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PRFACE. 3

CHAPITRE 1 : NOTICE BIOGRAPHIQUE. 3

CHAPITRE 2 : INTRODUCTION PAR C. H. SPURGEON.. 5

CHAPITRE 3 : CHRIST TOUT EN TOUS. 12

CHAPITRE 4 : DEUX CLASSES DE PERSONNES. 15

CHAPITRE 5 : LA NOUVELLE NAISSANCE. 16

CHAPITRE 6 : CONSEILS PRATIQUES. 20

CHAPITRE 7 : UN DIVIN SAUVEUR. 23

CHAPITRE 8 : LA REPENTANCE ET SES FRUITS. 25

CHAPITRE 9 : L'ASSURANCE DU SALUT. 27

CHAPITRE 10 : POUR LES CHRETIENS ATTIEDIS. 30

PRFACE

 

L'excellent souvenir que j'ai conserv de mon court passage Paris et des runions bnies que nous avons eues dans l'glise de l'Oratoire au mois d'octobre 1882, et le regret que j'prouve de ne pouvoir cette anne, renouveler cette visite, malgr l'invitation affectueuse que les frres de Paris ont bien voulu adresser M. Sankey et moi,  m'engagent offrir ce petit volume aux lecteurs franais.

Parmi les auditeurs qui se pressaient dans l'glise l'Oratoire, je n'oublie pas qu'un trs grand nombre s'y trouvaient pour la premire fois. C'taient; les habitus des runions populaires qui ont t fondes par mon ami Mac-All et par plusieurs chrtiens. S'il est rjouissant de prcher l'Evangile, comme je le fais tous les jours, des milliers d'mes qui, l'ayant appris ds leur enfance, l'ont oubli ou nglig, combien n'est-il pas plus beau de voir des foules moins considrables sans doute, mais tout aussi attentives, composes d'mes immortelles qui n'ont jamais encore appartenu au Seigneur Jsus! Je l'avoue, un tel spectacle m'a profondment remu.

Ce n'est pas le moins encourageant des signes que Dieu nous accorde en ces derniers temps, que cette disposition du peuple franais, recevoir l'Evangile. Oui, s'il n'tait pas trop tard pour apprendre une langue difficile, et si le Seigneur ne m'avait donn ailleurs une autre oeuvre faire, j'aimerais consacrer la France une partie de ma vie. Quelle victoire pour la cause de Christ, si ce grand et beau pays tait gagn l'Evangile !

Ce livre est une srie d'tudes simples et faciles, comprendre, bases sur la Bible. Elles ont pour but de montrer aux mes dsireuses de trouver le salut, comment on y arrive. Les indiffrents et les moqueurs ne liront pas ce livre, il ne leur est pas destin; mais les curs srieux et sincres pourront y trouver, par la grce de Dieu, l'indication de ce qui leur est ncessaire : la paix avec Dieu et la sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur .

Un chapitre - le dernier - est destin aux chrtiens en tat de chute.

Enfin, la lecture de ce volume pourra tre profitable aux personnes qui travaillent la conversion des pcheurs, en leur fournissant peut-tre de nouvelles armes pour ce saint combat.

Que le Seigneur bnisse son oeuvre en France, et que ce petit livre contribue l'tendre.

C' est le voeu de

Votre frre en Christ, D. L. MOODY.

CHAPITRE 1 : NOTICE BIOGRAPHIQUE

 

Par R. Saillens 

Il y a trente-cinq ans environ, deux Amricains se firent entendre Paris, plusieurs soirs de suite, dans un lieu de culte appel l'Oratoire; et la seule annonce de leurs noms remplit l'difice chaque soir, longtemps avant l'heure fixe. Ces deux Amricains taient D. L. Moody, le prdicateur revivaliste, et I. D. Sankey, le chanteur chrtien.

Le petit livre dont nous offrons aujourd'hui au public une nouvelle dition, contient quelques-uns des discours prononcs par Moody, soit 'Oratoire, soit dans d'autres occasions.

Qui tait Moody?

Le fils d'une humble paysanne de Northfield, dans l'Etat de Massachussets, en Amrique. N en 1837, il dut de trs bonne heure quitter sa mre veuve pour gagner sa vie dans les grandes villes, et habita successivement Boston et Chicago, o il fut employ dans une maison de chaussures. Mais, pendant qu'il tait Boston, l'ge de 19 ans, son coeur s'ouvrit la grce de Dieu. Trs ignorant de toutes choses, et particulirement des choses religieuses - car sa mre, quoique excellente femme, ne lui avait pas enseign la foi vanglique- Moody ne tarda pas s'instruire, puis il commena essayer d'instruire les autres. Son coeur brlant de zle et d'amour ne pouvait supporter l'ide de laisser prir tant d'mes appeles par Dieu la vie ternelle; et il fonda une cole du dimanche populaire qui compta bientt des milliers d'lves. Peu peu, l'entreprise s'largit et demanda le sacrifice entier de son temps et de ses forces. En 1860, Moody tait arriv gagner 25.000 francs dans son anne, par son commerce de chaussures. En 1861, ayant renonc ce commerce pour se livrer compltement l'vanglisation, il ne reut que 1.500 francs,

Ds ce moment, Moody devint un prdicateur de plus en plus populaire, au grand tonnement de ceux qui l'avaient connu jeune, et n'avaient jamais souponn les dons d'intelligence, de volont et de parole que Dieu lui avait dpartis. Mais il est probable, et mme certain, que sans la grce de Dieu, ces dons n'auraient servi qu' produire un commis-voyageur hors ligne, qui se serait enrichi dans les affaires. Peut-tre aurait-on parl de Moody comme on parle aujourd'hui de tel ou tel Roi de l'Acier, du Charbon ou du Ptrole. Il aurait t le Roi de la Chaussure , et serait mort milliardaire... Ne vaut-il pas mieux qu'il ait dpens sa vie gagner des mes au Sauveur, et soit mort dans la paix et la joie, laissant derrire lui des millions d'existences transformes, tout un monde pour bnir sa mmoire?

Tout un monde, ce n'est pas trop dire. L'activit de Moody se dpensa d'abord dans la ville grandissante de Chicago, o il avait chaque dimanche et presque chaque soir de trs nombreux auditoires, mais bientt - par un concours de circonstances qu'il serait trop long de raconter - il fut appel vangliser l'Angleterre et d'autres pays de langue anglaise. Accompagn de M. Sankey, son excellent et dvou collgue, qui chantait d'une voix admirable, mais sans aucune recherche artistique, des hymnes trs simples, souvent composes par lui-mme, Moody se fit entendre dans les plus vastes locaux d'dimbourg, de Glasgow, de Liverpool, de Londres; et il arriva quelquefois que, ces locaux mmes ne pouvant contenir la foule, la runion dut se faire en plein air; ainsi Edimbourg, o Moody parla et Sankey chanta devant plus de cinquante mille personnes assembles devant le Cristal-Palace.

La prdication de Moody, comme on le verra en lisant les pages qui suivent, tait la simplicit mme. Il n'abordait pas la question religieuse par le ct intellectuel, mais par celui de la conscience et du coeur. Il savait - par l'instinct mystrieux que le Saint-Esprit donne ses vritables serviteurs - que l'me humaine est spare de Dieu bien moins par les mystres impntrables l'esprit humain, que par le pch. Amener ses auditeurs tre convaincus de leurs pchs, en avoir honte, en dsirer le pardon; puis leur montrer, leur offrir la grce de Dieu en Jsus-Christ, comme on offre du pain des affams - telle tait toute la sagesse, toute la philosophie de Moody. Si l'exprience est la meilleure dmonstration de l'efficacit d'un remde, l'exprience certes, a bien prouv que le remde prsent par Moody tous les malades spirituels qui accouraient ses runions, est seul vraiment efficace.

Ce remde, o le puisait-il? Dans le Livre inspir qui tait peu prs sa seule nourriture intellectuelle et spirituelle : la Bible. Personne ne connaissait mieux la Bible que lui, n'tait plus capable d'extraire de toutes ses parties la moelle divine qui y est contenue. Voil confirme une fois de plus l'assertion d'un grand penseur chrtien, Alexandre Vinet, que tous les vrais rveils religieux ont leur source dans l'orthodoxie biblique.

Mais la fidlit doctrinale, si essentielle qu'elle soit, n'aurait pas suffi faire de Moody le prdicateur puissant, le conqurant d'mes qu'il a t. Ce qui le caractrisait particulirement, au moins pour l'auteur de ces lignes, qui a eu le grand privilge de l'entendre souvent et de le voir de prs pendant sa mmorable campagne de 1875 Londres - c'tait son extraordinaire sensibilit, sa tendresse de coeur si vidente, qu'il tait impossible de ne pas en tre touch. Il y avait une telle motion, un amour si simple et si naf dans ses discours, que, malgr leur forme peu classique, on tait saisi, gagn; on sentait qu'un tel amour devait venir de plus haut que de celui qui en tait le canal. Ce petit Amricain parlant avec son accent yankee, on l'oubliait bientt, pour ne voir que son Matre, le divin Sauveur jadis clou au Calvaire, o il a expi tous nos pchs par amour pour nous.

Mais ce don royal, ce don divin, l'amour, comment Moody l'avait-il reu? Dieu l'avait vers dans son coeur par le Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit est le don de Dieu, sans lequel toute philanthropie est vaine; sans lequel toute oeuvre sociale est voue n'tre que superficielle et ne saurait saisir et transformer le coeur des hommes; sans lequel l'orthodoxie la plus rigoureuse n'est qu'un squelette sans vie. Confessons-le : les Eglises ont failli presque partout leur tche, parce que les hommes souvent trs instruits, trs honorables et mme trs pieux, qui taient leur tte, n'ont pas t revtus de cette puissance d'en haut , sans laquelle il est impossible de faire des miracles.

En 1871, Chicago o il avait fait construire un grand difice qui s'emplissait chaque soir, Moody avait souvent remarqu deux dames, toujours assises sur le premier banc... La runion termine elles lui disaient : Nous avons pri pour vous .

- Et pourquoi ne priez-vous pas pour les auditeurs ! leur demanda-t-il.

- Parce que vous avez besoin de recevoir la puissance du Saint-Esprit.

Ces paroles finirent par frapper Moody; elles veillrent dans son me une intense faim et soif spirituelles...

J'avais besoin de puissance? Mais je croyais la possder, cette puissance! Mon auditoire tait le plus nombreux de Chicago, il s'y produisait beaucoup de conversions... Sans se lasser ces deux femmes continurent prier pour moi; et ce qu'elles me dirent de la ncessit d'tre oint du Saint-Esprit me donna fort rflchir. Je finis par leur demander de venir causer avec moi. Elles vinrent, et nous nous mmes genoux. Elles rpandirent leur coeur devant Dieu et le supplirent de me donner la plnitude de son Esprit. Je sentis alors s'veiller en moi comme une grande inspiration vers quelque chose que je ne connaissais pas encore. Je criai Dieu comme je ne l'avais jamais fait auparavant. Je sentis qu'en ralit peu m'importait de vivre davantage, si je n'obtenais pas cette puissance...   Il la reut enfin, au cours d'une visite New-York.

Eh bien, dit-il, un certain jour, New-York, - oh! comme je m'en souviens ! - je ne puis dcrire la chose, et mme je n'y fait fais souvent allusion, car ce fut une exprience presque trop sacre pour en parler... Je puis seulement dire que Dieu lui-mme se rvla moi; j'eus une telle manifestation de son amour que je dus lui demander d'arrter sa main. Aprs cela, je repris mes prdications; en apparence elles ne furent pas diffrentes; je ne prsentais aucune vrit nouvelle, et pourtant des centaines de personnes furent converties .

 

Il nous est impossible de suivre Moody dans toute sa carrire. Disons seulement qu'aprs avoir prch l'Evangile en bien des endroits divers, et avoir donn la cause vanglique une impulsion qui n'est comparable qu' celle que Wesley et Whitefield lui avaient imprime au XVIIIe sicle, et grce laquelle d'innombrables oeuvres missionnaires et charitables virent le jour, Moody se consacra surtout former des prdicateurs fidles et une jeunesse instruite et chrtienne. Son village natal, Northfield, devint et est rest un centre trs vivant d'enseignement et d'ducation : Ecoles primaires et secondaires, pour jeunes gens et jeunes filles, cours de vacances, cours bibliques, conventions chrtiennes, tout cela fut cr par lui et continue prosprer sous la direction intelligente de l'un de ses fils. C'est Northfield que Moody mourut paisiblement, le 22 dcembre 1899. Que Dieu donne notre pays des hommes tels que lui! Mais il faut, pour cela, que nous devenions des chrtiens authentiques, ns la vie nouvelle par la repentance envers Dieu et la foi en Jsus-Christ. Jeune homme, jeune fille qui lisez ces lignes, ne voulez-vous pas recevoir la grce de Dieu dans sa plnitude, afin d'chapper vous-mme la condamnation qui pse sur vous, et de devenir pour la France, selon que Dieu vous y appellera, un de ces bons ouvriers de salut et de consolation, dont elle a tant besoin, hlas ! et qu'il lui faudra pendant si longtemps encore!

R. SAILLENS.

CHAPITRE 2 : INTRODUCTION PAR C. H. SPURGEON

 

C'est Dieu qui justifie. Qui accusera les lus de Dieu?

C'est Dieu qui justifie ! (Rom 8:33.)

 

C'est un fait vraiment merveilleux que d'tre justifi, rendu juste. Si nous n'avions pas viol les lois divines, nous aurions t justes par nature et nous n'aurions jamais eu besoin de justification. Celui qui, toute sa vie, a fait tout son devoir et n'a jamais rien fait que son devoir, est, justifi par la loi morale.

Mais vous, mon cher lecteur; vous n'tes pas dans ce cas, j'en suis parfaitement sr. Vous avez trop de loyaut pour prtendre que vous tes sans pch, aussi avez-vous besoin d'tre justifi.

Si donc vous vous justifiez vous-mme, vous n'arriverez qu' vous sduire vous-mme. Ne l'essayez pas, cela n'en vaut pas la peine.

Si vous demandez vos semblables de vous justifier, que pourront-ils faire? Moyennant cinq sous, plusieurs d'entre eux vous loueront; pour bien moins, d'autres vous calomnieront. A quel prix donc doit-on estimer la valeur de leur jugement?

Mais notre texte dit : C'est Dieu qui justifie , et c'est l le point capital. N'est-ce pas l un fait remarquable et digne de toute notre attention ? Venez et voyez.

En tout premier lieu, personne, si ce n'est Dieu Lui-mme, n'aurait eu la pense de justifier des coupables.

Ils se sont rvolts manifestement; de leurs deux mains ils ont fait le mal; ils ont progress dans la mchancet; aprs avoir subi les amres consquences du pch, et avoir t contraints de le dlaisser, ils y sont retourns encore. Ils ont viol la loi et foul. aux pieds l'vangile de grce. Ils ont mpris les proclamations de, la misricorde divine et ont persvr dans leur impit.

Comment peuvent-ils donc tre pardonns et justifis ? Leurs compagnons de pch, dsesprant d'eux, disent : Ce sont des hommes pour lesquels le retour au bien est impossible. Mme les chrtiens les regardent avec tristesse bien plus qu'avec espoir.

Mais tel n'est pas leur Dieu ! Dans la splendeur de sa grce prvenante, Il ne se donnera pas de repos jusqu' ce qu'il les ait justifis, et les ait rendus dignes d'tre accepts en Jsus-Christ, son bien-aim.

Personne, si ce n'est Dieu, n'aurait pu avoir la pense de me justifier. - Je suis un sujet d'tonnement pour moi-mme et j'ai la certitude que l'oeuvre de la grce doit tre galement manifeste pour d'autres. Voyez Saul de Tarse, qui cumait de rage contre les serviteurs de Dieu. Tel qu'un loup dvorant, il s'acharnait contre les brebis et les agneaux sans trve ni merci, et pourtant Dieu le terrassa sur le chemin de Damas, changea son coeur, le justifia si pleinement que, depuis lors, cet homme devint le plus grand prdicateur de la justification par l foi que le monde ait jamais vu.

Souvent il a d s'tonner que mme il ait pu tre justifi par la foi en Jsus-Christ, lui qui avait t un partisan convaincu du salut par les oeuvres de la foi. Qui donc aurait pu avoir la pense de justifier un homme tel que Saul le perscuteur, sinon Dieu lui-mme? Glorieuse est l grce du Seigneur!

Mais, quand mme quelqu'un aurait eu la pense de justifier l'impie, Dieu seul aurait pu le faire. C'est une impossibilit pour quelqu'un de pardonner des offenses qui ne le concernent pas.

Voil une personne qui a eu des torts graves votre gard; vous pouvez lui pardonner, et j'espre que vous voulez le faire, mais nul autre que vous ne le peut. Vous tes l'offens, de vous doit provenir le pardon. Si nous avons pch contre Dieu, il est possible Dieu de pardonner, car la transgression a t commise contre Lui. C'est ce qui fait dire David dans le psaume 51 : J'ai pch contre toi, contre toi proprement, et j'ai fait ce qui est mal tes yeux. Dieu tant l'offens a aussi le pouvoir de pardonner l'offense.

Allons donc Lui et demandons-lui grce. Ne nous laissons pas garer par les prtres qui voudraient que nous nous confessions auprs d'eux. Ils n'ont aucune garantie dans la Parole de Dieu pour tayer leurs prtentions. Mais lors mme qu'ils auraient t choisis et consacrs pour absoudre de la part de Dieu, ne vaut-il pas mieux aller nous-mmes au Tout-Puissant par Jsus-Christ le Mdiateur, pour chercher et trouver le pardon auprs de Lui, puisque nous sommes srs que telle est la vraie marche suivre? Il y a trop de risques dans une religion par procuration.

Mieux vaut vous occuper personnellement de ce qui concerne votre me que de vous en remettre qui que ce soit.

