POTIPHAR

1.
Acheta Joseph comme esclave. D'après nos versions françaises il était
«officier de Pharaon, chef des gardes» (Ge 37:36 39:1). Le texte
hébreu dît «eunuque de Pharaon, chef des bouchers». Ce titre
pouvait signifier qu'il était chef des bourreaux, chargé des
exécutions capitales, ce qui concorderait avec sa fonction de gardien
des prisonniers (Ge 40:3 et suivant), ou n'être qu'un simple
titre honorifique (comp, grand écuyer, écuyer tranchant, squire). Ce
personnage ne figure que dans la version élohiste de l'histoire de
Joseph, d'après laquelle Joseph fut d'emblée vendu au gardien de la
prison. Il ne faut donc pas le confondre avec l'Égyptien anonyme de
la version jéhoviste qui établit Joseph sur toute la maison et dont
la femme tenta vainement de le séduire. On ne comprendrait pas, en
effet, qu'après l'avoir fait jeter en prison il lui confiât la garde
des prisonniers. L'équivalent égyptien de ce nom (LXX, Petrephès
et Petephrès) est Petepre (ou pra) et signifie «don de Ré
(ou Ra), dieu du soleil».

2.
Le même nom se retrouve, sous la forme Potiphéra,
en hébr., Petrephès en gr., dans le récit jéhoviste, comme celui
d'un prêtre dont Joseph épousa la fille (Ge 41:45,50 46:20),
prêtre de la ville d'On (plus tard Héliopolis), où se trouvait le
principal sanctuaire du soleil. Alb. S.