MYTILÈNE

(Orth. classique, ordinairement suivie aujourd'hui; tous les
manuscrits du N.T. ont Mitylènè, sauf un seul, qui a Mytylinè.
L'écriture Mytiléniens est celle des inscr,
attiques du V e au II e siècle av. J.-C.; la forme Mityléniens
apparaît dans un texte du III e siècle, puis à partir du I er
supplante la précédente.)

Ville principale et port de l'île jadis appelée Lesbos, à
laquelle elle donna plus tard son nom. Colonie éolienne, entrée
ensuite dans la confédération de Délos, elle fut un des berceaux de
la poésie lyrique grecque (patrie d'Alcée et de Sapho). A une
certaine époque, Mytilène atteignit une puissance navale considérable
et fonda des colonies (Assos, etc.), mais, à la suite de sa révolte
contre Athènes, elle fut presque anéantie, à la fin du V e siècle av.
J.-C. Le navire de l'apôtre Paul, au retour du 3 e voyage
missionnaire, y fit une très brève escale (Ac 20:14). Après
avoir appartenu successivement à la Macédoine, à la Grèce, à Rome, à
Gênes, l'île de Mytilène est restée sous le joug turc de 1462 jusqu'à
1920; aujourd'hui, sous le nom de Mételin ou Mytilini, elle
appartient à la Grèce depuis le traité de Sèvres (1920).

De récentes fouilles y ont relevé des cités superposées dont
l'architecture et les poteries prouvent qu'elles étaient
contemporaines de celles de Troie, et que l'île de Lesbos fut d'abord
colonisée par la même race que Troie, quelque trois mille ans av.
J.-C, plusieurs siècles avant la colonisation éolienne.