Dieu seul peut justifier l'impie, mais Il peut le justifier parfaitement. Il efface nos pchs compltement. Il dit qu'en quelque endroit qu'on puisse les chercher on ne pourra jamais les trouver. Par sa bont infinie, Il a prpar les voies et moyens par lesquels il peut rendre blancs comme la neige des pchs aussi rouges que l'carlate, et loigner de nous nos transgressions comme l'orient est loign de l'occident. Il ajoute : Je ne me souviendrai plus de vos pchs. Il poursuit son oeuvre jusqu' l'anantissement du pch. Un ancien prophte s'criait avec tonnement : Quel est le Dieu semblable toi, qui pardonne l'iniquit et qui remets la transgression du rest de ton hritage? Il ne conserve pas sa colre toujours, car Il est abondant en grce.

Nous ne parlons pas maintenant de justice, ni de la manire dont Dieu agit avec les hommes selon leurs propres mrites : si vous vous flattez de traiter alliance avec le Dieu juste d'aprs les ordonnances de sa loi, vous tes sous le  coup de l'ternelle colre, car c'est l tout ce que vous mritez.

Que son Nom soit bni!  Il ne nous a pas traits selon nos pchs, mais Il nous a mis au bnfice de sa libre grce et de son infinie compassion. Je vous recevrai en grce, ajoute-Il, et je vous aimerai sans contrainte. Croyez-le, car il est certain que le Trs-Haut peut traiter le coupable avec une misricorde sans bornes. Il peut traiter les impies comme si toujours ils avaient t pieux. Lisez et relisez la parabole de l'enfant prodigue, et considrez comment le pre pardonne et reoit, son tour, le fils gar. Il lui tmoigne autant d'amour que s'il n'tait jamais parti et ne s'tait jamais souill avec les femmes dbauches. Il alla mme si loin que le frre an se mit grommeler ; mais le pre ne cessa jamais d'aimer son fils repentant. O mon frre! quelque coupable que vous soyez, si vous voulez seulement revenir votre Dieu et Pre, Il vous traitera comme si vous n'aviez jamais pch. Il vous regardera comme juste et vous traitera comme tel. - Qu'en dites-vous?

Ne voyez vous pas.- car je dsire ne pas laisser ce beau sujet avant de l'avoir rendu parfaitement clair - ne voyez-vous pas que nul homme n'aurait eu l'ide de justifier l'impie et que personne, sauf Dieu, n'aurait pu le faire, mais que, cependant, Dieu le peut? Voyez en quels termes l'aptre jette ce dfi Qui accusera les lus de Dieu? C'est Dieu gui justifie. Quand Dieu a justifi un homme, il est bien justifi, il est parfaitement justifi, bon droit, il est ternellement justifi. L'autre jour. je lisais dans une brochure remplie de venin contre l'Evangile et contre ceux qui le prchent, que nous tenons pour vraie une espce de thorie par laquelle nous nous imaginons que le pch peut tre t de l'humanit. Nous n'tablissons aucune thorie, nous proclamons un fait. Le plus grand fait que la terre ait vu, c'est que Christ, par son prcieux sang, efface le pch ds maintenant, et que Dieu, pour l'amour de Christ, traitant les hommes selon son infinie misricorde, pardonne aux coupables. Il les justifie, non d'aprs ce qu'Il voit ou prvoit devoir tre en eux, mais selon les richesses de la grce qui remplit son coeur. Cela, nous l'avons proclam, nous le proclamons, et nous voulons le proclamer tant que nous vivrons. C'est Dieu qui justifie. - Il justifie l'impie. Comme il n'a pas honte de le faire, nous n'avons pas honte de le rpter.

La justification qui a Dieu Lui-mme pour auteur est un fait indiscutable. Si le Juge m'acquitte, qui peut me condamner? Si le tribunal suprme de l'univers m'a dclar juste, qui pourra m'accuser?

La justification divine est une rponse suffisante aux exigences d'une conscience angoisse. Le Saint-Esprit a ses voies et moyens pour faire entrer la paix dans notre tre entier de telle sorte que nous ne demeurons pas plus longtemps dans la crainte. Avec cette justification, nous pouvons dfier les rugissements et les outrages de Satan et des impies. Avec elle nous ressusciterons ans effroi, et nous affronterons les dernires grandes assises :

 

Devant le tribunal suprme

Je comparatrai hardiment

Qu'ai-je craindre du Jugement?

Je suis absous par Dieu lui-mme!

 

Mon ami, le Seigneur peut effacer tous nos pchs. En vous l'affirmant, je ne donne pas un coup d'pe dans l'eau : Toute espce de pch et de blasphme seront pardonns aux hommes .

Quand bien mme vous vous seriez plong dans le crime jusqu'au cou, d'un seul mot, Il peut enlever la souillure en disant : Je le veux, sois pur. L'Eternel est riche en misricorde.

JE CROIS LA RMISSION DES PCHS. - ET VOUS, LECTEUR?

A cette heure mme Il peut vous dire : Tes pchs te sont pardonns, va en paix , et s'Il le dit, aucune puissance dans le ciel, ou sur la terre, ou sous la terre, ne peut remettre votre pardon en question et encore moins vous replacer sous le coup de la colre divine. Pourquoi douteriez-vous de l'amour tout-puissant?

Votre prochain vous aurait-il offens comme vous avez offens Dieu, vous ne pourriez pas lui pardonner; mais devez-vous mesurer Dieu votre aune? Ses voies et ses penses ne sont-elles pas leves au-dessus des vtres comme les cieux sont levs au-dessus de la terre?

- Mais, ajouterez-vous, ce serait un grand miracle, si Dieu me pardonnait.

- Certainement, ce serait un miracle divin et suprme, et il est probable qu'Il le fera, car Il fait des choses grandes et insondables auxquelles nous ne pensons pas.

Pour ma part, j'tais obsd par un affreux sentiment de ma culpabilit qui me rendait la vie insupportable, mais lorsque j'entendis cette parole : Regardez vers moi et soyez sauvs, vous tous les bouts de la terre, car Je suis Dieu et il n'y en a point d'autre , je regardai vers Lui, et en un instant, Dieu me justifia. Jsus-Christ, qui a t fait pch pour moi, voil ce que je vis, et cette vue me donna la paix de l'me. Quand, dans le dsert, ceux qui taient mordus par les serpents au venin brlant regardaient le serpent d'airain, ils taient guris sur le champ. Il en fut ainsi lorsque je regardai au Sauveur crucifi. Le Saint-Esprit, en me rendant capable de croire, me donna la paix par la foi. Je me sentis aussi sr de mon pardon que je l'tais auparavant de ma condamnation. J'tais assur de ma condamnation parce que la Parole de Dieu me le dclarait et que ma propre conscience m'en rendait tmoignage; mais quand Dieu m'eut justifi, j'en fus galement assur par les mmes tmoignages. Celui qui croit en Lui n'est point condamn , telle, est la dclaration de Dieu dans l'Ecriture, et ma conscience tmoignait que je croyais, et qu'en me pardonnant, Dieu tait juste. De sorte que j'ai ce double tmoignage : celui du Saint-Esprit et celui de ma conscience, et les deux sont d'accord. Oh ! combien je dsire que mon lecteur reoive le tmoignage de Dieu fit ce sujet! Et sans tarder, il aura, lui aussi, ce tmoignage en lui-mme.

Je vais mme jusqu' dire qu'un pcheur justifi par Dieu s'appuie sur un fondement plus ferme qu'un homme juste justifi par ses bonnes oeuvres, si toutefois il en existe un seul. Jamais nous ne, pouvons avoir l'assurance d'avoir fait assez d'oeuvres. La conscience sera toujours  mal l'aise, car, aprs tout, nous pouvons demeurer court et nous n'avons pour nous rassurer ce sujet que le verdict incertain d'un jugement faillible. Mais lorsque c'est Dieu Lui-mme qui justifie et que le Saint-Esprit nous en rend tmoignage en nous donnant la paix avec Dieu, alors nous sentons que le fait est sr et certain, et nous entrons dans le repos. Aucune langue humaine ne peut exprimer la profondeur du repos qui remplit l'me quand elle a reu cette paix de Dieu qui surpasse toute comprhension. Ami lecteur, recherchez-la MAINTENANT.

C. H. Spurgeon.

L'AMOUR DE DIEU ET DE JESUS-CHRIST.

 

Nous construismes, il y a quelques annes, un lieu de culte, et nous dsirions fort y enseigner l'amour de Dieu. Si nos paroles n'y suffisent pas, employons le feu. , pensmes-nous; et au-dessus de la chaire nous trames en lettres de flammes cette inscription : DIEU EST AMOUR.

Un soir, un passant, en jetant un regard distrait travers la porte ouverte, vit, tout au fond de la salle, briller cette glorieuse parole. C'tait un enfant prodigue. En continuant son chemin, il se disait : Dieu est amour! Non, pas pour moi; il ne m'aime pas, car je suis un misrable. Il essaya de se dbarrasser de ces trois mots importuns, mais il les voyait toujours flamboyer devant lui. Il continua sa route, puis se retourna, revint en arrire et entra dans la runion. Il n'entendit pas le discours ; mais ce texte en traits de feu s'tait grav dans son coeur, et s'en fut assez. Peu importe ce que disent les prdicateurs, si seulement la Parole de Dieu s'ouvre, un chemin jusqu' la conscience des pcheurs. Il resta, aprs la runion, et je le trouvai assis l, pleurant comme un enfant. Tandis que je lui ouvrais les Ecritures, en lui disant comment Dieu l'avait toujours aim, quoiqu'il se ft gar si loin, et comment Il s'apprtait le recevoir et lui pardonner, la lumire de l'Evangile lui apparut soudain, et il s'en alla plein de joie.

Il n'y a rien en ce monde que l'on estime davantage que l'amour. Le plus malheureux des hommes serait celui qui ne serait aim de personne. Bien des suicides n'ont pas d'autre cause : le malheureux se voit isol, ddaign, sans aloi; cela suffit; il prfre mourir que de vivre ainsi plus longtemps.

Il n'y a pas dans toute la Bible une seule vrit qui doive agir sur nous avec plus de puissance et de tendresse que la doctrine de l'amour de Dieu; il n'y en a pas non plus que Satan s'efforce davantage de nous faire ignorer. Depuis plus de six mille ans, tous ses efforts tendent persuader aux hommes que Dieu ne les aime pas. Il russit avec nos premiers parents, il russit trop souvent avec leurs descendants.

L'ide que Dieu ne nous aime pas nat d'une fausse ducation. Les mres se trompent en disant leurs enfants que Dieu ne les aime que quand ils sont sages. Cela n'est  pas enseign dans l'Ecriture. Vous ne dites pas vos enfants que vous les dtestez quand ils font le mal. Leurs fautes ne changent pas votre amour en haine ; s'il en tait ainsi, vous les hariez plus que vous ne les aimeriez.  Vous ne rejetez pas votre enfant comme s'il ne vous appartenait plus cause de quelque dsobissance; non! il est toujours vous et vous l'aimez quand mme. Si les  hommes se sont perdus loin de Dieu, il ne s'en suit pas que Dieu les hasse; il ne hait que le pch.

Je crois que beaucoup de gens s'imaginent que Dieu ne les aime pas, parce qu'ils le toisent leur propre mesure et le rduisent leur niveau. Nous aimons nos semblables tant qu'ils se montrent dignes de notre affection; sinon nous les mettons de ct. Il n'en est pas de mme pour Dieu. Il y a un abme entre l'amour humain et L'amour divin.

Dans l'Eptre aux Ephsiens 3:18, il est parl de la largeur, de la longueur, de la profondeur et de la hauteur de l'amour de Dieu. Beaucoup s'imaginent connatre quelque chose de cet amour; mais dans plusieurs sicles d'ici nous confesserons que nous sommes encore bien ignorants sur ce sujet. Christophe Colomb dcouvrit l'Amrique; mais que savait-il de ses lacs, de ses grands fleuves, de ses immenses forts de la valle du Mississipi ? Il mourut sans savoir grand chose de ce monde qu'il avait dcouvert. Ainsi beaucoup, parmi nous, ont dcouvert quelque chose de l'amour de Dieu; mais sa hauteur, sa longueur, sa largeur leur sont encore inconnues. Cet amour est un ocan immense; il faut s'y plonger tout entier pour en avoir mme une faible ide.

On raconte que l'archevque de Paris, attendant dans sa prison le moment d'tre fusill, vit dans, sa cellule une fentre en forme de croix. Au sommet de la croix il crivit hauteur, au bas : profondeur, et l'extrmit de chaque bras : longueur.

Si nous voulons connatre l'amour de Dieu, c'est au Calvaire qu'il nous faut aller. Peut-on contempler ce spectacle et dire encore que Dieu ne nous aime pas? Cette croix est la plus loquente proclamation de l'amour divin. On n'a jamais vu un amour plus grand que celui qui nous parle de l. Pourquoi Dieu a-t-il donn Jsus-Christ? Pourquoi Jsus est-il mort volontairement, si ce n'est par amour? Personne n'a un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Christ a donn la sienne pour ses ennemis. Christ a donn sa vie pour ses meurtriers ; il l'a donne pour ceux qui le hassaient; ce qui descend de la croix, ce qui rayonne du Calvaire, c'est son amour. Que dit-il quand ils se moquaient de Lui, quand ils l'insultaient? Pre, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font! Voil l'amour.

En tudiant la Bible vous dcouvrirez que l'amour de Dieu est invariable. Beaucoup vous ont aim, qui, peut-tre, se sont refroidis vtre gard et vous ont mme oubli ; qui sait? leur amour est peut-tre devenu de la haine. Il n'en est pas de mme avec Dieu. Il nous est dit de Jsus, au moment o il se prparait quitter ses disciples et monter sur le Calvaire, que, comme Il avait aim les siens qui taient dans le monde, Il les aima jusqu' la fin (Jean 8:1). Il savait que l'un de ses disciples le trahirait; pourtant, jusqu' la fin, il aima, Judas. Il savait qu'un autre de ses disciples le renierait, et jurerait de ne pas le connatre, et pourtant il aima Pierre. Ce fut l'amour de Christ pour Pierre qui  brisa le coeur de celui-ci, et le ramena, repentant, aux pieds de son Matre. Pendant trois ans, Jsus avait vcu avec ses disciples essayant de leur enseigner son amour, non seulement par ses paroles, mais par ses oeuvres. La nuit qu'il fut trahi, il prit un bassin, se ceignit d'un linge et fit la fonction d'un esclave en lavant leurs pieds : Il voulait les convaincre de son immuable amour.

Le passage de l'Ecriture que je lis le plus souvent est le 14me chapitre de saint Jean; il n'en est point qui me soit plus prcieux. Je ne m'en lasse jamais. Ecoutez ce que dit le Seigneur, et comme il rpand, pour ainsi dire, les trsors de son coeur devant ses disciples : En ce jour-l, vous saurez que je suis en mon Pre, et vous en Moi et Moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-l qui m'aime, et celui qui m'aime sera aim de mon Pre Jean 14:20-21. Reprsentez-vous cela: le grand Dieu, qui cra le ciel et la terre, vous aime et il m'aime aussi !... Si quelqu'un m'aime, il gardera mes paroles; et mon Pre l'aimera; et nous viendrons lui et nous ferons notre demeure chez lui. Jean 5:23.

Plt Dieu que nos pauvres esprits pussent saisir cette grande vrit! Le Pre et le Fils nous aiment tant que de consentir demeurer avec nous, non pour une heure, ni pour un jour, mais pour jamais!

Il y a un autre passage, plus tonnant encore : c'est Jean 17: 23 : Moi en eux et Toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unit; et que le monde connaisse que tu m'as  envoy et que tu les as aims, comme tu m'as aim. J'estime que c'est ici l'une des dclarations les plus remarquables qui soient jamais tombes des lvres du Sauveur. Il n'y avait aucun motif qui pt empcher le Pre de l'aimer. Il fut obissant jusqu' la mort; il ne transgressa jamais les lois divines et ne s'carta pas d'une ligne du sentier de la saintet. Mais, dans notre conduite, quelle diffrence ! Pourtant, malgr nos rvoltes; notre folie, il dclare que, si nous nous confions en Christ, le Pre nous aime comme il aime le Fils. Merveilleux amour! amour sublime ! - Que Dieu puisse nous aimer autant que son Fils, cela parat trop beau pour tre vrai : c'est pourtant ce qu'enseigne Jsus-Christ.

Il est difficile de convaincre un pcheur de cet amour de Dieu pour lui. Il ne sait, pas faire la distinction entre le pch et le pcheur : le premier, Dieu le dteste, mais le second, Dieu l'aime. Il dteste le pch, parce que c'est l notre grand adversaire, qui gte et dtruit notre vie.

L'amour de Dieu est non seulement invariable, mais encore immuable. Dans Esae 49:15-16, nous lisons : Une mre oublierait-elle l'enfant qu'elle allaite et n'aurait-elle point compassion du fils de ses entrailles? Quand mme elle l'oublierait, je ne t'oublierais pas, moi. Voici, je t'ai grav sur les paumes de mes mains .

L'amour le plus fort qui soit sur la terre, c'est certainement l'amour maternel. Bien des choses peuvent intervenir entre deux poux, et les sparer; un pre mme peut tourner le dos son enfant; des frres et soeurs peuvent devenir trangers et mme hostiles les uns aux autres; mais l'amour d'une mre dure toujours. Dans la bonne et la mauvaise rputation, sous le mpris du monde qu'elle partage avec son fils, la mre continue l'aimer, elle espre toujours qu'il se repentira et reviendra au bon chemin. Elle se souvient des sourires du nourrisson, des clats joyeux de sa voix enfantine; elle ne peut croire que son enfant soit absolument perdu. La mort mme ne peut teindre l'amour d'une mre, il est plus fort que la mort.

