FUMÉE

C'est ici le cas d'appliquer, au sens propre, le proverbe: «pas de
fumée sans feu»; en effet, à part les deux passages qui comparent à
la fumée soit un nuage de poussière (Ca 3:6), soit l'haleine du
léviathan (Job 41:11), elle apparaît toujours dans la Bible
comme produite par un feu (voir ce mot): incendies de la guerre
(Jos 8:20 et suivant, Jug 20:38-40,Na 2:13), qui font d'une
fumée la menace effrayante d'une armée en marche (Esa 14:31) et
le symbole de la destruction (Esa 9:17 34:10); mais elle peut
aussi représenter ce qui passe vite (Os 13:3,Ps 37:20 68:3
102:4,Esa 51:6, Sag 2:2) ou ce qui est désagréable (Pr 10:26).
Dans Ps 119:83, l'outre de cuir consumée dans la fumée, comme
cela se faisait pour faire vieillir le vin plus vite, peut être par
son dessèchement et sa rugosité l'image de la consomption morale et
du désespoir (Reuss), ou bien un simple terme de comparaison pour la
couleur sombre des vêtements de deuil portés par le psalmiste (Bbl.
Cent.).

Avec le feu, la fumée accompagne certaines manifestations
divines (Ge 15:17,Ex 19:18,Esa 4:5 6:4,Ap 15:8); elle est
parfois l'emblème de sa colère (Ps 18:9), ou se dresse comme un
témoin de ses châtiments, sur Sodome ou sur Babylone (Ge 19:28,Ap
18:9,18, cf. Ap 9:18 14:11 19:3), ou parmi les signes des
temps de détresse où le Seigneur enverra son Esprit (Joe 2:30,Ac
2:19). A un autre point de vue, les sacrifices offerts à la divinité
avaient conféré à la fumée une valeur symbolique (voir Feu, I, 4);
cet emblème est indiqué dans Ap 8:4, mais, dans la plupart des
passages relatifs aux fumées des sacrifices israélites (Ex 30,
etc.), nos versions emploient les termes de parfum ou d'encens (voir
ces mots). La croyance aux démons attribuait à certaines fumigations
un pouvoir conjurateur capable de les mettre en fuite (Tob
6:8 8:2).