MACÉDOINE

Le pays ainsi nommé dans le N.T. était alors une province romaine.
L'ancien royaume de Philippe II et d'Alexandre le Grand, auquel il
est fait allusion dans les livres apocryphes de l'A.T. (1Ma
1:1 6:2 8:5,2Ma 8:20, Add. Est 6:10,14), avait disparu depuis
environ deux siècles. Après la victoire du consul romain L.
Paul-Émile sur le roi Persée à la bataille de Pydna (168 av. J.-C),
la Macédoine avait été d'abord divisée en quatre districts jouissant
d'une certaine indépendance administrative; mais bientôt, à la suite
de la révolte d'Andriscus, soi-disant fils de Persée, le préteur
Metellus avait réduit le pays en province romaine (148 av. J.-C). La
Grèce ne tarda pas à subir le même sort, deux ans plus tard, sous le
nom d'Achaïe, le consul L. Mummius ayant détruit Corinthe (146). Au
temps de l'empire, la Macédoine fut une province d'abord sénatoriale,
ensuite impériale (sous Tibère), enfin de nouveau sénatoriale (sous
Claude), qui comprenait, outre la région de l'ancienne Macédoine,
différentes parties de l'Illyrie, de l'Épire et de la Thessalie; elle
s'étendait à l'Est jusqu'au fleuve Nestus qui la séparait de la
Thrace, touchait au Nord-O, aux montagnes de Scardus, à l'Ouest à la
mer Adriatique, au Sud à la province d'Achaïe et à la mer Egée.
Thessalonique en était la capitale, où résidait le proconsul (le
titre complet du gouverneur d'une province impériale était: legatus
Augusti pro Proetore)
; les villes principales étaient Pella,
Pélagonia et les suivantes, nommées dans le N.T.: Philippes,
Néapolis, Amphipolis, Apollonie et Bérée (voir ces mots). Au pied des
montagnes, deux vastes plaines fertiles, arrosées par de nombreuses
rivières, dont les plus importantes, l'Axius (aujourd'hui Vardar) et
le Strymon (aujourd'hui Struma), se jettent dans la mer Egée, à
l'Ouest et à l'Est de la presqu'île Chalcidique.

Les habitants étaient braves, rudes, fiers, fidèles; d'après
Renan, «la Macédoine était peut-être la région la plus honnête, la
plus sérieuse, la plus saine du monde antique...Les Macédoniens
furent le peuple de l'antiquité qui ressembla le plus aux Romains»
(S Paul, 1869, p. 136). La grande voie Egnatienne traversait de
part en part tout le pays, de la Thrace jusqu'à Dyrrachium, port sur
la mer Adriatique. Ce fut cette via Egnatia que saint Paul et ses
compagnons suivirent lors du deuxième voyage missionnaire, de
Néapolis à Thessalonique, en passant par Amphipolis et Apollonie
(Ac 16 Ac 17:1 et suivants). Ils s'étaient sentis conduits
d'En-haut à évangéliser cette province, à la suite du célèbre appel
du Macédonien apparu à Paul dans une vision pendant son séjour à
Troas (Ac 16:9 et suivant;voir Luc, parag. 4; Paul [ses
voyages], parag. III). Plus tard, l'apôtre visita à deux reprises les
Églises qu'il avait fondées (Ac 19:21 20:1,6). Les ép. aux
Thessaloniciens et aux Philippiens témoignent de l'attachement de
saint Paul pour ses chers frères de la Macédoine, qui lui procurèrent
beaucoup de joie par leur fidélité à l'Évangile, leur amour fraternel
et leur générosité (1Th 1:3-8 3:6-9 4:9 et suivant,
2Th 1:3-8,Php 4:10-15, cf. 2Co 8:1,5).

Autres passages du N.T. qui nomment la Macédoine ou les
Macédoniens: Ac 18:5 1Co 16:5, 2Co 1:16 2:13 7:5 9:2-4 11:9 Ro
15:26.