Voyez-la, veillant au chevet de son enfant malade. Comme elle prendrait volontiers la maladie si elle pouvait l'ter son bien-aim. Pendant des semaines entires, elle veillera seule, et si elle ne peut le gurir, du moins elle ne permettra nul autre de le soigner. Mais laissez-moi vous dire que l'amour maternel lui-mme ne peut donner une ide de la hauteur et de la profondeur de l'amour de Dieu. Jamais une mre n'a aim son enfant comme Dieu nous aime, vous et moi. Pensez  l'amour qu'il lui a fallu pour donner son Fils au monde ! Autrefois, j'exaltais Christ au-dessus du Pre. Il me semblait que Dieu tait un juge svre et que Christ venait se placer entre lui et moi pour apaiser sa colre. Mais aprs que je fus devenu pre - pendant plusieurs annes, d'un fils unique - je pensais, en regardant mon fils, au Pre qui voua le sien la mort, et il me semblait alors qu'il avait fallu plus d'amour au Pre pour donner son Fils, qu' celui-ci pour subir la mort. Dieu a tellement aim le monde, qu'Il a donn son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne prisse point mais qu'il ait la vie ternelle. Jean 3:16. Je n'ai jamais pu prcher sur ce texte. Je l'ai parfois essay ; mais il est si grand que je n'ai pu m'lever sa hauteur : je me contente de le citer et de passer outre. Qui jamais sondera la profondeur de cette parole : Dieu a tellement aim le monde? Paul demandait connatre la profondeur, la largeur et la longueur de l'amour de Dieu, mais c'tait impossible. Il surpass toute intelligence. (Eph 3:19).

Qu'est-ce qui ramena l'enfant prodigue? La pense que son pre l'aimait encore. Supposez que la nouvelle lui ft parvenue qu'il tait rejet, que son pre ne se souciait plus de lui, serait-il revenu? Jamais! Chers amis, l'amour du Pre doit nous ramener vers Lui. La chute d'Adam servit rvler l'amour de Dieu; lorsqu'il eut pch, Dieu descendit moins encore pour le punir que pour prparer son salut. Si quelqu'un est perdu, ce ne sera pas parce que Dieu ne l'aime point, mais parce qu'il aura rsist l'amour de Dieu.

Qu'est-ce qui constituera la beaut du ciel ? Les portes de perles, les rues paves d'or? Non. Le ciel sera beau, parce que l nous verrons Celui qui nous a tant aims que de donner son Fils unique, afin qu'il mourt pour nous. Qu'est-ce qui rend le chez-soi si attrayant? Est-ce le bel ameublement? Non, malgr leurs meubles somptueux, certaines maisons ne sont que des spulcres blanchis.

Une mre tait mourante, il fut ncessaire de lui ter son enfant qui la troublait par son babil, ne pouvant comprendre la gravit de l'tat dans lequel se trouvait sa mre. Chaque soir, la petite s'endormait, dans les sanglots, chez les voisins hospitaliers qui l'avaient recueillie; elle voulait retourner chez sa mre!  Mais la mre devint plus malade, elle mourut enfin, et l'on ne permit plus l'enfant de la contempler une dernire fois, couche dans sa bire. Aprs l'enterrement, l'enfant, ramene chez elle, courut dans une chambre en criant : Maman! maman! puis dans une. autre, et ainsi dans toute la maison : et quand la pauvre petite comprit que sa mre n'tait plus  l, elle pleura pour tre ramene chez les voisins. La maison, pour elle, c'tait sa mre. Le ciel, pour nous, ce sera Christ.

J'imagine que beaucoup se disent en eux-mmes : Oui, sans doute, Dieu nous aime si nous l'aimons; Dieu aime ceux qui sont purs et saints. Laissez-moi vous rpondre, mes amis, que Dieu aime non seulement les saints, mais encore les mchants : Dieu a tait clater son amour envers nous, en ce que, lorsque nous n'tions que pcheurs, Christ est mort pour nous. (Rom 5:8). Dieu l'a envoy pour mourir cause des pchs commis, par le monde entier. Vous appartenez au Monde, vous ayez donc part cet amour qui a t manifest, dans la croix du Christ. Remarquez ce passage de l'Apocalypse, auquel je pense souvent : Celui qui nous a aims et nous a lavs dans son sang.

Il semble que Dieu aurait d nous laver d'abord et nous aimer ensuite. Mais non, c'est l'auteur qui est le premier. Il y a huit ans il y eut en Amrique une grosse motion au sujet, d'un enfant, Charlie Boss, qui avait t vol. Deux hommes, monts dans un cabriolet, passant un jour auprs de l'enfant et de son frre ais, leur avaient demand s'ils voulaient venir avec eux, pour avoir du sucre candi. L'an refusa, mais le plus jeune, partit dans leur voiture. Depuis ce temps on a fouill chaque Etat, chaque territoire de l'Amrique; des agents ont parcourir la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne dans cette vaine recherche. La mre n'a pas perdu courage ; elle espre encore revoir son cher Charlie. Je ne me souviens pas d'avoir vu une telle motion en Amrique, si ce n'est celle que produisit l'assassinat du prsident Garfield.

Eh bien ! supposez que la mre de Charlie Boss soit prsente dans cette runion, et tandis que l'orateur parle, qu'elle aperoive dans l'auditoire sou fils, son pauvre enfant perdu. Supposez qu'elle le retrouve pauvre, sale, en haillons, sans souliers et sans habits, que fera t-elle? Attendra-t-elle pour le reconnatre qu'il soit lav et vtu dcemment ? Non, elle s'lancera de l'estrade, courra vers lui et le prendra dans ses bras. Aprs seulement elle s'occupera de le rendre prsentable. Il en est de mme de Dieu : Il nous a aims et nous a lavs. Mais j'entends quelqu'un objecter : Si Dieu m'aime, pourquoi ne me rend-il pas bon? Dieu veut des fils et des filles, non des machins on des esclaves. Il pourrait briser nos curs rebelles, mais Il prfre nous attirer vers Lui par les cordeaux de son amour.

Peut-tre quelqu'un demande-t-il : Comment puis-je aller Lui? Comme vous iriez votre mre. Avez-vous offens votre mre, lui avez-vous fait du tort ? Aussitt vous allez vers elle et vous dites : - Mre, pardonne-moi! Traitez Christ de la mme manire. Allez lui aujourd'hui en confessant que vous ne l'avez pas aim, que vous ne l'avez pas trait comme vous le deviez; confessez vos pchs, et vous verrez avec quelle promptitude il vous pardonnera.

Je me souviens de l'histoire d'un jeune soldat qui avait t jug par une cour martiale et condamn mort. Le coeur du pre et de la mre fut bris cette nouvelle. Ils avaient une petite fille. Elle connaissait Abraham Lincoln de nom el de rputation et elle se dit : Si Lincoln, prsident de la Rpublique des Etats Unis, savait combien mon pre et ma mre aiment leur fils, il ne laisserait pas fusiller mon frre. Elle supplia son pre d'aller Washington pour tcher d'obtenir la grce du condamn. Mais le pre dit : Ce n'est pas la peine; la loi doit suivre son cours. On a dj refus plusieurs grces, et le prsident a dclar qu'il n'interviendrait plus, que les sentences des cours martiales seraient dsormais excutes. Le pre et la mre ne croyaient pas que leur fils pt tre graci.

Mais la petite fille ne perdit pas l'espoir; elle prit le train qui la conduisit du Vermont Washington. Quand elle arriva la Maison Blanche, les soldats voulurent, l'empcher de passer, mais elle raconta la lamentable histoire, et on lui ouvrit le passage. Le secrtaire particulier du prsident Lincoln refusa de l'introduire auprs de celui-ci, mais la petite commena son rcit et le cur du secrtaire fut touch; il l'introduisit devant le prsident. Quand elle entra dans le cabinet de Lincoln, il y avait l des snateurs, des gnraux, des gouverneurs, des hommes politiques; tous occups des grandes affaires du moment; l'enfant n'osait avancer, mais le prsident la vit, debout prs de la porte: Que veux-tu? lui demanda-t-il, et l'enfant raconta son histoire, dans son simple langage. Il tait pre, et des larmes coulrent bientt sur les joues du grand Lincoln. Il crivit un tlgramme pour faire venir Washington le jeune condamn. Quand il fut arriv, le prsident le gracia, lui donna trente jours de cong et l'envoya chez lui avec la petite fille pour rjouir le coeur du pre et de la mre.

Voulez-vous savoir comment aller Christ? Exactement comme cette enfant alla auprs de Lincoln. Peut-tre avez-vous un triste rcit faire. Racontez tout, ne gardez rien sur la conscience! Si Lincoln eut piti de la petite fille, couta sa requte et l'exaua. croyez-vous que le Seigneur Jsus n'coutera pas votre prire? Croyez-vous qu'Abraham Lincoln; ou tout autre homme ici-bas; ait jamais en autant de compassion que Christ? Il est misricordieux quand tous sont lasss de l'tre! Il a piti de ceux que tous jugent indignes de piti. Allez lui, confessant vos pchs, et il vous sauvera.

CHAPITRE 3 : CHRIST TOUT EN TOUS.

(Col 3:11)

 

Christ est pour nous tout ce que nous voulons qu'il soit. Je dsire insister sur ce mot : TOUT. Pour certaines personnes, Jsus n'est qu'une racine sortant d'une terre sche , il n'y a en Lui, leurs yeux, ni  forme, ni clat . Il n'est rien pour eux parce qu'ils n'ont pas besoin de Lui. Certains chrtiens mme ont un Sauveur trs amoindri. Ce n'est pas qu'il ne veuille tre aussi grand et aussi puissant leur gard qu'il l'est d'ordinaire ; c'est qu'ils ne veulent pas le recevoir dans sa plnitude et croire aux grandes choses qu'il peut faire.

Notre Sauveur est ce que nous le faisons.

La premire chose que Christ a faite pour  nous; c'est de nous sauver du pch. Quand l'ange descendit du ciel pour annoncer la prochaine naissance du Messie, vous savez qu'il dicta son nom: Tu appelleras son nom JSUS (ou Sauveur), car il sauvera son peuple de ses pchs. AVONS-NOUS T DLIVRS DU PCH ? Il n'est point venu nous sauver dans nos pchs, mais bien de nos pchs.

Il y a seulement trois manires de connatre quelqu'un. Il y a des gens que vous ne connaissez que par ou-dire; il y en a d'autres qui vous n'avez t prsent qu'une seule fois, - vous les connaissez fort peu, de vue seulement; il y en a d'autres enfin, que vous connaissez depuis des annes, ce sont des amis intimes. De mme, je crois qu'il y a trois classes de gens aujourd'hui dans l'Eglise chrtienne et en dehors d'elle : il y a ceux qui connaissent Christ par ou-dire, pour, avoir lu l'Evangile ; ce sont ceux qui croient au Christ comme un personnage historique; il y a ceux qui ont de lui une connaissance trs superficielle; et enfin, il y a ceux qui, comme saint Paul, dsirent ardemment le connatre, et l'efficace de sa rsurrection . Plus nous connaissons Christ, plus nous l'aimons, et mieux nous le servons.

Regardez-le, suspendu la croix, regardez-le, tant le pch du monde. Il a t envoy pour ter nos pchs, et nous ne pouvons le connatre sans voir en Lui, tout d'abord, Celui qui nous sauve du pch. Vous vous souvenez de ce que disaient les anges aux bergers, dans les plaines de Bethlem : Voici, je vous annonce une grande joie, qui sera pour tout le peuple, c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, le Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur vous est n. (Luc 2:10-11.) Et dans le prophte Esae, qui crivait 700 ans auparavant, vous trouvez ces paroles : C'est moi, c'est moi, qui suis l'Eternel; et il n'y a point d'autre Sauveur que moi. (Esa 43:11)

Mais Christ n'est pas seulement un Sauveur. Je puis tirer cet homme de l'eau o il se noie, et l'arracher ainsi une mort prmature, et cependant ne pouvoir rien faire de plus qu'un Sauveur. Le sang plac sur la port des Isralites les prserva de la destruction, mais il fallait qu'ils fussent aussi dlivrs du joug des Egyptiens, et c'est ce que Dieu fit. Je ne puis admettre cette thorie que Dieu soit descendu pour nous sauver, et qu'il nous laisse en prison, esclaves de nos pchs favoris. Non, il est venu pour nous dlivrer et nous donner la victoire sur nos mauvais

penchants, nos passions et nos convoitises. Y a-t-il ici un chrtien qui soit demeur l'esclave de quelque pch secret? Si vous voulez tre victorieux de ce vice, de cette convoitise, cherchez connatre Christ plus intimement.

C'est lui qui nous a dlivrs, qui nous dlivre et qui nous dlivrera encore. (2Co 1:10).

Parmi mes lecteurs qui gmissent aujourd'hui dans les tnbres, il n'y en a pas un seul qui ne puisse trouver le chemin, s'il le veut : Je suis le Chemin ; a dit Jsus. Si nous le suivons, nous serons dans le bon chemin, nous aurons la vraie religion. Je vais vous dire comment vous pouvez savoir si, oui ou non, vous suivez Jsus-Christ. Si quelqu'un vous a calomni, ou vous a mal jug; agissez-vous son gard comme votre Matre aurait fait? Si vous ne supportez pas les offenses dans un esprit de douceur et de pardon, toutes les Eglises, tous les pasteurs du monde ne peuvent faire de vous un vrai disciple : Si quelqu'un n'a point l'Esprit de Christ, celui-l n'est point Lui. (Rom 8:9) Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle crature, les choses vieilles ont passes; voici, toutes choses sont devenues nouvelles (Cor 5:17)

Christ n'est pas seulement le Chemin, il est la Lumire qui l'claire. Il a dit : Je suis la Lumire du monde. (Jean 8:12; 9:5; 12:46). Il dit encore : Celui qui me suit ne marchera point dans les tnbres, mais il aura la lumire de la vie. Il est impossible toute personne qui suit Jsus-Christ de marcher dans l'obscurit. S'il y a ici une me dans les tnbres, marchant ttons dans le brouillard de la terre, c'est qu'elle s'est carte de la vraie lumire. Al ! que ceux qui marchent dans les tnbres spirituelles laissent Christ entrer dans leurs curs : il est la lumire.

Je me souviens d'un tableau que j'estimais beaucoup autrefois, mais que je ne voudrais plus suspendre maintenant dans ma maison, car il donne une fausse ide de Jsus-Christ. Christ y est reprsent, debout devant une porte ferme. laquelle il frappe, tandis que de l'autre main il tient une grande lanterne. Quelle drision ! Vous feriez aussi  bien de suspendre une lanterne au soleil que d'en mettre une aux mains de Jsus. Il est le Soleil de Justice, et nous avons ce privilge, d'tre clairs par un astre qui n'est jamais voil.

Bien des gens cherchent la lumire, la paix, la joie. Ce ne sont pas ces choses-l que nous devons rechercher; si nous admettons Christ dans nos coeurs, elles y viendront d'elles-mmes. Quand j'tais enfant, je m'amusais courir aprs mon ombre. Un jour, en marchant au soleil, je vis en me retournant que mon ombre me suivait; je pressai le pas, mais elle allait aussi vite que moi, je ne pouvais m'en dbarrasser. Ainsi, quand notre visage sera tourn vers le Soleil de Justice, la paix et la joie nous suivront.

Quand Jsus-Christ expira sur la croix, la lumire du monde fut teinte. Dieu avait envoy son Fils pour tre la lumire du monde; mais les hommes n'aimrent pas cette lumire parce qu'elle condamnait leurs pchs. Et lorsqu'ils taient occups teindre cette glorieuse clart, que dit Jsus ses disciples? Vous me servirez de tmoins. (Actes 1:8.) Il est mont l-haut pour intercder pour nous, mais Il veut qu'ici-bas nous brillions sa place : Vous tes la lumire du monde. (Mat 5:14). Notre tche, c'est donc de briller. La lune reflte le soleil, et nous autres chrtiens, nous tirons notre lumire du Soleil de Justice.

Ce qui fait le plus de mal la cause de Christ, ce n'est pas l'incrdulit, le scepticisme du monde, mais c'est ce formalisme froid et mort, cette trop grande ressemblance avec le monde que l'on condamne, ce contraste entre la profession et la vie. Les yeux du monde sont sur nous.

Certaines personnes demandent : Qu'est-ce que la vrit? Ecoutez : JE SUIS LA VRIT, dit Jsus-Christ. (Jean 14:6.) Si vous voulez connatre la vrit, connaissez Jsus-Christ. Bien des gens se plaignent aussi de n'avoir pas la vie. D'autres s'efforcent de se procurer par eux-mmes la vie spirituelle. Vous pouvez vous galvaniser, vous lectriser vous-mme, si je puis ainsi parler; mais l'effet n'en sera pas long. Christ seul est l'auteur de la vie. Si vous voulez avoir une vraie vie spirituelle, cherchez connatre Christ. Beaucoup s'imaginent qu'en assistant beaucoup de runions ils produisent en eux la vie spirituelle. Les runions religieuses sont bonnes; mais elles ne servent de rien, si nous ne nous mettons en contact avec le Christ vivant.

Christ est encore notre GARDIEN. Beaucoup de nouveaux disciples craignent de ne pouvoir, persvrer : Celui qui garde Isral ne dort ni ne sommeille . (Ps 121:4) C'est l'oeuvre du Christ de nous garder; et, s'il nous garde, il n'y a pas de danger que nous tombions. Nous n'avons aucune force en nous-mmes; dans nos combats contre Satan; la  partie est trop ingale, car il a six mille ans d'exprience contre nous, mais heureusement, Celui qui ne dort ni ne sommeille jamais est notre gardien. Nous lisons dans le prophte Esae (Esa 12:10) : Ne crains point, car je suis avec toi; ne sois point perdu, car je suis ton Dieu. Je t'ai fortifi, je t'ai mme aid et je t'ai maintenu par la main droite de ma justice. Jude, au verset 24 de son ptre, nous dit qu' il (le Seigneur) peut nous prserver de toute chute ,

Mais Christ est plus encore. Il est notre BERGER. La tche du berger consiste prendre soin des brebis, les nourrir et les protger : Je suis le bon Berger. Mes brebis entendent ma voix. Je donne ma vie pour mes brebis. Dans ce 10 me chapitre de l'vangile. de Jean, si remarquable, Jsus-Christ emploie le pronom personnel  jusqu' 28 fois, pour dclarer ce qu'il est et ce qu'il veut faire, Au verset 28, il dit : Mes brebis ne priront jamais, et nul ne les ravira de ma main, Nul, cela veut dire, ni homme, ni dmon, Dans un autre endroit, l'criture dclare que notre vie est cache avec Christ en Dieu, (Col 3:3,) Quelle scurit!

