JESUS REVIENT!... ES-TU PRET? (Gaston Racine)



Préface à la troisième édition

 

Jésus revient! Es-tu prêt?

 

Quatre chapitres, parus séparément en 1958 et en 1964, ont été ajoutés au texte de nos premières éditions de ce message écrit il y a plus de vingt ans.

 

Les pages supplémentaires de cette troisième édition de "Jésus revient!... Es-tu prêt?" développent le même thème. Elles reviennent sur quelques passages bibliques importants et précisent ce que le monde attend de ceux qui croient encore au Retour du Seigneur et ce que Jésus désire trouver dans les âmes qui marchent à Sa rencontre, "prisonnières heureuses" d’une glorieuse espérance! À ce sujet, qu’on me permette d’évoquer ici, quelques souvenirs personnels.

 

* * *

 

Je me souviens avec émotion du jour où je lisais à mon père bien-aimé, le manuscrit original de ce travail.

 

En visite dans mon pays natal, je m’étais arrêté quelques heures dans le village de mon enfance pour serrer sur mon coeur ceux qui, dès avant ma naissance, avaient prié pour moi et m’avaient consacré à Dieu. Comme deux amis qui ont beaucoup à se dire, mon père et moi avions gravi une petite colline dominant notre beau Val-de-Ruz.

 

Assis côte à côte sur un rocher couvert de mousse, le murmure d’une source jaillissant du granit accompagnait ma lecture. Chaque fois que je levais les yeux, je voyais à mes pieds le village et la maison où j’avais passé une enfance heureuse, dans la chaude atmosphère qu’entretient la lecture quotidienne de la Bible. Seuls la trouvent vraiment ennuyeuse ceux qui ignorent les trésors qu’elle contient ou qui lisent le Livre par "devoir religieux." N’est-ce pas à la maison, par-dessus tout que la présence de Dieu est rendue comme palpable? "La maison est simplement le cadre naturel qui modèle le caractère de chacun et entretient le désir de servir Dieu dans tous les domaines".

 

Mais revenons au texte que je lisais. Mon père écoutait avec une attention soutenue. Quand j’eus terminé, il se leva, me regarda et me dit: "Ne tarde pas de publier ces lignes. Il est temps que le monde prenne connaissance"des choses qui vont arriver Bientôt. Nul ne doit ignorer que des hommes croient encore aux événements prédits dans les Écritures. C’est aussi l’heure pour les chrétiens de se réveiller de leur sommeil spirituel et de se relever d’entre les morts. Alors le Christ éclairera à nouveau tout notre témoignage".

 

J’avais reçu l’ "Imprimatur" paternelle. Nous redescendîmes dans le foyer où ma mère nous avait préparé le repas du soir.

 

* * *

 

Mais pourquoi, direz-vous, revenir vingt ans en arrière et nous entretenir de souvenirs personnels?

 

Dédiée à la mémoire de mon père, il est juste que les lecteurs de cette troisième édition sachent à quel point cet homme a vécu dans l’attente du Retour du Seigneur. Tout en se gardant de prédire une date pour cet événement, il ne cachait à personne qu’il espérait être de ceux qui ne verraient pas la mort, mais seraient "transmués" pour être enlevés sur les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs.

 

Pourtant, le 9 septembre 1970, mon cher père devait, à l’âge de quatre-vingts ans, quitter son corps pour être recueilli dans la paix de la foi.

 

Saisi par le Christ alors qu’il n’avait que neuf ans, cet homme marcha avec Dieu durant soixante et onze ans. "Puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit." Sa dépouille mortelle repose dans ce coin de pays où il avait vu le jour et où il exerça durant de longues années le métier d’horloger pour subvenir aux besoins d’une famille de quatre enfants. Son esprit, retourné à Dieu qui l’avait donné, attend près du Seigneur et loin de tout mal, un corps de gloire pour habiter son domicile céleste.

 

Ces choses d’en-haut, ce monde à venir, la Personne de Christ qui en est le centre, dans la Loi, les Psaumes et les Prophètes, comme dans les Évangiles, les Actes des Apôtres, les Épîtres et l’Apocalypse, en un mot, toutes les Écritures, faisaient chez mon père l’objet d’une étude approfondie et jamais terminée. La Bible était son livre de chevet et comme Marie, il repassait dans son coeur les paroles qu’il avait lues et entendues. C’est ainsi qu’il s’efforça de vivre de cette Parole selon la compréhension qu’il en avait reçue et qu’il enseigna à d’autres les grandes vérités qui s’y trouvent, spécialement celles se rattachant au Retour du Seigneur Jésus-Christ, le Messie promis à Israël, le Chef invisible de l’Église.

 

Mon père ne prétendait pas avoir découvert quelque doctrine nouvelle, mais il pensait devoir souligner des vérités essentielles, trop souvent négligées par les prédicateurs officiels, quelquefois plus soucieux d’actualité que de fidélité au texte de la Parole. Il est si facile d’annexer Jésus à nos idées personnelles et de tomber dans le piège de donner à notre prédication une couleur politique ou sociale. En définitive, un tel message ne satisfait personne. La Parole de Dieu, vivante et permanente, n’a pas besoin d’être actualisée ou mise au service d’une cause idéologique. Cette dernière, même bonne au départ et ayant toutes les apparences de la justice, devient douteuse quand ceux qui militent en sa faveur restent complètement "étrangers à la vie de Dieu." Dieu a une politique qui dépasse toutes nos politiques et des plans économiques et sociaux plus audacieux que les nôtres. Ses pensées sont très profondes et concernent tous les hommes, quelles que soient leur race, leur couleur, leur langue et leur religion. Or, aujourd’hui, quand nous croyons avoir marché dans la voie de Dieu, en épousant la doctrine d’un parti, nous nous apercevons avec amertume que nous avons suivi les penchants de notre coeur. Et ce chemin conduit à l’impasse, à la mort des autres ou à leur asservissement.

 

La Parole de Dieu n’exalte pas l’homme et ne flatte pas la chair. C’est pourquoi elle doit être prêchée dans le dépouillement et s’adresser à la conscience et au coeur de l’individu. "Ainsi la foi naît de la prédication et de cette prédication la parole du Christ en est l’instrument".

 

Ceux qui ont connu ou entendu prêcher mon père savent quelle joie illuminait ses traits quand il parlait des choses célestes et de la "bienheureuse espérance".

 

Le 6 décembre 1970, au vingtième anniversaire de la fondation de la "Communauté Évangélique du Refuge," à Nice, une chère servante de Dieu me disait: "J’ai quatre-vingts ans, et j’ai eu l’occasion d’entendre une foule de prédicateurs, mais c’est ici, et par le canal de votre père que j’ai entendu la meilleure réunion de ma vie sur le retour du Christ".

 

Oui, mon père pensait que cet enlèvement pouvait se produire dans le cours de sa vie. Et ce n’était pourtant ni le retour des Juifs en Terre sainte, ni la renaissance de l’État d’Israël qui l’avaient amené à attendre Jésus quotidiennement.

 

Quelques théologiens diront que mon père était tombé dans la même erreur que les apôtres et les premiers chrétiens, qui ont enseigné, sans le moindre doute, la possibilité d’être eux-mêmes concernés par ce retour. Se sont-ils trompés? Non, nous ne le croyons pas. Car Jésus leur avait appris à l’attendre ainsi, insistant toujours sur l’élément "surprise" que produirait Sa venue.

 

Certes, sur Son Retour en gloire, le Nouveau Testament mentionne plusieurs signes qui précéderont Son apparition et indiqueront non le jour ou l’heure, mais l’époque où s’accomplira le début de Son règne glorieux. Mais les disciples n’avaient pas à s’occuper "des temps et des saisons que le Père a fixés de sa seule autorité." Ils devaient évangéliser les nations et attendre la venue de leur Maître à toutes les veilles de la nuit.

 

L’Église doit régner avec le Christ. Son avenir est d’être ravie à Sa rencontre dans les airs, afin de paraître à Ses côtés quand Il reviendra pour juger toutes les nations et gouverner l’Univers, avec les saints de tous les âges qui auront eu part à la première résurrection. Le temps de l’enlèvement des croyants n’est précédé d’aucun signe et peut se produire à tout instant, l’Église faisant partie du Royaume, mais n’étant pas le Royaume de Dieu.

 

L’attente du retour de Jésus est donc une attente amoureuse et ses effets dans la vie pratique sont merveilleux. Loin de paralyser nos activités terrestres et de nous conduire à nous évader de nos responsabilités, elle nous pousse à ne pas remettre à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Elle nous incite à faire "toutes choses bien" et à être toujours prêts à accueillir Celui qui ne sera jamais un gêneur, mais le Libérateur, l’Époux longtemps absent, aimé et désiré à chaque instant.

 

Le travail que l’Église n’aura pu achever n’est donc pas un obstacle au retour de Jésus. L’Évangélisation de toute la Création, Dieu l’accomplira par d’autres hommes et d’autres femmes qui ne seront pas compromis dans tous les crimes que "les chrétiens" ont commis sous le couvert du christianisme et qui enlèvent aujourd’hui au plus fidèle des disciples du Christ, l’autorité qu’il devrait avoir pour prêcher un Évangile vécu par tous les baptisés. Or, parmi ces baptisés, on trouve pourtant des nationalistes outranciers, des racistes, des antisémites, des criminels, des voleurs, des adultères, des idolâtres, en un mot, tout ce qui est la négation de l’Évangile.

 

* * *

 

Mon père est mort dans la foi, "sans avoir reçu les choses promises." Mais durant ses longues marches, il a pu "les voir et les saluer de loin," ayant confessé publiquement "qu’il était étranger et voyageur sur la terre." Comme Moïse, des sommets où Dieu l’avait conduit, ses yeux contemplèrent longuement "le pays lointain," tandis que son Seigneur lui révélait doucement qu’il devait assumer pleinement la condition humaine, c’est-à-dire passer par la mort. Dans le dernier entretien que j’eus avec mon père, deux mois avant son départ, et alors qu’il était encore relativement bien portant, il me fit comprendre qu’il ne me reverrait pas ici-bas.

 

Il faut le dire aussi: Dieu prend les paroles de Ses enfants au sérieux. Je me souviens d’avoir entendu mon père répondre assez vivement à ceux qui lui disaient: "Et si vous deviez mourir avant le Retour du Christ, que feriez-vous?" -Pour mourir, répliquait mon père, je n’ai besoin de personne!

 

Le matin de sa mort, il murmura simplement: "Va-t-elle bientôt venir?" -Qui? lui demanda ma soeur qui le veillait depuis quelques jours. "La mort"!

 

Et devant l’étonnement de sa fille qui lui demandait: "Papa, tu attends donc la mort?" Mon père répondit avec force ces simples mots: "Oh! Non".

 

À midi, alors que par exception il était un moment seul, Jésus dut lui dire: "Passons l’autre rive!" Quand l’infirmière revint, mon père ne respirait plus. Tout en sachant qu’il mourrait, il n’a pas vu la mort. Il a vu Jésus! Le voile s’est soudainement déchiré. La majesté divine qui brillait sur les traits de sa dépouille mortelle disait assez éloquemment Qui avait retiré cette âme de sa maison d’argile!

 

Une chose est certaine! Mon père ne s’est pas trompé en attendant Jésus à la manière des apôtres. La mort ne fait pas partie de l’espérance chrétienne. On n’attend pas la mort, mais on marche avec Celui Qui est la Résurrection et la Vie!

 

G.R. Nairobi (Kenya), le 5 mars 1971.

 


CHAPITRE PREMIER

 

LE RETOUR DU CHRIST

 

Il revient. Qu’on le sache ou l’ignore, qu’on le croie ou le nie, le retour de Jésus-Christ est proche.

 

Cette affirmation n’est pas gratuite; elle a pour elle le témoignage entier de la Parole de Dieu. Elle se fonde sur les déclarations mêmes du Seigneur et sur les avertissements solennels des prophètes et des apôtres.

 

"Oui, je viens bientôt," proclame Jésus du sein de la gloire. Et l’Esprit et l’Église répondent avec ferveur: "Amen! Viens, Seigneur Jésus!" Ap 22:20.

 

Aussi certainement qu’après la nuit vient le jour et qu’à l’hiver succède le printemps, sur les nuées du ciel le Fils de l’homme aux mains percées apparaîtra en gloire!

 

Dans les ténèbres du monde, véritable étoile du matin, avant-coureur d’un jour nouveau, le Christ fera soudain resplendir sa face glorieuse sur tous ceux qui croient, l’aiment et l’attendent. A un signal donné, à la voix de l’archange, au son éclatant de la trompette de Dieu, le Seigneur Lui-même descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Puis les croyants qui vivront sur la terre, à cette heure, seront transmués en un clin d’oeil, et enlevés tous ensemble avec eux sur les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs. 1Th 4:13-18.

 

L’apparition glorieuse du Christ, précédée de l’enlèvement subit des élus dans le ciel, est une vérité clairement annoncée dans les Écritures. Ces deux événements marquent les deux grandes phases du Retour du Christ qui ne paraîtra pas aux yeux du monde sans avoir à ses côtés les siens, son Église qu’il a tant aimée et pour laquelle Il a donné sa vie. Eph 5:25-27 2Th 1:10.

 

Élément trop oublié, pour ne pas dire méconnu par tout ce qui aujourd’hui se proclame Église sur la terre, l’enlèvement des rachetés est la grande vérité biblique qui fait palpiter de joie l’âme de tous les saints: Car Dieu les appelle à régner avec le Christ dans le royaume de justice et de paix que Jésus seul instaurera dans le monde à son retour en gloire. C’est la souveraine consolation, l’espérance ineffable par laquelle le Sauveur encourageait déjà ses disciples qu’Il laissait ici-bas attristés de son départ, Jn 14:1-3. C’est le message qu’apportaient les apôtres à l’Église primitive et qui entretenait puissamment en elle l’esprit d’attente, de vigilance et de prière, si nécessaire à la vie chrétienne.

 

Il ne s’agit donc pas d’une divagation théologique de quelques visionnaires, ni d’un particularisme religieux de quelques sectaires. Il est question d’une vérité qui doit être proclamée, d’autant plus que tout nous montre son prochain accomplissement.

