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LES DONS SPIRITUELS (Donald GEE)


PAR DONALD GEE - 1932

Introduction et traduction par Louis DALLIRE

INTRODUCTION

M. Donald Gee, qui a bien voulu nous autoriser prsenter au public de langue franaise, son livre sur les Dons spirituels, appartient cette fraction de l'Eglise chrtienne que l'on a pris coutume d'appeler le mouvement de Pentecte. M. Donald Gee a t pasteur dimbourg, dans une glise foursquare (1), et, depuis quelques annes, il parcourt le monde entier, prchant et enseignant, principalement sur la question des dons spirituels.

Nous esprons que cette traduction donnera une ide plus prcise de ce qu'est en ralit le mouvement de Pentecte, ou de l'Evangile foursquare, encore assez mal connu dans notre pays.

L'enseignement de M. Gee est essentiellement fond sur la Bible. Il a, croyons-nous, le grand mrite de nous rendre le sens exact des textes qui concernent les dons spirituels. De la sorte, l'Eglise primitive revit dans notre pense d'une manire particulirement prcise et intense.

Est-il possible, de nos jours, d'avoir une Eglise fonde d'aplomb sur la Parole de Dieu, et jouissant de dons authentiques du Saint-Esprit ? C'est la question que l'existence du mouvement de Pentecte pose la conscience, de la chrtient. Nous esprons que le livre de M. Donald Gee aidera le lecteur s'orienter vers une rponse personnelle cette question, sous le regard de Dieu.

(1) Le mot anglais foursquare : carr, est le mot caractristique du Rveil de Pentecte. Il dsigne d'abord le caractre absolu du message vanglique, qui est d'aplomb sur la Parole de Dieu. Les quatre doctrines fondamentales du foursquare sont : Jsus sauve, Jsus gurit, Jsus baptise du Saint-Esprit, Jsus revient.


Prface de la 1re dition anglaise

L'auteur a rdig les tudes bibliques qui composent ce volume, au cours d'une grande tourne de confrences, qui l'a amen en diverses parties du monde. Ces tudes n'ont pas cependant t conues la hte ; elles reprsentent le fruit de plusieurs annes de mditation sur la question des dons spirituels, selon l'Ecriture Sainte ; et le sujet devient de plus en plus familier l'auteur au fur et mesure qu'il le traite de nouveau en public. Il doit beaucoup galement aux autres orateurs ou crivains qui lui ont apport plus d'un trait de lumire en cette matire. Il ne prtend nullement l'originalit.

Les tudes sur les Dons spirituels sont accueillies partout avec beaucoup d'intrt et de faveur. Certainement les croyants ont soif, en tous lieux, d'un enseignement clair et nettement biblique sur ce sujet, car ils comprennent de plus en plus qu'ils peuvent tre ainsi conduits des voies de communion avec Dieu qui vritablement versent l'abondance. (Psaume 65:12).

Ceux qui ont entendu l'auteur traiter ces sujets en public, lui ont souvent demand de prsenter ses tudes en volume ; aussi espre-t-il que le prsent petit livre sera favorablement accueilli.

Il espre galement rendre service, par le moyen de cette publication, toute l'Eglise de Dieu, en apportant une contribution, bien modeste , ses enseignements sur un sujet qui a t peu trait, et autour duquel flottent un certain nombre d'ides qui, sans tre positivement errones, sont souvent assez mal dfinies.

L'auteur s'est efforc d'viter, autant que possible, tout parti pris confessionnel. Il est difficile d'y parvenir quand on est attach de coeur un grand mouvement, que l'on veut servir malgr tous les malentendus, les prjugs, et malgr ses propres insuffisances. Toutefois nous esprons que le lecteur mme le, plus exigeant trouvera ici peu de controverse et beaucoup d'dification.

Ces tudes ont pour fondement la Bible, Parole inspire de Dieu ; nous croyons que les faits qu'elle rapporte au sujet des dons spirituels sont authentiques, et que son enseignement en la matire doit tre accept comme tant d'autorit divine.

Edimbourg, Dcembre 1928.

DONALD GEE.


Prface de la 3 dition anglaise

Le fait qu'une troisime dition du prsent opuscule a t ncessaire dans l'espace de dix-huit mois, confirme ce que nous crivions : l'heure actuelle il y a un grand dsir de connatre l'enseignement de la Bible, sur les Dons spirituels. Nous avons t mu et rconfort par l'appui qui nous a t donn par des chrtiens minents, qui n'appartiennent pas ce qu'on est convenu d'appeler le Mouvement de Pentecte. Ce que nous demandons Dieu, pardessus tout, c'est que les Dons spirituels fassent partie de l'exprience actuelle de tous ses enfants. Nous attachons cela beaucoup plus d'importance qu' une simple adhsion doctrinale. L'Evangile, dans toutes ses parties, ne consiste pas en paroles, mais en puissance.

Avril 1930.

DONALD GEE.


CHAPITRE I

Peut-on recevoir les dons spirituels de nos jours ?

Pourquoi pas ? A ceux qui disent non d'apporter leurs preuves. Rien dans l'Ecriture, la raison ou l'exprience, ne nous permet de croire que les dons du Saint-Esprit, sans aucune exception, ne sont plus d'aujourd'hui.

Voyons quels sont les arguments les plus frquemment avancs pour prouver qu'on ne doit plus compter au XX sicle sur les dons surnaturels qui, au I" sicle, taient si rpandus dans l'Eglise.

1 Dieu a cess d'accorder ces manifestations de son Esprit depuis la fin de l'ge apostolique.

Sur quelle autorit fonder une telle affirmation ? Non pas certes sur celle du Nouveau Testament. Il ne contient pas une seule ligne qui indique que Dieu ait eu l'intention de retirer ses dons. Bien au contraire, nous lisons : Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel (Rom. 11:29) Jsus-Christ est le mme hier, aujourd'hui et ternellement (Hbreux, 13:8) . Le Christ ressuscit, qui 'travaillait avec ses premiers disciples et confirmait la Parole par les miracles qui l'accompagnaient (Marc 16:20), est aussi avec eux jusqu' la fin du monde (Matth. 28:20). Si nous cherchons rabaisser l'exprience spirituelle, telle qu'elle nous est prsente dans la Bible, au niveau de notre pauvre exprience et de nos propres opinions, o alors nous arrterons-nous ?

On cite souvent, un verset qui prouverait, dit-on, que certains dons spirituels ne sont plus de notre temps : les langues cesseront (I Cor. 13:8). Chose curieuse, on affirme que les langues cesseront, et l'on semble ignorer qu'il en est tout fait de mme de la prophtie et de la connaissance. Nos contradicteurs possdent, en gnral, cette dernire avec abondance, et se rcrieraient vivement si on leur disait que la connaissance a disparu, elle aussi, en ce qui les concerne.

Mais ce passage se rapporte videmment au moment o ce qui est parfait sera venu (v. 10), non pas l'poque actuelle o nous voyons confusment comme dans un miroir ; les dons cesseront quand nous verrons face face (v. 12). En fait, tout le .passage prouve avec une trs grande force que nous devons compter sur les dons spirituels jusqu' la fin du monde actuel, puisque le but divin en vue duquel ils ont t donns ne sera atteint que lorsque ce qui est parfait sera venu. On admettra facilement que nous n'y sommes pas encore.

2 L'histoire prouve que les dons disparurent la fin de l'ge apostolique.

Ceci est vrai en partie, mais faux dans l'ensemble. En somme, l'histoire prouverait plutt le contraire. Ce qui est vrai, c'est que les dons furent moins en vidence aprs l'ge apostolique et mme dj vers la fin de cette poque. Non pas que le Seigneur et retir ses dons, mais, comme le dit John Wesley, parce que. l'amour de beaucoup, de presque tous ceux qui portent le nom de chrtiens, s'tait refroidi... Telle est la vritable raison pour laquelle les dons extraordinaires du Saint-Esprit disparurent de l'Eglise chrtienne. Aux poques de Rveil, travers toute l'histoire de l'Eglise, ils rapparurent sous une forme ou sous une autre. Prenons garde : il ne faut pas accuser Dieu de retirer ses dons, si en ralit c'est l'Eglise qui les a perdus par sa tideur.

Cependant il n'est pas exact de dire que les dons aient jamais cess. Irne, Tertullien, Jean Chrysostome, Augustin, font tous allusion ces dons comme existant leur poque. Pendant le Moyen-ge, ils apparurent parmi les Vaudois et les Albigeois perscuts ; plus tard, parmi les Jansnistes, les premiers Quakers, les Prophtes Cvenols, les Mthodistes leurs dbuts, et jusque dans l'glise des Irvingiens au XIX sicle. Il y a beaucoup de chrtiens, encore aujourd'hui en vie, qui ont eu le don des langues ou d'autres manifestations du Saint-Esprit, longtemps avant la grande effusion actuelle qui a commenc vers 1900.

3 Le canon du Nouveau Testament tant dfinitivement constitu, le ministre des dons spirituels n'est plus ncessaire puisque nous avons la Parole crite.

Cet argument ne tient aucun compte de la vraie nature des dons de l'Esprit. On se figure que l'Eglise primitive attachait la mme autorit l'exercice de ces dons qu'aux Ecritures. Le Nouveau Testament prouve le contraire. L'Eglise primitive fait constamment appel l'autorit des Saintes Ecritures de l'Ancien Testament (et jamais l'autorit de ses propres prophtes) pour fonder les doctrines et trancher les discussions. (Actes 2:16-15:15-28:22, etc.). Les prophties de l'Ecriture (II Pierre 1:20) avaient une toute autre autorit que les dons spirituels : il en est toujours ainsi aujourd'hui.

Les dons spirituels n'ont pas eu pour but la composition du Nouveau Testament ; ils ne remplaaient pas la Parole crite avant que le Nouveau Testament ft compos. Leur rle tait tout diffrent, et si on les exerce normalement dans leur propre sphre, ils sont aussi prcieux et ncessaires aujourd'hui qu'alors.

4 Mais les dons ne sont plus ncessaires aujourd'hui car le monde est convaincu de la vrit du Christianisme.

Peut-on avancer srieusement un pareil argument ? Mme en pays chrtien il y a des multitudes d'incrdules. L'Eglise ne doit-elle plus compter que sur d'loquents appels intellectuels pour assurer la victoire de l'Evangile

   On le dirait, si on en juge par la prparation donne aux pasteurs dans les coles thologiques. De telles armes sont lgitimes et prcieuses, nous l'admettons, mais il y a des foules qui ne seront jamais touches par l'Evangile, si ce n'est par une manifestation surnaturelle de puissance, foules altres en face d'une Eglise sans puissance.

Que la gurison divine et la manifestation des autres dons aient une grande puissance pour veiller les indiffrents, convaincre de pch, attirer l'Evangile et aboutir de vraies conversions, le fait est abondamment prouv. Partout o le ministre des dons spirituels est exerc, les foules accourent en masse. L'exercice des dons spirituels produit aussi dans les services religieux un tel sentiment de la ralit de la prsence du Dieu vivant, que les chrtiens qui gotent ces choses sont remplis d'un enthousiasme entirement nouveau. Ces rsultats ne sont-ils pas ncessaires et prcieux ?

Les missionnaires dans les pays paens sont dans une situation tout fait analogue celle des premiers aptres. Tout le monde admettra srement que, pour eux, les dons de l'Esprit constituent une aide apprciable. Mais si l'on admet leur ralit et leur valeur pour les champs de mission, alors on ne peut plus soutenir qu'ils ne sont pas pour notre temps.

5 Mais si ces dons sont rellement pour notre temps, pourquoi les dirigeants des glises ne les exercent-ils pas ?

Pour diffrentes raisons : quelques-uns se sont dtourns de la simplicit de l'Evangile, de la vrit qui est en Jsus, et des doctrines essentielles de la foi : on ne peut gure s'attendre ce que le Saint-Esprit confre ses dons de tels ministres.

Beaucoup sont fidles la foi qui a t transmise aux saints une fois pour toutes mais il y a le plus souvent, par une trange inconsquence, une complte incrdulit en ce qui concerne les dons spirituels. On ne les dsire pas, on ne les attend pas, on ne croit pas qu'il soit possible de les recevoir. Il y a un principe infaillible ici : Qu'il vous soit fait selon votre foi . Dieu n'impose pas ses grces ceux qui ne les attendent pas avec foi. Dans certains cas, il est triste de le dire, le prix payer a t jug trop lev. Une opposition acerbe contre les dons spirituels est souvent le fait d'une conscience trouble, qui essaie de se justifier de n'avoir pas rpondu un appel trs clair de Dieu, qui voulait l'engager dans cette voie.

Parmi les plus consacrs et les plus spirituels des enfants de Dieu, il y a souvent une crainte trange et bien exagre de la puissance des dmons et de leur habilet sduire. Le Seigneur laisserait-il un homme sincre qui recherche une vie plus troitement unie la sienne, devenir le jouet du Prince des tnbres ? Que l'on mdite plutt Luc 11:11-13. Par crainte de faire fausse route, on prfre n'avoir aucune exprience du surnaturel. On oublie que le Nouveau Testament contient des rgles trs simples pour prouver les esprits, et qu'un esprit de crainte y est tout spcialement condamn. Ce fut un coup de matre de Satan de priver beaucoup d'excellents chrtiens des richesses de leur hritage, par la crainte des illusions. Il est trs regrettable que plusieurs des docteurs chrtiens les plus remarquables se soient prts de nos jours cette besogne. Depuis des annes la preuve a pu tre faite qu'il n'y a rien de dmoniaque dans les expriences qui ont t accordes tant d'enfants de Dieu : cependant la crainte et le prjug font encore leur oeuvre mortelle.

Rien 'n'interdit l'Eglise de jouir pleinement aujourd'hui de la possession et de l'exercice de tous les dons de l'Esprit. Nous bnissons Dieu du fond du coeur pour ceux qui ont dj t remis leur place normale au milieu de nous. Il y a encore des territoires explorer. Nous devons aller de l'avant avec le courage de la foi. Puisque nous nous avanons sur des terres dont Dieu Lui-mme a trac les frontires, nous pouvons avoir une pleine assurance qu'il nous permettra, dans sa grce infinie, de jouir pleinement de notre hritage.


CHAPITRE II

Le but des dons spirituels.

Dans le conseil divin, les dons spirituels sont destins servir de fondement aux ministres chrtiens. Le Nouveau Testament met cette vrit clairement en lumire (I Cor. 12, Romains 12:3-8, I Pierre 4:10-11).

Les divers ministres numrs dans I Corinthiens 12:28 et Ephsiens 4:11, sont fonds sur le ou les dons accords au croyant. Dans le chapitre 12 de I Corinthiens, Paul passe tout naturellement de la description des dons (premiers versets du chapitre) celle des ministres qui dcoulent de ces dons (fin du mme chapitre). Il n'y a peut-tre pas un paralllisme absolu entre la liste des dons et celle des ministres, mais cela n'enlve rien au principe. L'Eglise primitive, ayant reconnu que le Saint-Esprit avait dparti ses dons avec une souverainet absolue ( comme il le veut , I Cor. 12:11), reconnut aussi que, de cette manire, Dieu avait donn l'Eglise les divers ministres ncessaires son tmoignage envers ceux du dehors, et l'dification de ses membres au-dedans. Sans aucun doute, c'est cause des dons reus du Seigneur par le croyant, que celui-ci tait reconnu comme exerant un des ministres chrtiens, et qu'il tait par suite trait dans le corps de Christ, comme tant lui-mme un don du Chef ressuscit. Toute la Trinit sainte est en oeuvre dans l'octroi des dons spirituels, comme le montre l'tude des versets I Corinthiens 12:5-6.

Un ministre spirituel.

Nous avons pos le principe selon lequel tout ministre chrtien a pour origine un don de Dieu. Arrtons-nous un instant pour considrer quel point nous nous sommes carts de ce principe aujourd'hui. On accepte dans le corps pastoral des hommes qui ne sont mme pas rellement convertis, plus forte raison des, hommes qui n'ont pas reu le baptme du Saint-Esprit, condition essentielle d'un ministre efficace. De plus, la formation des pasteurs est en gnral une simple rudition, accumulant des connaissances purement naturelles, ou le perfectionnement de talents naturels, sans qu'on prte pratiquement aucune attention aux dons spirituels.

La pratique constante des dons spirituels ne fournit pas seulement l'Eglise les ministres dont elle a besoin. Etant surnaturels et divins dans leur origine, il en rsulte qu'ils sont une continuelle manifestation de l'Esprit, un tmoignage rel et fort rendu la prsence et la puissance du Saint-Esprit.

Le ministre fond sur les talents naturels donne rarement cette impression. Le plus souvent, il attire l'attention sur les qualits brillantes du pasteur et glorifie en lui l'homme. Le vrai ministre fond sur les dons spirituels laisse l'homme l'arrire-plan et glorifie Dieu. Tel tait le vrai ministre apostolique. (voyez le ch. 2 de I Corinthiens).

Un ministre ouvert tous.

Le plan trac par le Seigneur en vue des ministres dans son Eglise, est dvoil d'une manire splendide dans I Cor. 12:12-27 ; et il y a une part pour chaque croyant, Tous peuvent avoir part au ministre spirituel. Si l'on tudie le Nouveau Testament de bonne foi, on est contraint d'admettre que le ministre d'un seul homme, qui prvaut d'une manire si gnrale dans les glises de nos jours, n'est pas conforme l'ordre divin rvl dans les Ecritures.

Prcisons bien la porte de cette affirmation, de peur qu'on ne nous accuse de favoriser la tendance ultra-dmocratique et anarchique, prconise par ceux qui ne veulent reconnatre ni charge ni gouvernement, et qui voudraient donner tous la mme autorit et la mme position dans l'Eglise. Souvent on se porte par raction cette extrmit, comme le pendule qui oscille d'un extrme l'autre. Le modle idal donn dans l'Ecriture prsente une union parfaite de la libert qui est reconnue tous de participer au ministre spirituel, avec l'autorit reconnue quelques-uns, qui reoivent de Dieu des charges de gouvernement, et qui ont des dons surnaturels pour exercer des ministres spciaux, comme aptres, prophtes, vanglistes, pasteurs et docteurs.

Mais comme est beau que le plus humble croyant, ayant reu un don spirituel, puisse apporter une force au corps de Christ tout entier, et que, d'autre part, le corps entier soit frustr si ce ministre en apparence insignifiant est empch ! Ainsi Paul dcrivant une runion de l'glise de Corinthe, crit : Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres, parmi vous, ont-ils un cantique, une instruction, une rvlation, une langue, une interprtation, que tout se fasse pour l'dification. (I Cor. 14:26). Dans le mme chapitre il se reprsente l'assemble entire parlant en langues ou prophtisant (v. 5), et il attend de ce dernier don des rsultats fort prcieux (v. 24 et 31).

Les dons spirituels correctement pratiqus, ont pour fin, dans la pense divine, des bndictions toutes particulires pour les incroyants et pour l'Eglise de Dieu. L'exercice de ces dons pratiqu avec ordre, est indispensable pour l'dification de l'Eglise : c'est ce que nous tudierons dans un prochain chapitre.

Dans la vie religieuse personnelle.

Il ne faut pas ngliger cet aspect quand on tudie le but des dons spirituels. Chose trange, l'enseignement et le tmoignage de Paul dans I Cor. 14, montrent clairement que le don auquel quelques-uns ont attribu un peu htivement un usage public, le don des langues, a en ralit un usage priv des plus importants.

Paul remercie Dieu de ce qu'il parle en langue plus qu'eux tous (v. 18) ; cependant, de toute vidence, il emploie ce don trs rarement dans les runions (v. 119). La seule explication possible de cette contradiction apparente est que Paul pratiquait ce don en priv. La cl est dans les versets 2 et 28, o il expose avec nettet que celui qui parle en langues parle Dieu et non aux hommes. De plus, Paul ajoute qu' l'occasion, il priera par l'Esprit seulement, c'est--dire en langues. Il n'avait pas peur d'exercer ce don ; et qui peut dire quel point les bndictions reues par autrui dpendaient de ses intercessions par l'Esprit, ou quel point son puissant ministre se fortifiait par la plnitude divine jaillissant dans son me par le moyen de cette forme si prcieuse de communion avec Dieu ?

