ETHIOPIE

(=visage brûlé, peau foncée). Traduction grec de l'égypt.
Cosh et de l'hébreu Cus ou Cush, régulièrement adoptée par les
LXX, et ordinairement par nos versions modernes (Job 28:19,Ps
68:32,Esa 11:11 1 18:1,Eze 30:9,Hab 3:7,Sop 2:12).

L'Éthiopie des anciens était une vaste région, assez mal
délimitée, située au Sud de l'Egypte, en amont de la première
cataracte du Nil, au-dessus d'Assouan =Syène; point-frontière: Eze
29:10); région qui comprend aujourd'hui une partie du Soudan
anglo-égyptien, en particulier la Nubie. Primitivement peuplée de
tribus à peau foncée, barbares, mal organisées et numériquement peu
importantes, l'Ethiopie devint facilement tributaire de l'Egypte qui,
avec sa domination politique, y introduisit sa civilisation et sa
religion, en particulier le culte d'Ammon qui fut longtemps le dieu
national de ce «Pays Noir». L'Ethiopie secoua une première fois le
joug à l'époque de la douzième dynastie (environ 2000 av. J.-C).
Reprise par l'Egypte au XVI e siècle, elle s'en affranchit de nouveau
au VI et même la conquit jusqu'au Delta. Un de ses rois, Tirhaca, est
cité dans la Bible (2Ro 19:9); il fut en guerre constante avec
l'Assyrie et obligé, pour finir, d'abandonner l'Egypte (1re moitié
du VII e siècle), qui recouvra bientôt son indépendance. Plus tard
les Perses soumirent une partie au moins de l'Ethiopie, qui sous
Darius appartint à la satrapie d'Egypte. Vers les débuts de l'ère
chrétienne le royaume était gouverné par des femmes, qui portaient
comme les «Pharaons» un nom générique: celui de Candace (voir ce
mot). L'une d'elles, la première en date, ayant fait une incursion en
Thébaïde (vers l'an 20 av. J.-C), le gouverneur romain, Pétronius, la
repoussa et remonta le Nil jusqu'à l'ancienne capitale, Napata, qu'il
prit et détruisit. Le N. de la Nubie fut désormais rattaché à
l'empire, mais le reste du royaume conserva son indépendance.

Au fur et à mesure des découvertes des marchands alexandrins, le
terme d'Ethiopie s'avança peu à peu vers le S.-E., le centre et
jusqu'à l'Ouest de l'Afrique, pour se restreindre de nouveau, dans
les temps modernes, à la région définie ci-dessus. Quant aux
Éthiopiens mentionnés dans 2Ch 14:9-15 21:16, ils ne sont
probablement pas africains, mais plutôt de tribus du S. de
l'Arabie;voir Cus, parag. 2. Les Éthiopiens proprement dits, dont le nom
était jadis l'équivalent de celui de nègre, n'appartiennent pas
aux races nigritiques; ils ont la peau bronzée ou brun foncé et non
pas noire, la taille moyenne, la tête allongée, le visage fin et
régulier; mais ils représentent, aujourd'hui plus que jamais, un
mélange de types ethniques assez divers. G. G.