Mes brebis, dit Jsus, entendent ma voix et elles me suivent, (Jean 10: 27)

Un voyageur, en Orient, avait entendu parler d'un berger qui savait appeler chacune de ses brebis par un nom spcial. Il alla le voir et lui demanda si c'tait vrai. Le berger le conduisit au pturage, et, debout au milieu de son troupeau, pronona un nom. Une brebis leva aussitt la tte et rpondit l'appel, tandis que les autres continuaient patre. Il en fit autant pour une dizaine d'autres. Mais, comment, dit l'tranger, faites-vous pour les distinguer? Elles se ressemblent toutes s'y mprendre.  Croyez-vous? rpondit le berger. Regardez celle-l : elle boite lgrement; celle-ci n'a pas les yeux droits; cette autre a une tache noire; cette autre enfin est corche l'oreille, L'homme connaissait ses brebis leurs dfauts, car dans tout le troupeau il n'y en avait pas une seule qui ft parfaite. J'imagine que c'est aussi par nos dfauts que notre Berger nous reconnat.

Un berger oriental affirmait un jour un  voyageur que ses brebis connaissaient si bien le son de sa voix, qu'aucun tranger ne pourrait les tromper. Le voyageur voulut s'en assurer; il se revtit du manteau et du turban du berger, prit son bton et se plaa au milieu du troupeau. Il dguisa sa voix et essaya d'imiter la voix du ptre ; mais pas une seule brebis ne voulut le suivre. - Mais, est-ce que, dans aucun cas, vos brebis ne suivraient un tranger? demanda-t-il, - Dans un seul cas, rpondit-il, lorsqu'elles sont maladives, Il en est de mme de beaucoup de chrtiens; c'est lorsqu'ils sont maladifs et faibles dans la foi, qu'ils sont disposs suivre le premier docteur venu; mais quand une me se porte bien, elle ne se laissera pas sduire par l'erreur, Elle saura reconnatre si la voix dit la vrit. Il lui suffira pour cela d'tre en communion avec Dieu: Quand Dieu envoie un de ses messagers, ses paroles trouvent aisment de l'cho dans les coeurs chrtiens.

Christ est un tendre berger. Peut-tre quelques-uns de mes lecteurs ne partagent-ils pas cette opinion; peut-tre passez-vous sous les verges de l'affliction. Il est crit : Le Seigneur chtie celui qu'il aime, et il frappe de ses verges l'enfant qu'il reconnat pour sien, (Heb 12:6) L'preuve que vous traversez ne prouve pas que Christ ne vous aime point.

Un de mes amis perdit tous ses enfants. Personne n'aimait les siens plus tendrement que lui, mais la fivre scarlatine les lui enleva tous - il en avait quatre ou cinq -  l'un aprs l'autre. Les pauvres parents, le coeur bris, s'en allrent voyager. Ils arrivrent ainsi en Syrie. Un jour, ils virent un berger, au bord d'un ruisseau, se disposant le franchir suivi de son troupeau. Les moutons s'approchrent de la rive et regardrent l'eau courante; mais ils avaient peur, aucun d'eux ne voulait rpondre l'appel du berger. A la fin, celui-ci prit lui agneau et le mit sous son bras ; il en prit un autre et le mit sous l'autre bras et franchit ainsi le torrent. Les brebis ne s'arrtrent plus regarder l'eau avec inquitude; elles s'lancrent la suite de leurs petits, et tout le troupeau, entran par elles, se trouva bientt de l'autre cte : le berger les rassembla de nouveau et les conduisit de meilleurs pturages. Le pre et la mre dsols, tmoins de cette scne; comprirent la leon qu'elle renfermait pour eux. Ils ne murmurrent plus de ce que le grand Berger avait port leurs agneaux l'un aprs l'autre sur l'autre rive; mais ils commencrent porter leurs yeux en haut et en avant, vers le pays o leurs enfants les attendent et vers le temps o ils les reverront. Si vos bien-aims sont partis, souvenez-vous que le Berger vous appelle mettre votre affection dans les choses qui sont en haut. (Col 3:2,) Soyons-lui fidles et suivons-le, tant que nous sommes de ce ct-ci de la tombe. Et si quelqu'un, parmi nos lecteurs, ne l'a pas encore pris pour son Berger, qu'il le fasse ce moment mme.

Christ n'est pas seulement tout ce que je viens de dire; il est aussi notre mdiateur, celui qui nous justifie et celui qui nous sanctifie. Il faudrait une journe entire pour dire ce qu'Il veut tre pour chacun de nous. Voici une description de Christ que j'ai dcouverte quelque part sans que je puisse dire quel en est l'auteur :

Christ est notre chemin; nous marchons en Lui. Il est notre Vrit, et nous l'embrassons. Il est notre Vie ; nous vivons en Lui. Il est notre Seigneur; nous le choisissons pour rgner sur nous. Il est notre Matre, et nous le servons. Il est notre Docteur, nous instruisant dans les voies du salut. Il est notre Prophte, nous rvlant l'avenir. Il est notre Prtre, ayant offert pour nous le sacrifice d'expiation. Il est notre Avocat, toujours vivant pour intercder pour nous. Il est notre Sauveur, et il sauve jusqu'aux extrmits de la terre. Il est notre Racine, nous croissons par Lui, Il est notre Pain, nous nous nourrissons de Lui. Il est notre Berger, nous conduisant en de verts pturages. Il est le vrai

Cep, nous demeurons en Lui. Il est l'Eau vive qui nous dsaltre. Il est le plus beau entre les fils des Hommes; nous l'admirons plus que tous les autres. Il est l'clat de la gloire du Pre, l'image empreinte de sa personne; nous nous efforons de reflter son image. Il est le soutien de toutes choses; nous nous reposons sur Lui. Il est notre Sagesse; nous sommes guids par Lui. Il est notre Justice, nous mettons sur Lui toutes nos imperfections. Il est notre Sanctification; nous tirons de Lui toute notre force pour vivre saintement. Il est notre Rdemption, nous rachetant de toute iniquit. Il est notre Mdecin, gurissant tontes nos maladies. Il est notre Ami, nous aidant dans tous nos besoins. Il est notre Frre, nous encourageant dans toutes nos dtresses.

CHAPITRE 4 : DEUX CLASSES DE PERSONNES.

 

Deux hommes montrent au temple pour prier; l'un

tait pharisien, et l'autre, pager. (Luc 18:10)

 

Je veux maintenant parler de deux catgories de personnes : d'abord celles qui ne sentent pas le besoin d'un Sauveur et n'ont pas t convaincues de pch par le Saint-Esprit, et en second lieu celles qui ont t convaincues de pch et qui s'crient : Que faut-il que je fasse pour tre sauv?

Toutes les personnes qui s'occupent de religion peuvent tre ranges dans ces deux catgories : celle du Pharisien et celle du Pager.

Si j'ai affaire un homme anim de l'esprit du pharisien, je ne saurais lui indiquer de meilleure parole que celle-ci : Il est crit : Il n'y en a pas un de juste, non, pas mme un seul; il n'y en a pas un seul qui ait de l'intelligence, il n'y en a pas un seul qui ait cherch Dieu. (Rom 3:10.) Paul parle ici de l'homme naturel. Ils se sont tous gars, ils se sont tous corrompus : il n'y en a pas un qui fasse le bien, non pas mme un seul. Et nous lisons aux versets 17 et suivants : Ils n'ont point connu le chemin de la paix. La crainte de Dieu n'est point devant leurs yeux. Or nous savons que tout  ce que la loi dit, elle le dit ceux qui sont sous la loi, afin que tous aient la bouche ferme et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu.

Observez la dernire clause du verset 22 Il n'y a point de diffrence, car tous ont pch et sont privs de la gloire de Dieu. Ce n'est pas une partie de la famille humaine, ce sont tous les hommes qui ont pch et sont privs de la gloire de Dieu . Un autre passage qui a convaincu de pch bien des gens est celui-ci : Si nous disons que nous n'avons point de pch, nous nous sduisons  nous-mmes, et la vrit n'est point en nous. (1Jean 1:8.)

Il faut, pour qu'un homme puisse entrer au royaume de Dieu, qu'il y soit prpar. J'aimerais mieux, pour ma part, entrer dans la maison du pre avec l'enfant prodigue, que demeurer dehors avec le frre an. Pour celui-ci, le ciel serait un enfer. Un fils an qui ne se rjouirait pas du retour de son frre montrerait qu'il n'est pas lui-mme digne du royaume du Dieu. C'est une chose terrible constater : le rcit vanglique laisse le fils an dehors, tandis que le plus jeune frre entre dans la maison. C'est ceux qui ressemblent au premier que s'adressent les paroles du Sauveur : Je vous dis en vrit que les pagers et les gens de mauvaise vie vous devancent dans le royaume des cieux. (Mat 21:31.)

Mais passons la seconde catgorie, ceux qui sont convaincus de pch et qui s'crient, comme le gelier de Philippes : Que faut-il que je fasse pour tre sauv? A ceux qui font entendre ce cri de repentir, il n'est pas ncessaire d'appliquer la loi. Dites-leur tout de suite : Crois au Seigneur Jsus-Christ et tu seras sauv? (Actes 16:31.) Beaucoup vous rpondront : Je ne sais ce que c'est que de croire. On le leur a pourtant enseign ds l'enfance, et quoique ce soit la loi du royaume des cieux - croire pour tre sauv - ils ne veulent pas s'y soumettre. La Bible nous enseigne ce que nous devons croire, en qui nous devons croire, et comment nous devons croire.

Aux versets 35 et 36 du chapitre 3 de saint Jean nous lisons ceci : Le Pre aime le Fils et a remis toutes choses entre ses mains. Celui qui croit an Fils a la vie ternelle; et celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie; mais la colre de Dieu demeure sur lui.

Voil qui est rationnel. L'homme s'est perdu par son incrdulit  pour avoir refus de croire la Parole de Dieu; il retrouve la vie en croyant Dieu sur parole. En d'autres termes, nous nous relevons en faisant le contraire de ce qui fit tomber Adam. Il broncha contre cette pierre d'achoppement : l'incrdulit.; nous sommes relevs et soutenus par la foi.

Comment iraient les choses; dans le cours ordinaire de la vie, si l'on ne croyait au tmoignage des gens? Tout commerce et toute socit seraient arrts en moins de quarante huit heures! C'est l'argument que l'aptre emploie ici : Si nous recevons le tmoignage des hommes, celui de Dieu est plus grand. Dieu a rendu tmoignage Jsus-Christ. Et si l'homme se confie son semblable qui ment si souvent et dont il dcouvre chaque jour la fausset, pourquoi ne croirions-nous pas Dieu sur parole?

Croire, c'est admettre la vracit d'un tmoignage. Ce n'est pas, comme on le prtend, un saut dans l'inconnu : cela ne serait que de la crdulit. Dieu ne nous demande pas de croire sans donner un objet dfini notre foi, et sans nous donner de garanties.

Beaucoup de personnes regardent davantage elles-mmes qu' Jsus-Christ; la foi plutt qu' l'objet qu'elle doit saisir. La foi n'est qu'une main tendue pour prendre la bndiction que Dieu veut donner. Supposez que vous rencontriez dans la rue un homme que vous connaissiez depuis des annes en sa qualit de mendiant; vous lui offrez une aumne., mais il vous rpond : - Merci, je n'en ai pas besoin, je ne mendie plus.  - Comment donc? - Hier au soir, un passant m'a donn vingt-cinq mille francs. - Vraiment; Etes-vous sr que c'tait de bon argent? - J'ai port son chque la banque, et on m'a pay. - Comment cela s'est-il fait? - Je demandais l'aumne, le monsieur a caus quelques instants avec moi, puis il a tir un chque de vingt-cinq mille francs et me l'a donn. - Mais tes-vous sr que c'est bien dans la main droite qu'il vous a mis cette somme? - La main droite? Que m"importe dans quelle main il l'a mise, pourvu que la somme soit moi !

- Bien des gens sont toujours se demander si la foi par laquelle ils saisissent Christ est de bon aloi; mais ce qui est plus important, c'est de savoir si le Christ qui nous croyons est bien vritable.

Un de mes amis avait une petite fille qui tait malade de la fivre scarlatine, ce qui obligeait la sparer des autres enfants. Chaque matin le grand-pre, avant de partir pour son bureau, allait dire adieu l'enfant relgue dans une chambre. Un jour, la petite fille prit le vieillard par la main et le conduisit dans un coin de la chambre; sans dire une parole, elle lui montra une inscription qu'elle avait trace sur le tapis avec des miettes de biscuit : Grand-papa, donnez-moi une bote de couleurs. Le grand-pre ne dit rien. A son retour, il entra comme d'habitude auprs de l'enfant; celle-ci, sans mme regarder si le grand-pre lui apportait la bote, le conduisit de nouveau dans le mme coin o il vit, crit de la mme manire : Grand-papa, merci pour la boite de couleurs. Le vieillard, qui heureusement avait apport la bote, n'et voulu pour rien au monde, ce moment, l'avoir oublie. Voil ce que c'est que la foi.

Mais, rpte-t-on, la foi est un don de Dieu. L'air aussi, mais il faut l'aspirer. Le pain aussi, mais il faut le manger. L'eau est un don de Dieu, mais encore faut-il la puiser et la boire. On attend je ne sais quelle impression mystrieuse, mais la foi n'est rien de semblable. La foi vient de l'oue, - et ce qu'on entend vient de la Parole de Dieu (Rom 10:17). Je ne dois pas me tenir tranquille jusqu' ce que la foi m'envahisse en produisant sur moi une sensation trange, mais je dois simplement croire ce que Dieu dit, et le faire.

Si un homme qui se noie voit une corde  qui lui est tendue, il n'a qu' la saisir, et pour la saisir il faut qu'il lche ce quoi il s'tait cramponn: Si un homme veut tre guri, il doit prendre le remde ordonn ; le regarder seulement ne le sauvera pas. La simple connaissance intellectuelle ne sauve personne; il faut croire en Jsus et faire de lui son unique esprance. Il faut, en un mot, tout quitter pour le suivre.

CHAPITRE 5 : LA NOUVELLE NAISSANCE.

 

En vrit, en vrit je te le dis : Si un homme ne nat de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3:3)

 

Si ces paroles sont vraies, elles contiennent l'une des plus solennelles questions qui puissent nous tre prsentes. Nous pouvons supporter d'tre tromps sur bien des choses; mais non sur celle-l. Jsus-Christ, d'ailleurs, la  prsente trs clairement. Il dit : Si un homme ne nat de nouveau, il ne petit voir le royaume de Dieu , - plus forte raison ne peut-il l'hriter. Cette doctrine de la nouvelle naissance est donc le fondement de toutes nos esprances pour la vie venir. C'est, en ralit, l'ABC de la religion chrtienne,

Je suis heureux que ce soit Nicodme, un chef des Juifs, un docteur de la loi; que Jsus ait parl de la nouvelle naissance; plutt qu' la Samaritaine ou Matthieu le pager, ou Zache. S'il avait rserv cet enseignement pour ces trois-l ou pour ceux qui leur ressemblaient, on aurait sans doute. dit : Certainement, les pcheurs et les femmes de mauvaise vie ont besoin de se convertir : mais pour moi qui suis un .honnte homme, ce n'est  pas ncessaire. ' Nicodme tait probablement l'un des hommes les plus considrs de Jrusalem, personne n'avait rien dire sur  son compte.

Je pense qu'il est peine ncessaire que j'entreprenne de prouver la ncessit de natre de nouveau pour entrer clans le royaume des cieux. - J'ose affirmer qu'il n'y a pas un homme sincre qui ne reconnaisse qu' moins d'tre anim d'un autre Esprit que le sien, il n'est pas digne de ce royaume. La Bible nous enseigne que l'homme, par nature, est coupable, perdu, et notre exprience le confirme. Nous savons aussi que le meilleur, le plus saint des hommes, s'il se dtourne de Dieu, tombera bientt dans le pch.

La Rgnration ne consiste pas dans des pratiques extrieures telles dite le baptme, la frquentation du culte, des prires, ou la Communion. C'est une nouvelle Cration. Le mot Rgnration veut dire nouvelle Cration.

Ce qui est n de la chair est chair; et ce qui est n de l'Esprit est esprit. (Jean 3:6) Le ngre ne peut changer sa peau, ni le lopard ses taches. Vous pourriez aussi bien essayer devons rendre purs sans le secours de Dieu.

Dieu nous enseigne, dans ce chapitre (Jean 3), comment on entre dans son royaume. Nous n'avons pas travailler pour y entrer, bien qu'il vaille la peine de travailler pour le salut. Cela, nous l'admettons tous. Si, entre nous et le royaume de Dieu, il v avait des rivires franchir, -des montagnes escalader, il vaudrait la peine de traverser ces rivires la nage et de gravir ces montagnes. Srement, le salut vaut bien tous nos efforts; mais nous l'obtenons sans que nos uvres soient ncessaires. Le salut est pour celui qui n'a point travaill, mais qui croit. (Rom 4:5). Nous travaillons parce que nous sommes sauvs, et non pour tre sauvs. C'est en partant de la croix que nous travaillons, et non en y allant.

Lorsque Christ s'cria sur le  calvaire Tout est accompli ! , Il savait ce qu'il disait. Tout ce que les hommes ont faire aujourd'hui, c'est d'accepter l'oeuvre cl Jsus-Christ. Il n'y a point d'esprance pour quiconque essaie de faire son propre salut. Peut-tre quelqu'un dira-t-il : Voil qui est bien mystrieux. C'est ce que Nicodme dt objecter ; il me semble voir le pli de son front, tandis qu'il murmure : Comment ces choses peuvent-elles se faire? Cela lui parat bien trange. N de nouveau, n du Saint-Esprit! Comment ces choses peuvent-elles se faire? Bien des gens nous disent : Prouvez-nous cela par un bon raisonnement, sinon ne vous attendez pas ce que nous le croyions. - J'avoue humblement que je ne puis raisonner ce mystre : Le vent souffle ou il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne sais d'o il vient ni o il va; il en est de mme de tout homme qui est n de l'Esprit. (Jean 3:8.)  Rien n'est mystrieux. comme le vent. Tout le monde ne comprend pas les lois qui le gouvernent. Il serait impossible de les faire comprendre la plupart des gens. Mais supposez que, parce que je suis incapable de vous donner la raison des variations des courants de l'air, j'affirme carrment que le vent n'existe pas; ne serait-ce pas insens?

