PANIER
En dehors des récipients d'or comme ceux que l'on a trouvés dans la
tombe de Ramsès III, ce terme désigne surtout les corbeilles de
saule, de jonc, de feuilles de palmiers ou de corde, tressées, avec
ou sans manche, avec ou sans couvercle, destinées à porter le pain,
la nourriture, les récoltes, etc., ou encore à collecter les aumônes
pour les indigents.
Dans l'A.T. :
Plusieurs expressions:
1. Le sal, panier semblable à ceux que les
Palestiniens portent encore sur leur tête et servant à mettre le
pain (Ge 40:16), à déposer les offrandes pour le
sacrifice (Ex 29:23,Le 8:2,26-31,No 6:15,17,19); celui dont
Gédéon se servit pour mettre sa viande de chevreau ne devait sans
doute pas être en osier (Jug 6:19).
2. Terme spécial, de même racine, employé par
Jérémie (Jer 6:9) pour désigner peut-être les paniers (Ost.,
Mart.) destinés à ramasser des grappes; mais aujourd'hui on voit
plutôt dans ce terme les rameaux, ou mieux les sarments (Vers. Syn.).
3. Le tènè, sans doute semblable à un cône
renversé, et qui servait à porter les produits du sol et les fruits
de la moisson pour les offrandes religieuses (De 26:4) ou les
usages domestiques (De 28:5,17).
4. Le kloûb, corbeille de fruits (Am 8:1);
s'il renferme des oiseaux, c'est une cage (Jer 5:27).
5. Le doûd, sorte de panier solide et plat
analogue à ceux des maçons de l'ancienne Egypte; sert à porter des
fruits (Jer 24:1), à transporter l'argile nécessaire aux
fabricants de briques (Ps 81:7, Sg.) ou à divers usages (2Ro
10:7); nom assez général de récipient, peut désigner aussi
chaudières, cruches, vases.
Le nom propre Sallaï (Ne 11:8 12:20; rac. sal)
semblerait indiquer qu'en Israël certains hommes vivaient de
l'industrie des paniers (quelque chef de corporation).
Dans le N.T. :
Trois termes grecs sont employés, presque indistinctement:
1. Kophinos (mot d'origine sans doute sémitique,
et d'où sont venus à travers le latin cophinus les noms franc,
couffin et couffe), panier à provisions utilisé lors de la première
multiplication des pains (Mr 6:43,Mt 14:20 16:9,Lu 9:17,Jn
6:13); il était célèbre dans l'antiquité comme un attribut ordinaire
des Juifs, qui y transportaient leurs prémices pour le temple de
Jérusalem ou leurs victuailles à tenir à l'abri des souillures
cérémonielles en pays païen. Juvénal emploie le mot deux fois
(Sat., 3:11, 6:542): «A Rome, le temple et les bosquets de la
fontaine sacrée sont loués à des Juifs, dont quelques couffins
remplis de foin forment tout l'attirail...Une Juive a quitté son
couffin et son foin pour mendier.»
2. Spuris ou sphuris, panier analogue mais
probablement (d'après l'étym.) fait de cordes tressées, employé lors de
la deuxième multiplication des pains (Mr 8:8,20,Mt 15:37 16:10)
et lors de l'évasion de Paul hors de Damas. (Ac 9:25) On
s'est souvent demandé si la différence entre ces deux termes grecs
portait sur la contenance respective des récipients, et en ce cas
lequel était le plus grand: ce serait sans doute la spuris,
capable de recevoir un homme. Mais l'examen des innombrables textes
populaires aussi bien que classiques où ces deux mots sont employés
prouve que l'un et l'autre peuvent comporter n'importe quelles
dimensions, la différence étant plutôt affaire de fabrication et de
matière première. C'est ainsi qu'il est question de kophinos de
20 ou de 40 litres, et de sphuris contenant 50 pains, etc.
3. Sarganè, panier de natte flexible sans doute
assez long, mais qui peut être équivalent à la spuris, puisque
saint Paul emploie ce terme à propos de la corbeille d' Ac 9:25.