épistolaire
officielle, l'Assyrie développe un style original, limpide, parfois
imagé et sonore.

10. Science et magie.

La distinction nette entre le domaine de la connaissance scientifique
et celui de la superstition est une des grandes découvertes du génie
hellénique. Il faut pourtant reconnaître que, dans l'astronomie et
dans la médecine, les Babyloniens ont fait des observations exactes
dont se sont servi plus tard les savants grecs; mais, même dans ces
recherches, on ne s'est jamais complètement débarrassé des entraves
de l'astrologie et de la magie. L'observation de la position et des
mouvements des astres avait pour but principal la détermination des
présages. On tire des horoscopes de la position des planètes à la
naissance d'un enfant; on interprète la portée des éclipses dans les
affaires humaines; on observe les phases de la lune et la position du
soleil pour fixer le calendrier. Chaque mois commence avec la
nouvelle lune; chaque année avec l'équinoxe de printemps (21 mars) ou
(plus rarement) avec l'équinoxe d'automne (21 septembre); pour mettre
d'accord l'année lunaire avec l'année solaire, on intercalait un
treizième mois. Ce calendrier (et même les noms des mois) fut adopté
par les Juifs après l'exil, de même que la cosmologie babylonienne,
d'après laquelle la terre est plate et ronde, nageant sur l'océan
souterrain et surmontée par la voûte des cieux qui soutient les eaux
célestes. Les notions de zoologie, de botanique et de physique
étaient assez rudimentaires, et la géométrie, l'arithmétique et la
chimie poursuivaient des buts purement pratiques. La médecine ne se
bornait pas à l'administration de drogues et à l'intervention du
chirurgien: nombre de maladies étaient attribuées à la possession
démoniaque et exigeaient les arts magiques de l'exorciste et des
cérémonies religieuses appropriées; il y a toute une littérature sur
les incantations et sur les rites par lesquels on obtenait le secours
divin. La divination se fondait principalement sur l'interprétation
des phénomènes célestes (astrologie) et terrestres, en particulier
l'examen du foie (cf. Eze 21:26, fig. 87), l'interprétation des
songes (cf. Joseph et Daniel), des naissances monstrueuses et des
mouvements de certains animaux.

11. Religion.

A l'époque préhistorique, chaque ville se bornait à l'adoration du
dieu local; quand, avant le commencement de l'histoire, les villes
sumériennes furent réunies en royaumes, les théologiens groupèrent
les principaux dieux locaux en un panthéon, fixèrent les fonctions et
la parenté de chaque dieu, et préparèrent des listes de divinités
dont des fragments datant du IV e millénaire nous sont parvenus. La
religion des Sémites de la Mésopotamie est fondamentalement
sumérienne: les dieux, leurs fonctions et attributs, de même que les
rites et la liturgie du culte, ne subirent pas de modifications
profondes dans la religion des Sémites; même le caractère astral de
la théologie remonte aux Sumériens. Les Sémites se bornèrent à
traduire dans leur langue les noms de quelques dieux et la
littérature religieuse (bien que le sumérien restât la langue sacrée
jusqu'à l'époque la plus tardive) et à donner une place prééminente
aux dieux de leurs capitales: Mar-douk en Babylonie et Ashour en
Assyrie. Dans les listes, les dieux sont rangés en deux triades
principales: une triade cosmique (Anou, Enlil, Ea) et une triade
astrale-météorologique (Sin, Shamash, Adad); chaque triade est
complétée par une divinité féminine (Bêlit-ilê et Ishtar). Anou,
comme l'indique son nom en sumérien, est le dieu du ciel; dieu
suprême, habitant au plus haut des cieux, il n'est pas favorable aux
mortels et, en dehors de Ourouk, sa ville, il ne recevait guère de
culte. Sa femme (Antou) dut céder sa place à Ishtar. Le nom Enlil
signifie probablement «seigneur du vent», mais, à l'époque
historique, il est le dieu de la terre, le souverain des hommes. Son
grand temple (E-kur: maison de la montagne) était à Nippour. Sa
femme, Ninlil, intercède pour les mortels; son fils est Ninourta
(Ninib). Ea signifie «maison de l'eau»; son nom sumérien (En-ki)
signifie «seigneur de l'inférieur», c-à-d. de l'abîme (Ge 1:2),
l'océan souterrain qu'on appelait Apsou (ab-zou =demeure du
savoir). Dieu du savoir, seigneur de l'humanité, Ea enseigna aux
hommes les arts et les sciences, et, en particulier, la divination et
les rites magiques. Sa ville était Éridou (anciennement sur la mer);
sa femme, Damkina. Son premier-né, Mardouk (qu'on appelait aussi Bel,
seigneur, cf. Esa 46:1,Jer 50:2 51:44), le dieu de Babylone,
devint le dieu principal de tous les Babyloniens à cause de
l'importance de sa ville: on lui attribuait la victoire sur le
monstre Tiâmat et la création du monde. La femme de Mardouk était
Zarpa-nitoum et son fils Nabou (Nébo dans Esa 46:1). Ce dernier,
dont la ville était Borsippa, était le scribe parmi les dieux; son
épouse s'appelait Tashmetoum. La souveraine ou mère des dieux, qu'on
nommait Ninmakh,Ninkhursagga,Nintu,etc, appartenait à ce même groupe
de divinités. La deuxième triade était composée de Sin (le dieu
lunaire, adoré à Harran), de Shamash (le dieu solaire, dont les
temples les plus connus étaient à Larsa et à Sippar) et d'Adad ou
Ramman (le dieu des orages, qu'on identifiait avec le dieu Teshoub
des Hittites et le dieu Amurru des Amorréens); la déesse de ce groupe
est Ishtar (l'Astarté des Phéniciens, appelée Astoreth dans l'A.T.),
la déesse de l'amour et de la guerre qui ordonna une lamentation
annuelle pour la mort de son amant Tammouz. (cf. Eze 8:14)
Ashour était le dieu suprême des Assyriens.

Le culte consistait essentiellement dans le sacrifice et dans la
prière: «Chaque jour rends tes hommages à ton dieu: sacrifice,
prière, digne encens.» La plus solennelle des fêtes annuelles était
la fête du nouvel an en l'honneur de Mardouk (quand le roi saisissait
les mains du dieu). Le séjour des morts, le pays d'où l'on ne revient
pas, était comme le Cheol de l'A.T. une vaste et obscure caverne
souterraine; la déesse Éreshkigal et le dieu Nergal y régnaient sur
les morts.

12. Art.

L'architecture babylonienne était massive et monotone: on se servait
de briques cuites pour les palais et les temples, et de briques
séchées au soleil pour les maisons particulières; l'ornementation
extérieure consistait en moulures de briques, de figures en relief en
briques émaillées, de tours et de créneaux. Dans la sculpture, on
admire les statues et les bas-reliefs de l'époque sumérienne
(Our-Nina et Goudéa) et les bas-reliefs et les colosses imposants de
l'époque assyrienne.

Voir les fig. 23 à 31.
BIBLIOGRAPHIE

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PF.