FIDÈLE, FIDÉLITÉ

Le nom de cette vertu en hébreu exprime la fermeté (racine aman);
en grec comme en latin et en français, elle est rattachée à la foi
(grec pistos et pistis; lat. fidelis et fides). Elle
consiste à garder la foi donnée à une personne ou à une cause.

Attribut du Dieu de la Révélation, tant sous l'ancienne alliance
que sous la nouvelle (De 7:9 32:4,1Th 5:24,Heb 10:23 etc.),
elle est souvent mise en rapport avec sa grâce ou bonté (Ex
34:6,Ps 36:6 etc.), avec son oeuvre d'amour pour les
hommes (2Th 3:3,1Co 1:9 10:13,1Jn 1:9 etc.); elle désigne
aussi, par anthropomorphisme, sa rétribution de réciprocité envers
les hommes qui lui sont fidèles (Ps 18:26). Mais Dieu, pour sa
part, demeure toujours fidèle à son plan de salut, à l'alliance
traitée entre eux et Lui (Esa 49:7). Naturellement, il veut leur
fidélité envers Lui, qui est la manifestation de leur foi en Lui, par
leur conduite loyale en toutes circonstances (Jos 24:14,1Sa
12:24,Ga 5:22 etc.), même dans les moindres choses (Lu 16:10
19:17). Non seulement leur fidélité à Dieu implique la fidélité à
leur devoir (No 12:7,Ac 16:15,1Co 4:2,Eph 6:21,Col 4:9,Tit 2:10,
etc.) et la résistance, même sous peine de mort, à la tentation de le
renier (Da 6:4,Ap 2:10), mais une telle fidélité représente leur
piété elle-même, si bien que les Psaumes les appellent souvent
hasidim (voir Hasi-déens): les fidèles, ou pieux (Ps 31:24
37:28 etc.), et que ce titre est traduit en passant de la synagogue
juive à l'Église primitive, dont les membres sont: les
fidèles (1Co 7:12 11:19,1Ti 4:10 6:2); il ne doit comporter,
d'ailleurs, ni orgueil ni mérite, car cette fidélité n'est rendue
possible que par le Seigneur (1Co 4:17 7:25, Sg.), qui lui-même,
fidèle à Dieu (Heb 3:2 et suivants), est le Témoin fidèle et
vrai (Ap 3:14). Les «fidèles» sont donc les «croyants»: de Dieu
et de Jésus-Christ; ainsi s'explique la quasi-équivalence de la
«fidélité» et de la «foi» dans la célèbre déclaration
d'Habacuc (Hab 2:4), qui insiste sur la. fidélité de la nation à
la volonté de Dieu, et dans la citation qu'en fait saint Paul (Ro
1:17), qui insiste sur la confiance en Dieu de l'individu.

L'infidélité est exprimée dans l'A.T., non seulement par la
négation de la fidélité (Ps 78:8), mais plus encore par des
ternies évoquant l'idée positive de trahison (Ps 78:57) ou de
mensonge: (Esa 57:11) la déloyauté dans le service et le culte
de l'Éternel, l'abandon de son alliance, sont le fait de tant
d'Israélites, qu'ils constituent un thème dominant des
prophètes (Esa 48:8 63:8,Mal 2:10-11,16 etc.) et leur inspirent
fréquemment l'image de l'infidélité conjugale (Os 2,Eze 16,Jer
3:20 etc.).

Dans le N.T., les apistoï sont parfois les incrédules, ceux
qui résistent à la foi (Mr 9:19,Jn 20:27,1Co 14:22 et suivants),
mais ce sont aussi les infidèles à proprement parler, ceux en qui
l'on ne peut se fier, comme l'économe infidèle (Lu 16:8, cf.
Lu 12:46,2Ti 2:13), et encore plus souvent ceux qui ne font pas
partie de l'assemblée des fidèles (1Co 6:6 7:12 ss 2Co 6:14
s 1Ti 5:8 Tit 1:15, etc.). On sait comment cette épithète s'est
fixée dans l'histoire religieuse, pour désigner, non sans un certain
mépris, les peuples qui n'ont pas la foi au Dieu de la Bible: les
infidèles. Jn L.