Mes amis; il serait aussi raisonnable d'affirmer que le vent n'existe pas, que d'affirmer que l'esprit n'existe pas, et qu'on ne peut natre de Lui. J'ai senti l'Esprit de Dieu agir dans mon coeur, aussi rellement que j'ai senti

le vent passer sur mon visage. Je ne puis pas le dmontrer mathmatiquement. Il y a bien des choses qui ne se dmontrent pas et que l'on croit. Que tout soit sorti de rien, la voix de Dieu, cela ne se raisonne pas, et pourtant, tous mes lecteurs le croient.

Un certain nombre de jeunes gens avaient rsolu de ne croire que ce qu'ils comprendraient. Un vieillard st leur rsolution et leur dit : J'ai vu aujourd'hui, dans les champs, des oies, des moutons et des boeufs mangeant la mme herbe. Pouvez-vous m'expliquer par quel procd la mme nourriture est devenue ici des plumes, l de la laine et l du poil? Croyez-vous que cela soit vrai? - C'est vrai, rpondirent-ils, et pourtant nous ne le comprenons pas.

Et de mme, quoique je ne le comprenne pas, je ne puis m'empcher de croire au mystre de la rgnration, quand je vois des gens transforms, changs compltement par la foi en Jsus-Christ. Quelques-uns des pires malfaiteurs de nos grandes villes n'ont-ils pas t rgnrs, tirs de l'abme et placs sur la terre ferme? Leurs bouches blasphmaient :  elles ne s'ouvrent maintenant que pour louer Dieu. Les choses vieilles sont passes; toutes choses sont devenues nouvelles. Ils ne sont pas rforms seulement, mais RGNRS - ils sont devenus par Jsus-Christ des hommes nouveaux.

Dans une rue sombre de l'une de nos grandes villes demeure un pauvre ivrogne. Si vous voulez savoir ce que c'est que l'enfer, entrez l, vous en aurez une ide. Y a-t-il ici-bas un endroit plus affreux? Voyez de tous cts la misre, la dtresse, le dnuement complet. Mais chut ! On entend des pas dans l'escalier, aussitt les enfants courent se cacher derrire  le lit. La pauvre femme, brise et patiente, se tient prte le recevoir. Cet homme a fait son tourment. Elle a souvent port pendant des semaines les marques de sa brutalit. Bien souvent cette lourde main est tombe sur sa tte sans dfense. Et elle l'attend, sre. d'entendre ses jurements, se prparant l'avance recevoir ses coups. Il entre et dit : Je viens de la runion, on m'a dit l que je pouvais me convertir, si je veux. Je crois que Dieu peut me sauver. Retournez dans cette maison quelques semaines plus tard : quel changement! En vous approchant, vous entendez chanter. Ce n'est pas la chanson de l'ivrogne, ce sont les accents d'un cantique : Jsus, mis mort pour moi!

Les enfants n'ont plus peur de leur pre; ils entourent ses genoux. La mre est prs de lui, la face illumine d'un joyeux rayonnement. N'est-ce pas l un tableau de la Rgnration? - Je puis vous conduire dans beaucoup d'intrieurs semblables, qui ont t rendus heureux parla puissance rgnratrice de la religion de Christ. Ce qui est ncessaire, ce que Jsus-Christ donne, c'est le pouvoir de rsister la tentation et de mener une vie pure.

Le ciel est rempli de ceux qui sont NS DEUX fois.

Au quatorzime et quinzime versets de ce chapitre, nous lisons que, comme Mose leva le serpent dans le dsert, de mme il faut que l Fils de l'Homme soit lev, afin que QUICONQUE croit en Lui ne prisse point, mais qu'il ait la vie ternelle. QUICONQUE? Remarquez ce mot. Vous qui tes encore inconvertis, coutez ce que Dieu a fait pour vous. Il a fait tout ce qu'Il pouvait faire pour notre salut. Vous ne pouvez vous attendre ce qu'Il fasse. autre chose : Que - pouvais-je faire de plus? demande-t-il Lui mme. (Esae 5:4.) Il envoya ses prophtes et ils les turent; il a envoy son Fils bien-aim, et ils l'ont crucifi. Et maintenant Il envoie le Saint-Esprit pour nous convaincre de pch, et nous montrer comment nous pouvons tre sauvs.

Et celui qui nous sauve, c'est Celui qui fut lev sur la croix. De mme que Mose leva le serpent d'airain dans le dsert, ainsi le Fils de l'homme doit tre lev, afin que quiconque croit en Lui ne prisse point, mais qu'il ait la vie ternelle.

- Il n'est pas juste, disent certaines gens, que nous soyons tenus pour responsables du pch commis par un homme il y a six mille. ans.

Il n'y a pas longtemps qu'un homme parlait ainsi. S'il y a quelqu'un de mes lecteurs qui tienne ce raisonnement, qu'il me permette de lui dire. que ce raisonnement ne le sauvera pas. Si vous tes perdus, ce ne sera pas par le pch d'Adam.

Laissez-moi vous prouver cela par une comparaison. Supposez que je sois mourant de consomption, une maladie que j'aurais hrite de mes parents. Je ne suis pas devenu malade par ma faute, ce n'est pas une ngligence, c'est bien un mal hrditaire. Un ami vient me voir, il me regarde et me dit : Vous tes poitrinaire.

Hlas ! je le sais bien, je n'ai pas besoin que personne me le dise.

- C'est que je sais un remde pour vous.

- Je n'en crois rien, rpondrais-je. J'ai eu les meilleurs mdecins de l'Europe, et ils ne m'ont donn aucune esprance.

- Mais vous me connaissez, n'est-ce pas, vous m'avez connu pendant des annes.

- C'est vrai.

- Croyez-vous donc que je voudrais vous tromper?

- Non.

- Eh bien, il y a dix ans, j'tais aussi malade que vous, Les mdecins m'avaient avaient abandonn, mais je pris ce. remde et je fus sauv. Je suis parfaitement rtabli : regardez-moi plutt.

- Ah! le cas est trange, lui rpondrais-je.

- Oui, sans doute, il est trange, mais il est vrai. Ce remde m'a guri, prenez-le et il vous gurira. Il m'a cot fort cher, mais il ne vous cotera rien, ne le mprisez pas, je vous en supplie.

- J'aimerais bien vous croire, dirais-je, mais cela est contraire ma raison.

En entendant cela, mon ami s'en va et revient avec un autre, qui tmoigne de la mme chose. Je ne crois pas encore; il s'en va et en amne un autre, puis un autre, puis un autre encore; et tous rptent le mme  tmoignage en faveur du remde. Ils me disent tous qu'ils taient aussi malades que moi, qu'ils ont pris ce remde et qu'il les a guris. Mon ami alors me donne la potion. Je la jette terre, je ne veux pas y croire et je meurs.

La cause de ma mort, c'est que j'ai rejet le remde.

De mme si vous prissez, ce ne sera pas parce qu'Adam est tomb, mais parce que vous aurez mpris le salut qui vous est offert. Regarder sa blessure ne la gurit pas. Regardez au Remde, regardez Celui qui a la puissance de nous gurir de nos pchs!

Voyez le camp des Isralites; contemplez la scne qui se droule nos yeux. Beaucoup meurent parce qu'ils ont nglig le salut qui leur tait offert. Dans ce dsert aride, il y a dj bien des tombes creuses; bien des petits enfants ont t mordus par les serpents brlants. L-bas c'est une mre qu'on enterre, une mre bien-aime. La famille en larmes entoure le cercueil. Ecoutez ces cris de deuil, voyez ces larmes amres. Le pre, lui aussi, est emport vers sa dernire demeure. D'un bout l'autre du camp s'lve une immense lamentation. Des milliers sont

morts, des milliers sont mourants, et le mal svit toujours et ne s'arrte pas.

Voici, dans une tente, une mre isralite, penche sur le corps d'un fils bien-aim qui arrivait peine la jeunesse, et qui s'panouissait dans sa fleur. Elle essuie la sueur de la mort qui perle sur son front. Encore quelques minutes, et ses yeux seront fixes et vitreux, car sa vie s'coule rapidement. Le coeur de la mre est dchir, saignant, Tout coup elle entend  un cri dans le camp. Un grand bruit s'lve. Qu'est-ce. donc? Elle va la porte de la tente. Qu'arrive-t-il, pourquoi tout ce bruit? demande-t-elle quelqu'un.

- Quoi! ne savez-vous pas la bonne nouvelle? rpond le passant.

- Non, dit la femme; une bonne nouvelle, qu'est-ce que cela peul tre?

- Il y a un remde, ne vous l'a-t-on pas dit?

- Un remde pour la morsure des serpents, ah! dites-le-moi bien vite! 

- Ecoutez, Dieu a command Mose d'lever une perche au milieu du camp et d'y clouer un serpent d'airain ; et il a dclar que quiconque regardera vers lui vivra. Le cri que vous entendez est celui des gens qui regardent le serpent lev.

La mre rentre dans la tente : Mon fils, dit-elle, j'ai de bonnes nouvelles pour toi. Il ne faut pas mourir!

Mon fils, mon fils, tu peux vivre ! il est dj dans la stupeur; il est si faible qu'il ne peut marcher jusqu' l'entre de la tente. Elle met ses bras sous les siens et le soulve : Regarde l-bas, tout l-bas, au pied de la colline! Mais le fils ne voit rien. - Regarde encore, mon fils, et tu finiras par le voir! Enfin, il voit, aux rayons du soleil, tinceler le serpent d'airain; et soudain il est guri!

- Certaines. personnes dclarent ne pas croire aux conversions soudaines ; mais je vous le demande, combien fallut-il de temps pour gurir ces Isralites mourants? Un seul regard, et le mal tait pass!

Le Dieu qui avait prpar pour les pauvres Isralites ce moyen de gurison : regarder et croire - a prpar aussi la vie ternelle pour tout pcheur. Regardez Jsus, et cette heure mme vous serez sauv !

Bien des gens regardent, mais ne voient que la perche sur laquelle le serpent est lev. Ce n'est pas la croix matrielle, ce n'est pas l'glise, c'est le Crucifi qui sauve ! Ne regardez donc pas aux hommes, ni aux systmes; regardez Jsus, l'Agneau de Dieu qui te le pch du monde, et sa vie, l'instant mme, deviendra la vtre.

Je voudrais bien savoir comment on est sauv , demande-t-on parfois. Prenez Dieu au mot, confiez-vous en son Fils, aujourd'hui, cette heure, cet instant. Mais, ajoute t-on, je ne sens pas la morsure autant qu'il faudrait. Je sais Dieu que je suis pcheur, mais je ne le sens pas assez. Ce n'est pas l ce qui importe.

Un chirurgien clbre, avant de pratiquer une opration, l'habitude de dire ses patients : Regardez votre blessure loisir, puis fixez vos yeux sur moi et ne les retirez plus jusqu' ce que l'opration soit finie. La comparaison est excellente. Pcheur, regardez votre blessure, mais fixez ensuite vos regards sur Jsus et ne les tez plus. Il vaut mieux regarder au remde qu' la plaie. Constatez quel grand pcheur vous tes, puis regardez l'Agneau de Dieu. Il est mort pour l'impie et le pcheur. Dites : Je crois en Lui! Et que Dieu vous aide porter vos yeux vers le Calvaire.

Aprs la bataille de Pittsburgh, j'tais dans un hpital Murfreesborough. Au milieu de la nuit on vint m'veiller, et l'on m'annona qu'un bless, dans l'une des salles, dsirait me voir. (L'auteur avait fait partie de la Commission chrtienne , charge de pourvoir aux besoins religieux de l'arme des Etats-Unis du Nord, pendant la guerre de scession.)

J'y allai. Aumnier, me dit-il, - je n'tais pas l'aumnier - aidez-moi mourir.

- Si je pouvais, lui rpondis-je, vous porter dans mes bras jusqu'au ciel, je le ferais; mais je ne le puis pas, je ne saurais vous aider mourir!

- Qui donc le peut? demanda-t-il

- Le Seigneur Jsus-Christ, lui dis-je. Il est venu sur la terre dans ce but.

Il secoua la tte.

- Il ne peut me sauver, j'ai pch toute ma vie.

Je pensai alors la pauvre mre, dans le Nord, et je me dis qu'elle serait heureuse d'apprendre que son fils tait mort en paix; je rsolus donc de rester auprs de lui. Je priai donc deux ou trois fois et lui rptai toutes les promesses de Dieu qui vinrent ma mmoire, car il tait vident qu'il s'en allait. Je vais vous lire, lui dis-je, une conversation que tint Jsus avec un homme qui dsirait le salut de son me. Et je commenai le chapitre 3 de l'Evangile de saint Jean. Ses yeux taient rivs sur moi, et quand je vins aux versets 14 et 15, il m'arrta ces paroles :

Comme Mose leva le serpent dans le dsert, de mme il faut que le Fils de l'homme soit lev, afin que quiconque croit en Lui ne prisse point, mais qu'il ait la vie ternelle. - Est-ce que ces paroles sont l? me demanda-t-il. - Oui. - Lisez-les encore. -J'obis.

Il s'accouda sur sa couchette, et joignant les mains, il me dit : Cela est bon, ne voulez-vous pas le relire!

Je relus ce passage une troisime fois, puis j'allai jusqu'au bout du chapitre. Quand j'eus fini, je vis ses yeux ferms, ses mains toujours jointes, un sourire sur son visage. Oh ! quelle lumire l'illuminait! Quel changement ! Je vis ses lvres s'agiter, et, pench sur lui, je l'entendis murmurer :  Comme Mose leva le serpent dans le dsert, de mme il faut que le Fils de l'homme soit lev, afin que quiconque croit en Lui ne prisse point, mais qu'il ait la vie ternelle. Il ouvrit les yeux et me dit :

C'est assez, ne lisez plus.

Il vcut quelques heures encore, son coeur appuy sur ces douces paroles, puis, dans l'un des chars de Jsus-Christ, il partit pour aller prendre sa place au royaume des cieux.

Peut-tre parl-je ici un jeune homme, une jeune fille qui, tout rcemment, a vu mourir sa mre; celle-ci en mourant lui a dit :

Mon enfant, viens me rejoindre l-haut! Et vous l'avez promis.  Mais vous ne la reverrez jamais, si vous ne naissez de nouveau. Parents, si vous voulez revoir ces chers petits qui vous ont devancs; il vous faut natre de l'Esprit. Peut-tre y a-t-il parmi ceux qui me lisent un pre, une mre, dont le fils unique est parti. Si vous pouviez entendre la voix de ce bien-aim, elle vous dirait : Venez, venez ici! Nos amis, nos parents; nos enfants, tous les bienheureux nous crient : Venez, venez! Pour les revoir et les rejoindre, il nous faut tre ns de nouveau.

Nous avons tous, l-haut, un frre an. Il y a prs de 1.900 ans qu'il est remont, et du rivage cleste il nous appelle aujourd'hui. Tournons le dos au monde. Fermons-lui nos oreilles. Regardons Jsus sur la croix pour tre sauvs. Alors nous aurons l'assurance de voir un jour notre roi dans sa gloire et  de la partager ternellement avec Lui.

CHAPITRE 6 : CONSEILS PRATIQUES.

(Esae 13:8; Mat 12:20)

 

Il est dangereux, pour ceux qui cherchent le salut, de s'appuyer sur l'exprience des autres. Beaucoup ne croient tre sauvs que si leur conversion s'opre comme s'est opre celle de leurs parents. Un de mes amis, qui fut converti dans un champ, voudrait envoyer la ville entire dans ce champ-l. La seule rgle qui existe pour tous, c'est la Parole de Dieu ; c'est elle qui doit tre prcieuse ceux qui dsirent tre sauvs.

Si quelqu'un dit, par exemple : Je n'ai aucune force , qu'il lise ce verset de Romains 5:6: Lorsque nous tions encore sans force, Christ est mort en son temps pour nous qui sommes pcheurs. C'est justement parce que nous n'avons aucune force qu'il nous faut Christ. Il est venu donner la force aux faibles.

Un autre dira : Je ne puis voir o est la vrit. - Christ dit : Je suis la lumire du monde. (Jean 8:12). Il est venu, non seulement pour donner la lumire, mais pour ouvrir les yeux des aveugles. (Esae 42:7)

Un autre encore prtendra qu'on ne peut tre converti sur le champ. A celui-l, je montrerai ce passage : Le salaire du pch, c'est la mort; mais le don de Dieu, c'est la vie ternelle par Jsus-Christ notre Seigneur. Combien de temps faut-il pour accepter un don? Il y a un instant o vous ne l'avez pas, et un instant o vous l'avez, il passe de la main d'autrui dans la vtre en un moment. La vie ternelle commence instantanment.

- Elle peut cependant, comme le grain de semence, ne crotre que lentement; certaines personnes ont t converties d'une manire si graduelle que, comme pour le lever du jour, ou ne peut dire quand leur conversion a commenc. D'autres, au contraire, prouvent comme un coup de tonnerre, et la vrit resplendit soudainement leurs yeux.

- Je ne ferais pas un pas pour prouver le jour et l'heure de ma conversion; mais ce qu'il m'importe de savoir, c'est que je suis vraiment converti.

Il est possible qu'un enfant ait t si bien  lev dans la crainte du Seigneur qu'on ne puisse dterminer l'instant de sa nouvelle naissance ; mais il y a cependant un changement dcisif, un moment dtermin, qui l'a fait participant de la nature divine.

On nie les conversions instantanes. Mais je dfie qui que ce soit de m'en montrer d'autres dans tout le nouveau Testament. Comme Jsus passait, il vit Lvi, fils d'Alphe, assis au bureau des impts, et il lui dit : Suis-moi; et il se leva et le suivit. (Mat 9:9). Il ne peut rien y avoir de plus soudain que cela.

Zache le pager cherchait voir qui tait Jsus; et parce qu'il tait de petite taille il monta sur un arbre.  Quand Jsus vint cet endroit, il leva les yeux, l'aperut et lui dit :

Zache, hte-toi de descendre. (Luc 19:5) Sa conversion eut lieu entre la branche et le sol. Il reut Jsus avec joie et dit : Seigneur, je donne la moiti de mes biens aux pauvres, et si j'ai fait tort quelqu'un en quelque chose, je lui en rends quatre fois autant. (Luc 19:8) Bien peu de gens pourraient, de nos jours, donner de pareilles preuves de leur conversion.

