ECRITURE SAINTE ou Écriture, Saintes Écritures, Écritures

ou Écriture, Saintes Écritures, Écritures

Expressions qui désignent, dans le langage religieux, la littérature
renfermée dans les deux parties de la Bible.

--Les sources du Pentateuque insistent sur le fait que Jéhovah
écrivit les paroles du Sinaï (Ex 34,De 5) et. ordonna à
Moïse d'écrire le livre de l'alliance divine (De 31,Ex 24,
cf. 2Ro 22:8 où il semble bien que le Deutéronome ait été
considéré comme le premier livre de l'Écriture;voir aussi Jer
30,Hab 2, etc.).

Ainsi, dès l'origine, l'idée d'Écriture fut liée en Israël à
celle de loi, d'ordre divin et de révélation. Dès que la première
partie du canon hébreu, la plus sacrée: la Loi, fut fixée, on dit:
il est écrit, pour s'y référer. C'est ainsi qu'après l'exil,
2Ch 30:5,18,Esd 3:4,Ne 8:15 (remarquer Ne 8:14) emploient
l'expression: «Comme il est écrit» (hébreu kakkâtoub ; LXX: kata
tên graphên
ou para t.g.) pour renvoyer leurs lecteurs à Ex
12,No 9,Le 23.

Paul, dans Ro 1:17 2:24, etc., reproduit exactement la
formule: «comme il est écrit» (kathôs gégraptaï) en citant les
prophètes. Jésus dit: «Il est écrit» en citant le Ps 91 (Mt
4:4), etc. A mesure que les livres de la Bible hébraïque étaient
devenus littérature sacrée, normative, on les avait tous englobés
dans l'expression générale: Écriture

Les écrivains du N.T., suivant en cela les rabbins, désignent
couramment l'A.T, sous le nom de «l'Écriture» (hê graphe, Jn
7:38 10:35,Ac 8:32,Ga 3:8,22,Jas 2:8,1Pi 2:6,2Pi 1:20, etc.), «les
Écritures» (haï graphaï, Mt 21:42 22:29,Mr 12:24,Lu 24:27,Jn
5:39,Ac 17:3-11,1Co 15:3, etc.) ou «Saintes Écritures» (graphaï
hagiaï,
Ro 1:2). Il leur arrive aussi de renvoyer à tel ou tel
passage de l'A.T, en disant simplement: graphe. «N'avez-vous pas
lu cette écriture?» (Jésus dans Mr 12:10, cf. Lu 4:21,Jn
19:37, Pierre dans Ac 1:16).

Seul 2Ti 3:15 et suivant emploie l'expression «saintes
lettres» dans un passage où nous voyons l'idée d'inspiration
étroitement liée au terme Écriture. Ce qui s'était passé pour
l'A.T, se passa aussi pour le N.T., à mesure que ses livres devinrent
canoniques et qu'une notion étroite de l'inspiration les confondit
avec la Parole de Dieu. Déjà la deuxième épître de Pierre donne le
nom d' Écritures aux lettres de saint Paul (2Pi 3:16). L'ép.
Barn. 4:4 cite une parole du Christ comme «Écriture»; 2 Clém. 2:4
cite aussi une déclaration du Christ comme «Écriture»; Polycarpe
applique ce terme à une citation latine du N.T.

A part ces exceptions, nous ne connaissons aucun écrivain avant
la seconde moitié du II e siècle qui emploie le terme «Écriture» pour
les textes du N.T. A partir d'Irénée, l'usage devint courant de
désigner par Saintes Écritures la Bible tout entière. Voir Canon
de l'A.T, et du N.T. Alex. W.