PHARAON

Nom donné dans la Bible aux souverains d'Égypte. Il nous vient, à
travers le gr. Pharaô et l'hébreu par'ôh, de l'égypt, per'ho signifiant
«grande maison». Ce terme, qui se trouve déjà dans les
inscriptions hiéroglyphiques de la IV° dynastie pour désigner le
pouvoir royal (cf. «Sublime Porte» pour le gouvernement turc), devint
par la suite un titre honorifique donné aux rois d'Egypte jusqu'à
l'époque perse. Dans le langage populaire et dans les contes, si le
nom du roi était inconnu ou n'avait guère d'importance, on disait
simplement le pharaon ou Pharaon. C'est cet usage qui est suivi
généralement dans les récits bibliques. Exemples:

Le pharaon qui enleva la femme d'Abraham (Ge 12:10-20)
et qu'il est inutile de chercher à identifier.

Le pharaon de l'histoire de Joseph (Ge 39 à 50).

Le pharaon «qui n'avait pas connu Joseph» et
opprima les enfants d'Israël (Ex 1 et 2). On l'identifie
ordinairement avec Ramsès II (1300-1234 av. J.-C), le grand
constructeur.

Le pharaon de l'Exode (Ex 5-14), volontiers
identifié avec Mernephta, le successeur de Ramsès II (1233-1224 av.
J.-C), mais sans preuve décisive jusqu'ici. Sur une stèle où
Mernephta célèbre ses victoires figure pour la première fois dans un
texte égyptien le nom d'Israël, mais comme celui d'un peuple qu'il a
battu: «Israïlou est dévasté, il n'a plus de semence» (voir Exode).

Le pharaon qui donna sa fille en mariage au roi
Salomon (1Ro 3:1), avec la ville de Guézer comme dot (1Ro
9:16). L'égyptologue Maspéro l'identifie avec Psioukhanou II (ou
Psousennès), dernier roi taïnite de la XXI e dynastie (Hist. anc.
des Peuples de l'Or.,
pp. 391, 416). Le même pharaon avait
accueilli et marié à sa belle-soeur le fils du roi d'Édom, qui fut un
adversaire de Salomon (1Ro 11:14,22).

Pour les rois dont les noms propres étaient connus, ces noms sont
précédés du titre de Pharaon, comme dans les textes égyptiens
officiels. Exemples:

«Pharaon Néco, roi d'Egypte»,
(2Ro 23:29-35,2Ch 35:20-36:4) le célèbre conquérant Néchao II qui battit
et tua le roi Josias à Méguiddo (608 av. J.-C.) et fut lui-même
vaincu à Carkémis par Nébucadnetsar, le roi de Babylone (Jer 46:2).

«Pharaon Hophra, roi d'Egypte» (Jer 44:30),
l'Apriès des textes égyptiens, qui succéda à Psammétique II
et régna de 589 à 564. Il vint au secours de Sédécias, le dernier roi
de Juda, assiégé par Nébucadnetsar, mais se retira sans avoir osé
livrer bataille (Jer 37:4,7,11). Jérémie prophétisa sa mort
violente: il mourut en effet assassiné. D'autres rois égyptiens sont
nommés sans le titre de pharaon: Sisak (1Ro 11:40 14:25
et suivant) ou Sheshonq I er, qui pilla Jérusalem du temps de
Roboam; et So (2Ro 17:4) ou Shabaka, dont le roi de
Samarie, Osée, avait sollicité l'alliance.

Dans le langage prophétique et poétique, Pharaon est souvent le
nom personnifiant l'Egypte (Esa 19:11 Eze 29:2 30:21,25 31:2,18
32:2,31,Ps 135:9,Ca 1:9 etc.).