SAINT EN CHRIST
Rev. Murray Andrew
Pensées sur la vocation des enfants de Dieu à être saints, comme Il est
saint
PAR LE REV. ANDREW MURRAY
«Je suis
saint: Vous serez saints.»
Traduit de l’Anglais.
Édition
S. DELATTRE Privas. Ardèche 1934
Nouvelle Edition Numérique Yves
PETRAKIAN 2011
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la
source :
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SAINT EN CHRIST (Murray A.)
1. Appel de Dieu à la sainteté.
2. La provision de Dieu pour la sainteté.
3. La Création et la sainteté.
22. En Christ notre sanctification.
25. Saints et irrépréhensibles.
26. La sainteté et la volonté de Dieu.
27. La sainteté et le service.
28. Le chemin du lieu très saint.
32. NOTE A. La sainteté en tant que droit de propriété.
33. NOTE B. Remarques sur le mot «saint».
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Appel de Dieu à la sainteté
Puisque Celui qui vous a appelés est saint,
vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, attendu qu’il est écrit;
Soyez saints, car je suis saint. {1Pi 1:15,16}
L’appel de Dieu est la manifestation dans le
temps du plan de Dieu dans l’éternité. «Ceux qu’il a désignés d’avance, il les
a aussi appelés». Les croyants sont
les «appelés conformément à son plan». Dans son appel, il nous révèle sa
volonté et ses pensées à notre égard, et quelle est la vie à laquelle il nous
invite. Il nous montre aussi clairement «quelle est l’espérance de notre
vocation»; si nous comprenons spirituellement ces choses et si nous y entrons,
notre vie sur la terre sera la reproduction du plan qui en a été fait dans
l’éternité.
Les saintes Ecritures emploient plusieurs
expressions pour indiquer l’objet, le but de notre vocation, mais aucune n’est
aussi fréquente que celle que Pierre emploie ici. Dieu nous a appelés à être saints comme il est saint
lui-même. Paul s’adresse aux croyants comme à ceux qui «sont appelés à être
saints». {Ro 1:7 1Co 1:2 1Th 4:7} Dans cette dernière épître, il dit:
«Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification». Quand il écrit: «Que le Dieu de paix vous
sanctifie lui-même tout entiers», il ajoute: «Celui qui vous a appelés est
fidèle, et c’est lui qui le fera». {1Th 5:24}. Dans {2Ti
1:9}, Paul appelle cette vocation une «vocation sainte».—«C’est lui qui
nous a adressé un saint appel». Le
dessein éternel, dont cette vocation est le résultat, est continuellement aussi
et intimement lié à la sainteté comme à son but. «En lui, Dieu nous a élus pour
que nous soyons saints et irrépréhensibles». {Eph 1:4} «Dieu vous a
choisis dès le commencement pour vous sauver par la sanctification de l’Esprit
et par la foi à la vérité». {2Th 2:13} La vocation est la
révélation du dessein que le Père avait arrêté de toute éternité, savoir: que
nous soyons saints.
Il n’est pas besoin de preuves pour établir
l’importance capitale pour nous de savoir clairement à quoi Dieu nous a
appelés. Un malentendu dans de pareilles matières pourrait avoir de terribles
résultats. Vous pouvez avoir entendu dire que Dieu vous appelle au salut ou au
bonheur, à obtenir le ciel ou à recevoir le pardon, et vous pouvez n’avoir
jamais remarqué que tous ces dons sont subordonnés à une condition: c’est «pour
le salut par la sanctification»,
c’est en vue de la sainteté tout
d’abord qu’on doit chercher le salut, le ciel. Les plaintes de beaucoup de chrétiens
relativement à leur manque de joie et de force, à leurs défaillances et à leur
défaut de croissance spirituelle, ne viennent que de là; c’est qu’ils n’ont pas
donné à la sainteté, dans leur réponse à l’appel de Dieu, la place que Dieu
lui-même lui avait donnée. Dieu et eux ne se sont jamais bien entendus sur ce
point.
Il n’est pas étonnant si, dans le chapitre où
Paul dit aux Ephésiens qu’ils ont été élus
pour être saints, il prie Dieu qu’il leur «donne un esprit de sagesse et de
révélation pour le connaître» afin qu’ils sachent «quelle est l’espérance à
laquelle il les a appelés». Que tous
ceux qui sentent qu’ils ont trop peu réalisé le fait que nous sommes appelés à
la sainteté adressent à Dieu la prière de l’apôtre! C’est précisément ce qui nous
manque. Demandons à Dieu, qui nous a appelés et qui lui-même est saint, comment
nous devons être aussi saints nous-mêmes. Notre vocation est une sainte
vocation, une vocation en vue de la sainteté. Demandons à Dieu tout d’abord
qu’il nous fasse voir ce qu’est la sainteté, la sienne premièrement, la nôtre
ensuite; puis comment lui, le Saint, en a fait la chose la plus importante
qu’il veuille voir en nous, comme la reproduction de son image et de sa propre
ressemblance; enfin, de nous faire comprendre la félicité ineffable et la
gloire qu’il y a pour nous à être faits participants de la sainteté de Christ.
Oh! que Dieu, par son Esprit, veuille nous enseigner ce que cela signifie
d’être appelés à être saints comme lui est saint! Il nous est facile de comprendre
l’influence puissante que l’accomplissement d’un pareil fait pourrait exercer
sur le monde.
«Puisque Celui qui vous a appelés est saint,
vous aussi, soyez saints». Comme cet appel de Dieu nous montre bien le vrai
motif de la sainteté! «Soyez saints, car je suis saint». C’est comme si Dieu
disait: «La sainteté est ma félicité et ma gloire; sans elle, vous ne pouvez,
par la nature même de ces choses, me voir ou jouir de moi. La sainteté est ma
félicité et ma gloire; rien de plus élevé ne peut lui être comparé; je vous
invite à y participer avec moi; je vous invite à partager cette ressemblance
avec moi. Soyez saints, car je suis saint. Cela ne vous suffit-il pas? cela
n’a-t-il pour vous point d’attraits? Cela ne vous émeut-il pas et ne vous
attire-t-il pas puissamment: l’espérance d’être participants de ma sainteté? Je
n’ai rien de mieux à vous offrir; je m’offre moi-même à vous: soyez saints, car
je suis saint». Oh!ne demanderons-nous pas avec instances a Dieu de nous faire
voir la gloire de sa sainteté, afin que nos âmes soient disposées a tout
sacrifier, à tout donner, pour répondre à un si merveilleux appel?
Si nous y prenons garde, nous verrons que cet
appel nous indique aussi la nature de
la vraie sainteté: «Comme Celui qui
vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints». Etre saint, c’est ressembler à Dieu; c’est avoir des dispositions,
une volonté, un caractère semblables à Dieu. Cette pensée a l’air d’un
blasphème jusqu’à ce que nous comprenions cette autre parole que le Seigneur
nous adresse: «Il nous a élus en Christ
pour que nous fussions saints». En Christ, la sainteté de Dieu nous apparaît
réalisée dans une vie humaine. Dans l’exemple que Christ nous a laissé, dans
son esprit et dans l’Esprit qui était en lui, nous avons la sainteté de Celui
qui est l’Invisible, traduite sous la forme d’une vie humaine. Ressembler à
Christ, c’est ressembler à Dieu; et ressembler à Christ, c’est être saint comme
Dieu lui-même est saint.
L’appel révèle également la puissance de la sainteté: «Nul n’est saint
comme l’Eternel»; {1Sa 2:2} il n’y a point de sainteté sinon en lui, en ce qu’il
est, en ce qu’il donne. Et notre force pour devenir saints se trouve dans
l’appel que Dieu nous adresse; le Saint des saints nous appelle à lui afin de
nous rendre saints par la possession de sa personne divine. Non seulement il
dit: «Je suis saint», mais «Je suis l’Eternel qui te sanctifie». C’est parce
que l’appel vient d’un Dieu dont la puissance et l’appel sont infinis que nous
pouvons avoir cette confiance que la sainteté nous est possible.
L’appel ne révèle pas moins la mesure, le type de la sainteté: «Comme il est saint, vous aussi soyez
saints», ou selon une variante: «Comme le Saint qui vous appelle, vous de même
soyez saints». Il n’existe pas une mesure, un type de sainteté pour Dieu, et
une autre mesure pour l’homme. La nature de la lumière est la même, que nous la
voyions dans le soleil ou dans une bougie; la nature de la sainteté reste
immuable, qu’elle demeure en Dieu ou dans l’homme. Le Seigneur Jésus ne pouvait
dire rien moins que: «Soyez parfaits comme votre Père qui est dans les cieux
est parfait». Quand Dieu nous appelle à la sainteté, il nous appelle à lui et à
sa vie; plus nous écoutons avec soin sa voix, plus nous la laissons descendre
dans notre cœur, plus aussi la mesure
humaine disparaît pour faire place à ces paroles seules: «Saints comme je suis
saint».
De plus, l’appel nous montre aussi le chemin pour arriver à la sainteté.
L’appel de Dieu est d’une efficacité puissante; c’est un appel efficace. Oh!
écoutons-le, écoutons le Seigneur, et cet appel agira avec une divine énergie
pour produire en nous ce qu’il nous offre. Il appelle les choses qui ne sont
point comme si elles étaient; son appel donne la vie aux morts, et la sainteté
à ceux auxquels il a rendu la vie. Il nous invite à écouter lorsqu’il nous
parle de sa sainteté et de notre sainteté qui doit être semblable à la sienne.
Il nous appelle à lui pour que nous étudiions, que nous craignions, que nous
aimions, que nous lui réclamions sa sainteté. Il nous appelle à Christ, en qui
la sainteté divine s’est faite humaine, afin que nous voyions, que nous
admirions, que nous désirions, et que nous acceptions ce qu’il a préparé pour
nous. Il nous appelle à l’habitation en nous de l’Esprit et à l’enseignement de
cet Esprit, qui est un Esprit de sainteté; et il nous invite à nous livrer à
lui, afin qu’il puisse insuffler en
nous ce qui est devenu nôtre en Christ. Chrétien, écoute ton Dieu t’appelant à
la sainteté. Viens et apprends ce qu’est sa sainteté, ce qu’est la tienne et ce
qu’elle doit être.
Oui, sois tranquille et écoute. Lorsque Dieu
appela Abraham, il répondit: «Me voici!» Quand Dieu appela Moïse du buisson
ardent, Moïse répondit: ce Me voici!» et il se cacha la face, car il avait peur
de voir Dieu. Dieu t’appelle à la sainteté, à lui, le Saint, afin qu’il puisse
te rendre saint. Que ton âme entière réponde: «Me voici, Seigneur! Parle
Seigneur! Montre-toi à mon âme. Me voici!» Plus vous écouterez, plus se fera
entendre profonde, silencieuse cette voix: «Soyez saints, car je suis saint.»—«Soyez saints comme je suis saint». Vous entendrez une voix venant de
l’incommensurable éternité, de la demeure même où a été conçu, le plan de la
rédemption; et quand vous en surprendrez les chuchotements lointains, vous
entendrez ces mots: «Soyez saints, car je suis saint». Vous entendrez une voix
du paradis, celle du Créateur sanctifiant le septième jour pour l’homme qu’il a
créé, et disant: «Sois saint». Vous entendrez la voix du Sinaï, au milieu des
tonnerres et des éclairs, et cette voix sera encore: «Soyez saints comme je
suis saint». Vous entendrez enfin une voix du Calvaire, et, là surtout, cette
voix vous dira: «Soyez saints, car je suis saint».
Enfants de Dieu, vous êtes-vous jamais rendu
compte de ce fait, c’est que votre Père vous appelle à être saints comme il est
saint? Ne devons-nous pas reconnaître que nous avons attaché plus d’importance
au mot bonheur qu’à celui de sainteté, au salut qu’à la sanctification?
Oh! il n’est pas trop tard pour revenir de notre erreur. Unissons-nous tous
ensemble pour écouter la voix qui nous appelle, pour nous approcher, et pour
découvrir et savoir ce qu’est la sainteté, ou plutôt pour trouver et pour
connaître lui-même Celui qui est le Saint. Et si notre première tentative de
nous approcher de lui nous remplit de honte et de confusion, nous effraie et
nous fait reculer, prêtons encore l’oreille à la voix; écoutons l’appel: «Soyez
saints comme je suis saint».—«Celui qui vous appelle est fidèle, et il le
fera». Le Dieu saint aura une réponse à toutes nos craintes et à toutes nos
questions, Lui qui nous a révélé sa sainteté dans le seul but que nous en
soyons faits participants. Si dans le silence et le recueillement, nous
écoutons sa voix sainte qui nous appelle, cette voix éveillera en nous de
nouveaux désirs et une foi vivante; et la plus précieuse de ses promesses sera
pour nous cette parole, qui est eh même temps un divin commandement: «Soyez
saints, car je suis saint».
Seigneur! toi le seul Saint, toi qui nous a appelés à être saints comme
toi-même tu es saint; Seigneur! comment le pourrions-nous si tu ne nous révèles
ta sainteté? Montre-nous, nous t’en prions, combien et comment tu es saint, ce
qu’est ta sainteté, afin que nous sachions combien nous devons être saints, et
comment nous devons le devenir. Et lorsque la vue de ta sainteté nous fait
toucher du doigt notre souillure, enseigne-nous que tu fais participants de ta
sainteté tous ceux qui viennent à toi dans ce but.
O Dieu! nous venons à toi, le Saint! C’est en te connaissant, en te
trouvant, en te possédant que l’âme trouve la sainteté. Nous t’en supplions,
puisque nous venons à toi maintenant, établis ceci dans les pensées de notre
cœur, c’est que l’objet unique de l’appel que tu nous as adressé, et du fait
que nous venons à toi est la
sainteté. Tu veux nous avoir semblables à toi; nous rendre participants de ta
sainteté. Si jamais notre cœur s’en effraie comme d’un but trop élevé à
atteindre, ou se contente d’un salut moins la sainteté, Dieu fidèle, fais
entendre ta voix nous appelant et nous disant: «Soyez saints, car je suis saint». Que cet appel soit notre mobile, en même temps que notre force, puisque
«Celui qui nous a appelés est fidèle et
qu’il le fera!» Oh! que notre vie
soit ce que toi tu peux en faire! Père saint! je courbe humblement la tête
devant toi, me prosternant dans le silence à tes pieds- Que ta voix seule se
fasse maintenant entendre dans les profondeurs de mon cœur, m’appelant et me
disant: «Sois saint, car je suis
saint!» Amen.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
La provision de Dieu pour la sainteté
A ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ,
appelés à être saints. {1Co 1:2}
A tous les saints en Jésus-Christ, qui sont à
Philippes. Saluez tous les saints en Jésus-Christ. {Php 1:1 4:21}
«Saints!»—«En Christ!» dans ces deux
expressions, nous avons peut-être les mots les plus merveilleux de
«Saint!» ce mot dont la signification est
insondable et que les séraphins ne prononcent qu’en se voilant la face.
«Saint!» ce mot dans lequel toutes les perfections de Dieu sont concentrées, et
duquel sa gloire sort comme un torrent. «Saint!» ce mot qui révèle quelle était
la pensée et le plan de Dieu envers l’homme, de toute éternité, et qui nous dit
quelle sera la plus grande gloire de l’homme dans la vie future: «Etre
participant de sa sainteté!»—«En Christ!» ce mot dans lequel sont révélés tous
les trésors de la sagesse et de l’amour de Dieu! Le Père donnant son Fils pour
qu’il fût un avec nous! le Fils mourant sur la croix pour nous unir à lui-même!
le Saint-Esprit demeurant en nous pour établir et maintenir cette union! «En
Christ!» quel résumé de ce que la rédemption a accompli, «et de la vie
ineffablement heureuse dans laquelle Dieu donne à son enfant d’entrer et de
demeurer. «En Christ!» la leçon par excellence que nous avons à apprendre sur
la terre: «Etre trouvés en Christ». La réponse suprême de Dieu à tous nos
besoins, à toutes nos prières. «En Christ!» la garantie et l’avant-goût de la
gloire éternelle.
Quelle richesse de signification et de
bénédictions dans ces deux mots: Saints
en Christ! Voilà la réponse de Dieu à notre question: «Comment être saint?»
Bien souvent quand nous entendons cet appel: «Soyez saints comme je suis
saint», nous sentons comme s’il y avait et devait toujours y avoir un abîme
entre la sainteté de Dieu et celle de l’homme. «En Christ!» Voilà le pont jeté
sur l’abîme; mieux que cela: sa plénitude a comblé l’abîme. En Christ, Dieu et l’homme se
rencontrent; en Christ, la sainteté
de Dieu nous a trouvés et nous a faits siens; elle est devenue humaine, elle
peut devenir nôtre. Aux cris anxieux et aux soupirs de milliers d’âmes
altérées, qui ont cru en Jésus, et qui ne savent comment arriver à la sainteté,
voici la réponse que Dieu donne: «Vous êtes saints en Christ!» Oh! s’ils
écoutaient, s’ils croyaient, s’ils prenaient seulement à la lettre ces paroles
divines; s’ils les répétaient sans se lasser, fût-ce jusqu’à mille fois, comme
la lumière de Dieu illuminerait leur âme, et remplirait leur cœur de joie et
d’amour lorsqu’ils pourraient répondre: «Oui, je le vois maintenant» saints en Christ! Sanctifiés en
Jésus-Christ!»
Lorsque nous nous mettons à étudier ces
merveilleuses paroles, souvenons-nous que c’est Dieu, et Dieu seulement, qui
peut nous révéler ce que la sainteté est en réalité. Méfions-nous, à cet égard
surtout, de nos propres pensées et de notre propre sagesse. Apprêtons-nous à
recevoir, par la puissance de la vie même de Dieu, agissant en nous par le
Saint-Esprit, ce qui est plus profond et plus vrai que toute pensée humaine:
Christ lui-même comme notre sainteté.
Nous commencerons par étudier le mot saint dans l’Ancien Testament. En
Israël, peuple saint et type du peuple croyant de la nouvelle Alliance, de ceux
qui sont saints en Christ, nous verrons avec quelle perfection de symboles Dieu
chercha à graver dans la pensée de ce peuple quelque intelligence de ce qu’il
attendait de lui. Dans la loi, nous verrons comment le mot saint est le mot qui donne la clef de la rédemption que cette loi
était censée servir, et pour laquelle elle devait préparer Israël. Dans les
prophètes, nous verrons que la sainteté de Dieu est révélée comme la source de
laquelle devait découler la rédemption attendue: ce n’est pas tant, en effet,
de la sainteté comme du Dieu trois fois
saint qu’ils parlent, du Dieu qui voulait par son amour rédempteur et sa
justice sanctifiante se faire connaître comme le Dieu de son peuple. Et lorsque
la signification du mot saint nous
aura été en quelque mesure révélée et que le profond besoin de cette grâce aura
été rendu évident dans l’Ancien Testament, nous arriverons au Nouveau Testament
pour y voir comment Dieu a pourvu à ce besoin. En Christ, le Saint de Dieu,
nous trouverons la sainteté dans une vie et une nature humaines, dans une
volonté vraiment humaine, rendue parfaite et se développant par l’obéissance,
jusqu’à l’union complète avec la volonté sainte de Dieu. Dans le sacrifice de
lui-même sur la croix, cette sainte nature se livra à la mort afin de pouvoir,
comme le grain de blé jeté en terre, par la mort, revivre et se reproduire en
nous. Dans le don royal de l’Esprit du Dieu de sainteté, représentant et
révélant le Christ invisible, la vie sainte de Christ descend et prend
possession de son peuple, et ils deviennent un avec lui. De même que l’Ancien
Testament n’a pas un mot qui soit plus grand, plus élevé que celui de saint, de même le Nouveau Testament n’en
a point de plus profond que ceux-ci: en
Christ. «Etre en lui»,—«habiter en lui»,—«être enracinés en lui»,—«croître
en lui en toutes choses», voilà les termes divins par lesquels la merveilleuse
et parfaite unité entre Christ, le Sauveur et le racheté, est indiquée dans un
langage aussi rapproché de nous que cela appartient au langage humain.
Et lorsque l’Ancien et le Nouveau Testaments
nous auront chacun donné leur message, l’un en nous enseignant ce que saint signifie, l’autre ce que en Christ renferme pour nous, nous
trouverons dans
Les saints en Jésus-Christ, voilà, mes
bien-aimés frères en la foi, le nom que nous portons dans les saintes
Ecritures, dans le langage même du Saint-Esprit! Ce n’est pas une simple
constatation doctrinale du fait que nous sommes saints en Christ; ce n’est pas
à une profonde discussion théologique que nous sommes ici invités; c’est bien
plutôt une voix pleine d’amour qui sort des profondeurs du cœur de Dieu, et qui
s’adresse à ses enfants bien-aimés. C’est le nom par lequel le Père appelle ses
enfants. Ce nom nous dit déjà qu’une provision a été faite par le Seigneur pour
que nous soyons saints. Ce nom, c’est la révélation de ce que Dieu nous a donné
et de ce que nous sommes déjà, de ce qu’il se propose de produire en nous, de
ce qui sera nôtre en toute propriété individuelle. Ainsi nous ferons cette
expérience, à mesure que nous avancerons, que toute notre étude et tout
l’enseignement de Dieu peuvent être résumés en trois grandes leçons. La
première, qui est une révélation: Je suis
saint; la seconde, qui est un commandement: Soyez saints; la troisième, qui est un don, l’anneau qui relie les
deux premières: Vous êtes saints en
Christ.
Et d’abord, la révélation: Je suis saint. Notre étude ici doit être
faite dans un esprit d’adoration et de profonde humilité. Dieu doit se révéler
à nous si nous devons savoir ce que c’est que d’être saint. Dans le sentiment
de l’impuissance absolue de notre propre sagesse et de notre intelligence pour
connaître Dieu, nos âmes doivent, avec contrition et avec la conviction du
néant de nos efforts et de nos propres forces, s’abandonner à l’Esprit de Dieu,
à l’Esprit de sainteté, pour qu’il nous révèle le Saint des saints. Et quand
nous commencerons à le connaître, dans sa justice infinie, dans son ardeur consumante
contre tout ce qui est péché; quand nous connaîtrons l’amour infini qui l’a
porté a se sacrifier pour affranchir le pécheur de son péché, et pour l’amener
à sa propre perfection, nous apprendrons aussi à admirer et à adorer ce Dieu
grand et glorieux; nous commencerons à sentir et à déplorer la distance infinie
qui nous sépare de sa ressemblance, nous soupirerons après lui, nous crierons à
lui pour qu’il nous donne une part de la beauté divine et de la béatitude de sa
sainteté.
Alors le commandement: «Soyez saints comme je suis saint» se fera entendre à nous avec une
signification nouvelle. Oh! mes frères dans la foi, qui faites profession
d’obéir aux commandements de votre Dieu, donnez à ce commandement, qui surpasse
et qui résume tous les autres, la place d’honneur qu’il réclame dans votre cœur
et dans votre vie. Soyez saints à la ressemblance du Dieu de sainteté. Soyez
saints comme il est saint. Et si vous éprouvez que plus vous méditez et
étudiez, moins vous pouvez vous emparer de cette sainteté infinie; que plus il
vous arrive de la saisir par instants, plus vous désespérez d’arriver à une
sainteté si divine, souvenez-vous que c’est précisément là que ce commandement
devait vous amener: à cette désespérance et à ce découragement. Apprenez à en finir
une fois pour toutes avec votre propre sagesse et votre propre bonté;
approchez-vous enfin tout de bon et en toute humilité du Saint des saints, afin
qu’il puisse vous montrer combien la sainteté qu’il demande surpasse absolument
la connaissance et la puissance humaines. C’est à l’âme qui n’a plus confiance
en la chair qu’il se montre dans toute sa beauté et qu’il donne la sainteté à
laquelle il nous appelle. Il la met à notre portée parce qu’il nous fait un
avec lui. «Saints en Christ», notre sainteté dès lors est un don divin, tenu en
réserve pour nous, communiqué à notre âme, et qui agit avec puissance en nous,
parce que nous sommes en lui, c’est-à-dire «en Christ».—«En Christ!» Oh! ce
merveilleux petit mot en! Notre vie
même enracinée dans la vie de Christ! C’est dans son saint Fils Jésus, le
Serviteur par excellence du Dieu qui, en lui, s’appelle notre Père, dans sa vie
d’amour et d’obéissance sur la terre, dans cette vie où il s’est sanctifié pour
nous; c’est dans cette vie de Christ, terrain dans lequel j’ai été planté et
enraciné, que se trouve le sol duquel mon âme tire comme nourriture ses
qualités, sa nature même. Et comme cette parole: «Saints en Christ» jette
également sa lumière sur la révélation: Je suis
saint, et sur le commandement: Soyez
saints comme je suis saint, et les lie l’un à l’autre! En Christ je vois ce
qu’est la sainteté de Dieu, et ce qu’est ma sainteté. En lui, ces deux
saintetés se confondent et deviennent miennes. En lui, je suis saint; habitant
en lui et croissant en lui, je puis être saint de toutes manières, comme il est
saint, «Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu trois fois saint! nous t’en supplions, révèle à tes enfants ce que
signifie ceci, c’est que, non seulement tu les as appelés à la sainteté, mais
que tu les as appelés de ce nom: «les saints en Jésus-Christ». Oh! que chacun de tes enfants sache qu’il
porte ce nom; qu’il sache ce que ce nom signifie, et quelle puissance le nom
que tu leur a donné renferme pour les faire devenir ce que ce nom même indique! O Dieu de sainteté! visite bientôt ton peuple
et que chacun de tes enfants sur la terre soit connu comme un saint! Révèle
dans ce but à tes saints ce qu’est ta sainteté. Enseigne-nous à t’adorer, et à
attendre jusqu’à ce que tu aies dit à notre âme avec une puissance toute
divine, ta parole: «Je suis saint».
Et que cette parole remue profondément
notre cœur et nous convainque de notre souillure!
Et révèle-nous, nous t’en prions, que de même que tu es saint, oui, que tu
es même un feu consumant, de même ton commandement, dont le but déterminé et
sans réserve est de nous rendre saints, est saint. O Dieu! que ta voix pénètre
les profondeurs même de notre être, avec une puissance à laquelle nous ne
soyons pas capables de nous soustraire: «Soyez saints, soyez saints».
Et fais que, entre ta sainteté infinie d’une part, et notre souillure,
notre indignité d’autre part, nous soyons pressés d’accepter Christ comme notre
sanctification, de demeurer en lui comme dans Celui qui est notre vie, et la
force pour faire en nous ce que tu veux que nous soyons: «Saints en Jésus-Christ!»
O Père! que ton Esprit fasse de cette parole précieuse une vérité, une vie
en nous! Amen.
1° Vous entrez de nouveau dans l’étude d’un
divin mystère. Ne vous fiez pas à votre propre sagesse, mais attendez pour
comprendre l’enseignement de l’Esprit de vérité.
2° En
Christ. Un commentateur dit: «Cette parole indique deux faits moraux:
a) l’acte de foi par lequel un homme saisit Christ;
b) la communauté de vie avec lui par le moyen de la foi». Mais il y a
encore un autre fait qui surpasse en importance le premier: c’est par un acte
de pouvoir divin que je suis en Christ et que je suis gardé en lui. Je désire
réaliser ce qu’il y a de divin dans la position que j’occupe en Christ.
3° Saisissez les deux côtés de cette vérité:
Vous êtes saint en Christ d’une sainteté divine. Dans la foi à cette vérité,
vous devez être saint, devenir saint,
d’une sainteté! humaine, montrant dans toute la conduite de votre vie humaine
la sainteté divine agissant.
4° Ce Christ est une personne vivante, un
Sauveur plein d’amour. Quelle joie ce sera pour lui de prendre entière
possession de votre cœur et de faire toute l’œuvre en vous! Serrez fortement
cette vérité à mesure que vous avancez. Vous avez sur Christ, sur son amour,
sur sa puissance un droit pour faire de vous un saint.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Dieu bénit le septième jour, et il le
sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait
créée en la faisant. {Ge 2:3}
Dans
Dans cette simple expression, l’Ecriture nous
a révélé le caractère de Dieu comme celui du Saint qui sanctifie; puis du moyen qu’il emploie pour sanctifier: entrer et demeurer; enfin, la puissance de bénédiction qui accompagne toujours
l’acte par lequel Dieu sanctifie.
1° Dieu sanctifia
le septième jour. Le mot qui domina les six autres jours de la création des
cieux et de la terre jusqu’à la création de l’homme, fut: Dieu créa. Tout à coup un mot nouveau est introduit, et en même
temps une œuvre nouvelle de Dieu: Dieu
sanctifie. Quelque chose de plus élevé que la création, quelque chose en
vue de quoi la création doit exister va être révélé maintenant. Le Dieu
tout-puissant doit être connu maintenant comme le Dieu très saint. Et de même
que l’œuvre de la création montre sa puissance, sans que cette puissance soit même
mentionnée, de même en sanctifiant le septième jour, Dieu se révèle comme le Saint. De même que la toute-puissance
est le premier de ses attributs naturels, ainsi la sainteté est le premier de
ses attributs moraux. Et, de même que lui seul est Créateur, de même lui seul
est celui qui sanctifie; sanctifier est son œuvre aussi réellement et
exclusivement que de créer. Heureux est l’enfant de Dieu qui croit vraiment et
pleinement ces choses!
Dieu sanctifia le septième jour. Ce mot peut
nous enseigner quelle est la nature de l’œuvre que Dieu fait quand il
sanctifie. La sanctification dans le jardin d’Eden ne peut être essentiellement
différente de la sanctification dans la rédemption. Dieu avait déclaré touchant
son œuvre et touchant l’homme qui en était le couronnement qu’elle était très
bonne, et cependant ni cette œuvre ni l’homme n’étaient saints. L’œuvre des six
jours n’avait rien de la souillure du péché, et cependant elle n’était pas
sainte. Le septième jour devait être tout spécialement sanctifié en vue de la
sanctification de l’homme, qui était déjà très bon. Dans le livre de l’Exode,
Dieu dit clairement qu’il sanctifia le septième jour en vue de la
sanctification de l’homme: «Vous ne manquerez pas d’observer mes sabbats; car
ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l’Eternel qui vous sanctifie».
{Ex
31:13} Bonté, innocence, pureté, liberté à l’égard du péché ce n’est
pas là la sainteté. La bonté est une œuvre de la toute-puissance, un attribut
de la nature, selon que Dieu la crée en nous; ‘la sainteté est quelque chose
d’infiniment plus élevé. Nous parlons de la sainteté de Dieu comme de sa
perfection morale; la perfection morale de l’homme ne pouvait se produire que
dans l’usage qu’il ferait de sa volonté en acceptant librement la volonté de
Dieu et en y demeurant fidèle. Ce n’est qu’ainsi que l’homme pouvait devenir
saint.
Dans les âges qui précédèrent le septième
jour, pendant la période de la création, Dieu avait déployé sa puissance, sa
sagesse et sa bonté. L’âge à venir, la période du septième jour, doit être une
dispensation de sainteté: Dieu sanctifia le septième jour.
2° Dieu sanctifia le septième jour parce qu’il se reposa ce jour-là de
toute l’œuvre qu’il avait faite. Ce repos était quelque chose de réel. Dans la
création Dieu était en quelque sorte sorti de lui-même pour créer quelque chose
de nouveau. En se reposant, il rentre de son œuvre créatrice en lui-même pour
jouir de son amour pour l’homme qu’il a créé, et pour se communiquer à lui.
C’est ainsi que s’ouvre devant nous le chemin par lequel Dieu sanctifie. Le
rapport entre le repos et l’action de rendre saint n’était pas arbitraire; sanctifier n’était point une pensée de
la dernière heure; par la nature même des choses, il ne pouvait en être
autrement: Dieu sanctifia parce qu’il
se reposa dans son œuvre, et il sanctifia
en demeurant dans cette œuvre. Regardant son œuvre achevée et tout
particulièrement l’homme, il s’en réjouit, et, comme le dit l’Ecriture, il en
est «restauré», rafraîchi. Ce temps de son repos est le temps dans lequel il
conduira à la perfection ce qu’il a commencé, et fera de l’homme créé à son
image une créature qui participe à sa gloire la plus élevée: sa sainteté.
Le lieu dans lequel Dieu s’arrête pour y faire
sa demeure, et où il s’arrête avec bienveillance et avec amour, ce lieu-là, il
le sanctifie. La présence de Dieu s’y révélant, y entrant, et en prenant
possession, voilà ce qui constitue la vraie sainteté. A mesure que nous
avancerons à travers les siècles, en étudiant la révélation progressive de ce
qu’est la sainteté, nous rencontrerons à chaque pas cette vérité. Dans le fait
de l’habitation de Dieu dans les cieux, dans son temple, sur la terre, dans le
Fils bien-aimé du Père, dans la personne du croyant qui a reçu le Saint-Esprit,
nous trouverons toujours que la sainteté n’est pas quelque chose qu’un homme
soit ou fasse, mais que c’est quelque chose qui vient toujours où Dieu établit
sa demeure. Dans toute l’étendue du terme, le lieu où Dieu entre pour s’y
reposer, il le sanctifie. Et lorsque ‘nous étudierons la révélation du Nouveau
Testament, pour y chercher le moyen de devenir saints, nous y trouverons, à
côté des leçons les plus élémentaires, les leçons les plus profondes. C’est
lorsque nous entrons dans le repos de Dieu que nous sommes faits participants
de sa sainteté. «Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos» «Car
celui qui est entré dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres comme Dieu
s’est reposé des siennes». {Heb 4:3:10} C’est lorsque l’âme
cesse de compter sur ses propres efforts qu’elle se repose en Celui qui a tout
accompli pour nous, et qui accomplira tout jusqu’à la fin, c’est lorsque, dans
la calme confiance de la foi en Dieu, elle s’abandonne au repos de Dieu,
qu’elle apprend à connaître la vraie sainteté. Quand l’âme entre dans le sabbat
paisible d’une confiance parfaite en son Dieu, Dieu vient et sanctifie ce
sabbat; et l’âme dans laquelle Dieu vient ainsi demeurer est sanctifiée. Que
nous parlions de son jour en disant: «Il l’a sanctifié», ou de son peuple
«sanctifié en Christ», le secret de la sainteté est toujours le même: «Il l’a
sanctifié parce qu’il s’y est reposé».
3° Nous lisons de plus: «Dieu bénit le septième jour et le sanctifia».
Ainsi que dans le premier chapitre et dans toutes les pages de
L’œuvre parfaite de la création fut gâtée par
le péché, et notre communion avec Dieu, dans la bénédiction de son saint repos,
fut par ce fait retranchée. L’œuvre parfaite de la rédemption nous a introduits
dans un repos plus sûr, et nous a ouvert une entrée assurée dans la sainteté de
Dieu. Comme il se reposa dans le septième jour, son saint jour, maintenant il
se repose dans son saint Fils Jésus. En lui nous pouvons maintenant entrer
pleinement dans le repos de Dieu «Sanctifiés en Christ», reposons-nous en lui.
Reposons-nous, car nous voyons que comme il a merveilleusement achevé par sa
main puissante son œuvre de création, de même il complétera et perfectionnera
son œuvre de sanctification. Livrons-nous nous-mêmes à Dieu en Christ, afin de
nous reposer en Celui en qui Dieu lui-même se repose, et afin aussi d’être
rendus saints de sa Sainteté et bénis des bénédictions mêmes de Dieu. «Le Dieu
qui sanctifie», voilà le nom qui est inscrit sur le trône du Dieu créateur. Au
seuil de l’histoire de la race humaine brille cette parole de promesse et
d’espérance toute divine: «Dieu bénit et sanctifia le septième jour parce qu’il
s’y reposa.» «Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu
béni! je me prosterne devant toi et je t’adore humblement. Tu t’es révélé comme
le Dieu tout-puissant et le Dieu très saint. Je t’en supplie, enseigne-moi à te
connaître et à me confier en toi comme tel! Je te demande humblement la grâce
d’apprendre et de retenir fermement les profondes vérités que tu as révélées en
sanctifiant le septième jour. Ton but dans la création de l’homme est de lui
révéler ta sainteté et de l’en rendre participant. Oh! enseigne-moi à croire en
toi comme à mon Créateur, et comme en Celui qui sanctifie, à croire de tout mon
cœur que le même pouvoir tout-puissant qui a donné la bénédiction, des six
jours de la création nous assure pour le septième jour la bénédiction de la
sanctification. Ta volonté, voilà notre sanctification.
1° Le repos, c’est la cessation de l’œuvre non
point pour ne plus agir, mais pour commencer un nouveau travail. Dieu se repose
et il commence immédiatement à sanctifier ce en quoi il se repose. Il a créé
par la parole de sa puissance; il se repose dans ce qui fait l’objet de son
amour. La création a été la construction du temple; la sanctification est
l’entrée dans le temple, la prise de possession. O merveilleuse entrée dans la
nature humaine!
2° Le Dieu qui se repose dans l’homme qu’il a
fait, et qui, en se reposant sanctifie, et qui en sanctifiant bénit, ce Dieu-là
est notre Dieu; adorez-le et rendez-lui la gloire qui lui est due. Et ayez
confiance qu’Il accomplira toute son œuvre.
{1} Le septième jour n’a point eu de soir comme les précédents, cela signifie
qu’il n’a pas de fin, qu’il dure encore, le repos du septième jour s’étend sur
toute la durée du monde et embrasse tous les siècles. Le repos de Dieu, en
effet, est un repos éternel; et la vie éternelle à laquelle nous sommes appelés
nous est présentée comme une entrée dans ce repos. {Heb 4:4:5:9,10; Ps 95}
«Si jamais ils entrent dans mon repos.» Cette participation de l’homme au repos
de Dieu est le but de la création, c’est-à-dire que Dieu à créé l’homme afin de
le rendre participant de sa sainteté. Ce sera aussi le but de la rédemption;
Jésus-Christ nous introduira dans ce repos de Dieu; et non seulement l’homme,
mais toute la création avec lui doit y participer. {Ro 7:19-22,} (Note du trad.) Prof. R. CLÉMENT.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et révélation
L’Eternel vit qu’il se détournait pour voir;
et Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit: Moïse! Moïse. Et il répondit: Me
voici! Dieu dit: N’approche pas d’ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le
lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. Et il ajouta: Je suis le Dieu
de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se
cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu. {Ex 3:4-6}
Et pourquoi était-ce une terre sainte? Parce
que Dieu y était descendu et qu’il l’occupait. Où Dieu est, là est la sainteté;
c’est la présence de Dieu qui rend saint. C’est là la vérité que nous avons
déjà rencontrée dans le jardin d’Eden, lorsque l’homme fut créé; ici, où
l’Ecriture emploie pour la seconde fois le mot de saint, cette vérité est répétée et comme renforcée. Une étude
attentive de ce mot à la lumière du buisson enflammé nous en révélera davantage
encore la profonde signification. Voyons ce que l’histoire sacrée, ce que la
révélation de Dieu, ce que Moïse nous enseignent sur cette terre sainte.
1° Notez d’abord que la première révélation
directe de Dieu à l’homme comme le Saint, a lieu dans l’histoire sacrée. En
Eden, nous avons vu le mot saint employé
pour le septième jour. Depuis lors, vingt-cinq siècles se sont écoulés. Nous
avons vu dans ce fait: Dieu sanctifiant le jour du repos, la promesse d’une
nouvelle dispensation; la révélation du Créateur tout-puissant devant être
suivie de celle du Saint, qui sanetifie. Et cependant, à travers tout le livre
de
Puis, ayant obtenu le droit à leur confiance
comme en Celui qui était le Dieu de leurs pères, il les prépare à une
révélation plus complète. Le principal attribut du Dieu d’Abraham était la
toute-puissance; le principal attribut du Dieu d’Israël était la sainteté.
Et quelle devait être la marque spéciale de
cette nouvelle période qui allait être inaugurée et qui était introduite par le
mot saint? Dieu dit à Moïse qu’il va
se révéler à lui sous un nouveau caractère. Il avait été connu à Abraham comme
le Dieu tout-puissant, le Dieu de la promesse. {Ex 6:3} Il voulait
maintenant se manifester comme Jéhovah, le Dieu de l’accomplissement des
promesses, et cela, spécialement dans le rachat et la délivrance de son peuple
de l’oppression dont il avait parlé à Abraham. Dieu, le Tout-Puissant, est le
Dieu de la création. Abraham crut à Dieu «qui ressuscite les morts, et qui
appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient». Jéhovah est le
Dieu de la rédemption et de la sainteté. Avec Abraham, il n’est question ni de
péché ni de culpabilité, et, par conséquent, pas de rédemption et de sainteté.
Mais la loi est donnée à Israël pour le convaincre de péché, et pour préparer
le chemin de la sainteté; c’est maintenant comme le Saint d’Israël, le
Rédempteur, que Jéhovah! apparaît. Et c’est la présence de ce Saint qui rend
cette terre sainte.
2° Et comment se révèle cette présence? Dans le
buisson ardent Dieu se fait connaître comme Celui qui habite au milieu du feu.
Ailleurs, dans les Ecritures, le rapport qui existe entre le feu et la sainteté
de Dieu est clairement exprimé en ces mots: «La lumière d’Israël deviendra un
feu et son Saint une flamme». {Esa 10:17} La nature du feu est
bienfaisante ou destructive. Le soleil, source première et centrale du feu,
peut donner la vie et la fécondité, mais il peut aussi brûler jusqu’à produire
la mort. Tout dépend de la position que nous occupons vis-à-vis de cet astre
puissant. Et de même partout où Dieu se révèle, nous trouverons ces deux
aspects sous lesquels il se présente à nous: la sainteté de Dieu comme jugement
contre le péché et détruisant le pécheur qui persiste dans son péché, et la miséricorde
de Dieu affranchissant son peuple du péché. Il n’est aucun des éléments de la
nature qui possède une vigueur aussi grande et d’essence aussi spirituelle que
le feu; il prend ce qu’il consume et le transforme en sa propre nature,
rejetant comme fumée et cendres ce qu’il ne peut s’assimiler. Et de même la
sainteté de Dieu est cette perfection infinie par laquelle il s’affranchit de
tout ce qui n’est pas divin, et a cependant communion avec la créature, l’unit
à lui en détruisant et en rejetant tout ce qui ne cède pas à sa divine
puissance.
C’est donc comme un Dieu qui habite dans le
feu, qui est lui-même un feu consumant
que Dieu se révèle au commencement de cette nouvelle période de rédemption.
Avec Abraham et les patriarches, ainsi que nous l’avons vu, l’enseignement
relatif au péché et à la rédemption se réduit à fort peu de chose; ce qui avait
été révélé c’était la proximité et l’amitié (friendship)
de Dieu. Maintenant la loi va être donnée, le péché sera rendu manifeste,
la distance qui sépare l’homme de Dieu sera sentie, afin que l’homme, en
apprenant à se connaître lui-même et à connaître son péché, puisse apprendre à
connaître et à désirer le Dieu qui sanctifie. Dans toutes les révélations que
Dieu donne de lui-même, nous trouverons deux éléments: l’un qui attire, l’autre
qui repousse; l’un qui effraie, l’autre qui rassure. L’Eternel viendra demeurer
dans sa maison, au milieu d’Israël, et cependant ce sera dans la redoutable et
inaccessible solitude, et dans l’obscurité du lieu très saint, au delà du
voile. Il veut s’approcher d’eux et cependant les tenir à distance. A mesure
que nous avancerons dans notre étude de la sainteté de Dieu!, nous verrons avec
une clarté toujours plus évidente comment, ainsi que le feu, elle repousse et
attire, et comment elle réunit en une seule et même chose sa distance infinie
et son infinie proximité.
3° Mais ce qui nous frappera tout d’abord et
d’une manière saisissante, c’est la distance. C’est ce que nous voyons en
Moïse: il se voile la face, car il craint de regarder Dieu. La première
impression que produit la sainteté de Dieu est celle de la crainte et de la
terreur. Jusqu’à ce que l’homme, comme créature et comme pécheur, apprenne
combien Dieu est au-dessus de lui, combien, lui est différent et éloigné de Dieu,
la sainteté de Dieu n’aura pour lui que peu de valeur et peu d’attraits. Moïse
se voilant la face nous montre l’effet que doit produire sur le pécheur le fait
de s’approcher du Dieu trois fois saint, et nous enseigne aussi le chemin d’une
révélation plus complète.
Combien cela ressort des paroles mêmes de
Dieu! «N’approche pas d’ici; ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur
lequel tu te tiens est une terre sainte». Oui, Dieu s’était approché, mais
Moïse ne devait pas le faire. Dieu s’approche; l’homme doit rester à distance.
De la même parole Dieu dit: «Approche-toi et ne t’approche pas». Il ne peut y
avoir une vraie connaissance de Dieu, ou une proximité de sa personne sainte,
là où nous n’avons pas entendu premièrement son: «N’approche pas d’ici». Le
sentiment du péché, de notre incapacité de demeurer en la présence de Dieu est
le fondement d’une vraie connaissance de Dieu comme de Celui qui est le Saint,
et d’un vrai culte pour lui.
«Ote tes souliers de tes pieds». Les souliers,
représentent les moyens par lesquels nous entrons en contact avec le monde, les
aides dont notre chair, notre nature se sert pour se mouvoir et pour faire son
oeuvre ici-bas. Placés sur une terre sainte, nous devons nous débarrasser de
ces moyens. C’est avec les pieds nus et débarrassés de tout ce qui peut les
couvrir que l’homme doit se prosterner devant le Dieu saint. La première leçon
que nous devons apprendre si nous voulons jamais participer à la sainteté de
Dieu, c’est notre incapacité absolue de nous approcher de lui, ou d’avoir avec
le Saint aucune affaire quelconque. Ce «ôte tes souliers» doit exercer sur
notre être tout entier sa puissance de condamnation jusqu’à ce que nous en
venions à saisir la pleine et entière signification de cette parole de l’apôtre:
«Dépouillez le vieil homme, et revêtez-vous du Seigneur Jésus»; et que nous
comprenions ce que c’est que «cette circoncision de Christ qui consiste dans le
dépouillement du corps de la chair». {Col 2:11} Oui, tout cela appartient
à notre nature, à notre chair; tout cela est notre faire, notre dire, notre vie
propre; et c’est de tout cela dont il faut se dépouiller; c’est tout cela qu’il
faut «faire mourir» si Dieu doit se faire connaître à nous comme le Dieu saint.
Nous avons déjà vu que la sainteté est plus que la bonté ou que
l’affranchissement du péché: même la nature avant la chute n’était pas sainte.
La sainteté est cette gloire redoutable par laquelle la divinité est séparée de
tout ce qui est créé. Aussi, les séraphins eux-mêmes se voilent-ils la face de
leurs ailes quand ils disent: «Saint! saint! saint! est l’Eternel notre Dieu!»
Mais lorsque la distance et la différence ne sont pas seulement celles qui
existent entre la créature et le Créateur, mais entre Dieu et le pécheur, oh!
avec quelle humiliation, quelle crainte, quelle confusion nous devons nous
incliner à la voix du Dieu saint! Hélas! un des plus terribles effets que le
péché ait sur notre âme, c’est qu’il nous aveugle. Nous ne savons pas combien
le péché et notre nature pécheresse sont impurs et abominables aux yeux de
Dieu. Nous avons perdu la capacité de reconnaître la sainteté de Dieu. La
philosophie païenne n’a pas même eu l’idée d’employer ce mot de sainteté pour
exprimer le caractère moral de ses dieux. En perdant la lumière de la gloire de
Dieu, nous avons perdu la capacité de connaître le péché dans son essence. Et
maintenant la première œuvre de Dieu en s’approchant de nous est de nous faire
sentir que nous ne pouvons nous approcher de lui tels que nous sommes; qu’il
devra y avoir un sérieux et réel dépouillement et même une crucifixion de tant
de choses qui nous apparaissent encore comme choses légitimes et nécessaires.
Non seulement nos chaussures sont souillées
par leur contact avec une terre impure, mais même notre visage doit être
couvert et nos yeux fermés pour bien indiquer que les yeux de notre cœur, que
notre sagesse humaine et notre entendement sont incapables de contempler le
Saint des saints. La première leçon à l’école de la sainteté personnelle, c’est
la crainte, c’est de se voiler la face devant la sainteté de Dieu. «Car, ainsi
parle le Très-Haut dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint;
j’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté, mais je suis avec l’homme
contrit et humilié». La repentance, l’esprit brisé, la crainte et le
tremblement, voilà ce que Dieu demande d’abord de ceux qui veulent voir sa
sainteté. Moïse devait être le premier prédicateur de la sainteté de Dieu. Sa
préparation pour être le messager du Dieu saint se fit lorsqu’il se voila la
face parce qu’il avait peur de regarder vers Dieu. C’est la face dans la
poussière; c’est non seulement en ôtant les souliers, mais en ôtant tout ce qui
a été en contact avec le monde, avec le moi, avec le péché, que l’âme
s’approche du feu au milieu duquel Dieu habite, de ce feu qui brûle, mais qui
ne consume pas. Oh! que tout croyant qui cherche à rendre témoignage à Dieu
comme à Celui qui est le Saint apprenne ainsi que l’accomplissement du type que
nous avons dans le buisson ardent c’est Christ, le Crucifié, et que si nous
mourons, avec lui, nous recevrons le baptême de feu qui révèle à chacun de nous
ce que signifie cette parole: «Le Saint dont la demeure est un buisson ardent».
Ainsi seulement, nous apprendrons ce que c’est que d’être saints comme il est
saint.
Dieu très saint! je t’ai vu, toi qui fais du feu ta demeure; j’ai entendu
ta voix me dire: «Ne
t’approche pas; ôte tes souliers de tes pieds». Et mon âme a craint de regarder vers toi, le Saint. Et cependant, ô mon
Dieu! je dois te voir. Tu m’as créé à ton
image, et pour ton image. Et tu as enseigné que cette image, c’est ta sainteté:
«Soyez saints, comme je suis saint». O mon Dieu! comment apprendrais-je à être saint, sinon en te contemplant, toi le
Saint! Pour être saint, je dois regarder à toi, mon Dieu!
Je te bénis pour la révélation que tu m’as donnée de toi dans les flammes
du buisson ardent, et dans le feu du bois maudit de la croix. Je me prosterne à
tes pieds avec un saint effroi à cette vue qui m’humilie: ton Fils, dans la
faiblesse de l’humaine nature au milieu du feu, et pourtant pas consumé! O mon
Dieu! avec crainte et tremblement je me suis donné à toi comme pécheur, afin de
mourir comme il est mort. Oh! que le feu consume tout ce qui en moi est encore
impur!’ Apprends-moi aussi à te connaître comme le Dieu qui fait du feu sa
demeure pour fondre, purifier, détruire tout ce qui n’est pas de toi, et pour
sauver et envelopper de ta sainteté tout ce qui est vraiment à toi! O Dieu saint! je me prosterne
dans la poussière devant ce grand mystère. Révèle-moi ta sainteté, afin que
j’en sois un des témoins et des messagers sur la terre. Amen.
1° La
sainteté comme feu de Dieu. Béni soit Dieu de ce qu’il existe une puissance
qui peut consumer tout ce qui est vil, abject, toutes scories; une puissance
qui ne peut laisser subsister aucune souillure! «Un buisson en feu qui ne se
consume pas» n’est pas seulement la devise de l’Eglise dans les temps de
persécutions; c’est le mot d’ordre de toute âme dans l’œuvre de sanctification
que Dieu accomplit.
2° Il existe une nouvelle théologie qui ne
parle que de l’amour de Dieu manifesté dans la croix. Cette théologie a l’air
d’ignorer la justice et le juste jugement de Dieu. Mais ceci n’est pas le Dieu
de l’Ecriture. «Notre Dieu est un feu consumant», voilà la théologie du Nouveau
Testament. Adorer Dieu «avec crainte et tremblement», c’est aussi la religion
du Nouveau Testament. Le jugement et la miséricorde se rencontrent dans la
sainteté.
3° La
sainteté comme crainte de Dieu. Se voiler la face devant Dieu avec crainte,
sans oser ni le regarder, ni lui parler, voilà le commencement du repos en
Dieu. Ce n’est pas encore le vrai repos, c’est le ehemin qui y conduit. «L’esprit de la crainte de l’Eternel»
est la première manifestation de l’Esprit de sainteté, et il prépare le chemin
à la joie de la sainteté. «Marcher dans la crainte du Seigneur et dans la
consolation du Saint-Esprit», voilà les deux faces de la vie chrétienne.
4° La sainteté de Dieu a été révélée à Moïse,
afin qu’il en soit le messager. Plus que jamais, l’Eglise a besoin aujourd’hui
de chrétiens qui puissent rendre témoignage à la sainteté de Dieu. Voulez-vous
être un de ceux-là?
Il y a des chrétiens qui cherchent très
sérieusement la sainteté, et qui ne la manifestent jamais sous un aspect qui
attire le monde, ou même les croyants; et cela précisément parce que l’élément
de la crainte fait défaut. C’est la crainte du Seigneur qui produit cette
humilité, cette bonté, cette douceur, cette défiance et cette connaissance de
soi-même qui forment le terrain d’un caractère vraiment saint. «Qui est comme
toi, magnifique en sainteté, digne de louanges?—Craignez l’Eternel, vous ses
saints!—Je me prosterne dans ton saint temple avec crainte.—Célébrez par vos
louanges sa sainteté. Tremble devant lui, terre!—Qu’ils louent son nom grand et
terrible, car il est saint.—La crainte de l’Eternel est le commencement de la
sagesse; tous ceux qui l’observent ont une raison saine. «Qui ne te craindrait,
ô Dieu! et ne glorifierait ton nom, car toi seul tu es saint».
C’est cette crainte de Dieu qui nous fera,
comme Moïse, nous prosterner devant Dieu, nous cacher la face en sa présence,
et attendre de l’Esprit de Dieu qu’il ouvre les yeux de notre cœur, et qu’il
nous inspire les pensées d’adoration, de louanges avec lesquelles nous devons
nous approcher de lui, le Saint!