La maison entire de Corneille fut convertie soudainement, car tandis que Pierre leur prchait Christ, le Saint-Esprit descendit sur eux et ils furent baptiss. (Actes 10)

Au jour de la Pentecte, trois mille personnes reurent la parole avec joie. Non seulement elles furent converties, mais mme baptises le mme jour. (Actes 2) L'histoire de l'eunuque de la reine d'Ethiopie est un exemple de conversion instantane: (Actes 8:26,38) Ces exemples abondent dans l'criture.

Supposez un homme qui drobe habituellement l'argent de son patron. Il a vol 2000 francs l'anne dernire; lui conseillerons-nous de n'en prendre que 1500 cette anne, et 1000 francs l'anne suivante, jusqu' ce qu'au bout de quelques annes il ne vole plus que 2 ou 300 francs? Ce conseil sera bas sur le mme principe que la thorie de la conversion graduelle.

La Bible dit, au contraire : Que celui qui drobait ne drobe plus. (Eph 4:20.) C'est un complet demi-tour . Un blasphmateur ne sera pas converti pour jurer chaque jour un peu moins; car le Sauveur dit : Ne jurez point du tout. (Mat 5:34.)

Qu'un ivrogne, qui a l'habitude de boire et de battre sa femme deux fois par mois, ne le fasse plus qu'une seule fois, il ne sera pas converti pour cela. Pouvez-vous vous reprsenter Ananias allant au devant de Paul, qui ne respirait que haine et carnage contre les disciples de Christ ., pour lui conseiller de se modrer, de n'en pas tuer autant la fois, de faire mourir par degrs la haine  dans son coeur ? Ce serait aussi raisonnable que de prtendre que l'on peut croire en Jsus et se convertir que par degrs et insensiblement. Une autre classe est compose de personnes qui disent craindre de ne pouvoir persvrer. C'est une catgorie nombreuse et intressante : j'aime voir des gens qui se dfient d'eux-mmes. Il n'y a qu'une rponse leur faire : regardez Dieu; ce n'est pas vous qui le gardez, c'est lui qui vous garde. Au lieu que nous ayons saisir Christ, c'est lui qui, en rponse nos prires, doit nous saisir. Lisez, vous qui avez peur de broncher, le Psaume 121:2.

J'lve mes yeux vers les montagnes d'o me viendra le secours? Mon secours vient de celui a fait les cieux et la terre. Il ne permettra point que ton pied soit branl; Celui qui te garde ne sommeillera point. Voil, Celui qui garde Isral ne sommeillera point et ne s'endormira point. L'ternel est Celui qui te garde; l'ternel est ton ombre, il est ta main droite. Le soleil ne frappera point sur toi pendant le jour, ni la lune pendant la nuit. L'Eternel te gardera de tout mal; il gardera ton me. L'Eternel gardera ton issue et ton entre ds maintenant et toujours. Quelqu'un a appel ce psaume le cantique des voyageurs. C'est un admirable cantique, en effet, pour nous qui sommes plerins dans ce monde; c'est un psaume que nous devrions tous savoir par coeur.

Dieu peut toujours faire ce qu'il a dj fait. Il a gard Joseph en Egypte, Mose devant Pharaon, Daniel Babylone; Il a rendu Elie capable de tenir tte Achab. Et les hommes que je viens de nommer nous taient semblables en toutes choses. Leur grandeur venait de Dieu. Regardez Dieu, voil le salut. La vraie foi, c'est la faiblesse humaine s'appuyant sur la force divine.

Que ceux qui craignent de ne pas persvrer lisent le vingt-quatrime verset de l'Eptre de Jude : A celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire paratre sans tache et combls de joie en sa glorieuse prsence... Lisez encore Esae 41:10 : Ne crains point, car je suis avec toi; ne sois point perdu, car je suis ton Dieu, Je t'ai fortifi, je t'ai mme aid et je t'ai maintenu par la main droite de ma justice.

Refuser de se donner Lui maintenant de peur de retomber plus tard, serait aussi insens que  pour un prisonnier refuser sa grce, de peur de revenir plus tard en prison; ou pour un noy refuser des secours, de peur d'tre expos de nouveau tomber dans l'eau.

Il y a deux espces de sceptiques : ceux qui ont de vrais doutes, et ceux qui aiment la discussion pour elle-mme. Ces derniers ont longtemps t mon charde, mais c'est une pine que je ne redoute plus aujourd'hui. C'taient ces gens-l qui, autour du Christ, essayaient sans cesse de l'embarrasser et de le surprendre. Ils viennent nous pour montrer leur esprit, non pour se convertir. Je rappelle leur propos ces paroles de Paul Timothe :

Rejette les questions folles et qui sont sans instruction, sachant qu'elles ne produisent que des contestations. (2Ti 2:23). Questions folles! Bien des chrtiens nouvellement convertis font une grande folie en se croyant obligs de dfendre la Bible envers et contre tous. La vrit c'est qu'il y a dans la Bible bien des choses que je ne puis ni comprendre ni expliquer; et quand on me dit : Que faites-vous de ces choses-l? Je rponds : Rien.

- Comment les expliquez-vous?

- Je ne les explique pas.

- Qu'en faites-vous alors?

- Je les crois.

- Mais moi, je ne crois pas ce que je ne puis- comprendre.

- Eh bien! moi, je crois mme ce que je ne comprends pas, si je le trouve dans la Bible.

Il y a bien des points qui taient pour moi mystrieux et difficiles, il y a cinq ans, et qui me paraissent lumineux et vidents aujourd'hui, et j'espre que, pendant l'ternit, je dcouvrirai toujours quelque vrit nouvelle sur Dieu et sur sa grce. Je me fais un devoir de ne jamais discuter les passages controverss de l'Ecriture sainte. J'attends d'avoir plus de lumire avant d'en parler. Je ne suis pas oblig d'expliquer ce que je ne comprends pas : Les choses caches appartiennent l'Eternel, notre Dieu, mais les choses rvles sont pour nous et nos enfants jamais. (Deut 29:29) Ce sont ces choses que je prends pour m'en nourrir et renouveler mes forces spirituelles.

Mais voici un douteur sincre. Celui-ci doit tre trait aussi tendrement que l'est un enfant malade par sa mre. C'est par le manque de sympathie des chrtiens que beaucoup de sceptiques s'endurcissent. J'tais, il n'y a pas longtemps, dans une runion  destine aux personnes inquites sur l'tat de leur me. Il y avait l une dame incrdule, que je confiai une chrtienne, pour qu'elle l'clairt et prit pour elle. Un instant aprs, je vis la premire se dirigeant vers la porte. Je demandai : Pourquoi la laissez-vous partir? - Oh! c'est une incrdule! me rpondit-on. Je courus la porte et l'arrtai, et je la prsentai un autre serviteur du Christ qui passa une heure causer et prier avec elle.

Il alla voir la dame et son mari; et au bout d'une semaine, cette personne intelligente et sincre avait rejet tous ses doutes et tait devenue une chrtienne active. Il y fallut le temps, le tact et la prire, mais il en valait la peine.

Voici quelques passages qui s'appliquent aux mes droites que le doute retient :

Si quelqu'un fait la volont du Pre, il connatra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de moi-mme.. (Jean 7:17) Celui qui ne veut pas faire la volont de Dieu ne peut non plus connatre sa doctrine. Il n'y a pas d'incrdule qui ne sache que Dieu veut que l'homme abandonne son pch tout d'abord, et la lumire brillera sur lui. Mais qu'il ne s'attende pas recevoir toutes les lumires la fois; elles viendront l'une aprs l'autre, jour aprs jour.

Ce n'est pas ses ennemis que Dieu rvle ses secrets, et si un homme persiste vivre dans le pch, il ne saurait comprendre la vrit divine.

Le secret de l'Eternel est pour ceux qui le craignent, et son alliance pour la leur faire connatre. (Ps 25:14)

Et dans Jean 15:15, nous lisons encore :

Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que son matre fait, mais je vous ai appels mes amis, car je vous ai fait connatre tout ce que j'ai entendu de mon Pre. L'ami de Christ connat ses secrets. L'Eternel dit : cacherai-je Abraham ce que je m'en vais faire? (Gen 18:17).

Ceux qui ressemblent le plus Dieu sont naturellement les plus capables de le comprendre. Le pch est le grand obstacle la lumire. Otez le pch, et quel flot de clart pntre aussitt dans l'esprit et dans le coeur !

Je me souviens d'un soir ou la Bible tait pour moi le livre le plus sec et le plus obscur de l'univers. Le jour suivant, c'tait le contraire. J'en avais reu la cl. J'tais n de l'Esprit. Mais avant de comprendre quoi que ce ft de la rvlation divine, il m'avait fallu abandonner le pch. C'est quand nous abdiquons aux pieds de Dieu qu'Il se montre nous. Le malheur des gens qui doutent, c'est qu'ils sont orgueilleux. Ils en savent plus que le Trs Haut! Ils ne s'approchent pas, avec un esprit docile. Quiconque vient Dieu pour se faire instruire par Lui, recevra ce qu'il demande, car si quelqu'un de nous manque de sagesse, qu'il la demande Dieu qui la donne tous libralement et sans rien reprocher, et elle lui sera donne. (Jac 1:5)

CHAPITRE 7 : UN DIVIN SAUVEUR.

 (Mat 16:6; Jean 6:69)

 

Nous nous occuperons, dans ce chapitre, de ceux qui, dsireux de suivre la vrit, ne peuvent cependant croire la divinit du Christ. Il y a beaucoup de passages propres clairer sur ce point. Le Nouveau-Testament  tout entier proclame cette doctrine.

Dans 1Co 15:47, l'aptre dit : Le premier homme, qui est de la terre, est terrestre; mais le second Adam, qui est le Seigneur, est du ciel. Dans la premire Eptre de Jean 5:20 : Nous savons que le Fils de Dieu est venu et nous a donn l'intelligence afin que nous connaissions Celui qui est vritable; et nous sommes dans Celui qui est vritable, savoir en son Fils Jsus-Christ. C'est Lui qui est le vrai Dieu, et la vie ternelle.

Et encore : Et ceci est la vie ternelle, qu'ils te connaissent, Toi le seul vrai Dieu, et Jsus-Christ que tu as envoy. (Jean 18:3)

Le souverain sacrificateur se tint au milieu et questionna Jsus en disant : Ne rponds-tu rien? Qu'est-ce que ceux-ci disent de toi? Mais il garda le silence et ne rpondit rien. Le souverain sacrificateur  le questionna de nouveau et lui dit : Es-tu le Christ, le Fils du Trs-Haut? Et Jsus lui dit : Je le suis et vous verrez le Fils de l'homme assis la droite de la puissance de Dieu, et descendant sur les nues du ciel. Alors, le souverain sacrificateur dchira ses vtements et dit : Qu'avons-nous besoin d'autres tmoins? Vous avez entendu ce blasphme, qu'en pensez-vous? Et ils le condamnrent tous tre mis mort.

Voici ce qui m'a conduit, pour ma part, croire la divinit du Christ : je ne savais o le placer, ni que faire de Lui, s'il n'tait pas Dieu lui-mme. Dans ma jeunesse;  je considrais Christ comme un grand homme, je le mettais au rang de Mose, de Joseph et d'Abraham. J'allais mme plus loin, et le considrais comme le meilleur de ceux qui ont vcu ici-bas. Mais je dcouvris qu'il avait des prtentions plus hautes. Il se dit l'Homme-Dieu; il prtend tre divin, et tre descendu du ciel. Il a dit: Avant qu'Abraham ft, Je suis. (Jean 8:58.) Je ne pouvais comprendre cela, et je fus rduis cette conclusion, laquelle je dfie tout homme sincre de ne pas arriver comme moi, que Jsus Christ a t un imposteur, ou qu'il est vraiment l'Homme-Dieu, Dieu manifest en chair .

Il n'tait pas un imposteur, dit-on, mais un hallucin : il croyait sa propre divinit. Comme s'il tait possible que Jsus-Christ, qui nous a rvl la vrit sur tant de mystres, pt tre aveugle ce point sur son propre compte! Je ne puis imaginer une conception du Christ plus misrable que celle-l.

Peut-on lire la vie de Jsus-Christ et ne pas reconnatre aussitt l'absurdit de la supposition qu'il fut un imposteur? Un imposteur a gnralement de bonnes raisons pour l'tre. Quelles taient celles de Christ? Il savait que ses prtentions le conduiraient la croix; que son nom serait maudit; que beaucoup de ses disciples devraient mourir pour sa cause. Presque tous les autres furent immols; ils furent considrs durant leur vie. comme la balayure du monde. On ne se condamne pas une longue hypocrisie sans de puissants motifs, et personne n'en saurait trouver pour expliquer l'imposture suppose de Jsus-Christ.

Nous lisons dans Jean 5:21 : Car comme le Pre ressuscite les morts et leur donne la vie, de mme le Fils ressuscite qui Il veut. Car le Pre ne juge personne, mais il a donn au Fils tout pouvoir de juger, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Pre. Celui qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Pre qui l'a envoy.

Remarquez ceci : par la loi mosaque, tout blasphmateur tait condamn mort; or, si Christ n'tait qu'un homme, les paroles ci-dessus sont absolument blasphmatoires. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Pre. Aucun prophte n'a os, en parlant de lui-mme, tenir un langage semblable. Et c'est pour avoir ainsi parl de lui-mme que les Juifs mirent Jsus mort. (Mat 26:63,66; Jean 10:31,33)

Or, si Jsus-Christ n'tait qu'un homme, les Juifs eurent raison de le tuer, selon la loi que Dieu leur avait donne. Voici ce qui est crit au livre du Lvitique 24:16 : Et quiconque blasphmera le nom de l'Eternel, sera certainement mis mort, et tout le peuple le lapidera : soit l'tranger, soit celui qui est n au pays, quiconque blasphmera le nom de l'Eternel, sera mis mort. C'est d'aprs cette loi que les Juifs le condamnrent et ils ne sont pas coupables, s'il n'tait vraiment pas le Fils de Dieu. Comment Jsus pouvait-il n'tre qu'un homme, comment serait-il le meilleur des hommes, en tenant le langage suivant : Tout ce que le Pre a est moi, c'est pour cela que je dis qu'il prendra ce qui est moi et vous le donnera.

Jamais un doute sur sa divinit n'est entr dans mon esprit depuis ma conversion.

Un homme qui avait longtemps vcu dans le pch, et qui l'on demandait de prouver la divinit du Christ, rpondit: Une preuve! Mais il m'a sauv; il me semble que celle-l doit suffire.

Notre Christ est VIVANT. Bien des personnes semblent ignorer qu'Il est sorti du tombeau. Elles adorent un Sauveur mort, comme Marie-Madeleine qui disait : On a enlev mon Seigneur, et je ne sais o on l'a mis. (Jean 20:13) Voil l'embarras de ceux qui doutent de la divinit de Jsus.

Lisez encore dans Matthieu 18:20 : L o deux ou trois sont assembls en mon nom, j'y suis au milieu d'eux. Comment peut-il tre l s'il n'est qu'un homme?

Mat 28:18 : Jsus vint et leur parla et leur dit : Toute puissance m'est donne dans le ciel et sur la terre. Quel langage dans la bouche d'un simple homme ! Mme chapitre, verset 20 : ... leur enseignant d'observer toutes les choses que je vous ai commandes, et voici, je suis toujours avec vous, jusqu' la fin du monde. Comment pourrait-il tre avec nous, s'il tait mort comme tous les autres, et gisait encore dans le tombeau?

Mais, dira-t-on, Elise, lui aussi, n'a-t-il pas ressuscit des morts?

- Remarquez que dans les rares occasions o des hommes ont tir des morts hors du spulcre, ce fut par la puissance de Dieu. Ils invoquaient son secours. Mais lorsque Christ tait sur la terre, Il n'avait pas besoin d'invoquer le secours du Pre pour ramener des morts la vie. Quand il entra dans la maison de Jarus, il dit :

Jeune fille, JE te le dis - ce Je est important - Je te le dis, lve-toi. (Marc 5:41). Il avait le pouvoir de donner la vie. Jeune homme, Je te le dis, lve-toi , dit-il au fils de la veuve de Nan. Il parle, et le mort se lve. De mme pour Lazare : Heureusement, a dit quelqu'un, que Jsus appela Lazare par son nom; autrement tous les morts qui taient porte de sa voix auraient rpondu son appel.

Dans Jean 5:25, Jsus dit : En vrit,, en vrit, je vous dis que l'heure vient, et qu'elle est dj venue, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue, vivront. Quel blasphme, s'il n'et pas t vritablement le Fils de Dieu!

Encore une preuve de sa divinit: c'est que jamais un homme juste et bon ne s'est laiss adorer, except Jsus. Quand on l'adore, il ne reprend pas celui qui agit ainsi. Dans Jean 9:38, nous voyons que l'aveugle guri rencontre Jsus et lui dit : Je crois Seigneur. Et il l'adora. Et le Seigneur le laissa faire. Apocalypse 22:9 : Il me dit ensuite : Ces paroles sont certaines et vritables, et le Seigneur, le Dieu des saints prophtes, a envoy son ange, pour dclarer ses serviteurs ce qui doit arriver dans peu. Voici, je vais venir bientt : heureux celui qui garde les paroles de la prophtie de ce livre! C'est moi, Jean, qui ai vu et qui ai ou ces choses. Et aprs les avoir oues et vues, je me jetai aux pieds de l'ange qui me les montrait, pour l'adorer. Mais il me dit : Garde-toi bien de le faire, car je suis ton compagnon de service et celui de tes frres les prophtes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu.

Remarquez que cet ange mme ne permet pas Jean de l'adorer. Un ange du ciel! Si Gabriel lui-mme descendait au milieu de nous, ce serait un pch que de l'adorer, ou tout autre crature cleste. (Voyez, au chapitre 14me des Actes, l'histoire de Paul et Barnabas refusant les honneurs divins Lystre).

