KISON

Rivière biblique, à identifier avec le Nahr el-Moukatta, qui
draine toute la plaine d'Esdrelon (voir ce mot).

Elle est formée de ruisseaux qui jaillissent aussi bien de la
région du Thabor ou du «petit Hermon» (à l'Est) que des monts de
Guilboa, des sources de Djenîn (au Sud), ou du versant oriental de la
chaîne du Carmel (à l'Ouest).

Le Kison est d'ailleurs à sec, sur les trois quarts de son cours,
pendant les mois de soleil et d'été; on ne trouve de l'eau permanente
que de el-Hârithîyé (à peu près à l'endroit où le franchit la
route moderne Nazareth-Haïfa) à la baie d'Acre, où il se jette dans
la Méditerranée. A ce moment, c'est une large rivière, qui a reçu
l'appoint des eaux des montagnes S. de Galilée (ainsi son affluent,
le ouâdi el-Mélik)

Pendant la saison des pluies, au contraire, les ouâdis sont
torrentueux et la plaine d'Esdrelon est un vrai marécage, au point
que la route Djenîn-Haïfa par Méguiddo est impraticable et que toutes
les communications doivent passer par Nazareth; le Kison déborde, et
ses eaux sont rouges du limon entraîné. C'est à cette époque
d'inondation, d'enlisement et de grosses eaux, qu'il faut placer le
désastre de Sisera, embourbé avec ses chars et retardé dans sa fuite
(Jug 4:7 5:21 et suivant, Ps 83:10).

C'est aussi au bord du Kison qu'Élie fit égorger les prêtres de
Baal, sans doute pour les y précipiter (1Ro 18:40); la
sécheresse régnant alors (1Ro 17:1), il faudrait
vraisemblablement situer cette scène dans la dernière partie du cours
du torrent, au pied même du Carmel, aux environs de Haïfa. Mais quand
la pluie s'annonce, Achab se précipite avec son char pour devancer la
crue subite qui l'arrêterait dans la vallée (1Ro 18:44 et
suivants
). Le Kison est probablement mentionné à propos de la
frontière de Zabullon comme le «torrent qui coule devant
Joknéèm» (Jos 19:11). A. P.