MICHEL

(hébreu Micaël =qui est comme Dieu?). Ce nom propre, en usage
chez les Israélites (voir Micaël), est porté avec éclat, au dire de
l'angélologie juive, par le chef des créatures célestes qui sont aux
ordres de Dieu. Dans l'A.T., seul le livre de Daniel évoque ce
glorieux personnage, considéré comme l'un «des princes
supérieurs» (Da 10:13), le «prince protecteur des Juifs» (Da
10:21) ou «le grand prince, défenseur des enfants du peuple
juif» (Da 12:1). La littérature juive extra-biblique s'en occupe
davantage, le plaçant à la droite de Dieu (en réplique à Gabriel),
faisant de lui le gardien des secrets divins, le teneur des livres
célestes et surtout l'un des principaux acteurs de la tragédie
eschatologique: il sonnera la trompette du jugement, (cf. 1Th
4:16) il jugera les anges déchus et sera le vainqueur des
puissances ennemies de Dieu. Avec Gabriel et Raphaël, il a annoncé à
Abraham la naissance de son fils et c'est lui qui a parlé à Moïse
dans le buisson ardent.

Des deux passages du N.T. où il est question de Michel,
l'un (Ap 12:7) déclare qu'avec ses anges il combat le dragon;
l'autre (Jude 1:9), faisant allusion à une tradition qui nous
est connue par l'Assomption de Moïse, donne en exemple le tact
respectueux de celui qui est appelé ici l'archange Michel: lorsqu'il
discutait avec le Diable, il ne l'insulta pas, se souvenant que
Satan, quoique déchu, était un ange encore.

Miséricordieux, Michel fait aussi figure, dans le judaïsme,
d'avocat et d'intercesseur, de grand-prêtre et de conducteur des âmes
justes. Il paraît évident que l'influence des religions babylonienne
et perse s'est exercée sur la conception que les Juifs d'après l'exil
se sont faite de cette créature lumineuse.

Dans la tradition chrétienne, Michel a gardé ses anciens traits.
Personnage de grande allure au service de l'Éternel et porte-bannière
céleste, il est devenu le patron des guerriers et particulièrement de
ceux qui combattent le paganisme. Tandis qu'en Allemagne il a pris la
succession du dieu Wotan, il est envisagé en France, chez les
catholiques, comme le protecteur spécial du pays. Gardien de
l'Église, il occupe une grande place dans le culte de l'Église
romaine et est régulièrement invoqué dans la messe. Cwt.