 

Mais déjà nous voyons le sourire ironique des sceptiques et entendons les sarcasmes des moqueurs qui font aujourd’hui du néant leur Dieu et de la négation leur raison d’être. Se pourrait-il que leurs arguments de désespérés jettent le doute dans le coeur des croyants?

 

Au contraire, leur attitude et leurs paroles nous confirment dans la certitude que nous sommes parvenus aux derniers jours décrits par la Parole de Dieu comme des temps difficiles où "des moqueurs viendront, pleins de raillerie, vivant au gré de leurs propres convoitises, et disant: Où est la promesse de sa venue? Car depuis que nos pères sont morts, tout demeure dans le même état que depuis le commencement de la création." Donc, ceux qui profèrent de telles paroles en prouvent la véracité et l’actualité.

 

Nous voyons aussi s’esquisser les réactions de plusieurs qui se croient les représentants officiels du christianisme et de Jésus-Christ. Depuis longtemps déjà, au simple enseignement du Christ qu’ils affirment suivre, au clair témoignage des apôtres dont ils prétendent descendre ou continuer l’oeuvre, ils ont substitué leurs propres pensées et le fruit d’une érudition qu’ils estiment supérieure à celle de Jésus et de quelques Galiléens sans culture.

 

Qu’importe!

 

Si aujourd’hui il faut choisir entre les déclarations d’hommes "qui suivent leur propre esprit et ne voient rien," Eze 13:3, et l’autorité du Christ et de sa Parole vivante, sans hésiter nous nous rangeons du côté du Christ et de la Bible. Pourquoi serions-nous trouvés "menteurs," "faux bergers," "pasteurs de néant," disant au peuple: "Paix, paix! -quand il n’y a point de paix, et faisant espérer aux âmes que la parole dite sera accomplie, alors que le Seigneur n’a point Parlé?,"ez 13:6-7,10.

 

Tandis que chacun ici-bas croit à "sa vérité" et pense pouvoir l’apporter aux autres, le chrétien, digne de ce nom, ne trouve pas la vérité en lui-même. C’est pourquoi son message n’est pas le sien, mais celui du Christ qui seul est "le chemin, la vérité et la vie," Jn 14:6. Ce que le croyant véritable prêche, c’est l’enseignement du Christ et de ses apôtres. Et les chrétiens fidèles écoutent cet enseignement et le vivent, 1Jn 4:3. Or, Christ a dit: "Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi." Et encore: "Je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon son oeuvre," Ap 22:12.

 

Devant ces paroles certaines et véritables, promesses bienheureuses pour les uns, menaces terribles pour les autres, le chrétien se sent pressé d’avertir solennellement et sans se lasser toute âme.

 

L’Angoisse du Monde

 

Le monde est dans l’attente! Jamais attente si universelle, si intense, si anxieuse ne s’empara d’aucun siècle. Jamais la pensée de l’avenir ne fut si présente à tous les esprits, même aux plus vulgaires, même aux plus légers. Mais qu’attend le monde?

 

"On espérait la paix, et rien d’heureux n’arrive; une ère de relèvement, et voici l’épouvante!" Jer 8:15.

 

Alors, pour échapper, si possible, à cette vague d’angoisse qui déferle sur les âmes, à cette crainte tenace qui s’insinue dans les coeurs, le monde, n’ayant plus de quoi se réjouir cherche à s’étourdir. Fermer les yeux, se boucher les oreilles, s’enivrer même, sont certes des moyens de perdre conscience d’un danger. Mais tout cela ne supprime pas le péril que courent des multitudes d’insensés. Car tandis qu’ils reposent sur leurs lies, disant en leur coeur: "L’Éternel ne peut faire ni bien ni mal," Sop 1:12, la colère de Dieu est prête à fondre sur eux. Il est proche ce jour terrible dont parlent les prophètes, jour de détresse et d’angoisse de ravage et de destruction, de ténèbres et d’obscurité! Joe 2:2 Pourtant:

 

"Sont-ils confus d’avoir commis des abominations? Ils n’en ont aucune honte; ils ne savent même plus ce que c’est que rougir. C’est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent!" Jer 6:15.

 

Elle arrive, elle se hâte beaucoup cette colère de Dieu et de l’Agneau, que toutes les Écritures annoncent. Terrible et implacable, elle tombera sur tous les impies qui recevront alors la juste rétribution de leurs paroles et de leurs oeuvres. Mais que nul ne s’y trompe, en ce jour-là, elle atteindra aussi tous les hypocrites, les timides et les menteurs qui firent de la religion un manteau recouvrant leurs iniquités. En cette heure-là, tous ceux qui crurent durant leur vie pouvoir conserver l’apparence de la piété tandis qu’ils reniaient ce qui en fait la puissance, sauront ce que signifie: "être vomi de la bouche du Seigneur!" Ap 3:16 "On ne se moque pas de Dieu; ce qu’un homme sème, il le moissonnera aussi." Ga 6:7.

 

Il est temps de prendre Dieu au sérieux. C’est pourquoi, tous ensemble, mettons en pratique l’Écriture qui nous dit:

 

"Rentrez en vous-mêmes, examinez-vous. -N’attendez pas l’échéance du terme fatal, du jour qui s’envolera rapide comme le chaume; n’attendez pas que fonde sur vous l’ardente colère du Seigneur, que vous surprenne le jour du courroux divin." Sop 2:1-2 "Cherchez le Seigneur pendant qu’il est accessible. Invoquez-le tandis qu’il est proche. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne à l’Éternel, et il aura compassion de lui, et à notre Dieu, car il pardonne abondamment." Esa 55:6-7.

 

L’Attente des croyants

 

Le chrétien aussi est dans l’attente. Son âme "attend le Seigneur, plus que les sentinelles n’attendent le matin," Ps 130:6. Si la devise actuelle du monde est: "S’étourdir en Attendant!"celle du croyant demeure: "Servir en L’Attendant!"non, lui ne cherche pas à s’étourdir, car en Christ, il peut se réjouir toujours. Ses yeux voient; ses oreilles entendent. Et parce qu’il connaît avec certitude l’avenir du monde et celui du chrétien, en face des foules perdues, le coeur étreint par l’amour du Christ, il crie aux hommes ses frères: "Soyez réconciliés avec Dieu!" 2Co 5:20.

 

Il sait bien que beaucoup resteront sourds à ses appels, mais il n’ignore pas non plus que quiconque écoutera et croira, sera sauvé de la mort éternelle. S’il prêche le retour du Christ, c’est qu’il croit aux résultats glorieux de sa première venue sur la terre. Il sait que le Christ vint ici-bas pour chercher et sauver ce qui était perdu, Lu 19:10. Il sait qu’Il mourut sur la croix du Calvaire pour expier les fautes et les péchés de l’humanité coupable. Il sait qu’il ressuscita le troisième jour pour être la justification de tous ceux qui croient, Ro 4:25. Il sait avec tous les saints que, remonté dans le ciel d’où il était descendu, Il leur prépare une place et intercède pour eux, Jn 14:2, Romains 8:34. Il sait qu’à l’heure de Dieu Il apparaîtra une seconde fois pour le salut de ceux qui l’attendent, Heb 9:28. Enfin, Il atteste avec les apôtres que c’est Lui que Dieu a établi juge des vivants et des morts, Ac 10:42.

 

Contrairement à l’homme du monde qui réclame de la vie le plus possible et rencontre seulement le vide des êtres et des choses en attendant un vide plus grand encore, un trou béant, la fosse qui engloutira ses restes misérables, le croyant aime la vie. Elle lui donne l’occasion de connaître Christ, de jouir de Lui, la source des eaux vives, de Le servir avec joie, avant d’entrer dans une plénitude plus grande encore, au Jour où le ciel s’ouvrira pour lui et où il revêtira un corps glorieux.

 

Une Vérité méprisée

 

Mais pourquoi donc, dans un monde devenu si indifférent aux choses de Dieu, la proclamation du retour du Christ suscite-t-elle tant d’incrédulité, de doute, de raillerie, de haine même?

 

Certains n’y croient pas, parce qu’ils ne voient en Christ qu’un grand homme, un génie mort, il y a deux mille ans, victime d’une idéologie qui lui survit encore, mais que bien peu pratiquent. Niant la résurrection, ils considèrent celle du Christ comme une pure légende inventée par les apôtres. Pour eux, Jésus n’étant plus qu’un peu de poussière mêlée à la terre, ils ne sauraient être impressionnés par notre affirmation.

 

Pourtant, s’ils se trompaient?... Si toute leur sagesse n’était en réalité qu’une folie?... Si tous leurs raisonnements, leur lucide logique n’étaient que le fruit d’une nature orgueilleuse et corrompue?... S’ils n’étaient, au fond, que les jouets aveugles de leurs propres convoitises?... S’ils se trompaient?...

 

D’autres, et parmi eux un grand nombre de chrétiens mondains, n’ont pas d’opinion, doutent de l’accomplissement de cette vérité, ou repoussent et détestent cette doctrine.

 

À quoi peut-on attribuer cet état de choses?

 

Il faut d’abord reconnaître dans quelle ignorance des vérités bibliques vivent la majorité des gens. Le christianisme de plusieurs baptisés n’est en réalité qu’une mince couche de vernis recouvrant une âme et des habitudes restées païennes. Si plusieurs pays manquent de Bibles, on ne peut pas en dire autant de nos contrées. Mais la Bible n’est pas lue! En dehors du clergé et malgré le renouveau biblique, la majorité des catholiques n’en connaissent que des fragments. Les protestants qui possèdent pourtant le saint volume dans toutes leurs demeures, ne l’ouvrent que très peu ou pas du tout. Ils pensent en avoir lu assez au catéchisme et pendant leur instruction religieuse. Aujourd’hui, ce qu’ils en entendent à l’église, s’ils y vont encore, leur suffit amplement. Et comment donc seraient-ils attirés par la Bible, quand quelques-uns de leurs propres conducteurs spirituels ne se gênent pas pour dire et écrire que "Si le ton général de ce livre est sans doute celui de la foi et de la piété, il n’en est pas moins rempli de défaillances, d’aberrations et de contradictions!" (Le christianisme universel)

 

Si pourtant l’intérêt pour la Bible se réveillait à nouveau, le lecteur attentif découvrirait, entre beaucoup d’autres vérités merveilleuses, que la seconde venue du Christ est mentionnée trois cent dix-huit fois dans les deux cent soixante chapitres du Nouveau Testament, ce qui représente le vingt-cinquième des versets de Matthieu à l’Apocalypse. Puis, ouvrant l’Ancien Testament, il serait à même de distinguer que la très grande majorité des prédictions concernant le Christ, se rapporte à sa seconde venue.

 

Cependant, l’ignorance des Saintes Écritures n’est pas seule en cause et l’hostilité la plus grande contre la doctrine du retour du Christ se rencontre surtout parmi ceux qui, tout en proclamant Jésus, le Sauveur du monde, pensent que, sur plus d’un point, le Christ s’est trompé. Certes, ils reconnaissent bien en Jésus de Nazareth, le Maître de la morale-mais ils lui refusent toute autorité dans les domaines historique et scientifique. Ne gardant du Christ que ce qui plaît à leur raison, leur conscience et leur coeur, ils ne craignent pas de le mutiler sans scrupule en disant: "Nous laissons dans les annales du passé le Messie qui doit revenir avant longtemps sur les nuées, le Juif qui croit aux possessions démoniaques et au diable importé de la lointaine Perse, pour nous mettre en communication avec le Roi des humbles, le fils aîné du Père, le frère des hommes, dont la doctrine fondamentale fut le sel de la terre il y a dix-neuf siècles, et qui doit le devenir encore, ou le monde sera perdu! Nous établissons même une différence entre l’Évangile et les erreurs qui en ont parfois obscurci le principe dans l’esprit de son fondateur. Nous prétendons être chrétiens sans souscrire à toutes les idées juives ou helléniques de Jésus-Christ!" (Ibid)

 

Si de tels hommes ne manifestaient pas si clairement leur position vis-à-vis du Christ, nous leur poserions cette question: Oui ou non, confessez-vous Jésus-Christ venu en chair? Reconnaissez-vous en Lui le Fils unique et éternel de Dieu, la parole faite chair? -Puis nous ajouterions: Si oui, alors soyez conséquents, et admettez que sa Parole est infaillible, croyez-la, vivez-la et prêchez-la avec fidélité! Sinon, jetez donc votre masque, loups ravisseurs revêtus de peaux de brebis, faux docteurs et prophètes, animés de l’esprit de l’Antichrist, qui séduisez les coeurs!

 

Mais de masque, vous n’en avez pas! La tolérance est aujourd’hui si grande dans certaines églises, qu’il suffit d’être gradué en théologie pour pouvoir librement saper les bases du christianisme au sein même de l’Église ou, plus exactement, de ce qui porte encore ce titre. Un tel système ne trahit-il pas davantage le Christ qu’il ne le représente?

 

Vous errez, ne connaissant ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. Vos lumières vous aveuglent. Votre raison vous égare. Pourquoi vous glorifier de votre sincérité et donner si généreusement un brevet d’ignorance à tous ceux qui croient humblement pouvoir encore s’appuyer sur leur Bible et compter sur le secours du Saint-Esprit pour la comprendre? Souvenez-vous en quels termes le plus grand des apôtres qualifie ceux qui prêchent un autre Jésus que celui qu’ils ont prêché, ou un Évangile différent de celui qu’ils annoncèrent: "Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres." 2Co 11:13-15.

 

Parce qu’ils n’ont pas ouvert leurs coeurs à l’amour de la vérité pour être sauvés, Dieu leur envoie une puissance d’égarement qui les fait croire au mensonge d’un néo-christianisme universel, conduisant à l’apostasie. 2Th 2:3-12.

 

La responsabilité des milieux évangéliques

 

Les détracteurs de la doctrine du retour du Christ ne se recrutent pas seulement dans les rangs du libéralisme. L’orthodoxie en possède un grand nombre.