ADORE DIEU! Si Jsus-Christ n'est pas Dieu manifest dans la chair, nous sommes - chacun de nous - coupables d'idoltrie. Alors,  tous ceux qui taient dans la barque vinrent et l'adorrent en disant : Tu es vritablement le Fils de Dieu. (Mat 14:33). Et Jsus ne les blma point. Voyez encore Mat 8:2, et 15:25. Il y a beaucoup d'autres passages, mais ceux-ci suffiront, je l'espre, pour prouver que le Nouveau-Testament enseigne la divinit de Notre Seigneur Jsus-Christ.

CHAPITRE 8 : LA REPENTANCE ET SES FRUITS.

 (Actes 17:30)

 

La repentance est l'une des doctrines fondamentales de la Bible, mais c'est aussi l'une des plus mal comprises. Les dfinitions qu'on en donne gnralement sont bien tranges et bien errones.

Personne n'est prt recevoir et croire l'vangile, moins d'tre prt aussi se repentir de ses pchs et s'en dtourner. Avant de rencontrer Jsus, Jean-Baptiste n'avait qu'un seul discours : Repentez-vous; car le royaume des cieux est proche. (Mat 3:2.) Mais s'il avait continu rpter cette parole, sans jamais montrer au peuple l'Agneau de Dieu , son oeuvre et t trs imparfaite. Quand Jsus parut, il s'empara de la mme dclaration : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. (Mat 4:17.). Et quand Il envoya ses disciples pour prcher, ce fut avec le mme message : Ils prchrent qu'on se repentt. (Marc 6: 12) Aprs qu'Il eut t glorifi, quand le Saint-Esprit fut envoy du ciel, nous retrouvons Pierre, au jour de la Pentecte, faisant entendre le mme cri : Repentez-vous ! Et ce fut cette prdication - la repentance et la foi en l'Evangile - qui produisit de si merveilleux rsultats (Actes 1:33,47)

Avant que je dise ce qu'est la repentance, j'expliquerai brivement ce qu'elle n'est pas. La repentance n'est pas la crainte. Bien des gens confondent ces deux choses. Ils s'imaginent qu'ils doivent tre alarms, terrifis; ils attendent qu'une sorte de frayeur s'empare d'eux. Mais il y a des multitudes de gens alarms qui ne se repentent pas. Que de matelots, dans la tempte, crient misricorde Dieu, pour recommencer, une fois la peur passe, jurer et se mal conduire! Ce n'tait pas la repentance, mais la peur qui les faisait crier.

La repentance n'est pas non plus une impression. Bien des gens s'attendent prouver une motion extraordinaire; ils voudraient se donner Dieu, mais ils n'osent le faire avant de l'avoir ressentie. A Baltimore, je prchais chaque dimanche 900 criminels dans la maison de force. Il n'y avait pas un seul homme, dans cet auditoire, qui ne se sentit misrable; pendant la premire semaine de leur sjour dans la prison, ils avaient tous pass la moiti du temps pleurer. Pourtant, si on leur et donn la libert, la plupart seraient retourns leur mauvaises actions. An fond, ils se sentaient malheureux parce qu'ils avaient t pris, voil tout.

La repentance n'est pas davantage le jene et la macration. Un homme peut jener pendant des mois et des annes, et loin d'abandonner son pch, faire de ses pnitences une raison pour persvrer dans le mal.

La repentance n'est pas le remords.  Judas eut des remords, il en eut de si terribles qu'ils le poussrent au suicide : cependant il ne s'tait pas repenti. Je crois que, s'il ft revenu vers son Matre, s'il se ft jet ses pieds et lui et demand grce, il et t pardonn. Au lieu de cela, il alla vers les prtres, puis il se pendit. Toutes les pnitences du monde n'impliquent pas la vraie repentance. Souvenez-vous bien que vous ne pouvez payer les pchs de votre me avec les douleurs de votre chair. Chassez cette dangereuse et coupable illusion.

La repentance n'est pas la conviction, du pch. Cela peut paratre trange, mais ce n'est que trop vrai. J'ai vu des hommes si profondment convaincus de leur pch qu'ils n'en pouvaient dormir, ni manger, ni boire. Ils restaient des mois entiers dans cet tat, mais ne se convertissaient pas.

Prier n'est pas se repentir. Cela aussi peut paratre trange, et pourtant bien des gens, dsireux d'tre sauvs, se confient vainement dans leurs prires et dans la lecture de la Bible, s'imaginant que cela tient lieu de repentance. On peut crier Dieu et ne s'tre point converti.

Renoncer un pch particulier, ce n'est pas non plus un indice suffisant de repentance. Bien des gens commettent cette erreur. Un ivrogne cessera de boire, et s'imaginera tre sauv, mais il se trompe. Renoncer un seul pch, c'est couper une seule branche de l'arbre quand l'arbre tout entier doit tre arrach. Supposez que je sois bord d'un navire et que j'y dcouvre soudain trois ou quatre voies d'eau. Si j'en bouche une seule, cela n'empchera pas le navire de  sombrer.

Qu'est-ce donc, me demanderez-vous, que la repentance?

Je vous en donnerai la dfinition en langage militaire : c'est ce que les soldats appellent un demi-tour droite. C'est changer absolument de direction: c'est marcher dans le sens oppos celui que l'on a suivi :

Retournez-vous, retournez-vous, car pourquoi mourriez-vous? Peu importe qu'un homme soit heureux ou malheureux dans le pch, qu'il en souffre ou n'en souffre pas; s'il ne s'en dtourne, Dieu ne peut lui faire grce. La repentance, c'est un changement d'esprit ou de dtermination.

Prenons pour exemple cette parabole, raconte par Christ : Un homme avait deux fils ; il vint au premier et lui dit : Mon fils, va travailler aujourd'hui dans ma vigne. Mais il rpondit : Je n'y veux point aller (Mat 21:28,29). Aprs qu'il et dit non, il rflchit et changea d'avis. Peut-tre, se dit-il : Je n'ai pas parl respectueusement mon pre. Il m'a demand d'aller travailler et j'ai refus; j'ai eu tort. Mais supposez qu'il et ainsi parl et s'en ft tenu l; il ne se serait pas repenti. Non seulement il demeura convaincu qu'il avait eu tort, mais il s'en alla aussitt aux champs pour labourer. Voil comment Christ Lui-mme dfinit la repentance. Si quelqu'un dit : Par la grce de Dieu, j'abandonne mon pch et je ferai dsormais sa volont , celui-l se repent; c'est la vritable conversion.

Peut-on se repentir sur le champ? Certainement. Il ne faut -pas six mois pour changer d'avis. Il y a un moment, dans la vie de tout homme, o il peut s'arrter et dire : Par la grce de Dieu, je n'irai pas plus loin sur le chemin de la mort ternelle. Je me repens de mes pchs et je m'en dtourne. S'il laisse passer ce moment-l, il petit tre, trop tard. N'attendez pas de sentir vivement vos pchs; si vous tes convaincus d'tre dans la mauvaise voie, cela suffit; dtournez-vous aussitt, c'est la vraie repentance, et c'est le salut.

Tous les exemples de conversions qui se trouvent dans la Bible sont des conversions instantanes. La repentance et la foi viennent, le plus souvent, soudainement; au moment o un homme se dcide, Dieu lui donne la force; Il ne lui demande pas de faire l'impossible. A l'homme de vouloir, Dieu de pouvoir. Il ne commanderait pas tous les hommes de se repentir s'ils en taient incapables. Ceux qui ne se repentent pas et ne  croient pas l'vangile ne pourront blmer qu'eux-mmes.

La vraie repentance doit porter des fruits.

Si nous avons fait tort a quelqu'un, nous ne pouvons demander Dieu de nous pardonner avant d'avoir rpar le mal.

UN VOL DE CONFIANCE

Un soir que j'vanglisais dans une ville, je fus abord aprs la runion par un homme de belle apparence. Il tait dans une grande angoisse. Voici le fait, me dit-il, je suis un voleur. J'ai pris de l'argent mes patrons. Comment puis-je devenir chrtien, sans rendre cet argent-l? - Avez-vous la somme? lui demandai-je. - Il me rpondit qu'il ne l'avait pas tout entire : il avait drob 7500 Fr. et il ne lui en restait plus que 4750. Il me dit : Ne pensez-vous pas qu'avec cet argent, je pourrais faire des affaires, et gagner ainsi de quoi rendre la somme entire? Je lui rpondis que c'tait l une mauvaise pense; qu'il ne pouvait s'attendre prosprer avec de l'argent vol; qu'il lui fallait rendre tout ce qui lui restait, et demander pardon ses matres. - Mais ils me mettront en prison, rpondit-il; ne pouvez-vous m'aider? - Non, il faut rendre l'argent avant que vous puissiez attendre aucun secours de Dieu. - C'est bien, dur, reprit-il. - Trs dur, rpondis-je, mais c'est la consquence invitable d'une grande faute.

Le fardeau devint si lourd qu'il n'y put tenir. Il me remit l'argent - 4750 francs et quelques centimes - et me demanda de le rapporter ses patrons. Le soir suivant, les deux ngociants et moi, nous nous rencontrmes dans une chambre attenante l'glise. Je mis l'argent devant eux et je les informai qu'il venait de l'un de leurs employs. Je leur racontai l'histoire, je leur dis que ce dont cet homme avait besoin, c'tait de misricorde et non de justice. Les larmes coulrent sur les visages de ces deux hommes, et ils me dirent :

Certes, nous serions heureux de lui pardonner. Je descendis pour aller le chercher. Aprs qu'il eut confess sa faute et reu son pardon, nous nous mimes tous quatre genoux, et nous emes une runion de prire bnie. Dieu se trouvait au milieu de nous.

L'INCENDIAIRE

Aprs une de mes prdications, un homme s'approcha de moi : Voyez, me dit-il, mes cheveux sont gris et je n'ai que 32 ans. Il Y a 12 ans que je porte un terrible fardeau. - Quel est-il? lui demandai-je. - Mon pre mourut et laissa ma mre seule le avec moi, n'ayant qu'une petite imprimerie pour toute fortune. Aprs sa mort, le petit journal que nous imprimions commena baisser; et je vis ma mre descendre peu peu dans la misre. La maison et le journal taient assurs pour 5000 francs. J'avais vingt ans. Je mis le feu la maison, je touchai les 5000 francs et les donnai ma mre  Il y a douze ans que le souvenir de ce crime me hante. J 'ai essay de le noyer dans les plaisirs; j'ai blasphm, j'ai cherch devenir incrdule, j'ai voulu me prouver moi-mme que la Bible n'est pas vraie, j'ai tout fait, sans parvenir faire cesser mes tourments. Je lui dis : Il y a un moyen de sortir de l. - Lequel? me demanda-t-il. - Restituez. Asseyons-nous et, calculons l'intrt de ces 5000 francs, et vous payerez cette somme la compagnie d'assurances. Vous auriez eu du plaisir voir le visage de cet homme s'illuminer, lorsqu'il  s'aperut qu'il y avait espoir pour lui. Souvenez-vous que maintenant est le seul instant favorable pour vous repentir. Maintenant vous pouvez voir tous vos pchs effacs. Dieu veut vous pardonner; Il cherche vous ramener Lui. Mais la Bible enseigne clairement qu'il n'y a point de repentir aprs cette vie. - Certains docteurs prtendent qu'il est possible d'tre sauv au del du tombeau; Je ne vois pas cela dans l'Ecriture. J'ai sond soigneusement ma Bible et je n'ai pu y trouver un seul texte m'autorisant croire qu'il y ait au-del de la tombe d'autres occasions de salut.

Et pourquoi nous faudrait-il plus de temps que Dieu ne nous en donne? A cet instant, mme, si vous le voulez, vous pouvez vous dtourner de vos pchs. Je ne dsire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l'Eternel. Convertissez-vous donc, et vivez! (Ezchiel 18:32)

CHAPITRE 9 : L'ASSURANCE DU SALUT.

 (1Jean 5:13)

 

Il y a deux classes de personnes qui ne peuvent avoir l'assurance du salut. La premire, ce sont les chrtiens de nom, qui ne sont pas rellement convertis et ne sont pas ns de l'Esprit. La seconde, ce sont ceux qui ne veulent pas faire la volont de Dieu ; qui s'loignent du devoir et ne veulent pas prendre la place que Dieu leur indique mais veulent en choisir une autre.

Quelqu'un demandera : Tous les chrtiens ont-ils cette assurance? - Non ; je crois que beaucoup de vrais enfants de Dieu ne la possdent pas; mais tous peuvent l'avoir s'ils le veulent : c'est leur privilge. J'ajoute que personne n'est qualifi pour le service de Dieu s'il est rempli de doutes sur son propre salut. S'il n'est pas sr d'tre sauv lui-mme, comment conduira-t-il les autres dans le royaume de Dieu? Si je suis en danger de me noyer, je ne puis assister ceux qui se noient. Un aveugle ne peut enseigner un autre aveugle le moyen d'tre guri, ou bien il s'attirera cette rponse : Guris-toi toi-mme d'abord.

Il y a trois ruses de Satan contre lesquelles nous devons soigneusement nous mettre en garde. En premier lieu, il met en mouvement toutes ses forces pour nous tenir loin du Christ; en second lieu, il s'attache nous enfermer dans le Chteau du Doute , comme dit Bunyan dans le Voyage du Chrtien ; et enfin, si malgr tout, nous restons fidles au Fils de Dieu, il s'efforcera de ternir notre caractre et de dmentir notre tmoignage.

Venons maintenant la Parole de Dieu. Dans son vangile, Jean nous dit ce que Christ a fait pour nous sur la terre; dans son ptre, ce qu'il fait pour nous dans le ciel. Tous les chapitres de son vangile, except deux, contiennent le mot croire.

Au chapitre 20:31, il nous dit : Ces choses sont crites afin que vous croyiez que Jsus est le Christ, le Fils de Dieu et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom.

Dans la 1ere ptre de Jean 5:13, nous trouvons la raison pour laquelle cette ptre a t crite : Je vous ai crit ces choses vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Remarquez qu'il crit ceux qui croient : Afin que vous sachiez que vous avez la vie ternelle et que vous croyiez au nom du Fils de Dieu. Il n'y a que cinq chapitres dans cette courte ptre, et le verbe savoir s'y trouve plus de 40 fois. Savoir! savoir! SAVOIR! C'est la cl de l'ptre, le refrain qui court d'un bout l'autre : Afin que vous sachiez que vous avez la vie ternelle.

Sans doute, dira quelqu'un, je sais tout cela, mais j'ai pch depuis que je suis devenu chrtien. Y a-t-il, rpondrai-je, un seul tre sur la terre qui n'ait jamais pch depuis qu'il s'est converti? Pas un seul! Il n'y a jamais eu, il n'y aura jamais une me ici-bas qui n'ait pch et ne pche encore quelque moment de sa vie chrtienne! Mais Dieu a prpar quelque chose en vue des pchs des croyants. Ce n'est pas nous d'en faire l'expiation; Dieu l'a faite.

Mes petits enfants, dit saint Jean (1re ptre 2:1), je vous cris ces choses afin que vous ne pchiez point. Que si quelqu'un a pch, nous avons un Avocat auprs du Pre, Jsus-Christ le juste. Il crit aux justes; il se met du nombre : Si quelqu'un a pch, nous avons un avocat... Et quel avocat! Il plaide notre cause au seul endroit o il soit possible de la plaider : prs du trne de Dieu. Il dit, avant de quitter ses disciples : Je vous dis la vrit, il vous est avantageux que je m'en aille. (Jean 16: 7) C'tait pour devenir notre Grand Prtre et notre Avocat. Il a eu des causes dsespres plaider; il n'en a perdu une seule : et si vous lui confiez vos intrts ternels, Il vous fera paratre sans tache et combls de joie en sa glorieuse prsence. (Jude 24).

Pouf le chrtien, les pchs passs sont pardonns ds qu'il en a fait  confession Dieu; il n'y a plus y revenir.

Un moyen de reconnatre si nous sommes chrtiens nous est indiqu dans la 2me ptre aux Corinthiens 13: 5 : Examinez-vous , vous-mmes pour savoir si vous tes dans la fol, prouvez-vous vous-mmes; ne reconnaissez-vous pas vous-mmes que Jsus-Christ est en vous? A moins que peut-tre vous ne fussiez rprouvs. Examinez-vous. Mettez votre religion l'preuve. Pouvez-vous pardonner vos vu ennemis? Pouvez-vous subir une insulte, comme Jsus-Christ ? Pouvez-vous tre blm pour avoir fait le bien, et ne pas murmurer? Pouvez-vous tre calomni, sans cesser de montrer la douceur du Christ?

Un autre moyen, c'est d'examiner si vous avez les fruits de l'Esprit, mentionns dans Galates 5:23 : Les fruits de l'Esprit sont la charit, la joie, la paix, la patience, la douceur, la bont, la fidlit, la bnignit, la temprance. La loi n'est point contr ces choses. Si j'ai les fruits de l'Esprit, je possde l'Esprit de Dieu. On reconnat l'arbre ses fruits.

Un autre passage trs frappant, c'est Rom 8:9. Paul dit : Si quelqu'un n'a point l'Esprit du Christ, il n'est point Lui. Voil qui dcide la question. Toutes les formes et toutes les crmonies de l'Eglise ne remplacent pas l'Esprit du Christ. Comparez votre vie celle de saint Paul; si la vtre ressemble la sienne, c'est une preuve que vous tes n de nouveau, que vous tes une nouvelle crature en Jsus-Christ.

Mais, une fois ns de nouveau, il vous faudra du temps pour devenir un chrtien parfait. La justification est instantane, mais la sanctification est l'oeuvre d'une vie entire. Nous devons crotre en sagesse. Pierre dit

Croissez dans la grce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jsus-Christ 2 Pierre 3:18 et dans le 1er chapitre de sa seconde ptre, il dit : Ajoutez la vertu votre foi, et la vertu la science, et la science la temprance, et la temprance la patience, et la patience la pit, et la pit l'amour fraternel, et l'amour fraternel la charit. Car si ces choses sont en vous, et qu'elles y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni striles, dans la connaissance de notre Seigneur Jsus-Christ .

