GÉHENNE
Mot dérivé de Gé-Hinnom (=vallée de Hinnom), l'une des vallées de
Jérusalem; on sait qu'elle aboutissait près de Siloé, à la jonction
des trois vallées qui entourent la ville, mais les historiens n'ont
pu déterminer s'il s'agit du Cédron, du Tyropoeon ou du ouâdi
er-Rebâbi.
Il est probable que dans cette vallée on a adoré Moloch
(2Ro 23:10) et même Thammuz, désigné sous le nom de Baal.
(2Ch 28:2,Jer 32:35) Le souvenir de ce culte donna un caractère sinistre
à ce lieu, et amena Josias à le souiller pour empêcher le retour de
ces rites païens (2Ro 23:4-10).
Dès lors, le Gé-Hinnom devient l'endroit où le feu consume les
détritus de la ville, les cadavres d'animaux et les corps des
suppliciés. Ainsi Géhenne devient synonyme d'enfer. (cf. Mt 5:29
et suivant, etc.) Dans son acception eschatologique, la Géhenne est
le lieu des châtiments après la mort.
On situait cette région, en général, sous la terre, mais on la
croyait plus vaste que la terre et pleine de feu, pour punir les
pécheurs, qui y descendaient immédiatement après leur mort. Plus
tard, la pensée rabbinique semble avoir supposé que des hommes qui ne
furent ni de grands pécheurs ni des saints pouvaient être purifiés
par ce feu; seuls, pensait-on, les adultères et ceux qui déshonorent
ou calomnient leur prochain, seront condamnés sans espoir à ces
flammes. Selon une idée plus tardive, la Géhenne était destinée à
disparaître à la consommation des siècles.
Rien ne prouve que la Géhenne fût regardée comme un lieu
d'annihilation des méchants, bien que certains passages semblent
permettre cette interprétation. Comme on le voit, il y a peu de
précisions dans l'idée que les Juifs se faisaient de ce lieu de
tourments; d'ailleurs nous ne possédons aucun écrit qu'on puisse
regarder comme un résumé authentique de l'opinion générale sur ces
questions. Les auteurs du N.T. emploient le mot, dans un sens
général, comme synonyme de châtiment définitif. Les descriptions
qu'ils donnent de la Géhenne ne vont pas au delà des images du feu et
des vers. Parfois le mot Géhenne signifie simplement la puissance du
mal (Jas 3:6). Voir Eschatologie. Edm. R.