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et rédemption
Consacre-moi (sanctifie-moi) tout premier-né parmi» les
enfants d’Israël. {Ex 13:1}
Car tout premier-né m’appartient; le jour où
j’ai frappé tous les premiers-nés d’Egypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël tant des hommes que des
animaux: ils m’appartiendront. Je suis l’Eternel. {No 3:15}
Car je suis l’Eternel qui vous ai fait monter
du pays d’Egypte pour être votre Dieu. Vous vous sanctifierez et vous serez
saints, car je suis saint. {Le 11:44,45}
Je te rachète, je t’appelle par ton nom tu es
à moi. {Esa 43:1}
Nous avons vu, en Horeb, comment la première
mention qui soit faite du mot saint
dans l’histoire de l’homme déchu était liée à l’inauguration d’une période
nouvelle dans la révélation de Dieu, savoir: la rédemption. Dans la pâque, nous
avons la première indication de ce qu’est la rédemption, et c’est là que
commence le plus fréquent usage du mot saint.
Dans la fête des pains sans levain, nous avons le symbole du dépouillement de
ce qui est vieux, et le revêtement de ce qui est nouveau, faits auxquels doit
conduire la rédemption par le sang. Des sept jours de cette fête il est dit: «Le
premier jour vous aurez une sainte
convocation»; la réunion du peuple racheté pour commémorer sa délivrance
est une sainte assemblée; ils se
réunissent sous la protection de leur Rédempteur, le Saint. Aussitôt qu’Israël
a été racheté de l’Egypte, les premières paroles de l’Eternel sont:
«Consacrez-moi (ou sanctifiez-moi) tous les premiers-nés, car tout premier-né
m’appartient», parole qui nous révèle combien l’idée de propriété est une des
pensées centrales de la rédemption, comme de la sanctification: l’anneau qui
les lie l’une à l’autre. Et quoique le mot employé ici n’indique que le
premier-né, ces premiers-nés sont considérés comme le type du peuple entier.
Nous savons comment toute croissance, toute organisation part d’un centre
autour duquel la vie de l’organisme se répand en cercles qui vont
s’élargissant. Si la sainteté dans la race humaine doit être vraie, réelle,
aussi libre qu’est celle de Dieu, elle doit être le résultat d’un développement
que celui qui la cherche s’approprie. Ainsi, les premiers-nés sont sanctifiés,
puis les sacrificateurs à leur place, comme types de ce que tout le peuple doit
être en tant que premier-né de Dieu parmi les nations, son plus précieux joyau,
«une nation sainte». Cette idée de propriété dans sa relation à la rédemption
et à la sanctification ressort avec une clarté particulière lorsque Dieu parle
de l’échange des sacrificateurs prenant la place des premiers-nés. {No
3:11-13} «Voici j’ai pris les Lévites du milieu des enfants d’Israël à
la place de tous les premiers-nés, des premiers-nés des enfants d’Israël. Car
ils me sont entièrement donnés du
milieu les enfants d’Israël; {No 8:16} je les ai pris pour moi à la place des
premiers-nés, de tous les premiers-nés des enfants d’Israël...; le jour où j’ai
frappé tous les premiers-nés dans le pays d’Egypte, je me les suis consacrés». (Vers. 17).
Essayons maintenant de saisir la relation qui
existe entre la rédemption et la sainteté. En Eden, nous avons vu ce qu’était
la sanctification, par l’Eternel, du septième jour: il en prit possession, il
le bénit, il s’y reposa. Et nous avons vu que là où Dieu entre et s’y repose,
là aussi est la sainteté. Plus l’objet dans lequel il entre est digne de lui,
plus la sainteté qu’il y apporte est complète. Le septième jour fut sanctifié
comme un temps mis à part pour la sanctification de l’homme. Au premier pas que
Dieu fit faire à l’homme pour le conduire à la sainteté,—le commandement de ne
pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal,—l’homme tomba. Dieu
ne renonça pas à son dessein, mais il allait prendre pour l’accomplir un chemin
plus long et différent. Après vingt-cinq siècles d’une préparation lente mais
nécessaire, il se révèle maintenant comme le Rédempteur. Il livre à
l’oppression et à l’esclavage un peuple qu’il s’était choisi et formé pour
lui-même, afin que leurs cœurs, soient préparés par là à désirer ardemment la
délivrance et à faire bon accueil au Libérateur. Par une série de miracles
puissants, il se montre à eux comme le Conquérant, le Vainqueur de leurs
ennemis; puis, par le sang de l’agneau pascal sur les linteaux de leurs portes,
il leur enseigne ce qu’est la rédemption, non seulement la rédemption d’un
injuste despote terrestre, mais du juste jugement que leurs péchés avaient
mérité. La pâque doit être pour eux la transition qui, des choses visibles et
temporelles, les élèvera aux choses invisibles et spirituelles; elle leur
révélera Dieu non seulement comme le Puissant, mais comme le Saint; en les
affranchissant non seulement de la maison de servitude, mais encore de l’ange
destructeur.
Puis les ayant ainsi rachetés, il leur déclare
maintenant qu’ils sont siens. Pendant leur séjour au pied du Sinaï et dans le
désert, la pensée qu’ils sont maintenant le peuple de l’Eternel, peuple qu’il
s’est acquis par la puissance de son bras et afin de le sanctifier pour
lui-même comme il est saint, est sans cesse rappelée à Israël. Le but de la
rédemption est la possession, et le but de cette possession est la ressemblance
à Celui qui est en même temps Rédempteur et divin Propriétaire; ressemblance,
c’est-à-dire sainteté. Nous devons bien nous rendre compte que la rédemption et
la sainteté sont inséparables. Elles ne peuvent exister l’une sans l’autre. Seule la rédemption conduit à la sainteté.
Si je poursuis la sainteté, je dois m’en tenir à cette expérience claire et
complète, c’est que je suis un racheté, et que, comme tel, je suis la propriété
même de Dieu. On regarde trop souvent le côté purement négatif de la
rédemption, c’est-à-dire la délivrance de l’esclavage, tandis que la gloire de
la rédemption gît bien plus encore dans l’élément positif, savoir: que nous
avons été rachetés pour que nous fussions la propriété même du Rédempteur. La
pleine possession d’une maison implique l’occupation de cette demeure; si je
possède une maison sans l’occuper, elle peut devenir la demeure de tout ce qui
est impur et mauvais. Dieu m’a racheté et m’a fait sa propriété afin de prendre
complètement possession de moi. Il dit de mon âme: «Elle m’appartient», et il
veut que son droit de propriété soit reconnu et rendu parfaitement évident. Le
lieu où Dieu a pu entrer et dont il a pu prendre entière et complète possession
devient par là même la demeure de la parfaite sainteté. {2} C’est la rédemption qui donne à Dieu ses droits et son pouvoir
sur moi; c’est la rédemption qui m’affranchit pour que Dieu puisse posséder et
bénir; c’est la rédemption vécue,
réalisée, et remplissant mon âme qui me donnera l’assurance et qui me fera
faire l’expérience que toute sa puissance veut opérer, agir en moi. En Dieu, la
rédemption et la sanctification sont une seule et même chose; plus la
rédemption prend possession de mon âme comme une divine réalité, plus je me
sais intimement lié au Dieu rédempteur, le Saint.
Et c’est précisément la sainteté, la sainteté seule qui donne l’assurance et la jouissance
de la rédemption. Si j’essaie d’apprécier la rédemption à moins que cela,
je pourrai être déçu. Si je manque de vigilance et que je devienne négligent,
je devrai trembler à la seule pensée de me reposer sur une rédemption qui
n’aurait pas pour objet la sainteté. Dieu dit à Israël: «Je vous ai fait monter
du pays d’Egypte pour être votre Dieu; c’est pourquoi vous vous sanctifierez et
vous serez saints, car je suis saint». {Le 11:44,45} C’est Dieu, le Rédempteur,
qui nous a faits siens, et qui nous appelle à être saints; que la sainteté soit
donc aussi pour nous la partie la plus essentielle, la plus précieuse de la
rédemption: l’abandon de nous-mêmes à Celui qui nous a pris pour que nous
fussions à lui, et qui a entrepris de nous faire siens entièrement.
Une seconde leçon qui nous est donnée ici,
c’est la relation qui existe entre l’œuvre de Dieu et celle de l’homme dans le
travail de la sanctification. Dieu dit à Moïse: «Sanctifiez-moi tous les premiers-nés».
Et plus loin: «Je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël». Ce que
Dieu dit, il le fait de manière à ce que cela se fasse par nous, et que nous
nous l’appropriions. Quand il nous dit que nous sommes rendus saints en Christ
Jésus, que nous sommes ses saints, il ne parle pas seulement du but qu’il a en
vue, mais de ce qu’il a fait en réalité. Nous avons été sanctifiés par une
seule offrande en Christ, et par une nouvelle création en lui. Mais cette œuvre
a un côté humain. L’appel à être saints, à poursuivre la sainteté, la parfaite
sainteté nous a été adressé. Dieu nous a fait siens, et nous permet de dire que
nous lui appartenons, mais il attend maintenant de nous que nous lui cédions
une place toujours plus grande, que nous lui laissions une entrée toujours plus
libre et plus complète dans les lieux les plus intimes et les plus secrets de
notre être intérieur afin qu’il les remplisse de sa plénitude. La sainteté
n’est pas une chose que nous apportions à Dieu ou que nous fassions pour lui. La
sainteté est ce qu’il existe de Dieu en nous. Dieu nous a faits siens dans la
rédemption afin que nous puissions Le faire nôtre dans la sanctification. Et
notre œuvre, à nous, en devenant saints, c’est de lui apporter notre vie
entière, sans aucune réserve, et de la placer sous l’assujettissement de la
règle de ce Dieu saint, mettant chacun de nos membres et chacune de nos
capacités sur son autel.
Et ceci nous donne la réponse à la question de
savoir quels rapports existent entre ce qu’il peut y avoir de soudain et ce
qu’il peut y avoir de graduel dans la sanctification: entre le fait que cette
sanctification peut être une fois pour toutes complète, et qu’elle est
cependant imparfaite et demande à être achevée. Ce que Dieu sanctifie est
saint, d’une sainteté divine et parfaite en tant que don de Dieu; l’homme doit
se sanctifier en reconnaissant, en maintenant, en développant cette sainteté,
relativement à ce que Dieu a sanctifié. Dieu a sanctifié le sabbat; l’homme
doit le sanctifier, c’est-à-dire le garder comme un jour saint. Dieu sanctifia
les premiers-nés comme étant sa propriété; Israël devait les sanctifier, les
traiter et les donner à Dieu comme saints. Dieu est saint; nous devons le
sanctifier en le reconnaissant comme le Saint, en adorant, en honorant cette
sainteté. Dieu a sanctifié son saint nom; son nom est saint, nous sanctifions
ce nom ou nous l’honorons quand nous le craignons, quand nous nous y confions
et que nous l’employons comme une révélation de sa sainteté. Dieu a sanctifié
Christ, et Christ s’est sanctifié lui-même, manifestant ainsi, par une volonté
et une action personnelles, une parfaite conformité à la sainteté dont Dieu
l’avait sanctifié. Dieu nous a sanctifiés en Jésus-Christ; nous devons être
saints en nous livrant nous-mêmes à la puissance de cette sainteté, en la
pratiquant, en la manifestant dans toute notre marche et dans toute notre vie.
Pour employer une expression fort usitée de nos jours: le don divin objectif
(de la sainteté), qui nous a été accordé une fois pour toutes, nous devons nous
l’approprier comme une propriété subjective; nous devons nous purifier
nous-mêmes, achever notre sanctification. Rachetés en vue de la sainteté, nous
devons, de même que ces deux pensées n’en font qu’une dans le plan et l’œuvre
de Dieu pour nous, n’en faire qu’une seule pensée dans notre cœur et dans notre
vie.
Quand Esaïe annonça la seconde, la vraie
rédemption, il lui fut donné plus clairement et plus complètement qu’à Moïse de
révéler le nom de Dieu comme Celui qui est «le Rédempteur, le Saint d’Israël». {Esa
47:4} Plus nous étudierons ce nom et le sanctifierons, et adorerons
Dieu sous ce nom-là, plus ces deux mots nous paraîtront inséparables; et nous
verrons alors, comment, de même que le Rédempteur est le Saint, de même les
rachetés sont aussi des saints. Esaïe dit en parlant d’un «chemin frayé» qu’on
appellera la «voie sainte»: «Les rachetés seuls y marcheront». La rédemption,
qui vient de la sainteté de Dieu, doit aussi y conduire. Nous comprendrons
qu’être rachetés en Christ, c’est être saints, en Christ, et l’appel du Dieu
qui nous a rachetés acquerra une nouvelle signification: Je suis saint, soyez saints.
O Seigneur Dieu, le Saint d’Israël et son Rédempteur! je t’adore dans une
profonde humilité. Je confesse avec confusion que je t’ai longtemps cherché
davantage comme le Rédempteur que comme le Saint. J’ignorais que ce fût en tant
que Saint que tu nous as rachetés, que la rédemption fût le résultat et le
fruit de ta sainteté, que la participation à ta sainteté fût son but suprême et
sa plus grande beauté. Je ne pensais qu’à être racheté de la servitude et de la
mort, comme Israël; et je ne comprenais pas que, sans, communion avec toi et
sans conformité à ta vie, la rédemption perdrait toute sa valeur. Dieu très
saint! je te loue pour la patience avec laquelle tu as supporté l’égoïsme et la
lenteur à comprendre de tes rachetés. Je te bénis et je te loue pour
l’enseignement de l’Esprit de ta sainteté, enseignement qui conduit tes saints,
et moi avec eux, à voir comment c’est ta sainteté, et l’invitation à en devenir
participants, qui donne à la rédemption sa juste valeur; et comment c’est pour
toi, le Saint, et afin que nous fussions tiens, possédés et sanctifiés par toi,
que nous avons été rachetés. Je te bénis de ce que tu m’accordes la grâce de
croire que tu veux accomplir en moi, qui suis saint en Christ tes glorieuses
promesses, selon la grandeur de ta puissance. Amen.
1° «La rédemption par son sang». Nous
rencontrons le sang sur le seuil du chemin qui conduit à la sainteté. Ce n’est
que lorsque nous connaissons la sainteté de Dieu comme un feu, et que nous
courbons la tête devant le jugement qu’elle prononce, que nous pouvons
apprécier la valeur du sang, ou la réalité de la rédemption. Aussi longtemps
que nous ne pensons à l’amour de Dieu que comme bonté, nous pouvons faire efforts pour être bons; la foi en Dieu éveillera en nous le besoin, puis la joie
d’être saints en Christ.
2° Avez-vous compris le droit de propriété que
Dieu a sur ceux qu’il a rachetés? Laissez à Dieu l’entière possession, la
complète disposition de tout votre être. La sainteté vient de lui; notre
sainteté, à nous, c’est de le laisser lui, le Saint, être tout en nous.
{2} Voir la Note A sur sainteté et
propriété.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et gloire
Qui est comme toi parmi les dieux, ô Eternel?
Qui est comme toi magnifique en sainteté, digne de louanges, opérant des
prodiges?
Par ta miséricorde tu as conduit, tu as
délivré ce peuple; par ta puissance tu le diriges vers la demeure de ta sainteté... Au sanctuaire que tes mains, ô Seigneur! ont fondé! {Ex
15:11-17}
Nous faisons par ces paroles un nouveau pas
dans la révélation de la sainteté. Pour la première fois la sainteté est indiquée
comme un des attributs de Dieu lui-même: «Il
est magnifique en sainteté»; et c’est vers la demeure de sa sainteté qu’il conduit son peuple.
Remarquons d’abord cette expression employée
ici «magnifique en sainteté». Partout dans l’Ecriture nous trouvons la gloire
et la sainteté de Dieu mentionnées ensemble. Dans Ex 29:43, nous lisons: «Et ce lieu (la tente d’assignation) sera sanctifié par ma gloire». La gloire d’un objet, d’une personne, c’est la valeur
intrinsèque de cet objet, de cette personne; glorifier, c’est faire disparaître
tout ce qui pourrait empêcher la parfaite révélation de cette excellence. La
gloire de Dieu est cachée dans sa sainteté; dans la gloire de Dieu se manifeste
sa sainteté; sa gloire, révélation de lui-même comme le Saint, sanctifierait la
maison. Ces deux expressions sont liées de la même manière dans Le 10:3: «Je serai sanctifié par ceux
qui s’approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple».
La constatation de sa sainteté dans les sacrificateurs devait être la
manifestation de sa gloire au peuple. De même dans le cantique des séraphins, Esa 6:3: «Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu des armées, toute la terre
est pleine de sa gloire». C’est Dieu
qui habite une lumière inaccessible que personne n’a vue, ni ne peut voir, et
cette lumière est celle de la connaissance de la gloire de Dieu qu’il communique à nos cœurs. La gloire est ce qui
peut être vu, et ce qu’on peut connaître de cette lumière invisible et
inaccessible; cette lumière elle-même et le feu magnifique duquel cette lumière
est l’éclat, c’est la sainteté de Dieu. La sainteté n’est pas tant un attribut
de Dieu que le sommaire qui comprend toutes ses perfections.
C’est sur les bords de la mer Rouge qu’Israël
loue ainsi l’Eternel: «Qui est comme toi parmi les dieux, ô Eternel? Qui est
comme toi magnifique en sainteté?» Il est l’Incomparable; il n’y en a point de
semblable à lui. Et en quoi l’a-t-il prouvé et a-t-il révêlé la gloire de sa
sainteté? Avec Moïse, en Horeb, nous avons vu la gloire de Dieu dans le feu au
double point de vue du salut et de la destruction: le feu consumant ce qui ne
pouvait être purifié, et purifiant ce qui n’était pas consumé. Nous retrouvons
la même pensée dans ce cantique de Moïse; Israël, chante le jugement et la miséricorde.
La colonne de feu et de nuée vinrent se placer entre le camp des Egyptiens et
le camp d’Israël; nuée et obscurité pour les premiers, elle donnait la lumière
pendant la nuit pour les seconds. Les deux pensées traversent tout le cantique.
Mais dans les deux versets qui suivent l’attribution à Dieu de la sainteté:
«Magnifique en sainteté», nous trouvons le sommaire du jugement: «Tu as étendu
ta droite: la terre les a engloutis», confirmant Ex 14:24: «L’Eternel regarda le camp des Egyptiens, depuis la
colonne de feu et de nuée, et il mit en désordre le camp des Egyptiens». Voilà
la gloire de sa sainteté se manifestant par le jugement et la destruction de
l’ennemi: «Par ta miséricorde tu as conduit, tu as délivré ce peuple; par ta puissance, tu le
diriges vers la demeure de ta sainteté». (Vers. 13). Voilà la gloire de sa
sainteté se manifestant par la miséricorde et la délivrance: une sainteté qui,
non seulement délivre, mais qui dirige vers la demeure de sa sainteté, où le
Saint doit demeurer avec et au milieu de son peuple.
Dans l’inspiration de cette heure de triomphe
nous est ainsi révélé de bonne heure que le grand objet et le fruit de la
rédemption, préparé par Celui qui s’appelle le Saint, doit être sa demeure au
milieu de son peuple, son habitation chez les siens: rien moins que cette
habitation ne peut satisfaire le Dieu saint, rien moins ne peut rendre évidente
la gloire parfaite de sa sainteté.
Et maintenant remarquez comment, de même que
c’est dans la rédemption de son peuple que la sainteté de Dieu est révélée, de
même c’est dans le cantique de la rédemption de ce peuple que l’attribution
personnelle de la sainteté à Dieu se rencontre. Nous savons comment, dans
l’Ecriture, à plus d’une reprise, après une intervention particulièrement remarquable
de Dieu comme Rédempteur, l’influence spéciale du Saint-Esprit s’est manifestée
par un chant de louanges. Et il est à remarquer que c’est dans ces élans de
saint enthousiasme que Dieu est loué comme le Saint. Voyez dans le cantique
d’Anne, la mère de Samuel: «Nul n’est saint comme l’Eternel». {1Sa
2:2} Le langage des séraphins {Esa 6} est celui d’un chant
d’adoration. Dans le grand jour de la délivrance d’Israël le cantique sera:
«L’Eternel est ma force et le sujet de ma louange; c’est lui qui m’a sauvé». {Ps
118:14} «Chantez à l’Eternel, car il a fait éclater sa gloire. Il a
fait de grandes choses. Elève ta voix, habitante de Sion, car grand est le Saint d’Israël qui est au milieu de
toi!» Et Marie chante: «Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses, son
nom est saint».
L’Apocalypse nous révèle ces quatre êtres
vivants qui donnent gloire, honneur, et qui rendent grâces à Celui qui est
assis sur le trône. «Ils ne cessaient de dire jour et nuit: Saint, saint, saint
est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant qui était, qui est et qui vient». Et
quand le cantique de Moïse, serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau est
chanté près de la mer de verre, on entend ces paroles: «Qui ne te craindrait,
Seigneur, et ne glorifierait ton nom? Car toi seul es saint!»
C’est dans les moments de la plus haute
inspiration et sous l’influence de la manifestation la plus complète du pouvoir
rédempteur de Dieu que ses serviteurs parlent de sa sainteté. Dans le {Ps
97:12}, nous lisons: «Réjouissez-vous en l’Eternel, vous justes, et
célébrez par vos louanges sa sainteté». Et dans le {Ps 99} qui, avec cette
parole trois fois répétée: «Il est saint», a été appelé l’écho terrestre des
«Saint! saint! saint!» entonnés dans le ciel, nous chantons avec le psalmiste:
«Qu’on célèbre ton nom grand et redoutable! Il est saint! Exaltez l’Eternel,
notre Dieu, et prosternez-vous devant son marche-pied! Il est saint! Exaltez
l’Eternel, notre Dieu, et prosternez-vous sur sa montagne sainte! Car il est
saint l’Eternel, notre Dieu».
Ce n’est que sous l’influence d’une joie et
d’une haute élévation spirituelles que la sainteté de Dieu peut être
parfaitement embrassée ou adorée dignement. Le sentiment qui nous sied le mieux
lorsque nous adorons le Saint, le sentiment qu’il convient que nous ayons pour
le connaître et pour l’adorer comme il est en droit de l’attendre de nous,
c’est l’esprit de louanges qui chante et qui s’exprime en cris de joie, dans
l’expérience de son salut parfait.
Mais ceci n’est-il pas en contradiction avec la
leçon que nous avons apprise en Horeb, lorsque Dieu disait: «Ne t’approche pas;
ôte tes souliers de tes pieds?» et lorsque Moïse craignait et se voila la face?
N’est-ce pas là plutôt l’attitude qui nous convient à nous créatures
pécheresses? En effet; et cependant ces deux sentiments ne se contredisent pas;
bien plutôt ils sont indispensables l’un à l’autre; la crainte est la
préparation pour la louange et pour la gloire. Et d’ailleurs n’est-ce pas ce
même Moïse qui se cacha la face et qui craignait de regarder vers Dieu, qui,
ensuite, contempla la gloire de Dieu jusqu’à ce que sa face en fut rendue si
glorieuse et si brillante que les hommes ne pouvaient en supporter l’éclat? Et
le cantique qui célèbre Dieu comme «magnifique en sainteté», n’est-il pas aussi
le cantique de ce Moïse qui devant le buisson ardent se cachait et était tout
tremblant? N’avons-nous pas vu dans le feu, et en Dieu, et spécialement dans sa
sainteté, ce double aspect: consumant et purifiant, repoussant et attirant,
jugeant et sauvant, le dernier de ces deux aspects étant chaque fois, non
seulement l’accompagnement, mais le résultat du premier? Aussi verrons-nous
que, plus l’humiliation et la crainte sont grandes en la sainte présence de
Dieu, plus est réel et complet le dépouillement de tout ce qui appartient
encore au moi, à la vieille nature, la mort du vieil homme et de sa volonté;
plus l’abandon de tout notre être pour que tout ce qui en nous est péché soit
consumé est sincère, plus aussi seront profondes et complètes la joie et la louange
que notre cœur exprimera eh chants de délivrance et d’actions de grâces: «Qui
est comme toi, magnifique en sainteté, digne de louanges, opérant des
prodiges?»
«Magnifique
en sainteté! digne de louanges!» le
cantique harmonise ces éléments opposés en apparence. Oui, je veux chanter le
jugement et la miséricorde. Je veux me réjouir en tremblant quand je loue le
Saint. Quand je regarde aux deux aspects de la sainteté, tels que je les vois
dans l’histoire des Egyptiens détruits et des Israélites sauvés, je me souviens
que ce qui était là séparé est uni en moi. Par nature, je suis l’Egyptien, un
ennemi voué à la destruction; par grâce, je suis l’Israélite élu en vue de la
rédemption. En moi, le feu doit consumer et détruire, car ce n’est que lorsque le
jugement a fait son œuvre que la miséricorde peut sauver parfaitement. Ce n’est
que lorsque je tremble devant la lumière pénétrante, devant le feu dévorant et
devant l’ardeur consumante du Saint, que j’abandonne, pour qu’elle soit jugée,
condamnée et mise à mort, ma nature d’Egyptien, et ce n’est qu’alors aussi que
l’Israélite, en moi, sera racheté et rendu capable de connaître bien son Dieu
comme le Dieu de son salut, et de se réjouir en lui.
Béni soit Dieu! le jugement appartient au
passé. En Christ, le buisson ardent, le feu de la sainteté divine a fait sa
double œuvre: en lui le péché a été condamné en la chair, et en lui aussi nous
sommes libres. En livrant à la mort sa volonté, et en faisant la volonté de
Dieu, Christ s’est sanctifié lui-même pour nous; et c’est par cette volonté
aussi que nous sommes sanctifiés.
Oui, ô Dieu! qui es comme toi, magnifique en sainteté, digne de louanges,
opérant des prodiges? De tout mon cœur, je me joindrai à ce cantique de
délivrance, et je me réjouirai en toi, comme au Dieu de mon salut. O mon Dieu!
que ton Esprit, qui a inspiré ces paroles de triomphe et de sainte joie, révèle tellement à mon âme
cette œuvre de rédemption comme expérience personnelle, que ma vie entière soit
un cantique tout rempli de crainte et d’adoration. Je te prie, en particulier,
que mon cœur tout entier soit rempli de toi, de toi qui es magnifique en
sainteté, digne de louanges, et qui seul fait des prodiges. Que la crainte de
ta sainteté me fasse trembler devant tout ce qui en mot est encore charnel; et
enseigne-moi dans le service que je te dois, à renoncer à ma propre sagesse, à
la crucifier, afin que ton Saint-Esprit seul agisse en mm. Amen.
1° La
sainteté de Dieu comme gloire. Dieu est glorifié dans la sainteté de son
peuple.
2° Nôtre
sainteté comme louange. La louange donne gloire à Dieu; par conséquent elle
est un élément de la sainteté. «Tu es le Saint; les louanges d’Israël
environnent ton trône». {Ps 22:4}
3° La sainteté de Dieu, son amour saint et
rédempteur est la source d’une joie et d’une louange permanentes. Louez Dieu
journellement pour cette grâce. Mais vous ne pouvez le faire que si vous vivez
de cette vie de sainteté.
4° L’esprit de crainte de l’Eternel et
l’esprit de louanges peuvent au premier abord paraître ne pas s’accorder. Mais
il n’en n’est rien. L’humilité qui craint le Dieu Saint le loue en même temps.
«Vous qui craignez l’Eternel, louez-le.» Plus nous nous tiendrons humblement
dans la crainte de Dieu et la défiance de nous-mêmes, plus sûrement nous serons
élevés par lui quand il en sera temps.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et obéissance
Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Egypte, et
comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi. Maintenant,
si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez
entre tous les peuples, car toute la terre est à moi; vous serez pour moi un
royaume de sacrificateurs et une nation sainte. {Ex 19:4-6}
Israël est arrivé en Horeb. La loi va lui être
donnée et l’alliance conclue. Or voici les premières paroles que l’Eternel
adresse à son peuple. Il lui parle de la rédemption dont il vient d’être
l’objet: «Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Egypte, et comment je vous ai
portés sur des ailes d’aigle», puis des bénédictions qui découlent de cette
rédemption: la communion avec lui: «Vous avez vu, leur dit-il, comment... je
vous ai amenés vers moi». Il parle de
la sainteté: je vous ai amenés vers moi
comme du but qu’il avait en vue en rachetant son peuple. Et le lien qu’il
établit entre la rédemption et la sainteté, c’est l’obéissance: «Si vous
écoutez ma voix..., vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une
nation sainte». La volonté de Dieu, voilà l’expression de sa sainteté! Dans la
mesure où nous faisons sa volonté, dans cette mesure nous entrons en contact
avec la sainteté de Dieu. Nous avons donc raison de dire que le lien qui existe
entre la rédemption et la sainteté c’est l’obéissance.
Ceci nous rappelle ce que nous avons vu en
Eden. Dieu sanctifia le septième jour afin que ce jour sanctifiât l’homme. Et
que fit d’abord l’Eternel en vue de cet objet? Il donna à l’homme un
commandement. L’obéissance à ce commandement aurait ouvert à l’homme la porte
de la sainteté de Dieu. La sainteté est un attribut moral; et la morale c’est
ce qu’une volonté libre choisit et décide pour elle-même. Ce que Dieu crée et
donne ne peut, naturellement, être que bon; ce que l’homme veut de Dieu et de sa volonté, ce qu’il s’en approprie réellement,
a une valeur morale et conduit à la sainteté. Dieu a manifesté sa volonté sage
et bonne dans la création. Sa volonté sainte
il l’exprime dans ses commandements. Or, dans la mesure où cette volonté sainte
se rend maîtresse de la volonté de l’homme, et où l’homme accepte la volonté de
Dieu et s’y soumet, dans cette mesure il devient saint. Après la création, au
septième jour, Dieu fit entrer l’homme dans son œuvre de sanctification afin de
l’amener à la sainteté. L’obéissance est le chemin de la sainteté, parce
qu’elle est le chemin par lequel la volonté de l’homme s’unit à la volonté
sainte de Dieu. Pour l’homme avant la chute comme pour l’homme après la chute,
dans la rédemption ici-bas, comme dans la gloire du ciel, parmi les anges,
comme auprès de Christ lui-même, le Saint de Dieu, l’obéissance est le chemin
de la sainteté; mais lorsque la volonté de l’homme se dispose à accepter et à
faire la volonté de Dieu, Dieu se communique à l’homme avec sa sainteté. Obéir
à sa voix c’est donc le suivre lorsqu’il nous conduit dans la voie d’une pleine
révélation et d’une communication complète de sa personne divine, comme du
Saint des saints. L’’obéissance
avons-nous dit, non la connaissance
de la volonté de Dieu, non pas même l’approbation, ni même la volonté de faire
cette volonté, mais la pratique de la justice. La connaissance, l’approbation
de cette volonté et l’intention de la faire doivent conduire à la pratique, à
l’action, car la volonté de Dieu doit être faite.
«Si vous obéissez à ma voix vous serez pour moi une nation sainte». Ce n’est
donc point la foi, ni le culte, ni la profession que Dieu demande d’abord de
son peuple, quand il lui parle de sainteté, c’est l’obéissance. La volonté de
Dieu doit être «faite sur la terre
comme elle est faite dans le ciel»,—«afin, dit l’Eternel à son peuple, que vous
vous rappeliez et que vous exécutiez tous mes ordres, et que vous soyez saints pour votre Dieu». {No
15:40} «Conservez-vous donc saints, et soyez saints, car je suis
l’Eternel votre Dieu. Et gardez mes statuts et vous y conformez. Je suis
l’Eternel qui veux vous sanctifier». {Le 20:7:8} «Observez aussi mes
commandements et pratiquez-les. Je suis l’Eternel. Et ne profanez pas mon saint
nom, afin que ma sainteté se montre au
milieu des enfants d’Israël. Je suis l’Eternel qui vous ai consacrés, qui
vous ai tirés du pays d’Egypte pour être votre Dieu. Je suis l’Eternel». {Le
22:31-33}
Un moment de réflexion suffira pour nous faire
comprendre clairement la raison de ce que nous venons de dire. En effet, c’est
dans ce qu’il fait que l’homme manifeste ce qu’il est. Je puis savoir ce qui
est bon, et cependant ne pas l’approuver. Je puis l’approuver et cependant ne
pas le vouloir. Je puis en une certaine mesure le vouloir et manquer cependant
de l’énergie, de l’esprit de renoncement et de la force qui me fera me lever pour
agir et pour faire ce qui doit être fait. Il est plus aisé de penser que de
vouloir, et plus aisé de vouloir que de faire. Dieu exige que sa volonté soit
faite. Faire sa volonté, voilà ce qui seul peut s’appeler de l’obéissance. Et
c’est en ceci seulement qu’on peut voir si le cœur entier, avec toutes ses
énergies et sa volonté, s’est livré à la volonté de Dieu, si nous vivons cette
volonté et si nous sommes prêts à la faire nôtre, en l’accomplissant, même au
prix de tous les sacrifices.
Dieu ne nous a pas révélé d’autre voie pour
nous rendre saints. «Vous garderez mes statuts et vous vous y conformerez. Je
suis l’Eternel qui veux vous sanctifier».
Pour tous ceux qui soupirent après la sainteté
et qui la recherchent de tout leur cœur, ceci a une importance capitale.
L’obéissance,-nous l’avons vu, n’est pas la sainteté; la sainteté est quelque
chose de beaucoup plus élevé encore, quelque chose qui vient de Dieu jusqu’à
nous, ou plutôt quelque chose de Dieu venant en nous. Mais l’obéissance est indispensable
à la sainteté; celle-ci ne peut exister sans celle-là. C’est pourquoi, tandis
que votre cœur s’attache à suivre l’enseignement de
Faire la volonté de Dieu sera toujours la nourriture solide, la force de tout
enfant de Dieu.
Devenir chrétien n’implique pas moins que
l’abandon de tout notre être à cette vie de simple et entière obéissance. Dans
nos prières, dans nos efforts pour arriver à une pleine paix, au repos de la
foi, à une joie permanente et à une augmentation de vie chrétienne en nous, il
y a eu quelque secrète cause qui a empêché la bénédiction du Seigneur de venir
jusqu’à nous, ou qui nous a privés bien vite de ce que nous avions cru avoir
acquis. Et peut-être que cette cause secrète n’a été, après tout, qu’une vue
erronée de notre part sur l’absolue nécessité de l’obéissance. On ne peut
insister avec trop de sérieux sur ce point, c’est que la libre et puissante
grâce de Dieu a pour objet, dès le jour de notre conversion, de restaurer en
nous une obéissance active, et l’harmonie de notre volonté avec celle de Dieu,
obéissance et harmonie que l’homme a perdues par sort péché en Eden.
L’obéissance conduit à Dieu et à sa sainteté. C’est dans l’obéissance que notre
volonté est moulée, que notre
caractère est façonné, que l’homme intérieur, que Dieu peut alors vêtir et
orner de la beauté de la sainteté, est renouvelé,
reconstruit.
Lorsqu’un chrétien fait la découverte que
c’est là l’anneau qui a manqué à la chaîne de sa vie chrétienne, là qu’a été la
cause de ses échecs et des ténèbres de son âme, il n’a qu’une chose à faire,
c’est, par un acte décisif de libre abandon à Dieu, de choisir l’obéissance,
une obéissance entière, sur toute la ligne, comme la loi, qui, par la puissance
du Saint-Esprit, régira désormais toute sa vie intérieure. Qu’il ne craigne pas
de faire siennes les paroles qu’Israël prononça au pied du Sinaï, en réponse au
message que Moïse lui apportait de la part de l’Eternel: Nous ferons tout ce que l’Eternel a commandé.. {Ex 19:8} Nous exécuterons tous les ordres qu’a
prescrits l’Eternel.. {Ex 24:3}
Ce que la loi ne pouvait accomplir, parce
qu’elle était faible en la chair, Dieu l’a fait par le don de son Saint-Esprit.
Au don de la loi en Sinaï, sur des tables de pierre, a succédé le don de la loi
de l’Esprit sur les tables de notre cœur; le Saint-Esprit est la puissance qui
rend possible l’obéissance. Il est l’Esprit de sainteté qui, par l’obéissance,
prépare notre cœur à devenir la demeure du Saint des saints.
«Si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance». La voix est plus qu’une loi
ou un livre; elle implique toujours une personne vivante et des rapports
personnels avec elle. Là est le secret de l’obéissance selon l’Evangile:
entendre la voix de Jésus, le suivre comme un Ami personnel, comme un Sauveur
vivant. C’est le fait d’être conduits par le Saint-Esprit, de l’avoir en nous,
pour nous révéler la présence, la volonté et l’amour du Père, qui produit en
nous cette relation personnelle que le Nouveau Testament a en vue quand il nous
dit de faire tout pour le Seigneur, et comme pour plaire à Dieu.
Une pareille obéissance est le chemin qui mène
à la sainteté. Chaque acte d’obéissance est un anneau de la chaîne qui nous
relie au Dieu vivant, un abandon de tout notre être à la volonté de Dieu, pour
qu’il prenne possession de nous. C’est par cette opération d’assimilation,
opération lente mais sûre, par laquelle la volonté de Dieu, comme nourriture
solide de notre âme, est prise par notre homme intérieur, que notre nature
spirituelle est fortifiée, spiritualisée, et qu’elle s’élève pour être un
temple saint au Seigneur, un temple dans lequel Dieu peut se révéler et faire
sa demeure.
Que tout croyant s’étudie non seulement à
connaître ces choses, mais à les réaliser dans sa vie de tous les jours. De
même que dans la création Dieu a fait une œuvre graduelle, et que ce n’est que
le septième jour qu’il a sanctifié, pour que l’homme fût sanctifié par ce
jour-là, de même la révélation et la communication à l’homme de la sainteté
doivent être graduelles, selon que l’homme est préparé à les recevoir. L’œuvre
de sanctification que Dieu fait en chacun de nous, comme celle qu’il accomplit
dans la race humaine, demande du temps. Or, le temps que cette œuvre exige
c’est une vie d’obéissance de chaque jour, de chaque heure. Tout ce qui est
dépensé en volonté propre et non en relation vivante avec le Seigneur est
perdu. Mais lorsque le cœur prête journellement l’oreille à la voix qui vient
d’en haut pour y obéir, le Seigneur lui-même veille à ce que sa promesse
s’accomplisse: «Vous me serez, une nation sainte». Alors, dans une mesure dont
l’âme croyante n’avait auparavant aucune idée, Dieu couvre de son ombre le cœur
obéissant et vient y établir sa demeure. L’habitude sainte d’écouter sans cesse
la voix de Dieu pour y obéir constituera l’édification même du temple dont Paul
dit: «Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de
Dieu habite en vous?» Le Dieu vivant lui-même, le Saint des saints viendra
l’habiter. La gloire du Seigneur remplira ce temple et la promesse: «Ma gloire
rendra ce lieu saint», {Ex 29:43} s’accomplira.
«Je vous ai amenés vers moi. Si vous écoutez ma
voix, vous serez pour moi une
nation sainte». Vous qui cherchez la sainteté, sachez que Dieu vous a amenés vers lui» Et maintenant sa voix
vous fait entendre toutes les pensées de son cœur à votre égard, afin que, si
vous les recevez et si vous faites de ses pensées vos pensées, et de sa volonté
votre volonté pour vivre et pour agir, vous entriez dans une communion plus
intime avec lui, une communion de volonté et de vie, et que vous deveniez pour
lui «un peuple saint». Que l’obéissance, que l’attention que vous donnez à la
voix de Dieu et à la pratique de sa volonté soient la joie et la gloire de
votre vie; ainsi vous aurez accès à la sainteté de Dieu.
«Soyez saints, car je suis saint».
O mon Dieu! tu m’as racheté pour toi-même, afin que tu puisses me posséder
entièrement, remplissant mon être intime de ta ressemblance, de ta volonté
parfaite, de la gloire de ta sainteté. Et tu veux m’enseigner, dans la force
d’une volonté libre et aimante, à prendre ta volonté et à la faire mienne, afin
que dans le centre même de mon être, intérieur, je possède ta perfection
habitant en moi. Et tu me révèles ta volonté dans tes commandements, dans tes
paroles, afin que selon que je les accepte et que je les garde, je puisse
arriver à faire ta volonté, à vouloir tout ce que tu veux.
O mon Dieu! fais-moi vivre jour après jour dans ta communion, que
j’entende, en effet ta voix, la voix du Dieu vivant parlant à mon âme. Que ton
Saint-Esprit, l’Esprit de sainteté, soit pour moi la voix qui me guide dans le
chemin d’une obéissance simple et enfantine. Je te bénis de ce que tu m’as fait
voir que Christ, en qui je suis saint, a été d’une obéissance parfaite, que,
par obéissance, il s’est sanctifié afin de devenir ma sanctification, et qu’en
demeurant en lui, ton Fils bien-aimé, le Saint, je puis demeurer dans ta
volonté, telle qu’il l’a faite une fois pour nous; dans cette volonté qui doit
être faite par moi. O mon Dieu! je veux obéir à ta volonté; fais de moi un
membre de ta nation sainte, ton joyau au milieu des peuples. Amen.
1° «Jésus-Christ fut obéissant jusqu’à la
mort.—Quoique fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a
souffertes.—Je viens, ô Dieu! pour faire ta volonté.—C’est par cette volonté
que nous sommes sanctifiés.» L’exemple de Christ nous enseigne que l’obéissance
est le seul chemin qui conduit à la sainteté ou en d’autres termes à la gloire
de Dieu. Que notre consécration soit donc un renoncement à tout pour chercher
et pour faire la volonté de Dieu.
2° Nous sommes saints «en Christ», en ce
Christ qui a fait la volonté de Dieu, et qui a été «obéissant jusqu’à la mort».
C’est «en lui» que nous sommes; «en lui» que nous avons été sanctifiés. Son
obéissance est le terrain dans lequel nous avons été plantés, et dans lequel
nous devons pousser de profondes - racines. «Ma nourriture, disait Jésus c’est
de faire la volonté de mon Père.» L’obéissance était l’aliment habituel de sa
vie; en faisant la volonté de Dieu, il faisait descendre dans son âme le divin
aliment dont elle avait besoin. Il doit en être de même de nous.
3° Saints
en Christ. «Christ s’est sanctifié lui-même pour nous» par l’obéissance, en
faisant la volonté de Dieu; et c’est par cette volonté accomplie par lui «que
nous avons été sanctifiés». En acceptant cette volonté, telle qu’elle a été
faite par lui; en l’acceptant lui, je
suis saint. En acceptant cette volonté de Dieu comme devant être faite par
moi, je deviens saint. Je suis en
lui; par chacun des actes d’obéissance accomplis par moi, j’entre dans une
communion vivante avec lui, et je fais descendre dans ma vie la puissance de sa
vie.
4° L’obéissance dépend de la manière dont
j’écoute la voix de Dieu. Ne vous imaginez pas connaître la volonté de Dieu.
Mais priez et attendez que le Saint-Esprit vous enseigne et vous conduise dans
toute la vérité.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et habitation
Ils me feront un sanctuaire, et j’habiterai au
milieu d’eux. {Ex 25:8} Je me rencontrerai là avec les enfants d’Israël, et ce
lieu sera sanctifié par ma gloire. J’habiterai au milieu des enfants d’Israël,
et je serai leur Dieu. {Ex 29:43,45}
La présence de Dieu rend saint, même alors
qu’elle ne descend que pour un peu de temps, comme ce fut le cas en Horeb dans
le buisson ardent. Combien plus cette présence doit-elle rendre saint le lieu
qu’elle habite en permanence! Il en fut tellement ainsi que le lieu que Dieu
habita fut appelé le lieu saint, «le lieu saint des tabernacles du Très-Haut». {Ps
46}
Tout ce qui entourait cette sainte demeure
était saint; la sainte cité, la montagne de la sainteté de Dieu, sa maison
sainte, jusqu’à ce que nous entrions au delà du voile, dans le lieu très saint,
le saint des saints. C’est en sa qualité de Dieu qui habite, de Dieu demeurant
chez les siens, au milieu de son peuple, qu’il sanctifie sa maison, qu’il se
révèle en Israël comme le Dieu saint et qu’il nous sanctifie. Parce que Dieu
est saint, la maison qu’il habite est
sainte aussi. C’est là le seul attribut de Dieu qu’il puisse communiquer à sa
maison; mais cet attribut il le communique. Parmi les hommes il existe un lien
très intime entre le caractère d’une maison et ceux qui l’occupent. Lorsqu’il
n’y a pas d’obstacles qui s’y opposent, la maison reflète inconsciemment la
ressemblance du maître. La sainteté n’exprime pas tant un attribut comme elle
exprime l’essence même de Dieu dans ses perfections infinies; et sa maison rend
témoignage à cette vérité que là où Dieu habite, là doit être la sainteté, que
son habitation dans un lieu quelconque rend ce lieu saint. Lorsque pour la
première fois Dieu commanda à son peuple de lui édifier un lieu saint, il leur
fit distinctement comprendre que c’était pour en faire sa demeure au milieu
d’eux. L’habitation de Dieu dans cette demeure devait être le type de
l’habitation de Dieu au milieu de son peuple. La maison avec sa sainteté nous
conduit ainsi à la sainteté de son habitation au milieu de ses rachetés.
Le lieu saint, habitation de la sainteté de
Dieu, était le centre même de toute l’œuvre de Dieu pour sanctifier Israël.
Tout ce qui touchait au lieu saint était saint. Les sacrificateurs, l’autel,
les sacrifices, l’huile, le pain, les vases, tout était saint, parce que tout
appartenait à Dieu. De la demeure sainte deux voix se faisaient entendre: l’une
était l’appel de Dieu à être saint, l’autre, la promesse de Dieu de sanctifier.
Le droit de Dieu se manifestait sous la forme d’exigences de purification,
d’expiation, de sainteté de tous ceux qui s’approchaient de lui, sacrificateurs
aussi bien qu’adorateurs. Et la promesse rayonnait du saint lieu; Dieu
sanctifiant par l’autel, par le sang et par l’huile sainte. Le lieu saint
personnifiait les deux aspects de la sainteté: celui qui repousse ou effraie,
et celui qui attire, celui qui condamne et celui qui sauve. Ici en tenant le
peuple à distance; là en l’invitant, en le rapprochant; la maison de Dieu était
le grand symbole de sa propre sainteté. Il s’était approché afin de demeurer
même au milieu d’eux; et cependant, il ne leur était pas permis de s’approcher,
d’entrer dans le lieu secret de son tabernacle, de sa sainte présence.
Toutes ces choses ont été écrites pour notre
instruction. C’est en tant qu’il habite au milieu de son peuple que Dieu est en
même temps pour ce peuple Celui qui le sanctifie: une présence permanente seule
peut sanctifier. Cela ressort avec une évidente clarté si nous remarquons que
plus la présence de Dieu était immédiate, plus était élevé le degré de
sainteté. Parce que Dieu habitait au milieu d’eux, le camp était saint; toute
souillure devait en être éloignée avec soin. Mais la sainteté du parvis
entourant le tabernacle était plus grande; des souillures tolérées dans le camp
ne pouvaient l’être dans le parvis. Puis le lieu saint était encore plus saint,
parce qu’il était plus près de Dieu. Enfin le sanctuaire intérieur, où la
présence de Dieu habitait sur le propitiatoire, était le lieu très saint, le
lieu le plus saint. Et ce principe est ferme: la sainteté se mesure par la
proximité de Dieu; plus sa présence est réelle, plus la sainteté est vraie; une
habitation parfaite de Dieu dans un lieu,
dans un cœur, communiquera à ce lieu, à ce cœur une parfaite sainteté. Personne
n’est saint sinon le Seigneur; il n’y a de sainteté qu’en lui. Il ne peut se
séparer d’une partie de sa sainteté et nous la communiquer séparément de sa
personne divine; seulement nous avons d’autant plus de sainteté que nous avons
Dieu habitant en nous. Et pour l’avoir lui, vraiment, pleinement, nous devons
l’avoir comme Celui qui habite en nous par la foi.
Il n’y a pas d’union aussi intime, aussi
réelle, aussi parfaite que celle d’une vie qui vient habiter en nous. Voyez la
vie qui circule dans un arbre vigoureux et fertile. Comme elle en pénètre et en
remplit toutes les parties! Comme elle unit d’une manière inséparable tout
l’ensemble aussi longtemps qu’elle existe réellement! Cette vie est la vie de
la nature, la vie de l’Esprit de Dieu qui réside et agit dans la nature. C’est
la même vie que celle qui anime nos corps, l’esprit de la nature, pénétrant
toutes les parties de celle-ci de la puissance de sentir et d’agir. {3}
L’habitation de l’Esprit qui produit cette vie
nouvelle par laquelle Dieu fait du croyant sa demeure n’est pas moins intime.
Que dis-je? Elle est plus merveilleuse et plus réelle si possible. Et c’est
lorsque cette habitation devient une question de foi ardente et comme une
sainte passion que l’âme obéit au commandement: «Ils me feront un sanctuaire et
j’habiterai au milieu d’eux», et qu’elle expérimente la vérité de cette
promesse: «Ce lieu sera sanctifié par ma gloire, j’habiterai au milieu des
enfants d’Israël». C’est comme celui qui habite au milieu de son peuple, que
Dieu se révéla en son Fils, qu’il a sanctifié et qu’il a envoyé dans le monde.
Plus d’une fois le Seigneur a insisté là-dessus: «Croyez-moi que je suis dans
le Père et que le Père est en moi; le
Père qui demeure en moi est Celui qui
fait les œuvres». C’est spécialement comme temples de Dieu que les croyants
sont souvent appelés saints dans le Nouveau Testament: «Le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple».—«Votre
corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous».—«Tout l’édifice bien
coordonné s’élève pour être un temple saint
au Seigneur». C’est, ainsi que nous le comprendrons mieux plus tard, parce
que c’est par l’Esprit que le cœur est préparé à l’habitation de Christ en
nous, et que cette habitation est effectuée et maintenue, que l’Esprit prend
d’une manière toute spéciale l’attribut de saint.
L’Esprit qui vient habiter en nous c’est le Saint-Esprit. La mesure dans
laquelle il habite en nous, ou plutôt dans laquelle il nous révèle l’habitation
de Christ en nous, voilà la mesure de la sainteté.
Nous avons vu quels étaient les différents
degrés de la proximité de la présence de Dieu en Israël. Ces divers degrés se
retrouvent aujourd’hui. Il y a des chrétiens qui demeurent dans le camp, mais
qui savent peu ce que c’est que de s’approcher du lieu saint. Puis, il y a les
chrétiens qui appartiennent au parvis extérieur; ils soupirent après le pardon,
la paix; ils reviennent sans cesse à l’autel des expiations; mais ils ne
connaissent que peu ou point la vraie proximité de Dieu, la sainteté, leurs
privilèges de sacrificateurs d’entrer dans le lieu saint. D’autres, qui savent
que c’est là leur sainte vocation, qui désirent ardemment entrer, et qui
cependant; comprennent avec peine la hardiesse qu’ils ont d’entrer dans le lieu très saint et d’y demeurer. Heureux sont
ceux à qui ce secret: de l’Eternel a été révélé! Il» savent ce que signifie le voile du temple déchiré du haut en’
bas, et ce qu’est l’accès à la présence immédiate du Saint. Le voile a été ôté
de leur cœur; ils ont compris que le secret de la vraie sainteté est dans
l’habitation du Saint en nous, du Dieu qui est saint et qui sanctifie. Croyant!
le Dieu qui t’appelle à la sainteté est le Dieu qui apporte la vie à l’âme qui
le reçoit. Le tabernacle en est le type; le Fils nous le révèle; l’Esprit nous
le communique; la gloire éternelle le manifestera pleinement. Et vous pouvez en
faire vous-même l’expérience. En tant que croyants, c’est notre vocation d’être
de saints temples de Dieu. Oh! livrez-vous sans réserve à cette parfaite
habitation de Christ en vous. Ne cherchez pas la sainteté d’abord en ce que
vous êtes ou en ce que vous faites, mais cherchez-la en Dieu. Ne la cherchez
pas même comme un don de Dieu,
cherchez-la en Dieu, dans sa présence habitant en vous. Adorez-le dans la
beauté de sa sainteté, comme Celui qui habite dans les lieux hauts et saints.
Et quand vous l’adorez, écoutez-le vous dire: «Ainsi parle le Très-Haut, dont
la demeure est éternelle et dont le nom est saint; j’habite dans les lieux élevés
et dans la sainteté; mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de
ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits». {Esa
57:15} C’est dans la mesure où l’Esprit nous fortifie puissamment dans
l’homme intérieur, tellement que Christ habite dans nos cœurs par la foi, et
que le Père vient et fait sa demeure avec Christ en nous, que nous sommes
véritablement saints. Oh! que, aussi complètement que le tabernacle ou le
temple était consacré à la demeure du Très-Haut, l’habitation de sa sainteté,
nous nous livrions absolument à lui par une entière et vraie consécration! Une
maison remplie de la gloire de Dieu, un cœur rempli de toute la plénitude de
Dieu, voilà la promesse de Dieu, voilà notre portion, notre héritage. Qu’avec
foi nous demandions, acceptions, retenions fermement cette grâce: Christ, le
Saint de Dieu, venant au nom de son Père, entrer dans notre âme et en prendre
possession. Alors la foi apportera la solution de toutes nos difficultés, la
victoire par laquelle nous triompherons de toutes nos chutes, et par laquelle
aussi nous verrons l’accomplissement de tous nos désirs. Le secret révélé de la
vraie sainteté, le secret de la joie ineffable, c’est Christ habitant dans le
cœur par la foi.