Prier dans une langue inconnue est une pratique conforme aux Ecritures. Il n'y a rien de malsain ou de mystrieux dans ce moyen de communion entre Dieu et l'homme. Dieu est Esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en Esprit et en vrit. (Jean 4:24) ; il est dit clairement que le don des langues fournit l'esprit humain un moyen de s'exprimer (I Cor. 14:14) ; il fournit par consquent un moyen lgitime de communion entre le rachet et son Rdempteur. Pourquoi l'intelligence serait-elle toujours active dans la prire, spcialement dans l'adoration secrte ? Les soupirs de l'Esprit peuvent fort bien s'exprimer en dehors d'elle.

Ils manifestent la puissance de Dieu.

Les consquences de l'exprience et du ministre surnaturels dans l'Eglise primitive furent trs importantes ; elles constituent un des traits distinctifs de cette Eglise. Heureusement, nous l'avons vu, il y a tout lieu de croire que les mmes choses peuvent se rpter aujourd'hui.

Pourvue des dons de sagesse et de connaissance, l'Eglise tait en mesure d'exercer un ministre qui rpandait la lumire divine, tout en remplissant d'tonnement ceux qui avaient t accoutums aux subtilits d'une orgueilleuse philosophie, o il n'y avait point de place pour des folies . 'Cependant, Dieu choisissait maintenant de faibles instruments (I Cor. 1:27) pour confondre la sagesse du monde, et ils mirent le monde sens dessus dessous en une gnration.

Pourvue des dons de gurison et de miracle, l'Eglise avait une grande puissance dans le combat contre le paganisme : Paul frappant Elymas de ccit (Actes 13), gurissant les malades Ephse (Actes 19), et gurissant le pre de Publius (Actes 28), voil, entre autres, quelques illustrations de cette puissance.

Pourvue des dons de foi et de discernement des esprits, l'Eglise se fortifiait contre la plus dure des perscutions, supportait les rigueurs de la guerre, car elle avait des prises surnaturelles sur l'invisible et l'ternel. Les piges les plus subtils de l'Ennemi, voult-il mme se dguiser en ange de lumire, taient djous l'instant.

Pourvue des dons d'expression surnaturelle, l'Eglise entendait continuellement dans son sein des rvlations qui enflammaient d'un feu divin orateurs et auditeurs, et qui procuraient un ministre que ne peuvent galer ni les dons oratoires les plus brillants, ni la logique la plus persuasive. Elle en tirait un profit inapprciable d' exhortation, d'dification, de consolation. (I Cor. 14:3) ; elle avait un pouvoir extraordinaire pour convaincre l'incroyant. (v. 24).

Les dons manifestent la prsence de Dieu.

Le but des dons spirituels, correctement pratiqus dans les assembles de l'Eglise, est rsum de la manire la plus forte et la plus prcise dans les mots du verset 25 : Dieu est rellement au milieu de vous. .

Tel tait le tmoignage, non d'un enthousiaste, dispos l'avance tout accepter comme venant de Dieu, mais d'un incroyant, entrant sceptique dans l'assemble, peut-tre mme hostile : cependant les manifestations de l'Esprit de Dieu lui faisaient une telle impression que le sentiment de la prsence de Dieu s'imposait lui, et lui restait ensuite comme le souvenir dominant de sa visite une assemble chrtienne.

Tel est, pleinement rvl, le but dernier des doms spirituels. Ils servent mettre l'homme en contact avec la ralit du Dieu invisible ; ils obligent l'Eglise comprendre que le Saint-Esprit est toujours prsent, et que tout vrai ministre vient de lui, car il est pour elle la seule source de vie et de puissance ; ils servent enfin donner l'incroyant la conscience que Dieu ne doit pas tre oubli et que le pch ne peut pas tre trait la lgre.

Quand l'Eglise rentrera en possession de ses pouvoirs divins, quand elle possdera par pure grce tous les dons spirituels, elle sera rellement belle comme la lune, pure comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannires. .



CHAPITRE III

  Le don de sagesse et le don de connaissance.

Ces deux dons spirituels sont en tte de la liste donne par Paul dans I Cor 12:8-11 ; nul doute qu'il ne faille les compter au premier rang des dans les meilleurs, qu'il dsire voir recherchs par ses lecteurs.

Cependant il est difficile de les dfinir d'une manire prcise, comme en conviendront aisment tous ceux qui ont essay d'approfondir la question.

Sont-ils surnaturels ?

Sont-ce des dons naturels ou surnaturels ? Une solution aise et attrayante serait de les regarder comme des dons naturels de sagesse et de connaissance, sanctifis par le Saint Esprit, et consacrs au service de Dieu. Cette explication a le mrite de rendre Dieu la gloire pour nos dons naturels, et elle suppose que le meilleur emploi qui puisse en tre fait consiste les livrer l'Esprit de Dieu : et tout cela est trs juste.

Mais cette explication puise-t-elle le sujet ? Convient-elle tout le tableau dress dans le Nouveau Testament ? Il y a cela une objection dcisive.

Ces dons sont placs dans une liste des manifestations du Saint-Esprit. Ils sont essentiellement une partie de ce revtement de la puissance d'En-haut, qui est donn aux croyants parce qu'ils ont reu le Saint-Esprit. Cette note revient sans cesse dans tout le passage. (I Cor 12:3-11) : A l'un est donne par l'Esprit une ,parole de sagesse ; un autre, une parole de connaissance, par le mme Esprit

Un seul et mme Esprit opre toutes ces choses. D'une manire gnrale les dons sont la manifestation de l'Esprit.

Or, l'homme inconverti, qui n'a jamais reu l'Esprit de Dieu, peut avoir de grands dons de sagesse et de connaissance. Des oeuvres importantes de philosophie, des encyclopdies, ont t composes par des athes. Il est tout--fait certain que Paul fait ici allusion des dons confrs spcialement aux croyants par l'opration surnaturelle de lEsprit.

Cette manire de traiter le sujet des dons spirituels est la seule logique.  Personne ne prtendra srieusement que les dons de gurison du Nouveau Testament ont un lien quelconque avec la science mdicale, ou que le don des langues tait simplement l'acquisition ordinaire des idiomes trangers. Ces dons portent premire vue l'empreinte du surnaturel. Nous sommes par l contraints logiquement de reconnatre que le don de sagesse et le dan de connaissance sont aussi surnaturels, et font partie de l'opration de Dieu dans et par l'Eglise, par le moyen de laquelle l'Esprit est rendu manifeste. (I Cor.12:7). Bien qu'ils oprent travers des vases d'argile, leur source originelle est divine et non humaine. Ils rvlent la prsence de Dieu.

a) LA PAROLE DE SAGESSE.

Le don spirituel de sagesse est donn par rvlation. C'est ce qu'illustrent magnifiquement les chapitres premier et second de I Corinthiens. Dans ces chapitres le mot sagesse (sophia) et ses drivs reviennent au moins vingt-quatre fois, et toujours la distinction est clairement trace entre la sagesse des hommes et la sagesse de Dieu.

Paul explique en particulier qu'il laisse de ct la sagesse naturelle, qu'il possdait sans aucun doute et qu'il aurait pu employer (I Cor. 2:1-4), en vue de devenir le canal de la sagesse surnaturelle de l'Esprit. Il affirme ensuite que cette sagesse est donne par rvlation (v. 6-10).

De plus, il s'agit ici d'une parole de sagesse, non pas d'une sagesse abstraite ; car il dit : une sagesse que nous prchons... nous parlons avec des discours qu'enseigne l'Esprit. (I Cor. 2:6, 7, 13). Il s'agit videmment de la pratique du don spirituel qui est dsign par l'expression une parole de sagesse.

Dans ces passages le don sert dvoiler la vrit en ce qui concerne la prdication de la Croix, et les choses que Dieu a prpares pour ceux qui l'aiment. Nous n'hsitons pas affirmer que ce passage rvle l'un des emplois les plus levs et les plus vrais de ce don. L'enseignement des choses profondes de Dieu ; ses voies de salut que l'Esprit seul peut explorer et rvler : cet enseignement rclame une facult d'intuition. (Dr J. Massie). Le don de sagesse ainsi employ portait au coeur une rvlation de la vrit, qui tait intuitive, mais convaincante. Dans le ministre d'un aptre, il produisait des rsultats considrables par la puissance de l'Esprit.

Un autre aspect de ce don.

Il y a probablement d'autres aspects de la parole de sagesse. Nous en parlons avec une certaine rserve car notre interprtation n'est peut-tre pas tout fait aussi sre ici.

Le Seigneur a donn des promesses prcises ses disciples en leur disant : Je vous donnerai une bouche et une sagesse. (Luc 21:15). Il s'agit de paroles prononces dans des moments d'preuve et de crise, et mises expressment en rapport avec l'opration du Saint-Esprit (Luc 12:12). Il y a lieu, semble-t-il, de reconnatre ici un autre exemple authentique de la parole de sagesse.

Il y a deux occasions dans le ministre du Seigneur o l'on peut voir une belle illustration de cette forme de sagesse divine. Tout d'abord, sa question aux principaux sacrificateurs au sujet du baptme de Jean (Matth 21:25) ; elle constituait une rponse si parfaite ses adversaires qu'elle les dsarma compltement et les remplit, de confusion en second lieu, il y a sa rponse fameuse la question perfide concernant le tribut payer Csar (Matth 22:21), rponse si sage qu'elle a fait l'admiration de tous les sicles depuis lors ! A notre sens le plus humble croyant peut attendre du Saint-Esprit qu'il lui donne quelque chose d'analogue en cas de besoin.

Exemples bibliques.

On peut citer Joseph (Gen. 41:38-39), Salomon (I Rois 3:28) et Daniel (Dan. 2:30). Dans le Nouveau Testament il y a le cas remarquable d'Etienne (Actes 6:10). Notons que dans chacun de ces cas, la parole de sagesse est  prsente comme un don surnaturel de Dieu, et est soigneusement distingue de toute capacit naturelle.

La parole de sagesse eut des consquences diverses pour ses possesseurs. Elle valut des honneurs Joseph et Daniel, le martyre Etienne. Nous devons la sagesse inspire du livre des Proverbes en grande partie cette manifestation du Saint-Esprit par le moyen de Salomon.

b) LA PAROLE DE CONNAISSANCE.

Le don spirituel de connaissance consiste dans une rvlation de la vrit divine Oprant travers les facults intellectuelles du croyant rempli de l'Esprit. Il s'adresse la pense, la partie rationnelle de l'homme. Il a pour but de rvler l'intelligence la raison profonde de ce qui a t accept par la foi. C'est en cela qu'il diffre de la parole de sagesse, laquelle s'adresse aux facults intuitives du coeur et de l'esprit, mais qui peut laisser l'intelligence momentanment de ct.

Par suite il est trs important que le ministre de la parole de sagesse soit toujours accompagn ou suivi du ministre de la parole de connaissance, en sorte que ce qui a t reu par intuition soit ensuite compris par la pense. Le don de connaissance est prcieux pour fortifier les Eglises. Notez combien de fois l'aptre Jean dit : Nous connaissons dans ses ptres. C'est probablement par le moyen de ce don 'spirituel qu'Apollos arrosa la semence que Paul avait seme Corinthe (I Cor. 3:6).

Le don de connaissance est le fondement de la charge de docteur. C'est ce don plus que tout autre que possde le vrai docteur, et qu'il exerce dans les assembles. Notez bien que c'est un don surnaturel ; il ne consiste certainement  pas en une facult naturelle d'analyse, de raisonnement ou dexposition. Il est la manifestation du Saint-Esprit agissant travers le docteur ; les puissances intellectuelles qui sont l'oeuvre reoivent la connaissance par une illumination divine.

Un tel docteur est vraiment un don du Christ (Ephs. 4:11), et l'une des plus grandes bndictions qui puissent tre accordes une glise ; il apporte un enrichissement divin partout o il enseigne dans la puissance de son onction (I Cor 1:5). Certes la lumire divine n'abolit pas les dangers qui rsultent de ce que nous portons le trsor dans des vases de terre. Il ne s'agit pas d'une vague hypothse : celui qui reoit par le Saint-Esprit une lumire intellectuelle au sujet de la vrit divine, est rellement tent de s'enorgueillir (I Cor. 8:1). Sans un secours de la grce, sans l'amour de Dieu pour inonder l'me, le don spirituel lui-mme peut manquer son but. (I Cor. 13:2).

Le docteur qui apporte une parole de connaissance sera gard humble s'il sait se souvenir que nous connaissons seulement en partie (I Cor. 13:9), mme quand nous sommes clairs par l'Esprit de Dieu. Souvent les docteurs ont t responsables des divisions qui ont dchir l'Eglise de Dieu, parce qu'ils n'ont pas su accompagner la rvlation divine qui leur tait accorde d'une mesure correspondante d'humilit et d'amour.

Le remde voulu de Dieu pour son Eglise est l'exercice simultan de tous les dons, ceux qui s'adressent l'intuition et l'motion aussi bien que ceux qui s'adressent l'intelligence. Le ministre des prophtes et celui des docteurs se compltent et s'quilibrent mutuellement ; qu'on les emploie de concert, on obtient le ministre idal dans l'Eglise de Dieu. Il y a toujours perte spirituelle, et quelquefois danger, donner une importance exagre l'un des dons au dtriment des autres, qu'il s'agisse des langues, de la prophtie, des gurisons, ou de la parole de connaissance. Le plan de Dieu veut que tous les dons soient en oeuvre la fois en vue de la parfaite dification du corps de Christ.

Comment ces dons oprent de nos jours.

Ces dons sont-ils en oeuvre de nos jours ? La question est d'une importance vitale. Nous avons rencontr des personnes qui prtendaient avoir le don de sagesse, mais nous confessons        franchement que, dans la plupart des cas, nous avons d repousser leurs prtentions, qui ne trahissaient  que fanatisme ou orgueil. Faire de la publicit pour les dons quon possderait, voil qui est dj suspect. Qui a un don n'a pas besoin de le publier.

D'autre part, on entend dire souvent avec dcouragement que tes dons ne se trouvent plus de nos jours dans les glises, en sorte que nous devrions avant tout demander Dieu de nous les rendre.

Nous prouvons une grande sympathie pour de telles prires, car nous dsirons fort de voir tous les dons de l'Esprit s'exercer dans les glises, s'quilibrant mutuellement, et leur donnant une puissance convaincante fa gloire de Dieu.

Mais la vrit, en ce qui concerne la parole de sagesse et la parole de connaissance, est que ces dons existent dans les assembles de Pentecte plus qu'on ne le croit. Il faut reconnatre leur prsence.

Il y a d'abord les cas o les plus simples et les moins instruits des croyants ont prononc des paroles vraiment merveilleuses par leur profondeur spirituelle, leur sagesse dans telle difficult prcise, ou leur pertinence en rponse quelque question directe. Ceci ne vient-il pas du Saint-Esprit ?

Nous ne voulons pas dire, toutefois, que ce soient l les exemples les plus remarquables de la manifestation de ces dons excellents, ou le meilleur usage qu'on en puisse faire. Il faut plutt considrer le ministre de la Parole dans les assembles.

Paul montre avec force que les assembles doivent atteindre un certain degr de croissance spirituelle, ou au moins un tat de vie spirituelle, pour qu'on puisse y manifester ces dons avec profit. (I Cor 3:1). Ils ne sont pas pour les charnels , mais pour les spirituels . Il aurait aim se servir de ces dons plus librement que ne le lui permit l'tat spirituel des Corinthiens.

Nous pouvons en conclure :

a) que le plein exercice de ces dons peut tre empch, non parce qu'ils font dfaut dans le ministre rempli du Saint-Esprit, mais par l'tat spirituel de ceux qui il s'adresse ;

b) que ces dons peuvent tre mis en oeuvre sans tre reconnus et apprcis comme tels par les assembles. Par leur nature mme, ces grands dons n'ont pas une apparence aussi surnaturelle, ils ne frappent pas par leur forme extrieure, au mme titre que les gurisons ou les langues par exemple. Par suite, plus le niveau spirituel sera bas, moins on les reconnatra et moins on les apprciera tandis qu'on estimera hautement et qu'on recherchera les dons plus visibles. L'quilibre sera rtabli s'il se produit une relle croissance dans la grce.

Nous sommes persuads que ces deux dons existent au milieu de nous aujourd'hui, et que, au fur et mesure que la vie spirituelle s'enrichira et s'approfondira dans les assembles, ils seront de plus en plus manifests et de plus en plus reconnus.


CHAPITRE IV

La foi ; les dons de gurison ; le don d'oprer des miracles.

 

Venons-en maintenant l'tude du groupe des dons de PUISSANCE. En cela, ils se distinguent des deux prcdents, aussi bien que des suivants (le don de discernement except), qui se manifestent tous par des paroles.

Ce n'est pas sans raison que la foi est place en tte de ce groupe, car elle est le fondement des autres dons de puissance, quoique moins frappante pour les regards. Les dons qui frappent le plus sont mentionns les derniers dans chaque groupe. Les ministres les plus grands sont ceux que l'on voit le moins, bien qu'ils soient la racine de tous les autres.

Etudions successivement chacun de ces dons de l'Esprit :

a) LE DON DE FOI.

Il faut distinguer le don spirituel de foi, de la foi ordinaire, sans laquelle il est impossible de plaire Dieu (Hb. 11:6). Le Nouveau Testament enseigne avec la plus grande clart qu'un certain lment de foi est indispensable pour le salut mme de l'me. Le Juste vivra par la foi , telle est la note fondamentale de toute vie chrtienne. Il est vrai que mme la foi par laquelle on est sauv, est un don de Dieu (Ephs. 2:8), mais il ne s'agit pas du don spirituel de foi mentionn dans I Cor. 12:9 ; un autre, la foi par le mme Esprit : ces mots indiquent clairement qu'il s'agit d'une manifestation particulire du Saint-Esprit, accorde quelques individus seulement, non pas donne tous galement. Weymouth traduit : A un troisime, par le moyen du mme Esprit, une foi spciale .

Le don spirituel de foi est une qualit spciale de la foi, que les anciens thologiens appellent quelquefois la foi des miracles. Il est donn certains serviteurs de Dieu des priodes critiques, avec une telle puissance qu'ils sont soulevs au-dessus du niveau naturel et ordinaire de la foi en Dieu, et qu'ils reoivent dans leur me une certitude qui triomphe de tout. C'est un don magnifique, et il est probablement exerc souvent, avec des rsultats considrables, par des enfants de Dieu qui restent entirement dans l'ombre.

Un des exemples les plus frappants de ce revtement de puissance nous est fourni 'par Elie au Carmel. En face de dsavantages crasants, il triomphe avec calme au point de railler ses adversaires ; il se fait une gloire de rendre l'exaucement qu'il attend de Dieu plus que jamais impossible naturellement ; il rpand de l'eau sur le sacrifice (I Rois 18:33-35) ;pour couronner le tout. la certitude tranquille de sa prire, la fin de cette journe, est l'un des passages les plus puissants de la Bible.

Quel contraste dans le Chapitre 19, quand cette onction spciale semble lui avoir t retire. On dira peut-tre qu'Elfe n'eut pas un don particulier de foi, puisqu'il est dit en Jacques 5:17, qu'Elie tait un homme de mme nature que nous : mais remarquez qu'il s'agit ici de sa prire pour obtenir la pluie. Il nous a toujours sembl qu'il y avait une inspiration toute spciale dans la prire d'Elie au Carmel pour obtenir le feu. En tous cas, tous les dons spirituels oprent dans des hommes de mme nature que nous, car la vrit, pleine de grce, est que Dieu nous les destine, nous-mmes.

