PASSEREAU

L'hébreu tsippôr, qui désigne surtout d'une façon générale les
petits oiseaux (voir ce mot), est traduit plusieurs fois, sans doute
avec raison, par le terme de passereau.

Celui dont il est parlé dans Ps 84:4 est fidèle à son nid,
construit sans doute contre quelque mur du temple; celui de Ps
102:8 est solitaire sur un toit, image de l'homme accablé. Dans
l'enseignement de Jésus, les passereaux (gr. strouthia) se
vendent deux pour un sou, cinq pour deux sous; cette évaluation, qui
nous donne certainement leur prix de l'époque en Palestine, trouve
une illustration frappante dans le fragment d'une loi de commerce sur
les tarifs courants édictée par l'empereur Dioclétien (III° siècle),
et d'où il ressort que de tous les oiseaux comestibles c'étaient les
moineaux qui coûtaient le meilleur marché (Deissmann).

Dans tous ces textes il est en effet très probable qu'il s'agit
du moineau commun (fringilla domestica), fort abondant en
Palestine ainsi que d'autres espèces de l'ordre des Passereaux. Le
choix par le Maître, dans ses instructions sur la Providence divine,
de l'exemple du moineau, pourtant effronté, piaillard,
querelleur,--qui toutefois ne passe pas inaperçu aux yeux de
Dieu--semble donc comporter cette leçon particulière: le Père céleste
s'intéresse aussi bien à ceux de ses enfants que leurs défauts très
apparents font dédaigner par leurs frères; s'il veille sur la
destinée des simples moineaux, quel encouragement pour ses fidèles:
«Vous valez plus que beaucoup de passereaux!» (Mt 10:31,Lu 12:7).