«Soyez saints, car je suis saint». Nous fléchissons les genoux devant le Père
de notre Seigneur Jésus-Christ, pour qu’il nous accorde, selon les richesses de
sa gloire, ce qu’il nous a enseigné à lui demander. Nous ne demandons rien
moins que ceci, savoir que Christ habite dans nos cœurs par la foi. Nous
désirons ardemment cette habitation bénie, permanente, consciente du Seigneur
Jésus dans notre cœur, habitation qu’il a clairement promise comme le fruit de
l’effusion du Saint-Esprit. O Père! nous te demandons ce que ton Fils entendait
quand Il disait: «Je l’aimerai et je
me ferai connaître à lui. Nous
viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui». Oh! accorde-nous cette habitation de Christ
dans nos cœurs par la foi! Et veuille, en conséquence, nous t’en supplions,
nous accorder d’être puissamment fortifiés par ton Esprit dans l’homme
intérieur.
O Dieu très bon! entends notre prière, notre supplication. Nous nous
prosternons humblement à tes pieds. Nous faisons valoir devant toi les
richesses de ta gloire. Nous te louons, ô notre Dieu! toi qui es puissant pour
faire au delà de ce que nous osons demander ou penser. Nous nous attendons à
toi. Que ce ne soit plus nous qui vivions, mais Christ en nous! Nous te le
demandons au nom de ton Fils. Amen.
1° L’habitation de Dieu au milieu d’Israël
était le grand fait central auquel étaient subordonnés comme préparatoires tous
les commandements concernant la sainteté. De même, l’œuvre du Saint-Esprit a
son point culminant dans l’habitation personnelle de Christ en nous. Ayez, cela
en vue, et attendez-le. {Jn 14:12,23 Eph 3:16}
2° Le tabernacle avec ses trois divisions
était, comme pour d’autres vérités spirituelles, l’image de la triple nature de
l’homme. Notre esprit est le lieu très saint, où Dieu veut habiter, et où le
Saint-Esprit est donné. La vie de l’âme, avec sa puissance de sentir, de savoir
et de vouloir, est le lieu saint. Et la vie extérieure du corps, la conduite,
l’action, est la cour ou le parvis extérieur.
Commencez par croire que l’Esprit demeure dans
le sanctuaire le plus intime, où son action est secrète et cachée. Honorez-le,
en vous confiant en lui pour le travail, en vous livrant à lui dans une
silencieuse adoration devant Dieu. De l’intérieur, il prendra possession de vos
pensées, de votre volonté; il remplira même le parvis extérieur, le corps, de
la sainteté de Dieu. «Le Dieu de paix lui-même vous sanctifiera tout entiers,
et tout ce qui est en vous, l’esprit, l’âme et le corps, sera conservé
irrépréhensible pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Celui qui vous
a appelés est fidèle, et il le fera».
{3} Voir Psychologie biblique du Dr
Beck.—Tubingue
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et médiation
Tu feras une lame d’or pur et tu y graveras:
Sainteté à l’Eternel. Elle sera sur le front d’Aaron, et Aaron sera chargé des
iniquités commises par les enfants d’Israël en faisant toutes leurs saintes offrandes; elle sera constamment
sur son front devant l’Eternel pour qu’il leur soit favorable. {Ex
28:30:38}
La maison de Dieu devait être le lieu de la
demeure de sa sainteté, le lieu où il devait se révéler comme le Saint, dont on
ne devait s’approcher qu’avec crainte et tremblement, et comme Celui qui
sanctifie, attirant à lui tous ceux qui désirent être faits participants de sa
sainteté. Le centre de la révélation de sa présence, et de sa présence en tant
qu’elle sanctifie, se trouvait dans la personne du souverain Sacrificateur en
sa double qualité de représentant de Dieu dans ses rapports avec l’homme, et de
l’homme dans ses rapports avec Dieu. Il est la personnification de la sainteté
divine sous une forme humaine, et de la sainteté humaine comme don de Dieu,
pour autant que la dispensation des symboles et de l’ombre des choses à venir
pouvait le présenter et l’exprimer. En lui, Dieu s’approchait pour sanctifier
et bénir son peuple; en lui, le peuple venait à Dieu et s’en approchait. Et
cependant le jour même des expiations, jour dans lequel il était permis au
grand prêtre d’entrer dans le lieu très saint, ce jour-là, dis-je, était une
preuve bien évidente de la souillure de l’homme et de son incapacité de
demeurer en la présence de Dieu. Lui, le souverain Sacrificateur, preuve
évidente de la souillure d’Israël, était cependant un type et comme une image
du Sauveur attendu, notre bien-aimé Seigneur Jésus-Christ, représentation
merveilleuse du chemin par lequel, dans les âges futurs, la sainteté
deviendrait la portion de son peuple.
Parmi les nombreux points par lesquels le
souverain Sacrificateur typifiait Christ comme notre sanctification, il n’en
était peut-être aucun qui fût plus suggestif et plus beau que la tiare sainte qu’il portait sur son
front. Tout ce qu’il portait devait être saint. Ses vêtements étaient de saints
vêtements. Mais il devait y avoir une chose dans laquelle cette sainteté
atteignait sa pleine et entière manifestation. Sur le front du souverain
Sacrificateur devait se trouver une lame d’or avec ces mots gravés dessus:
SAINTETÉ A L’ÉTERNEL.
Tous devaient y lire que l’objet suprême de
son existence, la chose pour laquelle il vivait, c’était d’être la
personnification, le porteur de la sainteté divine, l’élu par le moyen duquel
la sainteté de Dieu devait découler en bénédictions sur le peuple.
Le moyen par lequel la bénédiction de cette
sainte tiare devait agir était très remarquable. En portant «SAINTETÉ A
L’ÉTERNEL» sur son front, il doit, ainsi que nous le lisons, «être chargé des
iniquités commises par les enfants d’Israël, en faisant toutes leurs saintes
offrandes, afin que l’Eternel leur soit favorable». Pour chaque péché, un
sacrifice ou quelque moyen d’expiation avait été institué. Mais que faire pour
ce péché qui s’attache au sacrifice même ou à quelque partie du service
religieux lui-même? «Tu désire la vérité dans le cœur». De quel poids douloureux
peut et doit être oppressé le «vrai adorateur» par le sentiment que son
humiliation, ses pénitences, sa foi, son amour, son obéissance, sa
consécration, tout est imparfait et souillé! Eh bien là même Dieu y avait
pourvu. La sainteté du grand prêtre couvrait le péché et la souillure des
choses saintes qu’il offrait. La tiare sainte, placée sur son front, était pour
l’adorateur de l’Eternel une garantie que la sainteté du grand prêtre le
rendait acceptable devant Dieu. Si lui, adorateur du Dieu saint, était souillé,
il s’en trouvait un au milieu de ses frères qui était saint, un qui avait une
sainteté dont il pouvait se prévaloir et sur laquelle il pouvait compter. Il
pouvait s’adresser au grand prêtre, non seulement comme à celui qui faisait
l’expiation par l’aspersion du sang, mais qui pouvait aussi, dans sa propre
personne, lui assurer une sainteté qui le rendrait lui et son offrande
acceptables devant Dieu. Dans le sentiment de sa souillure, il pouvait se
réjouir de ce que Dieu lui avait donné un médiateur, se réjouir de la sainteté
d’un autre que lui-même, du grand prêtre que Dieu avait établi pour son peuple.
N’avons-nous pas là une précieuse leçon, nous
faisant faire un pas en avant dans le chemin de la sainteté? A notre question:
«Comment Dieu rend-il saint?» nous avons cette réponse divine: «Par le moyen
d’un homme que la sainteté de Dieu a choisi pour y faire sa demeure, et dont la
sainteté est nôtre, en tant que nous sommes ses frères, les membres de son
corps; par une sainteté qui a une telle efficace que les péchés mêmes des
choses saintes que nous faisons sont ôtés, et que nous pouvons entrer en la
sainte présence de Dieu avec l’assurance d’être agréables à ses yeux».
Et n’est-ce pas là précisément l’enseignement
que plus d’un chercheur sérieux de la sainteté demande? Ils savent tous ce que
Les ombres de l’Ancien Testament ne peuvent
jamais représenter d’une manière parfaitement adéquate, précise, les réalités
du Nouveau Testament, avec sa plénitude de grâce et de vérité. A mesure que
nous avancerons dans notre étude nous verrons que la sainteté de Jésus, notre
sanctification, ne nous est pas seulement imputée, mais nous est communiquée,
parce que nous sommes en Lui; le
nouvel homme que nous avons revêtu a été créé en vraie sainteté. Nous ne sommes
pas seulement considérés comme saints, nous sommes saints; nous avons reçu une
nature nouvelle, sainte, en Jésus-Christ. «Car Celui qui sanctifie et ceux qui
sont sanctifiés sont tous issus d’un seul.
C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères». {Heb
2:11} C’est notre union vivante avec Jésus, le Saint de Dieu, qui nous
a procuré une nature nouvelle et sainte,
plus encore, un droit, une part à la sainteté qui est en Jésus. Et ainsi, aussi
souvent qu’il nous arrive de sentir combien nous sommes éloignés encore de la
sainteté, ou combien notre souillure est grande, nous nous plaçons sous le
couvert de la sainteté de Jésus, avec la pleine assurance que nous et notre
offrande sommes agréables à Dieu, dans son Bien-Aimé. Quelle que soit la
faiblesse de notre foi, l’insuffisance de notre désir de glorifier Dieu, et
malgré tout ce qui manque à notre amour, à notre zèle, lorsque nos regards
s’arrêtent sur Jésus, lorsque nous voyons sur son front divin la lame d’or avec
«SAINTETÉ A L’ETERNEL», nous sentons que nous pouvons tourner notre visage vers
lui afin de recevoir son divin sourire qui nous dit que nous sommes pleinement
approuvés de Dieu et acceptés devant Lui.
Au livre du prophète Zacharie, nous lisons que
dans «le jour de l’Eternel, les clochettes des chevaux porteront SAINTETÉ A
L’ETERNEL». La devise du grand prêtre sera devenue alors le mot d’ordre de la
vie journalière; chaque objet d’art, ou servant à notre usage, sera saint
aussi; de la tête, la sainteté descendra jusqu’aux bords des vêtements. Mais
commençons par réaliser la sainteté de Jésus dans sa puissance pour couvrir
l’iniquité qui s’attache même à notre service pour Dieu; faisons-en l’épreuve
et ne permettons pas plus longtemps à notre indignité de nous retenir ou de
nous faire douter; croyons que nous et notre service sommes acceptés parce que
nous sommes saints en Christ, le Seigneur; vivons dans le sentiment de cette
acceptation et entrons dans une communion vivante avec le Saint. A mesure que
nous entrerons et que nous habiterons dans la sainteté de Jésus, cette sainteté
entrera et habitera en nous. Elle prendra possession de notre vie entière et y
répandra sa puissance conquérante, jusqu’à ce qu’il nous arrive, à nous aussi,
que sur toutes les choses qui nous; appartiennent brillera en lettres de feu
cette parole: «SAINTETÉ A L’ETERNEL». Et nous ferons encore cette expérience,
combien la voie, le chemin de Dieu pour la sainteté part incessamment d’un
centre, et ici le centre est notre nature renouvelée, et s’étend en cercles
toujours plus étendus, prouvant la puissance de la sainteté. Demeurons
seulement enveloppés de la sainteté de Jésus lorsqu’il ôte l’iniquité du
service que nous rendons à Dieu, car il veut nous rendre, nous et notre vie,
saints au Seigneur.
«Soyez saints, car je suis saint».
O mon Dieu, mon Père! mon âme te loue: et te bénit pour cette admirable
révélation de ce que sont tes voies et ta grâce pour ceux que tu as appelés «saints en Christ». Père saint! ouvre nos yeux, afin que nous
voyions, et nos cœurs, afin que nous comprenions la signification de cette
tiare sainte que tu nous fais voir sur le front de notre souverain
Sacrificateur, avec cette devise merveilleuse et bénie: «SAINTETÉ A
L’ETERNEL». Amen.
1° La sainteté n’est pas quelque chose que je
puisse voir ou admirer en moi; la sainteté pour moi c’est de me mettre à
couvert, de me perdre dans la
sainteté de Jésus. Et plus j’aurais vu et saisi la sainteté de Jésus, moins je
chercherai et verrai de la sainteté en moi.
2° Il me rendra saint; mon caractère, mes
dispositions seront renouvelés; mon cœur, mon esprit seront purifiés,
sanctifiés. La sainteté sera une nouvelle nature; et cependant, ce sentiment
humiliant et joyeux en même temps demeurerai toujours: «Ce n’est pas moi, mais Christ qui vit en moi».
3° Faisons-nous bien petits et bien dociles
devant Dieu, afin que le Saint-Esprit puisse nous révéler ce que c’est que
d’être saint de la sainteté d’un autre, de la sainteté de Jésus, c’est-à-dire
de la sainteté de Dieu.
4° Si nous réunissons maintenant les
enseignements que nous avons trouvés dans
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et séparation
Je suis l’Eternel votre Dieu, qui vous ai séparés des peuples. Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l’Eternel: je vous ai séparés des peuples afin que vous soyez à moi. {Le 20:24,26}
Jusqu’à l’accomplissement des jours pour
lesquels le nazaréen s’est consacré à
l’Eternel, il sera saint. Pendant
tout le temps de son naziréat, il
sera consacré à l’Eternel. {No
6:5,8}
C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre
sang, a souffert hors de la porte.
Sortons donc pour aller à lui, hors du
camp, en portant son opprobre. {Heb 13:12,13}
La séparation n’est pas la sainteté, mais
c’est le chemin qui y conduit. Quoi qu’il ne puisse y avoir de sainteté sans
séparation, il peut y avoir une séparation qui ne conduit pas à la sainteté. Il
est de la plus haute importance ici de comprendre et la différence et la
relation, afin d’être préservés de l’erreur grossière de compter la séparation
seule comme sainteté, aussi bien que de cette autre erreur, non moins
grossière, de chercher la sainteté sans la séparation.
Le mot hébreu employé pour désigner la
sainteté vient très probablement d’une racine qui signifie séparation, mis à
part, ou séparer. Mais là où, dans nos traductions, nous avons «séparé» ou a
retranché», «ou mis à part», nous avons des mots tout à fait différents. {4} Le mot employé pour «saint» l’est
exclusivement pour exprimer cette idée spéciale. Et quoique l’idée de saint renferme toujours celle de
séparation, la sainteté renferme en réalité quelque chose d’infiniment plus
élevé; il est d’une très grande importance de bien comprendre ceci, parce que
le fait d’être mis a part pour Dieu, l’abandon de tout notre être aux droits
qu’il a sur nous, la consécration à son service, sont trop souvent considérés
comme si c’était cela qui constitue la sainteté. Nous ne pouvons assez insister
sur ce point, c’est que tout cela n’en est que le commencement, la
présupposition: la sainteté elle-même est infiniment plus que cela; ce n’est ni
ce que je suis, ni ce que je fais, ni ce que je donne qui est la sainteté, mais
ce que Dieu est, ce qu’il donne et ce qu’il fait pour moi, en moi. C’est Dieu
prenant possession de moi qui me sanctifie; c’est la présence et la gloire de
Dieu qui me rend réellement saint. Une étude attentive des paroles de l’Eternel
à son peuple nous le rendra évident. Huit fois nous trouvons dans le livre du
Lévitique cette expression: «Vous serez saints, car je suis saint».
La sainteté est l’attribut le plus élevé de
Dieu, non seulement comme expression de ses rapports avec Israël, mais de son
être même, de son essence, de sa perfection infinie. Et quoique ce ne soit qu’à
pas lents et gradués qu’il peut faire comprendre à notre esprit charnel ce que
cela signifie, cependant, dès l’origine il dit à son peuple que son but est qu’ils
soient faits semblables à lui, saints parce que et comme il est saint. Me dire
que Dieu sépare, met à part des hommes pour lui-même, afin qu’ils soient siens,
comme lui-même se donne pour être leur Dieu, me parle bien d’une relation qui
existe, mais ne me dit encore rien de la vraie nature de cet Etre saint, ou de
la valeur essentielle de la sainteté qu’il veut me communiquer. La séparation,
ce n’est que la mise à part, la prise de possession du vase, pour être purifié
et utilisé; ce qui lui donne sa réelle valeur c’est l’action de le remplir du
précieux contenu. La sainteté, c’est le divin remplissage, sans lequel la
séparation nous laisse vides. La séparation n’est donc pas la sainteté. Mais la
séparation est essentielle à la sainteté. «Je vous ai séparés des autres
peuples, vous serez saints pour moi». Jusqu’à ce que j’aie choisi un vase et
que je l’aie séparé de ceux qui l’entourent, et, si c’est nécessaire, purifié,
je ne puis ni le remplir, ni l’employer. Je dois l’avoir en mains, à mon
entière disposition, sinon je ne pourrai le remplir de lait ou de vin précieux.
C’est précisément ainsi que Dieu sépara son
peuple quand il le transporta d’Egypte, le mettant à part pour lui-même lorsqu’il leur donna son alliance et sa loi, afin de
les avoir sous son contrôle et sous sa puissante main pour exécuter son dessein
qui était de les rendre saints. Il ne pouvait arriver à ce résultat qu’en les
mettant à part, et en éveillant en eux le sentiment qu’ils étaient son peuple
particulier, entièrement et uniquement siens, jusqu’à ce qu’enfin il leur eût
enseigné à se séparer eux-mêmes pour lui. La séparation est essentielle à la
sainteté.
L’institution du naziréat {No 6} confirme ce que
je viens de dire, et montre aussi jusqu’à l’évidence ce que signifie la séparation.
Israël devait être dans la pensée de Dieu une nation sainte. Sa sainteté était
tout particulièrement typifiée dans ses prêtres. Quant à l’Israélite, comme
individu, il ne nous en est jamais parlé dans les livres de Moïse comme d’un
homme qui soit saint. Mais il y avait des ordonnances par le moyen desquelles
l’Israélite qui voulait montrer son désir d’être entièrement saint pouvait le
faire. Il pouvait se séparer de la vie ordinaire de son peuple et vivre de la
vie d’un naziréen, une vie séparée. Cette vie-là était considérée dans ces
temps d’ombres et de types, comme la sainteté: «Pendant tout le temps de son
naziréat, il sera saint (consacré) à l’Eternel». {No 6:5:8} La séparation
consistait spécialement en trois choses: Sa tempérance, ou plutôt l’abstinence
de fruits et de vin; la pénitence ou l’humiliation: le ciseau ni le rasoir ne
devaient toucher la barbe ou les cheveux du naziréen «c’est une honte pour
l’homme de porter de longs cheveux»; {1Co 11:14} le renoncement à
soi-même, en ne se souillant ni pour un père, ni pour une mère à l’occasion de
leur mort. Remarquons particulièrement ceci, c’est que la séparation ne
concernait pas les choses illégitimes, mais les choses légitimes. Il n’y avait
rien de criminel en soi dans le fait qu’Abraham vivait dans la maison de son
père, ou qu’Israël vivait en Egypte. C’est en abandonnant, non seulement ce qui
peut être prouvé comme péché, mais tout ce qui pourrait empêcher la plénitude
de l’abandon de nous-mêmes entre les mains de Dieu afin qu’il nous sanctifie,
que l’esprit de séparation se manifeste.
Recueillons les leçons que cette vérité nous
enseigne. Et d’abord nous devons connaître la
nécessité de la séparation. Ce n’est pas une exigence arbitraire de notre
Dieu, mais c’est dans la nature des choses que cette exigence a son fondement.
Séparer une chose, c’est l’affranchir en vue d’une utilité spéciale ou d’un
but, tellement qu’elle puisse avec une «énergie entière accomplir la volonté de
celui qui la choisit, et réaliser ainsi sa destinée. C’est le principe qui se
trouve à la base de toute la division du travail; une séparation, complète en
vue d’une branche d’études ou de travail est la condition indispensable du
succès et de la perfection. On voit souvent à la lisière d’un bois un arbre qui
est séparé de tous ses compagnons de la forêt; son tronc énorme, ses branches
puissantes et étendues prouvent évidemment combien il lui a été utile d’être
séparé, d’avoir pour lui tout seul une large étendue de terrain dans lequel ses
racines puissent pousser sans obstacles, et ses branches s’étendre à volonté;
là est le secret de sa croissance et de sa grandeur remarquables. Nos
capacités, comme hommes, sont limitées. Si Dieu doit prendre pleinement
possession de nous; si nous voulons jouir pleinement de lui, la séparation pour
lui n’est que la simple et naturelle condition requise. Dieu nous veut tout
entiers pour lui afin qu’il puisse se donner tout entier à nous.
Nous devons ensuite connaître le but de la séparation. C’est afin que
nous soyons trouvés dans cette situation que Dieu a décrite en ces mots: «Vous
serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l’Eternel; je vous ai séparés
des peuples afin que vous soyez à moi».
Dieu nous a séparés pour lui-même,
dans toute l’étendue du sens de cette parole, et cela afin de pouvoir entrer en
nous et se montrer lui-même à nous. Sa sainteté est la somme et le centre de
toutes ses perfections; c’est afin de nous rendre saints comme lui qu’il nous a
séparés. La séparation n’a jamais de valeur en elle-même; elle peut être un
grand mal et nous devenir nuisible; tout dépend de l’objet qu’elle a en vue.
C’est dans la mesure où Dieu obtient et prend pleine possession de nous, dans
la mesure où la vie de Christ se rend maîtresse de notre être tout entier, dans
la mesure où le Saint-Esprit nous pénètre entièrement et nous remplit tellement
que nous demeurons en Dieu et qu’il demeure en nous, que la séparation sera non
une chose d’observances, d’ordonnances, mais de réalité spirituelle. Et c’est
lorsque ce dessein de Dieu à notre égard sera vu, compris, accepté et suivi que
la question difficile de savoir de quoi nous devons nous séparer et quelle est
la somme de sacrifices que la séparation demande de nous, trouvera une solution
facile. Dieu nous sépare de tout ce qui ne nous conduit pas à sa sainteté et à
sa communion.
Nous avons besoin surtout de connaître la puissance de la séparation, la
puissance qui nous y fait entrer dans un esprit d’ardeur, de joie, de liberté
et d’amour. Le grand mot qui, dans le langage humain, sépare et unit tout à la
fois, c’est le mot mien. C’est dans
ce mot que nous trouvons le grand ressort de l’effort et du bonheur; chez
l’enfant avec-ses joujoux, dans le travail avec ses gains et sa récompense,
chez le patriote qui meurt pour son pays, c’est le mot mien qui met l’accent sur ce qui est séparé de toute autre chose.
C’est le grand mot dont l’amour fait usage. Que ce soit l’enfant qui dise à sa
mère: «Ma mère», et qui entende la
réponse: «Mon fils, mon enfant»; que ce soit le fiancé qui
prenne de la maison de ses parents «celle qui est devenue sienne, ou que ce
soit le Dieu saint qui dise: «Je vous ai séparés des peuples afin que vous
soyez à moi», c’est toujours avec ce
mot mien, que l’amour exerce son
pouvoir et attire à lui, pour le séparer de tout le reste, ce qu’il demande.
Dieu lui-même ne connaît pas d’arguments plus puissants, n’emploie pas
d’attraits plus énergiques que ces paroles: «Afin que vous soyez à moi». Et la puissance de la
séparation, la force nécessaire pour que nous nous séparions pour Dieu, nous
sera communiquée, et agira en nous, dans la mesure où nous nous livrerons à
l’étude et à la réalisation de ce but saint, que nous écouterons attentivement
et apprécierons à sa juste valeur ce mot merveilleux: à moi, et dans la mesure aussi où nous nous laisserons saisir et
posséder par l’amour puissant qui nous a faits siens. Etudions pas à pas le
chemin merveilleux dans lequel l’amour divin fait son œuvre de séparation. Il
nous en prépare la voie par la rédemption. Israël est séparé de l’Egypte par le
sang de l’Agneau pascal et par la colonne de nuée et de feu. Dans le
commandement que l’Eternel leur donne: «Sortez et séparez-vous», son amour
réveille l’homme en vue de l’action; et dans cette promesse: «Je te serai
Dieu», l’amour divin stimule le désir de croire et fortifie la foi. Dans tous
les saints, dans tous les serviteurs de Dieu, et enfin dans Celui qui était
saint, sans tache, séparé des pécheurs, l’amour divin indique le chemin. Par la
puissance du Saint-Esprit, de l’Esprit de sainteté, cet amour scelle la
séparation par la présence même de Dieu, d’un Dieu qui demeure dans l’âme qui le reçoit. Voilà, en effet, ce qui donne à
la séparation une réelle puissance. La
puissance sanctifiante de la présence de Dieu, voilà ce qu’il nous importe
de connaître. «A quoi connaîtra-t-on que nous avons trouvé grâce devant tes
yeux, et moi, et ton peuple? Ne sera-ce pas quand
tu marcheras avec nous, et quand nous serons distingués (separated) moi et ton peuple, de tous
les peuples qui sont sur la face de la terre?». {Ex 33:16}
C’est le sentiment de la présence de Dieu qui
nous a faits et nous maintient siens,
qui produit la vraie séparation du monde et de l’esprit qui y règne, la
séparation de nous-mêmes et de notre volonté propre. Et c’est dans la mesure où
cette séparation est acceptée et appréciée par nous, et que nous y persévérons,
que la sainteté de Dieu entre en nous et prend possession de tout notre être.
Et nous ferons cette expérience qu’être la propriété du Seigneur, son peuple
particulier, c’est infiniment plus que d’être simplement comptés et reconnus
pour siens. Nous comprendrons que cela ne signifie rien moins que ceci, savoir:
que Dieu, par l’habitation du Saint-Esprit en nous, remplit notre être, nos
affections, notre volonté de sa propre vie et de sa sainteté. Il nous sépare
pour lui, et il nous sanctifie pour que nous soyons, nous, le lieu de sa
demeure, où il habite. Il vient lui-même pour prendre personnellement
possession de notre cœur en y faisant habiter Christ par la foi. Nous sommes
alors vraiment séparés, et tenus à part, par la présence de Dieu en nous.
«Soyez saints, car je suis saint».
O mon Dieu! qui m’as séparé pour toi, je t’en supplie, fais par ta vertu
toute-puissante que cette séparation soit pour moi une vérité, un fait. Qu’en
moi, dans les profondeurs de mon propre esprit, et qu’au dehors, dans mes
rapports avec mes frères, la tiare sainte qui doit me séparer pour toi soit
placée constamment sur mon front. Je te prie surtout, ô mon Dieu! d’achever
cette puissance de séparation pour tout ce qui concerne ma vieille nature. Que
ta présence, par l’habitation de Christ en moi, soit le pouvoir qui renverse le MOI de son trône. O mon Père! révèle
pleinement ton Fils en moi. Le fait seul qu’il sera le Roi de mon âme pourra me
garder pour toi, comme ta propriété. Et accorde-moi cette grâce, Seigneur, que
pour ma vie extérieure j’attende toute sagesse de toi, afin que je puisse
rendre témoignage, pour ta gloire et pour les besoins de ton peuple, au bonheur
qu’il y a dans un abandon de toutes choses entre tes mains, dans une séparation
absolue et sans réserve, et dans le fait d’être à toi, et à toi seulement.
O Dieu saint! visite ton peuple. Oh! sépare tes rachetés et éloigne-les de
toute conformité avec le monde. Sépare, ô Seigneur! sépare les tiens pour toi;
sépare-les comme le feu sépare l’or des scories, afin qu’on voie qui sont ceux
qui sont au Seigneur, ses saints. Amen.
1° L’amour sépare efficacement. Avec quel
amour jaloux un mari réclame sa femme, une mère son enfant, un avare ce qu’il
possède! Demandez à Dieu qu’il vous montre par son Saint-Esprit comment il vous
a amenés vers lui pour que vous
fussiez siens. «Il est un Dieu saint
et jaloux». L’amour de Dieu répandu dans le cœur rend la séparation facile.
2° La mort sépare efficacement. Si je fais mon
compte d’être vraiment mort avec
Christ, je suis séparé de mon moi par
la puissance de la’ mort de Christ. La vie sépare encore plus puissamment quand
je dis: «Ce n’est pas moi qui vis, mais Christ qui vit en moi». Je suis élevé
d’autant au-dessus de la vie du moi, de toute vie qui me soit personnelle.
3° La séparation commence dans l’amour et
finit de même. L’esprit de séparation, c’est l’esprit de renoncement, d’abandon
complet de soi-même à l’amour de Dieu; le chrétien le mieux séparé sera celui
qui aime d’un plus grand amour, qui en gagne le plus par l’amour, celui qui est
le plus complètement consacré au service de Dieu et de ses frères. L’amour qui
se sacrifie, qui se donne, n’est-ce pas là ce qui sépare, ce qui distingue
Jésus de tous les autres hommes? Voilà quelle a été pour lui sa séparation, par
laquelle et dans laquelle nous devons lui être faits semblables.
4° La sainteté de Dieu, c’est sa séparation;
entrons dans cette séparation du monde qui est la sienne, ce sera notre sainteté. Unis-toi à ton Dieu, tu seras
alors séparé et saint. Dieu sépare pour lui-même, non par un acte venant du
dehors, mais lorsque sa volonté et sa présence prennent possession de notre
cœur.
{4} Voir la note B à la fin du volume.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Le Saint d’Israël
Car je suis l’Eternel, votre Dieu, qui vous ai
fait monter du pays d’Egypte pour être votre
Dieu. {Le 11:45}
Le prêtre sera saint pour toi. car je suis
saint, moi l’Eternel qui vous
sanctifie. {Le 21:8}
Je suis l’Eternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur.—Ainsi
parle l’Eternel, votre Rédempteur, le
Saint d’Israël—Je suis l’Eternel, votre
Saint, le Créateur d’Israël, votre Roi. {Esa 43:3,14,15}
Dans le livre de l’Exode nous avons vu Dieu
faisant provision de sainteté pour son peuple. Dans les jours saints, les lieux
saints, les personnes saintes, les choses saintes et les services saints, il
enseignait à son peuple que tout ce qui l’entoure, lui, le Saint, que tout ce
qui veut s’approcher de lui doit être saint. Il ne voulait demeurer qu’au
milieu de la sainteté; son peuple devait être un peuple saint. Mais il n’est
pas fait mention là de Dieu lui-même comme Saint. Dans le livre du Lévitique
nous faisons un pas de plus. {5}
D’abord nous voyons Dieu parler de sa propre sainteté, et faire de cette
sainteté une justification de la sainteté réclamée par lui de son peuple, en
même temps que la garantie et la puissance de ce peuple. Sans cela la
révélation de la sainteté serait incomplète, et l’appel à la sainteté
impuissant. La vraie sainteté viendra à nous quand nous apprendrons que Dieu
lui-même seul est saint. C’est lui, le Saint, qui seul sanctifie; c’est lorsque
nous venons à lui et que nous sommes liés à lui par l’amour et l’obéissance que
sa sainteté nous est communiquée.
Du Pentateuque au livre d’Esaïe, le prophète,
il est rarement fait mention du nom de Dieu comme Saint, mais dans le livre de
ce prophète, qu’on a pu appeler le prophète-évangéliste, nous l’y trouvons
vingt-six fois, et sa vraie signification est révélée par la manière avec
laquelle ce nom est lié au nom du Sauveur et Rédempteur. Les sentiments de
joie, de confiance et de louanges avec lesquels un peuple racheté regarderait à
son Libérateur sont tous mentionnés en relation avec le nom du Saint. «Pousse
des cris de joie et d’allégresse, habitant de Sion! car il est grand au milieu
de toi, le Saint d’Israël». {Esa 19:6} «Les pauvres feront du
Saint d’Israël le sujet de leur allégresse». {Esa 29:19} «Tu te
réjouiras en l’Eternel et tu mettras ta gloire dans le Saint d’Israël». {Esa
41:16} En Eden nous avons vu que le Dieu créateur était aussi le Dieu
qui sanctifie, perfectionnant ainsi l’œuvre de ses mains.
En Israël nous avons vu que Dieu, le
Rédempteur, était en même temps le Dieu qui sanctifie le peuple qu’il s’est
choisi pour lui-même. Ici, dans le livre d’Esaïe, nous voyons que c’est ce Dieu
qui sanctifie, lui, le Saint, qui doit amener la grande rédemption de la nouvelle
Alliance, et cela en tant qu’il est le Saint, le Rédempteur. Dieu rachète parce
qu’il est saint: la sainteté sera la rédemption amenée à sa perfection. La
rédemption et la sainteté se trouvent dans des relations personnelles avec
Dieu. La clef du secret de la sainteté offerte à tout croyant se trouve dans
cette parole: «Ainsi parle l’Eternel, votre Rédempteur, le Saint d’Israël: Je
suis l’Eternel, votre Saint». S’approcher du Saint, le reconnaître, le
posséder, et être possédé par lui, c’est la sainteté.
Si la sainteté de Dieu est la seule espérance
de notre sainteté, il est juste que nous cherchions à savoir ce qu’est cette
sainteté. Et remarquons tout d’abord que, quoique cette sainteté de Dieu nous
soit souvent présentée comme un attribut divin, il est difficile de la mettre
sur le même pied que les autres attributs. Les autres attributs ont tous
rapport à quelque caractère spécial de la nature divine; la sainteté, au
contraire, semble exprimer ce qui fait l’essence même ou la perfection de l’Etre
divin lui-même. Aucun des attributs ne peut être donné comme indiquant tout ce
qui appartient à Dieu; mais l’Ecriture parle du saint nom de Dieu, de son saint
jour, de sa sainte demeure, de sa sainte Parole. Dans le mot saint nous avons l’expression la plus
juste possible pour exprimer le sommaire de toutes les perfections divines, la
description de ce qu’est la divinité. Nous parlons des autres attributs comme
de perfections divines, mais ici, dans la sainteté, nous avons la seule
expression que le langage humain puisse employer pour la perfection divine
elle-même. C’est pourquoi les théologiens ont une si grande difficulté à donner
une définition qui exprime assez exactement ce que ce mot signifie. {6} Le mot original hébreu, qu’il dérive
d’une racine signifiant séparer,
mettre à part, ou d’une autre signifiant briller,
exprime l’idée d’une chose distincte des autres, séparée d’elles par une
excellence supérieure. Dieu est différent et séparé de tout ce qui a été créé,
et il se tient séparé de tout ce qui n’est pas Dieu; en tant que le Saint il
maintient sa gloire et sa perfection divines contre tout ce qui voudrait y
porter atteinte. «II n’y a point d’autre Saint que l’Eternel».—«A qui me
comparerez-vous pour que je lui ressemble?» dit le Saint. En tant que le Saint,
Dieu est, en effet, l’Incomparable; la sainteté lui appartient à lui seul; il
n’y a rien de semblable dans les cieux et sur la terre, sinon lorsqu’il
communique cette sainteté. Par conséquent, notre sainteté devra consister, non
dans une séparation humaine dans laquelle nous chercherions à imiter celle de
Dieu, non, mais à entrer dans ce qui constitue sa séparation, lui appartenir
tout entiers, être mis à part par lui et pour lui.
A cette dernière idée est rattachée intimement
l’idée de l’exaltation. «Ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est
éternelle et dont le nom est saint». {Esa 47:15} C’était le Saint que le
prophète vit sur un trône très élevé, l’objet de l’adoration des séraphins. {Esa
6} Dans le Psaume {Ps 99} il est spécialement parlé de
la sainteté de Dieu en relation avec son exaltation: «Exaltez l’Eternel, notre
Dieu, et prosternez-vous devant son marchepied! Il est saint!»—«Il est élevé
au-dessus de tous les peuples». Pour cette raison aussi sa sainteté est souvent
mise en rapport avec sa gloire et sa majesté. (Voir le sixième jour). Et ici
nous verrons que notre sainteté n’est que cette pauvreté d’esprit, cette
humilité qui nous viennent lorsque la fierté de l’homme est humiliée, et que le
Seigneur seul est exalté.
Et maintenant si nous demandons d’une manière
plus précise en quoi consiste cette séparation et cette exaltation, nous en
venons à penser à la pureté divine, et cela non seulement sous son aspect
négatif, comme haine, horreur du péché, mais avec l’élément plus positif de la
beauté parfaite. Parce que nous sommes pécheurs et que la révélation de la
sainteté de Dieu nous est faite dans un monde de péché, il est juste et
convenable que la première impression, que l’impression qui demeure, soit celle
d’une pureté infinie, qui ne peut soutenir la vue du péché, et en la présence
de laquelle le pécheur doit se cacher la face et trembler. La justice de Dieu,
défendant, condamnant, punissant le péché, a ses racines dans sa sainteté, elle
est l’un de ses deux éléments: la puissance dévorante et destructive du feu
consumant. «Le Dieu saint sera sanctifié par la justice»; {Esa 5:16} la sainteté
du Dieu saint est révélée et maintenue par la justice. La lumière ne révèle pas
seulement ce qui est impur, afin qu’il soit purifié, mais elle est encore en
elle-même d’une beauté infinie. Aussi quelques-uns des hommes les plus saints
que l’Eglise ait connus n’ont-ils pas hésité de parler de la sainteté de Dieu
comme de la beauté infinie de l’Etre divin, la parfaite pureté et la beauté de
cette lumière inaccessible dans laquelle Dieu habite. Et si la sainteté de Dieu
doit devenir nôtre, doit demeurer sur nous, entrer en nous, il doit y avoir
sans cesse dans notre âme la crainte salutaire qui fait trembler à la pensée de
contrister par nos péchés l’infinie sensibilité du Dieu saint; et, en même
temps, en parfaite harmonie avec ce saint tremblement, le désir ardent,
profond, de contempler la beauté de l’Eternel, une vive admiration de sa gloire
divine et un don joyeux et complet de soi-même à Dieu.
Mais nous devons faire un pas de plus. Quand
Dieu dit: «Je suis saint; je suis l’Eternel qui
vous sanctifie», nous voyons qu’un des principaux éléments de sa sainteté
est celui-ci, c’est qu’elle cherche à se communiquer, à rendre les hommes
participants de sa propre perfection et des bénédictions qu’elle apporte; ce
qui n’est pas autre chose que l’amour. Dans la merveilleuse révélation qui,
dans le livre d’Esaïe, nous enseigne ce qu’est le Saint pour son peuple, nous
devons prendre garde de tordre la
précieuse parole. Il n’y est pas dit, en effet, que quoique Dieu soit le Saint, qu’il haïsse le péché, et qu’il doive
le punir et le détruire, néanmoins il veut nous sauver. Nullement. Mais nous y
voyons, au contraire, que parce qu’il
est le Saint, précisément à cause
qu’il est le Saint, dont la joie et les délices sont de sanctifier, il veut
être le Libérateur de son peuple-. {Voir Os 2:9}
C’est à rechercher la sainteté, à la
contempler, à mettre en elle notre confiance et à nous en réjouir que nous sommes
invités pardessus toute autre chose. Le Dieu saint est le Dieu qui sanctifie;
il nous rachète et nous sauve afin de gagner notre confiance, afin de nous
attirer à lui, comme à Celui qui est saint, et afin que par un attachement
personnel à lui-même nous puissions apprendre à obéir, à devenir un même esprit
avec lui, à être saints comme il est saint.
La sainteté divine est donc cette perfection
infinie de la divinité, dans laquelle la justice et l’amour sont en parfaite
harmonie, harmonie d’ailleurs dont elle procède et qu’elles révèlent l’une et
l’autre. C’est cette énergie de la vie divine dans la puissance de laquelle
Dieu reste non seulement éloigné de toute faiblesse et de tout péché de la
créature, mais encore par laquelle il cherche incessamment à élever la créature
à une union avec lui et à une pleine participation de sa propre pureté et de sa
perfection. La gloire de Dieu, comme Dieu, comme le Dieu de la rédemption,
c’est sa sainteté. C’est en cela que, même au-dessus de tout ce que nous pouvons
concevoir, la séparation et l’exaltation de Dieu consiste réellement. «Dieu est
lumière»; par sa pureté infinie il révèle toutes ténèbres et n’a cependant
aucune communion avec les ténèbres. Il les juge et les condamne; il en délivre
le pécheur et l’élève jusqu’à la communion de sa propre pureté et de sa
félicité. Voilà le Saint d’Israël.
C’est ce Dieu-là qui nous parle et nous dit;
«Je suis l’Eternel, votre Dieu, je suis saint, je sanctifie». C’est dans la
contemplation pleine d’adoration de sa sainteté, dans un abandon plein de
confiance à cette sainteté, dans une communion d’amour avec lui, le Saint, que
nous pouvons être rendus saints. Mon frère, veux-tu être saint? Ecoute, et,
dans le silence et le recueillement d’une âme qui a foi en Dieu, laisse
descendre dans ton âme les paroles qu’il t’adresse, lui, ton Saint, «le Saint
d’Israël». Viens à lui, et réclame-le comme ton Dieu, et demande de lui tout ce
que, comme Dieu saint, qui sanctifie, il peut faire pour toi. Souviens-toi que
la sainteté c’est lui-même. Viens à lui;
adore-le; donne-lui gloire. Ne cherche pas, ou, plutôt, ne lui demande pas une sainteté qui puisse
se trouver en toi-même; que ton moi
soit dans la poussière; et sois heureux que la sainteté vienne de lui
uniquement. Selon que sa présence remplira ton cœur, que sa sainteté et sa
gloire seront ton unique désir, que sa sainte volonté et son amour feront tes
délices, enfin, selon que le Dieu saint sera tout en toi, tout pour toi, dans
cette mesure tu seras saint de la sainteté qu’il aime à voir chez les siens. Et
selon que jusqu’à la fin tu ne verras rien à admirer en toi, et qu’en lui tu ne
verras que beauté, dans cette mesure encore tu comprendras qu’il t’a revêtu de
sa gloire, et tu trouveras ta sainteté dans cet hymne du peuple de Dieu: «Il
n’y a point d’autre saint que toi, ô Eternel!» «Soyez saints, car je suis
saint».
O Dieu! nous avons entendu encore une fois la merveilleuse révélation que
tu nous as faite de Toi: «Je suis saint». Et comme nous
avons senti combien ta sainteté est infiniment exaltée au-dessus de toutes nos
pensées, nous avons entendu ton appel plus merveilleux encore: «Soyez saints, car je suis-saint». Et
alors que nous ne savions comment arriver
à comprendre de quelle manière nous
devions devenir saints comme toi-même es saint, nous avons entendu ta voix nous
dire encore cette parole admirable: «Je
vous sanctifie. Je suis votre Saint». Amen.
1° Ce Saint, c’est Dieu, le Tout-Puissant.
Avant de se révéler à Israël comme le Saint, il s’était fait connaître à Abraham
comme 1e Tout-Puissant, qui ressuscite les morts. {Heb 11:19} Dans toute
votre conduite avec Dieu, en vue de la sainteté, souvenez-vous qu’il est le
Tout-Puissant, qui peut faire en vous des merveilles. Dites souvent: «Gloire à
Celui qui peut, par la puissance qu’il déploie en nous, faire infiniment au
delà de tout ce que nous demandons et pensons!»
2° Ce Saint est le Dieu juste, un feu
consumant. Jetez-vous vous-mêmes dans ce feu, afin que tout ce qu’il y a en
vous de criminel, de coupable soit détruit. Lorsque vous vous placez sur
l’autel, attendez-vous à ce que le feu y descende. Et «livrez, consacrez vos
membres à Dieu comme des instruments de justice».
3° Ce Saint est le Dieu d’amour. Il est votre
Père; livrez-vous à lui, afin que le Saint-Esprit crie en vous;; «Abba!» (Père)
en d’autres termes, afin de le laisser y répandre abondamment l’amour du Père.
La sainteté de Dieu, c’est son amour paternel; notre sainteté, c’est notre
ressemblance comme enfants du Père. Soyez simples, aimants, confiants.
4° Ce Saint, c’est Dieu. Qu’il soit bien
réellement Dieu pour vous! Qu’il gouverne tout, remplisse tout, fasse toute
l’œuvre en vous. Adorez-le; approchez-vous de lui; vivez avec lui, en lui et
pour lui. Il veut être, lui, votre sainteté.
{5} «Car je suis l’Eternel, votre Dieu; vous vous sanctifiez et vous serez
saints, car je suis saint.—Car je suis l’Eternel, votre Dieu, qui vous ai fait
monter du pays d’Egypte pour être votre Dieu. {Le 11:44,45} «Soyez
saints, cap je suis saint, moi, l’Eternel, votre Dieu.» {Le 19:2} «Vous vous
sanctifierez et vous serez saints, car je suis l’Eternel, votre Dieu: vous
observerez mes lois et vous les mettrez en pratique. Je suis l’Eternel, qui
vous sanctifie.—Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l’Eternel;
je vous ai séparés des peuples, afin que vous soyez à moi.—Vous ne profanerez
point mon saint nom afin que je sois sanctifié au milieu des enfants d’Israël.
Je suis l’Eternel, qui vous sanctifie. {Le 20:7:8-20,26; 22:32} «Je suis
l’Eternel, qui les sanctifia.» {Le 22:9:16}
{6} Voir la note C pour quelques-unes des différentes
définitions données.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Le Dieu trois fois saint
Je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé.
Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils criaient l’un à l’autre et
disaient: Saint, saint, saint est
l’Eternel des armées! Toute la terre est pleine de sa gloire. {Esa
6:3} Ils ne cessaient de dire jour et nuit: Saint! saint! saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui
était, qui est, et qui vient! {Ap 4:8}
Ce n’est pas seulement sur la terre, mais
aussi dans le ciel que la sainteté de Dieu est son principal et son plus
glorieux attribut. Ce n’est pas seulement sur la terre, mais aussi dans le ciel
que les élans de l’inspiration et de l’adoration la plus élevée font mention de
sa sainteté. Les plus glorieux des êtres vivants, ceux qui sont sans cesse
devant le trône de Dieu, mettent leur gloire à adorer et à proclamer la
sainteté de Dieu. Il ne peut assurément y avoir pour nous un honneur plus grand
que celui d’étudier, de connaître et de proclamer hautement la gloire du Dieu
trois fois saint.
Après Moïse, nous le savons, Esaïe a été le
principal messager de la sainteté de Dieu. L’un et l’autre, pour la tâche qui
leur incombait de faire connaître le Dieu saint, avaient eu une préparation
spéciale. Moïse avait vu le Saint dans le feu du buisson, et il cacha sa face
et craignit de regarder Dieu; il fut ainsi préparé à être son messager et à le
louer comme le Dieu «magnifique en sainteté». Esaïe, lorsqu’il entendit le
cantique des séraphins et vit le feu sur l’autel, et la maison qui se
remplissait de fumée, s’écria: «Malheur à moi!» Ce ne fut que lorsque, dans le
sentiment du besoin qu’il avait d’être purifié, il eut reçu l’attouchement du
feu et en même temps la purification de ses péchés, qu’il se sentit capable de
porter à Israël l’Evangile du Saint comme son Rédempteur. Que ce soit aussi
avec un esprit de crainte et d’humble adoration que nous écoutions le cantique
des séraphins, et que nous cherchions à connaître le Dieu trois fois saint! Et
que ce soit aussi pour nous par le feu purificateur que nos lèvres soient
rendues capables de raconter au peuple de Dieu que son Dieu est le Saint
d’Israël, leur Rédempteur! La triple répétition du mot saint, a, à travers tous
les siècles de l’histoire de l’Eglise chrétienne, été mise en relation avec la
sainte trinité. Le cantique des quatre êtres vivants devant le trône de Dieu
rend évidente la vérité de cette pensée. {Ap 4:8} Car nous le trouvons là
suivi de l’adoration de «Celui qui était, qui est et qui vient, le
Tout-Puissant»; la source éternelle, la manifestation actuelle dans le Fils, et
l’achèvement futur de la révélation de Dieu par l’œuvre de l’Esprit dans son
Eglise. Cette vérité, la sainte trinité, est souvent considérée comme une
doctrine abstraite, n’ayant que peu de portée pour la vie pratique. Bien loin
que ce soit le cas, une foi vivante doit trouver là une de ses racines les plus
puissantes; car une vue spirituelle des relations et de l’œuvre de chacune des
personnes de la trinité, et de la réalité de leur unité vivante est un élément
essentiel d’une vraie croissance dans la connaissance et l’intelligence des
choses spirituelles. {7}
Considérons ici la trinité spécialement avec
la sainteté de Dieu, et comme la source de notre propre sainteté. Que signifie
que nous adorions le Dieu trois fois saint? Dieu n’est pas seulement saint,
mais il est encore Celui qui sanctifie; dans la révélation des trois personnes
de la trinité, nous avons la révélation du moyen par lequel Dieu nous
sanctifie. La trinité nous enseigne que Dieu s’est révélé à nous de deux
manières. Le Fils est «la forme de Dieu», sa manifestation lors qu’il se montre
à l’homme, l’image en laquelle s’est incorporée sa gloire invisible, et à
laquelle l’homme doit être rendu conforme. L’Esprit est la puissance de Dieu, agissant dans l’homme et le conduisant à cette
image. En Jésus-Christ, Celui qui était en forme de Dieu a pris la forme d’un
homme, et la sainteté divine a été littéralement manifestée sous la forme d’une
vie humaine et des membres d’un corps humain. Une nature humaine nouvelle et
sainte a été formée en Christ afin de nous être communiquée. Dans sa mort, sa
propre sainteté a été rendue parfaite par une obéissance humaine, et ainsi la
puissance du péché a été conquise, brisée. Par conséquent, dans la
résurrection, et par l’Esprit de sainteté, Jésus fut déclaré Fils de Dieu, avec
le pouvoir de nous communiquer sa vie. Là, l’Esprit de sainteté fut débarrassé
des entraves qui empêchaient son œuvre, et il obtint le pouvoir d’entrer dans
l’homme et d’y demeurer. Le Saint-Esprit fut répandu comme le fruit de la
résurrection et de l’ascension. Et l’Esprit est maintenant la puissance de Dieu
en nous, agissant pour nous élever et pour nous conduire à Christ, pour
reproduire sa vie et sa sainteté en nous, pour nous rendre capables de recevoir
et de manifester pleinement dans notre vie Celui qui nous a sauvés. Christ
vient d’en haut comme l’incorporation de la sainteté invisible de Dieu; le
Saint-Esprit nous élève de notre poussière à la rencontre de Christ et nous
rend capables de recevoir et de nous approprier tout ce qui est en lui.
La trinité que nous adorons est le Dieu trois
fois saint; le mystère de la trinité est le mystère de la sainteté; la gloire
et la puissance de la trinité sont en même temps la gloire et la puissance du
Dieu qui sanctifie. Il y a Dieu, qui habite une lumière inaccessible, un feu
consumant d’amour pur et saint, qui détruit tout ce qui lui résiste, et élève à
sa pureté et à sa sainteté tout ce qui se soumet à lui. Il y a le Fils, qui se
jette dans ce feu consumant, soit que ce feu se manifeste dans la félicité
éternelle du ciel, soit qu’il se manifeste dans l’explosion du courroux de Dieu
sur la terre; le Fils, dis-je, s’y jette comme une vivante et volontaire
offrande pour en être l’aliment, comme aussi pour être la révélation du pouvoir
qu’il a de détruire et de sauver. Enfin, il y a l’Esprit de sainteté, feu
puissant, dont les flammes s’étendent de tous côtés, convainquant de péché,
jugeant comme Esprit de feu et transformant pour lui donner son propre éclat et sa propre sainteté tout ce qu’il peut
atteindre. Toutes les relations qui existent entre ces trois personnes divines,
et qui existent entre elles et nous, ont leur source et leur signification dans
la révélation de Dieu comme le Saint. Dans la mesure où nous le connaissons et
où nous avons part à sa vie, dans, cette mesure nous connaîtrons sa sainteté et
y participerons. Et comment le connaîtrons-nous? Apprenons à connaître la
sainteté de Dieu comme le font les séraphins: en adorant le Dieu trois fois
saint. Couvrons-nous la face et joignons-nous sans cesse au cantique
d’adoration: «Saint! saint! saint est l’Eternel des armées!» Que chaque fois
que nous méditons
Saint! saint! saint! Si nous devons être, en
effet, les messagers du Dieu saint, cherchons à comprendre toute la
signification de ce triple cri d’adoration: Saint!
le Père, Dieu au-dessus de nous, haut élevé, qu’aucun homme n’a vu ni ne peut
voir, dont la sainteté est inaccessible, mais qui, dans sa sainteté, s’approche
de nous pour nous sanctifier. Saint,
le Fils, Dieu avec nous, révélant
dans une vie humaine la sainteté divine, la conservant au milieu de ses
souffrances et de sa mort pour nous, et préparant pour son peuple une nature et
une vie saintes. Saint, l’Esprit, Dieu en nous, la puissance de la
sainteté en nous, nous faisant atteindre et embrasser la stature de Christ, et
transformant notre vie intérieure par une union et une communion avec Celui par
qui et en qui nous sommes saints. Saint! saint! saint! tout est sainteté. Ce
n’est que sainteté, parfaite sainteté. Voici ce qu’est la sainteté cachée et
inaccessible; une sainteté manifestée et maintenue dans une vie humaine; une
sainteté communiquée et faite nôtre. Le mystère de la sainte trinité est le
mystère de la vie chrétienne, le mystère de la sainteté. Les Trois sont un; et
nous devons nous pénétrer toujours plus profondément de cette vérité, c’est
qu’aucune des trois personnes de la trinité ne travaille jamais séparément ou
d’une manière indépendante l’une de l’autre. Le Fils révèle le Père, et le Père
révèle le Fils. Le Père ne se donne pas lui-même, mais l’Esprit; l’Esprit ne
parle pas de lui-même, mais il crie en nous: «Abba!» (Père). Le Fils est notre
sanctification, notre vie, notre tout; «toute plénitude habite corporellement
en lui». Et cependant nous devons sans cesse nous prosterner aux pieds du Père
pour qu’il révèle en nous son Fils, pour qu’il établisse Christ dans notre âme.
Et le Père n’établit point Christ en nous sans l’Esprit; nous devons donc
demander d’être puissamment fortifiés par l’Esprit, afin que Christ habite en
nous. Christ donne l’Esprit à ceux qui croient en lui, qui l’aiment et qui lui
obéissent; et l’Esprit, à son tour, donne Christ, le forme en nous et l’y fait
habiter. Et ainsi dans chaque acte d’adoration, à chaque pas dans la
croissance, dans chaque expérience bénie que nous faisons de la grâce de Dieu,
les trois personnes de la divinité sont activement engagées: le Dieu un étant
toujours trois, les trois toujours un.
