ESAÜ

Fils d'Isaac et de Rébecca, frère jumeau de Jacob dont il est l'aîné;
appelé aussi Édom voir ce mot), ancêtre des Édomites ou Iduméens;
ceux-ci sont appelés «enfants d'Ésaü» (De 2:4), «maison
d'Ésaü» (Ab 1:18), ou simplement Esaü (Ab 1:6,Jer 49:8,10),
et le plus souvent Édom No 20:14, etc.). Le nom d'Ésaü, qui
signifie velu», est expliqué par l'aspect du nouveau-né; Séir, le nom
du pays où s'établit Ésaü, a le même sens; Édom (=roux) rappellerait
le plat roux qu'il convoita, peut-être aussi la couleur de sa peau.
les diverses étym, ont pu contribuer à l'élaboration de l'histoire
d'Ésaü. Le trait dominant de cette histoire, empruntée surtout aux
documents J et P, er la rivalité entre les deux frères et
l'évincement de l'aîné par le cadet.

En voici les épisodes:

1. Le récit de la naissance montre déjà dans les deux
frères deux peuples en lutte l'un contre l'autre: Ge 25:21-26
(J), v. 26b (P).

2. Ésaü vend à Jacob son droit d'aînesse: Ge 25:27-34 (J).

3. Les mariages d' Ésaü avec deux femmes étrangères,
puis avec une Ismaélite: Ge 26:34 et suivant Ge 27:46-28:9 (P),
cf. Ge 36:1-5 (P), où les noms des trois femmes ne sont pas les mêmes.

4. Il est privé de la bénédiction paternelle par la
ruse de son frère et de sa mère; Isaac lui prédit une vie
belliqueuse, errante et finalement indépendante: Ge 27:1-45 (JE).

5. Il donne à Jacob le baiser de la réconciliation:
Ge 32:3-33:16 (J et E).

6. Les deux frères rendent ensemble les derniers
devoirs à leur père et, faute de place en Canaan, Esaü se retire sur
la montagne de Séir: Ge 35:28 36:6-8 (P); d'après J (Ge
32:3 33:16), il s'était établi en Séir bien avant la mort d'Isaac.
Dans Ge 36:9-13 (J et P) est indiquée la postérité d'Ésaü.

--Bien des traits de l'histoire et du caractère d'Ésaü semblent
avoir une signification ethnique: ils s'appliquent fort bien au
peuple d'Édom; Ésaü garde néanmoins une personnalité distincte,
vigoureuse et généreuse. La légende talmudique, inspirée par un
nationalisme fanatique, s'est efforcée de dénigrer l'ancêtre édomite;
elle prétendait, par ex., qu'au lieu d'offrir à son vieux père un fin
gibier, il lui présenta un chien, et qu'au lieu de baiser son frère à
son retour, il le mordit. Malachie (Mal 1:2) mentionne
l'histoire d'Ésaü pour rappeler aux Israélites leurs privilèges. Paul
la cite à l'appui de sa doctrine de la souveraineté de la grâce
divine (Ro 9:10-13). L'ép. aux Hébreux (Heb 12:16 et
suivant
) s'en sert comme d'un avertisse-ment pour «l'impur et le
profane» qui, par légèreté, se prive de la bénédiction de Dieu. V B.