CITÉ

Ce terme peut être, dans le style soutenu, synon. de ville (voir ce
mot), ou bien désigner plus particulièrement une citadelle: p. ex. la
«cité de David» (voir Jérusalem). Le N.T. emploie quelques fois le
grec polis, accompagné d'épithètes diverses qui en précisent le
sens figuré, pour désigner le ciel: la cité du Dieu vivant, etc.
(Heb 12:22, cf. Heb 11:10,16 13:14); d'où les expressions
courantes du langage religieux: Cité céleste. Cité sainte, Cité
future, Cité de Dieu. (cf. Ps 46:5)

Par ailleurs, en plusieurs passages, l'apôtre Paul, qui sut faire
valoir dans l'intérêt de son évangélisation son titre de «citoyen»
romain (Ac 21:39 22:25 et suivants), évoque le sens plus général
de la «cité» romaine (civitas), la communauté politique de
l'État, pour l'appliquer au Royaume céleste: de même qu'il y avait eu
un «droit de cité» (politeïa), en Grèce puis à Rome, (cf. Ac
21:28) de même il y en a un pour l'Israël de Dieu, et les païens en
sont privés (Eph 2:12); les chrétiens, au contraire, sont
«concitoyens» (sunpolitaï) des saints et membres de la famille de
Dieu (Eph 2:19); c'est donc d'une manière digne de
l'Évangile (Php 1:27), en toute bonne conscience devant
Dieu (Ac 23:1), qu'ils doivent «se conduire» (verbe politeueïn
=remplir les devoirs civiques); nous sommes, écrit
l'apôtre, «citoyens des cieux» (Php 3:20), litt. «dans les cieux
est notre politeuma» (=communauté où nous avons droit de cité).
Ce dernier terme est d'un usage fréquent dans les inscriptions et les
lettres du temps, pour désigner des communautés fortement groupées en
terre étrangère: Juifs en Cyrénaïque, Phrygiens en Egypte, etc.; tels
sont, ici-bas, les «citoyens» de la communauté d'En-haut. En disant:
«notre cité (trad. ancienne: notre bourgeoisie) est dans les cieux»,
Paul les engage à diriger leurs pensées et leurs affections vers le
ciel et non vers «les choses de la terre».