Enfants de Dieu, appelés à être saints comme
lui aussi est saint, oh! prosternons-nous et adorons en sa sainte présence!
Venez et couvrez-vous la face; détournez vos yeux et vos esprits de la
contemplation de choses qui surpassent toute intelligence, et que votre âme se
recueille dans ce silence intime dans lequel le culte du sanctuaire céleste
peut seul avoir lieu. Venez, et comme les séraphins couvrez-vous les pieds;
tenez-vous pour un peu de temps à l’écart du bruit de votre activité et de
votre vie pressée, que ce bruit soit un bruit mondain ou même un bruit
religieux, et apprenez à adorer. Venez, et quand vous vous prosternerez dans
l’humiliation qui vous convient, la gloire du Saint brillera sur vous. Et
lorsque vous entendrez, que vous saisirez et chanterez le cantique: Saint! saint! saint! vous comprendrez
comment dans cette connaissance et ce culte du Dieu trois fois saint se trouve
la puissance qui peut vous rendre saints.
«Soyez saints, car je suis saint».
Saint, saint, saint, Seigneur Dieu tout-puissant, qui étais, qui es et qui
viens, je t’adoré comme le Dieu trois fois saint. Me couvrant la face et les
pieds, je voudrais me prosterner devant toi dans une profonde humilité et dans
le silence jusqu’à ce que ta miséricorde me relève, et m’élève comme sur des
ailes d’aigle pour contempler ta gloire.
Dieu des miséricordes qui m’a appelé à être saint comme tu es saint, oh!
révèle-moi quelque chose de ta sainteté! Lorsqu’elle brille dans mon âme et
fait mourir en moi ce qui est charnel et terrestre, fais que même les
souillures les plus involontaires du péché disparaissent de mon cœur, et que
les mouvements les plus imperceptibles de la chair me deviennent intolérables.
Lorsqu’elle brille d’une divine lumière et ravive en moi l’espérance d’être
fait participant de ta sainteté, fais grandir dans mon âme la confiance,
l’assurance que toi-même tu veux me sanctifier entièrement, et que tu veux même
faire de moi un messager de ta sainteté.
O Dieu trois fois saint! je t’adore comme mon Dieu! SAINT, toi, LE PÈRE, qui es saint et qui sanctifies, toi qui as
sanctifié ton propre Fils, et l’as envoyé dans le monde afin que nous puissions
contempler la gloire de Dieu dans une figure humaine, la face bénie de
Jésus-Christ! SAINT, toi, LE
FILS, le Saint de Dieu accomplissant la
volonté du Père, et qui t’es sanctifié toi-même pour nous, afin de pouvoir être
notre sanctification, notre sainteté. SAINT, toi, LE SAINT-ESPRIT; l’Esprit
de sainteté qui, venant demeurer en nous, nous fait possesseurs du Fils et de
sa sainteté, nous rendant ainsi participants de la sainteté de Dieu. O mon
Dieu! je me prosterne devant toi, je te rends le culte qui t’appartient, je
t’adore. Que l’adoration du ciel dont les accents se font entendre incessamment
soit, même ici-bas, l’adoration que mon âme te rende sans cesse! Que le
cantique de ce culte qui t’est rendu par les séraphins et par tes rachetés
devant ton trône soit, dans les profondeurs de mon âme, la note dominante de ma
vie: SAINT.’ SAINT.’ SAINT.’ le
Seigneur Dieu tout-puissant qui étais, qui es et qui viens! Amen.
1° L’idée, la pensée a toujours besoin de
distinguer, de séparer: la vie seule renferme une parfaite unité. Plus nous
connaîtrons le Dieu vivant, plus nous réaliserons combien réellement le Père,
le Fils et le Saint-Esprit sont un. Dans chacun des actes d’une personne les
deux autres personnes sont présentes. Il ne s’élève pas une prière à Dieu que
la présence des trois personnes divines ne soit nécessaire: au nom de Christ, par l’Esprit, nous parlons au Père.
2° Saisir ceci par la foi, c’est saisir le
secret de la sainteté. Le Dieu saint au-dessus de nous, donnant et agissant
sans cesse; le Saint de Dieu, Jésus-Christ, le don vivant, qui a pris
possession de nous, et en qui nous sommes; le Saint-Esprit, Dieu en nous, par
qui le Père agit et le Fils est révélé; voilà le Dieu qui nous dit::«Je suis
saint; je suis Celui qui sanctifie». Dans la parfaite unité de l’œuvre des
trois personnes divines se trouve la sainteté.
3° Il n’y a rien qui doive nous étonner si
l’amour du Père et la grâce du Fils n’accomplissent pas davantage, lorsque la
communion du Saint-Esprit est peu comprise, peu recherchée ou peu acceptée. Le
Saint-Esprit est le fruit et le couronnement de la révélation divine, Celui par
qui le Fils et le Père viennent à nous. Si vous voulez connaître Dieu, si vous
voulez être saint, vous devez être enseigné et conduit par le Saint-Esprit.
4° Toutes les fois que vous rendez au Dieu trois
fois saint votre culte et que vous l’adorez, écoutez attentivement si aucune
voix ne se fait entendre: «Qui enverrai-je? Qui ira pour nous?». {Esa
6:8} Et faites entendre cette réponse: «Me voici, envoie-moi», vous
offrant à être pour ceux qui vous entourent un messager de la sainteté de Dieu.
5° Quand dans la méditation et l’adoration
vous avez cherché à recevoir et à exprimer ce que
{7} Nous voyons dans la nature comme une contrepartie de la nécessité divine
et de la signification de la doctrine de la trinité. Dans tout objet vivant qui
existe, nous distinguons en premier lieu la
vie, puis la forme sous laquelle
cette vie se manifeste: enfin la
puissance ou l’effet que le
résultat de la vie, agissant sous sa forme ou sa manifestation, produit. Nous
avons ainsi Dieu comme l’invisible, la source de la vie: le Fils comme forme ou
image de Dieu, manifestation de la vie invisible, et le Saint-Esprit comme
puissance de cette vie qui procède du Père et du Fils, et qui accomplit le plan
de la volonté de Dieu dans l’Eglise. En appliquant cette pensée à Dieu, comme à
Celui qui est le Saint, nous comprendrons mieux la place du Fils et de l’Esprit
lorsqu’ils nous apportent la sainteté de Dieu.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et humilité
Ainsi parle le Très-Haut dont la demeure est
éternelle et dont le nom est saint: J’habite dans les lieux élevés et dans la
sainteté; mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les
esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits. {Esa 57:15}
La révélation que nous avons en Esaïe, le
Saint, comme Rédempteur et Sauveur de son peuple est bien admirable. Dieu veut,
en tant que Saint, habiter au milieu du peuple qu’il a créé et qu’il s’est
formé pour lui-même, manifestant sa puissance et sa gloire, et les remplissant
de joie et d’allégresse. Cependant toutes ces promesses sont relatives au
peuple dans son ensemble. Notre texte de ce jour nous révèle un trait nouveau
et tout particulièrement beau de la sainteté divine dans ses relations avec
l’individu. Le Très-Haut, dont le nom est saint, et dont la demeure est
éternelle, regarde à l’homme contrit et humilié; il est avec cet homme; il veut
demeurer auprès de lui. La sainteté de Dieu se montre dans son amour plein de
condescendance. De même qu’il est un feu consumant pour tous ceux qui
s’enorgueillissent et qui s’exaltent eux-mêmes devant lui, il est pour l’esprit
des humbles semblable à un soleil brillant, faisant revivre le cœur, et donnant
la vie. La profonde signification de cette promesse apparaît clairement lorsque
nous la rapprochons des autres promesses des temps de la nouvelle Alliance. Le
trait caractéristique de la nouvelle Alliance, dans ce qui la rend supérieure à
l’ancienne, c’est que, tandis que dans la loi et ses institutions tout était
extérieur, tout dans le royaume de Dieu inauguré par la nouvelle Alliance veut
être intérieur. La loi de Dieu donnée et écrite dans le cœur, un nouvel esprit
mis au dedans de nous, l’Esprit même de Dieu donné pour demeurer avec notre
esprit, tellement que le cœur et la vie intérieure soient rendus capables de
devenir le temple, la demeure de Dieu, voilà ce qui constitue le privilège
particulier du ministère de l’Esprit. Notre texte est peut-être le seul dans
l’Ancien Testament, où cette habitation du Dieu saint, non seulement au milieu
du peuple, mais dans le cœur du croyant, est clairement révélée. C’est en ceci
que les deux aspects de la sainteté divine devaient atteindre leur complète
manifestation: «J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté; je suis
avec l’homme contrit et humilié». Dans son ciel, dans ces lieux hauts et
saints, et dans notre «cœur, contrit et humilié, Dieu a sa demeure»
La sainteté de Dieu, c’est sa gloire qui, par
une distance infinie, se sépare non seulement du péché, mais même de la
créature, cette gloire l’élevant bien au-dessus de cette dernière. La sainteté
de Dieu, c’est son amour qui l’attire en bas vers le pécheur, afin de l’élever
à sa communion et à sa ressemblance, et de le rendre saint comme lui est saint.
Le Dieu saint cherche celui qui est humble; celui qui est humble trouve le Dieu
saint: voilà les deux leçons que nous avons à apprendre aujourd’hui.
Le Dieu saint cherche celui qui est humble. Rien n’a tant d’attraits pour Dieu qu’un cœur humilié, contrit. La raison
en est évidente. Il n’y a pas, dans le monde de la nature, comme dans le monde
spirituel, une loi plus simple, que celle-ci, c’est que deux corps ne peuvent
en même temps occuper le même espace. Le nouvel occupant ne peut réellement
posséder que l’espace qu’il a fait évacuer par l’ancien. Dans l’homme, le moi
est maître de la place, la volonté propre possède tout; il n’y a pas de place
pour Dieu. Il est absolument impossible que Dieu vienne régner dans un cœur
lorsque le moi en occupe encore le trône. Aussi longtemps que sous l’influence
aveuglante du péché et de l’amour de soi-même, le croyant lui-même n’est pas
vraiment conscient de l’étendue du règne de la volonté propre, il ne peut y
avoir ni contrition, ni humilité véritable.
Mais lorsque l’Esprit de Dieu nous a révélé,
et que notre âme voit enfin que c’est bien le moi qui a tenu secrètement Dieu à
distance, oh! avec quelle confusion elle est brisée, et combien elle soupire
après une rupture complète avec ce moi égoïste, afin que Dieu puisse avoir la
place à laquelle il a droit! C’est cette rupture voulue et entretenue qui est
exprimée par ce mot contrition. Et lorsque l’âme voit quelle a été sa folie et
sa culpabilité en honorant secrètement le moi et en empêchant le Dieu saint
d’occuper la place que son droit de Créateur lui avait donnée en nous, et qu’il
aurait remplie avec tant de bénédictions pour notre âme, cette dernière se
jette dans la poussière, n’ayant qu’un seul désir: donner à Dieu la place et la
louange qui lui sont dues.
Pareille contrition et pareille humiliation
sont douloureuses, car l’une et l’autre amènent l’âme à ne voir plus rien en
elle-même sur quoi se reposer, ou qui lui permette d’espérer. Et moins que tout
cela; elle ne saurait croire ou s’imaginer qu’elle peut devenir un objet de la
bienveillance divine, un vase capable de recevoir une bénédiction venant de
Dieu. Et cependant, voilà justement le message que
Le cœur humble trouve le Dieu saint. C’est lorsque la
conscience de notre péché et de notre faiblesse, et la découverte que nous
avons faite de tout ce qui reste en nous du moi nous fait craindre de ne jamais
pouvoir arriver à la sainteté, c’est alors, dis-je, que le Dieu saint se donne
à nous. Ce n’est point lorsque regardant à vous-même vous cherchez à vous
rendre compte si vous êtes suffisamment humble et contrit, non, mais c’est
lorsque, cessant de vous contempler vous-même, parce que vous désespérez de
voir jamais en vous autre chose que du péché, vous regardez au Dieu saint,
alors seulement vous vous apercevez que sa promesse est votre seule espérance.
C’est dans la foi et par la foi que le Saint est révélé à l’âme humble et
contrite. La foi est toujours le contraire de ce que nous voyons ou sentons;
elle regarde à Dieu seul. Et cette foi donne à l’âme cette confiance que, dans
le sentiment profond de notre souillure, et avec la crainte que nous avons de
ne jamais arriver à la sainteté, Dieu, le Saint, qui nous sanctifie, est près
de nous comme Rédempteur et comme Sauveur. De plus, la foi nous rend capables
d’être contents dans notre humiliation et dans le sentiment de notre indignité
et de notre pauvreté, en même temps qu’elle nous fait nous réjouir dans
l’assurance que Dieu lui-même prend possession du cœur contrit et lui rend la
vie. Heureuse l’âme qui est prête à apprendre cette leçon, c’est là que, tout
le long du chemin, elle aura à faire l’expérience simultanée de la faiblesse et
de la puissance, de la pauvreté et de l’abondance, de la profonde et réelle
humiliation, comme aussi de la merveilleuse habitation en elle du Dieu saint.
Ceci est, en effet, le profond mystère de la vie divine. Pour la raison humaine
c’est un paradoxe. Quand Paul dit de lui-même: «Comme mourant, et voici nous
vivons; comme affligés, et cependant nous réjouissant sans cesse; comme n’ayant
rien, et cependant possédant toutes choses», il ne fait qu’exprimer la loi du
royaume de Dieu qui est que, dans la mesure où le moi est détrôné et anéanti,
Dieu devient tout en nous. A côté du sentiment profond de néant et de
faiblesse, le sentiment de richesses infinies et de joies ineffables peut
remplir le cœur. Quelque intense et bénie que soit l’expérience de la
proximité, de la félicité, de l’amour et de l’habitation actuelle du Saint en
nous, ce n’est jamais une habitation qui ait lieu dans ma vieille nature, dans
le moi; c’est toujours, au contraire, la divine présence humiliant le moi, afin
de faire place à Dieu et que lui seul soit exalté. La puissance de la mort de
Christ, la communion de sa croix agit sans cesse et en même temps avec la
puissance et la joie de sa résurrection. «Celui qui s’abaisse sera élevé». Dans
la vie de la foi l’humiliation et l’exaltation sont simultanées, l’une
dépendant de l’autre.
Le cœur humble trouve le Dieu saint, et quand
il l’a trouvé, la possession qu’il en a l’humilie d’autant plus. Non qu’il n’y
ait pas de danger pour la chair de s’exalter dans la possession du Dieu trois
fois saint; mais, le danger connu, le cœur humble recherche la grâce de
craindre continuellement Celui qui doit être craint, d’une crainte qui le fait
s’attacher toujours plus fermement à Dieu seul. Ne vous imaginez jamais avoir
atteint un état dans lequel le moi ou la chair sont absolument morts. Non; mais
par la foi vous entrez et vous demeurez dans une communion avec Jésus, en qui
ils sont crucifiés; si vous demeurez en lui, vous êtes affranchi de leur
domination, mais seulement en tant que vous habitez en lui, que vous croyez, et
qu’en croyant vous êtes sorti de votre moi pour demeurer en Jésus. Par
conséquent, plus la grâce de Dieu abonde, plus l’habitation du Saint en nous
devient sensible et précieuse, plus aussi le cœur devient humble. Le danger qui
vous menace est plus grand, mais le secours sur lequel vous pouvez compter est
plus près maintenant; contentez-vous de constater en tremblant le danger, cela
vous rendra courageux, plein de hardiesse pour réclamer dans la foi la
victoire.
Croyants, qui confessez votre néant, et qui
faites profession de n’avoir de confiance que dans la grâce, je vous en prie,
écoutez ce merveilleux message. «Le Très-Haut dont la demeure est éternelle, et
dont le nom est saint, Celui qui habite dans les lieux élevés et dans la
sainteté» cherche une demeure ici-bas. Voulez-vous la lui donner? Ne
voulez-vous pas vous prosterner dans la poussière afin qu’il trouve en vous le
cœur humble dans lequel il aime à habiter? Ne voulez-vous pas croire maintenant
que, même en vous, quelque misérable et brisé que vous vous sentiez, Il se
réjouit de faire sa demeure? «Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des
cieux est à eux». Oh! voilà le chemin de la sainteté! Soyez humbles, et la
sainte proximité, la divine présence de Dieu en vous sera votre sainteté.
Lorsque vous entendez le commandement: «Soyez saints comme je suis saint», que
la foi réclame ce qui lui est promis, et qu’elle réponde: «Je veux être saint,
ô Dieu très saint! si toi qui es le Saint veux demeurer en moi».
«Soyez saints comme je suis saint».
O Seigneur! tu es le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le
nom est saint. Et cependant tu dis: «J’habite dans les lieux élevés et saints, et
avec celui dont le cœur est contrit et humilié». Oui, Seigneur, lorsqu’une âme se met à la dernière place, lorsqu’elle a
d’elle-même des pensées humbles et qu’elle sent son néant, toi, le Saint, tu
aimes à venir et à consoler cette âme, à habiter en elle et à la vivifier.
O mon Dieu! le néant de mon être m’humilie; mes nombreuses transgressions
m‘humilient; ma méchanceté innée m’humilie; mais ce qui m’humilie plus que
toute autre-chose c’est ta condescendance infinie et l’ineffable habitation que
tu m’accordes de ta personne divine. C’est ta sainteté en Christ portant notre
péché et consentant à demeurer en nous, ô Dieu! c’est ton amour qui surpasse
toute intelligence, qui m’humilie. Je t’en supplie que cet amour fasse son
œuvre en moi jusqu’à ce que le moi se cache et fuie h la présence de ta gloire
et que toi seul tu sois tout en moi. Amen.
1° Humilité et sainteté. Tenez ferme le
rapport intime entre ces deux choses. L’humilité me met à la place qui me
convient, à moi, pécheur; la sainteté donne à Dieu la place qui seule est digne
de lui. Si je consens à n’être rien devant lui, et que Dieu soit tout pour moi,
je suis sur la vraie voie de la sainteté. L’humilité est la sainteté parce
qu’elle donne toute gloire à Dieu.
2° Plusieurs font effort pour être humbles
avec Dieu, mais avec les hommes ils maintiennent leurs droits et nourrissent,
entretiennent, le moi. Souvenons-nous que la grande école d’humilité devant
Dieu c’est d’accepter l’humiliation qui nous vient de l’homme. Christ s’est
sanctifié lui-même pour nous, en acceptant l’humiliation et l’injustice que des
hommes méchants ont fait peser sur lui.
3° L’humilité n’aperçoit jamais sa propre
beauté, parce qu’elle refuse de se regarder; elle s’étonne seulement d’une
chose, c’est de l’infinie condescendance du Dieu saint; et elle se réjouit de
l’humilité de Jésus, du Saint de Dieu, notre Saint.
4° Le lien qui relie la sainteté à l’humilité
c’est l’habitation de Dieu en nous. Le Très-Haut, dont le nom est saint, habite
le cœur-contrit. Et, où Il habite, là est le lieu saint.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Le Saint de Dieu
C’est pourquoi aussi le Saint (petit enfant), qui aura été engendré, sera appelé Fils de
Dieu. {Lu 1:35} (Version de Lausanne.)
Et pour nous, nous avons cru et nous avons
connu que tu es le Christ, le Saint de
Dieu.. {Jn 6:69} F. Godet.
«Le Saint de l’Eternel», {Ps 106:16} cette
expression ne se trouve qu’une fois dans l’Ancien Testament. Elle est employée
pour parler d’Aaron en qui la sainteté, pour autant qu’elle pouvait alors être
révélée, avait trouvé sa plus complète personnification. Ce titre a attendu son
accomplissement en Celui qui seul, dans sa personne divine, pouvait
parfaitement manifester la sainteté de Dieu sur la terre, Jésus, le Fils du
Père.
1° En lui nous voyons en quoi consiste
l’incomparable excellence de la nature divine. «Tu aimes la justice et tu hais
la méchanceté, c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie par
privilège sur tes collègues». {Ps 45:8} La haine infinie de Dieu
pour le péché, et le soin avec lequel il maintient le droit, la justice,
pourraient sembler n’avoir qu’une petite valeur morale, comme étant une
nécessité de sa nature. Dans le Fils nous voyons la sainteté divine mise à
l’épreuve. Il est éprouvé et tenté! «Il souffre étant tenté», et il prouve que
la sainteté a vraiment une valeur morale; elle est prête à faire tous les
sacrifices, même jusqu’à donner sa vie, cesser d’être, plutôt que de consentir
au péché. Jésus, en se livrant lui-même à la mort plutôt que de céder à la
tentation, en acceptant la mort afin que le juste jugement du Père soit honoré,
a prouvé que la justice est un élément de la sainteté divine et que le Saint
est sanctifié par la justice.
Mais ceci n’est qu’un côté de la sainteté. Le
feu qui consume est aussi le feu qui purifie: il fait participant de sa belle
nature lumineuse tout ce qui est capable d’assimilation. Par conséquent, non
seulement la sainteté divine maintient sa propre pureté, mais encore elle la
communique. En cela Jésus se montra véritablement le Saint de Dieu, c’est qu’il
n’a jamais dit: «Retire-toi, car je suis plus saint que toi». Sa sainteté s’est
montrée être l’incarnation même de Celui qui a dit: «J’habite dans les lieux
élevés et dans la sainteté, mais je suis avec l’homme contrit, humilié». C’est
en lui qu’on a pu voir l’affinité qu’il y a entre la sainteté et tout ce qui
est perdu, impuissant, pécheur. Il a montré que la sainteté n’est pas seulement
cette énergie qui dans une sainte indignation se sépare de tout ce qui est
impur, mais qu’elle est aussi cette puissance qui, dans son saint amour, sépare
pour lui-même, même ce qui est le plus coupable, le plus pécheur, afin de le
sauver et de le bénir. En lui nous voyons comment la sainteté divine est
l’harmonie de
2° Tel est le divin aspect du caractère de
Christ lorsqu’il fait voir sous une forme humaine ce qu’est la sainteté de
Dieu. Mais il y a un autre aspect, non moins intéressant et non moins important
pour nous. Non seulement nous désirons savoir comment Dieu est saint, mais
aussi comment l’homme doit s’y prendre pour être saint comme Dieu est saint.
Jésus est venu pour nous enseigner qu’il est possible d’être homme et d’avoir
en même temps la vie de Dieu habitant en nous. Nous pensons ordinairement que
la gloire et la perfection infinies de la divinité sont les seuls cadres dans
lesquels la beauté de la sainteté peut être contemplée; Jésus a prouvé la
parfaite adaptation et la parfaite capacité de la nature humaine pour
manifester ce qui est la gloire essentielle de la divinité. Il a montré
comment, en choisissant et en accomplissant la volonté de Dieu, en faisant de
cette volonté la sienne propre, l’homme peut vraiment être saint comme Dieu est
saint.
La valeur de cet aspect de l’incarnation
dépend de notre manière de réaliser parfaitement la vraie humanité de notre
Seigneur. La séparation solennelle et l’opération purificatrice qui se poursuit
incessamment dans la fournaise ardente de la sainteté divine, consumant et
s’assimilant sans cesse ce qui en nous doit être consumé et est assimilable,
nous nous attendons à la voir en Lui dans les luttes d’une volonté vraiment
humaine. Car la sainteté, pour être vraiment humaine, doit être non seulement
un don, mais une acquisition. Venant de Dieu, elle doit être acceptée par
l’individu qui doit se l’approprier personnellement, par l’abandon volontaire
de sa part de tout ce qui n’est pas en conformité avec elle. Jésus ayant très
positivement fait le sacrifice de sa propre volonté, et ayant accompli et
souffert la volonté du Père, nous avons en lui la révélation de ce qu’est la
sainteté humaine, et comment l’homme, par l’union de sa volonté avec celle de
Dieu, peut vraiment être saint comme Dieu est saint.
3° Mais à quoi servirait-il que nous ayons vu
en Jésus qu’un homme peut être saint? Son exemple serait une ironie s’il ne
nous montrait pas le moyen et ne nous donnait pas le pouvoir de devenir
semblables à lui. Nous apporter ce moyen, nous donner ce pouvoir, voilà
certainement l’objet suprême de cette incarnation. La nature divine de
Christ ne s’est pas bornée à rendre son
humanité participante de sa sainteté, le laissant, lui, n’être rien de plus
qu’un simple homme. Mais sa divinité a donné à la sainteté humaine qu’il a
manifestée, à la sainte nature humaine qu’il a amenée à la perfection, une
valeur infinie et une puissance de communication. Avec lui une vie nouvelle, la
vie éternelle, a été greffée sur le tronc de l’humanité. Pour tous ceux qui
croient en lui, il s’est sanctifié, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la
vérité. Parce que sa mort a été le grand triomphe de son obéissance à la
volonté du Père, elle a brisé pour toujours la domination du péché; elle a
expié notre iniquité, et elle a acquis auprès du Père, pour le Fils, le pouvoir
de rendre ses rachetés participants de sa propre vie et de sa sainteté. Dans sa
résurrection et dans son ascension la puissance de cette vie nouvelle et son
droit à une domination universelle ont été rendus manifestes; et maintenant, il
est en vérité le Saint de Dieu, tenant en ses mains comme Chef la puissance de
la sainteté, divine et humaine tout à la fois, afin de la communiquer à chacun
des membres de son corps.
En parlant du mystère de la sainte trinité,
nous avons vu comment Christ tient le milieu entre le Père et le Saint-Esprit,
comme point d’union dans lequel ils se rencontrent. Dans le Fils, «l’empreinte
de sa personne», {Heb 1:3} nous avons la révélation objective de la divinité, la
sainteté divine personnifiée et rapprochée de nous. Dans le Saint-Esprit nous
avons cette même révélation subjectivement, la
sainteté divine entrant dans notre être intérieur et s’y révélant. Lorsque
le Saint-Esprit prend de la sainteté qui est de Christ pour nous la
communiquer, son œuvre est bien réellement de révéler et de glorifier Christ
comme le Saint de Dieu. Il nous montre que tout est en Christ, et que Christ
est tout pour nous; que nous-mêmes nous sommes en Christ, et que comme un
Sauveur vivant, Christ, par son Saint-Esprit, nous prend et nous garde à sa
charge, nous et notre vie de sainteté. Il fait vraiment de Christ pour nous le Saint de Dieu. Mon frère, veux-tu
être saint? Veux-tu connaître la voie de Dieu pour la sainteté? Apprends à
connaître le Christ comme le Saint de Dieu. Tu es en lui, «saint en Christ». Tu as été établi en Christ par un acte
de la puissance divine; et cette puissance t’y maintient, planté, enraciné dans
cette plénitude divine de vie et de sainteté qui est en lui. Sa sainte présence
et la puissance de sa vie éternelle t’entourent de toutes parts; que le
Saint-Esprit te le révèle! Le Saint-Esprit est en toi comme la puissance même
de Christ et de sa vie. Secrètement, silencieusement, mais puissamment, si tu
veux regarder au Père pour cette œuvre de l’Esprit en toi, le Saint-Esprit te
fortifiera dans cette foi: que tu es en
Christ, et que la vie divine qui t’enveloppe ainsi de tous côtés entrera en
toi et prendra possession de tout ton être. Prie et étudie-toi à croire et à
réaliser que c’est bien en Christ,
comme en Celui qui est le Saint de Dieu, en
Christ, dans lequel la sainteté de Dieu est préparée pour toi sous la forme
d’une nature sainte et d’une vie sainte, que toi tu es et que tu peux demeurer
désormais.
Puis souviens-toi aussi que le Christ est ton
Sauveur, le plus patient, le plus compatissant des pédagogues. Etudie la
sainteté la clarté de sa face, en ayant les regards arrêtés sur lui. Il est venu du ciel dans le but unique de te
rendre saint. Son amour et sa puissance dépassent infiniment ta stupidité
et ta culpabilité. Apprends à penser à la sainteté comme à un héritage préparé
pour toi, comme la puissance d’une vie nouvelle que Jésus ne demande qu’à te
communiquer. Penses-y comme à une chose qui se trouve toute en lui, et pense à
la possession de cette chose comme à une chose qui dépend de la possession de
Christ lui-même. Et de même que les disciples, quoiqu’ils comprissent à peine
ce qu’ils confessaient, ou qu’ils sussent à peine où le Seigneur les
conduisait, devinrent ses saints, ses bien-aimés, en vertu de leur attachement
à sa personne, de même tu trouveras qu’aimer Jésus avec ferveur et lui obéir
simplement est le plus sûr chemin pour la sainteté et pour la plénitude du
Saint-Esprit.
«Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu très saint! je te bénis de ce que ton Fils bien-aimé, que tu as
sanctifié et envoyé dans le monde, est maintenant pour nous le Saint de Dieu.
Fais que je le connaisse commue la révélation de la sainteté, l’incarnation
en une nature humaine, même jusqu’à la mort, de ta haine incomparable et
infinie contre le péché, comme aussi de ton amour ineffable pour le pécheur.
Remplis mon âme d’une crainte salutaire en toi et d’une foi parfaite en tes
promesses.
O mon Père! il t’a plu de faire habiter en ton Fils toute plénitude. En lui
sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance; en lui sont
les insondables richesses de la grâce et de la sainteté. Je t’en supplie,
révèle-le à mon âme; révèle-le en moi; que je ne me satisfasse pas de pensées
et de désirs sans réalité, mais que dans la puissance d’une vie sans fin je
puisse le connaître et être connu de lui, le Saint de Dieu. Amen.
1° Dans la sainteté de Jésus nous voyons ce
que doit être la nôtre: une justice qui hait le péché et qui donne tout pour
qu’il soit détruit; un amour qui cherche le pécheur et qui donne tout pour
qu’il soit sauvé. «Quiconque ne pratique point la justice n’est point issu de
Dieu non plus que celui qui n’aime point son frère».,
2° C’est une pensée bien solennelle que
celle-ci: nous pouvons étudier sérieusement pour arriver à savoir ce qu’est la
sainteté, et cependant en avoir fort peu, parce que nous avons peu de Jésus.
C’est une pensée bienfaisante que celle-ci; un homme peut s’occuper fort peu
directement de la pensée de la sainteté, et cependant en avoir beaucoup, parce
qu’il est rempli de Jésus. Jésus est le Saint de Dieu; l’avoir véritablement,
l’aimer avec ferveur, se confier-en lui et lui obéir, être en lui, voilà ce qui
rend, saint.
3° Votre sainteté est donc conservée
précieusement dans ce Sauveur puissant et divin; il n’y a par conséquent rien à
craindre qu’il ne soit pas prêt à nous rendre saints, ou qu’il n’en soit pas
capable.
4° Avec, un pareil Sauveur qui sanctifie,
comment se fait-il que plusieurs de ceux qui font profession de chercher la
sainteté échouent misérablement et connaissent si peu les joies d’une vie
sainte? Je suis assuré que pour un grand nombre la cause en est en ce qu’ils
cherchent à se saisir de ce Christ avec leurs propres forces, ignorant qu’ils
doivent attendre le Saint-Esprit au dedans d’eux, afin qu’il vienne révéler à
leurs cœurs cet Etre divin, le Saint de Dieu.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Le Saint-Esprit
Il disait cela de l’Esprit que devaient
recevoir ceux; qui croient en lui; car l’Esprit n’était pas encore, parce que
Jésus n’avait pas encore été glorifié. {Jn 7:39}
Mais le Consolateur, le Saint-Esprit, que mon
Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses. {Jn 14:26}
Dieu vous a choisis pour vous sauver par la
sanctification de l’Esprit, et par la foi à la vérité. {2Th 2:13 1Pi 1:2}
On a dit quelquefois que tandis que dans
l’Ancien Testament la sainteté de Dieu est mise, d’une manière toute
particulière en lumière, dans le Nouveau elle cède la place à la révélation de
son amour. Cette remarque pourrait difficilement être faite si l’on comprenait
bien que l’Esprit, c’est Dieu, et que lorsqu’il prend,1’épithète de Saint,
comme étant son propre nom, c’est afin de nous enseigner que maintenant la
sainteté de Dieu doit s’approcher plus près de nous que jamais, et doit nous
être révélée comme le pouvoir qui rend saint. Dans le Saint-Esprit, Dieu, le
Saint d’Israël, et Celui qui nous a été révélé comme le Saint de Dieu
s’approchent pour que s’accomplisse cette promesse: «Je suis l’Eternel qui te
sanctifie». La sainteté invisible et inaccessible de Dieu nous a été révélée,
et a été rapprochée de nous dans la vie de Jésus-Christ; tout ce qui empêchait
notre participation à cette sainteté a été ôté par la mort du Sauveur. Le nom
de Saint-Esprit nous enseigne que c’est l’œuvre spéciale de l’Esprit de nous
communiquer et de faire nôtre la sainteté.
Voyez et saisissez la signification de ceci:
l’épithète qui dans tout l’Ancien Testament a appartenu au Dieu trois fois
saint, est maintenant appropriée à l’Esprit qui est en nous. La sainteté de
Dieu en Christ devient sainteté en vous
parce que l’Esprit est en vous. Les mots et les réalités divines que ces mots: Saint et Esprit expriment, sont maintenant inséparablement et éternellement
unis. Vous pouvez désormais avoir autant de l’Esprit en vous que vous désirez
de sainteté, et vous pouvez avoir autant de sainteté que vous avez de l’Esprit.
Il y a des chrétiens qui demandent l’Esprit
parce qu’ils désirent avoir la joie, la lumière et la force que l’Esprit
apporte. Et cependant leurs prières ne leur apportent qu’une bien petite
augmentation de bénédictions et de puissance. Pourquoi? Parce qu’ils ne
désirent pas vraiment l’Esprit comme le Saint-Esprit. Sa pureté consumant, sa
lumière qui va chercher dans les plus secrètes retraites de l’âme ce qui y est
caché, et qui y porte la conviction de péché; le fait qu’il fait mourir les
actions du corps, du moi, avec sa volonté et sa puissance propres, qu’il
conduit l’âme à la communion avec Jésus, lorsque le Christ sacrifiait sa
volonté et sa vie au Père qui l’avait envoyé, toutes ces choses, il semble que
les chrétiens n’y aient point songé. Le Saint-Esprit ne peut venir en eux avec
puissance, parce qu’ils ne le reçoivent pas comme le Saint-Esprit. Dans tel
moment donné, dans des temps de réveil par exemple, comme ce fut le cas chez
les Corinthiens et les Galates, l’Esprit peut se manifester avec ses dons
(charismes) et son action puissante, tandis que sa puissance sanctifiante ne se manifeste que
faiblement. {1Co 14:4 13:5 III,1-3 Ga 3:3,15-26} Mais, à moins que la
puissance sanctifiante de l’Esprit ne soit reconnue et acceptée, ses dons
seront perdus, ne serviront de rien. {1Co 13:1-3} Les dons du
Saint-Esprit nous sont communiqués comme une préparation à la puissance de
sanctification qui doit les accompagner. Nous devons prendre à cœur cette
leçon, c’est que nous pouvons avoir autant de l’Esprit que nous sommes disposés
à recevoir en nous de sa sainteté. «Soyez remplis du Saint-Esprit» doit
signifier pour nous: «Soyez pleinement saints». L’inverse est également vrai.
Nous ne pouvons avoir comme mesure de sainteté en nous que la mesure de
l’Esprit que nous possédons. Il y a des âmes qui cherchent bien sincèrement à
être saintes; mais au fond cela dépend beaucoup d’elles. On les voit lire des
livres, écouter le plus attentivement des discours; elles font effort pour
saisir chaque pensée, et pour mettre en pratique tous les conseils qu’elles
reçoivent. Et néanmoins, elles doivent reconnaître qu’elles sont encore très
étrangères au vrai repos complet, à la joie et à la puissance qui découlent du
fait de demeurer en Christ, et par conséquent aussi à la sainteté qui est en
lui. Elles ont cherché la sainteté plus que le Saint-Esprit. Elles doivent
encore apprendre que même toute la sainteté qui est si près de nous et si
claire en Christ est hors de notre
portée si le Saint-Esprit n’habite en nous et ne nous la communique. Elles
doivent encore apprendre à demander d’être puissamment fortifiées par le
Saint-Esprit pour le développement de l’homme intérieur; {Eph 3:16} de croire en
lui comme en cette eau vive dont parle le Sauveur. {Jn 4:14 7:37} Elles
doivent apprendre à mettre de côté les efforts qu’elles font avec leurs propres
forces par la pensée, par la volonté, par l’action; apprendre à espérer en
Dieu, à s’attendre patiemment à lui. Par son Saint-Esprit, lui nous
sanctifiera. «Soyez saints» signifié: «Soyez remplis dé l’Esprit».
Si nous nous demandons de plus près comment le
Saint-Esprit rend saint, nous verrons que c’est parce qu’il nous révèle et nous
communique la sainteté de Christ. L’Ecriture nous dit: «Christ nous a été fait de
la part de Dieu... sanctification». Il s’est sanctifié lui-même pour nous, afin
que nous aussi nous soyons sanctifiés dans la vérité. Nous avons été sanctifiés
une fois pour toutes par l’offrande que Jésus a faite une fois pour toutes de
son corps. Nous sommes sanctifiés en Jésus-Christ. Le Christ vivant est tout
entier un trésor de sainteté pour l’homme. Dans sa vie sur la terre, Jésus a
changé la sainteté divine dont il est possesseur en monnaie courante pour cette
vie humaine et terrestre: obéissance au Père, humilité, amour, zèle. En tant
que Dieu, Jésus, le Fils, en a une provision suffisante pour les besoins de
tout croyant.
Et cependant cette provision est tout entière
hors de notre portée si le Saint-Esprit ne nous l’apporte et ne nous la communique
intérieurement. Mais c’est précisément l’œuvre en vue de laquelle il porte ce
nom divin de Saint-Esprit: glorifier
Jésus, le Saint de Dieu en nous, et nous rendre participants de sa sainteté. Il
le fait en nous révélant Christ, afin que nous commencions par voir ce qui est
en lui. Il le fait en nous montrant la profonde corruption de notre nature-. {Ro
7:14-23} Il le fait en nous fortifiant puissamment dans la foi, pour
que nous recevions Jésus lui-même comme notre vie. Il le fait en nous amenant à
désespérer complètement de nous-mêmes, à nous abandonner absolument à
l’obéissance que nous devons à Jésus notre Seigneur, et à une confiance assurée
de la foi en la puissance de l’habitation de Christ en nous. Il le fait en nous
donnant, dans le recueillement secret des profondeurs du cœur et de la vie
intérieure, les dispositions et les grâces de Christ, tellement que, du centre
intime de notre vie, qui a été renouvelé et sanctifié en Christ, la sainteté
découle et pénètre tout jusqu’à l’extrême circonférence. Où le désir de la loi
de Dieu, de sa volonté pour la faire a été éveillé et où l’homme intérieur
prend plaisir à cette loi, là, l’Esprit de cette vie qui est en Jésus-Christ
affranchit de la loi du péché qui est dans les membres, et il conduit dans la glorieuse
liberté des enfants de Dieu. Comme Dieu en nous, il communique à notre âme ce
que Dieu a préparé pour nous en Christ.
Et si nous nous demandons encore comment
l’œuvre de ce Saint-Esprit qui nous sanctifie ainsi peut nous être assurée, la
réponse en est bien simple et claire. II est l’Esprit de Celui que Jésus
appelle: «Père saint!» et de Christ, le Saint de Dieu; c’est du Père et du Fils
qu’il doit être reçu par nous. «Il me montra un fleuve d’eau vive qui sortait
du trône de Dieu et de l’Agneau». Jésus ne parlait-il pas du «Saint-Esprit que
le Père enverra en mon nom?» Et ne nous a-t-il pas enseigné à le demander au
Père?’ Paul priait pour les Ephésiens disant: «Je fléchis les genoux devant le
Père pour qu’il veuille, selon les richesses de sa gloire, vous donner d’être
puissamment fortifiés par son Esprit pour le développement de l’homme
intérieur». {Eph 3:16,17} C’est lorsque nous regardons à Dieu dans sa
sainteté, et à toutes ses révélations depuis la création jusqu’à nous, et que
nous voyons comment l’Esprit coule comme un fleuve d’eau vive du trône de sa
sainteté, que l’espérance que Dieu fera agir puissamment en nous son Esprit
peut être éveillée et fortifiée en nous. Et quand nous voyons alors Jésus
révélant cette sainteté dans la nature humaine, déchirant par sa mort
expiatoire le voile, afin que l’Esprit du lieu très saint sorte, et que comme
Saint-Esprit il soit le représentant de Christ, le rendant présent dans notre
âme, alors aussi naît en nous cette confiance: que la foi en Jésus amènera en
nous la plénitude de l’Esprit. «Si quelqu’un croit en moi, des fleuves d’eau
vive, comme dit l’Ecriture, couleront de son sein». Prosternons-nous devant le
Père, au nom de Christ, son Fils; croyons simplement au Fils comme en Celui en
qui nous sommes agréables au Père et par qui l’amour et les bénédictions du
Père viennent jusqu’à nous, et nous pouvons être assurés que l’Esprit qui est
déjà en nous fera comme Saint-Esprit son œuvre dans notre âme avec une
puissance qui ira grandissant. Le mystère de la sainteté est le mystère de
Le Saint-Esprit: Toute vraie connaissance du
Père dans sa sainteté adorable et du Fils dans sa propre sainteté, sainteté qui
doit devenir nôtre, et toute participation à cette sainteté dépend de la vie de
l’Esprit en nous, de notre manière de le connaître et de le reconnaître comme
habitant en nous, notre vie. Le Saint-Esprit est au milieu de nous, en nous; il
faut bien que nous le contristions et que nous lui résistions. Si vous, vous ne voulez pas lui résister,
fléchissez les genoux devant le Père sans tarder, afin qu’il vous accorde
d’être puissamment fortifiés par son Saint-Esprit dans l’homme intérieur.
Croyez que le Saint-Esprit, porteur pour vous de toute la sainteté qui est en
Dieu et en son Fils, est au dedans de vous. Laissez-lui prendre la place du
moi, de ses pensées et de ses efforts.
Saint, saint, saint est l’Eternel des armées, toute la terre est remplie de
ta gloire. Que cette gloire, ô Dieu! remplisse le cœur de ton enfant quand il
se prosterne devant toi! Je viens à toi maintenant pour me désaltérer au fleuve
d’eau vive qui sort de ton trône, ô Dieu! et du trône de l’Agneau. Gloire à
Dieu et à l’Agneau pour le don ineffable dont la pensée n’aurait jamais pu
monter au cœur de l’homme, le don du Saint-Esprit habitant dans le cœur de
l’homme!
O mon Père! je te demande, au nom de Jésus, d’être puissamment fortifié par
ton Esprit dans l’homme intérieur. Enseigne-moi, je te prie, à croire que tu me
donnes cet Esprit, afin que je l’accepte et que j’attende de lui qu’il
remplisse et qu’il conduise tout mon être. Donne-moi de me livrer à lui, et de
ne pas continuer à vouloir, à courir, à penser et à agir avec mes propres
forces, mais d’attendre dans une paisible confiance et une parfaite certitude
qu’il agisse en moi. Apprends-moi ce que c’est que de n’avoir point de
confiance dans la chair et de te servir dans l’Esprit. Enseigne-moi ce que
c’est que d’être conduit en toutes choses par le Saint-Esprit, l’Esprit de ta
sainteté.
Et accorde-moi cette grâce, ô tendre Père! que par lui je t’entende me
parler et te révéler à moi avec puissance en me disant: «Je suis saint». Qu’il glorifie à mes yeux et en moi Jésus,
en qui le commandement: «Soyez saints»
s’est si merveilleusement accompli en ma
faveur. Et que le Saint-Esprit me donne l’onction et le sceau qui me conduiront
à la parfaite assurance qu’en Lui ta promesse: «Je vous sanctifie» s’accomplit
d’une manière glorieuse! Amen.
1° Il est universellement reconnu que le
Saint-Esprit n’a pas, dans l’enseignement de l’Eglise ou dans la foi des
fidèles, la place d’honneur et de puissance qui lui revient comme au Révélateur
du Père et du Fils. Cherchez à arriver à la profonde conviction que sans le
Saint-Esprit l’enseignement le plus clair sur la sainteté, les désirs les plus
fervents de sainteté, même les expériences les plus bénies ne seront que
temporaires, ne produiront aucun résultat permanent, et n’apporteront aucun
repos durable.
2° De même que le Fils parlait toujours du
Père, ainsi l’Esprit dirige toujours vers Christ. L’âme qui s’abandonne à la
direction de l’Esprit apprendra de lui comment Christ est notre sainteté,
comment nous pouvons toujours demeurer en Christ notre sanctification. Que de
vains efforts ont été souvent faits sans l’Esprit! Selon que l’onction vous a enseignés, demeurez en lui.
3° Dans le temple de ton cœur, bien-aimé
croyant, il y a un lieu secret, au delà du voile, où demeure, souvent inconnu,
l’Esprit de Dieu. Prosterne-toi devant le Père avec un humble respect, et
demande-lui que l’Esprit agisse puissamment en toi. Puis attends-toi à ce que
l’Esprit fasse son œuvre. Il fera de ton être intérieur une demeure convenable,
de ton cœur un trône pour Jésus, où Il te le révélera.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et vérité
Sanctifie-les par la vérité, ta Parole est la vérité. {Jn 17:17}
Dieu vous a choisis dès le commencement pour
vous sauver par la sanctification de
l’Esprit, et par la foi à la vérité. {2Th
2:13}
Le moyen principal de sanctification employé
par Dieu, c’est sa Parole. Et cependant que de lectures du saint livre,
d’études, d’enseignements, de prédications tirés de cette Parole qui n’ont
presque aucun effet pour rendre les hommes saints! C’est que ce n’est pas
Donnant ses paroles à son Fils; dans ces paroles
révélant son cœur, communiquant sa pensée et sa volonté, se révélant lui-même
avec tout son plan et tout son amour. Avec une puissance divine et une réalité
qui surpasse toute intelligence, Dieu donna ses paroles à Christ. Et avec cette
même puissance, vivante et divine, Christ les donna à ses disciples, toutes
remplies d’une vie et d’une énergie divines, pour qu’elles agissent dans leurs
cœurs, selon qu’ils étaient capables de les recevoir. Et de même que dans les
paroles d’un homme sur la terre nous nous attendons à trouver toute la sagesse
ou toute la bonté qu’il y a en lui, ainsi
Et cependant les hommes peuvent manier ces
paroles, les étudier, les prononcer, et rester entièrement étrangers à leur
sainteté ou à leur pouvoir de rendre saint. C’est que c’est Dieu lui-même, lui
le Saint, qui sanctifie par
Et c’est aussi seulement là où un cœur est en
harmonie avec la sainteté de Dieu, la désire, s’y livre, que
Mais nous devons remarquer comment le Sauveur
parle quand il dit: «Sanctifie-les, non
par ta Parole, mais par ta vérité».
De même que dans l’homme il y a un corps, une âme, un esprit, ainsi en est-il
de la vérité.
- Il y a premièrement ce que nous appellerons la
vérité-parole; un homme peut avoir la
forme correcte des paroles, tandis qu’il ne saisit pas vraiment la vérité
qu’elles contiennent.
- Puis il y a la vérité-pensée; il peut y avoir une claire conception intellectuelle
de la vérité sans l’expérience de sa puissance.
-
Christ s’appelle lui-même la vérité, il est dit de lui qu’il est
«plein de grâce et de vérité». La vie et la grâce divine sont en lui comme une
excellence et une.réalité essentielles. Non seulement il agit en nous par des
pensées et par des mobiles, mais il communique comme une réalité la vie éternelle qu’il nous a apportée de la part du Père.
Le Saint-Esprit est appelé l’Esprit de vérité; tout ce qu’il communique est
réel, actuel, la substance même des choses invisibles. Il «conduit dans la
vérité», non la vérité-pensée ou doctrine, mais la vérité-vie, qui est en
Jésus. Comme Esprit de vérité, il est l’Esprit de sainteté; il nous apporte,
pour en faire notre réelle propriété, la vie de Dieu, qui est sa sainteté.
C’est de cette vérité vivante, qui demeure
dans
Pour d’autres, au contraire, qui savent ce que
c’est que de recevoir la vérité avec l’amour de la vérité, qui se livrent dans
toute leur conduite à l’Esprit de vérité qui est dans
Et maintenant quelles sont les leçons que nous
pouvons recueillir de ceci pour le chemin de la sainteté?
La première, c’est que dans tous nos rapports
avec
L’Esprit de Christ est l’Esprit de vérité,
cette réalité céleste, véritable, de vie divine et d’amour en Christ, la
vérité, a un Esprit qui vient nous la porter, la communiquer. Gardons-nous
d’essayer d’étudier ou de comprendre, ou de nous emparer de
«Père saint! sanctifie-moi par ta vérité».
Puisque vous avez confiance en Christ comme en Celui qui est la vérité, la
réalité de ce que vous désirez si ardemment, puisque vous avez en même temps
confiance dans sa toute-puissante intercession; puisque vous comptez sur
l’Esprit qui est en vous comme sur l’Esprit de vérité, regardez au Père, et
croyez à son action directe et puissante en vous pour vous sanctifier. Le
mystère de sainteté est en même temps le mystère du Dieu trois fois saint.
L’entrée plus réelle, plus intime dans une vie sainte repose sur la communion
du Père, du Fils et du Saint-Esprit. C’est le Père qui nous établit en Christ,
qui donne par un don qu’il renouvelle journellement le «Saint-Esprit»; c’est au
Père, au Père saint, que l’âme doit regarder continuellement dans cette prière:
«Sanctifie-moi par ta vérité!»
O Père saint! tu as dit toi-même à Israël: «Moi, l’Eternel, je suis saint et je
sanctifie». Mais ce n’est qu’en ton
Fils bien-aimé que la gloire parfaite de ta sainteté, pour nous sanctifier,
nous a été révélée. Tu es notre Père, tout resplendissant de la gloire de ta
sainteté, et c’est toi qui nous sanctifie par ta vérité.
Nous te remercions de ce que ton Fils, nous a donné les paroles que tu lui
avais données, et de ce que lui les ayant reçues de toi puissantes et vivantes,
nous pouvons les recevoir de même. O Père! nous les recevons de tout notre
cœur. Que ton Saint-Esprit les fasse devenir vérité et vie en nous. Alors nous
te connaîtrons comme le Saint, consumant le péché, renouvelant le pécheur. Nous
te rendons grâces pour le don que tu nous as fait de ton bien-aimé Fils, le
Saint de Dieu,
1° Dieu est le Dieu de vérité; non seulement
de la vérité dans
2° C’est l’œuvre du Père de nous sanctifier par la vérité. Lorsque nous faisons monter
vers Dieu cette prière: «Père saint sanctifie-nous par ta vérité!»
prosternons-nous humblement et avec une confiance enfantine devant lui, et il
nous répondra.
3° C’est l’intercession du Fils qui demande et obtient cette
bénédiction; prenons notre position en
lui, et réjouissons-nous dans l’assurance d’une réponse favorable.
4° C’est par le moyen de l’Esprit de vérité que le Père fait son œuvre en nous.
5° Qu’à la lumière de cette œuvre du Père, du
Fils et du Saint-Esprit, nous lisions toujours
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et crucifixion
Je me sanctifie moi-même pour eux afin qu’eux
aussi soient vraiment sanctifiés {Jn 17:19}
Il ajoute: «Me voici, je viens pour faire ta
volonté.» C’est par l’exécution de cette volonté que nous avons été sanctifiés,
par l’oblation du corps de Christ. Car par une oblation unique il a amené pour
toujours à la perfection ceux qui ont été sanctifiés. {Heb 10:9,10,14}
Ce fut dans sa prière de souverain
Sacrificateur, sur le chemin de Gethsémané et du Calvaire, que Jésus parla
ainsi à son Père: «Je me sanctifie». Il avait dit en parlant de lui-même peu de
temps auparavant: «Le Fils que le Père a sanctifié et qu’il a envoyé dans le
monde». {Jn 10:36} D’après le langage de l’Ecriture, la pensée que ce
que Dieu a sanctifié, l’homme doit aussi le sanctifier, nous est familière.
L’œuvre du Père sanctifiant le Fils est la base, le fondement de l’œuvre du
Fils se sanctifiant lui-même pour nous. Si sa sainteté comme homme devait être
une possession libre et personnelle qu’il s’assimilait par une détermination
consciente et volontaire, il ne suffisait pas qu’il fût sanctifié par le Père:
il devait se sanctifier aussi lui-même.
Cette sanctification propre de notre Seigneur
a été l’œuvre de toute sa vie, sans doute; mais elle atteint son point
culminant, et ressort avec une netteté toute spéciale dans sa crucifixion. Les
paroles que nous avons tirées de {Heb 10:9:10:14} nous disent
clairement en quoi elle consiste. Le Messie disait: «Voici je viens pour faire
ta volonté», et l’auteur de l’épître ajoute: «C’est par l’exécution de cette
volonté que nous avons été sanctifiés..., par l’oblation du corps de Christ».
L’offrande du corps de Christ, voilà quelle était la volonté de Dieu; en
exécutant cette volonté il nous a sanctifiés. C’est bien de l’exécution de
cette volonté par l’offrande de son propre corps qu’il parlait quand il disait:
«Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient vraiment
sanctifiés». L’abandon de sa volonté à la volonté de Dieu dans l’agonie de
Gethsémané, et l’exécution de cette volonté par une obéissance allant jusqu’à
la mort, voilà ce qu’il faut entendre par: Christ se sanctifiant lui-même et
nous sanctifiant avec lui. Essayons de comprendre ceci.