 

Pourquoi donc n’attendons-nous pas le Christ, nous qui nous réclamons de la Bible, qui connaissons les Écritures, et qui professons croire à l’avènement du Seigneur? Pourquoi vivons-nous ici-bas comme si la venue du Seigneur était fort lointaine? Si nous ne savons ni le jour ni l’heure, si nul ne peut fixer de date, est-ce une raison pour penser, parler et agir comme si Jésus ne revenait pas aujourd’hui? Au contraire, l’ignorance totale dans laquelle nous nous trouvons quant au moment précis de son retour, doit nous inciter à veiller quotidiennement. Gardons-nous de dire avec le disciple infidèle: "Mon Maître tarde à venir!" Jésus qui ne pouvait ni se tromper ni nous tromper a dit: "Je reviendrai!" Jn 14:3. Pourquoi serions- nous surpris, reniant les ordres de Celui que nous appelons pourtant "Maître et Seigneur?" Soyons vigilants afin qu’à sa venue, Il nous trouve fidèles!

 

Si les foules à l’heure actuelle ignorent presque tout du retour de Christ, ou ne croient pas à cette vérité, c’est qu’elles ne voient pas les effets merveilleux qu’une telle perspective devrait produire dans la vie des chrétiens et des communautés évangéliques.

 

Comment prendre au sérieux les affirmations des gens qui prétendent que le retour du Christ est imminent, alors qu’ils continuent à vivre sur la terre en frères divisés, tout en proclamant qu’ils vont partager le même séjour de gloire? Si leur conviction était réelle et sincère, ne serait-il pas temps qu’ils prennent les paroles de leur Maître au sérieux et les mettent en pratique?

 

Il faut le reconnaître! Si les enfants de Dieu brûlaient d’amour pour leur Sauveur, si leur croyance en son retour se transformait en une attente pratique, un véritable réveil se produirait. À l’instar de ce qui se passait au sein des Églises primitives, loin de paralyser l’activité évangélique, cette réelle attente ne ferait que l’animer et l’encourager de la manière la plus efficace. Un nouvel amour pour les âmes perdues remplirait les coeurs, redonnant à l’évangélisation la place sans laquelle toute église meurt. Les barrières entre vrais croyants tomberaient. Plusieurs étiquettes religieuses disparaîtraient. Enfin, des frères désunis se réconcilieraient pour montrer au monde l’amour du Christ. Ils marcheraient ensemble dans le sentier de la sanctification, plus occupés des intérêts de leur Seigneur que de leurs propres avantages, prêts à rendre compte à leur Maître de l’administration des dons, des talents et des biens qu’Il leur avait confiés en vue du témoignage à lui rendre dans ce monde.

 

Mais pourquoi ce réveil ne se produirait-il pas aujourd’hui?

 

Le Christ n’a-t-Il plus d’attraits pour nos coeurs? La vraie foi en son nom est-elle devenue si rare sur la terre?

 

Dans le tourbillon de la vie présente, notre esprit est-il à tel point occupé des choses de la terre que nous en oublions pratiquement le retour du Seigneur?

 

Au contact de ce monde et de ses plaisirs, notre amour pour le Christ s’est-il refroidi au point que sa venue nous paraisse indésirable, troublant nos projets d’avenir, les plans chéris de coeurs trop attachés aux choses d’en bas?

 

Aurions-nous fait du si grand salut de Dieu, un oreiller de paresse pour dormir pendant la moisson comme un fils qui fait honte? Pr 10:5.

 

Notre conformité aux habitudes de ce monde est-elle si accentuée que nous ne puissions déjà plus penser au retour du Christ sans malaise et sans crainte?

 

S’il en est ainsi, n’avons-nous pas mille raisons de plus pour vouloir avec Dieu que quelque chose change sans tarder dans nos vies? Aux dernières heures du temps de la patience et de la grâce de Dieu, comme un coup de clairon, l’avertissement du Christ résonne aux oreilles de tous: "Soyez prêts"!

 

Cette proclamation nous pose une question personnelle et précise: "Suis-je prêt pour son retour?" Car son retour veut dire aussi règlement des comptes! Lisons les paraboles du Christ sur sa venue, et nous saurons ce qui nous attend.

 

Si nous vivons en harmonie avec les enseignements de la Parole de Dieu, si nous marchons dans la lumière comme Dieu est dans la lumière, le retour du Seigneur sera pour nous une bienheureuse espérance, une source intarissable de consolation, un puissant motif de sanctification et un aiguillon salutaire pour servir Christ en L’attendant. 1Jn 1:7,tit 2:11-13,1Jn 3:3,1Th 1:10.

 

Peut-on connaître le temps où la promesse s’accomplira?

 

Si le moment précis du retour du Christ ne nous est pas révélé, Dieu ne nous a pourtant pas laissés sans précision concernant l’époque de la seconde venue de son Fils.

 

Par la Bible, le croyant en connaît les signes plus particulièrement évocateurs qui se manifestent de plus en plus sur le plan politique, social, moral et religieux. Celui qui lit les Écritures est frappé de l’exactitude effrayante de ces prédictions. Sachant par la Parole que le Christ doit revenir sur la terre avec les siens, 1Th 4:14, toute âme pieuse arrive à la conclusion que l’enlèvement des croyants ne saurait trop tarder. Cette conviction se trouve encore renforcée par le fait que, si plusieurs signes annoncent le retour glorieux du Seigneur, aucun événement spécial n’est prédit dans la Bible, comme devant s’accomplir avant que Jésus revienne chercher les Siens. Cela est si vrai que les apôtres eux-mêmes étaient autorisés à penser que cet enlèvement pouvait se produire de leur vivant.

 

D’autre part, membre du Corps de Christ, 1Corinthiens 12, participant de la nature divine, 2Pi 1:4, l’enfant de Dieu est un homme qui vit sur la terre dominé et dirigé par la Tête de ce Corps, Christ Lui-même qui est dans le ciel. Il cherche à marcher ici-bas d’une manière digne de son Chef, conforme à la volonté de Dieu, ses désirs et ses aspirations étant célestes et correspondant à sa nouvelle nature. Vivant ainsi dans ce monde, il s’aperçoit chaque jour davantage que l’heure vient où il n’y aura plus de place pour lui ici-bas. En face d’une marée montante d’impiété, d’iniquité et d’apostasie, il réalise que si, aujourd’hui, il est encore toléré, demain il ne le sera plus, à moins qu’il ne s’aligne et ne fasse comme les autres, en suivant le courant du siècle. Le fait même qu’il cherche à remonter ce courant, sa manière de vivre séparé de la souillure du monde qui s’insinue partout, ses paroles d’avertissement le mettent en opposition avec le monde et ses principes. Il devient ainsi, même silencieux, un reproche vivant pour plusieurs et la condamnation de leur vie. Encore un peu de temps et-les derniers scrupules, les derniers préjugés ayant disparu, en des jours où l’on assiste très rapidement à la transvaluation des valeurs-le compte des vrais chrétiens sera réglé au nom d’une nouvelle morale universelle.

 

L’avenir terrestre du chrétien est bien sombre. Il le sait, il le sent. De plus en plus il éprouve à quel point il est étranger sur la terre, incompris même par ses intimes et ses frères. Le mal est si subtil, devient si général, qu’on ne sait plus faire la différence entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce qui est bien et ce qui est mal, en attendant que, demain on appelle ouvertement le mal: Bien et le bien: Mal! On regarde aux hommes et non plus à Christ, et comme les hommes s’autorisent à faire bien des choses, on pense pouvoir faire comme eux! "Faire comme les autres," semble devenir de plus en plus l’idéal de plusieurs. Et si parfois la conscience de quelques-uns se réveille, on la calme par ce slogan de plus en plus accrédité: "On ne peut pas faire autrement, il faut vivre avec son siècle."

 

Or, le chrétien qui vit en communion intime avec le Christ, sait qu’on peut faire autrement, affirme même qu’on doit faire autrement, que pour lui, il lui est de plus en plus impossible de ne pas faire autrement. S’habituer au péché, aux reniements perpétuels, à une vie de compromissions, c’est tout cela qui devient impossible à celui qu’anime encore la vie de Dieu. Pas plus que son Maître ne l’a fait, il ne s’évade du monde. Il vit aujourd’hui, proche de toutes les âmes, se penchant sur toutes les misères, préoccupé de tous les problèmes, mais séparé totalement de toute corruption et de toute violence. Il vit dans le monde, mais enseigné par la grâce et non par les principes du siècle; il y vit sobrement, justement, pieusement en attendant la bienheureuse espérance, Tit 2:11-14. Et parce que cette espérance est vivante en lui, parce qu’elle est concrète et précise, il ne craint pas la colère des hommes qui, eux, ne se soucient pas de la colère de Dieu.

 

Être jugé digne d’échapper à la colère à venir, voilà ce qui importe au chrétien. Alors, comme un Énoch, il marche avec Dieu au sein d’une génération corrompue et perverse. En présence de l’impiété grandissante, il avertit les âmes sans se lasser. Il souffre de la présence du péché et soupire après la délivrance. Son coeur est lié à Christ; il languit après Lui. Il désire sa venue parce qu’il aime son Seigneur. Il soupire après Lui parce que son coeur bat pour Lui. Il appelle son retour, non point par lâcheté, pour s’évader et fuir l’adversité, mais parce qu’il aspire après le jour où Christ sera pleinement glorifié en lui et dans ce monde.

 

Maranatha, "le Seigneur vient," tel était le mot d’ordre par lequel les chrétiens des temps apostoliques s’excitaient à la vigilance. Oui, Il revient pour enlever les siens et les introduire dans les aimables demeures de la maison du Père, Jn 14:2-3. Le monde doit s’attendre à la disparition totale et soudaine des vrais chrétiens. On les cherchera, mais ils ne seront plus trouvés. Avant même qu’ils aient été exterminés au nom d’une religion apostate, ils auront disparu, enlevés par le Seigneur auprès de Dieu et de son trône.

 

Ce qui fait obstacle à la corruption totale étant loin, l’homme de péché, l’Antichrist, pourra paraître. Cet inique viendra par la puissance de Satan, opérant toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges menteurs et recourant à toutes les séductions de l’injustice pour la perte de ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas ouvert leur coeur à l’amour de la vérité pour être sauvés, 2Th 2:8-10. C’est en ce temps-là que les terribles jugements apocalyptiques fondront sur le monde impie jusqu’au jour où le Seigneur Jésus, sortant de la salle des noces, descendra du ciel entouré de tous ses rachetés et détruira par le souffle de sa bouche l’Antichrist et ses adorateurs, mettant ainsi un terme aux iniquités des hommes, Apocalypse 19. Alors, tout oeil verra Jésus, et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de Lui, Ap 1:7.

 

Roi de gloire, Seigneur des seigneurs, Il établira en puissance son règne de justice et de paix sur une terre purifiée par ses terribles jugements, Ap 20:4-6.

 

Tout cela est révélé dans la Bible. Lisez-la avec quelque attention et, si votre esprit n’est pas prévenu par des idées préconçues, vous verrez clairement que le retour du Seigneur ne s’est pas déjà produit, comme le prétendent quelques-uns, le jour de la Pentecôte ou à d’autres époques déterminées dans l’histoire du monde, ou qu’il a lieu chaque fois qu’une personne se convertit, qu’une personne meurt ou prend l’Eucharistie.

 

L’Évangile enseigne un retour glorieux et visible de la personne du Christ et fournit des arguments positifs contre l’idée d’une venue en esprit, qu’il s’agisse de la Pentecôte, de la conversion ou de la mort. Que Dieu nous garde de rien ajouter ni retrancher à la bonne nouvelle du salut.

 

 


CHAPITRE II

 

L’ATTENDONS-NOUS VRAIMENT?

 

Si beaucoup d’âmes vivent sans Dieu dans le monde et ignorent le retour de son Fils, d’autres, au contraire, professent connaître Dieu et croient à l’avènement du Seigneur.

 

C’est à cette dernière classe de personnes que nous nous sentons pressé d’apporter un message. Tout en nous déchargeant de cette mission, nous supplions le Seigneur de sonder sans cesse notre propre coeur par Sa parole vivante et efficace, plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants, de peur qu’après avoir prêché à d’autres, nous ne soyons nous-mêmes réprouvés, 1Co 9:27.

 

Nous qui connaissons les vérités concernant la venue du Seigneur, nous qui chantons les cantiques de son retour, L’attendons-nous vraiment?

 

Jésus Lui-même a enseigné qu’Il reviendrait à l’heure où ses disciples n’y penseraient pas. Même le serviteur fidèle et prudent sera pris à l’improviste, mais il sera trouvé faisant son devoir, Lu 12:36-37.

 

Puisque nous savons ces choses, vivons-nous la minute présente comme si le Christ revenait aujourd’hui? Notre vie tout entière est-elle ouverte à Dieu? Si nous savions avec certitude que le Christ revient ce soir, aurions-nous besoin de changer quelque chose dans notre vie, de modifier le plan de notre journée, d’abandonner certains rendez-vous, de renoncer à telle affaire lucrative mais peu honnête? Si oui, alors ce n’est pas vrai que nous L’attendons.

 

L’imminence du retour du Christ ne doit pas limiter notre activité. L’ordre formel du Seigneur demeure: "Trafiquez jusqu’à ce que je vienne," Lu 19:13. Mais il y a trafic et trafic! Si la venue du Seigneur n’est pour nous qu’une vérité théorique sans puissance pratique sur notre vie, une terrible surprise peut nous être réservée. Celui qui attend vraiment le Christ, vit déjà avec Lui, faisant toutes choses de coeur comme pour le Seigneur. Conduit par son Esprit, il cherche à accomplir chaque jour les choses qui Lui sont agréables. Connaissant la puissance de la piété qui fait renoncer entièrement aux choses qui se font en secret, il a revêtu la vie nouvelle qui est en Jésus-Christ le Seigneur et passe l’heure présente tel qu’il désire être trouvé à Sa venue.

 

Si aujourd’hui notre vie n’est pas en ordre avec Dieu, pouvons-nous penser plus longtemps que le Seigneur mette le sceau de son approbation sur une existence qui le déshonore? N’est-ce pas après avoir reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu qu’Énoch fut enlevé par Dieu? Heb 11:5.

 

Ne savons-nous pas que l’oeuvre de chacun sera manifestée et éprouvée par le feu? Si cette oeuvre subsiste, il recevra une récompense, dit la Parole, mais si elle est consumée, il perdra sa récompense; lui pourtant sera sauvé, mais au travers du feu, 1Co 3:12-15. Serions-nous insensibles à un tel avertissement?

