PALESTINE 5.
V Climat de la Palestine.
Il se rattache au climat méditerranéen caractérisé par deux saisons
principales, nettement différenciées: l'une de pluie, l'autre de
sécheresse, qui coupent brusquement l'année.
La saison sèche (l'été) commence fin mai et se termine fin septembre.
En juin, juillet, août et septembre, il pleut très rarement. A part
quelques légères vapeurs et des rosées nocturnes, le ciel est presque
toujours sans nuage. A partir de fin mai, la chaleur et la sécheresse
vont croissant, les torrents s'égouttent et se dessèchent, la terre
se fendille et se crevasse, les végétaux souffrent et languissent.
La saison des pluies (l'hiver) commence en octobre. On peut la
diviser en trois périodes:
1. celle des pluies automnales, «les pluies de
la première saison» (De 11:14,Joe 2:23), ondées successives
qui humectent le sol dur, et à la suite desquelles se font les
labours et les semailles d'automne (orée et blé); l'herbe reverdit et
quelques végétaux fleurissent;
2. celle des pluies hivernales, plus abondantes,
plus constantes et plus persistantes, qui pénètrent le sol
profondément, font circuler l'eau des ouadi, remplissent les citernes
et alimentent les sources;
3. celle des pluies printanières, pluies
tardives, «de l'arrière-saison», en mars, avril et au début de
mai (Job 29:23,Pr 16:15,Jer 3:3), abondantes mais brèves
(giboulées); elles favorisent le développement de la récolte, avant
l'été, et obvient à sa sécheresse. En somme, les pluies diminuent du
N. au Sud et de l'Ouest à l'Est, et il n'y a que deux grandes saisons
caractéristiques: l'été sec, l'hiver humide. L'automne et le
printemps ont une courte durée.
Les vents, en modifiant les conditions atmosphériques, influent
sur les saisons et la fertilité du sol. Pendant l'été, dominent ceux
du N. et du N.-O.; ils n'amènent jamais nuage ou pluie, et, frais et
vifs, ils rafraîchissent l'atmosphère (Job 37:9). Les vents
d'orient, de l'Est et du S.-E., sont surtout fréquents en automne,
en hiver et au printemps. Ayant passé sur de grandes surfaces
désertiques, ils sont secs et très chauds (Ge 41:6,Eze 17:10).
Le vent du S.-E, (sirocco des Arabes, khamsin des Egyptiens) est très
redouté. Il fait élever brusquement le thermomètre, dessèche
rapidement la végétation. Comme il entraîne avec lui de fines
poussières, il n'est pas seulement difficile à supporter, mais il
produit parfois des troubles sur l'organisme: oppression, fièvre,
spasmes nerveux, etc. Le vent d'ouest, ou «de la mer», engendre
au contraire la pluie, qui dure généralement plusieurs jours (1Ro
18:45,Lu 12:54); c'est le vent bienfaisant de l'hiver.
La température de la Palestine est sujette à de grandes
variations; elle dépend beaucoup de l'orientation topographique et de
l'altitude.
On peut distinguer 4 variétés de climats correspondant aux 4
régions que nous avons décrites.
(1) Le climat de la région des plaines et collines côtières est
tempéré et adouci. Le voisinage de la mer atténue les températures
extrêmes.
(2) Le climat de la région cisjordanienne montagneuse est
relativement tempéré, mais avec plus d'écarts que sur la côte entre
les températures extrêmes d'hiver et d'été. La moyenne à Jérusalem
est de 17°2 (avec des écarts pouvant aller de - 2° à + 40°). A cause
de la configuration du sol, les montagnes jouant le rôle de
condensateur pour les vapeurs de la côte, les pluies y sont plus
fréquentes que dans la vallée du Jourdain et la TransJordanie.
(3) La température de la vallée du Jourdain, el-Ghôr, est très
élevée, presque tropicale. Les rayons du soleil se concentrent dans
ce couloir étroit et encaissé et le surchauffent. La chaîne de
montagnes qui le limite le mettant à l'abri des vents
rafraîchissants, sa moyenne est de + 25 °, ses températures extrêmes
allant de - 3° à + 50°
(4) Les hauts plateaux transjordaniens ont déjà le climat des
steppes continentales, caractérisé par des variations brusques de
température pour une même saison et pendant les 24 heures (4° la nuit
et + 36° le jour; cf. Ge 31:40).
La neige (voir ce mot) n'est pas rare en Palestine, mais elle dure
peu, sauf sur le sommet de l'Hermon où elle persiste une grande
partie de l'année. Elle ne tombe habituellement que les deux ou trois
premiers mois de l'année, mais pour fondre presque aussitôt. La rosée
(voir ce mot) est surtout abondante au printemps, en septembre et
octobre, sauf quand souffle le sirocco. Elle est en rapport avec le
vent d'ouest. Son rôle est important, car elle atténue les effets de
la sécheresse (Ge 27:28).