OPHIR

Ce mot désigne une personne dans la liste de Ge 10:29
(reproduite dans 1Ch 1:23). Ailleurs c'est le nom d'un port ou
d'une région où les navires du roi syrien Hiram et de Salomon,
partant d'Etsion-Guéber, au fond du golfe d'Akaba (voir ce mot),
mettaient trois ans pour aller chercher de l'or, de l'argent, des
gemmes, des bois précieux, de l'ivoire, des singes et des paons, et
revenir (1Ro 9:26-28 10:11 22:49,2Ch 8:18 9:10).

Où situer cet Ophir? L'embarras est grand.

Trois sortes d'arguments sont mis en jeu:

l'ambiance de la liste de Ge 10 qui est asiatique;

des considérations philologiques sur le nom Ophir ;

la liste des objets précieux
rapportés.

--Aucune de ces considérations n'est probante, en particulier les
ressemblances phonétiques, dont on sait qu'il faut se méfier. Ainsi
Carl Peters veut que Ophir et Afrique soient le même mot.
L'Ophir qui existe encore en Malaisie est-il à identifier avec celui
de la Bible? Les Élamites dénommaient Apir (1000 av. J.-C.) un
territoire près du golfe Persique. Des produits importés, on a
affirmé qu'ils étaient africains ou asiatiques (paons), mais les
navires pouvaient prendre des marchandises aux escales.

Quoi qu'il en soit, on a cherché Ophir dans trois directions:

côte E. de l'Afrique, au niveau de Madagascar, à
Sofala, où existent des ruines imposantes et où l'on a trouvé des
restes de poteries phéniciennes;

Inde, Ceylan, Malabar, où se trouve encore un
mont Ophir (Sumatra), nom qui peut avoir désigné jadis une plus vaste
région; paons et singes y sont abondants, l'or de la Péninsule y
était renommé;

près de Séba, au Sud de l'Arabie, ce qui
cadrerait avec la liste de Ge 10: l'or y était pur et recherché
par les trafiquants anciens. La durée du voyage semble cependant
disproportionnée à un trajet qui n'excède pas la distance de
Marseille à Alexandrie, même en tenant compte des moussons et des
difficultés de la navigation antique.