ROC, ROCHER

On appelle roc une masse de pierre tenant à la terre, et rocher un
roc volumineux, élevé et escarpé. Au pluriel, les rochers désignent
les masses de pierres plus ou moins aiguës et élevées qui se
rencontrent dans certaines régions, et, par extension, les régions
rocheuses elles-mêmes.

Les rochers sont dus aux contractions de l'écorce terrestre qui
ont brisé et redressé par places les roches primitives ou les roches
déposées en couches, par les mers géologiques. Les rochers sont fort
communs dans les régions montagneuses (voir Mont), mais il s'en
trouve aussi très souvent dans des plaines basses, au bord de la mer
et même dans ses profondeurs où ils constituent de dangereux
écueils (Ac 27:29).

Les rochers sont en relation fréquente avec les sources
d'eau (Ex 17:6,No 20:11,Ne 9:15,Ps 78:16 105:41,Esa 32:2), et il
est dit poétiquement que le Seigneur peut changer le rocher en
source;voir (Ps 114:8,De 8:15) Source. Les rochers pouvaient
offrir des abris invisibles ou inaccessibles (Ex 33:22,1Sa
13:6,Esa 2:10,Ap 6:15), fournir un refuge, assurer le salut (De
32:37,Ps 94:23 31:3 71:3,Esa 17:10 33:16,1Sa 13:6); dans les
cavernes (voir ce mot) on pouvait même se loger (Esa 22:16,Jer
48:28 49:16,Jug 15:8). On ménageait parfois des sépulcres (voir
Tombeau) dans les anfractuosités des rochers (Mr 5:5 15:46 et
parallèle). Pour les inscriptions dans le roc d'après Job
19:24,voir Métaux. C'est sur le rocher qu'il faut bâtir, pour avoir
une solide fondation (Mt 7:24,Jug 6:26).

Ces diverses propriétés du rocher, lieu d'asile, fondement
inébranlable, ajoutées à sa dureté (Job 6:12,Eze 3:9), font
nommer l'Éternel «le Rocher»,
(De 32:4-18,37,1Sa 2:2,Ps 18:2,31,46 19:14 28:1 42:10 62:3 73:26
78:35 92:15,Esa 17:10 44:8) le rocher d'Israël (2Sa 23:3,Esa
30:29), le rocher des siècles (Esa 26:4); le Christ est le
rocher spirituel qui abreuve les âmes (1Co 10:4); comp, nos
cantiques: Roc séculaire, etc. Maigre leur dureté, les rochers
sont ébranlés par l'Éternel (Na 1:6,Mt 27:32). Poétiquement,
l'huile et le miel coulent du rocher le plus dur (De 32:13,Job
29:6); un rocher nu exprime le dénuement complet (Eze 26:14).
Voir Pierre.

Le Rocher de l'évasion (hébr., Séla-Hammakhle-qoth) était un
point de repère du désert de Maon, près duquel Saül cessa de
poursuivre David pour aller combattre les Philistins (1Sa
23:28). Les commentateurs se partagent entre les deux traductions:

(a) «De l'évasion», claire allusion à David qui
échappe ici à Saül; mais on ne connaît pas, pour la racine hébreu
khâlaq, d'autre exemple de ce sens.

(b) «Des divisions», allusion moins claire à la
séparation entre eux et entre leurs troupes respectives. Nos
anciennes versions (Ost., Mart., etc.) conservaient le mot composé
hébreu; Sg., en le conservant aussi, en donne dans une note les deux
traductions possibles.