 

Professant croire aux vérités du christianisme, nous avons toujours pensé que notre enlèvement dans la gloire allait de soi. Cela va tellement de soi pour certains chrétiens, qu’il leur est devenu assez indifférent de vivre vraiment ici-bas comme le Christ a vécu. Leur enlèvement à la venue du Seigneur leur paraît si naturel, si incontestable, que toute pensée ou parole capables d’ébranler leur trop facile assurance, est immédiatement taxée par eux de fausse doctrine ou d’erreur dangereuse. Ainsi, les vérités de la Parole qui pourraient encore jeter dans leur coeur quelque doute salutaire, ne troublent plus leur conscience assoupie. Puisqu’ils sont sauvés, puisqu’ils se croient les brebis du Seigneur, dont le Christ a dit que "nul ne les ravirait de sa main," ils se persuadent aisément que les paroles du même Christ adressées aux tièdes de Laodicée ne les concernent pas. "Comment pourrions-nous être vomis de sa bouche, disent-ils, puisque nous appartenons au Christ?" Mais qui leur a dit qu’ils lui appartiennent véritablement? Le Saint-Esprit rend-il chaque jour dans leur coeur, témoignage à leur esprit qu’ils sont enfants de Dieu?

 

Solennels avertissements

 

Nous qui avons fait de l’assurance du salut une certitude mathématique, nous qui croyons être sauvés comme deux fois deux font quatre, rappelons-nous quelques paroles aptes à nous faire réfléchir:

 

"Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux; MAIS CELUI QUI FAIT LA VOLONTÉ DU PÈRE QUI EST DANS LES CIEUX Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom? Et alors je leur déclarerai: JE NE VOUS AI JAMAIS CONNUS; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité," Mt 7:21-23.

 

Et encore: "Vous faites des injustices et vous faites tort, et cela à vos frères. Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point du royaume de Dieu? NE VOUS Y TROMPEZ PAS; ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n’hériteront du royaume de Dieu!" 1Co 6:8-10.

 

Et encore: "Les oeuvres de la chair sont manifestes, lesquelles sont: la fornication, l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les orgies et les choses semblables à celles-là, au sujet desquelles je vous déclare d’avance, comme aussi je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas du royaume de Dieu," Ga 5:19-21.

 

Ailleurs, Jésus disait encore: "Luttez pour entrer par la porte étroite; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas. Dès que le maître de la maison se sera levé, et aura fermé la porte, et que vous vous serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant: "Seigneur, ouvre-nous!" Et que répondant, il vous dira: "Je ne vous connais pas ni ne sais d’où vous êtes;" alors vous vous mettrez à dire: "Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos rues." Et il dira: "Je vous dis, je ne vous connais pas, ni ne sais d’où vous êtes; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité," Lu 13:24-27.

 

On ne se moque pas de Dieu. On ne peut prendre du christianisme ce qui nous plaît tout en ignorant volontairement, ou en rejetant l’absolu de la vie chrétienne. L’Écriture nous montre que la part terrible de tous les timides, de tous les meurtriers, de tous les incrédules, de tous les abominables, de tous les impudiques, de tous les enchanteurs, de tous les idolâtres et de tous les menteurs, sera dans l’étang de feu et de soufre, qui est la seconde mort, Ap 21:8.

 

Ces passages et bien d’autres encore prouvent, sans équivoque, qu’à la venue du Christ un grand triage s’opérera. Pour que ce jour ne nous surprenne pas, et que nous ne nous trouvions pas semblables aux vierges folles, après avoir cru être du nombre des prudentes, ne voulons-nous pas prendre la Parole au sérieux et examiner vraiment si nous sommes dans la foi?

 

Un examen nécessaire

 

Ce ne sont pas les gens du monde qui disent: "Seigneur, Seigneur!" Le monde ne prie pas.

 

Ce ne sont pas les théologiens libéraux et rationalistes qui emploient le nom de Jésus pour faire des miracles et chasser des démons, puisqu’ils ne croient pas au miracle, pas plus qu’au diable et aux démons.

 

Qui sont-ils donc alors, ces gens qui disent souvent Seigneur, Seigneur, qui se servent du Nom de Jésus, qui écoutent son enseignement et qui mangent et boivent en sa présence?

 

Quelques milieux évangéliques ont cru pouvoir les trouver partout ailleurs que dans leur propre communauté, au sein de tout ce qu’ils appellent: "La profession chrétienne sans la vie," mal funeste dont ils se croient totalement préservés.

 

Mais cette profession chrétienne sans vie dit-elle vraiment: "Seigneur, Seigneur?" Cultive-t-elle les réunions de prières où l’on invoque ce Nom? Se réunit-elle souvent pour manger et boire en sa présence?

 

N’est-ce pas plutôt parmi les milieux évangéliques qu’il faut trouver beaucoup de ceux dont le Seigneur parle? N’est-ce pas encore dans leur sein qu’on rencontre plusieurs âmes connaissant la doctrine du Seigneur, invoquant souvent son Nom, mais sans accomplir sa volonté et sans manifester que le Christ est pratiquement le Seigneur de leur vie? Enfin, n’est-ce pas encore parmi ces groupements que subsiste une certaine foi au miracle et que dimanche après dimanche on mange et boit en sa présence, dans le repas de la sainte Cène?

 

Pourquoi vouloir plus longtemps détourner l’épée de nos coeurs? Pourquoi refuser obstinément le collyre que Jésus offre pour oindre nos yeux afin que nous ne restions pas aveugles et conducteurs d’aveugles? Pourquoi dire: "L’épître à Laodicée ne nous concerne pas," avant d’avoir laissé le Christ nous poser ces questions personnelles et précises:

 

Es-tu froid?... Es-tu bouillant?... Es-tu tiède?...

 

Nous sommes maintenant devant Lui. Il sait tout de nous et connaît notre coeur. Tandis que son regard lit jusqu’au tréfonds de notre âme, Il nous répète ces cinq mots: "Es-tu froid pour moi"...? Si, loyalement, tout en reconnaissant notre misère, notre peu de zèle, nous pouvons répondre comme Pierre, conscient d’avoir renié son Maître: "Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime, que je t’aime malgré tout! Non; je ne suis pas froid pour toi, froid n’est pas le mot," alors le Seigneur nous dira avec le même regard d’amour intense qui bouleverse le coeur: "Puisque tu n’es pas froid, es-tu donc bouillant pour moi?" Et soudain, nous révélant par sa croix l’étendue de son amour pour nous, Il nous fera saisir la mesure de notre amour pour Lui, la manière dont jusqu’ici nous avons répondu à son amour. Il placera devant nos yeux la vie de quelques serviteurs bouillants; d’un Pierre restauré, d’un Saul de Tarse converti et de plusieurs chrétiens de tous les âges dont le coeur fut dévoré par une vive flamme d’amour pour leur Seigneur bien-aimé, et qui purent dire en vérité avec saint Paul: "Pour moi, vivre, c’est le Christ!" Si en face du Christ et de cette nuée de témoins, nous ne pouvons que nous effondrer et confesser dans les larmes: "Non! Seigneur, je ne suis pas bouillant pour toi! Jusqu’ici j’ai dit te connaître, mais je ne t’ai pas vraiment aimé," alors le Christ, toujours là devant nous, ne pourra qu’inévitablement nous dire: "Si tu n’es ni froid, ni bouillant, serais-tu donc tiède pour moi?" Ap 3:13-20.

 

Tiède!... Ni froid, ni bouillant, tiède, ce mot terrible dans ses conséquences, n’est-il pas pourtant celui qui caractérise peut-être le mieux notre état spirituel?

 

Pourquoi s’obstiner à nier l’évidence et courir, tout en chantant un cantique, vers le terrible jugement qui atteindra les tièdes? Car ce qui compte, dans cette question, ce n’est pas de se croire sauvé, mais de voir si réellement nous ne sommes pas des tièdes! Ne puis-je pas m’abuser sur mon propre état, et la Parole de Dieu n’est-elle pas là, justement pour me préserver de toute illusion et me donner une assurance qui ne soit pas une certitude trompeuse?

 

L’assurance du salut

 

Nous savons parfaitement bien qu’un croyant véritable ne peut pas perdre son salut, mais nous n’ignorons pas non plus que le diable fait tous ses efforts pour mettre les âmes dans une fausse position, les gagner à une foi qui n’est pas la vraie foi, les amener à se croire converties quand elles ne le sont pas du tout.

 

C’est pourquoi il est nécessaire d’être bien au clair sur cette question capitale de laquelle dépendent notre comportement ici-bas et notre sort éternel.

 

Le témoignage de Dieu est simple. Il veut que tous ceux qui croient au Nom du Fils de Dieu sachent qu’ils ont la vie éternelle, 1Jn 5:13, Son désir est que tous puissent dire avec l’apôtre Paul:

 

"Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ," Ro 5:1. Et encore: "Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ... Je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni les cimes, ni les abîmes, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur," Ro 8:1,38,39.

 

D’une façon évidente, l’ensemble des Écritures nous montre que l’assurance du salut ne repose pas sur nous-mêmes. Ni le zèle, ni la ferveur, ni la piété, ni la connaissance, ni les oeuvres, ni le degré de sanctification auquel un homme peut se croire parvenu, ne saurait lui procurer l’assurance de son salut. Les appréciations humaines ont une valeur très relative et ne peuvent conduire, dans ce domaine, qu’à la présomption ou au désespoir.

 

L’assurance du salut a sa base en dehors de nous-mêmes. Elle se fonde sur l’oeuvre accomplie par un Autre, sur l’oeuvre parfaite du Christ à la croix du Calvaire. Là, s’étant chargé de nos fautes, le Fils unique de Dieu donna sa vie pour le salut des pécheurs. Pour la rédemption des coupables, tout fut accompli à la croix. Les droits d’un Dieu juste et saint furent pleinement satisfaits, en sorte que quiconque croit en Jésus-Christ et se confie dans les mérites de son oeuvre, sait avec une pleine certitude qu’il est sauvé à jamais, Jn 10:7:28.

 

Le salut que Dieu accorde aux pécheurs est donc un salut par grâce. Il ne vient ni de nous, ni de nos oeuvres, Eph 2:8. Cependant, pour que ce don gratuit de Dieu offert à tous, Tit 2:11, devienne notre partage, pour que les glorieux résultats de l’oeuvre parfaite du Christ nous soient appliqués, il faut que, par une foi vivante, nous acceptions et nous approprions ce don merveilleux, ce si grand salut. Or, cette vie éternelle qui nous est présentée n’est pas une chose ou une doctrine, mais une personne, le Christ Lui-même qui veut entrer et vivre à jamais dans notre coeur. Alors, seulement, nous devenons l’enfant de Dieu, Jn 1:12, la brebis de Jésus que nul ne pourra ravir de Sa main, ni de la main de Son Père.

 

Or, il y a foi et foi. Jacques nous parle, dans son épître, d’une foi sans oeuvres qui est morte, Jas 2:14-26. Cette foi morte ne saurait sauver. La foi qui sauve ne peut pas être une simple adhésion intellectuelle aux vérités du christianisme. En conséquence, nous pourrions donc très bien nous trouver dans la situation d’un homme qui, élevé dès son enfance dans les vérités chrétiennes, les a assimilées, possède un credo orthodoxe sur la justification par la foi, la résurrection des morts et le jugement éternel, et qui, pourtant, n’a pas le Christ, le Christ vivant, dans son coeur.

 

Comment saurons-nous si notre foi est celle qui sauve?

 

Comment être assuré que la vie éternelle est en nous?

 

Les caractères de la vraie foi

 

La foi qui sauve produit des oeuvres, comme la loi de toute vie est de porter du fruit. Jésus disait Lui-même: "Vous les reconnaîtrez à leur fruit," Mt 7:20. De quel fruit s’agit-il? Sans contredit, du fruit de l’Esprit que saint Paul décrit comme étant "l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi," Ga 5:22, cet ensemble de toutes les grâces qui donnent au croyant une personnalité attrayante dans laquelle le monde reconnaît Christ.

 

Selon les déclarations de l’apôtre Pierre, celui qui a Dieu pour Père a reçu de sa divine puissance "tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de Celui qui nous a appelés, par sa propre gloire et par la vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et plus précieuses promesses, afin que par elles nous devenions participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise"... 2Pi 1:3-4. Le croyant se trouve donc en communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Ses désirs, ses aspirations, sa joie parfaite se trouvent en Lui. Dès lors, il s’efforce de joindre à sa foi, la vertu; et à la vertu, la connaissance et à la connaissance, la tempérance; et à la tempérance, la piété; et à la piété l’affection fraternelle; et à l’affection fraternelle, l’amour, 2Pi 1:5-8. Ainsi, celui qui est devenu l’enfant de Dieu, manifeste sa relation avec son Père par une marche dans la lumière, comme Dieu est lui-même dans la lumière, 1Jn 1:5-7. Dans un tel chemin nous nous trouvons non seulement en communion avec Dieu, mais aussi avec tous ceux avec lesquels Dieu se trouve en communion et qui sont nos frères. "Nous savons, dit saint Jean, que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères," 1Jn 3:14.

 

La Parole de Dieu est claire. Si Dieu ne veut pas que les croyants soient dans le doute et dans la crainte, Il ne veut pas non plus que les hommes s’illusionnent dangereusement sur la réalité de leur foi. Toute la première épître de Jean témoigne de ce double souci.

 

Comment pouvons-nous prétendre avoir communion avec Dieu tout en marchant dans les ténèbres? Nous sommes menteurs et ne pratiquons pas la vérité. Or, la part des menteurs est dans l’étang de feu, Ap 21:8.

 

Comment pouvons-nous dire: "Je le connais," alors que nous ne gardons pas ses commandements? A nouveau nous sommes menteurs et la vérité n’est pas en nous; or, la part des menteurs est dans l’étang de feu.

 

Comment pouvons-nous proclamer: "J’aime Dieu," tandis que notre coeur est rempli de haine contre notre frère? Encore une fois nous sommes menteurs et ce mensonge nous conduit vers l’étang de feu. Car si nous n’aimons pas notre frère que nous voyons, comment pouvons-nous aimer Dieu que nous ne voyons pas? 1Jn 4:20.