J'appelle votre attention sur un autre fait. Toutes les ptres de saint Paul sont pleines de cette doctrine : l'assurance du salut. Il dit 2Co 5:1 : Car nous savons que si notre demeure terrestre dans cette tente est dtruite, nous avons au ciel un difice qui vient de Dieu, une maison ternelle qui n'a point t construite par la main des hommes. Il avait droit cette demeure cleste, et il le savait. Il ne vivait pas dans l'incertitude. Il dit encore : Mon dsir est de partir et d'tre avec Christ. Phil 1:23; il n'et pas dit cela s'il n'et t certain du lieu o il allait.

La mme confiance se retrouve dans les paroles de saint Paul Timothe : Je sais en qui j'ai cru et je suis persuad qu'il a la puissance de garder mon dpt jusqu' ce jour. Il ne s'agit pas d'un sentiment; il sait d'une manire positive qu'il sera gard. Le mot j'espre n'est jamais employ dans l'Ecriture comme nous le faisons souvent, pour exprimer le doute. Il est employ pour ce qui concerne la seconde venue du Christ et la rsurrection des corps, deux choses absolument certaines. Nous ne pouvons pas plus dire : J'espre que je suis chrtien, que

J'espre que je suis Franais. Ce sont des choses arrtes, positives. Si nous sommes ns de Dieu, nous devons le savoir.

Certaines gens prtendent que l'on ne peut savoir, avant de comparatre devant le tribunal de Dieu, si l'on sera sauv ou non. C'est une erreur dangereuse. Si votre vie est cache avec Christ en  Dieu, vous ne pouvez plus tre appel en jugement pour vos pchs. Vous comparatrez devant le Seigneur pour recevoir une rcompense proportionne, vos travaux; c'est ce qui est clairement enseign dans la parabole des talents. (Mat 25) Nous devrons rpondre de notre administration, mais non de nos pchs. Ce sont deux choses qu'il ne faut pas confondre.  Dieu ne peut demander deux fois le paiement de la dette que Christ a solde pour nous.

Laissez-moi vous dire d'o viennent tous nos doutes. C'est que beaucoup de sincres enfants de Dieu ne sortent pas du rle de serviteurs. Nous sommes plus que cela, nous sommes des fils et des filles. Il nous appelle

ses amis . Entrez dans une maison; vous y verrez bientt la diffrence qui existe entre le serviteur et le fils. Le fils va dans toutes les parties du logis en toute libert; il est chez lui. Mais le serviteur prend une place infrieure. Ce qui nous manque., c'est la hardiesse de nous considrer comme des fils et des filles de Dieu. Il ne nous a pas seulement adopts, mais Il nous a engendrs; nous sommes ns dans sa famille. Mon enfant tait aussi bien moi le premier jour de sa vie, qu'aujourd'hui. Il tait dj mon fils, quoique ce qu'il serait plus tard ne part pas encore. Il est moi, quoiqu'il doive passer quelque temps sous la discipline des matres. Les enfants de Dieu ne sont pas parfaits, mais ils sont parfaitement ses enfants.

Ce qui cause encore nos doutes, c'est que nous regardons trop nous-mmes.

Il y a, dit quelqu'un, trois manires de regarder. Voulez-vous tre malheureux? regardez au-dedans de vous. - Voulez-vous tre dissip? regardez autour de vous. - Voulez-vous avoir la paix? regardez en haut. Pierre  dtourna ses regards de Christ et commena d'enfoncer. Le Matre lui dit : 0 homme de peu de foi, pourquoi as-tu dout? Mat 14:31. Il avait, pour s'y appuyer, la parole du Dieu ternel, plus solide que le roc, mais ds qu'il ne s'y confia plus, il sombra. Regardons constamment Celui qui est l'auteur et le consommateur de notre foi!

Le prsident Lincoln publia une proclamation qui mettait en libert trois millions d'esclaves. Au jour fix, leurs chanes devaient tomber. La proclamation fut affiche partout, cloue aux arbres et aux murailles par les soldats du Nord. Beaucoup d'esclaves ne savaient pas lire; mais beaucoup lurent l'affiche et crurent leur mancipation. Au jour marqu on entendit en bien des lieux ce grand cri : Nous sommes libres! D'autres ne voulurent pas le croire et restrent avec leurs matres ; cela n'empchait pas que la libert ne ft aussi pour eux. De mme Christ, le capitaine de notre salut, a proclam l'affranchissement de tous ceux qui croient en Lui. Croyons-le sur parole, quels que soient nos sentiments, nos impressions relativement nous-mmes. Ce n'est pas de nous, mais d'un plus grand que nous, que nous est venue la libert.

L'vque Ryle s'exprime ainsi : La foi est la racine dort l'assurance est la fleur. Sans doute on ne peut avoir la fleur sans la racine, mais il n'en demeure pas moins que l'on peut avoir la racine sans la fleur. La foi, c'est la VIE. Quel immense bienfait! Qui pourrait sonder l'abme qui spare la vie de la mort? Cependant la vie peut tre faible, maladive, pnible,  anxieuse, fatigante, sans joie, sans sourire, et cela jusqu' la fin. L'assurance, c'est plus que la vie. C'est la sant, la force, la puissance, la vigueur, l'activit, l'nergie, la virilit, la beaut.

CHAPITRE 10 : POUR LES CHRETIENS ATTIEDIS.

 (Ose 14:4)

 

Rien n'est meilleur pour ces chrtiens-l que d'tre ramens la Parole de Dieu. Il ne faut pas oublier que dans ce cas l'Ancien Testament est aussi important que le Nouveau. Le livre de Jrmie est particulirement loquent et touchera le cur de bien des chrtiens qui ont oubli ce que le Seigneur a fait pour eux.

Prenez Jrmie 6:10 : A qui parlerai-je et qui sommerai-je, afin qu'ils m'coutent? Voici, leur oreille est incirconcise et ils ne peuvent pas entendre, voici, ils mprisent la parole de l'ternel, ils n'y prennent point de plaisir. Voil comment la Bible dcrit l'tat des chrtiens dchus. Ils n'aiment pas la Parole de Dieu, ils n'y prennent aucun plaisir et ne s'en nourrissent pas. Ils ont abandonn les voies dans lesquelles ils avaient couru avec tant d'ardeur. Comme Adam et Eve, ils ont cout la voix du Tentateur, au lieu d'entendre celle de Dieu, qui devait les maintenir dans la route royale.

Une chose trs importante, sur laquelle vous devez attirer l'attention de ces chrtiens, est celle-ci : ce n'est pas le Seigneur qui les a abandonns, mais c'est eux qui lui ont t infidles, et, qui plus est, sans cause. Dieu lui-mme leur adresse ces paroles svres :

Quelle iniquit vos frres ont-ils trouve en moi qu'ils m'aient abandonn? Dieu n'est-il pas le mme que quand vous vous tes donns Lui? Dieu a-t-il chang? Nous sommes prompts penser que Dieu change quand, hlas! c'est nous qui perdons notre premier amour. Vous tes alls, dit l'Eternel, des citernes qui ne contenaient point d'eau. Le monde ne peut satisfaire le nouvel tre cr au dedans de vous par le sang de Jsus-Christ.

Combien y en a-t-il qui autrefois  jouissaient d la communion de leur Dieu et qui aujourd'hui pensent plus leurs vtements qu' leurs mes prcieuses! Quand on aime, on ne peut supporter d'tre oubli. Vous, mres, votre coeur ne se brise-t-il pas quand vos enfants s'en vont loin de vous et ne vous envoient ni un mot d'amour ni le plus petit

tmoignage d'affection? E pourtant, chrtien infidle, Dieu plaide avec toi comme des parents le feraient avec un enfant bien-aim. Il te supplie de revenir et Il te dit : Que t'ai-je fait que tu m'aies oubli?

Les paroles les plus touchantes de la Bible sont les appels que Dieu adresse ceux qui l'ont abandonn sans cause.

Je n'exagre pas en disant que j'ai vu des centaines de chrtiens infidles revenir Dieu. Pas un d'eux n'a ni que ce ft un chose amre et mauvaise que de se dtourner de son Dieu, comme l'exprime si bien le verset cit plus haut.

Voyez l'exemple de Lot. N'a-t-il pas t amer pour lui, ce sjour au milieu des mchants qui habitaient Sodome? Pendant les dix ans qu'il y demeura, il ne fit pas un seul proslyte. Il prosprait aux yeux du monde, on vous aurait mme dit, dans Sodome, qu'il tait un des hommes les plus riches de la ville. Mais, hlas! il avait ruin sa famille. Quel triste spectacle que celui de ce vieillard infidle, se sauvant de Sodome minuit aprs avoir averti ses enfants qui refusent de l'couter!

J'ai connu, il y a plusieurs annes, un vieillard qui habitait une de nos cits amricaines. Il avait err pendant longtemps dans les plaines striles du pch. Un soir, il dsira se repentir et revenir son Sauveur, qu'il avait abandonn.

Nous primes ensemble, nous primes encore, nous primes longtemps, jusqu' ce qu'enfin la paix descendit dans son me, et il s'en alla plein de joie. Le soir suivant, il s'assit sur le banc en face de moi pendant que je prchais; il avait l'air si triste, si dcourag, qu'il faisait mal voir. Il me suivit dans la sacristie.

Qu'avez-vous, lui demandai-je, avez-vous de nouveaux doutes, n'avez-vous plus les yeux fixs sur votre Sauveur ? - Non, me dit-il, ce n'est pas cela, mais j'ai des raisons d'tre triste. Hier je ne suis pas all mon bureau, j'ai voulu rendre visite mes enfants qui sont tous maris. Tous se sont moqus de moi. C'est aujourd'hui le jour le plus triste de ma vie. Je rcolte ce que j'ai sem; j'ai men mes enfants dans le monde, et maintenant je ne puis plus les en arracher. Le Seigneur rendit sa joie au pcheur repentant, mais les consquences amres de la transgression ne pouvaient tre tes. Consultez ceux, qui ont de l'exprience et vous verrez que les mmes pchs ont les mmes rsultats en France qu'en Amrique. C'est que la chute spirituelle des parents est toujours la ruine morale des enfants.

Soyons fidles envers ceux qui se sont dtourns de Dieu. Prenons la Bible en main et essayons de les convaincre.

Dans Jrmie 8:5, nous trouvons ces paroles : - Pourquoi donc ce peuple s'est-il gar d'un garement continuel? Ils se sont adonns la tromperie, ils ont refus de se convertir. Voil les griefs que le Seigneur a contre eux. Ils refusent de se convertir. Je me suis rendu attentif et j'ai cout; ils ne parlent pas avec droiture, il n'y a personne qui se repente de sa perversit disant : Qu'ai-je fait? Ils sont tous retourns leur course, comme le cheval qui se jette bride abattue dans le combat. La cigogne mme a connu dans les cieux ses saisons; la tourterelle, l'hirondelle et la grue observent le temps qu'elles doivent venir; mais le peuple n'a point connu le jugement de l'ternel.

Je me suis rendu attentif, mais ils ne parlent pas avec droiture... Point de culte de famille ? Point de lecture de la Bible! Point de prire du cabinet! Dieu incline son oreille pour couter, mais il n'entend rien. Ah! si ces lignes tombent sous les yeux de quelque chrtien dchu, mais dsireux d'tre pardonn et rhabilit, il ne peut y avoir des paroles plus tendres que celles-ci qui se trouvent dans Jrmie 3:12 : Va donc et crie ces paroles-ci vers l'Aquilon et dis : Retourne-toi, Isral la rebelle, dit l'Eternel, je ne ferai point tomber ma colre sur vous, car je suis misricordieux, dit l'Eternel, je ne vous la garderai pas toujours. Toutefois reconnais ton iniquit, car tu as pch contre l'ternel ton Dieu, tu t'es prostitue aux trangers sous tout arbre feuillu et tu n'as point cout ma voix, dit l'ternel. Enfants rebelles, convertissez-vous dit l'ternel, car j'ai sur vous le droit d'un mari et je vous prendrai l'un d'une ville et deux d'une famille et je vous ferai entrer en Sion .

Remarquez bien cette expression : Reconnais ton iniquit. Combien de fois n'ai-je pas montr ce passage un chrtien tomb!

Un homme me dit un soir :

Qui a prononc cette parole; est-elle bien dans la Bible? Alors je lui montrai le passage. Le pcheur tomba genoux et s'cria Mon Dieu, j'ai pch. Ce fut bien simple et pourtant Dieu lui rendit la paix. Allez et faites de mme.

Dans un autre endroit nous trouvons ces mots : Que te ferai-je, Ephram? que te ferai-je, Judas? puisque votre pit est comme une nue du matin et comme une rose du matin qui se dissipe. (Ose 6:4)

Plus loin, le mme prophte continue : O Isral, reviens l'ternel ton Dieu; car tu es tomb par une iniquit. Apportez avec vous vos paroles et revenez l'ternel. Dites-lui : pardonne toutes les iniquits, et reois-nous favorablement, et nous t'offrirons les sacrifices de nos lvres. Observez ce mot revenez qui rsonne dans chaque page.

Dans l'Apocalypse 2:4, nous lisons : Mais j'ai quelque chose contre toi, c'est que tu as abandonn ton premier amour. C'est pourquoi souviens-toi d'o tu es dchu et te repens et fais tes premires oeuvres; autrement je viendrai bientt toi et j'terai ton chandelier de sa place si tu ne te repens!

Je dsire attirer votre attention sur la manire dont Pierre est tomb, car beaucoup tombent de la mme faon que lui. Aussi l'exemple de Pierre est-il terrible, celui de Judas plus terrible encore : Que celui qui croit tre debout prenne garde qu'il ne tombe.

La plupart de ceux qui sont tombs ont donn dans des faiblesses o il paraissait impossible qu'ils tombassent. Si un homme se croit invulnrable sur un certain point de son caractre, c'est sur ce point l qu'il doit veiller, car c'est celui-l que l'ennemi choisira de prfrence.

Le premier pas de Pierre dans sa chute fut sa confiance en lui-mme. Le Seigneur l'avertit en lui disant : Simon, Simon, Satan a demand te cribler comme on crible le bl, mais j'ai pri pour toi, que ta foi ne dfaille pas. (Luc 22:31,32) Pierre lui rpondit aussitt :

Je suis prt aller avec toi en prison; la mort. Quand mme tous les autres se scandaliseraient en toi, je ne serais jamais scandalis. (Mat 26:33) Jacques, Jean peuvent te laisser, mais tu peux compter sur moi. Le Seigneur l'avertit de nouveau : Pierre, je te dis que le coq ne chantera point aujourd'hui que tu n'aies ni trois fois de me connatre. (Luc 22:34)

Malgr tout, Pierre continue dire qu'il est prt le suivre jusqu' la mort. Cette assurance est souvent le prcurseur de la chute. Marchons humblement et doucement. Nous avons un grand Tentateur; et dans une heure prochaine nous pouvons tre surpris et donner du scandale l'glise et au monde.

Le second degr dans la chute de Pierre est le sommeil.

Si Satan peut assoupir l'Eglise, il se sert des chrtiens mme pour faire son oeuvre. Au lieu de veiller une heure Gethsman, Pierre s'endort et il oblige le Matre faire cette question : Ne pouvez-vous veiller une heure avec moi? (Mat 26:40).

Le troisime pas qu'il fait vers la chute, c'est de se confier aux forces charnelles pour le combat qui va se livrer. Le Seigneur le reprend encore : Ceux qui tireront l'pe priront par l'pe. (Mat 26:52). Jsus dans cette occasion doit refaire ce que Pierre a fait : gurir l'homme dont l'oreille a t ampute.

Ensuite, Pierre suit de loin . Pas pas le disciple courageux s'loigne et finit par abandonner son Matre. Quelle chute se prpare quand un enfant de Dieu s'loigne des bonnes choses, quand il s'associe aux plaisirs mondains, quand ses amis sont choisis dans le monde! Il ne tarde pas, en bien des cas, dshonorer un nom respect, et Jsus est de nouveau trahi par l'un des siens. Et l'exemple de ce chrtien dchu, quelle pierre achoppement pour les faibles!

Pierre se familiarise avec les ennemis de Christ. Une servante lui dit : Toi aussi, tu es avec Jsus de Nazareth. Mais l'autre, devant tous, rpond : Je ne sais ce que tu dis l Et quand, arriv dans le vestibule, une autre servante le voit et dit : Celui-ci est aussi avec Jsus de Nazareth , il le nie avec serment : Je ne connais pas cet homme. Une heure s'coule et le disciple infidle ne se rend pas compte de sa chute; un autre lui affirme qu' son accent il le reconnat pour un Galilen; Pierre se met en colre, il commence jurer; il renie son Matre pour la troisime fois, et alors le coq chante. (Mat 26:69,74).

Il commence par la prsomption, et, pas pas, il est conduit jusqu'au triple reniement.

A ce moment, le Seigneur aurait pu l'accabler par des questions, par des reproches, mais non, rien de tout cela : Jsus regarde Pierre. Oh! ce regard, de quelle tendresse, de quel amour n'tait-il pas rempli! Le coeur de l'infidle disciple se brise, il sort et pleure amrement.

Aprs la rsurrection, voyez comme Jsus agit avec tendresse envers ce disciple rebelle. L'ange qui se tenait dans le spulcre dit: Allez, dites aux disciples et Pierre. (Mat 16:7)

Le Seigneur n'oublie pas Pierre, quoique celui-ci l'ait reni trois fois, et il envoie un message spcial au disciple repentant. Que notre Sauveur est tendre et qu'il est aimant!

Chers amis, venez lui. Que le regard aimant du Matre gagne votre coeur, et qu'il puisse vous rendre la joie de son salut.

Avant de terminer, laissez-moi esprer que ces pages ramneront Dieu quelques chrtiens gars. Nous n'aurions jamais eu le 32me psaume, si David n'avait pas t pardonn : Heureux celui dont la transgression est pardonne et dont le pch est couvert!

Le psaume 51 n'a-t-il pas t crit par un enfant de Dieu en tat de chute, qui Dieu avait rendu la paix du coeur?

Je prie Dieu qu'Il daigne ramener ses enfants gars et les rendre mille fois plus utiles qu'ils ne l'ont jamais t. Il entendra cette prire.

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