OSÉE, HOSÉE

(hébreu Hôchéa, de la racine yâcha =sauver). Ce nom est
porté par plusieurs personnages de l'A.T.

1.
Il semble ressortir de No 13:8,16 (P) et de De
32:44 (D) que Josué (voir ce mot) s'appelait primitivement Osée (les
deux mots ont d'ailleurs la même racine).

2.
Chef de tribu au temps de David (1Ch 27:20; Sg.
et V S.: Hosée).

3.
Lévite (Ne 10:24; Sg.: Hosée).

4.
Prophète, fils de Bééri (voir art. suiv.).

5.
Dernier roi du royaume des Dix Tribus (733-722).
D'après 2Ro 15:30, il se serait emparé du trône après avoir
assassiné le roi Pékah. Les annales de Tiglath-Piléser III disent que
Pékah aurait été renversé par ses propres sujets (sans doute par le
parti hostile aux Assyriens), et qu' Osée aurait été mis sur le trône
par Tiglath-Piléser auquel il paya loyalement un tribut jusqu'à la
fin de la vie de ce monarque (727). Il trouvait le royaume bien
affaibli et diminué par la conquête que les Assyriens venaient de
faire d'une partie de son territoire (verset 29). Mais il existait
encore, à Samarie, un parti qui regardait du côté de l'Egypte, et
celle-ci entretenait dans les pays palestiniens un esprit de révolte
auquel Osée céda, pour le malheur de son royaume. Dans les débuts du
règne de Salmanasar IV (vers 725), Osée refusa à son suzerain le
paiement d'un tribut qui, sans doute, lui paraissait peser trop
lourdement sur un petit royaume si amoindri, et il envoya, pour
obtenir son appui, des négociateurs à un personnage que 2Ro 17:4
appelle So et qualifie de roi d'Egypte. On ne connaît aucun pharaon
de ce nom; il est donc probable que la forme So
(résultant du vav devenu quiescent dans le son o) doit être
corrigée en Sévé ou Savé, répondant au cunéiforme Schabé ; le vav
hébraïque pourrait même être la corruption d'un h. Longtemps on
identifia ce So = Sévé ou Savé avec le premier ou le
deuxième monarque de la dynastie éthiopienne (la 25°dynastie),
Schabaka ou Schabataka

Mais là contre il y a des raisons

d'ordre chronologique, la 25 e dynastie n'ayant
dû commencer à régner qu'à partir de 712 au plus tôt;

d'ordre phonétique, le s hébraïque pouvant
difficilement provenir du sch égyptien; on ne s'expliquerait pas
non plus la transformation de Schabaka (et encore moins de
Schabataka) en So ou Sévé. D'autre part, les inscriptions
de Sargon parlent d'un Sib'u ou Sibi, qualifié de tartan
(général en chef, ou vice-roi d'un pharaon de Musuri (=Egypte),
lequel aurait soutenu le roi Hanun de Gaza contre les Assyriens. Le
plus probable serait donc d'admettre que 2Ro 17 fait allusion à
ce personnage auquel il aura attribué par erreur la qualité de
pharaon, alors qu'il n'était que général ou vice-roi. On se pose
aussi la question: Musuri désigne-t-il ici l'Egypte, ou bien est-ce
le pays du même nom situé au Nord de l'Arabie? Les avis sont partagés.

A la suite de cette défection d'Osée, Salmanasar IV dirigea, vers
725, une expédition contre Israël, s'empara du roi rebelle, le mit en
prison et assiégea Samarie. Il ne vit pas la fin de la résistance de
trois ans que la ville opposa à ses troupes; les inscriptions de son
successeur Sargon désignent ce dernier comme ayant été vainqueur de
la capitale assiégée et celui qui déporta en Assyrie une partie de la
population du royaume. 2Ro 17 ne dit pas comment finit Osée:
peut-être fut-il mis à mort par les Assyriens qui ne voulaient plus
maintenir le régime de vassalité et qui, en faisant mourir le roi
vaincu, mirent un terme à l'existence du royaume même et ne
laissèrent plus qu'un gouverneur nommé par eux sur le pays en partie
dépeuplé (Annales de Sargon). Ant.-J. B.