ÉTOILE

Généralités.

On appelle étoiles des corps célestes, lumineux par eux-mêmes et
fixes, par opposition aux planètes, qui sont des corps éteints
gravitant autour d'une étoile et ne rayonnant que de la lumière reçue
de leur étoile-soleil. Le soleil est une étoile; la terre est une
planète. Les étoiles, malgré l'apparence, ne sont certainement pas
fixes, mais se meuvent dans les immensités de l'espace. Elles sont
composées d'un amas de matières maintenues à très haute température
par des causes mal connues. Leur dimension est fort variable. Leur
nombre est incalculable: on n'en connaît qu'une très faible partie
(qqs dizaines de millions), parmi lesquelles une dizaine de mille à
peine sont visibles à l'oeil nu sur un seul hémisphère. Pour étudier
la disposition des étoiles on se sert d'un télescope et, pour
connaître leur composition chimique, d'un spectroscope. La science
qui étudie les étoiles s'appelle l'astronomie. Cette science a révélé
la petitesse de l'homme et de son monde en présence de l'immensité
infinie de l'univers; en nombre inestimable, les étoiles sont à des
distances qui effrayent l'imagination. Certaines sont tellement
éloignées de la terre que leur lumière met deux millions d'années
pour nous arriver, bien que la lumière couvre 300.000 km. à la
seconde, ce qui fait 18 milliards de milliards de km. (18 suivi de 18
zéros). L'astronomie nous a appris que le soleil est une étoile comme
les autres, assez petite même, et que la terre, loin d'être le centre
de l'univers, est un simple satellite de troisième ordre de cette
étoile, dont le mouvement de rotation sur lui-même et le mouvement de
révolution autour du soleil déterminent les jours et les années.

Les étoiles sont depuis fort longtemps groupées en constellations
portant des noms variés. Elles ont toujours fortement intrigué les
hommes. Avant l'astronomie, une science empirique, l'astrologie,
s'occupait des étoiles, autant pour les connaître que pour y
découvrir des influences sur les événements terrestres. C'est une des
inventions de la magie païenne et une très vieille superstition, qui
reparaît encore souvent de nos jours, que les étoiles régleraient le
cours de la vie des hommes.

Bible.

Les Hébreux nommaient les étoiles kokâ-bim, c-à-d, les
ardentes, beau pressentiment de leur nature de feu. Il ne faut pas
rechercher dans la Bible des notions comparables à celles que
l'astronomie nous a enseignées: la Bible n'est pas un livre de
science et moins encore un cours de cosmographie; c'est la révélation
de Dieu: un livre spirituel. Nous ne serons donc pas étonnés d'y voir
tout traité d'une façon essentiellement pratique et spirituelle. Ce
serait à tort que l'on opposerait le géocentrisme biblique (thèse qui
fait de la terre le centre de l'univers) aux théories astronomiques
modernes, comme l'a fait l'Église catholique en s'opposant aux
travaux de Copernic et de Galilée et en condamnant ce dernier comme
hérétique pour avoir soutenu que la terre tournait.

La Bible n'a pas de cosmographie: elle ne considère les astres
que dans ce qu'ils ont de pratique et de spirituel pour l'homme; la
préoccupation qui l'inspire n'est point géocentrique (elle ne
s'occupe pas de ce problème), mais théocentrique: en cela la Bible
reste dans la suprême vérité.

Les étoiles font partie de la création.
(Ge 1:16,Job 9:9,Ps 136:9 etc.) Elles ont été créées par Dieu
pour marquer la nuit, les époques, les ans et pour répandre sur la
terre leur clarté (Ge 1:14 Ne 4:21,Ps 148:3,Jer 31:35). Leur
éclat est variable (1Co 15:41). Leur nombre représente l'infini:
l'Éternel promet à Abraham une postérité aussi nombreuse que les
étoiles du ciel (Ge 15:6 22:17,1Ch 27:23,Ne 9:23,Heb 11:12).
Plusieurs constellations sont mentionnées dans les livres saints,
notamment la grande Ourse, les Pléiades, Orion;voir (Job 9:9
38:31,32,Am 5:8) art. à ces noms.

Les étoiles, de par leur caractère mystérieux et
grandiose (Ps 8:4), servent fréquemment de métaphores poétiques
ou de symbole: Job 38:7, les étoiles éclatent en chants
d'allégresse le matin de la création; Jug 5:20, les étoiles
mêmes combattirent contre Sisera; Da 12:3, les justes brilleront
comme les étoiles; Ge 37:7,Jude 1:13,Ap 1:16,20 12:1.
Jésus-Christ lui-même est «la brillante étoile du matin» (2Pi
1:19,Ap 22:16). Voir Lucifer.

La Bible condamne toutes les idées superstitieuses au sujet des
étoiles, idées qui s'infiltraient facilement du paganisme en Israël.
Il est formellement interdit d'adorer les astres (De 4:19), de
préparer des gâteaux pour la reine du ciel, c-à-d. Astarté, la Vénus
phénicienne (2Ro 17:16,Jer 7:18); d'offrir de l'encens à l'armée
des cieux, c-à-d, aux étoiles (2Ro 17:16,Jer 19:13); de se
prosterner devant le soleil (Eze 8:16).

Tous ces cultes idolâtres et païens sont sévèrement réprimandés,
de même que tous les sortilèges de même espèce auxquels s'adonnaient
les Babyloniens (Esa 47:12,13,Jer 10:2). Le dieu païen avait une
étoile pour symbole et l'Éternel punit Israël d'avoir suivi l'étoile
du dieu (Am 5:26); ce dieu s'appelait Romphan, d'après la citation
d' Am 5:26 dans Ac 7:13, et représentait peut-être Saturne
(voir Kijoun).

Mais si l'Éternel condamne toute idolâtrie, il peut se servir des
étoiles comme de toutes choses qu'il a créées, pour parler à l'homme
dans certaines circonstances (Ap 9:1). C'est le cas de l'Étoile
des Mages (voir art. suiv.). Ce sont également des signes dans le
soleil, la lune et les étoiles qui prédiront la ruine de
Jérusalem (Mt 24:29,Lu 21:25). H. L.