Peut-tre le Seigneur pense-t-il cette qualit spciale de la foi quand il dit (Marc 11:22) : Ayez la foi de Dieu . C'est d'une telle foi qu'il pouvait dire qu'un seul grain peut transporter une montagne (Matth. 17:20). Un grain de cette foi divine qui est un attribut du Tout-puissant, tombant dans l'me de l'homme, quels miracles ne peut-il pas produire I

Ce grain de foi semble tre tomb dans le cur de Pierre le jour o il monta au Temple avec Jean pour prier (Actes 3:4) ; et quand le miracle fut accompli, il l'attribua expressment la foi au nom de Jsus (v. 16).

Plusieurs d'entre nous ont eu conscience certaines poques dtermines d'une foi spciale pntrant l'me sur certains sujets prcis. S'il ne s'agissait pas alors du don de foi, c'tait au moins quelque chose d'analogue, et du mme ordre.

b) LES DONS DE GURISON.

Combien souvent nous avons eu affaire des personnes qui dsiraient le don de gurison ! Par piti, par sympathie, on soupire, et cela est tout naturel, aprs le pouvoir de soulager miraculeusement la souffrance humaine. Cependant c'est une erreur de croire que si l'on possde le don des gurisons, on pourra gurir infailliblement toute maladie qui se prsentera, et, par exemple, entrer dans un hpital et dire tous les malades de rentrer en paix chez eux.

Il suffit de rflchir un moment au tmoignage du Nouveau Testament pour corriger un rve aussi tentant. Plusieurs membres des glises primitives possdaient sans conteste le pouvoir de gurir surnaturellement, mais aucun passage ne nous les prsente s'en allant gurir tous les malades sans exception, ni mme gurissant tous les chrtiens malades. Alors, comme aujourd'hui, il y avait simplement des cas de gurison.

Au point culminant du ministre du Seigneur auprs des malades, il nous est dit certes qu'il les gurit tous, mais cette affirmation ne s'applique qu' un temps et un lieu dtermins. (Comparez avec Jean 5:3 et 6). Il est clair que mme aprs avoir exerc ce merveilleux ministre, le Seigneur laissa beaucoup de malades. II est hors de notre propos de rechercher les raisons de ce fait. Mais reconnatre les faits, ce n'est pas affaiblir la base scripturaire de la foi en la gurison divine.

Nous voulons seulement corriger l'ide selon laquelle la manifestation des dons de gurison comporterait un pouvoir illimit et absolu pour dlivrer de toutes les maladies. Une des consquences regrettables de cette erreur est que des ministres trs beaux et trs prcieux sont mal jugs, cause de ce qu'on appelle leurs checs. Nous avons tous besoin d'tudier le Nouveau Testament pour corriger et pondrer nos ides.

La valeur du don dans l'oeuvre de l'vangliste.

Le don de gurison s'est manifest glorieusement dans l'Eglise primitive, et certains moments on le voit revtir une valeur considrable pour la propagation de l'Evangile. Voil qui indique quelle est sa sphre d'action et son but. C'est un don spirituel qui, se rapporte spcialement au ministre de l'vangliste, et il est accord ceux qui exercent ce ministre. Notez l'exemple de Philippe (Actes 8:6-7). souvent le don ouvre la porte pour l'oeuvre d'vanglisation, comme, par exemple, lorsque Paul gurit le pre de Publias (Actes 28:8-10). Sa manifestation attirait l'attention des gens sur l'Evangile de Christ d'une manire frappante, et qui gagnait l'avance leur sympathie. Il est au premier rang des dons qui servent de signes, et sa puissance en ce domaine n'a pas diminu aujourd'hui.

Notons que si ces dons spciaux de gurison (car le texte en parle au pluriel, et semble indiquer plusieurs formes de ce don), ne sont confrs qu' certains individus, tous ceux qui croient au Seigneur Jsus peuvent imposer les mains aux malades pour leur gurison (Marc 16:18), et les anciens de l'Eglise doivent oindre d'huile pour la mme fin (Jacques 5:14). Ces ministres ne dpendent pas de la possession d'un don particulier de gurison.

Ce n'est pas un don psychique .

Les dons de gurison provenaient du Saint-Esprit, ils taient manifests par le mme Esprit . C'est la puissance de Dieu agissant dans et par le croyant qui produisait la gurison. Les aptres nient avec la plus grande force que ces dons puissent maner de leurs puissances naturelles (Actes 3:12 ; 14:15 ; etc.). Ils ne parlent pas de puissances magntiques, psychiques, mentales, ou autres ; ils donnent gloire Dieu directement. Les gurisons taient des gurisons divines. C'est donc tout autre chose que l'enseignement et les prtentions de la Science chrtienne et autres cultes apparents, qui se ramnent en dernire analyse la puissance exerce par l'esprit sur la matire, et qui font en somme de l'homme son propre gurisseur et son propre sauveur.

Ajoutons pour finir qu'il est absolument impossible d'tablir un rapport lgitime entre les dons de gurison et la science mdicale ; ou de prtendre que l'oeuvre mdicale des Missions est la manifestation moderne de ces dons spirituels de I'Eglise apostolique Nous ne voudrions pour rien au monde rabaisser l'oeuvre magnifique accomplie de nos jours par la mdecine naturelle, ou l'aide trs relle que les oeuvres mdicales ont apporte aux Missions chrtiennes. Mais des considrations de cet ordre ne nous autorisent pas obscurcir le sens des Ecritures.

Il est regrettable que des docteurs exercs, ou des infirmires, soient ouvertement incroyants, et vivent sans Dieu : niais cela est un fait. D'autre part, il est clair pour tout esprit non prvenu que les dons de gurison dont parle le Nouveau Testament, n'ont aucun rapport avec la science mdicale, mais sont nettement surnaturels, et attribus directement comme tels l'Esprit de Dieu. La manifestation de ces dons est indpendante de la connaissance ou de l'emploi des moyens naturels.

Dans leur essence mme. ces dons sont la rie du Chef de l'Eglise, rpandue dans ses membres par le Saint-Esprit.

c) LE DON D'OPERER DES MIRACLES.

Le don d'oprer des miracles occupe le milieu de la liste (I Cor. 12:8-11), et prend place au milieu d'autres manifestations de l'Esprit que nous regardons comme plus ordinaires, en quoi du reste nous avons tort d'abord parce que nous ne nous attendons pas assez des miracles, ensuite parce que nous ne savons pas assez voir le miracle dans ce qui parat ordinaire.

Le texte grec porte littralement : les oprations des oeuvres de puissance (dynamis). La pense centrale est celle de puissance, la puissance de Dieu agissant par l'Esprit de Dieu, dans et par le moyen de l'Eglise de Dieu.

   Jsus a promis expressment ses disciples qu'ils accompliraient les mmes miracles que lui, et mme de plus grands (Jean 14:112). La promesse du Saint-Esprit s'accompagne d'une promesse de puissance (Actes 1:8). Le Nouveau Testament montre qu'effectivement les miracles annoncs par Jsus eurent lieu. Pierre ressuscite Dorcas. (Actes 9:40). Il y a le rcit mouvant o Paul rappelle Eutychus la vie (20:10) ; et le texte frappant (Actes 19:11-12) qui nous dit qu' Ephse, Dieu fit des miracles extraordinaires (et non pas les miracles ordinaires !) par les mains de Paul. A certains moments l'ombre de Pierre fut charge de la puissance divine. (Actes 5:15).

Peut-tre toutes les manifestations du don d'oprer des miracles n'taient-elles pas aussi remarquables, mais il semble que sous une forme ou une autre, ce don tait communment rpandu parmi les Eglises. Les gens taient pourtant des gens tout ordinaires, sujets l'erreur et la faiblesse. Dans l'Ancien Testament, l'exemple de Samson illustre ce qui est clairement dit dans I Cor. 13:1-2, au sujet des dons spirituels : savoir que les plus brillants extrieurement, comme les langues ou les miracles, peuvent s'accompagner d'un singulier manque de sanctification. Ce problme nous retiendra plus tard ; ce que nous voulons souligner pour le moment, c'est que des gens trs ordinaires ont reu des dons trs extraordinaires de l'Esprit de Dieu.

Si nous avanons que le don d'oprer des miracles peut se manifester aujourd'hui, on nous accusera de prsomption et de fanatisme. Notre position est cependant parfaitement logique. Nous n'avons aucune raison de discerner entre les dons, Les attaques portes la foi par le spiritisme et d'autres formes de puissances surnaturelles qui ne sont pas de Dieu, nous disposent croire que le Dieu qui a rpondu autrefois Janns et Jambrs par une manifestation plus grande de sa puissance divine, rpondra de nos jours ces attaques de la mme faon.


CHAPITRE V

Le don de prophtie.

Le don de prophtie ouvre devant nous un champ trs vaste. Entendue en son sens le plus large, la prophtie comprend toute parole inspire, ou au moins toute parole aucunement inspire. Le ministre des prophtes n'a pas seulement une place importante dans le Nouveau Testament, il occupe aussi une grande partie de l'Ancien. Paul est si nettement favorable l'exercice de ce don, qu'il exhorte les croyants le dsirer ardemment (I Cor. 14:39) ; il se reprsente mme une assemble o tous prophtisent (v .24).

La dfinition de notre sujet sera facilite si nous cartons d'emble l'ide que la prophtie dans les Ecritures ne serait rien autre qu'une 'prdication ordinaire. Certes les prophtes de la Bible furent des prdicateurs, au sens le plus lev, mais leur prdication avait un caractre distinctif. On ne peut pas sparer la vraie prophtie de la notion d'une inspiration certaine. Le prophte parlait plutt sous la pousse d'une inspiration 'soudaine, dans la lumire d'une rvlation donne au moment mme (le mot rvlation, apocalypsis, se trouve I Cor. 14:30)... L'ide d'une RVLATION immdiate donne celui qui parle, est fondamentale ; elle dvoile soit l'avenir, soit la pense de l'Esprit en gnral . (Robinson, Lexique, p. 693).

Ce ministre est, sans conteste, autre chose que la prdication ordinaire ; mais il faut remarquer aussi que, dans certaines prdications inspires. il y a un lment de prophtie beaucoup plus important qu'on ne le croit d'ordinaire.

A l'occasion, le prophte tait charg de prdire l'avenir ; l'ide que l'on se fait couramment de la fonction du prophte ne s'attache gure qu' cet aspect. Toutefois, ce n'est l qu'une trs petite partie du ministre prophtique.

Le don de prophtie et la charge de prophte.

Le don de prophtie semble avoir t trs rpandu dans l'Eglise primitive ; mais ceux qu'on appelait officiellement prophtes n'taient qu'en petit nombre et constituaient un groupe trs dfini. Parmi eux taient Jude, Silas, Agabus, etc. Tous les croyants pouvaient, l'occasion, prophtiser (I Cor. 14:24), mais ils n'en devenaient pas pour autant des prophtes au sens officiel, qui est celui des passages Actes 13:1 et Ephs. 4:11.

Nous avons tudier ici le don plutt que la charge ; mais il n'est pas hors de propos de noter que, mme au sens officiel, le prophte du Nouveau Testament occupe une position trs diffrente de celle des grands prophtes de l'Ancien Testament. Samuel, par exemple (I Sam. 3:20), n'tait pas seulement le porte-parole officiel de Jhovah, mais aussi le porte-parole du peuple lorsqu'il voulait s'adresser Jhovah (Ch. 8:21).

Tout cela change dans la nouvelle conomie qui commence la Pentecte. C'est maintenant le privilge de tous les croyants d'tre conduits personnellement par l'Esprit de Dieu (Rom. 8:14) : on ne peut souligner avec, trop de force que, dans l'conomie prsente, nous n'avons besoin ni de prtre ni de prophte entre nous et le Seigneur. Adopter un seul moment un tel systme serait revenir eu arrire, et se remettre en esclavage.

Le Nouveau Testament ne nous montre pas les prophtes chargs de guider l'Eglise, au mme sens que les prophtes d'autrefois guidaient Isral, par une sorte de technique pour consulter Dieu, etc. Il y a certes des cas o le prophte annonce clairement ce qui va arriver : par exemple Agabus prdit une famine (Actes 11:28), il prdit le sort qui attend Paul Jrusalem (Actes 21:11). Mais remarquez qu'il 'n'indique pas la conduite tenir ; c'est aux membres' de l'Eglise dcider ce qu'il y a lieu de faire (ils rsolurent , Actes 11:29) ; c'est Paul de choisir la voie suivre (Actes 21:13).

Remarquez aussi, et ceci est encore plus important, que l'on ne chercha pas recourir au don de prophtie ni un prophte officiel pour trancher la question de la circoncision, dbattue au Ch. 15 des Actes, ni pour clairer Paul lorsqu'il ne sait quelle route choisir (Actes 16:6-10), bien que, dans les deux cas, Silas, qui tait prophte (15:32), ft sur les lieux.

En vrit, on peut dire qu'il n'y a pas un seul passage du Nouveau Testament o l'on puisse voir le don de prophtie dlibrment employ pour guider les croyants. Ceci est trs important, et ainsi se trouve marque avec clart une grande diffrence entre le Nouveau et l'Ancien Testament, quant la porte de ce don.

Nature et porte du don de prophtie.

Dans son essence, le don de prophtie est le mme travers toute la Bible ; son caractre distinctif est toujours d'tre une parole inspire. Toutefois il y a des degrs divers d'inspiration : il ne faut jamais l'oublier quand on traite de la valeur et de l'autorit des paroles prophtiques.

En premier lieu vient ce que Pierre appelle la prophtie de l'Ecriture (II Pierre 1:20), qui comprend les prophties inspires contenues dans l'Ancien Testament, et les portions du Nouveau Testament qu'on peut appeler prophtiques, jusque et y compris l'Apocalypse. A ce degr, l'inspiration est infaillible.

En second lieu, il y a tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament un type de prophtie dont le degr d'inspiration divine tait beaucoup moins lev, et qui n'tait pas regard comme infaillible. Dans cette catgorie on peut ranger, par exemple, Mdad et Eldad et les soixante-dix anciens (Nombres 11:25-29), ou les prophtes auxquels se joignit Sal (I Sam. 10:10). Les prophtes du Nouveau Testament semblent devoir tre placs aussi dans ce groupe, car leurs paroles rie doivent pas tre regardes comme infaillibles, et leur ministre a, en gnral, une porte limite (I Cor. 14:29-32).

La valeur du don de prophtie.

Reconnatre les limites du don de prophtie dans l'Eglise, ce n'est pas rabaisser 'sa valeur permanente, ni mconnatre son apport vital pour le ministre chrtien.

Le don de prophtie apporte une contrepartie essentielle au ministre didactique et logique du Docteur. La prophtie s'adresse surtout aux motions, l'enseignement du docteur l'intelligence. La prophtie enflamme ce que la doctrine a clair. Il est merveilleux de constater l'union des prophtes et des docteurs dans l'glise d'Antioche (Actes 13:1) ; l'une et l'autre fonctions sont toujours ncessaires pour constituer un ministre complet.

De plus, elles se corrigent l'une par l'autre. Si, d'une part, la doctrine est ncessaire pour corriger le fanatisme qui peut dcouler d'un excs de prophtie, d'autre part la prophtie vraiment inspire l'est pour corriger les abus d'un ministre trop exclusivement intellectuel et rationnel. On a dit que l'histoire de l'Eglise est un conflit perptuel entre les prophtes et les docteurs. C'est une manire assez fcheuse de se reprsenter les choses, mais elle contient un lment de vrit. Ce qu'il faut dire, c'est que chacune de ces deux fonctions a toujours servi, selon la volont mme de Dieu, corriger et complter l'autre. L'Esprit de Dieu agit galement par l'une et par l'autre ; ce sont des dons spirituels divers, mais qui ne doivent pas s'exclure.

Dans, le mouvement de Pentecte, nous sommes accoutums la prophtie sous sa forme directe ; elle existe aussi d'une manire moins facilement reconnaissable dans une prdication chaude et fervente : de toutes manires elle est un don spirituel des plus puissants.

Ce don est capable de ravir une assemble jusqu' un ciel de gloire et d'enthousiasme, il peut fondre les coeurs, il peut les faire trembler. Il apporte vraiment au y croyant, exhortation, dification et consolation (I Cor. 14:3), et il peut produire une profonde conviction chez l'incroyant (v. 24).

Les paroles inspires possdent autorit et puissance. Les temps de scheresse dans l'histoire de l'Eglise furent en gnral pauvres en dons prophtiques ; la rapparition de ces derniers rsulte ordinairement d'un Rveil.

Une de nos plus grandes responsabilits l'heure actuelle concerne le maintien de l'exercice des dons prophtiques dans l'Eglise. Nous soulignons exercice, car il est terriblement ais de dfendre ces choses en thorie et en doctrine, mais sans les possder rellement. Maintenir le don authentique de prophtie, et lui donner sa vraie place dans nos assembles, n'est pas une entreprise aise. Il le faut cependant, car cela est indispensable la ralisation du plan de Dieu, qui nous accorde aujourd'hui cette effusion de l'Esprit, la pluie de l'arrire-saison .

Les garanties contre l'abus de la prophtie.

Si les dons prophtiques ont t si souvent combattus ou mme entirement supprims, c'est que l'on a toujours craint l'erreur, soit sous la forme du fanatisme ou sous celle de la fausse inspiration.

Rien ne serait plus facile que de dresser une liste des mouvements d'inspirs qui, depuis le montanisme, se sont donne pour tche de remettre sa juste place le don de prophtie, et qui n'ont pu se maintenir, soit que leurs excs d'enthousiasme les aient conduits de dsastreux checs, soit qu'ils aient t graduellement rabsorbs dans la tideur et l'incrdulit de la grande 'Eglise.

L o tant d'autres ont chou, oserons-nous esprer le succs ? Notre rponse sera : nous ne le pouvons que par la grce de Dieu. Nous avons en tous cas un avantage : nous pouvons nous laisser instruire par les erreurs que d'autres ont commises avant nous.

Quelles armes avons-nous pour nous garantir de l'erreur ?

a) Il y a les armes spirituelles clairement dsignes dans le Nouveau Testament, y compris les critres prcis qui doivent servir prouver les esprits qui parlent (I Cor. 12:3 ; I Jean 4:1-6), il y a encore le don spirituel du discernement des esprits (I Cor. 12:10) ; enfin le discernement spirituel de ceux qui ont aussi reu le Saint-Esprit et ses dons (I Cor. 14:29). Nous croyons que tout vritable enfant de Dieu, marchant dans la lumire, recevra sous une forme ou une autre un tmoignage intrieur au sujet de la vrit et de l'erreur.

b) Nous avons encore les armes naturelles et inapprciables que fournissent l'tude diligente et persvrante de tous les passages de l'Ecriture concernant la prophtie, ainsi que l'tude des leons que peut donner l'histoire de l'Eglise.

Les principes scripturaires suivants mritent tout particulirement d'tre relevs :

I. LES TROIS SOURCES POSSIBLES DE L'INSPIRATION.

Le Saint-Esprit (II Sam. 23:2 ; Jrmie 1:9 ; Actes 19:6 ; 21:11).

Des esprits mauvais et menteurs (Esae 8:19-20 ; I Rois 22:22 ; Matth. 8:29 ; Actes 16:17, etc.).

L'esprit humain (Jrmie 23:16 ; Ezchiel 13:2-3, etc.).

Dans ce dernier cas, il n'y a pas inspiration au sens propre du mot, mais il peut y avoir l quelque chose qui y ressemble beaucoup ; aussi ce qui se donne pour prophtique peut, dans certains cas, provenir en ralit de cette troisime source.

II. LES DIVERS DEGRES DE L'INSPIRATION AUTHENTIQUE.

L'inspiration infaillible des Ecritures.

L'inspiration ordinaire des paroles prophtiques (non infaillibles), avec ses diffrents degrs de puret et de puissance, formant une gamme extrmement tendue.

III. - LE ROLE DE L'INSPIRATION DANS CHAQUE CONOMIE.

a)La diffrence entre la position du prophte dans l'Ancien Testament, et sa position dans le Nouveau.

b) Le changement introduit par la Pentecte, depuis laquelle tous les croyants peuvent recevoir le Saint-Esprit, et s'approcher directement de Dieu pour l'adorer et pour chercher sa volont.