La sainteté de Dieu nous est révélée dans sa
volonté. La sainteté, même dans l’Etre divin, n’a aucune valeur morale si elle
n’est librement voulue. «Quoique Fils, il a appris l’obéissance par les choses
qu’il a souffertes». {Heb 5:8} En Gethsémané, la lutte
entre la volonté de sa nature humaine et la volonté divine atteindra son degré
le plus intense; elle se manifeste dans un langage qui nous fait presque
trembler pour son impeccabilité (sinlessness),
lorsqu’il parle de sa volonté en
opposition à la volonté de Dieu. {8}
Mais le combat est une victoire, parce qu’en présence du sentiment très net de
ce que cela signifie d’avoir une volonté à soi, il fait le sacrifice de cette
volonté et dit: «Ta volonté soit faite». Pour entrer dans la volonté de Dieu il
donne sa propre vie, il révèle ainsi la loi de la sanctification dans sa
crucifixion.
La sainteté, c’est l’entrée pleine et entière
de notre volonté dans celle du Seigneur. Ou plutôt, c’est l’entrée de la
volonté de Dieu en nous pour faire mourir notre volonté propre. La seule fin
possible de notre volonté, et le seul moyen d’en être délivré, c’est la mort à
cette volonté sous le juste jugement de Dieu. C’est en se livrant à la mort de
la croix que Christ se sanctifia lui-même, et qu’il nous sanctifia avec lui,
afin que nous soyons véritablement sanctifiés.
Et maintenant, de même que le Père l’a
sanctifié, et que lui, en vertu de ce qu’il a été sanctifié par le Père, s’est
approprié cette sanctification et s’est sanctifié lui-même pour nous, de même
nous, qu’il a sanctifiés, nous devons nous l’approprier. Or, de même que Christ
ne pouvait autrement que par la crucifixion réaliser la sanctification qu’il
avait reçue du Père, de même nous, nous ne pouvons réaliser notre propre
sanctification, que nous avons en lui, que par ce même moyen. Sa propre
sanctification et la nôtre portent la marque commune de la croix. Nous avons vu
ailleurs que l’obéissance est le chemin de la sainteté; maintenant, en Christ,
nous voyons que la parfaite obéissance est le chemin de la parfaite sainteté.
Et c’est une obéissance jusqu’à la mort, même jusqu’au don d’une vie, jusqu’à
la mort même de la croix. Et comme la sanctification que Christ a conquise pour
nous, en faisant même l’offrande de son corps, porte la marque de la mort, nous
ne pouvons y participer, nous ne pouvons entrer dans cette sanctification si
nous ne mourons à nous-mêmes et à notre volonté. La crucifixion est de chemin
de la sanctification.
Cet enseignement est en harmonie avec tout ce
que nous avons vu jusqu’ici. La première révélation de la sainteté de Dieu à
Moïse était accompagnée déjà du commandement: «Ote» (tes souliers de tes
pieds). Les louanges de Dieu dans le cantique par lequel Moïse célèbre Dieu
comme magnifique en sainteté, digne de louanges furent chantées sur les corps
morts des Egyptiens. Lorsque Moïse, sur le Sinaï, reçut l’ordre de sanctifier
la montagne, il lui fut dit: «Si quelqu’un la touche, animal ou homme, il ne
vivra point».—«Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée ou
transpercée d’un trait». La sainteté de Dieu est une cause de mort pour tout ce
qui est en contact avec le péché. Ce n’était que par une mort, par l’effusion
du sang d’une victime qu’il y avait accès au lieu très saint. Christ a choisi
la mort, même la mort accompagnée de malédiction, afin de se sanctifier pour
nous, et de nous ouvrir la voie de la sainteté, le chemin du lieu très saint,
l’accès au Dieu saint. Et il en est encore de même. Personne ne peut voir Dieu
et vivre. Ce n’est que par la mort, la mort du moi, la mort de notre nature
charnelle, que nous pouvons nous approcher de Dieu et le contempler. Christ
nous a ouvert le chemin. A cette parole: «Personne ne peut voir Dieu et vivre,
il a répondu: «Eh bien, que je meure, ô Dieu! mais il faut que je te voie».
Oui, et que Dieu en soit béni! l’intérêt qui nous lie à la personne de Christ
est si réel, et notre union avec lui si intime, que nous pouvons vivre en sa
mort. Dans la mesure où jour après jour le moi est tenu à la place de mort qui
est la sienne, la vie et la sainteté de Christ peuvent devenir nôtres. {9}
Et où est la place de mort? Et comment la
crucifixion qui conduit à la sainteté et à Dieu peut-elle s’accomplir en nous?
Grâces à Dieu, ce n’est pas notre œuvre; ce n’est pas une opération fatigante
de crucifixion propre. La crucifixion qui doit nous sanctifier est un fait
accompli. La croix de Christ porte ce drapeau: «Tout est accompli!» Sur cette
croix Christ s’est sanctifié lui-même pour nous afin que nous soyons sanctifiés
en vérité. Notre crucifixion comme notre sanctification est une chose qui, en
Christ, a été complètement et parfaitement accomplie. «Nous avons été
sanctifiés une fois pour toutes par l’oblation du corps de Christ».—«Car par
une oblation unique il a amené pour toujours à la perfection ceux qui ont été
sanctifiés. «Dans la plénitude que le bon plaisir du Père veut voir habiter en
Christ, la crucifixion de notre vieil homme, de la chair, du monde, de nous-mêmes,
tout est d’une spirituelle réalité; celui qui désire Christ, qui le connaît et
qui l’accepte, reçoit tout pleinement en lui. Et comme le Christ, qui était
auparavant connu davantage comme Celui qui pardonne, qui vivifie et qui sauve,
est encore réclamé par le pécheur, ensuite comme Celui qui délivre de la
puissance du péché et qui sanctifie, il vient et prend l’âme dans la communion
de ses souffrances et de sa mort. «Il s’est montré... pour anéantir le péché
par son sacrifice», {Heb 9:26} doit devenir vrai pour nous comme pour Jésus. Il nous
révèle alors que cela fait partie du salut qu’il nous offre d’être faits
participants par lui d’une volonté entièrement consacrée à la volonté de Dieu,
d’une vie livrée à la mort, et qui a été délivrée de la mort par la puissance
de Dieu; d’une vie dont la puissance et l’esprit gisent précisément dans la
crucifixion de la volonté propre. Christ révèle ces choses, et l’âme qui le
voit, qui y consent, qui fait l’abandon de sa volonté et de sa vie, qui croit
en Jésus comme en Celui qui est sa mort et sa vie tout à la fois, et en sa
crucifixion comme en une chose qui lui appartient en propre, qui est son
héritage, cette âme-là entre dans la pleine jouissance de ses biens et en
expérimente la richesse. Son langage est maintenant celui-ci: «J’ai été
crucifié avec Christ, et je vis... Mais ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ
qui vit en moi. La vie dont je vis maintenant en la chair est une vie en la foi
du Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi, une vie
d’acceptation journalière par la foi de Celui qui vit en nous, en vertu d’une
mort par laquelle j’ai passé, et avec laquelle j’en ai fini pour toujours».
«Je me sanctifie moi-même pour eux afin qu’ils
soient aussi sanctifiés en vérité».—«Je viens, ô Dieu! pour faire ta volonté».
Par cette volonté, par laquelle la volonté de Dieu a été accomplie en Christ,
«nous avons été sanctifiés par l’oblation du corps de Christ». Comprenons bien
ceci et retenons-le fermement: Christ faisant le sacrifice de sa volonté en
Gethsémané et acceptant la volonté de Dieu en mourant; Christ exécutant cette
volonté en obéissant jusqu’à la mort de la croix, voilà comment il s’est
sanctifié lui-même, et comment nous avons été sanctifiés en vérité. «C’est par
cette volonté que nous avons été sanctifiés». La mort à soi-même, l’abandon
complet, absolu de notre vie propre avec sa volonté, sa propre puissance et ses
desseins, à la croix; et, dans la crucifixion de Christ, porter chaque jour la
croix, non une croix sur laquelle nous devons encore être crucifiés, mais la
croix du Christ crucifié, avec le pouvoir qu’elle a de faire mourir ce qui doit
être crucifié, voilà le secret de la vie de sainteté, la vraie sanctification.
Mourir à soi-même, abandonner complètement,
absolument notre vie propre, notre volonté, nos énergies et nos plans, et les
livrer sur la croix, à la crucifixion de Christ; porter chaque jour sa croix,
non une croix sur laquelle nous devions être crucifiés, mais la croix du Christ
crucifié avec le pouvoir qu’elle a de faire mourir ce qui doit être mortifié,
voilà le secret de la vie de sainteté, voilà la vraie sanctification.
Croyant! est-ce là la sainteté que tu
cherches? As-tu vu et as-tu reconnu que Dieu seul est saint? Que le moi est
tout le contraire de la sainteté, et qu’il n’y a pas d’autre moyen d’être
sanctifié, sinon par le feu de la sainteté divine venant en nous et y donnant
la mort au moi. «Portant toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que
la vie de Jésus se montre aussi dans notre corps», c’est là le chemin de
quiconque cherche à être vraiment sanctifié, comme Christ s’est sanctifié
lui-même; sanctifié tout à fait comme Jésus.
Il s’est sanctifié lui-même pour nous afin que
nous puissions nous-mêmes être sanctifiés en vérité. Oui, notre sanctification
a pour fondement et pour racines sa propre sanctification; elle repose sur la
sanctification de Christ. Et nous sommes en lui. Les racines secrètes de notre
être sont plantées en Christ d’une manière plus profonde que nous ne pouvons le
voir ou le sentir, il est notre cep,
Celui qui nous porte et qui nous vivifie. Comprenons par la foi, d’une manière
et dans une mesure qui dépasse de beaucoup ce que nous pouvons comprendre,
d’une manière éminemment réelle et divine, que nous sommes en Celui qui s’est
sanctifié pour nous. Demeurons donc où Dieu lui-même nous a placés.
«Soyez saints, car je suis saint».
O Père saint! je te bénis pour cette précieuse Parole, pour cette œuvre
bénie de ton Fils bien-aimé. Dans son intercession pour nous, tu entends sans
cesse cette parole de son admirable
prière: «Je me sanctifie moi-même
pour eux, afin qu’eux aussi soient vraiment sanctifiés». O tendre Père! je te prie de me fortifier
puissamment par ton Esprit, afin que dans une foi vivante je sois rendu capable
d’accepter la sainteté que tu as préparée pour moi en mon Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ, et que je la vive. Donne-moi l’intelligence spirituelle pour que
je comprenne ce que signifie qu’ «il
s’est sanctifié lui-même», que ma
sanctification est assurée dans la sienne, et afin que, comme par la foi
j’habite en lui, sa puissance protège ma vie entière. Que sa sanctification
soit vraiment la loi et la vie de la mienne! Que l’abandon qu’il a fait à ta
volonté paternelle de sa propre volonté, que sa continuelle dépendance et son
obéissance soient la racine et la force de ma propre sanctification! Que la
mort de Christ au monde et au péché soit ma règle journalière! Par-dessus tout,
o mon Père! fais que Christ lui-même, Christ qui s’est sanctifié pour moi, soit
mon repos, ma confiance, mon appui! Il s’est sanctifié pour moi, afin que moi
aussi je sois vraiment sanctifié. Bien-aimé Sauveur, comment pourrai-je assez
te bénir, t’aimer, te glorifier pour cette grâce merveilleuse. Tu t’es donné
toi-même tellement que je suis maintenant saint en toi. Je me donne à toi, afin
qu’en toi je sois rendu vraiment saint. Amen, Seigneur Jésus! Amen.
1° «Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il
renonce à soi-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive». Jésus, par
ces paroles, veut nous dire que notre vie devra être le pendant de la sienne, y
compris la crucifixion. Le commencement d’une pareille vie, c’est le
renoncement à soi-même, afin que
Christ en prenne la place. Les Juifs n’ont pas voulu renoncer à eux-mêmes, mais
«ils ont renié le Saint et le Juste; ils ont fait mourir le Prince de la vie».
Le choix à faire est encore aujourd’hui entre le Christ et le moi. Renions
l’être souillé, le moi, faisons-le mourir.
2° Les pas à faire dans ce chemin sont les;
suivants: d’abord une décision délibérée, mûrie, que le moi sera livré à la
mort; puis l’abandon de nous-mêmes au Christ crucifié, afin qu’il nous fasse
participants de sa crucifixion; ensuite, «sachant que notre vieil homme est
crucifié», la foi qui dit; «Je suis crucifié avec-Christ», et la force de vivre
comme un crucifié, et ne plus se glorifier, sinon en la croix de Christ.
3° La pensée centrale de tout ceci est que:
Nous sommes en Christ, qui a renoncé à sa volonté, en a fait le sacrifice, et a
fait la volonté de Dieu. Par le Saint-Esprit, l’esprit qui était en lui est en
nous; la volonté du moi est crucifiée, et nous vivons dans la volonté de Dieu.
{8} Murray dit: en antithèse à la
volonté de Dieu (Note du trad.)
{9} Voir note D.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et foi
En sorte qu’ils reçoivent par la foi en mot le pardon des péchés, et une part avec ceux qui
ont été sanctifiés. {10} {Ac
26:18}
Plus nous étudions l’Ecriture à la lumière du
Saint-Esprit, ou pratiquons par sa divine puissance la vie chrétienne, plus
aussi nous sommes profondément convaincus de la place unique et centrale que la
foi occupe dans le plan de Dieu pour notre salut. Et nous apprenons aussi à
comprendre qu’il est bon et juste qu’il en soit ainsi: la nature même des
choses l’exige. Parce que Dieu est un Etre spirituel et invisible, chacune des
révélations qu’il nous donne de Lui-même, soit: dans ses œuvres, soit dans sa
Parole, soit dans son Fils, réclame de nous la foi. La foi est le sens
spirituel de l’âme; elle est pour elle ce que les sens sont pour le corps; par
elle seule nous entrons en communication et en contact avec Dieu.
La foi est cette humilité d’âme qui attend
dans le silence pour écouter, pour comprendre, pour accepter ce que Dieu dit,
pour recevoir, pour retenir, pour posséder ce que Dieu donne et ce qu’il opère.
Par la foi nous laissons entrer Dieu, que dis-je? Nous l’accueillons lui-même,
lui, le Vivant, dans notre cœur, afin qu’il y fasse sa demeure, et qu’il
devienne notre vie même. Quoique nous pensions le bien savoir, nous avons
toujours à apprendre à nouveau cette vérité pour en faire une application
toujours plus profonde et plus complète, c’est que, dans la vie chrétienne, la foi
est la première chose, la chose qui plaît à Dieu et qui attire sur nous ses
bénédictions. Et parce que la sainteté est la gloire suprême de Dieu, et la
suprême bénédiction qu’il a en réserve pour nous, c’est tout spécialement dans
la vie de la sainteté que nous sommes appelés à vivre uniquement de foi.
Le Seigneur parle ici de «ceux qui sont
sanctifiés par la foi en lui». {11}
Lui-même est notre sanctification, comme il est notre justification; pour l’une
comme pour l’autre, Dieu demande la foi; et l’une et l’autre sont également
accordées immédiatement à la foi. Le participe «sanctifiés» n’est pas le
présent, comme s’il indiquait une œuvre qui se poursuit, mais le passé défini
indiquant un acte accompli une fois pour toutes. Lorsque nous croyons en Christ,
nous recevons le Christ tout entier, notre justification et notre
sanctification: nous sommes immédiatement acceptés de Dieu comme justes et
comme saints en lui. Dieu nous compte et nous appelle, ce que nous sommes
réellement, des «sanctifiés en Christ». C’est lorsque, nous arrivons à voir ce
que Dieu voit, lorsque notre foi saisit ceci: c’est que la vie sainte de Christ
est nôtre, qu’elle est devenue notre propriété véritable, qu’elle doit être
acceptée ainsi par nous, et que nous devons nous l’approprier par un usage
journalier, c’est alors que nous serons vraiment rendus capables de vivre de la
vie à laquelle Dieu nous appelle, la vie des sanctifiés en Jésus-Christ. Nous
serons alors dans la vraie position dans laquelle ce qui est appelé la sanctification
progressive peut s’opérer. Ce sera alors, dans la vie de tous les jours,
l’application de la puissance de la vie sainte qui nous a été préparée en
Jésus, et qui, dans notre union avec lui, est devenue notre possession présente
et permanente, puissance qui agit en nous selon la mesure de notre foi. {12}
A ce point de vue, il est évident que la foi a
une double opération à accomplir. La foi est la démonstration des choses qu’on
ne voit point, et qui cependant existent
véritablement dans le moment présent; elle est une ferme persuasion des
choses qu’on espère, mais qui ne sont pas
encore présentes. En tant que démonstration des choses qu’on ne voit point,
elle se réjouit en Christ, notre parfaite sanctification, comme en une
possession présente, actuelle. Par la foi, je regarde simplement à ce que
Christ est, tel que
Voilà le premier aspect de la sanctification:
regarder à ce qui est une chose accomplie, une absolue réalité. En tant que
ferme persuasion des choses espérées, cette foi atteint, par l’assurance de
l’espérance quant à l’avenir, des choses que je ne vois pas encore et dont je
ne fais pas l’expérience; et elle réclame jour après jour de Christ, notre
sanctification, ce qui est nécessaire pour la pratique de la sainteté, «pour
que je sois saint dans toute ma conduite».
Et voici le second aspect de la
sanctification: je compte sur Christ pour que dans une expérience personnelle,
il me remplisse graduellement, incessamment, et selon les besoins de chaque
instant de toutes les richesses qui ont été amassées pour nous dans sa plénitude
«C’est à lui que vous devez d’être en Jésus-Christ, qui a été fait sagesse pour
nous par la volonté de Dieu, ainsi que justice, sainteté et délivrance».
(Oltramare). Sous son premier aspect, la foi dit: «Je sais que je suis en lui
et que toute sa sainteté est mienne»; sous son second aspect, elle ajoute: «Je
m’assure en lui pour la grâce et la force qui me sont nécessaires à chaque
instant pour vivre d’une vie sainte».
Et cependant, il est à peine besoin de le
dire, ces deux aspects n’en font qu’un. Car c’est un seul et même Jésus qui est
notre sanctification, soit que nous le considérions à la lumière de ce qu’il a
été fait pour nous, une fois pour toutes, soit que, comme résultat de ce qu’il
a été fait pour nous, nous le considérions dans ce qu’il devient pour notre
expérience journalière. Et c’est aussi une seule et même foi qui, à mesure
qu’elle apprend mieux à connaître Jésus, à l’adorer, à se réjouir en lui comme
en Celui qui nous a été fait de la part de Dieu sanctification, et en qui nous
avons été sanctifiés, devient plus hardie pour attendre l’accomplissement de
chacune des promesses de Dieu pour la vie de chaque jour, plus forte aussi pour
réclamer et attendre de Dieu la victoire sur tout péché. La foi en Jésus est le
secret d’une vie sainte: toute sainte conduite, toutes nos actions vraiment
saintes, sont le fruit de la foi en Jésus, comme en Celui qui est notre
sainteté.
Nous savons comment la foi agit, et quels sont
ses grands obstacles dans ce qui concerne la justification. Il est bon que nous
nous rappelions que les mêmes dangers se rencontrent dans l’exercice de la foi
qui sanctifie que dans celui de la foi qui justifie. La foi en Dieu est et demeure opposée à la
confiance en soi-même, spécialement
dans son vouloir et son faire. Tout effort pour faire quelque
chose par nous-mêmes entrave la foi. La foi regarde à Dieu qui seule opère, et
elle s’abandonne à sa puissance comme à une puissance qui nous a été révélée en
Christ, par l’Esprit; elle laisse Dieu produire en nous la volonté et l’exécution.
La foi doit agir: sans les œuvres, elle est morte; elle n’arrive à la
perfection que par les œuvres. Ainsi que Paul le dit: «En Jésus-Christ, ce qui
importe, c’est la foi agissante par
la charité». {Ga 5:6} Mais ces œuvres que la foi en l’action de Dieu inspire
et produit sont bien différentes des œuvres dans lesquelles le croyant dépense
ses meilleurs efforts pour n’arriver qu’à constater son échec, son impuissance.
La vraie vie de sainteté, la vie de ceux qui sont sanctifiés en Christ, a ses racines
et sa force dans le sentiment permanent d’une complète impuissance, dans la
plénitude de repos d’une âme qui se confie en la puissance et en la vie
divines, enfin, dans un abandon complet de soi-même au Sauveur, dans cette foi
qui consent à n’être rien, afin qu’il soit tout. Il peut paraître impossible de
discerner ou de décrire la différence qui existe entre le travail qui vient de
nous-mêmes, et le travail qui vient de Christ par la foi; mais si nous savons
seulement que cette différence existe; si nous apprenons à nous défier de
nous-mêmes et à compter sur Christ agissant en nous, le Saint-Esprit nous
introduira aussi dans ce «secret de l’Eternel». Les œuvres de la foi sont les
œuvres de Christ.
De même que la foi est entravée par les
efforts personnels, de même elle l’est par le désir de voir et de sentir. «Si tu
crois, tu verras»; le Saint-Esprit scellera notre foi par une divine
expérience, nous verrons la g {l}
oire de Dieu. Mais ceci est son œuvre; la nôtre est, lorsque, tout paraît
sombre et froid, en présence de tout ce que la nature et l’expérience
témoignent, de croire cependant en Jésus
à chaque instant, comme en Celui qui est notre sanctification, et une
sanctification parfaitement suffisante, en laquelle nous sommes rendus parfaits
devant Dieu. Des plaintes sur ce que nous ne sentons pas, sur notre faiblesse,
sur l’engourdissement qui nous gagne servent rarement à quelque chose; c’est
l’âme qui renonce à s’occuper d’elle-même, de sa propre faiblesse ou de la
force de l’ennemi, et qui ne regarde qu’à ce que Jésus est, à ce qu’il a promis
de faire, c’est cette âme, dis-je, qui progrès sera en sainteté et qui
connaîtra une marche Joyeuse, de victoire en victoire. «L’Eternel lui-même
combattra pour vous». Cette pensée si souvent répétée en parlant du pays dont
la possession avait été promise à Israël est l’aliment de la foi; dans le
sentiment de sa faiblesse, en présence de ses puissants ennemis, la foi entonne
le chant du vainqueur. Lorsque Dieu paraît ne pas faire ce pourquoi nous avions
eu confiance en lui, c’est précisément le moment pour la foi de se glorifier en
lui.
Il n’y a peut-être rien qui révèle davantage
le vrai caractère de la foi comme la joie et la louange. Vous faites à un
enfant la promesse d’un cadeau pour le lendemain, immédiatement il vous dit:
«Merci!» et il est heureux. Le joyeux merci prouve combien réellement votre
promesse est entrée dans son cœur. Nous pouvons être saints, parce que Jésus,
le Puissant, Celui qui aime d’un amour infini est notre sainteté. La louange exprimera
notre foi; la louange la prouvera aussi; la louange la fortifiera. «Le peuple
que je me suis formé publiera mes louanges».—«Alors ils crurent à ses paroles,
et ils chantèrent sa louange». La louange nous ramènera à la foi, nous verrons
que nous n’avons plus qu’une chose à faire: aller de l’avant dans une foi qui
se confie sans cesse et qui loue sans cesse. C’est dans un attachement plein
d’amour et vivant pour Jésus, un attachement qui se réjouit en lui et le loue
sans cesse pour ce qu’il est pour nous, que la foi se prouve à elle-même, et
qu’elle reçoit la puissance de la sainteté.
«Sanctifiés par la foi en moi». Oui, par la
foi en moi». C’est un Jésus personnel
et vivant qui s’offre à nous, lui-même dans toute la richesse de sa puissance
et de son amour, lui, comme l’objet, la force, la vie de notre foi. Il nous dit
que si nous voulons être saints, saints toujours et en toutes choses, nous
devons avoir une seule chose en vue: être toujours et entièrement pleins de foi
en lui. La foi est l’œil de l’âme, la force par laquelle nous pouvons discerner
la présence de l’invisible lorsqu’il vient se donner à nous. Non seulement, la
foi voit, mais elle s’approprie, elle s’assimile les choses divines; aussi, que
notre âme se recueille pour que le Saint-Esprit, qui habite en nous, vivifie et
fortifie cette foi pour laquelle il nous a été donné. La foi est l’abandon, la
reddition de notre être tout entier; c’est l’acte par lequel nous nous livrons
à Jésus, afin qu’il puisse faire son œuvre en nous, nous nous donnons à lui,
afin de vivre de sa vie, et que sa volonté se fasse en nous; en accomplissant
cet acte d’abandon, nous ferons cette expérience que c’est lui qui se donne
entièrement à nous, en prenant complètement possession de nous. La foi sera
donc une puissance, la puissance d’obéissance pour faire la volonté de Dieu,
«notre très sainte foi»,—«la foi des saints». Et nous comprendrons combien est
simple, pour le cœur droit, le secret de la sainteté: Jésus, lui seul. Nous
sommes en lui, qui est notre sanctification; lui personnellement est notre
sainteté; et la vie de la foi en lui, pour qui le reçoit et le possède, doit
être nécessairement une vie de sainteté. Jésus dit: «Sanctifiés par la foi en
moi».
«Soyez saints, car je suis saint». Bien-aimé Sauveur, j’ai vu une fois de plus
avec un cœur plein d’une respectueuse adoration ce que tu veux être pour moi.
C’est en toi, et dans une vie de sainte communion avec toi que je puis devenir
saint. C’est dans une vie de simple attachement à ta personne divine, dans une
vie de foi en toi et d’amour pour toi, Jésus, d’abandon et de consécration à
toi, que tu deviens mon tout et que tu me rends participant de toi-même et de
ta sainteté.
Seigneur Jésus, je crois en toi, subviens à mon incrédulité. Je te confesse
ce qui reste en moi d’incrédulité; et je compte sur ta présence pour que tu en
fasses la conquête et que tu la fasses disparaître de mon cœur. Mon âme regarde
continuellement vers toi afin de voir toujours mieux combien c’est toi qui es
ma vie et ma, sainteté, Tu élargis mon cœur afin que je me réjouisse en toi
comme en Celui qui est mon tout, et que j’aie l’assurance que c’est toi-même
qui prends possession de ce cœur et qui le remplis, comme un temple, de ta
gloire. Tu m’enseignes à comprendre que quelque faibles, humaines et décevantes
que puissent être mes expériences, ton Saint-Esprit est la force de ma foi,
qu’il me fait grandir dans une confiance plus forte et plus profonde en toi, en
qui je suis saint. O mon Sauveur! je prends la parole de ce jour: «Sanctifié par la foi en moi», comme une nouvelle révélation de ton amour
et de ce que cet amour se propose de faire pour moi. En toi est la puissance de
ma sainteté; en toi la puissance de ma foi. Que ton nom soit béni de ce que tu
m’as donné une place parmi ceux dont tu parles quand tu dis: «Sanctifiés par la foi en moi». Amen.
1° Souvenons-nous que ce n’est pas seulement
la foi qui se sert de Christ pour la sanctification, mais toute foi vivante qui
a le pouvoir de sanctifier. Tout ce qui nous jette souillés aux pieds de Jésus,
tout ce qui exige de notre part une foi intense et simple, que ce soit une
épreuve de foi, ou une prière de foi, ou une œuvre de foi, tout cela aide à
nous rendre saints, parce que tout cela nous met en contact avec Jésus, le Saint.
2° Ce n’est que par le Saint-Esprit que Christ
et sa sainteté nous sont jour après jour révélés, faits nôtres, en une
possession véritable. Et la foi qui les reçoit est aussi du Saint-Esprit.
Livrez-vous en simplicité de cœur et avec confiance à son action. Ne soyez
point effrayés comme si vous ne pouviez croire; vous avez en vous «l’Esprit de
foi», vous avez par conséquent le pouvoir de croire. Et il vous est permis, que
dis-je? vous pouvez demander à Dieu qu’il vous fortifie puissamment par son Esprit
dans l’homme intérieur; car la foi qui reçoit Christ est celle qui demeure et
qui ne faiblit pas.
3° Je n’ai de foi que dans la mesure que j’ai
l’Esprit. N’est-ce pas désormais que ce qui m’est le plus nécessaire, c’est que
je vive entièrement sous l’action du Saint-Esprit?
4° Comme l’œil en voyant est réceptif, cède à
l’objet qui est placé devant lui afin d’en recevoir l’impression, ainsi la foi
est l’impression que Dieu produit sur l’âme quand il s’en approche. La foi
d’Abraham ne fut-elle pas le résultat du fait que Dieu s’était approché de lui,
et lui avait parlé, l’impression que Dieu avait faîte sur lui? Recueillons-nous
pour contempler le divin mystère de Christ, notre sainteté; sa présence
attendue et adorée produira la foi. C’est-à-dire que l’Esprit qui procède de
lui dans ceux qui s’attachent à lui sera de la foi.
5° La sainteté
en Jésus, et non par ton effort, la puissance du péché brisée par la grâce
seule. La sainteté de Dieu en toi, sa
beauté sur ton front, ce sera la joie de ton pèlerinage, ce sera ta portion
ici-bas.
{10} En sorte qu’ils reçoivent la rémission des péchés et un héritage parmi
ceux qui sont sanctifié par la foi en
moi.» Version révisée d’Oxford, 1881, autorisant l’intitulé de ce chapitre»
{11} Les meilleurs commentateurs relient cette expression par «la foi en moi,»
non point au mot «sanctifiés,» mais à tonte l’expression «qu’ils reçoivent par
la foi en moi.» Mais ceci ne saurait aucunement affecter l’application au mot
«sanctifiés» Lu ainsi, le texte nous dit que la rémission des péchés et
l’héritage, et la sanctification qui nous qualifie pour l’héritage, tout mous
vient parla foi.
{12} Voir note E.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et résurrection
Son fils, Celui qui est issu de la postérité
de David, selon la chair, et qui selon l’Esprit de sainteté a été désigné
Fils de Dieu d’une manière puissante par sa résurrection d’entre les morts. {Ro
1:4}
Ces paroles nous parlent d’une double
naissance de Christ. Selon la chair, il est né de la postérité de David; selon
l’Esprit, il est le premier-né d’entre les morts. Comme il était un fils de
David en vertu de sa naissance physique, de même il a été déclaré Fils de Dieu
avec puissance, en vertu de sa résurrection par l’Esprit de sainteté. De même
que la vie qu’il a reçue par sa première naissance a été une vie dans et selon
la chair, avec toute sa faiblesse, de même la nouvelle vie qu’il a reçue par sa
résurrection a été une vie dans et selon là puissance de l’Esprit de sainteté.
L’expression: l’Esprit de sainteté est très
spéciale. Ce n’est pas le mot ordinaire pour la sainteté de Dieu qui est
employé ici, comme dans {Heb 12:10}, pour décrire
Comme croyant, vous avez part à cette vie de
ressuscité. (Résurrection, anglais).
«Vous avez été régénérés par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les
morts».—«Vous êtes ressuscites avec Christ», dès lors vous êtes exhortés à vous
considérer comme vivants à Dieu, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Mais la vie
ne peut agir avec puissance que lorsque vous cherchez à la connaître, à vous y
livrer, à la laisser prendre pleine possession de vous-même. Et si c’est là que
vous voulez arriver, une des choses les plus importantes à réaliser pour vous,
c’est que comme ce fut par l’Esprit de sainteté que Christ fut ressuscité,
ainsi l’Esprit de cette même sainteté doit être en vous le cachet et la
puissance de votre vie. Etudiez-vous à connaître et à posséder l’Esprit de
sainteté tel qu’il s’est manifesté dans la vie de votre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ.
Et en quoi consistait cet Esprit? Le secret de
cet Esprit, nous le trouvons dans cette Parole: Voici, je viens, ô Dieu! pour faire ta volonté. C’est par
l’exécution de cette volonté, telle que Christ l’a accomplie, que nous avons
été sanctifiés une fois pour toutes par l’oblation de son corps. C’est ainsi
que Christ se sanctifia dans sa vie et dans sa mort; c’est là ce que l’Esprit
de sainteté a produit en lui; c’est aussi ce que l’Esprit de vie qui est en
Jésus-Christ veut faire en nous; une vie selon la volonté de Dieu est une vie
de sainteté. Cherchez de tout votre cœur à saisir ceci clairement. Christ est
venu pour nous révéler ce que devait être la vraie sainteté dans les conditions
de la vie et de la faiblesse humaines. Il est venu pour l’accomplir pour vous,
afin de pouvoir vous la communiquer par son Saint-Esprit. Si vous ne la
saisissez pas avec intelligence et de tout votre cœur, le Saint-Esprit ne peut
agir en vous; il ne peut la produire en vous. Cherchez à vous en emparer
sérieusement; la volonté de Dieu acceptée sans hésitation, voilà la puissance
par excellence de sainteté. C’est là le point de départ de toute tentative de
devenir saint comme Christ lui-même est saint, dans et par sa sainteté.
Plusieurs cherchent à ne prendre dans la vie de Christ ou dans son image, pour
les imiter, que quelques parties de cette vie et de cette image, tandis qu’ils
manquent grandement dans d’autres parties. Ils n’ont pas vu que le renoncement
auquel Jésus les appelle est vraiment un renoncement à soi-même, dans toute
l’étendue du terme. Notre volonté propre ne doit l’emporter sur aucun point
quelconque: Jésus faisant seulement la volonté de son Père, voilà le Maître qui
doit dominer sur nous, et non notre moi. «Etre parfait et bien convaincu, et
demeurer ferme dans tout ce que Dieu veut», {Col 4:12} voilà quelle doit être
l’ambition, la prière, l’attente constante du disciple de Jésus. Il n’y a pas à
craindre que la volonté de Dieu ne nous soit pas clairement révélée en toutes
choses. «Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra...» Le Père
ne laissera pas l’enfant disposé à obéir dans l’ignorance de sa volonté.
Et il n’y a pas à craindre que lorsque la
volonté du Père nous sera révélée, il nous soit impossible de la faire. Quand
une fois la douleur de nos chutes et de notre péché nous aura jetés dans cet
état que décrit saint Paul au chapitre VII des Romains, et que nous saurons ce
que c’est que de «prendre plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur»,
jusqu’à faire entendre ce cri: «Malheureux que je suis! qui me délivrera du
corps qui cause cette mort?» la délivrance viendra sûrement par Jésus-Christ.
Le Saint-Esprit ne produit pas seulement en nous la volonté, mais aussi le
faire; où le croyant ne pouvait que soupirer et dire: «Je ne fais pas le bien
que je veux», il donne la force, avec le cantique: «La loi de l’Esprit qui
donne la vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort».
Dans cette foi ferme qu’il est possible de
connaître et de faire la volonté de Dieu en toutes choses, prenez de Christ, en
qui vous êtes, ce principe dirigeant de votre vie: «Je viens, ô Dieu! pour
faire ta volonté». C’est le principe de la vie de celui qui est ressuscité avec
Christ; sans cette disposition, Jésus n’aurait jamais été ressuscité d’entre
les morts. C’est le principe de la vie nouvelle en vous. Acceptez-le;
étudiez-le; réalisez-le; mettez-le en pratique. Plus d’un croyant a fait cette
expérience que quelques simples paroles de consécration, exprimant, comme
celles que nous venons de citer: «Je viens, O Dieu, pour faire ta volonté», la
ferme intention de faire en toutes choses la volonté de Dieu, ont été pour eux
comme une prise de possession de la joie et de la puissance d’une vie de
résurrection inconnue auparavant. La volonté de Dieu est l’expression complète
de ses perfections morales, de sa sainteté. Prendre sa place au centre même de
cette volonté, la vivre, être porté et soutenu par cette volonté, a été la
puissance de cette vie de Jésus que la mort n’a pu retenir dans la tombe,
puissance qui ne pouvait autrement qu’éclater dans la gloire de sa
résurrection. Or, ce que cette puissance a été pour Jésus, elle le sera aussi
pour nous.
La sainteté, c’est la vie; ceci est
l’expression la plus simple de la vérité contenue dans notre texte. Il ne peut
y avoir de sainteté jusqu’à ce qu’il y ait une vie nouvelle implantée. Et la
vie nouvelle ne peut se manifester comme une puissance de résurrection, elle ne
peut porter des fruits, qu’en croissant en sainteté. Aussi longtemps que le
croyant vit de cette vie partagée, dont une part est de la chair et une part de
l’Esprit, une part pour soi-même, une part pour Christ, c’est en vain qu’il
cherche la sainteté. C’est la vie nouvelle qui est la vie sainte; c’est la
parfaite conception de cette vie par la foi, l’abandon complet de toute notre
conduite à cette vie sainte, qui sera la route royale de la sainteté. Jésus a
vécu, il est mort et ressuscité, afin de nous préparer une nouvelle nature, une
nature que nous devons recevoir jour après jour dans l’obéissance de la foi;
nous avons «revêtu l’homme nouveau, créé à l’image de Dieu, dans une justice et
une sainteté que produit la vérité». {Eph 4:24}
Il y a plus. Cette vie n’est pas semblable à
la vie de la nature, un principe aveugle, inconscient, accomplissant involontairement
son idéal, dans une obéissance qui ne résiste pas à la loi de son être. Dans
cette vie nouvelle, il y a l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ; l’Esprit de
sainteté, le Saint-Esprit demeurant en nous comme une personne divine, entrant
en communion avec nous et nous introduisant dans la communion du Christ vivant.
C’est cela qui remplit notre vie d’espérance et de joie. Le Sauveur ressuscité
souffla de son Esprit sur ses disciples; l’Esprit, lui, apporte le divin
Ressuscité dans notre cœur; il l’y introduit comme un ami personnel, un guide
vivant, et comme Celui qui fortifie. L’Esprit de sainteté, c’est l’Esprit, la
présence, la puissance du Christ vivant. Jésus disait de l’Esprit. «Vous le
connaissez». N’est-ce pas là ce dont nous avons le plus grand besoin: connaître
le Saint-Esprit, l’Esprit de Christ l’Esprit de sa sainteté et de notre
sainteté? Comment pouvons-nous «marcher selon l’Esprit» et suivre ses
directions, si nous ne connaissons ni lui, ni sa voix, ni sa manière de
conduire et d’agir?
Apprenons encore une autre leçon de notre
texte. C’est du tombeau de notre chair et
de notre volonté propre que l’Esprit de sainteté éclate en puissance de
résurrection. Nous devons accepter la mort de la chair, la mort du moi, de
sa volonté et de son action propres, comme point de départ de notre expérience
de la puissance de l’Esprit de sainteté. En vue de chaque conflit avec le
péché, de tout exercice de foi ou de prière, nous devons entrer dans la mort de
Jésus, dans la mort à nous-mêmes, et comme ceux qui disent avec l’apôtre: «Non
que nous soyons capables de rien concevoir par nous-mêmes», nous devons, dans
une foi paisible, attendre que l’Esprit de Christ fasse son œuvre en nous,
puisque «c’est de Dieu que nous vient notre capacité». L’Esprit agira, vous
fortifiant puissamment dans l’homme intérieur, élevant en vous un saint temple
au Seigneur. Et le temps viendra, s’il n’est pas encore venu pour vous,
peut-être plus tôt que vous ne le pensez ou que vous n’osez l’espérer, où
l’habitation consciente de Christ dans votre cœur, par la foi, la parfaite
révélation et le couronnement de Christ en vous, comme roi, comme guide, comme
gardien de votre cœur et de votre vie sera devenu pour vous une expérience
personnelle.
«Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu très saint! nous te bénissons de ce que tu as ressuscité ton Fils
d’entre les morts, et de ce que tu l’as élevé dans la gloire, afin que notre
foi et notre espérance fussent en toi. Tu as fait de sa résurrection la
puissance de la vie éternelle en nous, afin que comme il est maintenant
ressuscité, nous puissions marcher en nouveauté de vie. Comme l’Esprit de
sainteté a habité et a agi en lui, il habite et agit en nous, et il devient en
nous l’Esprit de vie. O Dieu! nous t’en supplions, achève ton œuvre dans tes
saints. Donne-leur un sentiment plus vif, plus profond de la sainte vocation
que tu leur as adressée en Christ, le Ressuscité. Donne leur à tous d’accepter
l’Esprit qui animait sa vie terrestre, de faire de la volonté de Dieu leurs
délices, et que l’Esprit qui anime leur vie soit le même que celui qui animait
celle de ton Fils. Que ceux qui jusqu’ici n’ont jamais accepté ces choses les
acceptent, et que dans la foi et dans la puissance d’une vie nouvelle ils
disent: «J’accepte
la volonté de Dieu comme ma seule loi». Que
l’Esprit de sainteté soit l’Esprit qui les fasse vivre! Père, nous t’en
supplions, que Christ soit ainsi, par une expérience croissante du pouvoir de
sa résurrection, révélé à nos cœurs comme le Fils de Dieu, le Seigneur, le Souverain
qui règne en nous! Amen.
1° La vie de Christ est en même temps la
sainteté de Christ. La raison pour laquelle nous échouons si souvent dans la
poursuite de la sainteté, c’est que notre propre vie, la chair, cherche avec
ses {forces} propres une sainteté qui
soit comme un beau vêtement dont nous puissions nous parer pour entrer dans le
ciel. C’est de la mort journalière à soi-même que naît la vie de Christ.
2° Mourir ainsi, vivre ainsi en Christ pour
être saints, mais comment pouvons-nous y arriver? Tout cela vient selon l’Esprit de sainteté. Ayez le
Saint-Esprit en vous. Dites journellement: «Je crois au Saint-Esprit».
3° Saints
en Christ. Quand Christ vit en nous et que son Esprit, tel qu’il a trouvé son expression dans les paroles et
les œuvres de Christ sur la terre, entre en nous et pénètre notre volonté et
notre sentiment intérieur, alors notre union avec lui devient ce que Jésus a
voulu qu’elle fût. C’est l’Esprit de sa conduite sainte, de sa sainteté qui
doit être en nous.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et liberté
Or, ayant été affranchis du péché, vous êtes
devenus les esclaves de la justice: faites maintenant de vos membres les
esclaves de la justice pour devenir saints. Aujourd’hui que vous êtes affranchis
du péché, et que vous êtes devenus les esclaves de Dieu, vous portez votre
fruit de manière à être saints, et vous avez pour fin la vie éternelle. {Ro
6:18,19,22}
La liberté que nous avons en Jésus-Christ. {Ga
2:4}
En vertu de la liberté pour laquelle Christ
nous a affranchis, tenez donc ferme, et ne vous laissez pas mettre sous le joug
de la servitude. {Ga 5:1}
Aucune possession n’est plus estimable et plus
précieuse que la liberté; rien n’inspire et n’élève davantage l’homme, et rien
au contraire de plus déprimant et de plus dégradant que l’esclavage.
L’esclavage ravit à l’homme ce qui constitue sa virilité, sa puissance de
décision et d’action; il l’empêche d’être et de faire ce qu’il voudrait.
Le péché est un esclavage; c’est la servitude
sous un pouvoir étranger qui s’est rendu maître de nous, et qui exige souvent
un service des plus répugnants. La rédemption de Christ restaure notre liberté
et nous affranchit de la puissance du péché. Si nous voulons vraiment vivre
comme des rachetés, nous devons, non seulement regarder à l’œuvre que Christ a
accomplie pour notre rédemption, mais nous devons accepter et réaliser par
l’expérience combien est complète, sûre et absolue la liberté par laquelle il
nous a rendus libres. Ce n’est que lorsque nous nous tenons fermes dans cette
liberté qui est en Jésus-Christ que nous pouvons «porter notre fruit de manière
à être saints».
Il est à remarquer combien rarement, dans la
grande argumentation de l’épître aux Romains, le mot saint se rencontre, et comment,
là où il est employé deux fois (chap. VI), dans l’expression: «pour la
sanctification ou pour être saints», il est clairement énoncé comme but et
fruit à atteindre par une vie de justice. Cette double répétition «pour être
saints», indiquant un résultat qui doit être atteint, est précédée d’une pensée
répétée deux fois aussi: «Ayant été affranchis du péché, et étant devenus les
esclaves de la justice», ce qui nous montre bien comment l’affranchissement de
la puissance du péché et l’abandon de notre être au service de la justice ne
sont pas encore en eux-mêmes la sainteté, mais le seul et le plus sûr moyen de
l’atteindre. Une vraie connaissance de l’affranchissement du péché que Christ
nous procure, et une entrée complète dans cette liberté sont indispensables
pour une vie de sainteté. Ce fut lorsqu’Israël fut affranchi du joug de Pharaon
que Dieu commença à se révéler à lui comme le Dieu saint; ce n’est que lorsque
nous savons que nous sommes «affranchis du péché», délivrés de la main de tous
nos ennemis, que nous servons Dieu en justice et en sainteté tous les jours de
notre vie.
«Ayant été affranchis du péché»; pour bien
comprendre cette parole nous devons nous garder de deux erreurs. Nous ne devons
ni la diminuer, ni y mettre plus que le Saint-Esprit n’y a mis lui-même. Le
contexte montre que l’apôtre parle, non de notre position judiciaire, mais
d’une réalité spirituelle, de notre union vivante avec Christ dans sa mort et
dans sa résurrection, par laquelle nous sommes entièrement délivrés de la domination
de la puissance du péché. «Le péché n’aura pas domination sur vous». Paul ne
parle pas davantage d’une expérience, de ce que nous sentons que nous sommes
affranchis de tout péché. Il parle du grand fait objectif que Christ nous a
enfin délivrés de la puissance que le péché avait de nous forcer à faire sa
volonté et ses œuvres, et il nous presse, dans la foi à ce fait glorieux, de
repousser hardiment les commandements ou la tentation du péché. Connaître la
liberté que nous avons en Christ, notre affranchissement de l’empire et de la
puissance du péché, c’est le moyen de réaliser ces choses dans notre
expérience.
Dans le temps où les Turcs et les Maures
réduisaient souvent des chrétiens en esclavage, des sommes considérables
étaient fréquemment payées pour la rançon de ceux qui étaient esclaves. Mais il
arriva plus d’une fois que ceux pour qui on avait payé une rançon, éloignés
dans l’intérieur du pays de leur servitude, ignorèrent toujours la bonne
nouvelle de leur rachat, leurs maîtres ayant tout intérêt à la leur laisser
ignorer. D’autres avaient bien appris cette nouvelle, mais ils s’étaient
tellement habitués à leur esclavage qu’ils étaient incapables de faire un
effort pour atteindre la côte ou la frontière. L’indolence ou le désespoir les
retenait dans l’esclavage, ils ne pouvaient croire qu’ils fussent jamais
capables d’atteindre sûrement le pays de la liberté. La rançon avait été payée;
ils étaient réellement libres, et cependant soit ignorance, soit manque
d’énergie, ils étaient encore dans l’esclavage. La rédemption de Christ a si
complètement mis fin au péché et à la puissance légale qu’il avait sur nous
«car la puissance du péché c’est la loi», {1Co 15:56} que très réellement et
très certainement le pèche n’a plus le pouvoir de nous forcer à lui obéir. Ce
n’est que dans la mesure où nous lui permettons encore de régner, dans la
mesure où nous lui cédons comme si nous étions ses serviteurs qu’il peut
exercer son empire. Satan fait l’impossible pour tenir les croyants dans
d’ignorance de ce qu’il y a de complet dans leur affranchissement de son
esclavage. Et comme les croyants sont si facilement satisfaits de leurs propres
pensées sur la signification de la rédemption, et qu’ils désirent si faiblement
et font si peu valoir leurs droits de la voir telle qu’elle est, et de posséder
par son moyen la délivrance complète et les bénédictions qu’elle renferme,
l’expérience qu’ils font de l’étendue de l’affranchissement du péché est très
faible. «Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté». {2Co 3:17}
C’est par le Saint-Esprit, par sa lumière éclairant et guidant notre être
intérieur, son action étant humblement désirée et fidèlement acceptée, que
cette liberté peut devenir notre propriété.
En, {Ro 6} Paul parle de
l’affranchissement du péché; en, {Ro 7:3,4,6} de l’affranchissement
de la loi, l’un et l’autre nous ayant été acquis en Christ, et par notre union
avec lui. En, {Ro 8:2} il nous parle de cette liberté comme devenue nôtre par
l’expérience. Il dit: «La loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus-Christ m’a
affranchi oie la loi du péché et de la mort». La liberté qui est nôtre en
Christ doit devenir nôtre par une appropriation et une jouissance personnelles,
par le moyen du Saint-Esprit.
La dernière dépend de la première; plus la foi
est complète, plus la connaissance est claire et nette, plus nous pouvons
joyeusement nous glorifier en Jésus-Christ et en la liberté par laquelle il
nous a affranchis, plus aussi est rapide et entière notre entrée en possession
de la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Comme la liberté est en Christ
seul, de même c’est l’Esprit de Christ seul qui nous met de fait en possession
de cette liberté et qui nous y fait demeurer. «L’Esprit de vie qui est en
Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Où est l’Esprit du
Seigneur, là est la liberté». Lorsque l’Esprit nous révèle Jésus comme Seigneur
et Maître, notre nouveau Maître, qui seul a quelque chose à nous commander et
qui nous engage à nous livrer nous-mêmes, à présenter nos membres, à abandonner
notre vie entière au service de Dieu en Christ, la foi à l’affranchissement du
péché devient consciente et réelle en nous. Croyant à ce qu’il y a de complet
dans la rédemption, le captif sort de son esclavage comme un «affranchi du
Seigneur». Il sait maintenant que le péché n’a plus pour un seul instant aucun
pouvoir pour lui imposer l’obéissance. Il se peut qu’il cherche à reprendre ses
anciens droits; il se peut qu’il parle avec un ton d’autorité; il se peut qu’il
nous effraie jusqu’à se faire craindre et à nous soumettre à ses exigences,
mais il n’a absolument plus de puissance sur nous, à moins que nous, oubliant
notre liberté, nous ne cédions à ses tentations, et que nous ne lui donnions
nous-mêmes puissance sur nous.
Nous sommes les affranchis du Seigneur. «Notre
liberté est en Jésus-Christ». Au chapitre VII des Romains, Paul décrit les
terribles luttes de l’âme qui cherche à accomplir la loi, vendue au péché,
captive, esclave, sans la liberté de faire tout ce que son cœur désire. Mais
lorsque l’Esprit prend la place de la loi, le cri: «Malheureux que je suis, qui
me délivrera du corps qui cause cette mort?» est changé en ce chant de
victoire: «Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ; la loi de l’Esprit de vie
m’a affranchi».
Que de plaintes sur l’insuffisance de nos
forces à accomplir la volonté de Dieu, que d’efforts impuissants, d’espérances
déçues, de continuelles défaillances reproduisant et répétant sous mille formes
ce cri du captif: «Malheureux que je suis!» Mais, grâces en soient rendues à
Dieu, il y a une délivrance! Christ nous a affranchis pour la liberté. {Ga
5:1} «Tenez donc ferme, et ne vous laissez pas mettre sous le joug de
la servitude». Satan cherche sans cesse à mettre sur nous soit le joug du
péché, soit celui de la loi, comme si le péché ou la loi dans leurs exigences
avaient quelque pouvoir sur nous.
Mais il n’en est rien. Ne vous laissez point
prendre à ses filets; tenez ferme dans la liberté pour laquelle vous avez été
affranchis par Christ. Prêtons l’oreille à ce message: «Or, ayant été
affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice..., faites
maintenant de vos membres les esclaves de la justice pour devenir
saints».—«Aujourd’hui que vous êtes affranchis du péché, et devenus les
esclaves de Dieu, vous portez votre fruit de manière à être saints»; {Ro
6:18,19,22} ou «vous avez pour fruit la sanctification».
Pour être saint, vous devez être libre,
parfaitement libre; libre de manière à ce que Jésus puisse régner en vous, vous
conduire; libre de manière à ce que le Saint-Esprit puisse disposer de vous,
respirer en vous, agir, opérer en vous son œuvre secrète, douce et puissante,
afin que vous croissiez jusqu’a la pleine liberté que Christ vous a acquise.
Ayant été affranchis du péché, et étant devenus
les esclaves de la justice, vous portez votre fruit de manière à être saints,
et vous avez pour fin la vie éternelle. Liberté, justice, sainteté voilà les
degrés à franchir pour atteindre à la gloire future. Plus nous entrerons
profondément par la foi dans la liberté que nous avons en Christ, plus aussi
nous présenterons joyeusement et avec confiance à Dieu nos membres comme
instruments pour faire ce qui est juste. Dieu est le Père dont nous sommes
heureux de faire la volonté, et dont le service est une parfaite liberté. Le
Rédempteur est le Maître auquel l’amour nous lie dans une obéissance
volontaire. La liberté n’est pas la licence: «Nous sommes délivrés des mains de
nos ennemis afin de le servir sans crainte, en pratiquant sous son regard la
sainteté et la justice tous les jours de notre vie». {14}
La liberté est la condition de la justice, et
la justice de la sainteté.
«Soyez saints comme je suis saint».
O Dieu de gloire! Je te prie d’ouvrir mes yeux à cette merveilleuse liberté
pour laquelle Christ m’a fait un de ses affranchis. Fais-moi saisir pleinement
ta Parole quand elle me dit que le péché n’aura pas domination sur moi, parce
que je ne suis pas sous la loi, mais sous la grâce! Apprends-moi à bien
connaître la liberté que j’ai en Jésus-Christ et a m’y tenir ferme.
Mon Père, ton service est un service de parfaite liberté; révèle-moi cette
vérité; tu es l’infiniment libre et ta volonté ne connaît d’autres limites que
celles qu’y met sa propre perfection. Et tu nous invites à entrer dans cette
volonté pour la faire, afin que nous soyons libres comme toi-même, ô Dieu! tu
es libre. O mon Dieu! montre-moi la beauté de ta volonté lorsqu’elle
m’affranchit de moi-même et du péché; et que je fasse de cette volonté mes
seules délices. Que le service de la justice soit une joie et une force pour
moi, et qu’il ait pour fruit ma sanctification, m’introduisant dans ta
sainteté.
Bien-aimé Sauveur! mon Libérateur et ma liberté, je t’appartiens. Je
m’abandonne à ta volonté, afin de ne connaître d’autre volonté que la tienne.