 

Comment pouvons-nous affirmer marcher selon l’Esprit tout en vivant selon la chair, tout en accomplissant les oeuvres de la nature humaine? Ga 5:16. Ne serons-nous pas trouvés de faux témoins de Dieu et notre fin ne sera-t-elle pas avec tous les lâches, les timides, qui peupleront l’étang de feu?

 

En revanche, si nous marchons dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière, gardant ses commandements, aimant nos frères, pratiquant la justice, le Saint-Esprit habitant en nous nous délivre de toute crainte, rendant lui-même témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Le Saint-Esprit ne peut rendre ce témoignage qu’en ceux qui sont conduits par Lui. Ceux-là sont fils de Dieu, Ro 8:14-16.

 

Est-ce à dire que ces croyants sont exempts de toute faute, déjà parvenus à la perfection? Loin de là! Car s’il est vrai qu’ils tendent, qu’ils avancent vers la perfection, Php 3:12-14, ils savent bien qu’ils bronchent encore tous à plusieurs égards, Jas 3:2. S’ils disaient qu’ils n’ont point péché, à quoi servirait donc le sang du Christ qui purifie de tout péché ceux qui marchent dans la lumière? 1Jn 1:7.

 

La vie dans la lumière

 

Combien la marche dans la lumière fait apprécier à l’âme le sang de Christ. Car, marcher dans la lumière, c’est vivre et avancer dans la pleine manifestation de tout ce que Dieu est, dans la clarté de ce Dieu saint, juste et pur que Christ nous a révélé ici-bas. Cette marche dans la lumière du Dieu saint nous dévoile les abîmes de notre misère, la souillure, le mensonge et l’orgueil de nos coeurs incurables. Sans l’aspersion du sang précieux du Christ auquel il peut sans cesse regarder, cette marche dans la lumière conduirait le croyant au désespoir! Mais grâces soient rendues à Dieu! Plus la nature mauvaise du fidèle lui est révélée, plus il se trouve en accord avec Dieu qui a porté sur elle un verdict de condamnation et de mort.

 

Un véritable enfant de Dieu peut donc avoir encore une pensée d’orgueil, de jalousie, d’inimitié, d’impureté dans son coeur. Mais, ayant une nouvelle nature, n’étant plus débiteur à la chair pour vivre selon la chair, Ro 8:12, il porte sur de telles pensées le jugement du Dieu saint, c’est-à-dire la mort de Jésus que le sang lui rappelle, 2Co 4:10. Marcher dans la lumière, c’est marcher dans un chemin où tout péché rendu manifeste n’est plus toléré, mais constamment jugé, ce qui permet ainsi une communion non interrompue avec Dieu et la manifestation du fruit de l’Esprit, la vie en abondance, la réelle liberté que promettait Jésus.

 

Toutefois, il se peut qu’un vrai croyant se relâche dans cette marche en avant qu’est la vie chrétienne. Il vit dans un monde hostile, où toutes sortes de convoitises règnent et sollicitent sans cesse sa vieille nature que sa foi tient pour morte, mais qui, elle, n’accepte pas de mourir. Si les actions grossières du corps paraissent être définitivement dans la mort, la convoitise se fera plus subtile. Par de toutes petites choses tolérées dans nos vies, par l’abus des choses légitimes, elle prendra pied peu à peu dans nos coeurs, et, pour un instant où nos yeux auront perdu le Seigneur de vue, la chute deviendra inévitable.

 

Que se passe-t-il alors? Le péché ayant brisé la communion avec Dieu, le Saint-Esprit étant contristé et ne pouvant plus rendre son vivant témoignage en nous, une souffrance profonde s’installe dans nos coeurs. L’âme qui a vraiment joui de la communion avec Dieu ne peut plus s’en passer. Loin de Lui, elle est si malheureuse qu’il lui sera totalement impossible de rester bien longtemps dans la voie ténébreuse du péché, Psaume 32. Par les soins du bon Berger qui l’a sauvée, elle sera ramenée de son égarement, et trouvera dans l’humiliation, la confession et l’abandon de sa faute, le pardon du Dieu saint et la joie du salut, Ps 51,1Jean 1:9. Elle apprendra alors que sa seule sauvegarde consiste à fixer sans cesse ses yeux sur Jésus, Heb 12:1-2, car, comme l’a dit quelqu’un: "On ne peut regarder dans les yeux de Jésus et pécher"!

 

Si donc il est possible qu’un chrétien pèche, se relâche, tombe dans le sommeil spirituel et la tiédeur, ce qui est inconcevable, s’il est un véritable enfant de Dieu, c’est qu’il vive et demeure dans un tel état! 1Jn 3:4.

 

Si trop souvent, hélas, il arrive au chrétien d’avoir une pensée d’orgueil, de jalousie, d’animosité ou d’avarice-ce qui est impossible à l’homme vraiment régénéré, c’est d’être encore un orgueilleux, un jaloux, un colérique, un être se plaisant dans les inimitiés et les querelles, un injuste, un impudique, un avare. Autrefois, il pouvait être tel. Mais s’il a réellement rencontré le Christ, il a été lavé, sanctifié, justifié au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu, 1Co 6:9-11. Étant en Christ, il est une nouvelle création, les choses vieilles sont passées et toutes choses sont faites nouvelles, 2Co 5:17.

 

On ne perd pas son salut, mais le Christ est en nous ou n’y est pas

 

"NE VOUS Y TROMPEZ PAS!" Combien solennelles sont ces paroles que l’Écriture adresse à tous ceux qui, tout en se disant chrétiens, croient pouvoir tolérer dans leur vie, non pas tellement des péchés grossiers, mais le mensonge et toutes ses soeurs: la calomnie, la médisance, les exagérations; un esprit de querelle, d’envie, d’inimitié, de jalousie, d’avarice, ou des choses semblables à celles-là, Ga 5:19-21.

 

On pourrait donc se tromper! Et pour qu’on ne s’abuse pas, que tous soient avertis, la Parole déclare sans fard que l’héritage du royaume de Dieu sera refusé à de telles gens.

 

Et ce n’est pas le rappel véhément de leurs pratiques, de leurs formes et de leur zèle religieux qui pourra leur ouvrir la porte désormais fermée. "Je ne vous ai jamais connus," Mt 7:23, leur dira Jésus! Ils n’étaient pas "les siens," car les siens, Il les connaît, Jn 10:14. Ils n’avaient jamais été les siens! Il ne s’agit donc pas de croyants qui auraient perdu leur salut, mais bien de personnes qui se crurent chrétiennes sans avoir jamais passé par la nouvelle naissance, par la conversion qui n’est pas une simple formule théologique, mais la manifestation extérieure d’une vie transformée intérieurement. Souvenons-nous toujours que "le juste vivra de foi," Ro 1:17, et que l’assurance du salut ne nous est pas donnée dans un état statique, ni même dans une expérience passée, mais dans une marche en avant, dans cette course vers le but, dans cette poursuite qui a pour objet le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus, Php 3:14.

 

Posséder la vie éternelle, ce n’est pas se souvenir du jour de sa conversion, mais c’est connaître Dieu aujourd’hui et vivre en relation constante avec Lui en Jésus-Christ, Jn 17:3.

 

 


CHAPITRE III

 

POUR UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION DE L’ESPÉRANCE DE LA FOI

 

Lorsqu’un homme a besoin de retrouver les bases de la foi chrétienne, il est amené à regarder au passé, et à sonder les Évangiles et tout ce que les Écritures lui apprennent sur le Christ: Sa naissance, Ses actes, Ses paroles, Son amour, Ses souffrances, Sa mort et Sa résurrection.

 

En revanche, si les fondements de sa foi sont solides et s’il ne remet pas en cause ce qu’il croit être "un donné révélé," sa préoccupation essentielle de chrétien l’orientera vers la vie présente. Né de l’Esprit, l’amour de Dieu est dans son coeur et influence tout son comportement quotidien vis-à-vis de son prochain. Marchant par la foi, il est rendu conscient par le Saint-Esprit des tâches terrestres auxquelles sa vocation céleste l’appelle. Pour les accomplir, son secours lui vient de l’actuelle intercession du Christ glorifié, assis à la droite de Dieu.

 

Mais, tout en travaillant aujourd’hui au bonheur de l’homme, le disciple du Christ ne peut ignorer les événements prédits pour demain. C’est ici que prend place l’Espérance de la foi, qui le conduit à fixer ses yeux vers l’avenir, sur ce Jésus qui est venu et qui reviendra!

 

Définition de l’espérance

 

Dans son sens général, l’espérance est l’attente d’un bien qu’on désire.

 

Dans le langage de la Bible, ce terme est employé pour désigner le désir et l’attente des biens que Dieu nous a promis, Ps 119:74.

 

L’Espérance occupe une grande place dans les Saintes Écritures. Elle est commune à l’Ancienne et à la Nouvelle Alliance. Cependant dans l’Ancien Testament, en dehors de la venue d’un Libérateur, l’espérance ne s’élevait pas beaucoup plus haut que l’attente des biens temporels, tandis que dans le Nouveau Testament, ceux-ci s’estompent pour faire place aux biens spirituels impérissables, source de tous les autres biens, Lu 12:31.

 

L’espérance néotestamentaire désigne le plus souvent le Retour de Christ, Tit 2:13, et tout ce que Son avènement apportera aux croyants et à la création tout entière, Ro 8:20-23.

 

L’espérance est un élément si essentiel à la vie chrétienne que ce terme est quelquefois substitué à celui de Foi, pour désigner l’ensemble des vérités du christianisme, parce que l’espérance renferme tout ce qui concerne notre salut, la réalisation totale du plan de Dieu à notre égard, 1Pi 3:15,heb 10:23.

 

Si les espérances qui naissent dans ce monde sont éphémères et incertaines, parce que souvent mal fondées, l’espérance chrétienne est une glorieuse assurance qui s’appuie sur les promesses divines et qui équivaut par conséquent à la certitude de la foi.

 

L’espérance qui est tournée vers l’avenir ne pourrait être une certitude, si elle ne s’appuyait pas sur la foi qui, elle, regarde au passé et au présent, c’est-à-dire qui repose d’une part sur la Croix du calvaire et sur le tombeau vide, faits historiques, et sur le fait présent de la souveraineté invisible de Jésus-Christ assis à la droite de Dieu.

 

La foi rend certaines les choses qu’on espère et est, pour l’âme, la démonstration des choses qu’on ne voit pas, Heb 11:1.

 

L’espérance constitue avec la foi et la charité les bases essentielles de la vie du chrétien, les trois choses qui demeurent dans un monde où tout est vanité, 1Co 13:13.

 

Soeur de la foi et de la charité, l’espérance ne peut en être séparée. On ne saurait l’isoler car, sans la foi, l’espérance n’a pas de fondement et, sans l’amour, elle est sans rayonnement.

 

De même ici-bas, la foi et la charité ne sauraient éliminer l’espérance, qui est la joie de la foi, ou, selon Calvin, "la persévérance de la foi," et la puissance de l’amour.

 

L’espérance est un casque qui orne et protège notre tête, 1Th 5:8.

 

Elle est encore une ancre de notre âme, sûre et solide, qui pénètre jusqu’au dedans du voile, là où Jésus est entré pour nous en précurseur, Heb 6:18-20.

 

Elle est la porte qui nous fait sortir de nos difficultés les plus profondes, Os 2:17.

 

La nature de l’espérance

 

Par son principe, son objet et son motif, l’espérance est une vertu surnaturelle, une force spirituelle puissante.

 

L’espérance a sa source dans la grâce de Dieu. Elle est un don de Dieu, 2Th 2:16. Elle fut placée dans le coeur de l’homme dès que celui-ci eut perdu par le péché la possession de ce que Dieu lui avait confié. Dès la chute, le Dieu Saint et Juste se manifeste à Adam et Ève comme le Dieu de l’espérance, Ro 15:13, faisant au couple pécheur une promesse de miséricorde. L’humanité ne serait pas pour toujours asservie à Satan, car la postérité de la femme, le Christ, né de la Vierge Marie, briserait son pouvoir, Ge 3:15. Tout l’Ancien Testament est orienté vers la réalisation de cette espérance. Les patriarches, Moïse, les juges, les rois et les prophètes vécurent dans cette attente. Quand enfin le Christ parut, Il fut pour ceux qui croyaient en Lui, le Centre de leur espérance, Lu 24:21.

 

Tout le Nouveau Testament nous prépare au Retour du Christ et à l’accomplissement littéral de tout ce qui a été prédit par les prophètes. Ainsi l’objet de l’espérance de la foi est avant tout une personne, le Christ, qui est la Vie éternelle

 

L’espérance chrétienne n’est donc pas une conception vague de l’autre vie, accompagnée de la conviction philosophique que nous sommes destinés à une existence ultérieure. Elle n’est pas non plus cette aspiration innée à toute créature de secouer le joug de la servitude pour arriver à la liberté.

 

Elle est la certitude fondée sur les promesses divines que nous sommes appelés à la vie éternelle, que tout a été accompli pour cela, et que dès ici-bas, par Son Esprit, Dieu nous donne les arrhes de notre héritage, Eph 1:11-14.

 

L’espérance n’est donc pas opposée à une entière et paisible assurance, mais à la possession actuelle et complète du salut, Ro 8:24-25.

 

Loin d’être accompagnée de crainte et de souffrance, comme l’est toujours l’incertitude, l’espérance rend joyeux, car elle a pour motif les attributs de Dieu. Elle se fonde sur la puissance, la bonté et la fidélité d’un Dieu qui ne saurait mentir, Tit 1:1-2.

 

L’espérance couronne donc la foi qui demeure la condition unique du salut. Sans foi, pas d’espérance possible, Ro 4:13-22.

 

Jésus-Christ est venu et a tout accompli pour rendre possible l’oeuvre de notre salut. Mais si la source du salut est dans la grâce de Dieu, il faut que par une foi vivante, l’homme reçoive le témoignage que Dieu a rendu au sujet de Son Fils. Alors le Saint-Esprit nous applique les résultats de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Cette oeuvre du Saint-Esprit a pour début visible la conversion du pécheur et se poursuit quotidiennement par la mort à soi-même et par une vie de foi sans cesse renouvelée en Celui qui rendra Son oeuvre parfaite en nous, lors de son avènement, Php 1:6.