 Les mouvements d'inspirs ont frquemment chou dans le pass, soit parce qu'ils ont attribu une trop grande autorit, ou un caractre d'infaillibilit, leurs manifestations prophtiques, soit parce qu'ils ont mpris cette manifestation particulire du Saint-Esprit jusqu'au moment o ils ont teint l'Esprit .

Ainsi se dvoile le grand secret qui assurera le maintien de ce glorieux don spirituel dans l'Eglise : il faut, par la grce de Dieu, raliser un quilibre parfait entre la foi et l'obissance : foi qui laissera libre carrire au Saint-Esprit ; obissance aux Ecritures, afin d' prouver toutes choses et de retenir seulement ce qui est bon (I Thessaloniciens 5:19-21).

Imposer silence au don de prophtie, c'est imposer silence ce qui fut dans le pass, et ce qui sera encore souvent, nous le croyons, l'expression mme de l'motion de Dieu, la plnitude du sentiment divin qui s'exprime au moins en partie travers l'imperfection des canaux humains.

Lorsqu'il s'exerce sous sa forme la plus pure, le don de prophtie exige une communion trs leve entre l'homme et son Crateur, une sympathie avec le Dieu infini, qui ne peut provenir que d'une vie d'troite communion avec lui. D'une telle communion jaillirent les loquentes paroles de Jrmie : Si je dis : je ne ferai plus mention de lui, je ne parlerai plus en son nom ; il y a dans mon coeur comme un feu dvorant qui est renferm dans mes os. Je m'efforce de le contenir et je ne le puis . Voil la vraie prophtie.


CHAPITRE VI

Le discernement des esprits.

Il ne sera pas hors de propos d'introduire le prsent chapitre en disant d'emble avec la plus grande force que le don spirituel du discernement des esprits (I Cor. 12:10) n'a rien de commun avec l'esprit critique, tel qu'on le trouve sur le plan naturel. Nous le disons regret : il nous est arriv de rencontrer des personnes qui se plaisent juger les intentions d'autrui, et qui essayent de se tromper elles-mmes, sinon les autres, en disant avec satisfaction que leur don particulier est le discernement des esprits. C'est John Wesley qui a remarqu qu'on peut enfouir ce talent l dans la terre sans offenser le Matre.

C'est une erreur encore, mais une erreur plus respectable, que de confondre ce don avec une vive intuition de la nature humaine, que quelques personnes possdent un haut degr.

Il suffit de jeter un coup d'oeil sur le nom mme de ce don pour mieux comprendre son vritable caractre et sa porte : car il s'agit du discernement, des esprits, et non des hommes agissant par des motifs purement naturels.

Une protection contre les dangers d'erreur.

   Pour apprcier la valeur et le caractre de ce don, il faut se souvenir que l'Eglise primitive tait, et que l'Eglise devrait toujours tre, en contact constant avec le surnaturel dans ses services religieux aussi bien que dans la vie quotidienne de ses membres.

   Il y avait, nous l'avons vu, des paroles inspires donnes sans cesse par le ministre des prophtes et des docteurs ; il y avait encore d'autres manifestations de la puissance invisible dans la gurison des malades et l'opration des miracles. Qu'on se rappelle avec quelle tnacit Satan a copi les activits du Saint-Esprit et imit les plus belles oeuvres de Dieu : on comprendra aisment quels dangers couraient les glises, du fait des esprits malins qui pouvaient imiter, en apparence, certains traits superficiels de l'oeuvre relle du Saint-Esprit. Qu'on n'oublie pas non plus que l'Eglise primitive comptait, et le cas peut se reproduire de nos jours, des convertis, vrais ou faux, qui avaient t saturs de paganisme, de spiritisme et de possessions dmoniaques. Le danger n'en tait que plus rel.

De nos jours plusieurs ont vu le danger, mais leur erreur fut de sous-estimer les prcautions vigilantes et aimantes que le grand Chef de l'Eglise a prises lorsqu'il l'a arme contre les ruses subtiles. On est surpris et pein de voir des matres comptents crire et parler de manire laisser croire que le Seigneur laisse son peuple rachet tomber sans dfense au pouvoir de l'ennemi. Le don spirituel de discernement est une preuve de sa sollicitude ; affirmer que l'Eglise ne possde plus ce don aujourd'hui, c'est une prtention surprenante et sans aucun fondement dans l'Ecriture ou dans la raison. Ceux-l mmes qui disent que Dieu n'accorde plus ce don, sont aussi ceux qui affirment que le danger caus par les esprits sducteurs devient de plus en plus grand, mesure que l'on approche de la fin du monde. Combien gravement ils dshonorent Dieu, inconsciemment peut-tre, en supposant que Dieu nous laisserait plus que jamais sans dfense.

De plus, le don du discernement des esprits n'a pas seulement une valeur dfensive. Il sert attaquer aussi ; car. lorsque la prsence d'un esprit malin a t reconnue dans une personne, celle-ci peut en tre dlivre par la puissance du nom du Seigneur Jsus-Christ.

Nature du don.

Nous savons dj que ce don est un don de l'Esprit, don qui manifeste la prsence de l'Esprit, et qui agit par sa puissance. On ne peut concevoir qu'un croyant qui ne serait pas rempli du Saint-Esprit (cf. le cas de Paul, Actes 13:9) se serve de ce don ; la chose serait du reste impossible.

Le mot discerner (en grec, diacrisis) signifie juger travers, percer jour . Robinson le dfinit l'acte de distinguer, de discerner clairement. La pense centrale est l'acte de percer ce qui est purement extrieur, de voir jusqu'au fond ; ensuite de former un jugement fond sur cette intuition. Le mot a beaucoup de nettet et de force.

Un don naturel d'intuition a son prix pour l'homme d'affaires ou l'homme politique. A combien plus forte raison un don d'intuition spirituelle pour celui qui croit un monde spirituel, en particulier pour celui qui a sa part de responsabilits dans le gouvernement des glises.

Il n'est pas inutile de rpter, et de souligner, que ce don spirituel ne peut oprer que dans et par l'homme spirituel , mais non par l'homme charnel . Cela est en conformit absolue avec le principe que pose I Cor. 2:14-15 : ce n'est que spirituellement que l'on peut juger des choses spirituelles. Nous avons dj not dans une prcdente tude que ce sont les autres prophtes qui peuvent juger les paroles prophtiques (I Cor. 14:29). En somme, cela est juste et logique.

Les dangers d'un faux discernement.

Des personnes peu spirituelles, ou pleines de prjugs, ont souvent fait beaucoup de mal et ont entrav srieusement l'oeuvre de Dieu, en jugeant et en condamnant des choses qui venaient rellement de lui, mais qui n'taient pas conformes aux ides personnelles qu'elles entretenaient au sujet des modes d'action du Tout-Puissant.

Il y a eu des pasteurs et des chrtiens qui ont arrt des Rveils, en s'opposant aux fortes motions produites par l'Esprit de Dieu, qu'ils ont qualifies la lgre d'excitations malsaines ou d'hystrie. Voici une exprience de John Wesley, telle qu'il la rapporte dans son Journal au 24 dcembre 1739: Vers le matin, l'un d'eux fut rempli de joie et d'amour, et ne put s'empcher de le manifester par des cris et des larmes. Alors un autre fut trs mcontent et dit : Ce ne sont que des mouvements naturels, de l'imagination et des manifestations psychiques. 0 Toi, Dieu jaloux, ne lui impute pas ce pch ; et ne permets pas que nous soyons plus sages que l'Ecriture-Sainte I . Wesley aurait quelquefois besoin de cette prire s'il revenait aujourd'hui !

Quelques chrtiens ont si peu d'intelligence du baptme du Saint-Esprit, que nous en avons vu aller chercher un verre d'eau pour tirer le frre de sa syncope. Syncope. bnie ! Il faut mettre dans la mme catgorie, je suppose, ceux qui attribuent la conversion de Saul sur le chemin de Damas une crise d'pilepsie. Nous rptons, avec Joseph Parker : Puisses-tu continuer, puissante pilepsie ! .

Ceux qui prtendent juger des matires spirituelles doivent d'abord montrer les titres de leur propre exprience spirituelle. Malheureusement beaucoup de personnes condamnent en bloc les manifestations et les expriences qui ont trait au baptme du Saint-Esprit et ses dons, et n'ont cependant aucune exprience personnelle de ces choses. Nous osons demander : Sont-elles en situation de juger ?

Le Nouveau Testament s'accorde avec le simple bon sens pour donner une rponse ngative.

N'oublions pas qu'il y a aussi dans l'Ecriture d'autres critres pour prouver les esprits (Matth. 7:15-23 ; I Cor. 12:3 ; I Jean 4:1-6) ; on peut s'en servir pour contrler les jugements de ceux qui prtendent avoir un don de discernement spirituel. De plus, tout croyant peut employer ces critres, mme s'il ne possde aucun don particulier de l'Esprit.

Dans quel attribut divin ce don a-t-il sa source ?

Revenons notre tude du don de discernement des esprits. Nous voudrions montrer qu'il a sa source dans la puissance mme de Dieu, laquelle se manifeste, par le Saint-Esprit, travers le croyant.

Le discernement absolu de toutes choses, la puissance parfaite de discerner (diacrisis), est un des attributs divins les plus clairement rvls dans l'Ecriture-Sainte (cf. I Chroniques 28:9 ; Psaume 139 ; Jrmie 17:10 ; Hbreux 4:13, etc.). C'est grce, entre autres, cet attribut que Dieu est sans conteste le Juge de toute la terre. Cette puissance rside aussi dans sa Parole crite (Hb. 4:112).

Cet attribut s'est manifest dans le Fils d'une manire merveilleuse et frappante la fois ; prenez par exemple le cas de Nathanal (Jean 1:47-50) ; la manire toute diffrente dont il traite Nicodme (Jean 3:3) et la femme samaritaine (Jean 4:16). Le passage Jean, 2:25, attribue au Seigneur d'une faon expresse le pouvoir de connatre les hommes par la puissance d'une intuition divine.

Y a-t-il rien d'tonnant ds lors ce que le Saint-Esprit, ayant pris possession d'un homme, lui donne une petite tincelle de cette grande puissance, en vue de connatre non seulement les hommes mais les esprits, car tout est ,galement nu et dcouvert aux yeux de Dieu ?

Exemples bibliques de ce don.

Il y a dans la Bible plusieurs exemples d'hommes qui .ont possd un discernement spirituel grce auquel ils pntraient au coeur mme des choses. Il y eut Joseph, qui tait clbre par son pouvoir de, divination, que ses serviteurs faisaient remonter par erreur je ne sais quelle source (Gense 44:5) ; il y eut David, qui tait comme un ange de Dieu..., capable de discerner. (II Samuel 14:17) : Salomon, son fils, demanda et reut ce don (I Rois 3:9) ; la conduite d'Elise envers Guhazi tmoigne d'un discernement vraiment surnaturel (II Rois 5:26).

Dans le Nouveau Testament, il y a l'exemple frappant de Pierre, traitant avec une si grande svrit Ananias et Saphira (Actes 5) ; un peu plus loin, sa dnonciation galement svre de Simon le Magicien, fonde sur le discernement de l'tat de son coeur (Actes 8:23) ; notez que Simon avait russi tromper tous les autres par son apparence (v. 13).

Les paroles de Pierre semblent bien indiquer qu'il discerna un mauvais esprit l'oeuvre dans et par Simon Pour finir, un exemple remarquable de la pratique du don de discernement des esprits nous est fourni par Paul il rprimande l'esprit qui avait pris possession d'une pauvre servante, Philippes, incident qui devait le mener en prison (Actes 16:16-18). Remarquez que le tmoignage trs plausible que l'esprit rendait en apparence aux serviteurs de Dieu, ne russit pas tromper l'aptre rempli du Saint-Esprit sur sa vraie nature.

Les Anciens qui possdaient ce don de l'Esprit devaient tre tout dsigns pour diriger les assembles : aussi ce don correspond-il probablement la charge de gouverner (I Cor 12:28). S'il en est ainsi, il est d'autant plus supposer que le possesseur de ce don devait avoir aussi l'amour de Dieu rpandu dans son coeur par le Saint-Esprit qui lui avait t donn ; loin d'exercer le don d'une manire dure et critique, il devait plutt avoir une grande compassion pour les pauvres victimes des puissances mauvaises, et il cherchait pour elles, dans la grce et la puissance du Seigneur Jsus, une prompte dlivrance. En mme temps il est penser que le Dieu d'amour veille sur ses Eglises pour les prserver de toute ruse et de tout mal.

Ralits spirituelles qui sont prsupposes par l'existence de ce don.

Quand on exerce ce don sous l'action du Saint-Esprit, il rvle donc avant tout la vraie nature, ou la source, de toute manifestation surnaturelle ; est-elle divine ou satanique ? Faut-il l'accepter ou la rejeter, s'y abandonner ou lui rsister ? Non seulement on aura un puissant tmoignage intrieur ce sujet, mais une vision de l'esprit qui est loeuvre.

Il faut beaucoup de grce pour garder la mesure quand on 'possde ce don, et pour l'employer la gloire de Dieu.

Pour conclure, nous voudrions attirer l'attention sur ce fait que la simple existence d'un tel don prsuppose qu'il y a rellement des esprits mchants et trompeurs, qui se manifestent par le moyen de la crature humaine. Il y a des chrtiens de nos jours qui se doutent peine de l'existence de ces faits fondamentaux du monde spirituel.

Le monde spirituel tout entier devient trs rel pour le croyant baptis du Saint-Esprit et pour les glises o se manifestent les dons spirituels. Il s'ensuit invitablement qu'on suivra d'un oeil d'autant plus averti la ralit de la puissance satanique, qu'on aura acquis plus d'intuition spirituelle pour percevoir les choses de Dieu. Heureux le croyant, heureuse l'glise qui acquirent cette sensibilit spirituelle agrandie, tout en restant vigilants, et tout en gardant aussi la foi que Dieu protgera l'Eglise qu'il s'est acquise par son propre sang, et qu'il viendra bout des attaques les plus subtiles de son grand ennemi.


CHAPITRE VII

Les langues et l'interprtation des langues.

On a tant crit depuis vingt ans au sujet du don des langues qu'on ne peut esprer dire quelque chose de nouveau. Notre dessein est simplement de prsenter les faits essentiels au sujet de ce mystrieux don de l'Esprit. Nous tudierons le parler en langues simplement comme un don du Saint-Esprit plac par Dieu dans son 'glise, et dont l'utilit pour l'assemble rsulte de son association avec le don d'interprtation des langues.

Nous ne parlerons pas dans ce chapitre du parler en langues, qui sert comme preuve initiale du baptme. du Saint-Esprit (Actes 10:46, etc.). Il faut toujours se rappeler qu'il y a une distinction entre les langues comme signe, et les langues comme don n. Le signe est pour tous (Actes 2:4) ; le don n'est pas pour tous (I Cor. 12:30). C'est une erreur de ne pas s'attendre ce que tous parlent en langues en recevant personnellement une exprience de Pentecte conforme l'Ecriture ; c'est une autre erreur de s'attendre sans raison ce que tous les membres de l'Eglise possdent le don de parler en langues. Faute de faire cette distinction scripturaire, beaucoup de bons auteurs ont affaibli considrablement la porte de ce qu'ils ont pu crire sur ce sujet.

La vraie nature du don des langues.

Aprs avoir analys soigneusement tous les textes scripturaires qui se rapportent la question, nous pouvons rsumer comme suit notre dfinition de ce don : Il consiste dans le pouvoir de s'exprimer en des langues inconnues de celui qui parle, pouvoir qui est donn par l'Esprit de Dieu certains membres de l'Eglise ; .ces langues sont susceptibles d'tre traduites par le moyen d'un don galement surnaturel, de manire ce que ces paroles soient comprises par l'assemble.

D'une manire gnrale, il n'y a pas lieu d'interprter les paroles prononces dans l'extase par les croyants qui reoivent le baptme du Saint-Esprit, car il ne s'agit pas l d'une manifestation du don des langues.

Notons ici que le simple fait qu'il existe un don surnaturel du Saint-Esprit pour traduire le parler en langues en une langue connue, prouve sans conteste que le don des langues n'est pas une connaissance rationnelle des langues trangres, comme l'ont suppos quelques personnes qui veulent viter le surnaturel. S'il en tait ainsi, la traduction elle aussi serait faite par des moyens naturels, sans qu'il soit besoin d'une onction spciale de l'Esprit ; et mme, elle pourrait tre faite par un incrdule.

La place de ces dons dans l'Eglise.

Quand ces deux dons oprent conjointement dans l'Eglise, ils forment l'quivalent du don de prophtie (I Cor. 14:5) et ils sont un canal par lequel l'Esprit de Dieu donne des paroles inspires.

S'il est pratiqu dans les assembles proprement dites de l'glise, le don des langues doit toujours tre accompagn du don d'interprtation des langues (v. 5. 13, 27, 28). Ceci ne s'applique pas son usage dans la prire prive et dans la communion personnelle avec Dieu (v. 2, 14, 18).

On peut bon droit demander quel avantage il y a pratiquer les deux dons dans les runions, si aprs tout ils constituent l'quivalent du don de prophtie ? Aux versets 21 et 22, Paul donne une raison trs claire de l'avantage que 'prsente parfois le don des langues. Il est un signe pour les incroyants. Le caractre mystrieux et surnaturel de ce don est de nature saisir certains individus' et leur donner un signe sr de la prsence du Saint-Esprit cherchant s'exprimer par la crature humaine. La prophtie, prononce dans une langue connue, peut passer inaperue.

C'est par des hommes d'une autre langue... que je parlerai ce peuple, dit le Seigneur . Il faut que ce signe soit suivi aussitt du ministre exerc par le moyen d'autres dons, comme cela fut le cas le jour de la Pentecte (voir aussi v. 24). C'est comme un signal d'alarme, rien de plus : le cur et la volont seront touchs par d'autres dons.

Pour l'dification des croyants, les deux dons de langues et d'interprtation sont simplement quivalents la prophtie. Or l'dification normale des croyants ne requiert pas la prsence continuelle d'un signe aussi surnaturel ; c'est pourquoi la mthode plus directe de la prophtie convient mieux, et c'est ce titre que Paul la recommande.

Le parler en langues Corinthe.

Il semble que Paul veuille dtourner l'assemble de Corinthe de parler en langues ; il y a lieu d'tudier les raisons de son attitude, car elles ont souvent t exagres et dformes.

Ces raisons taient au nombre de deux : a) on parlait trop en langues dans les runions Corinthe ; b) on parlait en langues sans interprter.

Nous parlerons de ces abus dans un prochain chapitre. Qu'il nous suffise de dire, en ce qui concerne la premire de ces deux raisons, que Paul fixa le nombre de ceux qui pouvaient parler en langues dans une runion (v. 27) ; quant la seconde, il prescrivit qu'il y et toujours interprtation (v. 28).

Aprs avoir pos ces rgles, Paul affirme avec force qu'il ne faut pas empcher de parler en langues (v. 39) ; ils ne (veut donc pas qu'on lui prte l'intention d'teindre compltement cette manifestation de l'Esprit. Ce qu'il demandait, c'tait de la mesure. Puissent les chrtiens, et leurs conducteurs, aborder ce don de nos jours dans le mme esprit !

Nous avons dit plus haut que l'Eglise ne doit pas normalement exiger une grande abondance de ces dons qui servent de signes ; par normale , nous entendons une exprience chrtienne conforme au Nouveau Testament, non l'exprience courante du chrtien moderne. Durant ces vingt dernires annes, il y a eu une manifestation en apparence excessive du don des langues, probablement parce que l'Eglise est dans une situation anormale : elle s'est carte extrmement loin du Nouveau Testament, et cela surtout en niant le surnaturel. Les langues ont t ncessaires de nouveau comme signe dans l'Eglise elle-mme. De plus il tait invitable qu'on insistt sur cette vrit nglige, quand on commena de la remettre en lumire.

