SENTINELLE

Généralement, dans l'A.T, ce terme représente l'hébreu tsûphèh, du
verbe tsâphâh =guetter, dont le principal dérivé est mitspa
=lieu d'observation, tour de garde, souvent employé comme nom
propre (voir Mitspa).

Le tsôphèh est la sentinelle qui monte la garde, à une porte,
sur une tour, un rempart, qui se tient attentive à son poste de
surveillance (1Sa 14:16,2Sa 13:34 18:24,2Ro 9:17 et suivants,
Esa 52:8). Le champ de Tsophim (No 23:14), c'est le champ
des Sentinelles (trad. Cramp.).

Les prophètes s'appliquent à eux-mêmes la comparaison de
sentinelles de l'Éternel, qui exprime une partie essentielle de leur
mission d'observateurs vigilants et de fidèles avertisseurs (Mic
7:4,Esa 21:6 56:10,Jer 6:17); le passage classique à cet égard est
Eze 33, où leur responsabilité est vigoureusement mise en
lumière.

Un autre terme hébr., au sens plus général, chômer =garde,
gardien (Ca 3:3 5:7), peut aussi désigner les sentinelles
(Esa 21:11 62:6, Jer 51:12, Hab 2:1). Dans Ps
130:6 c'est le sens qu'on donne couramment au passage: les
guetteurs de la nuit (Cramp.) sont suspendus à l'attente de l'aurore;
pourtant, quelques traducteurs suivent les versions LXX et Vulgate:
«D'une garde du matin à la garde du matin [suivante], qu'Israël mette
son espoir en l'Éternel!» Dans l'apologue de Ec 12:5, le texte
hébreu dit simplement «celles qui regardent par les fenêtres».

Dans Ac 12:6, nous avons le mot grec phulakès ; il s'agit
de gardiens de prison. Ce terme était commun dans la langue
populaire; un document grec d'Egypte du II° siècle l'emploie pour
autoriser un certain «Sarapion à envoyer [dans un domaine] autant de
sentinelles qu'il voudra, en vue de protéger les fruits, à la
maturité».--Voir Garde, Tour, Ville.