 

Les caractères de l’espérance

 

Comparée à la Loi de Moïse qui n’a rien amené à la perfection, la venue de Jésus-Christ a introduit dans ce monde une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu, Heb 7:19.

 

C’est une espérance qui ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné, Ro 5:5.

 

L’apôtre Paul désirait que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, donne aux chrétiens d’Éphèse, un esprit de sagesse, et de révélation dans Sa connaissance, et qu’Il illumine les yeux de leur coeur, pour qu’ils sachent quelle est l’espérance qui s’attache à Son appel.

 

Aux Colossiens, le même apôtre souligne que le mystère glorieux caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints, c’est "Christ en nous, l’espérance de la gloire".

 

Aux Thessaloniciens, Paul dira que "Dieu nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce".

 

À Tite, l’apôtre parlera de "la bienheureuse espérance et de la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ".

 

L’apôtre Pierre écrira dans sa première épître que "Dieu nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts." Aussi veut-il que ses lecteurs aient une entière espérance dans la grâce qui leur sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.

 

L’objet de l’espérance

 

Si la possession de Dieu dans la béatitude éternelle est évidemment l’objet suprême de notre espérance, une question se pose. Comment allons-nous entrer dans cette béatitude?

 

Serait-ce par la mort? Impossible, puisque la mort ne fait pas partie de l’espérance chrétienne. Jamais l’Écriture ne nous fait voir la mort comme une espérance heureuse. Même vaincue, la mort reste le salaire du péché.

 

Serait-ce alors par la résurrection? Certes, la résurrection nous est présentée plusieurs fois dans les Actes des apôtres, comme l’espérance même d’Israël, espérance pour laquelle Paul fut mis en jugement, Ac 23:6,24:15,26:6,28:20.

 

Mais la résurrection présuppose toujours la mort. Et c’est ici que nous arrivons au point capital de tout ce que nous développons dans ce livre.

 

L’espérance spécifiquement chrétienne, la bienheureuse espérance, l’espérance vivante, c’est le Retour de Jésus-Christ, tel qu’il nous est présenté dans les Écritures et spécialement dans le Nouveau Testament.

 

"Nous ne mourrons pas tous," s’écrie saint Paul, écrivant aux Corinthiens, "mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’oeil, à la dernière trompette," 1Co 15:51-55. Aux Thessaloniciens, l’apôtre décrit cet événement avec plus de détails encore et affirme que les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, seront tous enlevés avec les morts en Christ, ressuscités, et s’en iront ensemble sur les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs, 1Th 4:13-18.

 

Donc, la résurrection d’entre les morts, la première résurrection est un des actes qui accompagneront la venue de Jésus sur les nuées du ciel pour enlever auprès de Lui Son Église. Alors se réalisera la Parole que Jésus avait dite au tombeau de Lazare: "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort: Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais," Jn 11:25-26.

 

"Nous ne mourrons pas tous!" L’espérance de la foi n’est pas la mort, mais la venue de Jésus comme Sauveur, "qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de Sa gloire, par le pouvoir qu’Il a de s’assujettir toutes choses," Php 3:20-21.

 

Jésus revient d’abord pour les Siens qu’Il enlève auprès de Lui, afin de revenir avec eux pour établir Son règne en puissance et en gloire.

 

Nous n’allons pas considérer tous les événements qui forment l’eschatologie biblique. Mais nous disons simplement que nous croyons à l’accomplissement littéral de tout ce qui est écrit à ce sujet, et ceci, pour la bonne raison que les prophéties annonçant la première venue du Seigneur ont eu un accomplissement littéral, Lu 24:44. De quel droit pourrions-nous prétendre que les événements concernant le Retour du Christ devraient être l’objet d’une interprétation particulière? Ce serait se dresser ouvertement contre l’enseignement apostolique, 2Pi 1:20.

 

Nous croyons donc à la vocation distincte du peuple d’Israël dans le temps, en vue de l’accomplissement des desseins bienveillants de Dieu pour le monde entier. S’il n’en est pas ainsi, toute une partie de la Bible perd de son actualité, et son autorité réelle est compromise. D’autre part, en voulant à tout prix appliquer à l’Église ce qui concerne directement le peuple juif, le peuple témoin de la bonté et de la sévérité de Dieu, nous tombons dans la confusion et favorisons chez les chrétiens un antisémitisme intellectuel.

 

Si l’Église veut avoir un message clair à apporter au monde, une espérance vivante à présenter aux chrétiens, il est urgent que les théologiens et tous ceux qui prêchent au nom du Seigneur, reconsidèrent leur position à l’égard de l’évolution du monde, de l’Église et d’Israël.

 

Les effets pratiques de la bienheureuse espérance

 

Aucune vérité scripturaire ne peut stimuler autant le zèle pour l’évangélisation que l’attente actuelle du retour du Christ. L’Église primitive est la démonstration de notre affirmation. Il faut être prêt, non parce que la maladie ou la vieillesse sont là, et que la mort se fait menaçante, mais parce que Jésus vient bientôt, pour rendre à chacun selon ce qu’est son oeuvre, Ap 22:12.

 

Cette vérité a également un effet sanctifiant sur la vie des chrétiens. L’apôtre Jean affirme que "quiconque a cette espérance en lui, se purifie comme Dieu Lui-même est pur".

 

C’est aussi par cet enseignement que l’apôtre Paul encourageait les croyants passant par le deuil. "Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles," écrivait-il aux Thessaloniciens.

 

À l’heure actuelle, rien ne saurait unir davantage les chrétiens que la pensée du prochain retour du Christ. Puisqu’Il revient et va ravir les Siens auprès de Lui, pour les amener là où Il est Lui-même, et les associer à Son règne glorieux, aimons-nous les uns les autres, et montrons au monde que, malgré nos divergences de vues sur des points secondaires, un même sentiment, un même amour, une même pensée nous poussent à marcher à la rencontre de Celui qui revient!

 

Le Christ notre espérance

 

Si l’Église de Jésus-Christ ne croit plus au retour de Celui qu’elle prêche encore, et si au lieu de se préparer, elle croit pouvoir s’installer dans ce monde afin de régner sur la terre où son Maître fut crucifié, elle a perdu de vue sa vocation véritable et son témoignage est près de sa fin.

 

Parce que l’espérance de la foi n’est plus vivante chez beaucoup de chrétiens, leur vue spirituelle a baissé. Les vérités les plus claires et les plus élémentaires leur sont obscures. Les notions les plus précises leur sont devenues vagues. Il n’y a plus alors qu’un pas pour que le doute envahisse les coeurs. Le découragement et la dépression ravagent les âmes. Et, délaissant les conducteurs spirituels, les gens courent chez le psychiatre.

 

Pour avoir négligé l’espérance, pour l’avoir amoindrie ou dénaturée, l’Église et beaucoup de chrétiens sont tombés dans le sommeil spirituel et des foules de baptisés sont devenus athées ou agnostiques.

 

Que le Saint-Esprit qui souffle où il veut, réveille nos consciences et nos coeurs, afin que nous retrouvions l’espérance qui animait les saints de l’Église primitive, et que dans ce monde, tournant le dos aux idoles du présent siècle, nous servions le Dieu vivant et vrai en attendant des cieux Son Fils, qu’Il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir, 1Th 1:9-10.

 

Alors nous ferons connaître parmi les païens du vingtième siècle, la glorieuse richesse de ce mystère "Christ en nous, l’espérance de la gloire"!

 

 


CHAPITRE IV

 

NOTRE TACHE EN L’ATTENDANT

 

Dieu ne nous a pas appelés à christianiser le monde, c’est-à-dire à répandre dans les foules par n’importe quel moyen, la connaissance d’un Jésus et d’une doctrine qui resteraient extérieures à la vie des âmes.

 

L’Évangile de Jésus-Christ n’est pas un idéal à poursuivre, ni un modèle à imiter, ni une influence à subir. C’est une Personne à accepter, Ac 5:20.

 

Il n’y a pas de nation chrétienne

 

La christianisation des masses ne fait qu’influencer superficiellement les âmes; elle ne les change pas, mais les conduit au contraire à l’adultère spirituel. Car, si ceux qui connaissent l’Évangile continuent à vivre comme le monde et selon ses principes, ils se rendent ennemis de Dieu, Jas 4:4.

 

La tâche de l’Église n’est donc pas de christianiser le monde, mais de l’évangéliser. S’il existe aujourd’hui des "pays christianisés," souvenons-nous toujours qu’il n’y a pas de "nation chrétienne." Seul est chrétien dans le monde le Corps de Christ, dont chaque croyant véritable est un membre.

 

Ceux qui évangélisent selon l’ordre de Jésus ressuscité, doivent voir se détacher du monde et de sa vaine manière de vivre, les personnes qui reçoivent leur message et croient en Christ par leur parole.

 

Désormais, ces âmes sont encore "dans le monde," mais ne sont plus "du monde." Elles font partie de ce peuple d’étrangers sur la terre qui s’appelle "L’Église du Dieu vivant," 1Ti 3:15. C’est le peuple de Dieu ici-bas, non un peuple qui va à l’église, mais qui est l’Église de Dieu vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

 

L’évangélisation ampute le monde, mais ne le change pas

 

L’évangélisation véritable a pour but la naissance, la formation et la croissance d’un peuple nouveau, issu de toute nation, de toute tribu, de toute race et de toute langue. Elle vise à faire d’hommes de chair, des disciples de Jésus-Christ, des êtres ayant dans ce monde une nature nouvelle, une vocation céleste. Or la prédication de l’Évangile est le moyen que Dieu emploie pour appeler ceux qu’Il a élus dès avant la fondation du monde, pour qu’ils soient saints et irrépréhensibles devant Lui, Eph 1:4.

 

Ceux qui obéissent à l’Évangile et croient la parole de vérité qui leur est prêchée, sont scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de leur héritage. Ils deviennent ceux que Dieu s’est acquis en Jésus-Christ, pour être, dès ici-bas, à la louange de la gloire de Sa grâce, Eph 1:13-14.

 

Mais le monde dans lequel Dieu est descendu en Jésus-Christ pour appeler et sauver les hommes reste le monde: Un système étranger à la vie de Dieu, une sphère de ténèbres dominée par Satan et où règne la corruption qui existe par la convoitise.

 

Dans ce milieu pervers, l’homme qui accepte l’Évangile devient participant de la nature divine et reçoit de Dieu tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de Celui qui l’a appelé par Sa propre gloire et par Sa vertu, 2Pi 1:3-4.

 

Le chrétien sait donc quelle est l’espérance qui s’attache à son appel. Il connaît quelle est la richesse de la gloire de l’héritage que Dieu réserve aux saints, et il expérimente quelle est envers ceux qui croient l’infinie grandeur de sa puissance qui se manifeste avec efficacité, par la vertu de sa force, Eph 1:18-19.

 

Tout en le laissant dans le monde, l’Évangile détache le croyant de ce présent siècle mauvais, renouvelle son entendement et en fait ainsi un témoin du Christ capable de discerner ici-bas ce qu’est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

 

Ainsi, l’évangélisation ampute le monde, mais ne le change pas. Chaque fois qu’une âme est sauvée, le monde perd un des siens et le diable un de ses esclaves.

 

Il nous paraît important d’insister sur ces faits, pour bien montrer qu’on ne saurait évangéliser, aujourd’hui, sans comprendre ce qu’est l’Évangile d’une part, et sans tenir compte de l’eschatologie biblique d’autre part.

 

Témoins de son Fils

 

Il faut en effet se souvenir de ce que la Bible annonce concernant la fin des temps.

 

Il y a un temps pour tout sous le soleil. Si Jésus-Christ reste toujours le même, il ne nous appartient pas de changer les temps et les saisons. Le printemps n’est pas l’automne et l’été n’est pas l’hiver. Nous ne pouvons pas cueillir les fleurs du printemps en hiver, ni les fruits de l’automne en été, à moins de les manger non mûrs.

 

Il serait donc dangereux, parce que nous sommes de ceux qui croient à la puissance du Saint-Esprit et à un Seigneur toujours fidèle, de vouloir à tout prix, dans notre zèle pour Dieu, rééditer en notre temps les résultats de l’évangélisation de l’Église primitive, et renouveler ses succès quant au nombre des conversions ou quant à la guérison divine.

 

Quand l’iniquité s’accroît et prévaut sur la terre, que la charité du plus grand nombre se refroidit, il n’est pas tellement question d’avoir du succès, ou de faire des miracles! Il s’agit bien plutôt de persévérer jusqu’à la fin, Mt 24:12-13, c’est-à-dire d’être, en tout temps et partout, ce que Dieu attend de nous, les témoins de Son Fils. Si nous avons compris cela, nous ne serons ni découragés ni éblouis par les résultats de nos missions, ni inquiets, ni euphoriques au sujet des succès de nos campagnes futures.

 

Ceux qui doivent être sauvés sont ceux que Dieu a élus dès avant la fondation du monde. Notre tâche, à nous, consiste à être "ouvriers avec Dieu," ses instruments dociles et non pas ses agents, 1Co 3:9.

 

Fondés sur la Parole, nous savons que le Seigneur a annoncé à l’avance que nous ne devons pas compter sur nos efforts pour changer le monde:

 

1. Sur quatre terrains où le grain tombe, un seul produit du fruit.

 

2. Jusqu’à la moisson, l’ivraie croîtra avec le bon grain, et ce n’est pas à nous d’arracher l’ivraie.

 

3. Dans trois mesures de farine, dans la pâte pure de l’Évangile, un élément de corruption, le levain a été placé, et de ce pain levé, les masses trompées et déçues par une religion hypocrite et sans vie ne veulent plus. Si nous voulons encore annoncer l’Évangile au monde, il nous appartient donc de faire disparaître, comme le dit l’apôtre Paul, le vieux levain qui a fait lever toute la pâte, afin que nous soyons nous-mêmes une pâte nouvelle, sans levain, car Christ, notre Pâque a été immolé, 1Co 5:6-7.

 

Une vie transformée

 

Mais direz-vous, comment susciter parmi les âmes de l’intérêt pour Jésus-Christ?