Paul exhorte ceux qui pratiquent ces dons chercher les possder abondamment pour l'dification de l'Eglise. Ils peuvent donc tre manifests avec tant de maturit. d'ordre et d'amour, qu'ils n'auront rien de choquant, rien qui scandalise inutilement qui que ce soit. Ainsi pratiqus, ces dons sont particulirement beaux, et nous croyons que l'habitude n'affaiblira jamais en nous le sentiment de vnration et d'merveillement que nous prouvons chaque fois que l'Esprit de Dieu manifeste de cette manire sa prsence dans les assembles. Ces dons crent par leur prsence une vritable atmosphre cleste.

Le don d'interprtation des langues.

Le don d'interprtation est indispensable pour que le don des langues puisse tre pratiqu avec fruit dans les assembles (1 Cor. 14:5), et tous ceux qui parlent publiquement en langues sont invits prier pour recevoir le don d'interprter (v. 13). Ainsi ils pourront toujours employer le don des langues d'une manire profitable. En rgle gnrale, il est prfrable qu'un seul interprte les deux ou trois qui auront pu parler en langues (v. 27). Il ne faut pas en conclure que la mme personne doive interprter dans toutes les runions, et nulle part on ne nous parle d'une fonction d' interprte . La raison et la prudence commandent toutefois de ne confier l'interprtation qu' des personnes prouves, spcialement dans de grandes runions.

Le but du don d'interprtation est de rendre comprhensibles pour tous, les paroles prononces dans l'extase et l'inspiration en une langue inconnue de la grande majorit des personnes prsentes, en les rptant, traduites dans la langue courante.

On peut sentir dans son esprit la beaut, l'lvation, la richesse d'une parole en langue inconnue, mais le but du don d'interprtation est de rendre ces choses accessibles l'intelligence, en sorte que les autres puissent participer eux aussi par l'intelligence la rvlation, l'lvation, la prire de celui qui parle. Il est toujours bon que l'tre entier participe aux exercices religieux, et pas seulement une partie de nous-mmes. Dieu attend que nous l'aimions de tout notre coeur et de toute notre me, de toute notre pense et de toute notre force.

La nature du don d'interprtation.

Le don spirituel d'interprtation joue le mme rle qu'une traduction naturelle d'une langue dans une autre ; tous ceux d'entre nous qui ont eu parler l'tranger, dans des pays dont ils ne connaissaient pas la langue, ou qui ont entendu parler un orateur que l'on traduisait mesure, sont familiers avec ce genre de traduction.

Cependant le don d'interprtation diffre de la traduction ordinaire, et dans sa nature et dans ses modalits. Comme tous les autres dons que nous tudions, il est surnaturel et provient du Saint-Esprit. Celui qui traduit ne connat pas le moins du monde la langue qu'il traduit ; il en rsulte que l'interprtation est reue non par un effort d'attention portant sur les mots prononcs par celui qui parle en langues, mais plutt par une concentration de l'esprit sur le Seigneur, qui seul donne l'interprtation. Les paroles sont donnes par rvlation et suivent les mmes rgles que la prophtie et les autres paroles inspires, elles viennent par le moyen de visions, de rvlations, de suggestions, comme il plat au Seigneur.

L'esprit du croyant que le Seigneur veut employer pour l'interprtation se sentira touch immdiatement par les paroles prononces en langue. Cette raction dpendra sans doute de la puret et de la profondeur du parler en langue ainsi que de l'tat spirituel de celui qui interprte. Il doit tre possible d'exercer un don spirituel tout en ne gardant pas le contact avec le Seigneur (I Cor. 13:1) : dans ce cas l'exercice qui devrait tre si beau, est grandement entrav

et rabaiss.

Les langues et l'interprtation caractrisent l'conomie actuelle.

Ces deux dons du Saint-Esprit sont en effet les seuls qui ne soient jamais manifests sous aucune forme dans l'Ancien Testament.

Il y a, il est vrai, quelque chose d'analogue au don d'interprtation : c'est le pouvoir d'expliquer les songes, qu'eurent certains hommes comme Joseph (Gense 40:41) et Daniel (Dan. 4:5). Mais le don n'est pas rellement le mme.

Ces dons ne semblent pas non plus avoir t manifests dans le ministre terrestre du Seigneur Jsus. Certaines de ses paroles (Marc 7:34, 15:34) sont cites en aramen, mais ne constituent nullement un parler en langue inconnue, analogue celui dont parle I Cor. 14.

Le don des langues, et le don d'interprtation qui l'accompagne, semblent avoir t rservs par Dieu pour caractriser l'conomie de la grce que dispense l'Eglise. Cela fait mieux comprendre la place qu'occupa le phnomne des langues le jour de la Pentecte, qui inaugura l'conomie actuelle. Dieu crait une re nouvelle : elle s'accompagnait d'un signe nouveau, et d'une manifestation nouvelle de l'Esprit ternel.

Le Saint-Esprit s'tait manifest avant la Pentecte par le moyen d'hommes qu'il s'tait choisis comme instruments pour tel ou tel but dfini ; maintenant il vient d'une autre manire, pour remplir quiconque veut le recevoir, mme ceux qui sont au loin en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera . (Actes 2:39). Chacun de ceux qui taient dans la Chambre haute reut la plnitude de l'Esprit, qui fut atteste par un signe, choisi par la sagesse divine : le Saint-Esprit s'emparait des organes de la parole, que l'homme emploie si souvent pour des oeuvres diaboliques (Jacques 3:6). La souverainet de Dieu, qui s'tait 'tait manifeste la Tour de Babel, se rvla de nouveau le jour de la Pentecte. C'tait momentanment au moins une image du triomphe complet de la grce rdemptrice sur l'tre tout entier. Le vainqueur planta, si l'on peut dire, son drapeau sur la partie la plus importante de l'me vaincue, la partie que Bunyan dans sa Guerre sainte appelle la Grille de la bouche .

Pour la raison humaine, le don des langues est absurde, et l encore il y a une intention divine. Pour pratiquer ce don, il faut abaisser tout l'orgueil de l'intelligence : preuve nouvelle de la victoire de la grce.

C'est le seul don que Dieu ait destin servir de signe clans l'conomie o nous vivons actuellement. Y a-t-il rien d'tonnant ds lors que nous soutenions rsolument qu'il doive se perptuer jusqu' ce que ce qui est parfait soit venu dans le sicle nouveau, lorsque nous verrons Dieu face face ? .


CHAPITRE VIII

Les dons de l'Esprit et le fruit de l'Esprit.

  Un aspect trs important de la question des dons spirituals est celui qui concerne leurs rapports avec la saintet. Diverses questions se pressent ici, questions qui ne sont pas purement thoriques, mais qui s'imposent nous, souvent l'improviste, pour des raisons pratiques. Les dons spirituels dveloppent-ils la saintet ? La saintet est-elle, ou non, pralablement requise, pour qu'on puisse les recevoir ? Sont-ils une preuve de saintet ? La saintet personnelle de l'individu affecte-t-elle l'emploi qu'il fait des dons ? Faut-il se proccuper des dons, tant donn l'importance suprme de la saintet ?

Pour viter tout malentendu, notons que nous entendons ici par saintet, la ressemblance morale avec le Christ : il s'agit de cette consquence positive de la conversion, par laquelle la vie mme de Christ est reproduite dans et par la vie ou le caractre du croyant. Il y a plusieurs grces visibles qui marquent un tel caractre, avant tout celles que Paul numre dans Galates, 5:22-23, sous le titre : le fruit de l'Esprit . La liste est la suivante : l'amour, la joie, la paix, la patience, la bont, la bienveillance la fidlit, la douceur, la temprance. L'aptre regarde ces  vertus comme produites dans l'me par la grce divine ; elles ne sont pas de notre nature originelle, elles proviennent de Dieu.

Diffrence entre les dons et le fruit.

Il est ncessaire de comprendre la diffrence fondamentale qui existe entre les dons et le fruit de l'Esprit. Le fruit est le produit naturel d'un principe de vie intrieure, qui se dveloppe d'une manire continue. Le dveloppement du fruit demande du temps ; il est amen la perfection grce l'aide d'lments extrieurs : le soleil, la pluie, le sol. Les dons, en revanche, sont confrs par la gnrosit de quelqu'un qui est en dehors de nous. En gnral ils sont parfaits quand nous les recevons, bien que celui qui les reoit puisse apprendre s'en servir de mieux en mieux, comme par exemple dans le cas o nous recevons un appareil de photographie ou une automobile. Ce qui est essentiel pour notre tude, c'est que le fruit vient progressivement du dedans, tandis que les dons viennent tout d'un coup du dehors. Cette distinction est un peu simpliste, mais elle aide comprendre cette diffrence fondamentale.

Le fruit de l'Esprit est donc la manifestation et le produit de la vie divine qui a t impartie au croyant au moment de la conversion ; il peut apparatre presque instantanment dans certains cas, mais le plus souvent il apparat graduellement par une croissance dans la grce. Son dveloppement est favoris par des moyens de grce extrieurs, tels que l'aide des chrtiens et des pasteurs, les circonstances de la vie, et par-dessus tout la communion avec Dieu. Ce fruit peut crotre travers toute la vie chrtienne ; la saintet doit crotre sans cesse.

Les dons de l'Esprit, au contraire, peuvent tre confrs soudain, n'importe quel point de l'exprience du chrtien ; il ressort clairement du Nouveau Testament que certains croyants ont reu un don en mme temps que le baptme du Saint-Esprit. D'autres dons leur ont t accords certains tournants de leur nie chrtienne (par exemple I Tim. 4:14 ; passage qui se rapporte probablement au moment o Timothe a t mis part pour le ministre, Actes 16:1-3). On peut dsirer de nouveaux dons et prier pour les obtenir (I Cor. 12:31-14:13 et 39). L'octroi des dons du Saint-Esprit parat donc plus ou moins indpendant de la maturit atteinte par le croyant au point de vue de la croissance dans la grce ; tant bien entendu que le Seigneur peut juger de la capacit de chaque individu. Ils ne peuvent jaillir de la vie intrieure mais sont des actes souverains du grand donateur.

L'amour n'est pas un don spirituel.

Le premier et le plus grand FRUIT de l'Esprit est l'amour. Si merveilleux est cet amour divin qui se manifeste dans et par une vie entirement livre l'Esprit de Christ, que lorsque Paul consacre un chapitre entier le chanter (I Cor. 13), nous sentons qu'il dcrit en ralit le chrtien idal.

Il faut bien comprendre que cet amour est un fruit et non un don. I Cor. 13:1, tablit cette distinction. R n'est pas scripturaire de dire : Je recherche l'amour, le plus grand de tous les dons ! n. Beaucoup parlent ainsi, mais l'amour n'est pas mentionn dans la liste des neuf dons de l'Esprit (I Cor. 12:8-11). Plutt que d'attendre l'amour (I Cor. 13) comme un don achev que Dieu mettrait tout d'un coup dans le coeur, nous devons considrer qu'il n'est que le fruit du dveloppement d'un principe divin en nous. Il devient parfait par une vie de communion troite avec le Seigneur, et non autrement.

Si l'on considre l'amour, dcrit si merveilleusement dans I Cor. 13, comme tant non seulement le premier des fruits de l'Esprit (Gal. 5:22), mais comme comprenant aussi en lui tous les autres fruits de l'Esprit, on peut noter deux faits trs importants au sujet de la relation entre les dons et le fruit :

Il y a NEUF DONS numrs dans I Cor. 12:8 11, et NEUF FRUITS numrs dans Gal. 5:22 et 23.

Le grand chapitre sur l'amour (I Cor. 13) est insr entre les deux principaux chapitres qui traitent des dons spirituels, et il fait partie intgrante du sujet.

Le premier fait nous enseigne que les dons et les fruits sont destins se complter les uns les autres ; le second fait, qu'ils sont en relation intime les uns avec les autres.

On interprte souvent l'exhortation de Paul au sujet de la voie plus excellente (I Cor. 12:31) comme si l'aptre disait : Ne vous occupez pas des dons spirituels, recherchez seulement l'amour . Cela est faux, car il n'est pas crit : recherchez l'amour AU LIEU des dons spirituels ; mais recherchez l'amour ET ASPIREZ aux dons spirituels . C'est un manque d'quilibre contraire l'Ecriture, que d'ignorer ou de ngliger les dons spirituels.

UN APPEL A L'QUILIBRE.

Lorsque l'aptre crit : Aspirez aux dons les meilleurs , et : Je vais vous montrer encore une voie par excellence , il ne nous invite pas ngliger les dons spirituels. Il fait un appel L'QUILIBRE, et il tablit les vraies (valeurs spirituelles. La chose la plus grande de toutes, c'est une ressemblance croissante avec Christ ; c'est donc une grande erreur de penser que les dons peuvent tenir lieu des fruits. Il dveloppe cette pense avec une trs grande force dans les premiers versets de I Cor. 13. Il reprsente les dons spirituels oprant de la manire la plus brillante puis il anantit d'un seul coup toute cette splendeur. Le don des langues, celui de prophtie, de connaissance et de foi, tout est galement rabaiss. Tout le raisonnement vise ceux qui exeraient ces dons sans avoir l'amour. C'est un passage frappant. C'est un passage d'une importance capitale pour tous ceux qui se rclament d'une exprience de Pentecte.

Remarquons que l'aptre ne met pas en doute un seul instant l'authenticit des dons (comme le font tant de personnes aujourd'hui) ; il ne s'agit pas de contrefaons qui viendraient de quelque puissance dmoniaque. Il s'agit de dons authentiques du Saint-Esprit, que les fidles ont reus directement du Seigneur Lui-mme, mais qu'ils exercent maintenant sans avoir gard le sens des vraies valeurs spirituelles. Si quelqu'un s'tonne ici, c'est parce qu'il se reprsente les dons spirituels comme tant imposs l'homme par le Saint-Esprit. En ralit ces chapitres montrent qu'une fois les dons accords, leur exercice est la disposition de la volont de l'individu (I Cor. 14:14. 19, 28, 30, 32). L'idal est que le croyant soumette sa volont si parfaitement la volont de Dieu que tout exercice des dons se fasse (vraiment dans l'Esprit . Il n'en est pas toujours ainsi, mais ce devrait tre le but de tous ceux qui ont des dons spirituels.

Qu'arrive-t-il lorsqu'on exerce les dons sans amour ?

a) Cet exercice est sans puissance et il est irritant pour les autres.

b) Celui qui exerce le don na pas de profit pour lui-mme. ( Cela ne sert de rien 1 Cor 13 :1-3) Plus clairement encore :

a) un chrtien qui exerce les dons spirituels sans vivre une vie qui y soit conforme, ne fait pas la moindre impression sur les autres ; il est, au contraire, une pierre d'achoppement pour eux,

b) un chrtien qui se figure qu'en pratiquant abondamment les dons spirituels, il peut suppler un manque de saintet personnelle, se trompe du tout au tout.

Ensuite l'aptre donne une description positive des merveilles de l'amour (I Cor. 13:4-7), et couronne le tout en montrant que ces qualits sont ternelles. Les dons spirituels, au contraire (et il cite ici la prophtie, les langues et la connaissance) ne sont que pour le sicle prsent, o nous voyons comme travers un miroir. Son but est de donner le vrai sens des valeurs spirituelles, et d'lever l'ambition de ses lecteurs jusqu'au point le plus lev possible : jusqu'au moment o ils verront face face... Pour les personnes qui voudraient tordre le sens de ce passage, il y a lieu de souligner que l'Aptre ne dit pas qu'un seul des dons spirituels doive cesser avant ce temps.

Une doctrine vraie est toujours quilibre ; c'est pourquoi, tout de suite aprs l'loquence passionne des derniers versets de I Cor. 13, l'Aptre se hte de prvenir une raction possible contre les dons spirituels : On doit aspirer aux dons spirituels . (Chap. 14:1).

Mais maintenant il va donner un enseignement dtaill sur les principes qui doivent prsider l'exercice des dons, et la cl de tout, c'est L'AMOUR. Le chapitre 14 est une application pratique du chapitre 13, la question des dons spirituels. L'amour ne se contente as de l'exercice goste d'un don (v. 4, etc.) ; l'amour aura un ardent dsir de voir les autres recevoir des bndictions (v. 19,   etc.) ; l'amour prendra bien garde de ne jamais tre en scandale personne (v. 26, etc.) ; tout cela nous ramne un quilibre parfait entre les dons et les fruits. Le chrtien qui a le plus des fruits de l'Esprit, sera le chrtien qui exercera les dons spirituels avec le plus de profit. Un talage thtral de dons, si brillants soient-ils, ne produira rien d'ternel ; il faut que l'homme soit dirig par l'amour de Dieu. Le caractre du fidle qui exerce un don spirituel n'affectera pas beaucoup la manifestation extrieure de ce don, mais il aura un effet considrable sur son pouvoir d'dification. Cela est d'une importance capitale.

Les dons spirituels et le manque de sanctification.

Ceci constitue un problme tellement grave aux yeux de quelques-uns, qu'il faut l'examiner srieusement.

Dans le Nouveau Testament, il n'y a pas de problme de ce genre. Le, problme se pose cause de quelques ides errones, et, croyons-nous, trs peu conformes l'Ecriture, qui ont t rpandues parmi les chrtiens la faveur de telle ou telle doctrine du baptme du Saint-Esprit.

a) C'est une erreur de croire que le baptme du Saint-Esprit enlve au croyant la possibilit de pcher l'avenir. Selon l'Ecriture, le croyant peut avoir besoin, aprs ce baptme, d'un grand progrs dans la sanctification personnelle ; il doit pour cela MARCHER selon l'Esprit (Galates 3:2-3 et 5:16-25). Il est vain de penser qu'une exprience quelconque, une crise , une bndiction , puisse remplacer la marche continuelle selon l'Esprit, quelque utile qu'une pareille crise puisse tre sans aucun doute la sanctification mme.

Nous ne pouvons pas aborder ici le vaste problme de la saintet. Qu'il nous suffise d'indiquer que, selon le Nouveau Testament, la saintet procde de trois sources : le Sang (Hbr. 13:12), la Parole (Jean 17:17) et l'Esprit (I Pierre 1:2). Le baptme du Saint-Esprit a pour conditions pralables la repentance et la rmission des pchs, ainsi qu'un coeur pur : et cette dernire condition est remplie par la foi dans le prcieux sang (Actes 2:38 ; 15:9). Le but du baptme est la puissance dans le tmoignage (Actes 1:8) sous les diffrentes formes qu'enseigne l'Esprit.

Le baptme du Saint-Esprit ne produit pas l'impeccabilit, et le Nouveau Testament ne fait pas des dons du Saint-Esprit un signe de saintet. Ils sont le signe de la venue de celui qui peut sanctifier ; mais son oeuvre peut n'avancer que lentement, surtout si l'on n'obit pas la Parole crite. Toute confusion doit tre vite sur ce point.

b) L'autre erreur qui cause chez plusieurs trouble et scandale, est l'ide que le Saint-Esprit ne peut se manifester qu'en des tres dj parvenus la perfection.

Comment peut-on penser pareille chose lorsqu'on a une Bible ouverte devant soi ? Dans l'Ancien Testament, il y a le cas de Jepht (Juges 11:29), de Samson (Juges 15:14), de Sal, qui tous avaient une sanctification trs imparfaite. Dans le Nouveau Testament on voit sans cesse que le Seigneur travaille avec, et par le moyen d'hommes et de femmes trs imparfaits, mme parmi les aptres, et mme aprs la Pentecte. La 1e ptre aux Corinthiens traite des divisions de l'glise, de cas d'immoralit, de dsordres, d'hrsies, etc. ; cependant le Saint-Esprit se manifestait chez les Corinthiens d'une manire telle que Paul dclare qu'il ne leur manque aucun don, dans l'attente de la manifestation du Seigneur (1Co 1:7). Ce simple fait est l'abri de toute contradiction. Quelle rponse ceux qui ne veulent pas admettre qu'il y ait d'authentiques dons de l'Esprit, l o ils trouvent la moindre trace d'imperfection. Nous n'excusons pas les imperfections ; ce que nous avons dj dit suffit montrer combien on doit les prendre au srieux chez ceux qui ont des dons de l'Esprit. Mais ce qui nous tonne, ce sont les problmes que posent des personnes qui ont pourtant la Bible.

