FUMIER

Était employé comme engrais, plutôt pour les arbres que pour les
champs (Lu 13:8), quelques fois mélangé de paille (Esa
25:10), et aussi comme combustible (Eze 4:12,15) à la place du
bois trop rare: la loi cérémonielle multiplie les prescriptions de
brûler les excréments des animaux offerts en sacrifice (Ex
29:14,Le 4:11 et suivant, etc.).

Le sel éventé est l'exemple de ce dont on ne peut plus tirer
aucun parti (Lu 14:35), parce qu'il ne peut devenir, comme
beaucoup d'objets de rebut, ni engrais ni combustible.

Le terme de fumier exprime un mépris extrême,
(2Ro 9:37,Jer 8:2 9:22,Ps 83:11 etc.) ou une image de terrible
châtiment (1Ro 14:10,Esa 25:10,Mal 2:3). Il s'agit quelques
fois d'excréments humains, qui sont l'objet de réglementations
sanitaires (De 23:10-14), ou qui servent de termes de
comparaison marquant la répulsion (Sop 1:17, Sir 22:18,
etc.); voir Balayures.

Dans les murailles de Jérusalem construites par Néhémie, la Porte
du Fumier (Ne 2:13 etc.) était à l'extrême S., à l'angle des
vallées du Cédron et sans doute de celle de Hinnom (voir ce mot);
peut-être devait-elle son nom au voisinage de celle-ci, célèbre comme
lieu des décombres de la ville, qu'on y faisait brûler. Le «fumier»
proverbial de Job est simplement appelé «la cendre» (Ne 2:8); ce
sont les traductions des LXX («les ordures hors de la ville») et de la
Vulg, (sterquilinum) qui ont accrédité, d'ailleurs avec
vraisemblance, le terme «fumier». Sur les tas d'ordures ménagères
ainsi amoncelées autour des villes et villages, les peuples païens
«exposaient» souvent des petits enfants, c-à-d, les y jetaient
vivants à l'abandon; par exemple, un papyrus d'Oxyrhyncus (an 49) dit
en propres termes: «Pesouris a ramassé sur le tas de fumier un
nouveau-né du sexe masculin, appelé Héraclas.»