OFFICIER

Ce titre, qui primitivement avait le sens indéfini de: chargé
d'office (comme un fonctionnaire est chargé de fonctions), ne désigne
pas exclusivement des chefs de la cour ou de l'armée; il correspond
d'ailleurs à différents termes des langues originales, dont la
signification est quelquefois variable et souvent indéterminée.

I Ancien Testament (termes hébreux).

1.
Le chôtèr (d'une racine assyr, signifiant: écrire)
doit avoir été à l'origine un secrétaire (voir ce mot) des autorités
militaires, judiciaires ou civiles; d'où les traductions, dans Vers.
Syn.: surveillant (Ex 5:14,Pr 6:7), prévôt (2Ch 26:11),
magistrats, scribes, intendants, préposés auprès des juges (De
16:18,1Ch 23:4 26:29), secrétaire ou commissaire (2Ch 19:11
34:13), etc. Mais le titre d'officier est resté dans bien des
passages, dont un bon nombre sont clairement en rapport avec la
guerre (De 20:5,8 29:10,Jos 1:10 3:2 8:33 23:2 24:1 etc.).

2.
Le sârîs est le plus souvent un eunuque (voir ce
mot); ce peut être aussi le titre d'un officier haut gradé militaire
(Ge 37:36 39:1 40:2 7,1Ro 22:9 parallèle 2Ch 18:8, 2Ro 8:6,1Ch
28:1,Jer 34:19 38:7), mais les traductions hésitent parfois,
même dans les textes parallèles, entre: eunuque, et: officier (2Ro
23:11 24:12,15,Jer 29:2 41:16,2Ro 25:19 parallèle Jer 52:25,Est
1:10). Le Rabsaris (voir ce mot) est le général en chef des saris
en Assyrie (2Ro 18:17 et suivants) et à
Babylone (Jer 39:3,13).

3.
Le rab est en effet un chef, et si ce nom peut
être appliqué à des officiers royaux (Est 1:8), il entre aussi dans
les titres composés de grands dignitaires assyro-babyloniens: non
seulement le Rabsaris précité, mais aussi le Rab-Mag
et le Rabsaké (voir ces mots).

4.
Les peqoûdîm (=nommés en charge) commandent des
troupes au temps de Moïse (No 31:14); le même terme est traduit:
centeniers, ou: chefs de centaines, dans 2Ro 11:15 parallèle
2Ch 23:14.

5.
Le châlîch (=troisième; sans doute,
primitivement, le dernier des trois hommes montés sur le même char
[v. ce mot]), officier militaire (2Ro 9:25 15:25), peut être
l'aide de camp d'un roi, son «bras droit»; (cf. 2Ro 7:2 17,19)
on traduit aussi: capitaine (2Ro 10:25), combattant (Ex
14:7), guerrier.--Tel (Eze 23:15) de ces termes peut apparaître
occasionnellement dans les Apocryphes (Jug 2:2 7:16 etc.).

II Nouveau Testament (termes grecs).

1.
Dans Lu 12:58 et Mt 5:25, la trad. Sg.:
officier de justice, est assez exacte soit pour praktôr
soit pour hupèrétès (voir Sergent).

2.
Mais le même hupèrétès, dans Jn 7:32-45
18:3-12,Ac 5:22, etc., rendu dans les Bibles du XVI e siècle par:
officier, en un temps où ce mot français avait surtout) un sens
général, et dans le vieil Ost. par: sergent, doit plutôt l'être par:
agent (Vers. Syn., Bbl. Cent.); le terme gr. s'appliqua d'abord à des
rameurs subalternes, puis à des sous-officiers, et dans les passages
indiqués il désigne des fonctionnaires de police.

3.
Les «officiers» d'Hérode Antipas, dans Mr 6:21,
ou «chefs militaires» (Sg.), sont littéralement des chiliarques, ou chefs de mille.

4.
L' «officier royal» de Jn 4:46,49 est simplement
appelé dans le texte «un royal»; on peut suppléer, pour le nom
sous-entendu: fonctionnaire, courtisan, «homme de la cour» (vers.
Laus.), aussi bien qu'officier; il s'agit encore ici de la cour
d'Hérode Antipas. Certaines traditions catholiques ont doté ce
personnage anonyme du nom propre de Régulus (=petit roi).

5.
Le titre d' «officier» donné à l'eunuque
éthiopien (Ac 8:27) représente le gr. dunastès, c-à-d,
puissant, (cf. Lu 15:2) ou seigneur (1Ti 6:15); on le
traduit aussi par: ministre (Sg.).

Voir encore Armée, Capitaine, Centenier, Général, Chef, Prince,
etc.