Toutes ces difficults proviennent de ces deux erreurs jumelles : ou que le baptme du Saint-Esprit devrait produire une perfection dfinitive ; ou que l'exercice des dons de l'Esprit est une preuve de perfection. Dieu veuille nous ramener la vrit biblique !

Citons pour conclure les paroles pleines de mesure de Conybeare et Howson, au chapitre 13 de leur Vie et Eptres de saint Paul : Beau rve que celui d'une Eglise semblable une socit d'anges ; ce n'est pas sans peine que nous ouvrons les yeux pour voir la ralit...     Du vivant mme des aptres, tout comme aujourd'hui, les miracles ne suffisaient pas pour convertir ; l'inspiration ne produisait pas la saintet ; alors, comme aujourd'hui, l'imperfection et le mal se glissaient parmi les membres de l'Eglise, et ralentissaient la marche du Royaume de Dieu . Les amis aussi bien que les adversaires du Rveil de Pentecte, ont retenir la leon que donne le Nouveau Testament : l'inspiration ne cre pas la saintet. Mais l'inspiration n'en est pas moins relle et prcieuse.

Ce que nous dsirons ardemment, c'est une Eglise glorieuse, possdant les neuf dons et les neuf fruits de l'Esprit, dans une harmonie toute la gloire du Rdempteur.

Un Rveil ne peut pas continuer par la puissance du Saint-Esprit, si l'on voit en lui seulement l'inspirateur des paroles et des actes, et non l'auteur de la saintet. Si l'on ATTRISTE l'Esprit de Dieu par un manque de sanctification (Ephs. 4:30) on finira aussi par TEINDRE les manifestations de l'Esprit (I Thess. 5:19). Le plan harmonieux et divin que rvle le Nouveau Testament fait du Saint-Esprit la source aussi bien des fruits que des dons ; nous le bnissons et nous lui obissons pour l'un et pour l'autre aspects de notre Rdemption.

 



CHAPITRE IX


Comment obtenir les dons spirituels.

Qu'on ne se mprenne pas : les dons du Saint-Esprit ne peuvent pas tre obtenus par un effort de l'homme ; quoi que nous puissions dire dans le prsent chapitre, ils seront toujours DES DONS. Qu'on n'oublie pas non plus, en tudiant ce chapitre, toue ce qui a t dit dans le prcdent.

Ce sont des dons au sens le plus rel et le plus ordinaire du mot ; le mot grec qui les dsigne (charismata) vient de la mme racine que le mot que nous traduisons grce, faveur, bont ; c'est le mme mot qui revient dans l'expression : le DON de la vie ternelle. (Romains 6:23). Rien ici ne suggre l'ide d'acquisition, ou celle de mrite ; il s'agit de prsents faits par amour, comme les prsents d'Elizer Rbecca (Gense 24:53). Cette image convient bien ici : tout comme ces dons d'un fianc sa fiance, les dons de l'Esprit ne sont pour l'pouse du Christ qu'un gage, en attendant la plnitude de ses richesses, dont l'Eglise jouira plus tard. Combien prcieux de pareils dons pour le croyant

Le point de dpart.

On demande si souvent : Comment puis-je obtenir les dons ? que nous prendrons la question telle qu'on la pose ; nous essaierons d'y rpondre en tudiant les Ecritures.

Au point de dpart, saisissons bien ce qu'implique la notion de dons de l'Esprit. Cela veut dire qu'ils sont en rapport direct avec le Saint-Esprit ; le Nouveau Testament ne nous les prsente jamais chez des hommes qui ne seraient pas, et convertis Jsus-Christ, et remplis du Saint-Esprit. Ils jaillissent de l'exprience personnelle du baptme de Pentecte (Actes 2:4), ils sont la suite normale et une manifestation de cette exprience. Si nous suivons le Nouveau Testament, nous comprendrons qu'il y a une relation intime et essentielle entre le baptme du Saint-Esprit et les dons spirituels ; le baptme et les dons font partie de l'exprience chrtienne normale et authentique.

La prire pour recevoir de nouveaux dons.

Quand le croyant a reu un don, il peut et doit en dsirer certains autres. Ainsi il est dit celui qui a le don des langues de prier pour avoir le don d'interprtation (I Cor. 14:13). Des expressions plus fortes encore se lisent ici : Aspirez au don de prophtie. (14:39).

Il est donc clair que le Seigneur veut que nous possdions des dons spirituels, et que nous en dsirions, parmi ceux que nous ne possdons pas encore. Un tel dsir lui est parfaitement agrable. Ne pas dsirer les dons spirituels, c'est mpriser une grce, et c'est dsobir la Parole.

On n'a pas le droit de s'excuser en disant, comme plusieurs le font, qu'on recherche l'amour, le plus grand des dons : car l'amour n'est pas le moins du monde un don spirituel, c'est un fruit de l'Esprit. Il nous est dit trs distinctement de rechercher l'amour, et d'ASPIRER aussi aux dons spirituels. (I Cor. 14:1). Les deux choses ne se sparent pas, ni ne s'opposent ; elles rsument elles deux toute l'ambition du chrtien.

Le point de vue divin.

Dieu est parfaitement souverain dans l'attribution des dons. Le Saint-Esprit les rpartit COMME IL VEUT. (I Cor. 12:11). Notez encore les expressions : comme il a voulu (v. 18) et DIEU a tabli (v. 28).

Il n'y a donc place pour aucun sentiment de jalousie quand il s'agit des dons spirituels ; ils diffrent selon la grce qui nous a t accorde (Romains 12:6) ; ceux qui possdent les dons les meilleurs ou les plus apparents ne doivent pas s'enorgueillir, mais u revtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que DIEU a dpartie chacun. (v. 3). A lui seul la gloire.

S'il n'y a pas place pour l'orgueil, il y a place pour l'adoration ; car sur toute manifestation d'un vrai don de l'Esprit on pourrait crire : C'est ici le doigt de Dieu ; la faiblesse et l'imperfection naturelles de l'homme n'en font que mieux ressortir la grce souveraine du Donateur.

Il y a, notons-le maintenant, un moment o les hommes peuvent devenir les instruments, par lesquels s'exprime la souverainet divine. C'est ce que montre le cas de Timothe ; deux fois Paul parle de son don spirituel comme ayant t confr par l'imposition des mains (I Tim. 4:14 et II Tim. 1:6). Il rappelle Timothe les circonstances solennelles dans lesquelles les anciens lui imposrent les mains ; Paul tait probablement du nombre, et il s'agit sans doute de sa conscration au ministre avant le dpart de Lystre (Actes 16). On voit aussi que l'un des anciens dt recevoir une prophtie rvlant par l'Esprit la nature du don qui tait confr au jeune homme.

Il n'y a l rien de contraire la souverainet de Dieu dans l'attribution des dons spirituels ; au contraire cela s'accorde avec l'ensemble de la Rvlation, qui nous montre que le Tout-Puissant consent travailler par le moyen des hommes, et en collaboration avec eux. Ne croyez jamais que par l'imposition des mains, les hommes ont en leur pouvoir, et au gr de leur volont, l'attribution des dons. Ce rite si beau et si appropri n'a d'efficacit que dans la mesure o ceux qui le pratiquent sont dans la volont de Dieu et remplis du Saint-Esprit. Mais ce rite est parfaitement conforme l'Ecriture, et nous faisons bien de nous y soumettre, en nous adressant des frres vraiment pieux lorsque nous recherchons des bndictions ou des dons spirituels. Ayons confiance : le Seigneur fera honneur aux mthodes qu'il a lui-mme institues.

Le point de vue humain.

Dieu est souverain dans l'attribution des dons spirituels. Cette souverainet s'exprime par la remise directe des dons sans intervention humaine, ou bien par leur remise au moyen de l'imposition des mains.

Nous voulons chercher maintenant s'il y a, de la part de l'homme, telle action ou telle attitude qui puisse concourir la ralisation du plan de Dieu, ou au contraire l'entraver. Nous suggrons ce qui suit.

a) UNE VIE CONSACRE.

Par l nous entendons une soumission absolue la volont de Dieu, telle qu'elle s'affirme souverainement dans les paroles : Comme il le veut. Je dois tre prt recevoir n'importe quel don, selon ce que le Seigneur le veut pour moi. Il est tout naturel, par exemple, de dsirer les dons de gurison ; et nous avons souvent rencontr des croyants qui ne veulent absolument pas avoir le don des langues. En ralit il faut avoir une attitude de complte soumission. Dieu seul sait quel don chaque croyant est mme d'exercer pour la gloire de son nom ; et Dieu seul sait quel don est le mieux adapt la situation spirituelle de chacun de ses enfants. Il est ais de voir qu'il y a des dons qui feraient beaucoup de mal l'individu et l'Eglise, s'ils taient donns l o il n'y a pas un degr avanc de sanctification. Inversement la pratique mme de certains dons peut contribuer la sanctification du caractre ; ainsi la gurison peut dvelopper la compassion, le discernement des esprits peut porter la vigilance, le parler en langues peut rabaisser l'orgueil intellectuel.

b) LA PRIRE.

La souverainet de Dieu n'enlve la prire ni sa raison d'tre ni sa puissance ; et, en ce qui concerne les dons spirituels, la Parole exhorte le croyant les demander par la prire. Il est parfaitement lgitime de dsirer ardemment certains dons, pourvu que l'on garde une attitude de soumission.

Un tel dsir nous est mme recommand en des termes trs forts : Aspirez aux dons spirituels , (I Cor. 14:1), cest--dire : ayez une forte ambition... Aucune expression ne saurait tre plus nergique. Portez-vous de tout cur au don de prophtie . (I Cor. 14:39). Celui qui parle en langues doit prier pour avoir le don d'interprter (I Cor. 14:13).

Toutes ces expressions montrent qu'il ne s'agit pas de rester assis les bras croiss, pour attendre vaguement ce qui pourrait se prsenter. II faut qu'il y ait un dsir rel et profond qui vienne s'unir la souverainet divine. Ne refusons pas de nourrir dans notre vie chrtienne une ambition rellement sainte : c'est Dieu lui-mme qui l'implante dans l'me par sa grce. Dieu ne se joue jamais d'un cur sincre ; le dsir mme qu'il inspire est dj comme une promesse qu'il ralisera pleinement un jour, comme et o il voudra.

c) LA FOI.

C'est la condition qu'on a tendance ne pas comprendre quand on cherche, ou que l'on pratique les dons spirituels. Notre exprience nous porterait dire que ce qui empche, plus que tout le reste, les croyants de pratiquer les dons spirituels. c'est l'incrdulit.

Remarquez cependant le passage Romains 12 :3-6. Paul dit que la pratique d'un don vient de la foi, et dpend de la mesure de la foi. En toutes choses, le Seigneur fait de ma foi la condition de la communication en moi d'e sa nie et de sa puissance divines. Rien ne disqualifie autant l'homme pour le service du Matre que l'incrdulit. Ce n'est pas la prire qui sauve le malade, c'est la prire de la foi (Jacques, 5). Nul incident n'illustre mieux ce principe que Matthieu 14:28-30 : Pierre marchant sur les eaux. Les yeux fixs sur Jsus, il avanait ; quand il les dtourna, il commena d'enfoncer. Ainsi en est-il pour les dons spirituels : si l'on fixe les yeux de l'esprit sur le Seigneur, on les pratique librement ; qu'on dtourne les yeux, l'chec est l.

Quelle erreur de croire que dans l'exercice des dons spirituels, le croyant est contraint par le Saint-Esprit, en dpit de sa volont ! Il n'en est jamais ainsi quand c'est Dieu qui inspire les paroles ou les actes. Il ne touche jamais la libert de la volont humaine. La manifestation de l'Esprit peut tre par nous teinte ; inversement on peut cder si promptement et si intelligemment aux influences du Saint-Esprit qu'on assistera la manifestation immdiate et trs belle de n'importe quel don. Tel doit tre notre but, et il montrera Dieu et l'homme s'unissant en un seul, non pas un esclave manoeuvr par un matre.

Les dons spirituels en sommeil.

Les dons spirituels peuvent rsider dans le croyant, et cependant rester comme en sommeil, sans se manifester. Timothe courait ce danger. Paul l'exhorte ne pas ngliger le don qui tait en lui (I Timothe 4:14) ; une autrefois il lui donne un ordre encore plus prcis : rveille ou ranime le don (II Tim. 1:6).

Ces passages donnent penser que beaucoup de croyants n'ont pas tant prier pour recevoir des dons, qu' veiller la pratique de ceux qu'ils possdent dj. Dans ce cas, il ne sert rien de rejeter la responsabilit sur le Seigneur, comme s'il n'avait pas accord le don, ou comme s'iI l'avait retir. C'est au croyant qu'il appartient de ranimer le don qui est en lui, chaque fois que le Saint-Esprit vient le visiter, et cherche remettre en opration la manifestation trop nglige de sa prsence. Avec quelle fermet les conseils que Paul donne Timothe mettent-ils en lumire la responsabilit de l'homme dans la pratique des dons de l'Esprit. Tout se passe comme si Dieu s'tait rserv la souverainet dans l'attribution des dons, et avait ensuite laiss l'homme souverain pour ce qui concerne la libert et l'utilit de leur manifestation. Tout l'enseignement de I Cor. 14 prsuppose le mme principe.

Si le croyant acquiert la conviction qu'il n'est pas libre de se servir du don qu'il a reu dans le pass, le remde est videmment chercher dans la repentance, dans un retour la plnitude de la communion par le Saint-Esprit, et dans un effort de volont pour ranimer le don nglig. Si on ne le fait pas, on s'appauvrit soi-mme, on appauvrit l'Eglise, on voile pour sa part la gloire de Dieu.

Rien n'est plus important dans le rtablissement d'un christianisme conforme au Nouveau Testament que la rapparition de tous les dons surnaturels du Saint-Esprit.

Les restaurer en partie seulement, c'est se condamner une constante faiblesse, nous dirons presque que c'est courir un danger. L'Eglise doit prier sans cesse et dsirer ardemment la manifestation de tous les dons sans exception, et ceux des dons qui ont dj t reus doivent tre jalousement conservs en pleine activit. Une croyance thorique ou doctrinale ne peut pas tenir lieu d'une opration relle. Il faut que nous ayons LES DONS eux-mmes.

Grces Dieu, la souverainet divine s'accorde avec la bienveillance divine. Le Nouveau Testament nous fournit d'amples raisons de croire que le Seigneur est dispos accorder TOUS les dons de son Esprit, comme au commencement, les distribuant chacun en particulier comme il le veut. Seigneur, nous croyons ! .


CHAPITRE X

Les abus causes et remdes.

C'est un beau rve que celui des personnes qui s'imaginent qu'avec les dons spirituels, tout est parfait, sans danger d'excs ou d'erreur.

Il faut avoir lu le Nouveau Testament avec bien peu de soin pour entretenir une pareille ide. Malheureusement, elle peut avoir des consquences srieuses. Ceux qui ont des prjugs contre les dons, se htent. d'tiqueter contrefaon la plus lgre erreur, et en profitent pour tout condamner. Ceux qui se rjouissent des dons, prtendent se soustraire l'enseignement et la correction ; ils considrent leurs expriences comme infaillibles.

Le Nouveau Testament parle d'imperfections.

Le Nouveau Testament rvle sans aucun doute possible que l'exercice des dons spirituels peut tre imparfait. C'est parce que les Corinthiens employaient mal certains dons de lEsprit que Paul traita la question dans les Chapitres 12, 13 et 14 de sa premire ptre.

 Remarquez bien qu'il ne met jamais en doute l'authenticit de leurs dons. Pas une ligne ne suggre la pense qu'ils eussent, comme beaucoup nous en accusent aujourd'hui, des contrefaons provenant des esprits malins. Les trois chapitres supposent d'un bout l'autre que les corinthiens avaient des dons authentiques, mais s'en servaient mal. Il est donc tabli sans contestation possible non seulement qu'il peut en tre ainsi, mais que ce fut effectivement le cas dans l'Eglise primitive.

Quelles sont les causes de ces abus ? Ils ne proviennent pas de l'Esprit de Dieu. Ils ne sont pas dans la nature des dons, lesquels proviennent directement du Seigneur et participent sa perfection. Nous sommes obligs de reconnatre, et c'est exactement ce que l'Ecriture enseigne, que les imperfections dans l'usage des dons proviennent des vases de terre , travers lesquels ils se manifestent.

C'est aussi une erreur pernicieuse de croire que le baptme du Saint-Esprit rend impossible tout pch subsquent, ou bien qu'il devrait en tre ainsi, et que ceux qui possdent et emploient des dons de l'Esprit le font en vertu de la parfaite saintet qu'ils auraient acquise. Le fait est que, d'aprs le Nouveau Testament, plusieurs personnes trs imparfaites ont possd de merveilleux et authentiques dons du Saint-Esprit. Il faudrait citer les aptres eux-mmes si l'on cherchait des exemples de ce fait.

La saintet est indispensable une manifestation des dons utile pour l'dification d'autrui, et nous ne voulons donner aucune prime au manque de saintet ; mais ce que nous voulons tablir, c'est qu'il est possible que des dons authentiques de l'Esprit soient mal employs, cause de l'imperfection du croyant qui ils ont t accords.

Exemples de quelques abus.

Nous aurons revenir la question de principe ; mais, avant cela, cherchons des exemples d'abus constats Corinthe.

Tout d'abord, le plus visible, on parlait trop en langues dans les runions (I Cor. 14:23, 27, etc.) En second lieu on parlait en langues dans l'assemble sans interprter (v. 5, 9, etc.). Troisimement, il semble que ceux qui exeraient le don de prophtie prtendaient une autorit infaillible, se croyaient autoriss perdre la matrise d'euxmmes et se placer au-dessus du gouvernement de l'Eglise.

Paul remdie ces abus en donnant des ordres prcis pour chaque cas. Ainsi, deux ou trois ou plus devaient parler en langues dans une seule et mme runion (v . 27) ;le parler en langues, haute voix et en public, tait interdit s'il n'y avait pas d'interprtation, et l'interprtation devait se faire avec ordre (v. 27, 28). L'aptre rappelle svrement aux prophtes que leurs messages pouvaient et devaient tre soumis au jugement des autres, que l'inspiration ne leur enlevait point la matrise d'eux-mmes, et ne les autorisait point mpriser l'autorit (v.. 29-32).

N'allons pas croire que seuls ces dons soient susceptibles d'abus, ou que les abus mentionns leur sujet soient les seuls possibles. Par exemple il y a tout lieu de croire que l'glise de Thessalonique allait l'extrme oppos, et qu'elle supprimait ou mprisait l'inspiration (I Thess. 5:19-21). D'autres textes indiquent que la parole de connaissance risque d'enfler d'orgueil le croyant qui la reoit (I Cor. 8:1 et 13:2) ; mme le don de foi pouvait ne servir pratiquement rien (I Cor. 13:2) faute d'amour. Avec un peu d'imagination, on se reprsente sans peine ce qui peut gter les dons de gurison, et mme tous les autres dons, et les dtourner du but que Dieu leur assigne.

La rgle d'or.

La pratique des dons spirituels est soumise une rgle d'or, I Cor. 14:26 : QUE TOUT SE FASSE POUR L'DIFICATION u. Il y a aussi un principe d'or , seul capable de les rendre utiles, c'est le principe de l'amour, si clairement pos par I Cor. 13, chapitre, il faut s'en souvenir, qui a t crit propos des dons spirituels.

Il suffirait de s'en tenir cette rgle, et ce principe, pour viter toute erreur possible dans l'emploi des dons de l'Esprit. Ainsi les gens de Corinthe n'auraient pas song , parler en langues plus que de raison, ou sans interprtation au cours des runions, s'ils s'taient proccups avant tout du 'profit spirituel du plus grand nombre. Il est vrai, Paul l'admet, que chacun s'difiait soi-mme (v. 4) ; mais l'amour veut que les autres aient part l'dification (v. 17) ; de plus l'amour ne cherchera jamais son dification au risque de scandaliser les autres (v. 24).