Maître! je veux te servir toi, et toi seul. J’ai ma liberté en toi! Sois mon
gardien, toi seul. Je ne puis rester debout un seul instant hors de toi. En toi
je me tiens ferme; en toi je me confie.
Dieu très saint! moi ton enfant libre, obéissant et qui t’aime, tu me
rendras saint Amen.
1° La liberté est le pouvoir de donner libre
essor à l’impulsion de notre nature. En Christ, l’enfant de Dieu est affranchi
de tout pouvoir qui l’empêcherait d’agir selon les lois de sa nouvelle nature.
2° Cette liberté nous vient de la foi. Par la
foi en Christ, j’entre en possession de la liberté et j’y demeure.
3° Cette liberté est du Saint-Esprit. «Où est
l’Esprit du Seigneur, là est la liberté». Si vous êtes conduits par l’Esprit,
vous n’êtes plus sous la loi». Un cœur rempli de l’Esprit devient vraiment
libre.
4° Mais cette liberté est dans la charité.
«Vous avez été appelés à la liberté; seulement que votre liberté ne serve pas
d’excitation à la chair; mais asservissez-vous les uns aux autres». La liberté
pour laquelle Christ nous affranchit est la liberté de devenir semblables à
lui, pour aimer et pour servir. «Quoique libre de tous, je me suis fait esclave
de tous, pour gagner un plus grand nombre». Voilà la liberté de la charité.
5° «Ayant été affranchis du péché, vous êtes
devenus les esclaves de la justice pour devenir saints». Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve. .{Ex 10:3} Celui-là
seulement qui fait ce qui est juste peut devenir saint.
6° Cette liberté est joie et chants de
triomphe.
{14} Voir note F
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et bonheur
Le royaume de Dieu consiste dans la justice,
dans la paix, et dans la joie par le
Saint-Esprit. {Ro 14:17}
Les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit-Saint. {Ac
13:52}
Néhémie dit: Ce jour est consacré à notre
Seigneur. Ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel sera votre force. {Ne
8:10}
La profonde signification de la joie dans la
vie chrétienne est peu comprise. La joie est trop souvent considérée comme
quelque chose de secondaire, tandis que sa présence dans notre âme est
essentielle comme preuve que Dieu nous satisfait pleinement, et que son service
fait nos délices. Dans notre vie domestique, il ne nous suffit pas pour être
contents que toutes les convenances de la conduite, du maintien soient
observées, et que tous remplissent leurs devoirs réciproques; seul l’amour vrai
nous rend heureux dans nos rapports les uns avec les autres; or, de même que
l’amour donne sa chaleur d’affection, la joie est le rayon de soleil qui
remplit la maison de son éclat. Même dans la souffrance et la pauvreté, les
membres d’une famille qui s’aiment, sont une source de joie les uns pour les
autres. Sans cette joie, spécialement, il n’y a pas de vraie obéissance de la
part des enfants. Ce n’est pas à la simple exécution d’un ordre donné ou à
l’accomplissement d’un service que des parents regardent; c’est à la manière
joyeuse, volontaire, au joyeux empressement avec lesquels cela est fait, qui
rend ce service agréable. Il en est de même des rapports des enfants de Dieu
avec leur Père céleste. Même dans l’effort que nous faisons pour arriver à une
vie de consécration et d’obéissance selon l’Evangile, nous sommes
continuellement en danger de nous replacer sous la loi avec ses: «Tu feras, tu
ne feras pas». La conséquence en est toujours une occasion de chute. La loi ne
produit que la colère; elle ne donne ni la vie ni la force. Ce n’est que
lorsque nous nous tenons fermes dans la joie de notre Seigneur, dans la joie de
notre affranchissement du péché, dans la joie de son amour et de ce qu’il est
pour nous, dans la joie de sa présence, que nous possédons la force nécessaire
pour le servir et pour lui obéir. Ce n’est que lorsque nous sommes libres de
tout maître, du péché, du moi et de la loi; ce n’est que lorsque nous nous
réjouissons dans cette liberté, que nous pouvons offrir à Dieu un service qui
le satisfasse, et qui nous rende nous-mêmes heureux. «Je vous reverrai, disait
Jésus à ses disciples, et votre cœur sera réjoui, et nul ne vous ravira votre
joie». La joie est la preuve et la condition de la présence permanente et
personnelle de Jésus dans notre âme.
Si la sainteté est la beauté et la gloire de
la vie de la foi, il est évident que là, tout particulièrement, l’élément de la
joie ne doit pas faire défaut. Nous avons déjà vu comment la première mention
qui a été faite de Dieu comme le Saint, se trouve dans un chant de louanges sur
les bords de la mer Rouge, comment Anne, la mère de Samuel, et Marie, la mère
de Jésus, dans leurs moments d’inspiration, louaient Dieu comme Celui qui est
le Saint; comment le nom de Dieu trois fois saint, prononcé dans les cieux,
vient jusqu’à nous par la bouche et dans le cantique des séraphins; et comment
les êtres vivants qui sont devant le trône et la grande multitude des rachetés
qui chantent le cantique de l’Agneau, adorent Dieu comme le Saint. Nous devons
l’adorer dans toute la beauté de sa sainteté; chanter ses louanges en nous
souvenant de sa sainteté; ce n’est que dans un esprit d’adoration, de louange
et de joie que nous pouvons connaître Dieu parfaitement comme le Saint. Plus
encore, ce n’est que sous l’inspiration d’un amour qui adore et qui se réjouit,
que nous pouvons être rendus saints. C’est lorsque nous cessons de vivre dans
la crainte et l’anxiété, et que nous ne comptons plus sur nos efforts ou sur
nos élans, mais que nous nous reposons avec des cœurs reconnaissants et joyeux
sur ce que Jésus est dans son œuvre parfaite comme sanctification pour nous;
c’est lorsque nous nous reposons et nous réjouissons en lui, que nous pouvons
être faits participants de sa sainteté. C’est le jour de repos, c’est-à-dire le
jour que Dieu a béni, qui est un jour de joie et de félicité; et c’est le jour
qu’il a béni qui est un jour saint. Sainteté et bonheur sont inséparables.
Mais ceci n’est-il pas en contradiction avec
l’enseignement de l’Ecriture et avec l’expérience des saints? La souffrance et
l’affliction ne sont-elles pas parmi les moyens choisis de Dieu pour la
sanctification? Les promesses ne sont-elles pas faites à ceux dont le cœur est
brisé, aux pauvres en esprit, à ceux qui pleurent? Le renoncement à soi-même,
l’abandon de tout ce que nous avons, la crucifixion avec Christ et la
mortification journalière de notre chair, n’est-ce pas là le chemin de la
sainteté? et tout ceci ne donne-t-il pas plus de raisons de souffrir et de
pleurer que de chanter et de se réjouir?
La réponse à ces questions, nous la trouverons
dans une juste conception de la vie de la foi. La foi élève, et nous met en
possession de ce qui est précisément l’opposé de ce que nous sentons ou
expérimentons. Dans la vie chrétienne, il y a toujours un paradoxe: les
oppositions qui nous paraissent le plus irréconciliables, nous les voyons à tel
moment donné mises côte à côte. Paul l’exprime dans des paroles comme
celles-ci: «...Pour mourants, et voilà que nous vivons; pour châtiés, et
pourtant nous ne sommes pas mis à morts; pour tristes, nous qui sommes toujours
joyeux; pour pauvres, nous qui en enrichissons bon nombre; pour n’ayant rien,
nous qui avons tout». Et ailleurs: «Lorsque
je suis faible, c’est alors que je
suis fort». Cette contradiction apparente se concilie non seulement par le fait
de l’union, dans tout croyant, de deux vies, la vie humaine et la vie divine,
mais surtout parce que le fidèle participe en même temps de la mort et de la
résurrection de Christ. La mort de Christ a été une mort de douleurs et de
souffrances, une mort réelle, terrible, un déchirement des liens qui unissaient
l’âme et le corps, l’esprit et la chair.
La puissance de cette mort agit en nous: si
nous voulons vivre saintement, nous devons la laisser agir puissamment; car
c’est dans cette mort que Christ s’est sanctifié, afin que nous-mêmes, nous
soyons vraiment sanctifiés. Notre sainteté, comme la sienne, est dans la mort à
notre volonté propre, et à notre vie propre tout entière. Mais—et nous devons
bien saisir ceci—nos approches du côté de la mort, nous ne les faisons pas du
même côté que Christ, c’est-à-dire dans la direction d’un ennemi à vaincre,
d’une souffrance à subir avant d’entrer dans la vie nouvelle. Non, le croyant,
qui sait ce que Christ est comme Ressuscité, s’approche de la mort, de la
crucifixion à soi-même, de la crucifixion de la chair et du monde, du côté de
la résurrection, qui, pour le racheté, est le côté de la victoire en la
puissance du Christ vivant. Quand nous avons été «baptisés en Jésus-Christ,
nous avons été baptisés en sa mort»
et en sa résurrection comme nôtres;
et Christ lui-même, le Seigneur vivant, ressuscité, nous introduit
triomphalement dans la puissance de sa mort. Et ainsi, pour le croyant qui vit
vraiment par la foi, et qui ne cherche pas à crucifier et à mortifier la chair
par ses propres efforts, mais qui connaît le Sauveur vivant, la joie profonde
de la résurrection ne l’abandonne jamais, mais elle est sans cesse sa force
dans ce qui pour d’autres peut paraître n’être que durs sacrifices et croix à
porter. Il dit avec Paul: «Je me glorifie dans la croix de notre Seigneur
Jésus-Christ par lequel le monde est crucifié pour moi». Le croyant ne se pose
jamais la question: «Qui me délivrera du corps qui cause cette mort?» sans
faire retentir la joyeuse et triomphante réponse comme une expérience actuelle:
«Je rends grâces par Jésus-Christ, notre Seigneur. Grâces soient rendues à Dieu
de ce qu’il nous fait toujours triompher en Christ!»
Et maintenant retenons les deux leçons
suivantes: la sainteté est essentielle au vrai bonheur; le bonheur est
essentiel à la vraie sainteté.
La sainteté est essentielle au vrai bonheur. Si vous voulez avoir de la joie, une plénitude de joie, une joie
permanente que rien ne peut faire disparaître, soyez saints comme Dieu est
saint. La sainteté est la félicité. Rien ne peut assombrir ou interrompre notre
joie sinon le péché. Quelle que soit notre épreuve ou notre tentation, la joie
de Jésus, dont Pierre dit: «En qui vous vous réjouissez d’une joie ineffable et
glorieuse», est une compensation qui l’emporte, et au-delà. Si nous perdons
notre joie, la cause doit en être le péché. Peut-être suivons-nous le monde ou
nous-mêmes; il se peut aussi qu’une tache se soit produite sur notre conscience
par quelque chose de douteux, ou qu’il y ait en nous quelque incrédulité, un
désir de marcher par la vue où Dieu veut que nous marchions par la foi,
situation dans laquelle nous pensons plus à nous-mêmes et à notre joie qu’au
Seigneur seul: quoi qu’il en soit, rien ne peut nous ravir notre joie que le
péché. Si nous voulons avoir une vie heureuse et qui connaît la vraie joie, une
vie par laquelle nous assurions Dieu, les hommes et nous-mêmes que notre
Seigneur est vraiment tout pour nous, soyons saints, glorifions-nous en lui qui
est notre sainteté, car, en sa présence, il y a plénitude de joie. «Ta face est
un rassasiement de joie». Vivons dans le royaume qui est «joie par le
Saint-Esprit». L’Esprit de sainteté est en même temps un esprit de joie, parce
qu’il est l’Esprit de Dieu. Ce sont les saints, les saints de Dieu qui poussent
des cris de joie.
De plus, le
bonheur est essentiel à la vraie sainteté. Si vous voulez être un chrétien
saint, vous devez être un chrétien heureux. Jésus fut oint de Dieu d’une «huile
de joie», afin qu’il puisse «nous donner une huile de joie au lieu du deuil».
Apprenez à comprendre la divine valeur de la joie. Elle est la preuve la plus
évidente que vous êtes en la présence du Père, et que vous demeurez dans son
amour. Elle prouve que vous avez conscience de votre affranchissement de la loi
et de l’effort de l’esprit de servitude. C’est le signe que vous êtes libres de
souci et de responsabilité (responsibility),
parce que vous vous réjouissez eh Jésus-Christ comme en Celui qui est votre
sanctification, votre gardien, votre force. C’est le secret de la santé et de
la force spirituelles, remplissant tout votre service dans l’assurance heureuse
et enfantine que le Père ne demande rien de nous sans nous donner la force de
l’accomplir, et qu’il accepte tout ce qui est fait dans cet esprit, quelque imparfait
que soit le travail. Le vrai bonheur est toujours désintéressé; il se perd dans
ce qui fait l’objet de sa joie. Dans la mesure où la joie du Saint-Esprit nous
remplit, et où nous nous réjouissons en Dieu, qui est le Saint, par
Jésus-Christ, notre Seigneur, dans la mesure où nous adorons et servons le Dieu
trois fois saint, dans cette mesure nous devenons saints. C’est là, même dans
le désert où nous sommes, le «chemin de la sainteté, la voie sainte, où les
rachetés de l’Eternel marcheront, allant à Sion avec chants de triomphe. Une
joie éternelle couronnera leur tête; ils obtiendront la joie et l’allégresse». {Esa
35}
Tous les enfants de Dieu comprennent-ils ceci?
C’est que la sainteté est précisément un autre nom, le vrai nom que Dieu donne
pour bonheur; que c’est, en effet, un
bonheur inexprimable que de savoir que Dieu nous rend saints, que notre
sainteté est en Christ, que le Saint-Esprit, l’Esprit de Christ est en nous.
Rien n’est si attrayant que la joie; les croyants ont-ils compris que ceci est
la joie du Seigneur: être saints? «Tu te glorifieras dans le Saint d’Israël».
Les plus pauvres feront du Saint d’Israël le sujet de leur allégresse.
Réclamons-nous de ces promesses. Que l’assurance que la foi nous donne que
Dieu, notre Père, et notre Sauveur Jésus-Christ, et le Saint-Esprit qui demeure
en nous, se sont engagés à faire l’œuvre dans notre âme, et qu’ils la font, que
cette assurance, dis-je, nous remplisse de joie. Ne cherchons pas notre joie en
ce que nous voyons en nous de sainteté; réjouissons-nous de la sainteté de Dieu
en Christ, sainteté qui nous a été gratuitement acquise; réjouissons-nous dans
le Saint d’Israël. Ainsi notre joie sera indicible et permanente; ainsi aussi
nous le glorifierons.
«Soyez saints, car je suis saint».
Dieu bienheureux! Je te prie de me révéler, à moi et à tous tes enfants, le
secret de se réjouir en toi, le Saint d’Israël.
Tu vois quelle part importante du service de tes enfants se fait dans un
esprit de servitude, et combien qui n’ont jamais compris jusqu’ici que la voie
sainte est un chemin dans lequel ils peuvent marcher en chantant, et que là ils
rencontreront la joie et l’allégresse. O Père! enseigne à tes enfants à se
réjouir en toi.
Je te demande spécialement de nous enseigner que dans une profonde pauvreté
d’esprit, dans l’humilité et dans le sentiment de notre péché et de notre
néant, dans la conscience bien nette qu’il n’y a pas de sainteté en nous, nous
pouvons chanter tous les jours ta sainteté, que tu as faite nôtre en Christ, et
ta gloire, que tu as fait reposer sur nous, sainteté et gloire qui sont
cependant à toi, et à toi seul. O Père! dévoile à tes enfants les mystères
bénis de ton royaume, c’est-à-dire la foi qui voit tout en Christ, et rien en
soi-même; la foi qui, en effet, a tout en lui, et se réjouit de tout en lui, la
foi qui ne saurait se réjouir de rien en soi-même, parce qu’il n’y a là rien de
quoi se réjouir. Amen.
1° Le grand obstacle à la joie en Dieu est de
s’attendre à trouver en nous-mêmes
quelque chose dont nous puissions nous réjouir. Dans les premiers pas que nous
faisons à la recherche de la sainteté, nous nous attendons toujours à voir se
produire en nous un grand changement. Mais lorsque nous avançons plus
profondément dans la connaissance de ce qu’est la foi et la vie de la foi, nous
comprenons comment, quoique nous ne voyions pas le changement que nous avions
attendu, nous pouvons cependant nous réjouir d’une joie ineffable en ce que Jésus est. C’est là le secret
de la sainteté.
2° La joie doit être cultivée. Le commandement
de nous réjouir nous est donné plus fréquemment que nous n’avons l’air de le
savoir. Cela fait partie de l’obéissance de la foi de se réjouir lorsque nous
n’en sentons aucune envie. La foi se
réjouit et chante parce que Dieu est saint. «Remplis de joie et du
Saint-Esprit». «Le royaume de Dieu est joie par le Saint-Esprit».
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
En Christ notre sanctification
C’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ
qui a été fait sagesse pour nous, par la volonté de Dieu, ainsi que justice,
sanctification et rédemption, afin que comme il est écrit: Celui qui se
glorifie, se glorifie dans le Seigneur. {1Co 1:30,31}
Ces paroles nous introduisent maintenant au
centre même de la révélation de Dieu concernant la sainteté. Nous connaissons
les diverses étapes de la route qui y conduit. Il est saint, et la sainteté est
de lui. Il nous sanctifie en s’approchant de nous. Sa présence est sainteté.
Dans la vie de Christ, la sainteté qui, jusqu’alors, n’avait été révélée qu’en
symboles et comme une promesse de choses excellentes à venir, a réellement pris
possession d’une volonté humaine, et a été faite une avec une vraie nature
humaine. Dans sa mort, tout obstacle pouvant empêcher que cette sainte nature
nous soit transmise, a été enlevé: Christ est vraiment devenu notre
sanctification. La communication effective de cette sainteté a eu lieu par le
Saint-Esprit. Et maintenant, nous désirons comprendre quelle est l’œuvre
qu’accomplit le Saint-Esprit, et comment il nous communique cette sainte
nature; quelles sont nos relations avec Christ comme notre sanctification;
quelle position nous devons prendre vis-à-vis de lui si nous voulons que cette
sanctification puisse, dans sa plénitude et avec puissance, accomplir son œuvre
en nous.
La réponse divine à cette question est celle
de notre texte:
«C’est par lui (Dieu), que vous êtes en
Christ». Cette vie en Christ est destinée au pécheur, à celui qui est
«travaillé et chargé», à celui qui est indigne, à l’impotent. C’est une vie qui
est un don de l’amour du Père et qu’il veut révéler lui-même à quiconque vient
à lui avec la confiance d’un enfant. C’est une vie qui est destinée à être
notre vie de tous les jours, et qui dans les circonstances et les situations
les plus diverses nous rendra saints et nous entretiendra dans la sainteté.
«Par lui (Dieu), vous êtes en Christ». Avant que notre bien-aimé
Sauveur quitte ce monde, il avait dit à ses disciples: «Voici je suis tous les
jours avec vous jusqu’à la fin du monde». Et il est écrit de lui: «Celui qui
est descendu est Celui-là même qui est monté au plus haut de tous les cieux,
afin de rendre toutes choses parfaites (de remplir toutes choses)». L’Eglise
est son corps, la plénitude de Celui qui accomplit tout en tous. Par le
Saint-Esprit, le Seigneur Jésus est avec son peuple sur la terre. Quoiqu’il
soit invisible, et qu’il ne soit point dans la chair, sa présence personnelle
est aussi réelle sur la terre que lorsqu’il marchait avec ses disciples. Par la
nouvelle naissance, le croyant est sorti de sa vieille nature, «la chair»; il
n’est plus «dans la chair»; il est vraiment et actuellement en Christ. Le
Christ vivant l’enveloppe de sa sainte présence. Où qu’il soit et quoi qu’il
soit, quelque ignorant qu’il soit de sa position, et malgré ses infidélités, sa
place est en Christ. Par un acte de la divine et toute-puissante grâce de Dieu,
il a été planté en Christ, environné de tous côtés de la puissance et de
l’amour de Celui qui remplit toutes choses, et dont la plénitude habite tout
spécialement son corps ici-bas, c’est-à-dire l’Eglise.
Et comment celui qui désire ardemment
connaître Christ parfaitement comme sa sanctification peut-il arriver à vivre,
selon les intentions de Dieu, avec la provision qu’il lui a faite «en Christ?»
La première chose dont il faut se souvenir, c’est que ceci est une affaire de
foi, et non de sentiment. La promesse de l’habitation du Saint qui vivifie a
été faite aux humbles, aux contrits de cœur. C’est lorsque je sens le plus
vivement ma souillure, et que je ne puis rien faire pour me rendre saint,
lorsque j’ai honte de moi-même, c’est alors que je dois tourner le dos au moi et dire plein de confiance: «Je suis
en Christ. Il est là, et il m’environne de tous côtés. Comme l’air qui
m’enveloppe, comme la lumière qui m’inonde, voici mon Seigneur Jésus-Christ! Il
est là avec moi; il m’enveloppe de sa présence cachée, mais réelle et divine.
Avec calme et confiance, ma foi doit se jeter dans les bras du Père, de qui et
par la puissante grâce duquel je suis en Christ; il me révélera alors cette
vérité avec une force et une clarté toujours plus grandes. Il le fait lorsque
je crois, et quand je crois, il ouvre lui-même mon âme entière pour qu’elle
reçoive tout ce qui est impliqué dans ce fait d’être en Christ: le sentiment de
mon péché, de ma souillure doit devenir la force de ma confiance et de ma
dépendance de Christ. C’est dans une pareille foi que je demeure en Christ».
Mais par le fait que c’est de la foi que nous
vient cette grâce, c’est donc du Saint-Esprit. «Par lui (Dieu), vous êtes en
Christ». Ce n’est pas comme si Dieu, après nous avoir placés et plantés en
Christ, nous laissait le soin de maintenir notre union avec lui. Non, Dieu est
l’Eternel, le Dieu de la vie éternelle, Celui qui agit à chaque instant avec
une puissance qui ne se lasse jamais. Ce que Dieu donne, il continue de le
donner incessamment. C’est lui qui, par son Saint-Esprit, fait de cette vie en
Christ une bienheureuse réalité, et qui nous en donne conscience. «Nous avons
reçu l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les grâces que Dieu nous a faites». {1Co
2:12} La foi ne dépend pas de Dieu seulement pour le don qu’elle doit
accepter, mais aussi pour la force dont elle a besoin pour l’accepter. La foi a
besoin du Fils, non seulement comme nourriture, et comme l’Etre qui peut la
satisfaire, mais elle a encore besoin du Saint-Esprit comme puissance pour le
recevoir et le garder. Ainsi la bienheureuse acquisition de tout ce que
signifient ces mots: «Christ notre sanctification», nous est assurée à mesure
que nous apprenons à nous prosterner devant Dieu avec foi pour demander le
Saint-Esprit, et avec une parfaite et enfantine confiance qu’il est prêt à
révéler et à glorifier en nous Christ, en qui nous sommes, comme notre
sanctification.
Et comment l’Esprit révêlera-t-il ce Christ en
qui nous sommes? Il nous le révélera spécialement comme le Vivant, l’Ami
personnel, le Maître. Christ n’est pas seulement notre exemple, notre idéal. Sa
vie n’est pas seulement une atmosphère et une inspiration, comme nous disons
quand nous parlons d’un homme qui nous a puissamment influencés par ses écrits.
Christ n’est pas seulement un trésor et une plénitude de grâce et de puissance
dont nous sommes faits participants par le Saint-Esprit. Mais Christ est le
Sauveur vivant dont le cœur bat d’un amour le plus tendrement humain, et
cependant divin. C’est dans cet amour qu’il s’approche de nous, dans cet amour
qu’il nous reçoit, lorsque le Père nous attache à lui. Par la puissance d’un amour
personnel, il peut exercer une influence et nous attacher à lui. Dans cet amour
de Christ pour nous, nous avons la garantie que sa sainteté nous sera
communiquée; et dans cet amour, la grande puissance par laquelle entre cette
sainteté. Lorsque le Saint-Esprit nous révèle que le lieu où nous demeurons,
c’est Christ et son amour, et que ce Christ est un Seigneur et un Sauveur
vivant, alors s’éveille en nous l’enthousiasme d’un attachement personnel, le
dévouement d’une fidélité affectueuse qui nous fait tout-à-fait siens. Alors il
nous devient possible de croire que nous pouvons être saints; nous arrivons à
la certitude que, dans la voie de la sainteté, nous pouvons «aller de force en
force».
Une telle connaissance, que nous donne la foi,
de notre relation avec Christ, en nous montrant que nous sommes en lui, et un tel attachement personnel
à Celui qui nous a reçus dans son amour, et qui nous y maintient et nous y
garde d’une manière permanente, devient le ressort d’une obéissance nouvelle.
La volonté de Dieu nous est présentée à la lumière de la vie de Christ et de
son amour, chaque commandement ayant été premièrement accompli par lui, puis
nous étant transmis comme le secours le
plus sûr et le plus précieux pour une communion plus parfaite avec le Père
et avec sa sainteté. Christ devient Seigneur et Roi dans l’âme, par la
puissance du Saint-Esprit; il guide la volonté de son racheté dans toute la
volonté parfaite de Dieu, et il se révèle à l’âme comme sa sanctification,
lorsqu’il couronne son obéissance d’une mesure toujours plus grande de la
présence et de la sainteté de Dieu.
Si quelqu’enfant de Dieu était jamais disposé
à se laisser décourager lorsqu’il pense à ce qu’il doit être en sainteté dans
toute sa conduite, qu’il me permette de lui dire de reprendre courage. Dieu
pouvait-il imaginer quelque chose de plus merveilleux ou de plus beau pour des
créatures si pécheresses et si impuissantes? Voyez Christ, le Fils même de Dieu
fait sanctification pour nous! le Christ puissant, saint, plein d’amour, sanctifié
par la souffrance, afin qu’il puisse sympathiser à nos douleurs; lui, donné de
Dieu, afin que nous soyons sanctifiés par son moyen. Que pouviez-vous désirer
de plus? Oui, il y a quelque chose de plus: Par
lui (Dieu), vous êtes en Christ.
Que vous le compreniez ou non, quelque faiblement que vous le réalisiez, le
fait est là dans sa divine et parfaite réalité. Vous êtes «en Christ» par un
acte de la toute-puissance de Dieu. Et là, «en Christ», Dieu lui-même veut vous
y établir et vous y faire demeurer jusqu’à la fin. Et vous possédez, chose
merveilleuse entre toutes, le Saint-Esprit en vous, pour vous enseigner à
connaître, à croire, à recevoir tout ce qui est réservé pour vous «en Christ».
Et si vous voulez seulement reconnaître qu’il n’y a en vous aucune sagesse,
aucune force quelconque pour la sainteté; si vous voulez permettre à Christ,
lui «la sagesse de Dieu et la puissance de Dieu», de vous conduire par le
Saint-Esprit qui est en vous, et de vous faire éprouver combien complètement,
fidèlement et puissamment il peut être votre sanctification, il le fera d’une
manière merveilleuse.
O mon frère! viens et que Christ soit ta
sanctification. Non point un Christ éloigné auquel tu regarderais, mais un
Christ qui est tout près de toi, qui t’enveloppe de sa présence, et en qui tu
es. Non point un Christ selon la chair, un Christ du passé, mais un Christ
présent par la puissance du Saint-Esprit. Non un Christ que tu puisses arriver
à connaître avec ta propre sagesse, mais le Christ de Dieu qui est un Esprit,
et dont l’Esprit qui est en toi, dans la mesure où tu meurs à la chair et à
toi-même, te révélera la puissance. Non point un Christ que tu puisses
embrasser de la petitesse et de la pauvreté de ta pensée, mais un Christ selon
l’infinie grandeur du cœur et de l’amour de Dieu. Oh! viens, accepte ce
Christ-là et réjouis-toi en lui. Sois content de lui laisser toute ta
faiblesse, toute ta folie, toute ton infidélité, dans la calme confiance qu’il
fera pour toi beaucoup plus que tu ne peux penser ou espérer. Et que dorénavant
il en soit pour toi selon cette parole de l’apôtre: «Que celui qui se glorifie,
se glorifie dans le Seigneur!»
«Soyez saints comme je suis saint».
O mon tendre Père! je me prosterne dans le silence devant le saint mystère
de ton amour infini.
Oh! pardonne-moi de l’avoir connu et de l’avoir cru si imparfaitement, et
d’une manière si peu digne d’un si grand mystère.
Accepte mes louanges pour ce que j’ai pu voir et goûter des bénédictions
divines qu’il renferme. Accepte, Seigneur Dieu! la louange d’un cœur joyeux qui
t’aime, et qui ne sait qu’une chose, c’est qu’il ne peut te louer comme tu en
es digne.
Et entends ma prière, ô mon Père! c’est que, par la puissance du
Saint-Esprit qui demeure en moi, je puisse accepter chaque jour, et le réaliser
pleinement dans ma vie, ce que tu m’as donné en Christ ma sanctification. Que
les insondables richesses qui sont en lui soient la provision journalière pour
chacun de mes besoins! Que sa sainteté par laquelle il fait de ta volonté ses délices
devienne vraiment mienne! Enseigne-moi surtout comment cela se fait le plus
sûrement; c’est par l’action de ta toute-puissance merveilleuse et vivifiante
que je suis en lui, et que je suis gardé dans cette position par ta main. Mon
Père! ma foi s’écrie: «Loué
soit le Seigneur Jésus-Christ, je
puis être saint» Amen.
1° Christ, tel qu’il a vécu et qu’il est mort
sur la terre, est notre sanctification. Sa vie, l’Esprit qui a animé cette vie
est ce qui constitue notre sainteté. Etre en une parfaite harmonie avec Christ,
avoir son Esprit, c’est être-saint.
2° La sainteté de Christ avait deux côtés.
D’abord, Dieu l’a sanctifié par son Esprit; puis, Christ s’est sanctifié
lui-même en suivant les directions de l’Esprit, en sacrifiant en toutes choses
sa propre volonté à celle de Dieu. Se prosterner à ses pieds, croire qu’il
connaît tous nos besoins et qu’il possède toutes choses, qu’il aime à tout
donner, c’est le repos. Et la sainteté, c’est se reposer en Jésus, qui est
lui-même le repos de Dieu. Que toutes nos pensées se résument en une seule:
«Jésus! bien-aimé Jésus!»
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
La sainteté et le corps
Le temple de Dieu est saint, ce que vous êtes vous-mêmes. {1Co 3:17}
Le corps
est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps. {1Co 6:13}
Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous? Glorifiez
Dieu dans votre corps. {1Co
6:19,20}
Jésus, notre Seigneur, venant dans le monde
dit: «Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m’as fait un corps. Voici, je viens, ô Dieu! pour
faire ta volonté». En quittant ce monde, c’est encore en son propre corps qu’il a porté nos péchés sur le
bois. C’était donc dans son corps, non moins que dans son esprit et son âme, qu’il
a fait la volonté de Dieu. Aussi est-il écrit: «C’est par l’exécution de cette
volonté que nous avons été sanctifiés une fois pour toutes, par l’oblation du corps de Jésus-Christ». Paul priant pour
les Thessaloniciens et pour leur sanctification dit: «Que le Dieu de paix
lui-même vous sanctifie tout entiers, et que tout ce qui est en vous, l’esprit
l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible pour l’avènement de notre
Seigneur Jésus-Christ». Parlant de lui-même, Paul avait dit: «Nous portons toujours
dans notre corps la mort de Jésus,
afin que la vie de Jésus se montre aussi dans notre corps; car, nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la
mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus se montre aussi dans notre corps; car, nous qui vivons, nous
sommes toujours livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus se
manifeste aussi dans notre chair mortelle».
Sa ferme attente et son espérance est, il l’exprime en ces termes, «que
maintenant comme toujours Christ sera glorifié dans mon corps, soit par le moyen de la vie, soit par le moyen de
la mort». La relation entre le corps et l’esprit est si intime, la puissance du
péché sur l’esprit s’exerce tellement par le moyen du corps, le corps est si
clairement l’objet de la rédemption de Christ et du renouvellement du
Saint-Esprit, que notre étude de la sainteté serait singulièrement incomplète
si nous ne relevions pas l’enseignement de l’Ecriture sur la sainteté du corps.
On a dit très justement que le corps est, pour
l’âme et l’esprit qui l’habitent et qui y agissent, comme les murailles d’une
cité. C’est par ces murailles que l’ennemi entre. En temps de guerre tout cède
devant la nécessité de défendre les murailles. C’est bien souvent parce que le
croyant ne comprend pas l’importance de défendre les murailles en gardant son
corps dans la sainteté, qu’il manque à conserver son âme et son esprit
irrépréhensibles. Ou c’est parce qu’il ne comprend pas que la garde et la
sanctification du corps dans toutes ses parties doit être aussi distinctement
une œuvre de foi, et aussi directement une œuvre qui s’accomplit par la
toute-puissance du Seigneur Jésus et l’habitation du Saint-Esprit que lorsqu’il
s’agit du renouvellement de l’homme intérieur, c’est pour cette raison que les
progrès dans la sainteté sont si faibles.
Afin de nous rendre bien compte de la
signification de ce que j’avance, souvenons-nous que ce fut par le corps que le
péché entra dans le monde. La femme vit
l’arbre qui était bon à manger, ce fut la tentation en la chair; par cette
tentation l’âme fut atteinte: «le fruit de l’arbre était agréable à la vue»; par l’âme, la tentation passa dans l’esprit,
qui désira le fruit précieux pour ouvrir
l’intelligence. Dans la description que Jean, dans sa première épître II,
15, fait de ce qui est dans le monde, nous retrouvons cette triple division:
«La convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie». Et
les trois tentations de Jésus par Satan correspondent exactement à cette triple
division. Satan chercha premièrement à atteindre le Seigneur par le corps; il
lui suggéra l’idée de satisfaire sa faim en faisant du pain; en second lieu,
d’après {Lu 4} il fait appel à l’âme dans la vision des royaumes de ce
monde et de leur gloire; par la troisième tentation il en appelle à l’esprit et
le somme en quelque sorte de prouver, d’affirmer que lui, Jésus, est le Fils de
Dieu, en se jetant du haut du temple en bas. Même pour le Fils de Dieu la
première tentation s’est présentée, comme pour Adam et pour tous les hommes
après lui, sous la forme d’une convoitise de la chair, et comme désir de
satisfaire l’appétit naturel et légitime de la faim. C’est dans la question du
manger et du boire, choses légitimes et bonnes en elles-mêmes, que plus de
chrétiens qu’on ne pense, sont battus par Satan. Mettre tous les appétits du
corps sous l’autorité, le gouvernement, la discipline du Saint-Esprit paraît à
plusieurs inutile, et à d’autres trop difficile. Et cependant cela doit être,
si le corps doit être saint en tant que temple de Dieu, et si nous devons
«glorifier Dieu dans notre corps et
dans notre esprit qui lui appartiennent». Les premières approches du péché sont
faites par le corps; c’est dans le corps que la victoire complète sera
remportée.
Ce que l’Ecriture nous enseigne concernant l’intimité
des relations entre le corps et l’esprit est confirmé par la physiologie. Ce
qui paraît, au premier abord, être des transgressions purement physiques laisse
une tache et a sur l’âme une influence dégradante; par ce moyen l’esprit
lui-même est entraîné. Et d’un autre côté, des péchés de l’esprit, des péchés
de pensée, d’imagination, de disposition passent par l’âme dans le corps, se
fixent, s’établissent dans le système nerveux et s’expriment même dans
l’attitude, dans les habitudes ou dans les tendances du corps. Le péché doit
être combattu non seulement dans la région de l’esprit; si nous voulons arriver
à la sainteté, nous devons nous purifier de toute souillure de la chair et de l’esprit. «Si par l’Esprit, vous
faites mourir les actions auxquelles la chair sollicite, vous vivrez». En
effet, si nous voulons être purifiés du péché et rendus saints pour Dieu, le
corps, en tant qu’ouvrages extérieurs (de la cité), doit être très spécialement
mis en sûreté contre la puissance de Satan et du péché. {15}
Et comment arriver à ce résultat? Dieu a
préparé pour cela des provisions spéciales. L’Ecriture parle si explicitement
du Saint-Esprit en relation avec le corps, comme de l’Esprit qui communique la
sainteté. Au premier abord, il semble que les mots: «Vos corps» soient
simplement employés comme équivalents de: «vos personnes, vous-mêmes». Mais
lorsqu’une connaissance plus profonde de la puissance du péché sur le corps
rend plus vivaces nos perceptions, et que le besoin d’une délivrance dans ce
domaine se fait sentir, nous comprenons mieux ce que signifie cette expression
«le corps, temple du Saint-Esprit». Mais remarquons combien c’est très
spécialement des péchés du corps que Paul parle comme souillant le saint temple
de Dieu, et comment c’est par la puissance du Saint-Esprit dans le corps que l’apôtre veut que nous glorifiions Dieu. «Ne
savez-vous pas que votre corps est le
temple du Saint-Esprit? Glorifiez donc Dieu dans
votre corps par la puissance du Saint-Esprit qui est en vous». Le
Saint-Esprit ne doit pas seulement exercer une influence restrictive et
régulatrice sur les appétits de notre corps et sur leur satisfaction, tellement
que ces appétits soient satisfaits avec modération et tempérance.
Et comment y arriver? Dans la vie chrétienne
vraie, le renoncement à soi-même est le chemin qui conduit à la jouissance, le
renoncement conduit à la possession, la mort à la vie. Aussi longtemps que nous
nous imaginons avoir la liberté de bien user ou de bien jouir de quoi que ce
soit, pourvu que nous le fassions modérément, nous n’avons encore ni vu ni
confessé notre propre souillure et le besoin que nous avons d’un entier
renouvellement du Saint-Esprit. Il ne suffit pas de dire: «Tout ce que Dieu a
créé est bon, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces»; il faut encore se
souvenir de ce qui suit: «Car tout est sanctifié par
Et comment atteindre ce but? Dieu, et Dieu en
Christ, est celui qui sanctifie et qui garde le corps comme l’esprit. La garde
des murailles de la cité doit être confiée à Celui qui règne dans la ville.
«J’ai la conviction qu’il a la puissance de garder mon dépôt pour le grand
jour», de garder ce que je lui ai confié; cela doit devenir aussi
définitivement vrai du corps et de chacune de ses fonctions dont nous avons le
sentiment qu’elle peut être ou qu’elle est une occasion de doute ou de chute,
que cela a été vrai de l’âme que nous lui avons confiée pour le salut. Un dépôt
déterminé dans une banque est une valeur qui sort de mes mains pour être
confiée au banquier; le corps, ou telle partie du corps qui a besoin d’être
sanctifiée, doit être un dépôt fait entre les mains de Jésus. La foi doit avoir
confiance dans le fait qu’il a accepté et le dépôt et la garde du dépôt; la
prière et la louange doivent renouveler journellement cette assurance,
confirmer la remise du dépôt et maintenir la communion avec Celui qui en a pris
la charge. Demeurant ainsi en lui, en sa sainteté, nous recevrons dans une vie
de foi et de joie la force de prouver, même dans notre corps, combien
pleinement, complètement nous sommes en Celui qui a été fait pour nous
sanctification, et combien est réelle et vraie la sainteté de Dieu dans ceux
qui font partie de son peuple.
«Soyez saints comme je suis saint».
O Sauveur béni! Toi qui as porté nos péchés en ton corps sur le bois, toi de qui
il est écrit: «Nous avons été
sanctifiés par l’oblation du corps de Jésus-Christ une fois pour toutes!» qu’il te plaise de m’enseigner comment mon
corps peut faire pleinement l’expérience de ta merveilleuse puissance de
rédemption. Je désire être saint, corps et âme» au Seigneur.
Seigneur! j’ai trop peu compris que mon corps est le temple du
Saint-Esprit, et que ses fonctions doivent être «sainteté au Seigneur». J’ai oublié combien cette partie de mon être
pouvait aussi être sanctifiée et gardée telle par la foi seulement, quand toi,
Seigneur Jésus, tu te charges, pour le garder, de ce que la foi t’a confié.
O mon Sauveur! je viens maintenant abandonner mon corps avec tous ses
besoins entre tes mains. O Seigneur Jésus! toi, le Saint, que mon corps soit à
chaque instant en ta sainte garde. Tu nous as appelés, «nous ayant affranchis du péché, à
te présenter nos membres comme serviteurs de la justice pour devenir saints».
Sauveur fidèle, dans la foi que j’ai en
toi pour mon affranchissement du péché, je te présente tous les membres de mon
corps; je crois que «l’Esprit dé vie
qui est en toi m’a affranchi de la loi du péché qui est dans mes membres». Dans la vie ou dans la mort, fais que tu
sois glorifié en mon corps. Amen.
1° Dans le tabernacle et dans le temple, la
partie matérielle devait être en harmonie avec la sainteté qui habitait à
l’intérieur et comme l’incorporation de cette sainteté. Aussi tout devait-il
être fait selon le modèle donné sur la montagne. Dans les deux derniers
chapitres de l’Exode, nous trouvons dix-huit fois ces mots «Selon que l’Eternel
l’avait commandé».
2° «Si par l’Esprit vous faites mourir
les-actions du corps, vous vivrez». L’énergie vivifiante de l’Esprit doit
régner sur tout l’être. Nous sommes tellement habitués à allier le spirituel à
l’idéal et à l’invisible, qu’il faudra du temps, de la réflexion et de la foi
pour nous rendre un compte exact de l’influence du physique et du sensible sur
notre vie spirituelle, et pour que nous comprenions la nécessité de placer l’un
et l’autre sous la discipline et l’inspiration du Saint-Esprit. Même Paul dit: Je traite durement mon corps (je frappe
mon corps et: je le traite en esclave (Oltrainare), de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même rejeté.
{1Co
9:27}
3° Si Dieu a positivement soufflé de son
Esprit dans le corps d’Adam, formé de terre, ne trouvons pas étrange que le
Saint-Esprit anime aussi nos corps de son énergie sanctifiante.
4° La
corporalité (ou matérialité) est le but des voies de Dieu. Cette parole profonde
d’un ancien théologien nous rappelle une vérité trop négligée. La grande œuvre
de l’Esprit de Dieu est de s’allier à la matière afin d’en faire un corps
spirituel qui devienne la demeure de Dieu. Le Saint-Esprit veut faire cette
œuvre dans notre corps, si nous lui en laissons la pleine possession.
5° C’est sur cette vérité de la puissance du
Saint-Esprit sur le corps que repose œ qu’on appelle la guérison par la foi. A
travers tous les âges, Dieu a donné à quelques-uns de ses enfants de voir
comment Christ est prêt à rendre le corps, même ici-bas, participant de la vie
et, de la puissance du Saint-Esprit. Pour ceux qui le voient, le chaînon qui
relie la sainteté à la guérison est précieux et béni, lorsque le Seigneur Jésus
prend possession pour lui-même de-notre corps
{15} «L’homme naturel se fleure
devoir à sa chair de la satis faction.» (Hoffman.) «Le soin de sa personne au
point de vue le plus terrestre lqi paraît la première et la plus importante de
ses obligations. Or, c’est cette tendance que combat l’Esprit dès qu’il s’est
emparé de nous. {Ga 5:17} C’est là la dette qu’il ne faut ni reconnaître ni
payer.» (F. Godet.)—Note du traducteur.)
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et purification
Puis donc que nous avons de telles promesses,
purifions-nous, mes bien-aimés, de toutes souillures de la chair et de
l’esprit, en achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu. {2Co
7:1}
Que la sainteté soit plus que la purification
et que celle-ci doive en être précédée, c’est là un enseignement que nous
retrouvons dans plus d’un passage du Nouveau Testament. «Christ a aimé l’Eglise
et s’est livré lui-même pour elle afin de la sanctifier par
La purification n’est que le côté négatif;
c’est la séparation des choses souillées, c’est le soin qu’on prend de n’y pas
toucher et d’enlever toute impureté;
La sanctification, «c’est l’union positive
avec Dieu, la communion avec lui, la participation aux grâces et à la sainteté
de la vie divine. {2Co 6:17,18} Ainsi, nous lisons aussi de l’autel dont Dieu
parle à Moïse: «Tu purifieras l’autel
par cette expiation et tu l’oindras pour le .sanctifier».
{Ex
29:36}
La purification doit toujours préparer la
voie, et devrait toujours conduire à la sainteté.
Paul parle d’une double souillure, dont nous devons nous purifier, celle de la
chair et celle de l’esprit. La relation entre ces deux souillures est si
intime, que dans tout péché elles y participent. La forme de péché la plus
basse et la plus charnelle entrera dans l’esprit, elle le souillera et le
dégradera. Et de même, la souillure de l’esprit fera sentir, avec le temps, sa
puissance sur la chair.
Purifions-nous de toute souillure de la chair. Les fonctions de notre corps peuvent être classées sous trois chefs: la
nourriture, la propagation et la protection de notre vie. Par la première de ces
fonctions, la terre sollicite journellement notre appétit par la nourriture et
le breuvage qu’elle nous offre. De même que le fruit, bon à manger, fut la
tentation qui séduisit Eve, de même les jouissances du manger et du boire
peuvent être classées parmi les formes les plus primitives de la souillure de
la chair. La seconde de ces fonctions, très Intimement en relation avec la
première, est celle que l’Ecriture indique comme spécialement liée au mot de
chair. Nous savons comment, dans le jardin d’Eden, le manger coupable fut
immédiatement suivi de l’éveil du désir coupable, et de la honte. Dans sa
première épître aux Corinthiens, {1Co 6:13-15} Paul relie intimement
ces deux péchés, comme il le fait pour l’ivrognerie et l’impureté. {1Co
6:9,10} Puis vient la troisième de ces fonctions dans, laquelle la
vitalité du corps se déploie: l’instinct de la préservation personnelle qui
s’élève contre tout ce qui pourrait gêner nos plaisirs ou notre confort. Ce
qu’on appelle le caractère, avec ses
fruits mauvais de colère et de division, a sa racine dans la constitution
physique et doit être classé parmi les péchés de la chair. Le chrétien doit
croire que le Saint-Esprit habite dans le corps afin de faire des membres du
corps les membres de Christ; et, dans cette foi, il doit rejeter les œuvres de
la chair; il doit «se purifier de toute souillure de la chair».
«Et de l’esprit». De même que la source de toutes les
souillures de la chair est la satisfaction de ses propres désirs, de même la
recherche de soi-même est à la base de toute souillure de l’esprit. Dans les
rapports avec Dieu, cette souillure se manifeste sous la forme de l’idolâtrie,
que ce soit par le culte d’autres dieux, d’idoles que notre cœur s’est créées,
ou par l’amour du monde, qui prend la place de l’amour de Dieu, ou encore en
choisissant notre volonté plutôt que celle de Dieu. Dans les rapports avec le
prochain, la souillure de l’esprit se montre par l’envie, le manque d’amour, la
haine, la négligence froide, glaciale, ou le jugement sévère porté sur autrui.
Dans ses relations avec nous-mêmes, on la voit sous la forme de l’orgueil, de
l’ambition, de l’envie encore, de la disposition qui fait du moi le centre
autour duquel tout doit tourner, et par qui tout doit être jugé. Même les
péchés dont nous n’avons pas conscience, si nous ne sommes pas sérieux dans
notre désir qu’ils nous soient révélés, empêcheront très sûrement nos progrès
dans la sainteté.
Bien-aimés, purifions-nous. La purification
est quelquefois indiquée comme étant l’œuvre de Dieu; {Ac 15:9 1Jn 1:9}
quelquefois aussi comme l’œuvre de Christ. {Jn 15:3 Eph 5:27 Tit 2:14} Ici,
nous sommes exhortés à nous purifier nous-mêmes. Dieu fait son œuvre en nous
par le Saint-Esprit; le Saint-Esprit fait son œuvre en nous en nous excitant à
agir et en nous rendant capables de le faire. L’Esprit est la force de la vie
nouvelle; dans et par cette force, nous devons nous mettre d’une manière bien
décidée à rejeter tout ce qui est souillé. «Partez, partez, sortez de là! Ne
touchez rien d’impur». {Esa 52:11} Le contact involontaire
avec ce qui est souillé doit nous être si insupportable qu’il nous force à
pousser ce cri: «Malheureux que je suis!» et nous conduire à la délivrance que
l’Esprit de vie, qui est en Jésus-Christ, nous apporte.
Et comment cette purification doit-elle avoir
lieu? Lorsque Ezéchias appela les prêtres de l’Eternel à sanctifier le temple,
qui avait été souillé par la présence des idoles et par le culte qui leur était
rendu, {2Ch 29} il leur dit: «Mettez ce qui est impur hors du sanctuaire».—«Et
les prêtres entrèrent dans la maison de l’Eternel pour la purifier; ils
sortirent toutes les impuretés qu’ils trouvèrent dans le temple de l’Eternel».
Ce n’est qu’alors que le sacrifice d’expiation pour le péché et l’holocauste,
et les sacrifices d’actions de grâces, purent être apportés, et que le service
de l’Eternel put être rétabli. De la même manière, tout ce qui est souillé doit
être soigneusement examiné, mis en lumière et absolument rejeté. Quelque
profondément que le péché paraisse enraciné dans notre constitution et nos
habitudes, nous devons nous en purifier si nous voulons être saints. «Si nous
marchons dans la lumière comme lui-même est dans la lumière, le sang de Jésus,
son Fils, nous purifie de tout péché». Venons à la lumière avec notre péché, et
le sang prouvera sa puissance purifiante. Purifions-nous en nous livrant
nous-mêmes à la lumière, qui révèle et qui condamne le péché, et au sang pour
qu’il purifie et qu’il sanctifie.
«Purifions-nous, en achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu».
Nous lisons dans Hébreux: {Heb 10:14} «Christ a amené pour
toujours à la perfection ceux qui ont été sanctifiés». Comme nous avons déjà
souvent vu que ce que Dieu a sanctifié, l’homme doit aussi le sanctifier, en
acceptant et en s’appropriant la sainteté que Dieu lui a accordée, il en doit
être de même de la perfection que les saints ont en Christ. Nous devons achever
la sanctification; la sainteté doit être développée dans la vie entière et
poursuivie jusqu’au bout, car, en tant que nous sommes les saints de Dieu, nous
devons arriver à la perfection, achevant notre sanctification. Ne nous laissons
pas effrayer par ce mot. Notre Seigneur l’a employé quand il nous a donné le
commandement: «Soyez parfaits, comme
votre Père céleste est parfait». Le Maître nous appelle à une perfection
semblable à celle du Père; il nous a déjà rendus parfaits en lui, et il met
devant nous la perspective d’une perfection qui va toujours croissant. Sa Parole nous appelle maintenant à achever, jour
après jour, notre sanctification. Que dans l’accomplissement de chaque devoir,
nous nous y adonnions de tout notre cœur et sans réserve. Que, comme des
écoliers dociles, nous fassions dans tout acte de culte et d’obéissance, dans
toute tentation et dans toute épreuve, ce que l’Esprit de Dieu nous enseigne à
faire. «Que l’ouvrage de la patience soit parfait, afin que vous soyez parfaits
et accomplis, en sorte qu’il ne vous manque rien». {Jas 1:4} «Que le Dieu
de paix vous rende parfaits en toute bonne œuvre pour faire sa volonté!»
«Puis,
donc que nous avons de telles promesses», bien-aimés, purifions-nous de
toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant l’œuvre de notre
sanctification dans la crainte de Dieu». C’est la foi qui donne le courage et
la force de se purifier de toute souillure et d’achever la sanctification dans
la crainte de Dieu. C’est dans la mesure où les promesses de l’amour divin et
de l’habitation de Dieu en nous sont faites nôtres par le Saint-Esprit que nous
pouvons être faits participants de la victoire qui a vaincu le monde, savoir:
notre foi. Dans le chemin que nous avons suivi du repos de l’Eden jusqu’ici, à travers toute l’Ecriture sainte,
nous avons vu la merveilleuse révélation de ces promesses dans une splendeur
qui n’a fait que grandir: que Dieu, le Saint, veut nous sanctifier; que Dieu,
le Saint, veut demeurer chez celui qui est humble de cœur; que Dieu, dans son
Bien-aimé, le Saint, est venu pour être notre sainteté; que Dieu nous a créés
en Christ afin qu’il fût notre sanctification; que Dieu, qui nous a élus pour
la sanctification de l’Esprit, a mis son Esprit dans nos cœurs; qu’il veille
maintenant sur nous, dans son amour, pour opérer en nous par cet Esprit son
dessein et pour achever notre sanctification. Telles sont les promesses qui ont
été placées devant nous. «Puis donc que nous avons de telles promesses,
bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en
achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu».
«Soyez saints, car je suis saint».
Seigneur Jésus, toi le Saint, tu t’es donné toi-même pour nous, nous ayant
purifié, pour toi comme ta propriété, afin que tu puisses nous sanctifier, et
nous présenter à toi-même comme une Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni
rien de semblable. Que ton nom soit béni pour ton amour infini. Que ton nom
soit béni pour cette merveilleuse purification. Par le lavage de ta Parole et
de ton sang tu nous as entièrement purifiés. Et quand nous marchons dans la
lumière, tu nous purifies sans cesse.
Avec ces glorieuses promesses que tu nous as faites, et dans la puissance
de ton œuvre et de ton sang, tu nous appelles à nous purifier nous-mêmes de
toute souillure de la chair et de l’esprit. O Sauveur bénit révèle-nous, dans
ta miséricorde et par ta sainte lumière, tout ce qui est souillure en nous,
même l’action la plus secrète de cette souillure Oh! que, sous la puissance
vivifiante de ta Parole et de ton sang, puissance appliquée à mon âme par le
Saint-Esprit, ma voie soit pure, mes mains soient pures, mes lèvres soient
pures, mon cœur soit pur. Purifie-moi «complètement afin que je puisse marcher
avec toi en vêtements blancs, déjà ici-bas»
Gardant ces vêtements sans tache et sans souillure. Fais cela, bien-aimé
Sauveur, pour l’amour de ton grand nom. Amen.
