SÉSAC

Nom artificiel qui équivaut à Babel, c-à-d. Babylone, dans Jer
25:26 51:41; il est fabriqué d'après le procédé qui consiste à
remplacer la première lettre de l'alphabet hébreu [A] par la dernière
[TH], la deuxième [B] par l'avant-dernière [CH], etc. (voir art.
Écriture, parag. II, III, et le tableau de l'alphabet hébr.); d'où le
nom de ce singulier système d'écriture secrète, affectionné par les
rabbins juifs: athbach. Il peut même être appliqué à plusieurs
mots et constituer une véritable énigme; ainsi dans Jer 51:1 les
consonnes du mot Kasdim (=Caldéens) sont devenues de cette
manière celles des deux mots léb qâmâï qui, litt., peuvent se
traduire: citadelle de mes adversaires.

C'est sans doute un arrangement analogue de cryptographie qui
dans l'Assomption de Moïse (voir Apocalypses) introduit le mystérieux
nom de lévite Taxo (chap. 9): ce mot est formé des lettres qui dans
l'alphabet hébreu précèdent respectivement celles du nom Éléazar, la
dernière lettre étant tombée car strictement le système aurait donné
Taxoq. Pour ce qui est des deux textes de Jérémie, outre que ces
procédés de prudente dissimulation sont fort éloignés des habitudes
du prophète d'Anathoth, l'athbach, qui appartient aux usages
herméneutiques des cabbalistes juifs, n'a rien à faire avec les temps
reculés de notre prophète hébreu. S'il y avait dans ces textes
anciens des cas d' athbach, ils ne pourraient y être entrés que
par glose.