Qu'on nous permette une anecdote ; nous avons crit cette tude bord d'un transatlantique, et il nous est arriv de remarquer que certaines personnes se mettaient au piano n'importe quel moment, pour leur plaisir personnel, sans se proccuper en aucune manire des dsirs ou du bien-tre des autres. D'autres, au contraire, ne perdaient jamais de vue ces considrations de convenance, ni la pense du plaisir de tous les passagers.

Un grand nombre d'abus, en matire de dons spirituels, proviennent purement et simplement de l'gosme, et ceci s'applique peut-tre tout particulirement au don des langues. Dans les runions publiques et dans les assembles d'glise, celui qui a un don doit toujours penser avec amour aux autres, et il doit toujours se proccuper du rsultat, utile ou non, que peut avoir pour eux la manifestation du don. Il ne doit pas se comporter comme s'il tait seul avec Dieu.

Cette pense est la racine du dernier commandement de l'aptre Que tout se fasse avec biensance et avec ordre (v. 40) : non point l'ordre qui rgne au cimetire, mais l'ordre d'un corps vivant, qui accomplit ses fonctions d'une manire aise et utile pour tous.

L'inspiration n'enlve jamais la matrise de soi.

L'erreur des prophtes de Corinthe tait beaucoup plus grave que celle des inspirs qui parlaient en langues ; elle pouvait avoir des consquences beaucoup plus srieuses ; c'est l'erreur mme qui a fait avorter la plupart des mouvements d'inspiration.

Sans reprendre ce qui a dj t dit, rappelons que cette erreur revient, en son centre, mettre sur le mme plan l'inspiration des dons et l'inspiration infaillible des Ecritures.

Mais, laissant de ct pour le moment cet aspect de la question, remarquons encore que les inspirs, quand ils parlaient, perdaient la matrise d'eux-mmes, ne se croyaient plus responsables de leurs actes, et par suite prtendaient se soustraire toute autorit dans l'assemble. Cela est une grande erreur. Les malheureux qui sont possds des dmons peuvent tre rduits des tats de frnsie ou de stupeur ; mais le Saint-Esprit n'agira jamais qu'avec la coopration de la volont active et intelligente du croyant.

Paul le suppose tout au long du Chapitre 14 de I Corinthiens. A quoi servirait-il de dire aux gens de garder le silence (v. 28), ou de se taire (v. 30), si le Saint-Esprit les privait de toute matrise d'eux-mmes ; que signifierait une prfrence comme celle qu'avoue Paul (j'aime mieux dire... v. 19) si l'Esprit de Dieu l'avait priv de tout choix en la matire ?

Quand on reproche certaines personnes les excs de leur conduite en matire de dons spirituels, elles s'excusent, en disant que l'Esprit les a obliges ou qu' elles ne pouvaient s'empcher de.... Ces excuses n'ont aucune valeur, elles trahissent seulement un grand manque de comprhension chez celui qui les prsente.

Le Saint-Esprit n'est pas divis contre lui-mme.

Il est absurde de penser que Dieu agirait contre sa propre volont, et que l'Esprit, aprs avoir command que tout se fasse avec ordre, obligerait les croyants au dsordre !

Etudions avec soin la grande oeuvre du Saint-Esprit ; nous constatons qu'elle consiste en la sanctification du croyant, qui il rvle le Christ ; et il convainc l'incroyant de pch en lui rvlant galement le Christ.

L'Esprit de Dieu serait divis contre lui-mme si l'exercice des dons attirait l'attention sur le croyant plutt que sur le Seigneur. Le Saint-Esprit ne peut provoquer des sentiments de peur ou de dgot, en particulier dans le cur d'un assistant qui commence d'avoir la conviction de son pch. Quand des incroyants sont prsents, ceux qui exercent les dons spirituels doivent plus que jamais prendre garde d'tre rellement anims par l'Esprit de Dieu.

Le Saint-Esprit n'est pas non plus divis contre lui-mme en ce qui concerne l'autorit dans les assembles. Si une runion est entre les mains d'hommes que Dieu a appels et qualifis (en principe il doit en tre ainsi pour toute runion), Dieu fera connatre sa volont par les hommes qu'il a dsigns l'avance, et il ne rpandra pas un esprit d'anarchie ou de rvolte, quelque tentant que cela puisse tre pour les personnes remuantes. Dieu respecte l'anion qu'il a lui-mme institue, mme si les hommes cherchent parfois la renverser ; et l'homme qui occupe une charge doit toujours tre respect cause de sa charge, mme si l'on peut constater en lui certains moments les imperfections invitables en tout ce qui est humain.

Nous ne cherchons pas dfendre les ordonnances charnelles que certains hommes tablissent pour enlever l'Esprit sa suprmatie : mais, mme quand il a affaire de tels hommes, le croyant rellement dirig par l'Esprit de Dieu restera bienveillant et courtois ; et il se retirera (comme Paul autrefois se retirait des synagogues) si vraiment le tmoignage de l'Esprit est touff dessein. La grossiret et le fanatisme n'ont jamais rendu aucun service la cause de la vrit ; il ne faut pas confondre avec ces dernires, la dclaration calme et courageuse qui peut tre requise parfois au sujet des croyances dont nous sommes absolument srs.

Le vrai remde aux abus des dons spirituels.

Le seul vrai remde, c'est la croissance dans la grce. Nous pensons une pancarte que nous avons vue un jour dans les jardins d'une ville d'eaux aristocratique du sud de l'Angleterre : Les ladies et les gentlemen (1) ne voudront certainement pas, et les autres personnes ne doivent pas, cueillir les fleurs . Le Seigneur veut que nous soyons tous, dans le domaine spirituel, des ladies et des gentlemen.

(1 C'est--dire les dames et les messieurs bien levs. (Trad.)

Il peut y avoir une premire priode o le croyant est semblable un enfant ; il doit apprendre le bon usage des dons spirituels en obissant ceux qui ont autorit, qu'il comprenne ou non les raisons de leurs. injonctions. Mais s'il y a une vraie croissance dans la grce, ce stade est vite dpass, et les dons seront employs comme il faut, instinctivement, pour ainsi dire.

Paul exprime ainsi cette pense : Frres, ne soyez pas -des enfants sous le rapport du jugement ; ... l'gard du jugement (sous-entendu : en ce qui concerne les dons spirituels), soyez des hommes faits (I Cor. 14:20). Je ne veux pas que vous soyez dans l'ignorance (1Co 12:1) . Par consquent, si la premire chose avoir pour bien se servir des dons spirituels, c'est un cur qui soit bon, parce que rempli de l'amour divin, la seconde chose ncessaire est un esprit qui soit intelligent, parce qu'clair par la lumire divine.

Toutefois l'intelligence requise pour les dons spirituels et leur emploi, que Paul recommande si fortement, est. fonde aprs tout sur ce qu'on peut appeler un bon sens sanctifi : c'est ce qui ressort de sa brusque question : Ne diront-ils pas que vous tes fous ? (I Cor. 14:23), et des comparaisons familires qu'il tire des instruments de musique (v. 7-11). Pour comprendre comment se servir correctement mme d'un don aussi mystrieux que le parler en langues, point n'est besoin d'une rvlation spciale, ni mme d'une tude bien pousse des Ecritures ; il suffit d'appliquer des principes tout ordinaires de convenances et de tact ! La question se ramne en fin de compte cette considration toute simple.

 Pour conclure, souvenons-nous que les instructions donnes l'glise de Corinthe, tout en tant destines par Dieu l'Eglise de tous les sicles, ont pour origine les dsordres qui s'taient produits dans un endroit dtermin. Ils ne correspondent pas l'tat normal d'une glise ou d'un croyant spirituellement sains.

L'esprit de l'homme est la racine de ces dsordres, quand il veut s'affirmer au lieu de s'effacer. Le seul remde se trouve auprs de la Croix, et sur la Croix.

La pratique des dons spirituels est porte son point de perfection quand le Saint-Esprit est vraiment le matre de l'tre entier, esprit, me et corps. Le chrtien peut alors dire avec le cantique : Pour moi, tre libre, c'est me soumettre ta volont , et les assistants sont forcs de reconnatre qu'il est rellement rempli du Saint-Esprit . Tout ce qui arrivera, en de telles conditions, sera de bon aloi.


CHAPITRE XI

Examen de quelques difficults.

L'exprience nous a montr que, lorsque les croyants possdent des dons spirituels, il se prsente certaines difficults. Nous nous proposons de les examiner loyalement dans le prsent chapitre.

Que le lecteur nous accorde son indulgence ! Il est lgitime que tous ne soient pas ici du mme avis. Nous voulons traiter ces matires selon la mesure de lumire que Dieu nous a accorde. Certes, nous essaierons de rpondre chaque question par le moyen des Ecritures ; l'autorit de la Parole de Dieu est notre recours suprme. Mettez la Bible de ct, inventez des thories : si plausibles qu'elles soient vous vous garerez. Obir aux Ecritures n'est jamais un esclavage ; et l'on n'a pas de vraie libert quand on le rejette. L'exprience chrtienne, et l'histoire de l'Eglise illustrent ce principe d'une manire convaincante : la Loi et au Tmoignage ! .

La plupart des difficults pratiques qui naissent l'usage des dons spirituels concernent les dons de prophtie, des langues, ou d'interprtation ; c'est une matire qui parat tellement trange la plupart des chrtiens de nos jours. C'est avec regret que nous le constatons. Dieu veuille hter le jour o nous serons aussi familiers avec ce choses que l'taient les chrtiens du premier sicle.

Les questions que l'on nous pose le plus frquemment sont les suivantes :

1. I Cor. 12:30 : Tous parlent-ils en langues ? . Comment conciliez-vous avec ce verset la doctrine selon laquelle tout croyant parle en langues quand il reoit le baptme du Saint-Esprit ? (1).

Il n'est pas conforme l'Ecriture de dire que tous les chrtiens remplis de l'Esprit doivent possder le DON des langues. Paul enseigne clairement dans I Cor. 12 que les uns ont un don, les autres un autre.

Toutefois, l'Esprit peut produire, l'occasion, chez un croyant baptis de feu, une manifestation de n'importe quel genre, sans que celle-ci constitue un don permanent et reconnu comme tel. Ainsi Paul dit : Vous pouvez tous prophtiser successivement (14:31)  cependant tous ne sont pas prophtes au sens officiel de Ephsiens 4:11. Tous les croyants peuvent se mettre au bnfice de la parole : Ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guris (Marc 16:18) ; cependant tous n'ont pas les dons de gurison. Il en est de mme du don des langues.

De toute vidence, tous parlrent en langues le jour de la Pentecte (Actes 2:4) ; dans la maison de Corneille, TOUS parlrent en langues lorsque l'Esprit descendit (Actes 10:44-46). Il ne s'agit pas ici du DON des langues, confr d'une manire permanente certains membres du corps de Christ (I Cor. 12:10, 30), mais d'une manifestation de l'Esprit qui laissait ainsi connatre qu'il tait descendu sur ces croyants. Dans I Cor. 12:30, ne l'oublions pas, l'aptre ne traite pas de l'exprience initiale du Baptme de l'Esprit, mais des dons confrs d'une manire permanente. La rgle donne dans I Cor. 14:27 ne s'applique certainement pas dans les circonstances que relatent Actes 2:4, 10:44 et 19:6.

(1) La rponse cette premire question est la traduction d'un texte indit, que M. Donald Gee se propose de substituer dans les ditions anglaises ultrieures, celui qu'on trouve dans la 2dition.

2. I Cor. 14:27 : Que deux ou trois au plus parlent . S'agit-il du nombre de ceux qui peuvent parler ? ou du nombre de messages ? ou du nombre de parties qu'on peut distinguer dans un seul message en langues ?

Le contexte montre clairement qu'il s'agit du nombre de ceux qui peuvent parler dans une seule et mme runion. Dans la fin du verset, il est dit : Qu'un seul interprte (videmment une seule PERSONNE) ; au v. 29, on lit : pour ce qui est des prophtes, que deux ou trois parlent (c'est--dire deux ou trois PERSONNES). Donc il est clair que deux ou trois, et chacun son tour , s'applique des personnes ; sains quoi, on ne comprend plus ce passage.

Cette interprtation du verset 27 est aussi en accord avec le sens gnral du chapitre ; videmment l'aptre ne veut pas que l'on parle beaucoup en langues dans les runions publiques de l'glise. Toute autre explication, quelque savante et sincre qu'elle soit, provient, nous le craignons, du dsir de favoriser l'excs du parler en langues.

Il est plus sr de s'en tenir l'Ecriture ; nous reconnaissons cependant que des runions ont pu tre puissantes et bnies bien qu'il y ait eu plus de trois messages en, langues. Peut-tre le Seigneur insiste-t-il sur cette manifestation particulire de l'Esprit parce que nous sommes dans les derniers jours ? (I Cor. 14:21). Peut-tre les messages donns, en langues auraient-ils d tre donns plutt par prophtie  pour celle-ci l'aptre ne pose pas de limite (I Cor. 14:31). L'inspiration des messages viendrait vraiment du Seigneur, mais l'homme n'emploierait pas le don qu'il faut pour l'exprimer. Paul montre qu'il est possible de choisir le don que l'on emploiera dans telle circonstance donne; (I Cor. 14:19). Les croyants feront bien de prter attention l'injonction du v. 39 : Aspirez au don de prophtie .

Nous ne croyons pas qu'il faille faire de la rgle trois au plus un esclavage ; mais nous croyons d'autre part qu'il est dangereux de s'carter des principes enseigns dans ce chapitre. Il est toujours plus sr d'tre scripturaire.

3. Est-il permis d'interrompre un prdicateur par un message en langues ?

Il y a des prdicateurs du mouvement de Pentecte qui maillent leurs sermons de messages en langues qu'ils interprtent au fur et mesure, avec beaucoup de puissance et d'onction. Cela est scripturaire (I Cor. 14:5), et il en est rsult souvent, notre connaissance, de grandes bndictions. En fait ces prdicateurs sont inspirs tout le temps qu'ils parlent, et la plus grande partie de leur prdication est une manifestation du don de prophtie.

Nous comprenons qu'un membre de l'assemble interrompe un tel prdicateur (d'aprs I Cor. 14:30) ; mais, sauf de rares exceptions, les interruptions ne sont pas de saison quand celui qui prche possde la parole de sagesse ou la parole de connaissance. Une interruption en langues risque de briser l'lan du message, au dtriment de l'orateur et des auditeurs.

Ceux qui interrompent le prdicateur rempli de l'Esprit, le font parce qu'ils reoivent un tmoignage intrieur qui accueille la Parole. Ce tmoignage n est pas une raison suffisante pour interrompre. Loin de l. Ils craignent tort d'teindre l'Esprit en se taisant. Mais ils seraient plus utiles, s'ils s'employaient, sous l'action de l'Esprit qui agit en eux, maintenir dans la runion le sens de la puissance et de la 'prsence de Dieu. La vapeur qui est dans la locomotive n'a pas pour but principal de faire fonctionner le sifflet, mais de faire avancer le convoi. Que tout se fasse avec biensance et avec ordre (I Cor. 14:40) : ce principe s'applique ici. On ne peut pas prtendre que celui qui se met interrompre un prdicateur rellement inspir, obit cette rgle. Nous avons remarqu, en pareil cas, que, une fois le message interprt, il ne dit rien de plus que ce que le prdicateur aurait dit lui-mme dans le cours de son sermon, et il n'y a aucune raison de penser que les messages en langues soient plus inspirs que ceux qui Proviennent des autres dons. Parfois ils font plus d'impression ; c'est pourquoi, certains moments, ils sont parfaitement leur place.

Le seul exemple que prsente le Nouveau Testament d'une interruption en langues, est celle qui se produisit au cours de la prdication de Pierre chez Corneille (Actes 10:44). Il ne s'agit pas ici du don des langues, pratiqu dans l'Eglise. Les auditeurs recevaient le baptme du Saint-Esprit, avec un signe : ils se mirent parler en langues pour la premire fois de leur vie. Le jour de la Pentecte, le parler en langues prit fin avant la prdication de Pierre, et rien n'indique que ce dernier ft interrompu.

Dans les grandes runions publiques, spcialement dans les runions d'vanglisation, seuls des croyants trs avancs peinent se servir d'un don spirituel, quel qu'il soit.. Le chapitre 14 de I Corinthiens montre quelles prcautions toutes particulires doivent tre prises quand des incroyants sont prsents.

4. Peut-on parler en langues dans une runion en plein air ?

Les langues sont un signe pour les incroyants (I Cor. 14:22) ; on a constat des rsultats merveilleux dans des runions en plein air o la langue parle par un inspir a t reconnue par un auditeur. On nous a cit aussi des cas o des prdicateurs ont pu soudain parler en une langue inconnue d'eux jusqu'alors. Ces faits nous paraissent tre plutt des miracles que des manifestations ordinaires du don des langues.

Jamais le Nouveau Testament ne montre le don des langues servant la prdication. Le jour de la Pentecte, le parler en langues eut lieu dans la Chambre Haute, et il cessa avant le dbut de la prdication (Actes 2:14). Tous les textes tendent montrer que le don des langues a deux applications essentielles : a) la communion ,personnelle avec Dieu, I Cor. 14:2 ; b) l'dification de l'Eglise, quand il y a interprtation (v. 5).

Donc moins que le don ne soit transform par l'Esprit en un signe (I Cor. 14:22), en rgle gnrale, il 'n'a pas de. place dans les runions en plein air ou les runions d'appel. Cette conclusion est, de plus, conforme au bon sens.

5. Peut-on, dans une runion, prier en langues ?

S'agit-il d'une longue prire en une langue inconnue, les textes sont formels ; il faut rpondre : non (I Cor. 14:14-17).
Il n'en serait pas de mme toutefois pour une exclamation soudaine, jaillissant d'une plnitude de l'Esprit qui dpasse les facults ordinaires d'expression. Il n'en serait pas de mme 'non plus pour de petites runions semi prives. L'aptre a en vue les runions o les hommes du peuple sont prsents.

6. Comment intervenir quand des abus sont constats ?

On donnera l'glise assemble les enseignements appropris (I Cor. 12:1) ; on aura des conversations particulires avec ceux qui ont err ; on aura recours la prire, et celui qui dirige l'assemble devra garder un contact si vivant avec Dieu qu'il saura faire prvaloir une atmosphre de victoire ; enfin ceux qu'on reconnat comme chefs devront donner l'exemple d'un bon emploi des dons spirituels.

Il ne faut recourir qu'en dernier ressort une rprimande publique ; encore faut-il qu'il y ait urgence. Il faut ici le plus grand tact. On attriste et l'on teint facilement l'Esprit ; une assemble locale, ou une runion plus gnrale (1) .peuvent facilement tre paralyses par des rprimandes qui ne sont pas absolument selon l'Esprit. Il faut, pour s'occuper de ces choses, des hommes d'exprience, ayant de l'habilet et de la sagesse. Quelquefois un peu de dsordre accompagnant l'action du Seigneur vaut mieux que l'ordre du cimetire et de la mort.

(1) L'auteur pense aux grandes assembles qui se concentrent priodiquement en des points donns, et qui sont courantes en Angleterre sous le nom de conventions . (Trad.).

 7. L'interprtation doit elle ressembler exactement au message en langues ?

Oui, en rgle gnrale. Nous croyons la ralit du don d'interprtation des langues, qui peut tre contrl par n'importe quel assistant ayant une connaissance naturelle de la langue parle.

Il y a certains dialectes barbares qui disposent de trs peu de sons, du moins au jugement d'une oreille non accoutume Il arrive donc que l'interprtation prsente une plus grande richesse de sons que le message en langue.

II ne faut pas oublier que l'interprtation est un don de l'Esprit ; elle n'est pas comparable en tous points la traduction naturelle d'une langue trangre. La rvlation peut tre donne d'une faon plus complte l'interprte ; dans ce cas le message de l'interprte pourra tre plus plein et plus riche de toute manire, galement plus long.