1° La purification a presque toujours un but:
un vase purifié est propre à être employé. Un travail spirituel, fait pour le
Seigneur, avec le sincère désir que le Seigneur nous emploie pour lui, rendra
urgent notre désir de purification. Un vase non purifié ne peut être employé:
n’est-ce peut-être pas là la raison pour laquelle il y a des travailleurs que
Dieu ne peut bénir?
2° Toute
souillure: une tache suffit pour souiller. «Purifions-nous de toute souillure».
3° Point de purification sans lumière. Ouvrons
notre cœur pour que la lumière y pénètre.
4° Aucune purification n’égale celle produite
par le feu. Livrez la souillure au feu de la sainteté de Dieu, qui est un feu
qui consume et purifie. Livrez-la à la mort de Jésus, à Jésus lui-même.
5° Si
nous marchons dans la lumière, le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout
péché. La lumière révèle le péché; nous le confessons et nous le
délaissons, et nous acceptons le sang; ainsi nous nous purifions. Soyons bien
fermement déterminés à nous purifier de toute souillure, de tout ce que notre
Père céleste considère comme une tache.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Saints et irrépréhensibles
Vous êtes témoins, et Dieu l’est aussi,
combien la conduite que nous avons tenue envers vous qui croyez a été sainte, juste et irrépréhensible. {1Th 2:10}
C’est en Christ qu’il nous a élus avant la
fondation du monde pour être saints et
parfaits devant lui dans son amour.
{Eph
1:4} {1Th 3:12,13}
Il y a deux mots grecs qui signifient à peu
près la même chose et qui sont constamment employés avec le mot saint, et le
suivent pour exprimer ce que devra être le résultat et l’effet de la sainteté
telle qu’elle se manifeste dans la vie visible. L’un est traduit par sans tache (sans flétrissure) et est
toujours employé pour parler de notre Seigneur et de son sacrifice: «l’Agneau
sans tache». {Heb 9:14 1Pi 1:19} Ensuite il est employé en parlant des
enfants de Dieu, et cela avec le mot saint;
«saints et parfaits, ou saints et irrépréhensibles»; {Eph 1:4 5:27} «sans
tache et sans reproche»; {Col 1:22} «irréprochables et purs».
{Php
2:15 Jude 1:24 2Pi 3:14} L’autre est irrépréhensible, sans- défauts, {Lu 1:6 Php 2:15 3:16}
et il se trouve aussi en rapport avec le mot saint: {1Th 2:10 3:13} «une
sainteté parfaite». {1Th 4:2,3} Quant à la question de savoir si cette
irrépréhensibilité a rapport à l’estimation que Dieu fait de ses saints ou à
celle que font les hommes, l’Ecriture dit clairement qu’il s’agit de l’une et
de l’autre. Dans quelques passages, comme, {Eph 1:4 5:27 Col 1:22 1Th 3:13} les
mots «devant lui»,—«pour lui-même»,—«devant Dieu, notre Père» indiquent bien
que la première pensée est l’irrépréhensibilité, la perfection, en présence
d’un Dieu saint, irrépréhensibilité qui est placée devant nous comme le but que
Dieu se propose à notre égard, et notre privilège. Dans d’autres, comme, {Php
2:15 1Th 2:10} l’irréprochabilité devant les hommes est placée au
premier rang. Dans les deux cas, le mot peut être considéré comme renfermant
les deux aspects de la pensée: irrépréhensible, irréprochable, sans défaut et
sans tache; cette situation doit pouvoir soutenir la double épreuve du jugement
de Dieu et du jugement des hommes. Et quelle est la leçon spéciale que la
liaison de ces deux mots ensemble dans l’Ecriture et l’exposition du mot saint
avec celle d’irrépréhensible est destinée à nous enseigner? Une leçon d’une
très grande importance. Dans la poursuite de la sainteté, plus le croyant
réalise distinctement quelle immense bénédiction il possède d’être trouvé en
Christ, séparé du monde et en communion directe avec Dieu; de n’être pleinement
possédé que par une réelle habitation de Dieu en lui, le croyant, dis-je,
risque de regarder, trop exclusivement au côté divin de la bénédiction qui lui
a été acquise, à son aspect céleste et surnaturel. Il peut oublier combien la
repentance et l’obéissance, comme sentier qui conduit à la sainteté, doit
embrasser tous les détails les plus minutieux de notre vie journalière. Il peut
surtout ne pas avoir appris que c’est non seulement l’obéissance à ce qu’il
sait être la volonté de Dieu, mais une bonne volonté docile et prête à recevoir
tout ce que l’Esprit a à lui enseigner et à lui montrer, soit de ses
imperfections, soit de la volonté du Père à son égard, qui est la condition
essentielle pour que la sainteté de Dieu puisse nous être plus complètement
révélée, à nous et en nous. Et ainsi, tout en étant fortement appliqué à
découvrir le secret d’une sainteté vraie et complète du côté de Dieu, il se
peut qu’il tolère des défauts que tout le monde autour de lui remarque, ou
qu’il reste ignorant, et cela non point innocemment, parce que toute ignorance
ici vient d’un manque de parfaite docilité aux grâces et aux beautés de la
sainteté dont le Père aurait voulu le voir orné devant les hommes. Il peut
chercher à vivre très saintement, sans se préoccuper suffisamment d’une vie
parfaitement irrépréhensible.
Il y a eu de pareils saints; saints, mais
durs; saints, mais réservés et froids; saints, mais tranchants dans leurs
jugements; saints, mais dont l’entourage dit qu’ils sont égoïstes, sans amour.
Le Samaritain, demi-païen, se montrant plus compatissant, plus prêt à un
sacrifice de ses aises que le saint Lévite et que le sacrificateur. Si cela est
vrai, ce n’est pas à l’enseignement de la sainte Ecriture que nous pouvons en
faire un reproche. En reliant si intimement ces deux pensées saint et irrépréhensible (ou sans reproche), le Saint-Esprit nous aurait
conduits à chercher la personnification de la sainteté comme puissance
spirituelle dans l’irrépréhensibilité de la pratique et de la vie journalière.
Que tout croyant qui se réjouit de la déclaration que Dieu lui a faite qu’il
est saint en Christ, cherche aussi à achever sa sanctification, ne se contentant
de rien moins que d’une sainteté irrépréhensible.
Or, que cette irrépréhensibilité ait très
spécialement trait à nos relations avec nos frères, nos semblables, nous le
voyons par la manière avec laquelle elle est liée avec l’amour. Ainsi {Eph
1:4} «pour être saints et parfaits devant lui, dans l’amour». Mais c’est surtout dans ce remarquable passage
«Puisse le Seigneur vous faire croître et
abonder en charité les uns pour les autres et pour tous les hommes..., afin d’affermir vos cœurs de manière à ce
qu’ils soient d’une sainteté parfaite devant Dieu, notre Père... {1Th
3:12,13} La sainteté et l’irrépréhensibilité, le principe positif de la
vie divine et cachée, et la pratique de cette vie dans la vie extérieure et
humaine, doivent trouver leur force dans une charité qui abonde et déborde sans
cesse de notre part.
Sainteté et charité, il est de la plus haute
importance que ces deux mots soient inséparablement unis dans notre esprit,
comme leur réalité dans nos vies. Nous avons vu dans l’étude de la sainteté de
Dieu combien l’amour est l’élément dans lequel elle se meut et agit, attirant à
elle et formant à son image tout ce dont elle peut prendre possession. L’amour
est la flamme du feu de la sainteté divine, flamme qui cherche à se communiquer
et à s’assimiler tout ce dont elle peut se saisir. Il en est de même de la
vraie sainteté chez les enfants de Dieu; le feu divin brûle et cherche à
communiquer son action bénie à tout ce qu’il peut atteindre. Lorsque Jésus se
sanctifia afin que nous fussions sanctifiés dans la vérité, ce n’était pas
autre chose que l’amour se livrant lui-même à la mort afin que le pécheur
devînt participant de la sainteté de Dieu.
Egoïsme et sainteté sont inconciliables.
L’ignorance peut s’imaginer que la sainteté est un vêtement dont le moi peut se
parer devant Dieu, tandis qu’il y a au fond un orgueil égoïste qui dit: «Je
suis plus saint que toi», et qui est content de ce que les autres sont privés
de ce dont il se vante. La vraie sainteté au contraire est l’expulsion et la
mort de l’égoïsme; elle prend possession du cœur et de la vie et en fait des
serviteurs, cet amour qui se consume pour atteindre, purifier et sauver les
autres. La sainteté est amour. Un amour abondant, voilà ce que Paul demande
comme condition d’une sainteté irrépréhensible. C’est dans la mesure où le Seigneur nous fait croître et abonder
dans l’amour qu’il peut établir dans
nos cœurs une sainteté irréprochable. L’apôtre parle d’un double amour: l’amour
des uns pour les autres et l’amour pour tous les hommes. L’amour pour les
frères est cet amour que le Seigneur recommande comme marque distinctive des
disciples de Celui qui est amour. Et il prie son Père que cet amour soit dans
les siens comme une preuve évidente aux yeux du monde de la vérité de sa divine
mission. C’est dans la sainteté de l’amour, dans une sainteté qui aime, que
l’unité du corps de Christ sera rendue évidente, sera développée et préparée
pour une action plus complète du Saint-Esprit. Dans les épîtres aux Corinthiens
et aux Galates, les divisions et l’éloignement entre croyants sont indiqués
comme preuves certaines de la vie du moi et de la chair. Oh! si nous voulons
être saints, commençons par être pleins de douceur, patients, miséricordieux,
prêts à pardonner, bons et généreux dans nos rapports avec tous les enfants du
Père céleste. Etudions l’image divine de l’amour qui ne cherche point ses
propres intérêts, et prions le Seigneur qu’il nous fasse sans cesse abonder
dans l’amour les uns pour les autres. Le plus saint devra être le plus humble,
le plus désintéressé, le plus débonnaire et le plus soucieux des autres, et
cela pour l’amour de Jésus. «Revêtez-vous, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’une tendresse
compatissante, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité..., surtout,
revêtez-vous de la charité, c’est le lien
de la perfection». {Col 3:12-14}
Puis, l’amour pour tous les hommes; un amour
que l’on voie dans la conduite et dans les rapports de la vie journalière; un
amour qui non seulement évite la colère, la mauvaise humeur, les jugements
sévères, mais qui montre les vertus plus positives du dévouement actif pour le
bien-être et les intérêts de tous. Un amour charitable qui a soin du corps
aussi bien que de l’âme; un amour qui est prêt non seulement à venir au secours
partout où le secours est requis, mais encore qui se donne réellement, qui
renonce à soi-même, qui est prêt au sacrifice, pour chercher, pour soulager les
besoins des plus misérables et des plus indignes. Un amour, enfin qui prenne
l’amour de Christ, cet amour qui l’a fait quitter le ciel et choisir la croix
pour nous, comme sa seule loi, sa seule règle de conduite et qui subordonne
toutes choses au bonheur de donner, de faire du bien, d’embrasser dans ses
liens et de sauver celui qui est dans le besoin, celui qui est perdu. Abondant
dans l’amour, nous serons irrépréhensibles dans la sainteté.
C’est en Christ que nous sommes saints; de la
part de Dieu nous sommes en Christ, qui nous a été fait sanctification. C’est
dans cette foi que Paul prie le Seigneur, notre Seigneur Jésus-Christ, qu’il
nous fasse croître et abonder dans l’amour. Le Père est la source; Jésus le
canal; le Saint-Esprit, le fleuve de vie. Christ est notre vie par le
Saint-Esprit. C’est par la foi en lui, c’est en demeurant en lui et en son
amour, en laissant, dans une communion intime avec lui, le Saint-Esprit
répandre abondamment l’amour de Dieu dans notre cœur, que nous recevrons une
réponse à notre prière et que nous serons rendus par lui irrépréhensibles en
sainteté. Que ce soit pour nous une prière de foi qui se change en un chant de
louanges! Loué soit le Seigneur qui veut nous faire croître et abonder dans
l’amour, et qui veut nous rendre irrépréhensibles en sainteté devant Dieu,
notre Père, au jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous ses saints.
«Soyez saints, car je suis saint».
Dieu miséricordieux et Père! je te remercie encore pour ce merveilleux
salut, par la sanctification de l’Esprit qui nous a rendus saints en Christ. Et
je te remercie de ce que ton Esprit peut tellement nous rendre participants de
la vie de Christ que nous aussi nous soyons irrépréhensibles en sainteté.
Grâces te soient rendues de ce que c’est toi-même, ô Seigneur! qui nous fais
croître et abonder dans l’amour; l’amour abondant et la sainteté
irrépréhensible nous viennent de toi. O Seigneur et Sauveur Jésus-Christ! je
viens à toi pour te demander et pour prendre comme mon bien ce que tu peux et
veux faire pour moi. O toi en qui réside la plénitude de l’amour de Dieu, et en
qui j’habite, toi, le Seigneur, mon Seigneur! fais-moi abonder dans l’amour. Par
l’enseignement de ton Saint-Esprit, conduis-moi sur les traces de ton amour
dont le renoncement m’a valu le salut, afin que moi aussi je puisse comme toi
être consumé en devenant bénédiction pour les autres.
Et ainsi, Seigneur, établis mon cœur puissamment dans une sainteté
irrépréhensible; que le moi périsse en ta présence. Que ta sainteté, qui se
donne afin de rendre saint le pécheur, prenne entièrement possession de moi,
jusqu’à ce que mon cœur et ma vie soient parfaitement sanctifiés, et que mon
esprit entier, l’âme et le corps soient conservés irrépréhensibles pour le jour
de ta venue. Amen.
1° Demandons très sérieusement à Dieu que
notre intérêt dans l’étude de la sainteté ne soit, point une affaire
d’intelligence ou d’émotions, mais une affaire de volonté et de vie que tous
les hommes puissent voir dans notre marche et notre conversation journalière.
«Abondants dans la charité»,—«irrépréhensibles en sainteté» nous gagnera la
faveur de Dieu et des hommes.
2° «Dieu est amour»; la création c’est
l’abondance débordante de cet amour. La rédemption c’est le sacrifice et le
triomphe de l’amour» La sainteté c’est le feu de l’amour; la beauté de la vie
de Jésus, c’est l’amour. Tout le divin dont nous jouissons, nous le devons à
l’amour. Si nous n’aimons pas, notre sainteté n’est ni de Dieu, ni de Christ.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
La sainteté et la volonté de Dieu
Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification. {1Th
4:3}
Voici je viens pour faire ta volonté, cette volonté
par l’exécution de laquelle nous sommes sanctifiés
une fois pour toutes par l’oblation du corps de Christ {Heb 10:9,10}
Dans la volonté de Dieu nous avons l’union de
sa sagesse et de sa puissance. La sagesse de Dieu déclare et décide ce qui doit
être; sa puissance en assure l’exécution. L’expression de cette volonté n’est
qu’un des côtés; son complément en est l’exécution, qui est alors la vivante
énergie dans laquelle tout ce qui est bon a sa source et son existence. Aussi
longtemps que nous ne regardons à la volonté de Dieu que comme on regarde à une
loi, cette volonté devient pour nous un fardeau parce que nous n’avons pas la
force de l’accomplir; elle est trop élevée pour nous. Quand la foi regarde à la
puissance qui agit dans la volonté de Dieu et qui l’exécute, elle a le courage
de l’accepter et de l’accomplir parce qu’elle sait que c’est Dieu lui-même qui
l’accomplit. L’abandon à la volonté divine en tant que sagesse divine devient
ainsi le chemin qui conduit à l’expérience de cette volonté comme puissance.
«Il agit selon sa volonté» devient alors le-langage non pas seulement d’une
soumission forcée, mais d’une joyeuse attente.
«C’est ici la volonté de Dieu, savoir: votre
sanctification». Dans l’acception ordinaire de ces mots, ils signifient
simplement que, parmi beaucoup d’autres choses que Dieu a voulues, la
sanctification en est une; c’est une chose qui est selon sa volonté. Cette
pensée contient un enseignement d’une grande valeur. Dieu a voulu très
clairement et très positivement votre sanctification; votre sanctification a sa
source et sa certitude dans le fait qu’elle est la volonté de Dieu à votre
égard. Nous sommes «choisis dès le commencement pour le salut par la
sanctification de l’Esprit», et «choisis pour être saints»,—«élus en Christ
pour être saints et parfaits devant lui»; le plan de Dieu, son dessein de toute
éternité et sa volonté aujourd’hui à notre égard, c’est notre sanctification.
Nous n’avons qu’à nous rappeler ce que nous avons dit, c’est que la volonté de
Dieu est un divin pouvoir qui opère ce que sa sagesse a arrêté, pour voir la
force que cette vérité donnera à notre foi: que nous serons saints; Dieu le
veut et il le fera pour tous et en tous ceux qui ne résistent pas à cette
volonté, mais qui se livrent à sa puissance. Cherchez votre sanctification non
seulement dans la volonté de Dieu comme déclaration de ce qu’il désire que vous
soyez, mais comme révélation de ce que lui-même veut produire en vous.
Il y a cependant ici une autre très précieuse
pensée qui nous est suggérée. Si notre sanctification est dans la volonté de
Dieu, si elle en est la pensée centrale et le contenu, toutes les parties de cette volonté doivent porter là-dessus, et le
plus sûr moyen d’entrer dans la voie de la sanctification sera une cordiale
acceptation de la volonté de Dieu en toutes choses. Etre un avec la volonté de
Dieu, c’est être saint. Que celui qui veut être saint prenne sa position là et
«demeure ferme dans tout ce que Dieu veut». {Col 4:12} C’est là qu’il trouvera
Dieu lui-même et qu’il sera fait participant de sa sainteté, parce que sa
volonté exécute ses desseins avec puissance en tout homme qui s’y livre sans
réserve. Tout dans la vie de la sainteté dépend de ceci, c’est que la relation
dans laquelle nous sommes avec la volonté de Dieu soit ce qu’elle doit être.
Il y a beaucoup de chrétiens à qui il semble
impossible d’accepter toute la volonté de Dieu, d’être parfaitement d’accord
avec cette volonté. Ils regardent à la volonté de Dieu telle qu’elle leur
apparaît dans ses mille commandements et ses innombrables dispositions
providentielles. Ils ont trouvé parfois si difficile d’obéir à un seul
commandement, ou d’accepter volontiers quelque légère contrariété! Ils
s’imaginent qu’ils devraient être mille fois plus saints et plus avancés dans
la grâce avant de se risquer à dire qu’ils acceptent toute la volonté de Dieu,
soit pour la faire, soit pour s’y soumettre. Ils ne peuvent comprendre que
toutes leurs difficultés viennent de ce qu’ils ne se sont pas placés à un point
de vue juste. Ils s’arrêtent à ce qui, dans la volonté de Dieu, est en
désaccord avec leur volonté naturelle et ils sentent que cette volonté ne fera
jamais ses délices de toute la volonté de Dieu. Ils oublient que le nouvel
homme a une volonté renouvelée. Cette volonté nouvelle fait ses délices de la
volonté de Dieu parce qu’elle est née elle-même de cette volonté. Cette volonté
renouvelée voit la beauté et la gloire de la volonté de Dieu et est en harmonie
avec elle. S’ils sont, en effet, des enfants de Dieu, la première impulsion de
l’esprit d’un enfant est certainement de faire la volonté du Père qui est dans
les cieux. Et ils n’ont qu’à céder cordialement et entièrement à cet esprit
filial, ils ne craindront plus alors d’accepter comme leur la volonté de Dieu.
L’erreur qu’ils commettent est très sérieuse.
Au lieu de vivre par la foi, ils jugent par ce qu’ils sentent; or, le sentiment
est un domaine dans lequel agit et parle la vieille nature. Cette vieille nature
leur dit que la volonté de Dieu est souvent un fardeau trop lourd à porter et
qu’ils n’auront jamais la force de le faire. La foi parle différemment. Elle
nous rappelle que Dieu est amour et que sa volonté n’est pas autre chose que
l’amour révélé. Elle nous demande si nous ignorons qu’il n’y a rien de plus
parfait et de plus beau dans les cieux et sur la terre que la volonté de Dieu.
Elle nous montre que lors de notre conversion nous avons déjà fait profession
d’accepter Dieu comme Père et comme Seigneur. Elle nous assure surtout que, si
nous voulons seulement et d’une manière définitive nous livrer avec confiance à
cette volonté qui est amour, elle remplira comme amour divin nos cœurs et nous
y fera trouver nos délices, devenant ainsi en nous la puissance qui nous rendra
capables de faire et d’accepter cette volonté. La foi nous révèle que la
volonté de Dieu est la puissance de son amour exécutant avec une divine beauté
son plan dans quiconque s’y livre entièrement.
Et maintenant, que choisirons-nous? Et quelle
est la position que nous prendrons? Essaierons-nous d’accepter Christ comme
Sauveur sans accepter sa volonté? Ferons-nous profession d’être les enfants du
Père tout en dépensant notre vie à débattre la part de la volonté de Dieu que
nous sommes décidés à accepter? Nous contenterons-nous d’aller de l’avant, jour
après jour, avec le sentiment douloureux que notre volonté n’est pas en
harmonie avec celle de Dieu? Ou ne renoncerons-nous pas plutôt immédiatement et
une fois pour toutes à notre volonté coupable pour accepter la sienne, qu’il a
déjà commencé à graver dans nos cœurs? Ceci est une chose possible. Nous
pouvons la faire. Dans une transaction simple et déterminée avec Dieu, nous
pouvons lui dire que nous acceptons comme nôtre sa sainte volonté. La foi sait
que Dieu ne laissera point inaperçu un pareil abandon de notre part, mais qu’il
l’acceptera. Avec cette confiance qu’il nous enrôle dans sa volonté, qu’il nous
y fait monter, comme un voiturier fait monter sur son char le pauvre piéton fatigué,
et qu’il se charge de nous révéler cette volonté avec l’amour et la force pour
la faire, avec cette foi-là, entrons dans les vues de Dieu, dans sa volonté, et
commençons une vie nouvelle, nous établissant et demeurant dans le centre même
de cette très sainte volonté.
Une pareille acceptation de la volonté de Dieu
préparera le croyant, par le Saint-Esprit, à reconnaître et à connaître cette
volonté sous quelque forme qu’elle se présente. La grande différence entre le
chrétien charnel et le chrétien spirituel est que ce dernier reconnaît Dieu
sous quelque forme qu’il se manifeste, que ce soit la plus humble, la plus
pauvre et la plus humaine. Lorsque Dieu vient dans des épreuves qui ne peuvent
être attribuées qu’à sa main seule, il dit: «Que ta volonté soit faite!» Il
sait qu’il n’est pas possible qu’un enfant de Dieu soit dans une situation
quelconque sans la volonté de son Père céleste, même lorsque cette volonté a
été de le laisser pour un temps livré à son caractère volontaire ou de le
laisser supporter les conséquences de ses propres péchés ou de ceux des autres.
Il voit cela, et, en acceptant ces circonstances comme la volonté de Dieu,
volonté qui doit mettre à l’épreuve sa foi et son obéissance, il est maintenant
dans la vraie position pour savoir et pour faire ce qui est juste. Voyant et
honorant de cette manière en toutes choses la volonté de Dieu, il apprend à
demeurer toujours dans cette volonté. Il en agit aussi de cette manière en
faisant la volonté de Dieu. Comme son discernement spirituel se développe et
grandit au point qu’il peut, en présence de tout ce qui lui arrive, dire:
«Toutes choses viennent de Dieu», de même aussi il croît en sagesse et en
intelligence spirituelle pour connaître la volonté de Dieu et pour savoir
comment il doit la faire. Dans les indications de sa conscience et de
Qu’il me soit permis maintenant de demander de
tout lecteur qu’il dise au Dieu saint si oui ou non il s’est vraiment donné à
lui pour être sanctifié; si oui ou non il a accepté la volonté bonne et
parfaite de Dieu et s’il vit selon cette volonté. La question n’est pas de
savoir si, lorsque vient l’affliction, il l’accepte comme inévitable et se
soumet à une volonté à laquelle il lui est impossible de résister, mais s’il a
choisi la volonté de Dieu comme son bien suprême et s’il a pris comme sien le
principe qui a fait agir Christ pendant toute sa vie: «Voici, je viens, ô Dieu,
pour faire ta volonté». Ce lut là la sainteté de Christ dans laquelle il s’est
sanctifié pour nous en faisant la volonté de Dieu, «volonté par laquelle nous
avons été sanctifiés». C’est cette volonté de Dieu qui est notre
sanctification.
Frère, es-tu bien sérieux dans ton désir
d’être saint, entièrement possédé par ton Dieu? Voici le chemin. Je te prie de
ne pas t’en effrayer ni de te tenir à l’écart. Tu as pris Dieu pour ton Dieu;
as-tu vraiment pris sa volonté pour être ta volonté? Oh! pense au privilège et
au bonheur d’être parfaitement d’accord avec la volonté de Dieu! et ne crains
pas de t’y livrer sans réserve. La volonté de Dieu est dans toutes ses parties
et dons toute sa puissance divine ta sanctification.
«Soyez saints, car je suis saint».
O Père saint! je viens à toi pour te dire que je vois que ta volonté est
que je sois saint; et je ne veux chercher ma sanctification nulle part ailleurs
que dans ta volonté. Accorde-moi miséricordieusement que par, ton Saint-Esprit
qui habite en moi, la gloire de cette volonté et le bonheur de m’y tenir, de
vivre dans cette volonté, me soit pleinement révélé.
Enseigne-moi à la connaître comme une volonté d’amour qui se propose sans
cesse ce qu’il y a de mieux et de meilleur pour ton enfant. Apprends-moi à la
connaître comme la volonté de
O mon Père! je reconnais ton droit à ce que ta volonté seule soit faite, et
me voici pour que tu fasses de moi à cet égard tout ce qu’il te plaît. De tout
mon cœur, ô mon Dieu! j’entre dans tes voies afin d’être un avec toi pour
jamais. Ton Saint-Esprit peut entretenir cette union sans interruption. Je me
confie en toi, mon Père, d’heure en heure, pour que tu fasses briller dans mon
cœur par cet Esprit la lumière de ta volonté.
Que ce soit là la sainteté dans laquelle je vive, et que je m’oublie et
renonce à moi-même pour te plaire et t’honorer, ô mon Dieu Sauveur! Amen.
1° Faites votre étude, soit dans la
méditation, soit dans le culte que vous rendez à Dieu, soit dans la prière, de
vous pénétrer pleinement de la majesté, de la perfection et de la gloire de la
volonté de Dieu, comme aussi du privilège et de la possibilité de vivre dans
cette volonté.
2° Etudiez-la aussi comme l’expression d’un
amour paternel et infini, chacune de ses manifestations étant pleine de
miséricorde. Toute dispensation providentielle est volonté de Dieu; quoi qu’il arrive, l’humble adorateur y voit Dieu.
Tout précepte est volonté de Dieu;
sachez dans une obéissance filiale y voir Dieu. Toute promesse est volonté de Dieu; voyez-y, là encore,
Dieu avec une entière confiance. Une vie passée dans la volonté de Dieu est
repos, force et bonheur. Et n’oubliez pas surtout de croire à la
toute-puissance de cette volonté. «Il
fait toutes choses selon le conseil de sa volonté».
3° Cette volonté est la bienveillance et la
bienfaisance infinies révélées dans le sacrifice que Jésus a fait de lui-même.
Vivez pour les autres, et vous deviendrez un instrument dont se servira la
volonté divine. {Mt 18:14 Jn 6:39,40} Livrez-vous vous-même à cette volonté
rédemptrice de Dieu, pour qu’elle prenne pleine possession de vous, et qu’elle
accomplisse par vous son plan de salut.
4° Christ est la personnification même de la
volonté de Dieu. Il est la volonté de
Dieu accomplie. Demeurez en lui, en demeurant dans la volonté de Dieu et en
la faisant toujours de tout votre cœur. Un chrétien est, comme Christ, un homme qui s’est livré à la volonté de
Dieu.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
La sainteté et le service
Si donc un homme se conserve pur de ces
choses, il sera un vase servant à un usage noble, sanctifié, fort utile au maître de la maison, propre à toute bonne œuvre. {2Ti
2:21}
Une sainte
sacrificateur pour offrir des sacrifices spirituels à Dieu, par Jésus-Christ.
Une nation sainteun peuple que Dieu
s’est acquis, afin que vous publiiez les
vertus de Celui qui vous a appelés à sa merveilleuse lumière {1Pi
2:21}
A travers toute l’Ecriture, nous avons vu que
quoique ce soit que Dieu sanctifie, il le sanctifie afin de l’employer au
service de sa sainteté. Sa sainteté est une énergie infinie qui ne trouve son
repos qu’en rendant saint. A la révélation de ce qu’il est: «Moi l’Eternel, je suis saint», Dieu ajoute
continuellement la déclaration de ce qu’il fait: «Je suis l’Eternel qui sanctifie». La sainteté est un feu
consumant qui s’étend, qui cherche à consumer ce qui est souillé, et à
communiquer sa propre félicité à tout ce qui veut la recevoir. Sainteté et
égoïsme, sainteté et inactivité, sainteté et paresse, sainteté et impuissance
sont absolument inconciliables. Tout ce que nous lisons être chose sainte était
admis dans le service de la sainteté de Dieu.
Jetons un regard en arrière sur tout ce qui,
dans l’Ecriture, nous a été révélé comme saint. Le septième jour fut sanctifié,
afin que, par le moyen de ce jour, Dieu puisse sanctifier son peuple. Le
tabernacle était saint, pour servir de demeure au Dieu saint, comme le centre
duquel la sainteté de Dieu pût se manifester au peuple. L’autel était très saint,
afin qu’il pût sanctifier les dons qui y étaient déposés. Les prêtres avec
leurs vêtements, la maison avec son ameublement et ses vases saints, les
sacrifices et le sang, tout ce qui portait la qualification de saint, avait un
usage et un but, en vue de la sainteté. Dieu avait dit d’Israël, qu’il l’avait
racheté de la servitude d’Egypte, afin qu’il fût pour lui une nation sainte: «Laisse aller mon peuple, afin
qu’il me serve». Les saints anges,
les saints prophètes et les saints apôtres, les saintes Ecritures, tout porte
une qualification d’êtres et d’objets sanctifiés pour le service de Dieu. Notre
Seigneur parle de lui-même comme du «Fils que le Père a sanctifié», et il ajoute aussitôt dans quel but: le service du
Père et de ses rachetés «afin qu’eux aussi soient sanctifiés en vérité». Et
maintenant que Dieu, en Christ, le Saint, et par le Saint-Esprit, accomplit son
dessein, et se forme un peuple de saints?
saints, sanctifiés en Christ, est-il possible d’imaginer que maintenant,
dis-je, la sainteté et le service puissent être séparés? Impossible! Nous nous
rendons bien compte d’abord ici combien ils sont indispensables l’un à l’autre.
Essayons d’en saisir leur relation mutuelle. Nous n’avons été sanctifiés qu’en
vue d’un service. Nous ne pouvons servir
que dans la mesure où nous sommes saints.
La sainteté est essentielle à un service
effectif. Dans l’Ancien Testament, nous voyons des degrés de sainteté, non
seulement dans les lieux saints, mais aussi dans les personnes saintes. Dans la
nation, les Lévites, les prêtres, puis le souverain sacrificateur, il y a des
degrés divers de sainteté; et dans chaque stage qui se succède, le cercle se
rétrécit, et le service est plus direct, plus entier, tellement que la sainteté
requise est plus élevée et plus distincte. Il en est de même dans la
dispensation plus spirituelle où nous sommes maintenant; plus il y a de vraie
sainteté, plus grande aussi est l’aptitude pour le service; plus il y a de
vraie sainteté, plus la place que Dieu occupe est grande, et plus, par conséquent,
est vraie et profonde l’entrée qu’il a eue dans l’âme. La prise qu’il a sur
l’âme pour l’employer à son service est dès lors plus complète.
Mon frère! écoute ce message: «Si un homme se
conserve pur, il sera un vase noble, sanctifié, fort utile au maître
de la maison, propre à toute bonne
œuvre». Impossible d’exposer plus clairement et plus noblement la loi du
service. Un vase d’honneur, un vase que le roi sera heureux d’honorer doit être
un vase purifié de toute souillure de
la chair et de l’esprit. Alors seulement, il peut être un vase sanctifié, possédé par le Saint-Esprit,
et rempli de l’Esprit de Dieu. Alors il devient propre au service du Maître. Le Maître peut s’en servir, agir en
lui et vouloir en lui. Et ainsi, purs et saints, livrés aux mains du Maître,
nous sommes divinement préparés pour toute bonne œuvre.
La sainteté est essentielle pour le service.
Si notre service doit être acceptable devant Dieu, et vraiment effectif pour
son action sur les âmes, s’il doit être une joie et une force pour nous-mêmes,
il faut pour cela que nous soyons saints. La volonté de Dieu doit premièrement
vivre en nous, si elle doit être faite par nous.
Combien d’ouvriers fidèles qui déplorent un
manque de puissance dans l’œuvre, qui soupire après cette puissance, suppliant
Dieu de la leur donner, et ne l’obtiennent pas! Ils ont dépensé leur force
davantage dans le parvis extérieur de l’œuvre et du service du Maître, et moins
dans la vie intérieure de la communion et de la foi. Ils n’ont jamais compris que
ce n’est que dans la mesure où le Maître prend possession d’eux, dans la mesure
où le Saint-Esprit les a sous sa main, à sa disposition, qu’il peut les
employer, et qu’ils peuvent être vraiment revêtus de puissance. Ils désirent
souvent et demandent ardemment ce qu’ils appellent un baptême de puissance. Ils
oublient que le moyen d’avoir la puissance de Dieu en nous, c’est que
nous-mêmes nous soyons entièrement en sa puissance. Mettez-vous vous-même entre
les mains de Dieu, en sa puissance; laissez sa volonté sainte régner en vous;
vivez vous-même dans cette volonté, et soyez-y obéissant, comme quelqu’un qui
n’a pas le pouvoir de disposer de lui-même; laissez le Saint-Esprit demeurer en
vous comme dans son saint temple,
révélant le Dieu saint qui est sur son trône et qui gouverne toutes choses. Il
vous emploiera alors volontiers, comme un vaisseau à honneur, sanctifié et prêt
pour l’usage que le Maître veut en faire. La sainteté est essentielle à un
service effectif.
Et le service n’est pas moins essentiel à la
vraie sainteté. Nous l’avons répété si souvent: la sainteté est une énergie,
une énergie intense de ce désir et de cet esprit de sacrifice qui porte à
rendre les autres participants de sa propre pureté et de sa propre perfection.
Christ s’est sanctifié lui-même; mais en quoi consistait ce sacrifice et quel
en était le but? Il s’est sanctifié lui-même, afin que nous aussi nous soyons
sanctifiés. Une sainteté qui est égoïste est une illusion, la vraie sainteté,
la sainteté de Dieu en nous, se déploie dans l’amour, en cherchant et en aimant
les êtres souillés, afin de travailler à les rendre saints, eux aussi. Un amour
qui se donne, qui se sacrifie est l’essence même de la sainteté. Le Saint
d’Israël est ton Rédempteur. Le Saint de Dieu est le Sauveur mourant. Le
Saint-Esprit de Dieu rend saint, il sanctifie. Il n’y a de sainteté en Dieu que
celle qui est le plus activement employée à aimer, à sauver et à bénir. Il en
doit être de même en nous. Que toute pensée de sainteté, que tout acte de foi
ou de prière, que tout effort à la poursuite de la sainteté soit, avec notre
abandon complet à la sainteté de Dieu, animé du désir de nous en servir pour atteindre l’objet que
cette sainteté a en vue. Que votre vie entière soit une vie bien clairement et
définitivement donnée à Dieu pour son service. Il se peut que vos circonstances
ne s’y prêtent pas facilement. Il se peut que Dieu paraisse vous fermer la
porte et vous empêche pour le moment de travailler pour lui, de la manière dont
vous le désireriez; le sentiment de votre incapacité vous est peut-être
douloureux. Néanmoins, que ce soit une chose réglée entre Dieu et vous, que
votre désir ardent de sainteté vient de votre désir d’être rendu plus apte pour
lui, pour son service, et que ce qu’il vous a donné de sa sainteté en Christ,
et par son Saint-Esprit, est tout entier à sa disposition, attendant d’être
employé par lui et pour lui. Soyez prêt pour son service. Mettez en pratique,
dans une vie journalière d’un service plein d’amour pour les autres et
d’humilité, ce que vous avez reçu de sa grâce. Vous éprouverez alors que dans
cette union et dans cet échange de culte, d’adoration et d’action la sainteté
de Dieu reposera sur vous. «Le Père a sanctifié
le Fils et l’a envoyé dans le monde».
Le monde, voilà le lieu pour celui qui est sanctifié; il doit en être la
lumière, le sel, la vie. Nous sommes sanctifiés
en Jésus-Christ, et envoyés aussi d’ans le monde. Oh! ne craignons pas
d’accepter notre position, notre double position: dans le monde et en Christ!
Dans le monde, avec son péché et sa souffrance, avec ses milliers de
besoins qui nous touchent de tous côtés, avec ses millions d’âmes qui toutes
comptent sur nous. Et aussi en Christ.
Pour l’amour de ce monde, «nous avons été sanctifiés en Christ», nous sommes
«saints en Christ», nous avons reçu «l’Esprit de sainteté», qui habite en nous.
Comme un sel sanctifié dans un monde pécheur, livrons-nous tout entiers à notre
sainte vocation. «Comme Celui qui vous a appelés est saint», soyons saints en
son Fils bien-aimé, par son Saint-Esprit, et le feu de son saint amour opérera
par nous son œuvre de jugement et de condamnation, de salut et de
sanctification.
«Soyez saints comme je suis saint».
Bien-aimé Maître! Je te rends grâces de ce que tu m’ as rappelé le but de
ton amour rédempteur. Tu t’es donné toi-même afin que tu puisses te purifier un
peuple qui soit zélé pour les bonnes œuvres. Tu voulais faire de chacun de nous
un vase à honneur, purifié, sanctifié, apte à te servir, et préparé pour toute bonne œuvre.
O Sauveur béni! grave en lettres de feu cette leçon de ta Parole dans mon âme.
Enseigne-moi, à moi et à tout ton peuple, ceci: c’est que si nous voulons
travailler pour toi, si nous voulons que tu travailles en nous, et que tu nous
emploies pour ton service, nous devons être saints, saints comme Dieu lui-même
est Saint. Enseigne-nous encore que si nous voulons être saints cela doit être
en vue de te servir. C’est à ton Saint-Esprit, par lequel nous sommes
sanctifiés, à nous employer, et à nous sanctifier en nous employant. Etre
entièrement possédé par toi, ô Dieu! voilà le chemin de la sainteté et du
service que nous te devons.
O Sauveur! Toi le Saint et le Juste, nous sommes en toi comme en Celui qui
est notre sanctification; c’est aussi en toi que nous voulons demeurer. Dans le
repos d’une foi qui s’assure en toi pour toutes choses, dans la force que donne
un entier abandon à toi, un
abandon qui ne veut connaître d’autre volonté que la tienne; dans un amour qui
se livre à toi sans réserve, ô Sauveur bien-aimé! nous demeurons en toi. En Toi
nous sommes saints; en toi nous porterons beaucoup de fruits. Oh! qu’il te
plaise d’achever ton œuvre en nous. Amen.
1° Il est difficile d’exprimer clairement en
paroles comment la croissance dans la sainteté se révélera simplement par une
simplicité et un oubli de soi-même qui vont croissants, avec l’assurance
paisible et bénie que Dieu a pris possession de tout notre être, et qu’il veut
se servir de nous.
2° On a dit quelquefois que les croyants
emploieraient mieux leur temps en travaillant pour Dieu, qu’en assistant à des
réunions (conventions) de sainteté.
Il y a là sûrement un malentendu. Car ce fut devant le trône du Dieu trois fois
saint, et lorsqu’il entendit les séraphins chanter la sainteté de Dieu, que le
prophète dit: «Me voici, envoie-moi».
3° Que tout ouvrier dans l’œuvre de Dieu
prenne le temps nécessaire pour entendre le double appel de Dieu. Si vous
voulez travailler, soyez saints; si vous voulez être saints, donnez-vous à Dieu
pour qu’il vous emploie à son service.
4° Remarquez la relation qui existe entre
«sanctifié» et «utile pour le service du
Maître». La vraie sainteté consiste à être possédé de Dieu; le vrai service
à être employé par Dieu lui-même. Le vrai service c’est de se livrer absolument
au Maître pour qu’il se serve de nous;
alors le Saint-Esprit est le seul agent, et nous sommes les instruments de sa
volonté. Pareil service est la sainteté.
5° «Je me sanctifie moi-même, afin qu’eux aussi
soient sanctifiés». Penser aux autres est la racine, le principe actif de toute vraie sainteté.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Le chemin du lieu très saint
Puis donc, mes frères, que le sang de Christ nous ouvre un libre accès
au lieu très saint, par la voie récente et vivante que Christ a
inaugurée pour nous à travers le voile, c’est-à-dire à travers sa chair; et
puisque nous avons un souverain
sacrificateur à la tête de la maison de Dieu, approchons-nous de Dieu avec
un cœur sincère, dans la plénitude de la foi. {Heb 10:19-22}
Quand le souverain sacrificateur entrait une
fois l’an dans le second tabernacle, au dedans du voile, cela signifiait, nous
dit l’épître aux Hébreux, «que le chemin du lieu
très saint n’avait pas encore été ouvert». {Heb 9:8} Quand Christ
mourut, le voile fut déchiré; tous ceux qui servaient dans le lieu saint eurent
dès lors un libre accès dans le lieu très saint, le chemin du lieu très saint
étant ouvert. L’auteur de l’épître aux Hébreux passant à l’application pratique
de cette vérité résume ainsi tout l’enseignement: «Puis donc que le sang de
Christ nous ouvre un libre accès au lieu très saint, approchons-nous». La
rédemption de Christ nous a ouvert le chemin du lieu très saint et
l’acceptation de cette vérité nous conduit à rien moins qu’à nous approcher et
à entrer. Les paroles de notre texte nous suggèrent quatre précieuses pensées
concernant le lieu de l’accès, le droit de l’accès, le moyen de l’accès et la
puissance que donne l’accès.
Et d’abord le
lieu où nous avons accès.—Quel est le lieu dont nous sommes invités à nous
approcher? Les sacrificateurs en Israël pouvaient entrer dans le lieu saint,
mais ils étaient toujours exclus du lieu très saint, de la présence immédiate
de Dieu. Le voile une fois déchiré, le sanctuaire devint accessible à tous.
C’est là maintenant que les croyants,
comme sacrificature royale, doivent vivre et marcher. Au dedans du voile, dans
le lieu très saint, ceux en qui Dieu demeure ont leur chez soi, leur home. Quelques chrétiens pensent que
cette parole «approchons-nous» est une invitation à la prière, et que, par nos
actes de culte, nous entrons dans le lieu très saint. Mais non, quelque grand
que soit ce privilège, Dieu nous a appelés à quelque chose d’infiniment plus
grand encore. Nous devons nous approcher et demeurer, vivre notre vie de tous
les jours et faire notre œuvre dans cette atmosphère du sanctuaire. C’est la
présence de Dieu qui sanctifie le terrain, la présence immédiate de Dieu en
Christ qui fait de tout lieu un lieu très saint. Il n’y a pas un instant de la
journée, pas une circonstance où le croyant ne puisse demeurer à l’ombre du
Tout-Puissant.
En entrant par la foi dans la plénitude de sa
réconciliation avec Dieu tellement que son union avec Christ est une vivante
réalité, en se livrant au Saint-Esprit afin qu’il lui révèle la présence du
Dieu saint, le chrétien habite réellement sans interruption dans le lieu très
saint, toujours plus près de son Dieu.
Le droit à l’accès.—Une pensée s’impose à nous.
N’est-ce pas là seulement un idéal? Cela peut-il bien devenir une réalité, une
expérience de la vie journalière pour ceux qui connaissent leur nature
pécheresse? Grâces à Dieu, ce n’est point un idéal, mais un état d’âme auquel
tout croyant peut arriver. C’est une possibilité parce que notre droit d’accès
repose non sur ce que nous sommes, mais sur le sang de Jésus. «Puis donc que le
sang de Christ nous ouvre un libre accès au lieu très saint, approchons-nous».
La conscience de notre indignité ne saurait
mettre obstacle à notre accès auprès de Dieu, car cette liberté de nous
approcher repose dans la vertu toujours infaillible, toujours active, toujours
vivante du précieux sang de Jésus. Il est possible au croyant de demeurer dans
le lieu très saint.
Le moyen de l’accès.—On pense à tort que ce qui est
dit du chemin nouveau consacré pour nous par le Sauveur ne signifie autre chose
que la liberté que nous avons par son sang; ce n’est pas le cas. Ces paroles
disent beaucoup plus: «Puis donc que le sang de Christ nous donne un libre
accès, approchons-nous par le chemin, par la voie récente qu’il a ouverte pour
nous». C’est-à-dire qu’il a inauguré pour nous un chemin pour que nous y
marchions comme il a marché lui-même: «une voie récente et vivante à travers le
voile, à travers sa chair». Le chemin dans lequel Jésus a marché quand il a
donné sa vie est le même que nous devons suivre nous-mêmes. C’est le chemin de
la croix. Et le voile de la chair sainte de Christ aurait-il été déchiré afin
que le voile de notre chair pécheresse fût épargné? Non, certainement. A mesure
que nous marchons à travers le voile déchiré de sa chair, nous y trouvons en
même temps et immédiatement la nécessité que notre chair soit déchirée et la
force nécessaire pour accomplir ce déchirement, car suivre Jésus signifiera
toujours être conforme au Crucifié. C’est en Jésus dont la chair a été déchirée
que nous marchons. Il n’y a pas de chemin pour arriver à Dieu sinon celui d’u
déchirement de la chair. Dans l’acceptation de la vie et de la mort de Christ
par la foi comme force qui agit en nous, et de la puissance du Saint-Esprit qui
nous unit vraiment à Christ, tous nous suivons Christ lorsqu’il passe à travers
le voile déchiré, c’est-à-dire sa chair rompue pour nous, et que nous devenons
participants avec lui de sa crucifixion et de sa mort. Le chemin de la croix
par lequel «j’ai été crucifié» est le chemin à travers le voile déchiré. La
destinée de l’homme, la communion avec Dieu par la puissance du Saint-Esprit,
ne peut être atteinte que par le sacrifice de la chair.
Et c’est ici que se trouve la solution d’un
grand mystère, pourquoi tant de chrétiens restent-ils après tout éloignés sans
jamais entrer dans le lieu très saint? pourquoi la sainteté de la présence de
Dieu est-elle si peu visible en eux? Ils ont cru qu’en Christ seulement la
chair devait être déchirée et non en eux-mêmes. Ils ont cru que la liberté qu’ils avaient dans et par le
sang de Christ, c’était là «la voie nouvelle et vivante».
Ils ont ignoré que le chemin d’une vraie et
complète sainteté, le chemin du lieu très saint, ne saurait être atteint que
par le voile déchiré de la chair, par la conformité à la mort de Jésus. Voilà
véritablement le chemin qu’il a inauguré pour nous. Il est, lui, le «chemin,
chemin de renoncement à soi-même» de sacrifice de soi-même, de crucifixion. Et
il prend avec lui, dans ce chemin, tous ceux qui désirent ardemment être saints
de sa sainteté.
La puissance d’accès.—Quelqu’un redoute-t-il
d’entrer dans le lieu très saint à cause du déchirement de la chair ou parce
qu’il doute de pouvoir le supporter? Qu’il écoute encore un instant, qu’il
prête l’oreille à cette parole: «Puis donc que nous avons Jésus, le Fils de
Dieu, un grand souverain sacrificateur qui a pénétré au haut des cieux,
approchons-nous avec assurance du trône de grâce».—«Puis donc que nous avons un
souverain sacrificateur à la tête de la maison de Dieu, approchons-nous». {Heb
10:21} Non seulement nous avons le lieu très saint, le sang qui nous
donne la hardiesse et le chemin à travers le voile déchiré inauguré pour nous,
mais nous avons encore le grand souverain Sacrificateur à la tête de la maison
de Dieu, le Sauveur vivant et béni, qui nous invite à nous approcher, qui nous
aide et qui nous souhaite la bienvenue: Christ est notre Aaron. Sur son cœur,
nos noms sont écrits; il ne vit que pour penser à nous et prier pour nous. Sur
son front, nous voyons le nom de Dieu: Sainteté
à l’Eternel! Car dans sa sainteté, les péchés de notre service sont
couverts. En lui nous sommes acceptés, sanctifiés, Dieu nous reçoit comme ses
saints. Dans la puissance de son amour et de son Esprit, nous acceptons
joyeusement la voie qu’il a inaugurée pour nous et nous marchons sur ses
saintes traces dans le renoncement et le sacrifice. Notre chair nous apparaît
comme le voile épais qui nous sépare du Dieu saint, et dès lors nous demandons
avec ardeur que la crucifixion de la chair devienne en nous par la puissance du
Saint-Esprit une bienheureuse réalité. Alors la gloire du sanctuaire nous
éclairant à travers le voile déchiré, et le précieux sang de Christ proclamant
notre liberté d’accès auprès de Dieu, le grand souverain Sacrificateur nous
invite à nous approcher pour nous bénir. Nous n’avons rien à craindre, nous
choisissons le chemin à travers le voile déchiré comme celui que nous aimons à
parcourir et nous entrons désormais sans arrière-pensée au dedans du voile,
dans le lieu très saint. Alors notre vie ici-bas nous sera le garant de la vie
à venir, comme il est écrit (et remarquez que nous retrouvons ici les quatre
grandes pensées de notre texte): ce sont ceux qui viennent de la grande
tribulation, c’est-à-dire au travers du voile déchiré «Ils ont lavé leurs robes
et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau»; leur liberté d’entrée leur
venait du sang. «C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu», leur
demeure dans le lieu très saint! «l’Agneau qui est là au milieu du trône les
paîtra», le grand souverain Sacrificateur, le souverain Pasteur des âmes, Jésus
lui-même, sera leur tout en tous.
Mon frère, vois-tu maintenant ce qu’est la
sainteté et comment on peut se la procurer? Ce n’est point quelque chose de
produit en toi-même. La sainteté, c’est la présence de Dieu habitant en toi.
Elle t’est donnée lorsque tu habites d’une manière consciente en la présence de
Dieu, faisant toute ton œuvre et vivant toute ta vie en sacrifice vivant
acceptable par Jésus-Christ et sanctifié par le Saint-Esprit.
Oh! ne sois plus craintif comme si cette vie
n’était pas pour toi. Regarde à Jésus. Notre Frère aîné a charge du temple,
ayant reçu du Père la liberté de nous montrer tout ce que renferme le
sanctuaire et de nous révéler tous les secrets de la présence du Père.
L’entière direction du temple a été remise dans ses mains dans ce but, que les
faibles et les craintifs viennent avec confiance. Confie-toi seulement en
Jésus, en sa conduite et en sa garde. «Christ t’a été donné afin que tu saches comment on doit se
conduire dans la maison de Dieu».
«Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu très saint! comment te bénirai-je pour la liberté que tu m’as donnée
d’entrer dans le lieu très saint et d’y demeurer? Comment te bénir pour le précieux
sang qui m’y a donné un libre accès? Comment te bénir pour cette voie nouvelle
et vivante à travers le voile déchiré de la chair par lequel aussi ma chair a
été crucifiée? Comment, ô mon Dieu! te bénir pour le grand Sacrificateur que tu
as établi sur ta maison, notre Sauveur vivant, Jésus-Christ, avec qui et en qui
nous osons paraître devant toi? Gloire à ton saint nom pour cette merveilleuse
et complète rédemption. Je t’en supplie, ô mon Dieu! donne-moi, et à tous tes
enfants, le sentiment vrai de la réalité et de la sûreté avec laquelle nous
pouvons passer notre vie entière au dedans du voile dans ta présence immédiate.
Donne-nous l’Esprit de révélation, je t’en prie, afin que nous puissions
comprendre comment, à travers le voile déchiré, la gloire de ta présence
jaillit du lieu saint dans le lieu très saint. Comment par l’effusion du
Saint-Esprit le royaume des cieux s’est répandu sur la terre et comment tous
ceux qui s’abandonnent à cet Esprit peuvent apprendre qu’en Christ ils sont si
près, si près de toi. O Père saint! enseigne-nous par ton Esprit que c’est là,
en effet, la vie sainte: une vie en Christ, vécue en la présence de ta sainte
majesté. O Dieu très saint! je m’approche et j’entre, je suis maintenant dans
le lieu très saint, je désire y demeurer, en Christ, mon souverain
Sacrificateur. Amen.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Sainteté et châtiment
Dieu nous châtie pour notre profit, afin de
nous rendre participants de sa sainteté.
Recherchez la sanctification sans laquelle
personne ne verra le Seigneur. {Heb 12:14}
Aucune portion du livre de Dieu ne jette sur
la «souffrance» autant de divine lumière que l’épître aux Hébreux, et cela
parce qu’elle nous montre ce que furent les souffrances du Fils de Dieu. En
rendant parfaite son humanité, elles le rendirent apte à son œuvre de souverain
Sacrificateur compatissant. Elles ont aussi prouvé que Celui qui avait accompli
la volonté de Dieu par l’obéissance dans la souffrance, était vraiment digne
d’en être l’exécuteur dans la gloire, et de s’asseoir à la droite de la majesté
de Dieu dans les cieux. «Il était convenable que Dieu élevât par des souffrances au plus haut degré de perfection et de salut, Celui qui
voulait conduire un grand nombre de fils à la gloire». «Quoique Fils, il a
appris l’obéissance par les choses qu’il
a souffertes».—«Et ayant été rendu parfait,
il est devenu l’auteur d’un salut éternel pour tous ceux qui lui
obéissent».—«Je me sanctifie moi-même», a dit Jésus, et ces paroles témoignent
que ses souffrances ont été pour lui le chemin de la perfection et de la
sainteté.