 

C’est la grave question que se posent souvent ceux qui demeurent convaincus que Jésus-Christ est le seul Nom donné aux hommes par lequel ils puissent être sauvés

 

On parle beaucoup aujourd’hui de nouvelles méthodes à employer pour prêcher l’Évangile, de la nécessité d’un langage nouveau pour rendre accessible le nom de Jésus aux masses déchristianisées. On réclame une nouvelle puissance permettant d’opérer des miracles et des guérisons qui accréditeraient le Nom du Seigneur auprès du peuple. Enfin, il semble aussi qu’une propagande faite par les moyens les plus modernes pourrait certainement éveiller l’attention des foules sur Celui que les chrétiens voudraient encore présenter comme Sauveur du monde.

 

Tout en refusant de prendre une position négative à l’égard de tout ce qui se fait à l’heure actuelle pour annoncer l’Évangile, nous restons intimement persuadés que l’intérêt pour Jésus-Christ ne sera pas provoqué essentiellement par ceux qui prêchent en Son Nom, mais par la vie de tous ceux qui se réclament de Lui.

 

Une vie transformée, vécue dans le monde dans une entière consécration à Dieu, suscitera l’étonnement des parents, voisins, amis et connaissances et conduira des hommes et des femmes à s’informer de la raison d’un tel changement.

 

Cet intérêt, qui peut amener des âmes à rechercher pour elles-mêmes la solution de leurs problèmes en Jésus, peut aussi, hélas, conduire des coeurs à haïr ceux qui vivent véritablement en Christ.

 

Ainsi, tous ceux qui désirent attirer l’attention des âmes sur le Christ doivent s’attendre, non pas à être bien vus dans ce monde, mais à connaître le mépris, la persécution et la haine.

 

En effet, si l’honnêteté du chrétien est louée par les uns, elle sera taxée d’hypocrisie ou d’imbécillité par les autres. Si la sobriété de l’enfant de Dieu est citée en exemple par plusieurs, elle sera aussi l’objet des sarcasmes de ceux qui ne veulent renoncer à aucune des satisfactions de la chair. Partout où la doctrine de Christ sera présentée dans sa forme absolue, partout où Ses paroles seront reçues telles qu’Il nous les a données, partout où elles seront prises à la lettre, des conflits surgiront, et l’âme libérée intérieurement du joug du monde et du péché, passera par le feu du creuset.

 

Rendre présent le Christ

 

Il faut que les prédicateurs se souviennent qu’évangéliser, c’est présenter au monde l’Évangile! Cet Évangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, Ro 1:16. Or la puissance de Dieu, c’est le Christ Lui-même, avec ses promesses et ses exigences, ce Christ qui est venu jeter le feu sur la terre, ce Christ salut de Dieu, lumière pour les nations et gloire d’Israël; mais qui reste encore une pierre d’achoppement et un rocher de chute, un signe qui provoque la contradiction, Lu 2:34.

 

Apporter 1’Évangile au monde, c’est mettre les âmes en contact avec Celui qui disait: "Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre; je ne suis pas venu mettre la paix, mais l’épée: Car je suis venu jeter la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison," Mt 10:34-36.

 

Oui, en vérité, l’Évangile est plus qu’un message, c’est une Personne qui nous prend, nous possède, nous arrache à nous-mêmes, à notre famille, à notre milieu, et ne nous redonne au monde que morts et ressuscités en Christ, Ro 6 Col 3.

 

En prêchant, il s’agit donc pour nous de présenter QUELQU’UN, non de parler d’un absent, d’un être qui aurait autrefois vécu en Palestine, et qui serait maintenant dans le ciel. Il est question de rendre présent le Christ sur la terre et de mettre les âmes en relation avec Lui, avec des vies dans lesquelles Il continue son incarnation, accomplissant dans la sainteté et la justice sa mission d’amour auprès des pécheurs, des pauvres et des malheureux de la terre.

 

Pour que les paroles du Christ soient connues, reçues et crues, il faut que dans ce monde des hommes et des femmes manifestent la vie même de Jésus.

 

Comme Jésus fit connaître le Nom du Père à ses disciples, il nous appartient de faire connaître son Nom aux hommes de notre génération.

 

Mais comment serons-nous accrédités auprès de nos contemporains, et par quoi recommanderons-nous notre doctrine au sein de toutes les idéologies modernes?

 

N’est-ce pas essentiellement par notre vie? C’est à la manière dont un homme aime, souffre et meurt que l’on reconnaît véritablement ce qu’il est.

 

L’Évangile pour tous

 

Débarrassons-nous de notre pharisaïsme et de nos préjugés sectaires et ne rendons pas, par nos principes et nos formes, l’Évangile inaccessible à ceux qui en ont le plus besoin.

 

L’Évangile est pour ceux qui ne vivent pas comme nous; pour ceux qui n’ont pas les mêmes idées que nous. L’Évangile est pour nos ennemis, pour ceux qui nous persécutent et nous font du tort.

 

L’Évangile est pour les voleurs, les assassins, les adultères, les ivrognes, les gens de mauvaise vie avec lesquels notre Maître ne refusait pas de manger.

 

L’Évangile est pour les faux ménages, pour les filles-mères, pour la jeunesse délinquante et la vieillesse abandonnée.

 

L’Évangile est pour les malades, les estropiés, les contrefaits, les prisonniers, les affamés, les sans-logis et les drogués.

 

L’Évangile est pour ceux qui, manuels ou intellectuels, ont de la peine à nouer les deux bouts.

 

Le Christ a aimé tous les malheureux, tous les révoltés, tous ceux qui sur la terre n’avaient pas eu leur compte de vie, d’amour et de joie. Aujourd’hui encore l’Évangile est pour eux et pour tous ceux qui ne sont pas ce qu’ils devraient être, parce qu’ils sont nés d’hommes pécheurs dans une société injuste et corrompue où règnent l’égoïsme et la haine.

 

Ce que Dieu attend de nous

 

Dieu n’attend pas que nous présentions à toutes ces âmes une doctrine particulière. Il ne compte pas sur la valeur de nos arguments et la chaleur de nos convictions pour amener quelqu’un à adhérer à nos idées et à faire profession d’accepter Jésus-Christ.

 

Il attend que nous apportions à ceux qui ne pensent pas comme nous, cet amour qui espère tout; à ceux qui ne vivent pas comme nous, cet amour qui excuse tout; à nos ennemis cet amour qui supporte tout et pardonne tout, 1Co 13:7.

 

Il attend que nous opposions à la vie des débauchés, des méchants, des cruels, des injustes, non pas nos censures et nos leçons de morale, mais une vie sainte, pleine de bonté, de douceur, de justice et de vérité.

 

Il attend que nous prenions sur nous le fardeau des détresses humaines, apportant partout où elles se révèlent la compréhension, la chaleur et les possibilités que donne l’amour même de Dieu versé dans nos coeurs.

 

C’est l’amour qui se dépouille pour enrichir, qui s’abaisse pour élever, qui conduit l’homme à mourir pour les autres, mais qui "lui-même" ne périt jamais.

 

Si l’Évangile est cet amour, alors le monde verra qu’il est encore "la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit".

 

 


CHAPITRE V

 

QUESTIONS VITALES

 

La prédication de l’Évangile dans le monde a pour but le salut des âmes et l’édification du Corps de Christ.

 

Tous les chrétiens sont appelés à donner force et crédit à cette prédication par le témoignage de leur vie.

 

Le Saint-Esprit "recommande" le message de l’évangéliste par l’existence transformée de ceux qui ont été atteints par la Parole de Dieu. Ils font désormais partie du peuple de Dieu sur la terre, famille sur laquelle les anges et le monde ont les yeux ouverts, Eph 3:10,mt 5:13-16.

 

Si nous pouvons distinguer l’évangélisation de l’édification, nous ne devons jamais les séparer. Selon l’Écriture, les évangélistes, aussi bien que les apôtres, prophètes, pasteurs et docteurs, ont été donnés "pour le perfectionnement des saints, en vue de l’oeuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ".

 

Malheur à moi, si je n’évangélise pas

 

Sans prédication de l’Évangile, il y a arrêt dans l’édification de l’Église. Une construction inachevée ne tarde pas à ressembler à une ruine. Ainsi en est-il de toute Église qui n’évangélise pas. Et à quoi cela servirait-il d’aménager avec soin les appartements, ou de polir les pierres d’une maison restant sans toiture, faute de matériaux nouveaux? Nous n’avons pas à entretenir un édifice inachevé, ni à nous installer à notre étage doctrinal. Tant que la pierre du faîte n’a pas été posée, nous avons à bâtir. C’est pourquoi, l’apôtre dit: "Malheur à moi, si je n’évangélise pas!" 1Co 9:16. L’évangélisation doit sans cesse arracher au monde de nouvelles pierres, 1Pi 2:5. Le service des prophètes, des pasteurs et des docteurs consiste à tailler, à façonner ces pierres amenées par le ministère des évangélistes, et à les placer dans l’édifice sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire, Eph 2:20.

 

L’édification de l’Église

 

Sans ce travail d’édification, l’évangélisation est également une oeuvre incomplète, inachevée. A quoi cela sert-il de multiplier les explosions dans une carrière, si on laisse ensuite les pierres détachées de la masse, éparses sur le terrain? Dieu ne nous appelle pas à faire du bruit par les détonations de "nos mines," ni à donner au monde le spectacle de pierres qui sautent en l’air pour finalement rester inutilisées au fond de la carrière. Il nous appelle à rassembler ces pierres et à les façonner en vue de la place qu’elles doivent occuper dans l’édifice en construction.

 

Il est normal que les âmes sauvées grandissent et croissent dans la grâce de Dieu et dans la connaissance du Seigneur Jésus, par les ministères que Dieu a donnés "pour le perfectionnement des saints, en vue de l’oeuvre du service et de l’édification du Corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards jusqu’à Lui, qui est le Chef, le Christ!" Eph 4:12-15.

 

Toutes choses nouvelles

 

C’est de ces âmes, qui expérimentent aujourd’hui encore par l’Évangile la puissance de Dieu pour leur salut, que nous voudrions parler quelques instants.

 

Au cours d’une mission, une personne a fait profession d’accepter Jésus-Christ pour Sauveur. L’Esprit de Dieu a réellement opéré dans son coeur et commencé Son oeuvre.

 

Qu’elle le sache ou l’ignore encore, cette âme fait désormais partie du Corps de Christ. Sa foi l’a rendue membre de l’Église universelle du Christ. Régénérée par la Parole de Dieu et l’action puissante du Saint-Esprit, cette âme est encore dans le monde, mais n’est plus du monde, Jn 17:16. Ce n’est pas un enseignement doctrinal qui lui révélera cette position, mais, avant tout, les besoins de sa nouvelle nature. Si depuis sa conversion elle constate qu’en elle "la chair" reste la chair, dans son esprit, elle éprouve cependant des aspirations nouvelles.

 

Ce n’est pas le souvenir d’une décision prise qui l’amène à ne plus faire ceci ou à accomplir cela. Sa conversion a produit dans son coeur un changement de pensée, d’orientation. Il y a pour elle un "autrefois" et un "maintenant," Eph 2:11-13. Elle en témoigne par ses paroles et par sa vie. Désormais, trois grands principes la dirigent:

 

Elle a en vue la gloire de Dieu dans tout ce qu’elle fait, 1Co 10:31.

 

Elle se soucie du salut de son prochain. Elle agit en se rappelant que Dieu veut sa sanctification, 1Th 4:3.

 

Ainsi, la volonté de Dieu commence à s’accomplir en elle. Le monde lui rend témoignage. Mais sa prise de position lui attire aussi de l’opposition et lui fait connaître la solitude.

 

Où trouver nos frères?

 

Toute âme rachetée par le Christ est donc amenée à rechercher la communion des saints, de l’Église. Elle désire connaître et rencontrer des frères avec lesquels elle pourra parler, prier, s’édifier, croître et servir le Dieu vivant et vrai en attendant le Retour de Jésus.

 

Mais où trouver ces frères, cette communauté?

 

Dans plusieurs de nos villes, les églises, les chapelles, les salles évangéliques ne manquent pas et toutes ont le désir et la prétention de pouvoir accueillir dans leur sein les âmes touchées par l’Évangile. Mais ces dernières y trouveront-elles la nourriture dont elles ont besoin, les soins pastoraux que nécessite l’enfance spirituelle, l’enseignement utile à leur croissance dans le Christ?

 

Grâce à la diversité des communautés, il existe des formes de culte pour tous les goûts. Il y a des communautés très liturgiques, d’autres qui ne le sont pas du tout. Les unes ont un ministère unique, bien établi. D’autres prétendent reconnaître le sacerdoce universel et laissent à tous les fidèles le droit de s’exprimer. Mais toutes affirment ou pensent que leur forme ecclésiastique est la meilleure et que celle des autres n’est pas entièrement conforme aux Écritures.

 

Il n’est donc pas rare qu’une âme nouvellement née à la vie divine, entende ces divers appels: Venez chez nous, il y a l’amour. Venez chez nous, nous avons la vérité. Venez chez nous, nous possédons les dons de l’Esprit. Venez chez nous, vous trouverez la compréhension. Vous pourrez continuer de fumer, de boire, de danser et personne ne s’ingérera dans votre vie privée.

 

Venez chez nous, nous sommes méprisés, mais le Seigneur nous connaît.

 

Alors, pourquoi ne pas écouter Rome qui pourrait dire aussi: Venez ou revenez chez nous, nous voulons l’unité de tous les chrétiens. Nous sommes les plus nombreux, les plus anciens, les plus puissants. Ne perdez pas votre temps. Nous retournons à la Bible. Nos traductions sont appréciées et le Concile a déjà amorcé un véritable renouveau dans l’Église...

 

Les vraies questions

 

Toutes ces invitations sont sincères. Mais les questions vitales sont celles-ci:

 

Nos milieux religieux sont-ils reconnus de Dieu et sont-ils capables d’édifier les âmes?

 

Pourront-elles voir au milieu de nous la grâce de Dieu? Ac 11:23.

 

Seront-elles encouragées par l’exemple des croyants plus âgés?

 

Travaillerons-nous à attacher leur coeur au Seigneur seul?

 

Notre groupement leur permettra-t-il de vivre les enseignements de la Parole de Dieu et de servir Jésus comme membre de Son Corps, en ayant une fonction bien définie? 1Corinthiens 12.

 

Voilà les vraies questions que nous devons sérieusement nous poser.