8. Faut-il chercher les directions divines par le moyen du don de prophtie ?

Non, car ce serait revenir en arrire vers l'Ancien Testament. Dans le Nouveau Testament, nous ne voyons pas un seul cas o les individus ou les glises aient cherch les directions divines, une rvlation de la volont d'En-haut en recourant un prophte ou au don de prophtie. Cela est dcisif.

Il arrive que le Seigneur dcide de dvoiler l'avenir, ou de faire connatre sa volont par une prophtie (exemple, Actes .11:28 ; 21:11) ; mais il n'y a rien l qui permette d'chafauder un systme de direction divine par le moyen des prophtes. Jamais les prophtes du Nouveau Testament n'ont demand ces rvlations ; elles ont t donnes spontanment.

Si l'on interroge le Seigneur par l'intermdiaire des prophtes, on prive les croyants du privilge qui est le leur, dans l'conomie prsente, o les fils de Dieu sont personnellement conduits par l'Esprit de Dieu (Rom. 8:14). Point n'est besoin d'un prtre ni d'un prophte entre le chrtien et Dieu. Nous soumettre un tel systme, ce serait vendre notre droit d'anesse. Dieu nous en prserve ! Il est dplorable que de tels systmes soient imposs aux personnes ignorantes, qui on les prsente comme des rvlations plus compltes, etc. Toutes ces erreurs sont vite reconnues la lumire de la Parole de Dieu.

Nous rejetons donc compltement les pratiques par lesquelles on chercherait auprs des prophtes des directions soi-disant divines, spcialement si on les incorpore dans un systme de gouvernement ecclsiastique. Cependant nous devons laisser Dieu toute libert de nous guider comme il le veut ; et il n'y a pas de raison pour que la lumire ne vienne pas, de temps autre, par le moyen des dons de l'Esprit. Il faut prouver soigneusement les directions de cette nature (I Thess. 5:19-21), et les contrler avant d'agir, par les autres moyens que nous avons de connatre la volont divine. Faute de ces prcautions, plusieurs ont commis de graves erreurs. Il est ais de surajouter un message authentique du Seigneur, une conclusion errone qui ne vient que de nous-mmes.

9. Y a-t-il une diffrence entre le don de prophtie et la charge de prophte ?

L'esprit de prophtie peut, de temps autre, saisir une assemble entire (Apoc. 19:10 ; I Cor. 14:24, 31), et tout croyant rempli de l'Esprit peut l'occasion prophtiser (c'est--dire donner un message inspir).

Mais tous sont-ils prophtes ? (I Cor. 12:29). Certainement non. Les prophtes constituaient un groupe dfini (I Cor. 14:29-32) ; ils pratiquaient rgulirement le don spirituel de prophtie dans les assembles (Rom 12:6 ; I. Cor. 12:10). On parle des prophtes dans les passages suivants : Actes 11:28 ; 13:1 ; 15:32 ; 21:10. L'Eglise attachait un grand prix leurs messages inspirs ; c'est pourquoi nous voyons la charge de prophte mentionne tout de suite aprs celle d'aptre (I Cor. 12:28, Ephs. 4:11).

Leur droit une charge dans l'Eglise tait de mme nature que celui des autres personnes en charge : il avait pour fondement un ministre spcial donn par Dieu et reconnu par tous. En ce sens Dieu a tabli ( I Cor. 12:28) les diffrentes charges dans l'Eglise. Aujourd'hui nous n'avons pas l'habitude de donner le nom de prophtes ceux qui se servent rgulirement du don de prophtie dans leur ministre ; aussi quelques personnes pensent-elles que nous n'avons plus de prophtes. C'est une erreur. Ce n'est pas le titre qui cre la charge et l'tablit dans l'Eglise : c'est le ministre reu de Dieu ;peu importent les noms donns au ministre. La charge ne consiste pas dans le nom, mais dans la puissance.

Il n'est pas conforme l'Ecriture d'appeler certaines personnes prophtes tablis et de les distinguer des autres, qui cependant exercent rgulirement le mme ministre dans les assembles. Tous sont galement tablis et tous sont prophtes, du moment qu'ils exercent un ministre utile, de la part du Seigneur. La charge de prophte tabli n'a aucun fondement dans le Nouveau Testament ; nous craignons que la cration de telles charges ne provienne parfois d'une forme subtile de clricalisme et du dsir de dominer sur l'Eglise de Dieu. C'est le principe du papisme, et nous croyons devoir lui rsister de toute notre force.

D'autres questions encore se posent, partout o Dieu rpand son Esprit, comme une pluie de l'arrire-saison. Nous ne pouvons pas nous y tendre davantage ici. Beaucoup de questions se sont du reste trouves rsolues en passant, au cours de ces tudes.

La rgle d'or, la rgle unique, est d'examiner chaque problme la lumire de la Parole crite de Dieu, et de se soumettre son verdict. Quelque attrayante que puisse paratre au premier abord une drogation aux rgles scripturaires, elle ne peut tre que terriblement dangereuse. Pour aller de progrs en progrs, il faut garder sa fidle Parole. Nous croyons que la Bible contient toute la lumire ncessaire l'Eglise de tous les sicles, sur tous les sujets possibles ; si telle solution n'est pas directement nonce, du moins elle se dduira des principes gnraux de la Bible. Nous appliquons en particulier ces affirmations sans hsiter, en ce qui concerne les dons spirituels.


CHAPITRE XII

Conclusion.

Nous voulons, pour conclure, prsenter quelques considrations qui, avec la grce de Dieu, nous permettront de comprendre la question d'une manire plus parfaite. et de pntrer plus compltement dans la volont divine.

Nous proposons trois sortes de considrations : un regard tourn vers le dedans (point de vue analytique) ; un regard en haut (point de vue de la pit) ; un regard au dehors (point de vue pratique).

1. Un regard au dedans (point de vue analytique)

Ici nous essayons de sonder les dons eux-mmes, avec le respect qui s'impose ds que l'on tente d'analyser les oprations de l'Esprit de Dieu. Prenons garde la manire dont nous regardons dans l'Arche Sainte ; nanmoins une telle tude a sa raison d'tre ; elle est mme indispensable, notre sens, pour ceux qui sont appels tre docteurs ou conducteurs d'mes. Cette tude n'est pas sans dangers. Il faut se souvenir que, pour le moment, nous connaissons en partie seulement, et nous devons nous comporter don avec humilit l'gard des mystres de Dieu.

Le point essentiel dans l'analyse des dons est l'INSPIRATION. Si lon enlevait ce trait dun tableau des dons de lEsprit, on les affaiblirait au del de toute mesure au point de les rendre mconnaissables.

Tous les fondamentalistes (Autre nom des protestants orthodoxes, par opposition aux modernistes, dans les pays anglo-saxons.) admettent d'une manire peu prs unanime l'lment surnaturel, c'est--dire l'lment d'inspiration, des dons spirituels de l'Eglise primitive, au moins en ce qui concerne les gurisons, les miracles, la prophtie, ou les langues. La logique exige, croyons-nous, que l'on tende, comme nous l'avons fait, cet lment surnaturel la totalit des dons. C'est la seule manire d'interprter ce qu'en dit le Nouveau. Testament, la seule qui rende justice aux dons. Il faut maintenir jalousement cette conception de l'inspiration, sans quoi tout exercice des dons spirituels perdra vite son efficacit et sa puissance. La notion d'inspiration doit tre clairement dfinie, et avec mesure, afin qu'elle ne devienne pas la source du fanatisme le plus extravagant.

Qu'est-ce que l'inspiration ? La plupart d'entre nous ne peuvent donner qu'une dfinition vague. On parle souvent d'inspiration en posie, en musique, en peinture, etc.

Le dictionnaire dfinit un tat d'inspiration un tat o l'on subit l'instruction ou l'influence d'une puissance suprieure. Cela implique que l'on est conduit par quelque puissance extrieure sa propre personnalit. Malheureusement, de nos jours, dans le peuple, on se tourne beaucoup vers le spiritisme pour trouver une telle inspiration : inspiration conforme la dfinition du dictionnaire sans doute, mais la puissance suprieure qui est l'oeuvre, est, nous le craignons, dmoniaque. Le prjug et la crainte ne doivent pas cependant nous empcher de voir qu'il est possible que les croyants remplis du Saint-Esprit soient authentiquement inspirs, et conduits par l'Esprit de Dieu, conformment aux Ecritures. La Bible, parlant de cette inspiration, dit que les saints hommes de Dieu ont parl, (pousss par le Saint-Esprit. (II Pierre 1:21). Nous ne prtendons pas, htons-nous de le dire, qu'il puisse y avoir de nos jours une inspiration infaillible ; nous croyons que, sous ce rapport, l'inspiration a cess depuis l'achvement du canon. Mais nous croyons que l'inspiration doit continuer travers toute l'conomie prsente, en l'entendant au sens o les dons spirituels de l'Eglise primitive taient inspirs. Nous avons dj dit que ces dons n'taient pas regards, mme alors, comme infaillibles, et c'est une erreur de croire qu'aux temps apostoliques ils auraient t placs au mme rang que les Ecritures.

Une fois reconnu en principe que deux personnalits sont l'oeuvre dans l'inspiration qui se manifeste par le moyen des dons, la personnalit du croyant, et celle du Saint-Esprit, on peut comprendre beaucoup plus clairement les textes qui les concernent, et rsoudre beaucoup plus facilement les problmes pratiques qu'ils  soulvent. Presque toutes les difficults viennent de ce que l'on n'a pas reconnu ou admis ce principe. Quelques-uns n'ont voulu voir que le ct divin, et se sont imagins que la personnalit humaine tait anantie durant l'exercice des dons spirituels : ils se trouvent trs embarrasss par les instructions de I Cor. 14, qui supposent que le croyant dispose du don volont. Ds qu'une imperfection apparat., ds que la personnalit de l'individu entre en jeu, ils ne voient plus que le ct humain, et prtendent rejeter le tout. Cela n'a pas plus de bon sens que l'attitude oppose qui v eut faire passer toute extravagance comme venant de l'Esprit de Dieu.

L'exercice idal du don spirituel a lieu quand le croyant est tout entier dirig par le Saint-Esprit. Dans ces conditions le don est selon l'Esprit ; il glorifie Dieu et accomplit sa volont. L'idal n'est pas toujours atteint, et par consquent l'inspiration peut varier en degr, la fois selon les individus, et pour un mme individu, selon les moments. C'est ce que suppose la doctrine de I Cor. 14, et c'est pour cela qu'il nous est dit d'prouver toutes choses et de retenir ce qui est bon. (I Thess. 5:19-21).

Puisqu'il peut y avoir inspiration de nos jours, il faut aussi mettre en pratique le commandement apostolique : Eprouvez les esprits. (I Jean 4:1-6) ; on ne doit donc accepter aucun ministre agissant par inspiration sans appliquer les critres fournis par l'Ecriture. Les critres de l'Ecriture,  disons-nous, et non ceux que dicteraient notre fantaisie, une tradition humaine, ou un prjug.

II. Un regard en-haut (point de vue de la pit).

Ici, nous faisons halte pour admirer, aimer et louer. Le but d'un don est toujours de nous conduire au Donateur.

Les dons de l'Esprit sont toujours pour le croyant une occasion d'adorer ; ils lui rappellent constamment la prsence de Dieu. Ils doivent donner mme l'incroyant, quand on les exerce d'une manire convenable, un sens si net de la prsence de Dieu qu'il veille la conviction du pch (Actes 2, I Cor. 14:25).

Rien n'est plus navrant que de voir des chrtiens se mettre jouer avec les dons spirituels, comme des enfants s'amusent avec leurs jouets, en jouissant, seulement pour eux-mmes, en tirant une satisfaction et une gloire personnelles ; et puis, soudain, perdant la notion de leur grandeur, et les ngligeant comme un enfant fait de ses jouets. Combien cela doit attrister le Saint-Esprit

Ces dons glorieux sont des manifestations du SAINT-ESPRIT. C'est dire qu'ils proviennent de la divinit elle-mme. Si nous les ramenons avec respect leur source, nous trouvons qu'ils nous placent parmi les Attributs mmes de Dieu. Quand nous nous levons sur les cimes de la communion avec Dieu, nous commenons de dcouvrir que les neuf manifestations de l'Esprit mentionnes par Paul dans I Cor. 12:8-11, contiennent bien autre chose que des formes particulires de ministres dans les assembles. Ils sont aussi des indications et des types (1), des exemples et des lments, de ces voies ternelles de l'activit divine par lesquelles l'Esprit de Dieu a opr travers tous les sicles. En dernire analyse, ils rvlent LE SEIGNEUR dans toute sa puissance et sa sagesse infiniment varies.

(1) Dans la langue thologique, un type (grec typos) est une image relle (l'une vrit divine, c'est--dire un fait, un personnage. un objet qui, par leur nature mme, correspondent des ralits divines plus profondes. (Trad.).

Les dons de gurison par exemple, ne sont qu'un ruisselet venant du grand fleuve de vie, la vie mme du Dieu vivant. en qui nous avons la vie, le mouvement et l'tre. Les dons de sagesse et de connaissance sont comme une cl qui nous ouvre un peu les immenses trsors de sagesse et de connaissance qui rsident en Christ (Colossiens 2:3). Par le discernement des esprits nous participons l'attribut glorieux et redoutable de la toute-science par lequel tout est nu et dcouvert aux yeux de celui qui nous devons rendre compte, le Crateur tout-puissant qui seul voit parfaitement le commencement et la fin de toutes choses. Peut-tre le plus prcieux de tous les dons est-il celui qui rvle l'motion de Dieu, le don de prophtie, don merveilleux par lequel l'me de l'homme peut en quelque mesure tre l'unisson du coeur d'un Dieu infini, et laisser passer en elle quelque chose de la passion, des appels, de l'indignation ou de la tendresse de Notre Pre.

Un champ trs vaste s'ouvre devant celui qui veut tudier avec pit les dons spirituels. Leur tude accrotra grandement notre connaissance de celui dont il est dit que la vie ternelle, c'est de le connatre. LE BUT DES DONS EST DE NOUS CONDUIRE AU DONATEUR.

III. Un regard au-dehors (point de vue pratique).

Pour finir, il faut jeter les regards alentour. L'analyse a son rle jouer, il est bon de regarder au-dedans, mais il y a quelque chose de malsain, spirituellement, s'absorber dans les expriences chrtiennes. Bien qu'il soit vrai que les dons spirituels atteignent leur but le plus lev quand ils apportent l'me une communion plus intime avec Dieu et une connaissance plus profonde du Tout-Puissant, toutefois nous ne devons pas nous enfermer dans un mysticisme strile.

Un monde immense entoure chacun de nous ; des millions d'hommes, nos frres, cherchent trouver Dieu, si seulement ils pouvaient le trouver ! Hommes ayant faim et soif, hommes indiffrents tout ce qui est invisible et ternel, hommes aveugls par le dieu de ce monde, hommes morts dans leurs transgressions et leurs pchs : et cependant hommes pour lesquels Christ est mort, et aims de Notre Pre. S'il nous a t donn dans ces tudes de dfinir avec une certaine exactitude la nature des dons de l'Esprit, alors quelles sont, l'heure actuelle, leur place et leur valeur, dans le tmoignage et le ministre, chrtiens ? Comment entrent-ils dans ce cadre plus vaste ?

De telles questions requirent toute l'attention des chefs du mouvement de Pentecte, et de tous ceux qu'intressent les dons spirituels. De vrais dons du Saint-Esprit ne peuvent rester simplement la marotte de quelques spcialistes religieux, ou la marque distinctive d'une nouvelle branche de l'Eglise. Il y a dans ces dons une puissance de Dieu, qui rpond aux besoins de notre temps, et qui joue un rle important dans l'accomplissement des plans divins.

Comment dfinir les besoins de notre temps ? Des centaines de rponses, toutes galement autorises, nous assaillent ici. C'est avec une grande rserve que nous essaierons notre tour de caractriser la situation actuelle du monde au point de vue spirituel.

Une note qui nous frappe par son insistance, est la soif -du rel. Peu de gens aujourd'hui vont aux offices par convenance ; mais un prdicateur qui a un message vivant runit des foules aussi grandes que les prdicateurs d'autrefois. La diminution des auditoires dans les difices religieux du monde entier indique d'une manire lamentable, non pas forcment que les gens ont perdu tout intrt pour les choses spirituelles, mais que les glises ne rpondent pas d'une manire satisfaisante aux besoins des mes. Leur message manque, en quelque endroit, en quelque manire que ce soit, de ralit.

Il y a l, semble-t-il, un point o les dons spirituels prsents de nos jours, rpondent un grand besoin, et ont une grande tche accomplir. Une touche de surnaturel revt la prdication de l'Evangile d'une intense ralit. Qu'il y ait l une puissance capable d'attirer l'attention et de saisir les foules, c'est ce que prouve le fait que les plus grandes salles de Grande-Bretagne suffisent peine contenir les foules qui se pressent pour couter ce tmoignage. Le fondamentaliste (1) le plus exigeant ne peut nier qu'il y a l quelque chose d'absolument scripturaire : la prdication de l'Evangile accompagne de signes (2).

Une confirmation indirecte du besoin qu'ont les mes d'un tmoignage rendu la prsence du surnaturel dans l'exprience chrtienne, est le dveloppement si extraordinaire et si regrettable du spiritisme. Une des causes de son succs est qu'il fournit un lment, le surnaturel, qui manque aux glises. C'est un fait significatif que les spirites puissent prtendre que leurs expriences surnaturelles sont un rveil des dons spirituels de l'Eglise primitive. Nous repoussons, avec la plus grande force, cette prtention, qui nous parat blasphmatoire, mais nous n'en voyons que mieux par l, la ncessit de remettre en honneur les dons authentiques du Saint-Esprit dans l'Eglise, non en thorie seulement, mais en pratique. Nous ne croyons pas que la carence des glises actuelles en fait de dons spirituels soit conforme la volont de Dieu ; elle est, notre sens, le fait de leur incrdulit et de leur tideur.

En mme temps que les esprits se dtachent de plus en plus de l'Eglise, cause de son manque de force et de ralit, on remarque que la pense populaire a de plus en plus tendance sparer le Christ des glises. Un des livres les plus rpandus ces dernires annes a montr que l'Inde, quoique prement oppose aux glises chrtiennes organises, est prte accepter le Christ. La mme tendance se fait jour chez toute espce de gens, comme on peut s'en rendre compte dans les conversations que l'on a l'occasion de tenir droite ou gauche. Certes on tend alors voir en Notre Seigneur un Matre et un Docteur spirituel plutt qu'un Sauveur ayant pay la ranon du pch sur la Croix ; le fait n'en reste pas moins significatif, et mme encourageant. Le trait essentiel est l'accent mis sur la personnalit du Christ, sur lui-mme, et cela dpasse mme l'intrt port son enseignement.

Que peuvent faire ici les dons spirituels ? Beaucoup ; car ils ont un pouvoir merveilleux pour rendre le Seigneur Jsus-Christ trs prsent et trs prcieux pour l'me, ils conduisent trouver en lui une pleine satisfaction spirituelle. Puisqu'ils mettent toujours en valeur la personne du Rdempteur, ne sont-ils pas propres prendre le coeur et la volont des multitudes, qui sont lasses des religions, mais avides du Christ ?

Les paroles mmes du Seigneur sur le tmoignage que le Consolateur devait lui rendre lui-mme, confirment que tel doit bien tre le rsultat de l'exercice des dons spirituels, et telle leur note dominante. C'est de la sorte qu'ils ont d tre si utiles dans l'Eglise du premier sicle. Nous croyons qu'ils seront tout aussi utiles l'Eglise du vingtime sicle, qui a un grand combat soutenir contre les puissances des tnbres coalises au dehors et contre la tideur grandissante au-dedans, mais qui a aussi une occasion unique pour l'vanglisation du monde entier.

ASPIREZ AUX DONS SPIRITUELS

(1) Voir la note ci-dessus.

(2) L'auteur fait allusion au passage Marc 16:17.

 

VALENCE. IMPRIMERIE CHARPIN ET REYNE.

 

 

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