Ce que Christ a été et ce qu’il a acquis nous
appartient en entier. La puissance que la souffrance a manifestée en lui pour
l’amener à la perfection, est le témoignage de la vie nouvelle qui se
communique de lui à nous. Nous discernons à la lumière de son exemple que la
souffrance est pour l’enfant de Dieu la preuve de l’amour du Père et le canal
de ses plus riches bénédictions. Le mystère apparent de la souffrance ne semble
plus être alors qu’une divine nécessité, la légère affliction qui accomplit et
produit en nous une gloire infiniment excellente. «Puis qu’il était convenable
que Dieu rendît parfait par les souffrances l’auteur de notre salut, combien
n’est-il pas plus convenable que nous aussi soyons sanctifiés par la
souffrance».—«Il nous châtie pour notre profit afin de nous rendre participants
de sa sainteté».
De toutes les précieuses paroles que
l’Ecriture renferme pour les affligés, il n’y en a aucune qui nous introduise
plus directement et plus profondément dans la plénitude des bénédictions que la
souffrance a mission de nous apporter. C’est
de
L’épître avait parlé très clairement du côté
divin de notre sanctification telle qu’elle nous a été acquise par Jésus-Christ
lui-même «Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont un», ou: «Car
Celui qui sanctifie aussi bien que ceux qui sont sanctifiés, sont tous issus
d’un même Père». {Heb 2:11} «Nous avons été sanctifiés une fois pour toutes par
l’oblation du corps de Jésus-Christ». Dans notre texte nous apparaît un autre
côté de la sanctification: l’œuvre progressive par laquelle nous acceptons
personnellement et nous nous approprions volontairement cette sainteté divine.
En vue de tout ce qui, en nous, est contraire à la volonté de Dieu et qui doit
être découvert et brisé, afin que nous abandonnions notre volonté propre pour
nous réjouir en celle de Dieu; en vue de la communion personnelle aux
souffrances de Christ, en vue aussi de notre entrée personnelle dans la pensée
de l’amour de Dieu à notre égard et de la joie que nous y trouvons, le
châtiment et la souffrance sont les éléments indispensables dans l’œuvre de
notre sanctification. Sous ces trois aspects, nous verrons comment ce dont le
Fils avait besoin, est aussi ce dont nous avons besoin; ce qui était pour lui
d’une valeur infinie ne sera pas moins riche de bénédictions pour notre âme.
Le châtiment nous amène à l’acceptation de la volonté de Dieu.—Nous avons vu que la volonté de Dieu à notre égard est notre
sanctification par Christ; plus encore, qu’il nous a sanctifiés en se
sanctifiant lui-même pour nous par l’abandon absolu de sa volonté à son Dieu.
Sa déclaration: «Me voici, ô Dieu! pour faire
ta volonté», ou: «Je me plais à faire ta volonté», tire toute sa valeur de son
continuel: «Non point ce que je veux». Sous quelque forme que Dieu envoie le
châtiment ou la souffrance, le premier objet qu’il a en vue est de demander, et
d’opérer en nous une union complète
avec sa sainte volonté, afin que par cette union nous soyons faits participants
de son amour. Sur tel ou tel point, sa volonté contrarie nos plus chères
affections et il nous demande l’abandon de notre volonté pour la remplacer par
la sienne. Lorsque ceci est fait volontairement et avec amour, il conduit l’âme
plus loin et lui montre comment la demande du sacrifice en question est au fond
la revendication d’un principe: en toutes choses sa volonté doit être notre
seul désir. Heureuse l’âme pour qui l’affliction n’est pas une série d’actes
isolés, de luttes et de soumission à la volonté de Dieu, mais bien l’entrée
dans l’école où nous apprenons à considérer la volonté de Dieu comme bonne,
parfaite et acceptable!
Il est arrivé même à des enfants de Dieu que
l’affliction n’a pas été en bénédiction; au contraire, elle a tellement
réveillé la mauvaise nature et a fait jaillir si fortement l’opposition du cœur
à la volonté de Dieu, qu’elle a ravi la paix et la piété qui paraissaient
régner autrefois dans ce cœur. Même alors, l’affliction atteint le but que Dieu
se propose. «Afin de t’humilier et de Réprouver, pour te faire ensuite du
bien», {De 8:16} explique encore aujourd’hui pourquoi il conduit
plusieurs de ses enfants dans le désert. Nous ne nous rendons pas compte
jusqu’à quel point notre religion est superficielle et égoïste. Lorsque nous
acceptons l’enseignement de l’épreuve en découvrant la volonté propre et
l’amour du monde qui existent encore en nous, nous avons appris une des plus importantes
leçons. Cette leçon rencontre des difficultés spéciales lorsque l’épreuve ne
nous vient pas directement de Dieu, mais des hommes et des circonstances. En
regardant aux causes secondes et en cherchant à les faire disparaître, nous
oublions souvent dans notre indignation ou notre chagrin de voir la volonté de
Dieu en tout ce que sa Providence permet. Aussi longtemps que nous en sommes
là, le châtiment ne porte pas de fruit et peut-être qu’il nous endurcit
davantage. Si notre étude du chemin de la sainteté a éveillé en nous le désir
de nous soumettre et d’adorer, et de nous tenir ferme dans la volonté de Dieu,
apprenons en premier lieu à reconnaître cette volonté dans tout ce qui nous
arrive. Le péché de celui qui nous irrite n’est pas la volonté de Dieu.
Mais c’est sa volonté que nous soyons dans
cette position difficile afin d’être éprouvés. Que notre première pensée soit:
«Cette position difficile est voulue de mon Père pour moi. J’accepte cette
volonté comme la position choisie pour m’éprouver». C’est ainsi que l’épreuve
se change en bénédiction et nous amène à demeurer plus constamment dans la
volonté de Dieu.
Le châtiment conduit à la communion du Fils de Dieu. —En dehors de Christ, la volonté de Dieu est une loi que nous sommes
incapables d’accomplir, tandis que la volonté de Dieu en Christ est une vie qui
nous remplit; il est venu au nom de notre humanité déchue et il a accepté toute
la volonté de Dieu, telle qu’elle s’est manifestée envers nous, soit par les
exigences de la loi, soit par les conséquences que le péché avait attirées sur
nos têtes. Il s’est donné entièrement à la volonté de Dieu quoi qu’il pût lui
en coûter. C’est dans la force que Christ nous donne par sa communion que nous
aussi, nous pouvons aimer le chemin de la croix comme le meilleur pour arriver
à la couronne. L’Ecriture dit que la volonté de Dieu est notre sanctification,
et que Christ est notre sanctification. En Christ seul nous pouvons aimer et
nous réjouir dans la volonté de Dieu. Il est devenu notre sanctification une
fois pour toutes, en faisant de la volonté de son Père ses délices.
O vous, les souffrants, vous tous que le Père
châtie! venez et voyez Jésus souffrant, faisant le sacrifice de sa volonté,
étant rendu parfait, se sanctifiant lui-même pour nous. Ses souffrances sont le secret de sa sainteté, de sa gloire, de sa vie.
Ne bénirez-vous pas Dieu pour tout ce qui peut vous faire entrer dans une
communion plus intime avec notre bien-aimé Sauveur? N’accepterons-nous pas
toute épreuve, petite ou grande, comme un appel de son amour? C’est là la
sainteté: être un avec Christ en faisant la volonté de Dieu.
Le châtiment nous amène à la jouissance de l’amour de Dieu.—Plus d’un père a été surpris de voir que son enfant, après avoir été puni
avec amour, s’est attaché à lui plus tendrement qu’auparavant. Ainsi tandis que
la misère et la souffrance paraissent ébranler la confiance dans l’amour de
Dieu pour ceux qui vivent loin de leur Père, c’est justement par la souffrance
que l’enfant de Dieu apprend à connaître la réalité de cet amour. L’action de
châtier est si clairement la prérogative du Père; elle nous conduit si
directement à avouer sa nécessité et l’amour qui le commande; elle éveille si
puissamment l’ardent désir du pardon, de la consolation, de la délivrance,
qu’elle devient, en effet, quelque étrange que cela puisse paraître, un des
guides les plus sûrs à une expérience plus profonde de l’amour divin.
Le châtiment est l’école à laquelle s’apprend
la précieuse leçon que la volonté de Dieu est tout amour, et que la sainteté
est la flamme de l’amour, consumant, afin de purifier, ne détruisant que les
scories, afin d’assimiler à sa pureté parfaite tout ce qui cède à ce changement
merveilleux.
Nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous avons cru. Dieu est
amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu, et Dieu demeure en
lui. La destinée de l’homme, c’est la communion
avec Dieu, la communion, l’habitation mutuelle de l’amour. Ce n’est que par la
foi que cet amour de Dieu peut être connu. La foi ne peut se développer que par
l’exercice; elle ne peut grandir que par l’épreuve; lorsque les choses visibles
viennent à manquer, ses énergies sont réveillées et poussées à céder pour que
l’invisible, le divin, prenne possession de ce qui lui appartient de droit. Le
châtiment nourrit la foi, il conduit celui qui en est l’objet à une
connaissance plus profonde de l’amour de Dieu. C’est le chemin, la voie
nouvelle et vivante, le chemin de la chair déchirée, en communion avec Jésus et
conduisant dans le lieu très saint. La justice qui ne veut pas épargner
l’enfant et l’amour qui le soutient et le sanctifie, sont unis dans la sainteté de Dieu. O vous, les saints que Dieu châtie,
vous qui êtes d’une manière toute spéciale conduits dans le chemin qui va à
travers le voile déchiré de la chair! vous avez la liberté d’entrer.
Approchez-vous, venez et demeurez dans le lieu très saint; là vous êtes faits
participants de sa sainteté. Le
châtiment amène votre cœur à s’unir avec la volonté de Dieu, le Fils de Dieu,
l’amour de Dieu.
«Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu saint! une fois de plus, je te bénis pour la merveilleuse révélation
que tu me donnes de ta sainteté! Non seulement je t’ai entendu me dire: «Je suis saint»; mais tu m’as invité à une communion intime
avec toi en me disant; «Sois saint,
car je suis saint».
Je te bénis pour ce que tu nous as révélé par ton Fils, par ton
Saint-Esprit, par ta Parole, de la voie de la sainteté. Mais comment te
bénirai-je de la leçon que tu m’as donnée aujourd’hui, qu’il n’y a ni perte, ni
douleur, ni souffrances, ni soucis, ni tentations, ni épreuve, que ton amour ne
fasse servir à opérer la sainteté, dans l’âme des membres de ton peuple?
Père saint! tu sais combien souvent j’ai regardé les circonstances et les
difficultés de cette vie comme des obstacles. Oh! que dès cette heure, à la
lumière du divin but que tu te proposes, ils soient pour ton enfant autant
d’aides, de secours. Par-dessus toutes choses, que le chemin qu’a suivi ton
Fils bien-aimé, et qui nous montre dans la souffrance la discipline de l’amour
d’un Père, le secret de la sainteté. Oh! que ce chemin devienne le mien pour me
rendre participant de ta sainteté. Amen.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
L’onction du Saint
«Pour vous, c’est de Celui qui est saint que
vous avez reçu l’onction, en sorte que vous savez toutes choses. Pour vous,
l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, en sorte que vous n’avez
pas besoin que personne vous enseigne; mais comme son onction vous instruit de
toutes choses (et cela est vrai, ce n’est pas un mensonge), demeurez en lui
selon qu’elle vous a instruits.» {1Jn 2:20,27}
Moïse, en nous révélant la sainteté de Dieu et
de ses voies pour sanctifier son peuple, nous montre les sacrificateurs, et
particulièrement les souverains sacrificateurs, comme les représentants de la
sainteté de Dieu dans l’homme. Chez les sacrificateurs eux-mêmes, l’huile
d’onction était le symbole de la grâce qui sanctifie. Moïse devait faire
lui-même une onction d’huile. «Tu prendras de l’huile d’onction et tu en feras
l’aspersion sur Aaron et sur ses fils. Ainsi seront consacrés Aaron et ses
fils». {Ex 29:21} Et après les indications données à Moïse pour la
fabrication de cette huile, l’Eternel ajoute: «Pour de l’onction sainte. Ce
sera pour moi l’huile de l’onction sainte. On n’en répandra point sur le corps
d’un homme et vous n’en ferez point de semblable, dans les mêmes proportions;
elle est sainte, vous la regarderez comme sainte». {Ex 30:25-32} Les
sacrificateurs, et spécialement les souverains sacrificateurs, devaient en être
oints et consacrés. «Le prêtre qui a la supériorité sur ses frères, sur la tête
duquel a été répandue l’huile d’onction, ne sortira point du sanctuaire et ne
profanera point le sanctuaire de son Dieu, car l’huile de l’onction de son Dieu
est une couronne sur lui». Et il dit de même de David, {Le 21:10,12} le type du
Messie: «Le Saint d’Israël, c’est notre Roi». {Ps 89:21} «J’ai trouvé
David, mon serviteur, je l’ai oint de mon huile sainte».
Le mot hébreu Messie, le mot grec Christ,
sont en rapport avec ce que nous venons de dire. Ainsi dans le passage que nous
venons de citer, il y a en hébreu: «Je l’ai messianisé
de mon huile sainte». Et de même dans un passage semblable du livre des Actes {Ac
10:38}: «Comment Dieu a christé (oint)
d’esprit et de force Jésus de Nazareth». Ou encore, au Psaume {Ps
45} «Ton Dieu t’a oint (messianisé) d’une huile de joie, par privilège
sur tes collègues». {Ps 45:8} De sorte que, ainsi qu’un de nos catéchismes réformés,
le Catéchisme de Heidelberg,
s’exprime dans une réponse à la question: «Pourquoi t’appelles-tu
chrétien?»—«Nous sommes appelés chrétiens, parce que nous sommes participants
de son baptême et de son onction». (Christing).
C’est là l’onction dont Jean parle, le baptême du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit
est la sainte onction que reçoit tout croyant: ce que Dieu a fait pour SON Fils
afin de faire de lui le Christ, il le
fait pour moi, afin de faire de moi un chrétien «Pour vous, c’est de Celui qui
est saint que vous avez reçu l’onction».
1° Vous
avez reçu l’onction de Celui qui est le Saint. C’est en sa qualité de Saint
que le Père répand l’onction, et l’huile dont il oint est appelée l’huile de
sainteté, le Saint-Esprit. La sainteté est, en effet, une divine onction. La
sainteté est la présence invisible, et cependant manifeste, du Saint reposant
sur son oint. L’onction qui nous vient directement du Saint n’est reçue, ou
plutôt, n’existe que dans une communion constante avec lui, en Christ, qui, lui,
est le Saint de Dieu.
Et qui la reçoit? Seulement celui qui s’est
donné entièrement afin d’être saint comme Dieu lui-même est saint. Le
sacrificateur «seul mis à part pour être saint à l’Eternel» recevait l’onction:
«On n’en répandra point sur le corps d’un homme». Que de chrétiens voudraient
recevoir la précieuse onction pour le parfum dont elle les envelopperait! Mais
non. Celui-là seul qui est complètement consacré au service du Saint peut la
recevoir.
L’onction du saint est pour le sacrificateur,
le serviteur du Dieu Très-Haut. La sainteté, devient une réalité dans une âme
vraiment réveillée et qui s’est livrée pour glorifier Dieu. Les saints
vêtements n’étaient préparés que pour le service des sacrificateurs. Ne
l’oublions pas dans nos recherches de la sainteté. Gardons-nous de croire que
le travail, pour Christ nous rendra saints; gardons-nous également de
poursuivre la sainteté en dehors du travail. C’est le sacrificateur mis à part
pour le service du Dieu saint, c’est le croyant prêt à vivre et à mourir afin
que la sainteté de Dieu triomphe au milieu des hommes, qui recevront l’onction.
2° L’onction
nous enseigne, «L’homme-nouveau se renouvelle par la connaissance», aussi bien dans la justice que dans la sainteté.
Christ nous est fait sagesse aussi
bien que justice et sanctification. Le service de Dieu et notre sainteté sont
avant tout d’un consentement libre et entier, intelligent et spontané, à la
volonté divine. Et c’est pourquoi l’onction, afin de nous rendre aptes au
service du sanctuaire, nous enseigne toutes choses. De même que l’huile
d’onction est une essence subtile qui ne se manifeste que par son parfum, ainsi
la faculté spirituelle que donne l’onction est la plus insaisissable qu’on
puisse imaginer. Elle avive notre perspicacité pour craindre le Seigneur; elle
nous enseigne, comme par un instinct divin, à reconnaître ce qui est céleste et
ce qui est de la terre. C’est l’onction qui fait que
Il ne saurait en être autrement. L’onction
enseigne: «Son onction vous instruit de toutes choses».—«Vous n’avez donc pas
besoin que personne vous enseigne, c’est-à-dire: tous les croyants seront tous
enseignés en Dieu». Le secret d’une vraie sainteté, c’est une relation
personnelle et directe avec le Saint, tous les enseignements des hommes étant
subordonnés entièrement à l’enseignement personnel du Saint-Esprit.
3° Et
cette onction que vous avez reçue de lui demeure en vous.—En vous. Dans la
vie spirituelle il est de la plus haute importance de maintenir sans cesse
l’harmonie entre ce qu’on appelle aujourd’hui l’objectif et le subjectif. Dieu
en Christ au-dessus de moi: Dieu dans l’Esprit au dedans de moi. En nous, faisant un avec nous, entrant dans les parties les plus intimes de notre
être, pénétrant tout, demeurant dans notre corps qui est son temple. L’onction
demeure en devenant une partie de nous-mêmes. Et ceci dans la mesure où nous la
connaissons et nous nous y livrons, où nous attendons et demeurons dans le
silence, afin de laisser le parfum pénétrer tout notre être. Et ceci, encore
une fois, non par intermittence, mais comme une expérience continue et
permanente. L’onction demeure à travers toutes les circonstances et les
sentiments. «Je suis oint d’une huile fraîche»; voilà le côté objectif et
chaque matin le croyant attend le renouvellement du don divin de la part du
Père. «L’onction demeure en vous», voilà le côté subjectif; la vie sainte, une
vie de foi et de communion, l’onction se réalise d’instant en instant. L’huile
sainte toujours fraîche, demeurant toujours, c’est là le secret de la sainteté.
4° Et
comme cette onction nous instruit demeurez en lui. Nous voici encore en
présence de la sainte trinité; le Saint duquel procède l’onction; le
Saint-Esprit qui est lui-même l’onction et Christ, le Saint de Dieu, en qui
l’onction nous enseigne à demeurer. En Christ la sainteté invisible de Dieu a
été manifestée et rapprochée de nous; elle est devenue humaine en revêtant la
nature humaine afin de pouvoir nous être communiquée. Le Saint-Esprit agit et
demeure en nous, il nous sort de nous-mêmes pour nous placer en Christ,
unissant notre cœur et notre volonté à Christ, nous le révélant, le formant en
nous, tellement que sa ressemblance, sa pensée est comme incorporée en nous.
C’est ainsi que l’onction du Saint nous enseigne à demeurer en Christ. C’est là
la preuve de la vraie onction. Voilà donc la vie de sainteté telle que la donne
le Dieu trois fois saint: le Père qui sanctifie, le Fils en qui nous sommes, le
Saint-Esprit qui habite en nous et par qui nous demeurons en Christ, et Christ
en nous.
Méditons sur la divine onction: elle nous
vient du Dieu saint. Il n’y en a point de semblable. C’est la volonté de Dieu
pour nous rendre participants de la sainteté de Christ. L’onction reçue de lui
jour après jour, demeurant en nous, nous enseignant toutes choses, nous
enseignant surtout à demeurer en Christ, doit reposer sur nous chaque jour. Son
action doit pénétrer notre vie entière, le parfum de l’onction doit remplir la
maison. Dieu soit béni, cela est possible. Gloire à son nom!
«Soyez saints, car je suis saint».
O toi, qui es le Saint! Je viens à toi pour que tu renouvelles mon onction.
O Père! accorde-moi la grâce de chanter: «Tu oins ma tête d’huile».—«Je suis oint d’une huile fraîche».
Je viens te confesser avec humiliation que j’ai douloureusement contristé
et déshonoré ton Esprit. Que de fois l’esprit charnel a usurpé ta place dans le
culte que je te dois!
Que de fois la volonté charnelle a cherché à faire son œuvre! O mon Père!
que ta lumière paraisse, me pénètre et me convainque profondément de ces
choses. Que ton jugement vienne sur tout ce qui en moi est encore volonté et
actions charnelles.
Père saint! accorde-moi la grâce, selon les richesses de ta gloire, d’être
fortifié maintenant avec puissance par ton Esprit dans mon homme intérieur.
Fortifie ma foi en Christ en vue d’une pleine mesure de son onction. Oh!
enseigne-moi à attendre de toi, et fais-moi recevoir chaque jour cette grâce
d’être «arrosé
d’une huile fraîche». O mon Père!
amène-moi avec tous tes enfants à voir ceci: c’est que pour demeurer en Christ
nous devons avoir reçu l’onction qui demeure. Père! nous voudrions marcher
humblement dans la dépendance de la foi, comptant pour avancer sur l’onction
intérieure qui demeure éternellement. Que nous soyons pour tous la parfaite
odeur de Christ. Amen.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
La sainteté et le ciel
Puis donc que tout doit se dissoudre, quels ne
devez-vous pas être par une conduite sainte et pieuse! {2Pi
3:11}
Recherchez la sanctification sans laquelle
personne ne verra le Seigneur, {Heb 12:14}
Que le saint se sanctifie encore!
Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ
soit avec vous tous! Amen. {Ap 22:11,21}
O mon frère! nous sommes en route pour le
ciel. Nous sommes appelés à voir le Saint des saints face à face. Le mystère
infini de sainteté, la gloire du Dieu invisible, devant lequel les séraphins
voilent leurs faces, doit nous être révélé. Nous verrons le Dieu trois fois
saint, le Dieu vivant lui-même. Oh! quelle grâce infinie, quelle ineffable
félicité! Nous verrons Dieu!
Nous verrons Dieu, le Saint. Tout notre
apprentissage ici-bas, dans la vie de sainteté, n’est que la préparation à
cette rencontre et à cette vue. «Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils
verront Dieu».—«Recherchez la sanctification sans laquelle personne ne verra le
Seigneur». Depuis le temps où Dieu dit à Israël: «Soyez saints car je suis
saint», la sainteté a été révélée comme le seul terrain sur lequel Dieu et son
peuple pussent se rencontrer, le seul attribut par lequel ils pussent devenir
semblables à Dieu, la seule préparation pour le temps où il n’aurait plus
besoin de les tenir éloignés, mais où il les admettrait à la pleine
participation de sa gloire.
Dans sa seconde épître, Pierre rappelle aux
croyants que la venue du jour du Seigneur sera précédée et accompagnée des plus
redoutables catastrophes, la destruction des cieux et de la terre. Et il les
supplie de veiller à être trouvés sans tache, irrépréhensibles en sa présence.
Il leur demande de réfléchir et de dire leur sentiment profond de tout ce que
la venue du Seigneur sera et apportera, ce que doit être la vie de ceux qui
s’attendent à ces choses: «Puis donc que tout doit se dissoudre, quels ne
devez-vous pas être par une conduite sainte et pieuse!» La sainteté doit en
être le sceau distinctif, l’universel caractère. Au terme de notre étude sur l’appel
de Dieu à la sainteté, nous reprenons la question de Pierre, et à la lumière de
tout ce que Dieu nous a révélé de sa sainteté et de tout ce qui doit encore
nous être révélé, demandons-nous à nous-mêmes: «Quels ne devons-nous pas être
en sainte conduite et piété?»
Remarquez en premier lieu la signification de
la question. Dans l’original grec, les mots conduite et piété sont au pluriel.
Un commentateur (Alford) traduit en
saintes conduites et piétés, le pluriel indiquant la sainte conduite et la
piété sous toutes leurs formes. Pierre insiste pour une vie de sainteté
pénétrant l’homme tout entier: notre conduite envers les hommes et nos rapports
envers Dieu. La vraie sainteté ne peut être moins que cela. La sainteté doit
être le caractère unique et universel de notre vie chrétienne, la sainteté est
l’attribut central de Dieu, la seule expression possible de la divine
perfection, l’attribut de tous les attributs, la seule épithète par laquelle
lui-même, comme Rédempteur et Père, son Fils et son Esprit, son jour, sa
maison, sa loi, ses serviteurs, son peuple, son nom soient désignés et
reconnus. Toujours et en tout, dans le jugement comme dans la miséricorde, dans
son élévation et dans son abaissement, quand il se cache ou quand il se révèle,
toujours et en toutes choses, Dieu est le Saint.
Nous comptons sur l’amour éternel pour nous
accueillir, et avec une confiance filiale nous venons à lui comme ses saints et
ses bien-aimés en disant: «Père saint!» Nous avons appris à connaître Jésus, le
Saint de Dieu, comme notre sanctification. Nous vivons en lui jour après jour
comme saints en Christ. Nous marchons dans cette volonté de Dieu comme lui-même
y a marché et il nous en rend capables. Nous regardons avec joie au moment, où
nous lui serons réunis, «le jour où il viendra pour être glorifié dans ses
saints et admiré dans tous ceux qui ont cru».
Nous avons au dedans de nous le Saint-Esprit;
la sainteté de Dieu en Christ descend sur nous et fait de nous sa demeure comme
arrhes de notre héritage. Lui, l’Esprit de sainteté, transforme silencieusement
tout en nous, sanctifie notre esprit, notre âme, notre corps, afin de les
rendre irréprochables pour le jour de sa venue et de nous préparer pour
«l’héritage des saints dans la lumière». Nous attendons avec impatience le
temps où il aura achevé son œuvre, alors que le corps de Christ sera rendu
parfait et que l’Epouse, toute remplie et débordante de la vie et de la gloire
de l’Esprit, sera assise avec lui sur son trône, comme lui s’est assis avec le
Père sur son trône. Pendant l’éternité, nous adorerons le mystère du Dieu trois
fois saint. Même ici-bas ce mystère remplit notre âme d’admiration et d’une
sainte joie, mais quand l’œuvre de notre sanctification sera accomplie, oh!
avec quelle joie n’entonnerons-nous pas le cantique: «Saint, saint, saint est
le Seigneur, Dieu tout-puissant, qui était, qui est et qui sera!» Comme
préparation à ces faits glorieux, les événements les plus saisissants doivent
avoir lieu. Le Seigneur Jésus lui-même apparaîtra, la puissance du péché et du
monde sera détruite; l’économie actuelle prendra fin; la puissance de l’Esprit
triomphera dans toute la création; il y aura «de nouveaux cieux et une nouvelle
terre, où la justice habitera». La sainteté se développera dans la félicité et
la gloire d’une communion toujours croissante avec le Dieu trois fois saint.
«Que celui qui est saint se sanctifie encore!» Certainement il n’y a plus qu’à
poser cette question devant tout croyant afin qu’il en reconnaisse la force:
«Puis donc, mes bien-aimés, que toutes ces choses doivent arriver, quels ne
devez-vous pas être par une conduite sainte et pieuse!»
Remarquez maintenant l’importance de notre
question: «quels ne devez-vous pas être!» Mais une pareille question ne
serait-elle pas superflue? Se peut-il que les saints de Dieu sanctifiés en
Christ, ayant en eux l’Esprit de sainteté, marchant à la rencontre du Saint
dans sa gloire et dans son amour, se peut-il qu’ils aient besoin de se poser
cette question? Hélas! hélas! il en était ainsi au temps de Pierre et il en est
encore ainsi aujourd’hui. Hélas! que de chrétiens à qui ce mot de saint paraît
étrange et inintelligible, quoique ce soit le nom que le Père, dans le Nouveau
Testament, aime à donner à ses enfants. Que de chrétiens, pour lesquels ce mot
a peu d’attraits parce qu’à leurs yeux, il n’a jamais été l’expression d’une
vie possible et inexprimablement bénie! Et encore une fois, hélas! que de
chrétiens, même parmi les ouvriers au service du Maître, pour qui une conduite
sainte et pieuse, est encore un secret et un fardeau, parce qu’ils n’ont pas
encore consenti à tout abandonner, leur volonté et leur œuvre, afin que le
Saint puisse tout prendre et le remplir de son Saint-Esprit. Et enfin, que de
chrétiens parmi ceux qui connaissent la puissance d’une vie sainte, se
lamentent de leurs infidélités et de leur incrédulité, en voyant combien plus
riche et plus puissante aurait pu être leur entrée dans cette vie de sainteté,
et combien plus complète aurait pu être la bénédiction qu’ils sont trop faibles
pour communiquer aux autres! Oh! la question est bien nécessaire, en effet.
Chacun de nous ne se la posera-t-il pas à nouveau? ne la serrera-t-il pas de
près? n’y répondra-t-il pas par le Saint-Esprit dont elle procède et ne la
passera-t-il pas à ses frères, afin que les uns et les autres, nous puissions
nous aider dans la foi et vivre en donnant à Dieu la réponse qu’il attend de
nous?
«Puis donc que tout doit se dissoudre, quels
ne devons-nous pas être par une conduite sainte et pieuse!» Frères, le temps
est court. Le monde passe avec sa convoitise. Les âmes païennes périssent! Les
chrétiens, dorment! Satan seul serait-il actif et puissant?
Les saints de Dieu sont l’espérance de
l’Eglise et du monde. Ce sont eux que le Seigneur peut employer. «Quels ne
devons-nous pas être par une conduite sainte et pieuse!» Ne chercherons-nous
pas à être tels que le Père le commande: «saints comme il est saint?» Ne nous
livrerons-nous pas comme tout de nouveau et sans réserve, à lui qui est notre
sanctification et à son Saint-Esprit pour nous rendre saints dans toute notre
conduite? Oh! à la pensée de l’amour de notre Seigneur Jésus-Christ, de sa
gloire future, de la fin qui s’approche, des besoins de l’Eglise et du monde,
ne nous livrerons-nous pas à lui pour qu’il nous rende saints, comme il est
saint, afin que nous recevions de lui une puissance de bénédiction pour tout
croyant que nous rencontrons, lui portant le message de la volonté de Dieu à
notre égard, étant lumière et moyen de salut pour le monde qui périt!
Je termine par les paroles du saint volume:
«Celui qui atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt. Amen. Viens, Seigneur
Jésus».
«Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous
tous, les saints! Amen».
«Soyez saints, car je suis saint».
O Dieu très saint! qui nous as appelés à être saints, nous avons entendu ta
voix nous demander: «Quels
ne devez-vous pas être, par une conduite sainte et pieuse!» De toute notre âme, nous te répondons avec
contrition et humilité; Père saint!
oh! nous devrions être si différents de ce que nous avons été, en foi, en
amour, en zèle, en piété, en humilité qui ressemble à celle de Christ et en
sainteté; ô Père! nous n’avons pas été devant toi, devant le monde, ce que nous
aurions dû et pu être! Père saint, nous te supplions de produire un réveil de
vraie sainteté en nous et dans ton Eglise. Agis sur les ministres de ta Parole,
afin qu’en prévision de ton retour ils remettent en lumière et fassent retentir
la question: «Quels ne devez-vous pas
être!» Fais peser sur eux et sur tout
ton peuple, le lourd fardeau de la mondanité, du manque de sainteté qui les
entoure, en sorte qu’ils ne cessent de crier à toi. Accorde-leur une vue si
évidente, si claire du chemin de la sainteté, le chemin nouveau et vivant en
Christ, qu’ils puissent prêcher Christ, notre sanctification, avec la puissance
et la joie du Saint-Esprit, avec la voix confiante et triomphante de témoins
qui se réjouissent de ce que tu as fait pour eux. O Dieu! ôte l’opprobre de ton
peuple, fais disparaître le reproche qu’on lui adresse, hélas! avec justice,
c’est que sa profession ne le rend pas plus humble, pas plus saint pas plus
aimant, pas plus céleste que d’autres.
Nous courbons humblement le genou devant toi, ô Père! pour que tu nous
accordes selon les richesses de ta gloire, d’être puissamment fortifiés dans
l’homme intérieur, par l’Esprit de sainteté. Amen.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
La sainteté en tant que droit de propriété
Dans un petit livre intitulé: «Comment les
écrivains bibliques ont compris la sainteté»? par Joseph Agar Beit, l’auteur
s’est appliqué à établir que la sainteté indique notre relation avec Dieu et le
droit de propriétaire qu’il possède sur nous.
Ce qui était vrai pour l’individu était vrai
pour toute la nation israélite. Lorsque Dieu déclare qu’elle doit être sainte,
il affirme par là qu’elle doit lui être consacrée sans réserve.
Les prêtres reçoivent l’ordre de se
sanctifier, et cet ordre ils l’exécutent en se mettant à la disposition de
Dieu, ou en se séparant de tout ce qui n’était pas en harmonie avec le service
de Dieu.
Lorsque Dieu affirme sa propre sainteté et
qu’il nous veut saint comme Il est saint, Il donne une merveilleuse révélation
de sa propre nature et de ce que doit être la nôtre. Une telle proclamation des
droits de Dieu sur nous inaugura une ère nouvelle dans la vie d’Aaron et dans
sa conception de Dieu, ce qui revient à dire que Dieu était saint pour Aaron et
pour Israël, et qu’eux, étant la propriété de Dieu, devaient vivre saintement.
Les hommes sanctifiaient Dieu lorsqu’ils lui
rendaient le culte qu’il attendait d’eux. Jéhovah était le Saint d’Israël et Israël
était saint (consacré) à l’Eternel.
Cette relation mutuelle était fondée sur le fait que l’Eternel affirmait
qu’Israël lui appartenait et que Lui l’Eternel voulait appartenir à Israël,
être le Dieu d’Israël. En affirmant ainsi ses droits, Dieu manifestait sa
nature: les êtres intelligents et ce qu’ils possédaient lui appartenaient.
Cette affirmation de la sainteté de Dieu et de
ses droits n’est pas un fait accidentel, mais elle découle de l’essence même de
Dieu. Dans le Nouveau Testament, notre conception de la sainteté de Dieu
grandit au fur et à mesure que nous prenons mieux conscience des droits de Dieu
sur nous et du fait que ces droits découlent de la nature même de Dieu.
La personne du Fils incarnée de Dieu nous
présente l’idée biblique de la sainteté dans sa parfaite réalisation. Jésus
entre absolument dans les pensées de Dieu, il réalise ses plans. En Christ,
nous constatons la réalisation de la parfaite volonté de Dieu. «Celui qui m’a
vu a vu mon Père». Il est le Saint de Dieu.
Les disciples du Christ sont appelés des
saints. En appelant ainsi ses enfants, Dieu proclame sa volonté qu’ils soient
saints comme il est saint.
Dans de nombreux passages, le mot saint
signifie que l’homme doit vivre en ayant toujours Dieu pour seul et unique but.
C’est là ce qui constitue la sainteté du peuple de Dieu.
Il n’y a pas de bonheur en dehors de la
sainteté. Si Dieu réclame notre consécration, c’est son amour pour nous qui l’y
pousse.
Quoique nous ne puissions pas atteindre la
sainteté sans la pureté, cependant la sainteté est beaucoup plus que la pureté.
Celle-ci est une qualité simplement négative tandis que la sainteté exige
l’activité corporelle et mentale la plus intense dont nous soyons capables pour
réaliser ici-bas la volonté de Dieu comme elle est réalisée dans le ciel.
Notre sainteté est le résultat d’un contact spirituel
intérieur avec Jésus, d’une communion intime avec lui qui a vécu sur la terre
une vie parfaitement sainte qu’il reproduit en nous. Il est le cep, nous sommes
les sarments. Il vit maintenant cette même vie glorifiée sur le trône du Père
et Il nous la communique.
La grande doctrine de la sanctification par la
foi nous enseigne que Dieu réclame de nous une consécration sans réserve et que
Lui seul réalise cette sainteté en ceux qui se confient en Lui. Ce qu’il
demande, Il le donne à ceux qui croient. Quand notre cœur lui appartient, Dieu
le remplit de sa vie. C’est là ce qui rend le cœur saint.
Lorsque les séraphins adorent Dieu comme le
Saint en se voilant la face et en répétant: Saint, Saint, Saint est l’Eternel,
ils proclament un des attributs les plus profonds de la divinité et ils
entendent affirmer plus que les droits souverains de Dieu en tant que
propriétaire de ses créatures humaines. En nous disant: «Soyez saints comme je
suis Saint,» Dieu qui nous a créés à son image, de peu inférieurs à Lui-même,
nous révèle qu’il nous a créés pour que nous lui ressemblions.
Essayons de découvrir ce qu’est la sainteté en
Dieu. Elle est la plus glorieuse révélation de Dieu, elle est l’essence même de
la personne de Dieu, et lorsqu’il est question de la sainteté des saints, nous
avons la révélation la plus profonde du changement par lequel leur nature, dans
ce qu’elle a de plus intime, est renouvelée à l’image de Dieu.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Remarques sur le mot «saint»
Le sens du mot hébreu traduit par saint, «Kadosh», n’est pas connu avec certitude.
Il est possible qu’il provienne d’une racine qui signifie briller. Ou bien
d’une autre racine renfermant la double idée de nouveauté et de lumière. Ou
encore, d’un vieux terme arabe, signifiant couper, séparer. Quelle que soit la
racine exacte, l’idée maîtresse semble être non seulement celle de séparation,
de mise à part, idée que l’Hébreu exprime par d’autres termes bien précis, mais
celle que l’objet séparé se distingue de tout autre objet par la supériorité et
l’excellence de sa valeur.
Dans son Lexique du Nouveau Testament grec, à
l’article consacré à l’étude du mot grec hagios,
Cremer montre que la notion de sainteté est une notion entièrement biblique.
«La conception de
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
La sainteté de Dieu
La sainteté de Dieu.—Il n’y a pas un terme aussi
exclusivement scripturaire, aussi distinctement divin que le mot saint. En
conséquence de cette origine divine qui est la sienne, ce terme a un sens
inépuisable. Il n’y a pas un attribut de Dieu que les théologiens aient trouvé
aussi difficile à définir ou sur lequel ils diffèrent davantage d’opinion. Un
bref examen des différents points de vue exprimés pourront nous faire
comprendre combien peu l’idée de
1. Le point de vue le plus rudimentaire, et où l’élément moral semble
passer à l’arrière-plan, est celui où la notion de sainteté est associée à
celle d’un Dieu séparé de sa création et élevé infiniment au-dessus de
celle-ci. La sainteté ainsi conçue a été définie comme «la gloire incomparable
de Dieu, Sa majesté infinie. Son titre à recevoir l’adoration de toutes ses
créatures». Quoique toutes ces pensées soient étroitement unies avec
2. Un autre point de vue nous amène à envisager la sainteté comme
l’expression d’une relation entre Dieu et nous. Nous sommes appelés saints
comme étant la propriété divine, mise à part pour Son service: donc Dieu qui
Lui-même nous réclame pour être à Lui est Saint. Notre sainteté sert ici de
point de départ pour nous amener à comprendre
3. Abordons maintenant les vues de ceux qui envisagent la sainteté en tant
qu’attribut moral. La conception la plus répandue est celle qui s’arrête à
l’idée de pureté, de libération à l’égard du péché. «La sainteté est un terme
général pour désigner l’excellence morale de Dieu. Nul n’est saint que Dieu
seul: nul autre que Dieu n’est parfaitement pur; rien ne saurait limiter la
perfection morale de son être». (Hodge). L’idée de sainteté implique ici celle
de pureté infinie, de haine et d’horreur du péché: le point de vue négatif est
surtout mis en évidence. On comprend la place importante qu’a pris cette
conception par le fait que, dans notre état de péché, la première impression
que puisse faire sur nous
4. C’est un progrès sur le précédent point de vue que d’essayer de définir
ce qu’est cette perfection divine. Une chose est parfaite lorsqu’elle est en
tout point ce qu’elle doit être. Il est facile de définir ainsi la perfection,
mais moins facile de définir ce qu’est la perfection de tel ou tel objet; ceci
demande la connaissance de la nature de cet objet. Aussi nous devons nous
contenter de termes très généraux qui définissent la sainteté de Dieu comme le
bien essentiel et absolu. «La, sainteté en Dieu, c’est l’affirmation libre,
réfléchie, calme, immuable, de Lui-même qui est le bien, ou du bien qui est
Lui-même». (Godet, commentaire de Jean XVII, l1).
5. Très rapproché du précédent est le point de vue qui envisage la
sainteté, non pas seulement comme un attribut Divin, mais comme l’ensemble de
ce que nous sommes habitués à envisager et à nous représenter isolément comme
les attributs de Dieu. C’est ainsi que Bengel envisageait la sainteté comme la
nature Divine elle-même, dans laquelle tous les attributs sont contenus.
Dans le même ordre d’idée, Howe «voit dans la
sainteté
6. En parlant de
7. On a fait remarquer que, dans les points de vues qui précèdent on n’a
pas suffisamment tenu compte du fait que c’est spécialement comme Saint que
Dieu est appelé le Rédempteur et qu’il accomplit l’œuvre de Son amour en vue
d’élever ses créatures à la sainteté. On a été amené par là à cette conception
que la sainteté et l’amour sont, sinon identiques, du moins en étroite
corrélation. «Dieu est saint, digne de louanges au delà de toute expression, à
cause de Sa grâce, et plein d’une infinie tendresse à l’égard de sa créature,
dans laquelle il s’est plu à manifester la gloire de son amour». Dieu est saint
en ceci que l’amour qui est en Lui triomphe de Sa juste colère {selon Os
11,9} et Ses jugements ne s’exercent qu’après que toute possibilité de
faire miséricorde s’est montrée inefficace. Cette sainteté se dévoile dans le
nom que Dieu porte dans le Nouveau Testament, nom qui parle à la fois de Sa
suprême grandeur et de Son amour tendre et condescendant, le nom de Père».
(Stier, commentaire sur Jean 171).
8. Ce dernier point de vue qui renferme une précieuse vérité, se rencontre
avec celui-ci, où sont mis en lumière les deux vrais aspects de
«La sainteté est l’élément de conservation en
Dieu, par lequel Il se soustrait à l’influence du monde extérieur et demeure
conséquent avec Lui-même et fidèle à Sa propre Essence; par lequel aussi Il se
crée librement un organisme divin qui ne vit que pour Lui et qui est son
Eglise. (Lange).
«La sainteté de Dieu est l’élément de
conservation en Dieu, en vertu duquel Il demeure fidèle à Ses propres
perfections, sans jamais sacrifier ce qui est Divin, ni admettre ce qui n’est
pas Divin. Mais ceci n’est encore qu’un aspect. La sainteté de Dieu ne serait
pas sainteté mais simple exclusivisme, si elle ne l’amenait à entrer dans de
multiples relations avec ses créatures et ainsi à se révéler et à se
communiquer à elles.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Notre sainteté n’est donc pas une simple
imitation de celle de Jésus, que nous réaliserions par nos propres résolutions;
c’est la’ sienne elle-même, sa sainteté à Lui, celle qu’il a réalisée ici-bas à
force de luttes et de sacrifices et que du sein de sa gloire, il nous
communique. C’est la vie humaine telle qu’il l’a faite en sa personne, exempte
de péché et agréable à Dieu, qu’il reproduit en nous. Prototype de cette vie
nouvelle, il est en même temps la source d’où elle descend dans l’âme du
croyant. Il fait resplendir dans le cœur de celui qui le contemple avec foi sa
propre image et l’y fait rayonner avec une telle puissance qu’elle prend vie en
lui, qu’elle y devient l’homme nouveau, et que le fidèle est ainsi
«métamorphosé de gloire en gloire, comme par le Seigneur qui est Esprit». {2Co
3:18}
Jésus avait indiqué lui-même cette relation
qui devait exister un jour entre sa sainteté et la nôtre, dans cette parole,
souvent jugée obscure, mais qui, après tout ce qui précède me paraît bien
claire: «Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés
en vérité.». {Jn 17:19} En d’autres termes: «La sainteté que je réalise dans
ma vie deviendra la leur par la communication que je leur en ferai; et alors
ils seront véritablement saints comme Je suis saint». Jésus a exprimé cette
même pensée dans ces mystérieuses images: boire
son sang, manger sa chair, {Jn 6} qui se rapportent évidemment,
d’après l’explication qu’il en donne lui-même (v. 6) à l’opération par laquelle
son Esprit approprie au croyant sa chair, c’est-à-dire sa vie consacrée à Dieu
et son sang, c’est-à-dire sa mort pour le péché, avec la mort au péché qui y
est impliquée.
Notre sainteté n’est pas proprement nous, changeant et devenant meilleurs;
car après cinquante ans de travail fidèle il nous arrive de nous retrouver tout
à coup, dès que notre propre nature reprend le dessus, aussi mauvais qu’un demi
siècle auparavant; c’est bien plutôt Lui
grandissant en nous, de manière à remplir notre cœur et à bannir graduellement
notre moi naturel, notre vieil homme, qui, lui, ne s’améliore pas, et n’a autre
chose à faire qu’à périr.
Comment s’opère dans la pratique cette espèce
d’incarnation par laquelle Christ devient lui-même notre nouveau moi? Par un
procédé libre et moral, que Jésus a décrit dans une parole qui nous étonne
parce qu’elle met sa sanctification presque sur le même pied que la nôtre:
«Comme le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui
qui me mange, lui aussi, vivra par moi». {Jn 6:57} Jésus se nourrissait du
Père qui l’avait envoyé, et vivait par lui. Cela signifie sans doute qu’à
chaque fois qu’il devait agir ou parler, il commençait par s’effacer lui-même,
puis il laissait le Père vouloir, penser, agir, être tout en Lui. Pareillement,
lorsque nous sommes appelés à faire un acte ou à prononcer une parole, nous
devons commencer par nous annuler nous-mêmes en face de Jésus, et après avoir
supprimé en nous, par un acte énergique, tout désir propre, laisser Jésus
déployer sa volonté, sa sagesse, sa force. C’est ainsi que nous vivons par lui,
comme il vivait par le Père, que nous le mangeons,
(c’est l’image dont il se sert) comme il se nourrissait du Père. Le procédé de
Jésus et le nôtre sont identiques. Seulement celui de Jésus se rapportait
directement à Dieu, parce qu’il était en communion immédiate avec Lui, tandis
que le nôtre s’adresse à Jésus parce que c’est avec lui que le croyant
communique immédiatement et par lui seulement que nous trouvons et possédons
«le Père qui est vivant». Là est le secret généralement si peu compris de la
sanctification chrétienne.
Mais nul ne saurait pratiquer cet art suprême
sans prendre dès l’abord la position glorieuse qui nous est faite en
Jésus-Christ, telle que l’enseigne Saint Paul. Quand cet apôtre veut nous
apprendre comment on parvient à mourir au péché et à vivre à Dieu, voici
comment il s’exprime: «Faites votre compte que vous êtes morts au péché et vivants
à Dieu, en Jésus-Christ, notre Seigneur». Ce langage n’est guère conforme à
celui de la raison. La sagesse humaine dit: «dégage toi peu à peu des liens du
péché; apprends graduellement à aimer Dieu et à vivre pour lui». Mais de cette
manière nous ne rompons jamais radicalement avec le péché et nous ne nous
donnons jamais complètement à Dieu. Nous demeurons dans l’atmosphère terne et
trouble de notre propre nature et nous ne parvenons point à la pleine clarté de
la sainteté divine. La foi au contraire, nous élève en quelque sorte d’un bond
à la position royale qu’occupe maintenant Jésus-Christ, et qui en lui est déjà
la nôtre. De là nous voyons le péché sous nos pieds; là nous savourons la vie
de Dieu comme notre Véritable essence en Jésus-Christ. La raison dit: «Deviens saint pour l’être». La foi dit: «Tu l’es; deviens
le donc. Tu l’es en Christ, deviens-le en ta personne». Ou, comme dit Saint
Paul : «Vous êtes morts; mortifiez
donc vos membres terrestres».
C’est là ce qu’il y a de plus paradoxal dans
le pur enseignement évangélique. Celui qui méconnaît ce fait intime ou le
repousse, ne franchira jamais le seuil de la sanctification chrétienne. On ne rompt
pas peu à peu avec le péché; on consomme d’un coup la.rupture complète en
s’appropriant l’expiation que Christ a consommée sur la croix. On ne gravit pas
un à un les degrés du trône; on s’y élance et s’y assied en Christ par l’acte
de foi qui nous incorpore à Lui. Puis du haut de cette position, sainte par
essence, on domine victorieusement le moi, le monde, Satan, toutes les
puissances du mal. C’est dans ce milieu de sainteté absolue où l’on se trouve
transporté, que l’on revêt l’image à la fois divine et humaine du Fils de Dieu.
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Je désire une fois de plus renvoyer tous ceux
qui étudient le sujet de la sainteté à l’ouvrage
de Marshall sur
SAINT EN CHRIST (Murray A.)
Le double résultat de
(Extrait d’un discours du pasteur Stockmans)
«Qui s’est donné Lui-même pour nous, afin de
nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui Lui appartienne,
purifié par Lui et zélé pour les bonnes œuvres».
«Dans l’œuvre de la rédemption de notre
Sauveur Jésus-Christ, il y a deux aspects bien distincts. Vous ne saurez jamais
le secret de demeurer en Christ, aussi longtemps que vous ne saurez pas
discerner ces deux aspects. Le premier, c’est «Jésus pour moi», le second, «moi
pour Christ». Béni soit notre Seigneur, Il est venu pour les pécheurs. Lui pour
nous. Béni soit le Seigneur, il y a rédemption pour le coupable. Mais ce n’est
pas là tout ce que signifie la rédemption. Par ce même Saint-Esprit qui est le
guide qui nous conduit à la pleine possession de tout ce que Christ nous a
acquis et par sa vie et par sa mort, il faut que vous arriviez à saisir la
seconde partie de la rédemption. Il s’est donné Lui-même, afin de nous racheter
de toute-iniquité,—non pas que nous ayons la joie de nous complaire dans notre
état de pureté ou de sainteté, ou autres choses semblables; mais afin qu’il
puisse nous posséder entièrement pour Lui-même «afin de se faire un peuple qui
Lui appartienne», un peuple qui Lui appartienne à Lui seul, qui soit vraiment
Sa possession.
«Et maintenant, qu’est-ce que la
rédemption?—L’affranchissement du moi, même du moi spirituel. Nous ne sommes
pas faits pour être le centre de notre propre vie, le centre de notre joie, de
notre marche en avant, ayant dans nos pauvres et faibles mains le fil de notre
vie spirituelle. Il n’y a de vraie vie spirituelle qu’en Christ, et Il doit
prendre soin de celle-ci du commencement à la fin. Levez les yeux, chers
frères, vous qui, si longtemps, vous êtes traînés à terre péniblement. Nous
sommes faits pour la gloire de Dieu, pour être la propriété de Jésus-Christ. Le
Seigneur notre Dieu en donnant Son Fils, l’Agneau de Dieu, Son Agneau à Lui, a
trouvé le moyen pour amener de pauvres créatures, si entièrement plongées dans
l’égoïsme que, même dans la ligne de la vie Chrétienne, elles étaient capables
de se rechercher elles-mêmes, à devenir, dans le sens le plus pratique. Sa
propre possession à être possédées par Jésus. C’est là, et là seulement, le
sens de la rédemption. C’est là que votre âme trouvera sa pleine satisfaction,
lorsqu’elle ne pourra plus se satisfaire d’une expérience personnelle quelle
qu’elle soit, mais laissant là ses expériences, lorsqu’elle pourra dire: je
suis libre, libre comme les enfants d’Israël à la sortie d’Egypte, libre pour
le service de mon Dieu. «Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve». Vous
êtes libre, libre par le sang de Christ, libre par la puissance du
Saint-Esprit. Aucune autre puissance n’est capable de vous retenir en arrière.
Le Seigneur a étendu Son bras sur toutes les puissances qui nous avaient gardé
dans l’esclavage en Egypte et Il en a triomphé. Vous êtes libre comme l’oiseau
des cieux pour vivre désormais en Jésus; libre dans votre vie de tous les
jours, libre jusque dans les profondeurs les plus mystérieuses de votre être,
libre pour Jésus, la propriété de Jésus, un peuple qui lui appartient. Laisse
aller mon peuple, dit Dieu. J’ai donné mon sang, dit Jésus; et ni la chair, ni
le péché, ni la puissance subtile de votre propre moi ne peut plaider contre le
sang de Jésus. Il s’est fait à Lui-même, non pas à nous, un peuple qui Lui
appartienne...
«Vous demandez le secret de demeurer en Jésus.
N’avez-vous pas lu dans le quinzième chapitre de Jean que demeurer en Jésus et
porter du fruit sont deux choses inséparables? Vous ne pouvez demeurer en Jésus
pour Sa joie et en même temps pour votre propre satisfaction. Le secret pour
demeurer est de prendre votre position de racheté, aussi fermement dans la
deuxième partie de la rédemption que dans la première. Je vis maintenant pour
Jésus et je dis au Seigneur: Seigneur, qu’y a-t-il à faire pour toi maintenant?
Je suis pour toi. Je vis pour Jésus. Je n’ai qu’à suivre, à suivre comme un
être sanctifié, comme un être qui ne se possède plus lui-même, qui ne vit plus
pour lui-même, qui a mis sa vie tout entière entre les mains de Jésus. Oh,
comme il est simple de demeurer en Lui! Ce n’est pas du mysticisme; ce n’est
pas une expérience spéciale. C’est tout simplement un fait. J’ai besoin de
Jésus à chaque instant de ma vie, et mes tentations, aussi bien que mes
devoirs, sont autant d’occasions de réaliser cette vie de communion avec
Christ. Oh, oui, c’est là la rédemption! Oh, merveilleuse puissance de Dieu le
Père, de Dieu le Fils, de Dieu l’Esprit Saint, capable de garder une pauvre,
faible et infidèle créature comme vous et moi au centre de la vie! Scellé par
le Saint-Esprit. Jamais Dieu ne brisera Son propre sceau!»