 

Nous sommes à côté du sujet quand nous discutons à perte de vue de nos formes ecclésiastiques, ou du terrain sur lequel nous prétendons théoriquement nous rassembler.

 

Il est question pour nous d’être en Jésus, afin aussi d’avoir Jésus en nous, et au milieu de nous.

 

Il est question pour nous de manifester à tous le fruit de Son Esprit et d’employer les dons de Son Esprit pour l’utilité commune.

 

Il est question de savoir nous accueillir les uns les autres, comme Christ nous a accueillis, pour la gloire de Dieu, Ro 15:7.

 

Les communautés dignes aujourd’hui de recevoir les fruits de l’évangélisation sont celles qui ne recherchent pas le nombre, l’autorité humaine ou une puissance autre que celle de l’Esprit, mais dont les membres se soucient encore dans ce monde, de poursuivre la justice, la foi, l’amour et la paix avec tous ceux qui invoquent le Seigneur d’un coeur pur, 2Ti 2:22.

 

Jésus ne disait-il pas: "Qui est ma mère, et qui sont mes frères?... Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur et ma mère!" Mr 3:33-35.

 

Qu’il en soit ainsi pour nous!

 

 


CHAPITRE VI

 

"NOUS VOUDRIONS VOIR JÉSUS"

 

Cette requête faite jadis par quelques Grecs à l’apôtre Philippe, Jn 12:20-21, résume encore le besoin le plus pressant du monde moderne.

 

Depuis Son ascension et l’événement historique de la Pentecôte, le Christ se rend visible ici-bas dans Son Église, étant présent par Son Esprit dans les membres de Son Corps.

 

Pour que l’Évangile soit cru dans le monde, l’Église doit croître, et tous ceux qui la composent se perfectionner en Celui qui est l’image du Dieu invisible: Jésus-Christ.

 

L’exemple de l’Église primitive

 

L’évangélisation est donc le premier travail opéré par Dieu en vue de la manifestation de Son Église dans le monde. La prédication du Nom de Jésus étant la base même de l’édification de Son Corps, nous comprenons facilement combien il importe d’évangéliser tous les peuples de la terre, sous la dépendance directe de Dieu d’une part, et dans la communion de nos frères en la foi d’autre part.

 

La force de la prédication de l’apôtre Pierre à la Pentecôte découlait directement du baptême de l’Esprit qui venait de former en un seul corps lesµ cent vingt réunis dans la chambre haute, Ac 2:1-2,1Co 12:13.

 

Dans la suite, nous voyons que c’était à l’Église que le Seigneur "ajoutait chaque jour ceux qui étaient sauvés" Ac 2:47.

 

Ces sauvés faisaient désormais partie d’une famille dont les traits caractéristiques nous sont révélés dans le livre des Actes.

 

Tous les croyants faisaient bloc avec les conducteurs. Tout était commun entre eux, Ac 4:32-37.

 

Ce qui amenait les âmes à croire à la résurrection du Christ, c’était autant ce qu’elles voyaient dans l’Église, que les arguments théologiques des apôtres: Elles pouvaient distinguer les traits du Christ en ceux qui croyaient en Lui. Oui, Jésus était bien réellement ressuscité. Tout criait que le sépulcre était vide! La vie éternelle se manifestait dans la chair d’hommes mortels. Cette vie était celle de Jésus. Son amour bouillonnait dans leur coeur. Sa joie, Sa paix, Sa patience, Sa bonté, Sa douceur, Sa bienveillance, Sa fidélité, Sa maîtrise de soi, toutes les vertus du Christ trouvaient leur prolongement en ceux qui croyaient en Lui. Des hommes s’aimaient, se dépouillaient de leurs biens pour permettre à d’autres de subsister et d’accomplir leur tâche. Le témoignage de la résurrection du Christ, fondement du christianisme, était assuré et confirmé par la vie de Ses disciples, Jésus vivait en eux.

 

Nos responsabilités actuelles

 

Aujourd’hui encore, pour que l’Évangile puisse être présenté avec puissance, il est nécessaire que le Christ soit montré au monde dans la vie de ceux qui se réclament de Lui. L’existence de ceux qui invoquent le Seigneur doit manifester que Jésus est quotidiennement reconnu comme le Maître de leur vie et de leurs biens, comme la source de leurs pensées, la force de leur volonté, l’objet de leur amour, la satisfaction de leurs désirs, l’attente de leur foi, la réalisation de leur espérance.

 

À elles seules, les grandes campagnes d’évangélisation, faites par les hommes les plus qualifiés, ne suffiront jamais à révéler le Christ au monde. L’organisation la plus parfaite, les moyens financiers les plus larges, les méthodes les meilleures, les messages les plus excellents, ne donneront jamais à l’évangélisation la puissance que pourrait lui apporter l’unité réelle des enfants de Dieu marchant d’un même pas dans les traces du Christ.

 

Beaucoup trop de chrétiens ont pris l’habitude d’assister aux réunions sans se rendre compte de leurs responsabilités. Ils y viennent comme à un spectacle, et parlent de la prédication comme le monde commente un film de cinéma ou une pièce de théâtre. Trop nombreux sont ceux qui discutent du prédicateur comme le monde parle d’une vedette. Ils montrent ainsi qu’ils sont à côté de la question. Ils sont venus pour voir, sinon entendre quelque chose de nouveau, alors que le monde attendait de contempler le Christ en eux.

 

Comprenons-le bien: Le monde n’aura pas vu Jésus parce qu’il aura regardé dix, vingt, cent ou cinq cents personnes se lever et s’avancer pour témoigner avoir pris la décision de suivre le Seigneur.

 

La vie transformée des fidèles

 

Le monde verra le Christ lorsque, hors de nos églises, de nos temples, de nos chapelles et de nos salles évangéliques, il constatera que les membres de nos communautés mettent en pratique ce qu’ils ont entendu, Jas 1:25.

 

Le peuple croira à la puissance de la prière, quand il verra notre prière se transformer en une action véritable dans le monde, l’action de ceux qui croient que ce qu’ils demandent à Dieu se réalise en eux et par eux, sans qu’il soit nécessaire d’attendre un signe particulier pour se mettre à l’oeuvre, Mr 11:22-24. En tout temps, la prière trouve son exaucement dans l’accomplissement immédiat de la volonté de Dieu, 1Jn 5:14-15.

 

Le monde découvrira le Christ quand il rencontrera parmi les chrétiens: Des riches se souciant des pauvres, des veuves et des orphelins; des gens en santé visitant les malades; des éprouvés consolant de plus affligés qu’eux-mêmes; des gens à l’aise dans leur demeure accueillant les sans-logis ou les mal-logés; des patrons se penchant avec intérêt sur les problèmes des ouvriers, et des ouvriers prenant eux-mêmes à coeur les intérêts de leurs patrons.

 

Le monde connaîtra le Christ quand il constatera que ceux qui se réclament de Lui forment vraiment un seul Corps, une communauté dont Jésus est le Chef; quand il verra que "c’est de Lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité," Eph 4:16.

 

Les foules seront attirées vers le Christ quand elles s’apercevront que, parmi les chrétiens, on ne fait pas acception de personnes et que rien ne se fait par esprit de parti; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, chacun au lieu de considérer ses propres intérêts, considérant ceux des autres, Jas 2:1,php 2:3.

 

Les hommes s’approcheront du Christ quand ils constateront que ceux qui se réclament du même Sauveur s’aiment et se saluent dans les rues, se recherchent parce qu’ils sont frères, ont réellement besoin les uns des autres, parce qu’ils travaillent à la même oeuvre, obéissant à une direction unique qui coordonne leur action.

 

Les incrédules se convertiront au Christ quand ils apprendront que des parents chrétiens ont donné leur fils ou leur fille pour servir la cause du Seigneur auprès des misérables et des plus bas tombés; quand ils sauront que tel jeune homme, ou telle jeune fille, promis à un bel avenir dans la société a tout quitté pour obéir à l’appel du Maître afin de porter Son amour, Sa parole et Sa vie aux païens qui vivent dans les ténèbres et meurent sans Jésus.

 

Lorsque le monde contemplera dans la vie des chrétiens, le renoncement que prêche leur Évangile, Mr 9:23, l’oeuvre de leur foi, le travail de leur charité et la constance de leur espérance, 1Th 1:2, il verra aussi Jésus, et plusieurs pourront croire que le vieil Évangile a encore quelque chose à leur dire, 1Pi 1:24-25.

 

Dans cette heure où le Fils de l’homme doit être glorifié, le Christ fera resplendir Sa Face et éclairera tous ceux que Sa Parole réveille, Eph 5:14.

 

Puissions-nous être parmi les vierges sages qui ont déjà entendu le cri de minuit: "Voici l’époux, allez à sa rencontre!" Mt 25:6.

 

Il est temps que les moqueurs sachent que les croyants sont en marche vers le ciel!

 

 


Conclusion

 

Jésus revient! Es-tu prêt? Précise, directe, personnelle, cette question s’adresse à tous!

 

Vous qui lisez ces lignes, connaissez-vous vraiment Jésus comme Sauveur de votre âme et Seigneur de votre vie?

 

L’avez-vous reçu, accepté dans votre coeur, Lui dont la puissance est seule capable de transformer nos vies?

 

Si ce n’est pas le cas, aujourd’hui, n’endurcissez pas vos coeurs, et écoutez sa voix. Pourquoi rejetteriez-vous plus longtemps la Parole de Dieu qui vous jugera au dernier jour, Jn 12:48? Pourquoi vous jugeriez-vous vous-mêmes indignes de la vie éternelle, quand Dieu vous l’offre gratuitement, Ap 22:17?

 

Et vous qui jusqu’à ce jour pensiez l’avoir reçue et qui, soudain, avez reconnu votre image parmi les tièdes de Laodicée, que ferez-vous pour échapper à la terrible menace d’être vomi de la bouche du Seigneur?

 

Pour être sûr de ne pas vivre dans une tragique illusion, reconnaissez votre tiédeur, revenez au Sauveur, qui ne se contente pas de déceler notre maladie, de mettre son doigt sur la plaie de nos coeurs, mais qui, aujourd’hui encore, offre à tous les tièdes un remède:

 

"Aie donc du zèle et repens-toi," Ap 3:19!

 

Réveillé alors du sommeil spirituel, et dépouillé de toute propre justice, vous retrouverez le chemin de la vie, de la lumière et de l’amour.

 

Mais si vous refusez la Parole du Seigneur, si vous persistez à vous croire riche, enrichi, n’ayant besoin de rien, alors qu’en réalité, vous êtes pauvre, aveugle et nu, ayant besoin d’or, de vêtements blancs et d’un collyre, alors sachez que la vie de Dieu, vous ne la possédez pas. Aussi, malgré toutes vos années de pratiques religieuses, si vous ne vous convertissez pas sans tarder, il ne reste plus pour vous que la perspective affreuse d’être vomi de la bouche du Seigneur avec tous ceux qui, comme vous, ont cru pouvoir garder la forme de la piété, alors qu’ils reniaient ce qui en fait la puissance, 2Ti 3:5.

 

"Je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon ce que sera son oeuvre," Ap 22:12!

 

"Que celui qui est injuste commette encore l’injustice; et que celui qui est souillé se souille encore et que celui qui est juste pratique encore la justice et que celui qui est saint soit sanctifié encore. Voici je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon ce que sera son oeuvre!" Ap 22:11-12.

 

Si aujourd’hui encore nous trouvons dans ce monde trois classes de personnes distinctes: Les froids, les tièdes et les bouillants, l’heure vient avec rapidité où il n’y aura plus de place pour les tièdes.

 

Le courant mauvais de ce monde deviendra tellement puissant que les tièdes seront manifestés. Ceux qui n’ont pas la vie de Dieu ne pourront plus résister aux sollicitations, toujours plus pressantes, d’un monde conduit par Satan. Leurs formes religieuses et leurs principes moraux ne pourront pas les retenir et ils seront emportés à la suite de tous les souillés qui se souillent encore, de tous les injustes qui pratiquent encore l’injustice et qui descendent, sourds à tout appel de Dieu, au-devant du jugement éternel.

 

D’un autre côté, les tièdes, devenus tièdes par leur relâchement, leur manque de vigilance, leur amour des choses terrestres, leur oubli de leurs responsabilités chrétiennes, ne pourront pas demeurer dans leur sommeil spirituel. Ouvrant soudain les yeux (et c’est maintenant qu’il faut les ouvrir) devant l’état du monde et leur propre condition, saisis d’une tristesse qui est selon Dieu et qui opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret, comme Pierre, ils trouveront dans les larmes amères du repentir le pardon de leur Maître, et se joindront à tous les justes qui pratiquent encore la justice, à tous les saints qui sont sanctifiés encore, à mesure qu’ils approchent de la Maison du Père.

 

"Voici, je me tiens à la porte et je frappe: Si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi," Ap 3:20.

 

S’il est vrai qu’aujourd’hui, dans tous les milieux de la chrétienté, des âmes possèdent le Christ vivant dans leur coeur, combien nombreux sont ceux qui, dans les mêmes milieux, ont laissé, laissent encore, laissent toujours le Christ derrière la porte!

 

Ne L’entendez-vous pas frapper aujourd’hui?

 

Vous aviez cru peut-être l’avoir reçu. Vous le croyiez chez vous, et soudain, vous l’entendez dehors! Ce que vous aviez en vous n’était que sa doctrine, sa morale, ses principes, mais ce n’était pas Lui, sa personne adorable, qui seule, donne la joie, la paix, la vie en abondance!

 

Puisque, aujourd’hui, vous l’entendez Lui, ouvrez, ouvrez donc sans tarder.

 

Alors, vous connaîtrez aussi qu’être membres du Corps de Christ, ce n’est pas faire partie d’un groupe religieux, mais d’un organisme vivant, dont tous les membres possèdent en commun la vie même du Christ, Tête glorieuse de ce Corps. Animés par cette vie, dirigés par ce Chef, vous détournant des idoles du présent siècle, avec tous ceux qui fuient l’idolâtrie, dans la puissance du Saint-Esprit pleinement libre dans vos vies, vous servirez le Dieu vivant et vrai, en attendant des cieux son Fils qu’Il a ressuscité d’entre les morts, Jésus qui nous délivre de la colère qui vient, 1Th 1:10.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 


 

 


 

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