HONNEUR

Généralement synonyme de gloire (voir ce mot). Honorer quelqu'un,
c'est lui rendre un hommage dont la nature varie suivant les
situations respectives: estime, égards, obéissance, respect,
vénération.

Au-dessus de toute créature, il faut d'abord honorer
Dieu (1Sa 2:30,Pr 3:9,Esa 58:13,Mal 3:16,Jn 5:23 9:31,Ap 4:9),
et il s'agit alors d'adoration (voir ce mot): les paroles de louange
doivent découler du coeur et se traduire en actes (Esa 29:13,Mr
7:6).

L'enfant doit honorer ses parents (De 5:16,Le 19:3, Sir 3:2
et suivants, Eph 6:2 etc.); le mari, sa femme;
(1Pi 3:7, Sg.) le serviteur, son maître (1Ti 6:1).

Doivent encore être honorés: les vieillards,
(Le 19:32,Pr 16:31 etc.) le prêtre, le médecin (Sir 7:31 38:1), les
veuves, les anciens (1Ti 5:3,17), les autorités (Ro 13:7).

Dans les deux prescriptions d'honorer soit le souverain soit tous
les hommes (1Pi 2:17), l'auteur emploie deux formes différentes
du verbe, «sans doute à dessein, pour rétablir les distances» (Bbl.
Cent.). La société est d'ailleurs fort mélangée, même au sein de
l'Église, et les gens plus ou moins honorables sont comparés soit aux
membres du corps entourés de plus ou moins d'honneur (1Co 12:22
et suivant), soit aux vases à usage vulgaire ou à usage
d'honneur (2Ti 2:20 et suivant).

A peine peut-on dire que paraisse dans la Bible le sentiment de
l'honneur, ce souci de l'estime d'autrui et de soi-même qui incite
l'homme à se bien conduire. Le verbe grec quelquefois traduit (dans
1Th 4:11,Ro 15:20) par «se faire un honneur», même «un point
d'honneur» (Bbl. Cent.), signifie exactement se tracer une ambition
qui inspire tous les efforts. (cf. 2Co 5:9) La Révélation
s'adresse à une humanité pécheresse et, de ce fait, sans honorabilité
de nature. Un seul possède l'honneur, dans la dignité suprême de la
sainteté, et l'on sait que l'inspiration maîtresse de la pensée de
Jean Calvin est précisément le souci de «l'honneur de Dieu». (cf.
Esa 42:8)