DAUPHIN

Le sens du mot hébreu takhach est assez incertain: il s'agit de
peaux d'animaux, destinées soit à des couvertures pour le
Tabernacle (Ex 25:5 26:14,No 4:25 etc.), soit à des
chaussures (Eze 16:10); mais leur nature a donné lieu à des
hypothèses fort diverses.

On y voit ordinairement un nom d'animal: blaireau (c'est le sens
de «taisson» dans Mart.), phoque ou «veau marin» (Cramp.), bélier
(d'après l'assyr.). L'opinion aujourd'hui la plus probable y voit un
cétacé de la famille des lamantins (appelés «manates» par Vers. Syn.:
note à No 4:6), proche parent du dugong et commun dans la mer
Rouge; la trad. «dauphin» (Sg., Vers. Syn., Bbl. Cent.) serait donc
approximativement exacte. Ost. y voyait une indication de teinte et
non pas d'animal: «peaux de couleur d'hyacinthe» (Vers. Syn. a
conservé par mégarde cette trad. dans Eze 16:10).

Une traduction récente et plus simple: «cuir», d'après la
ressemblance avec l'égypt., pourrait bien être la bonne. Le dauphin
apparaît dans la symbolique chrétienne des catacombes. On croyait que
c'était un poisson; or ce dernier mot, dans le grec ichthus,
représentait pour les chrétiens l'acrostiche des titres du Sauveur
(voir Alphabétique, III). Son origine n'est pourtant pas biblique,
mais païenne: les anciens considéraient le dauphin comme un ami des
hommes, qui pouvait les sauver des flots (mythe d'Arion, etc.; comp.
La Font., Fables, IV, 7); après avoir été, dans le paganisme,
porteur des âmes aux îles des Bienheureux, il est devenu dans le
christianisme un symbole du salut éternel en Jésus-Christ.