TOUR

La mention d'une tour, ou de tours, est fréquente dans la Bible. Il v
a là toute une série de constructions que l'on peut répartir en
quatre groupes.

1.

TOUR, EDIFICE RELIGIEUX

Ne se trouve qu'une seule fois, à propos de la «Tour de
Babel» (Ge 11:4). Il s'agit très certainement d'une de ces
constructions en briques (cuites et crues), jointoyées au
bitume (Ge 11:3), appelées ziggourats, que les habitants de
Mésopotamie élevaient dans la cour de leurs temples. La ziggourat de
Babylone avait près de 100 m. de haut, sur une base carrée de 91 m.
50 de côté. Elle comptait sept ou huit étages et l'on accédait au
sommet par des rampes en plan incliné. Un temple dominait l'édifice.
La tour de Babylone a complètement disparu, mais on peut encore voir
aujourd'hui des ziggourats bien conservées, à Kish, Our (Ge
11:28), Érek (Ge 10:10). Le récit de Ge 11:19 s'inspire en
tout cas d'un de ces monuments babyloniens, peut-être de celui qui, à
Babylone, s'élevait tout près du temple du dieu Mardouk (fig. 284).
Voir Babel.

2.

TOUR, CONSTRUCTION DEFENSIVE.

Mentionnée très fréquemment avec cette signification, de la période
cananéenne au I er siècle de l'ère chrétienne (2Ro 17:9 18: et
suivant
, etc.). On connaît celles de Pénuel (Jug 8:9,17), de
Sichem (Jug 9:49), de Thébets (Jug 9:51), de
Jizréel (2Ro 9:17). On peut se rendre compte de l'importance de
ces divers migdols par celui qui a été trouvé dans les fouilles
de Beisân (voir Beth-Séan) et qui est du XIV e siècle av. J.-C. Les
autres tours mentionnées ci-dessous renforçaient l'inviolabilité des
remparts construits autour de Jérusalem (voir Jérusalem [murs et
portes]), par Ozias (2Ch 26:9), ou, après l'exil, par
Néhémie (Ne 3:1,11,25), ou, plus tard encore, au temps des
Macchabées (1Ma 4:60). A cette dernière époque, les tours
des remparts fortifiés sont fréquemment citées;voir (1Ma
5:5,65 13:43,2Ma 10:18 et suivants) Fortifications. Preuve de
solide défense, mais aussi signe de grandeur, dans Ps 48:13.
Dernier rempart et en quelque sorte citadelle, (voir Eze
27:11,Soph,1:16 3:6) la tour emportée signifie la chute de la
ville. On sait aussi que dans l'ancienne Jérusalem, face au village
actuel de Siloé, les fouilles ont retrouvé la base d'une tour
(diamètre, 7 m.), en relation avec les murailles de la ville. On peut
se demander si ce n'est pas à elle qu'il est fait allusion dans Lu
13:4.

3.

TOUR, EN VUE D'UNE SURVEILLANCE.

On voit encore en Palestine, dans les champs ou dans les vignes, des
tours en pierres sèches, élevées pour servir aux gardiens des
récoltes. De constructions de ce genre, on trouve mention dans l'A.T.
Ainsi celles où se cachèrent les Israélites au temps de Saül (1Sa
13:6). La plupart du temps, elles sont en relation avec la vigne
(Esa 5:2,Mr 12:1 parallèle Mt 21:33);voir Vigne et fig.
285. Le prix de leur construction pouvait être une chose à
considérer (Lu 14:28).

4.

TOUR, ABRI

Très proche du groupe précédent comme signification, car la tour peut
servir aux deux fins. Cependant, il y a des cas où la tour est
spécialement un gîte, pour les hommes et pour les bêtes. Ainsi sans
doute dans 2Ch 26:10,Mic 4:8,Esa 32:14. Aujourd'hui, célèbres
sont en Palestine les tours construites «dans le désert», qui se
dressent tout près du couvent grec de St-Sabas. Elles sont réservées
aux voyageurs et spécialement aux femmes, qui n'ont pas le droit
d'entrer dans le couvent.

Autres mentions de tours: Esa 30:25 (Vers. Syn.,
forteresses) Esa 33:18, mais sans qu'on puisse préciser très
exactement à quoi elles répondraient dans les groupements ci-dessus
établis. A. P.