ENTIERE CONSECRATION
Rev. Murray Andrew
EDITIONS ROSE FRANCE 8, Villa du Centre St-Ouen (Seine)
Nouvelle Edition Numérique Yves
PETRAKIAN 2011
Diffusion gratuite
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ENTIERE CONSECRATION
I SOYEZ REMPLIS DE L’ESPRIT
II LA BENEDICTION DE LA PLENITUDE DU
SAINT-ESPRIT
III CHARNEL ET SPIRITUEL
IV MIS A PART PAR LE SAINT-ESPRIT
V LA REPENTANCE DE PIERRE
VI ENTIERE CONSECRATION
Ces paroles sont bien connues, vous les
trouvez dans Ac 2:4: «Ils furent tous remplis du Saint-Esprit»,
et dans Eph 5:18 «Soyez remplis de l’Esprit.» Le premier texte
nous raconte ce qui est arrivé. L’autre texte est un ordre; il nous dit ce que
nous devrions être. Au cas où il y aurait quelque doute dans nos esprits au
sujet de l’actualité de cet ordre, nous le trouvons lié à un autre ordre: «Ne
vous enivrez pas de vin, c’est de la débauche, Soyez, au contraire, remplis
de l’Esprit.»
Si je vous demandais: «Essayez-vous d’obéir à cet
ordre: Ne vous enivrez pas de vin?», vous me répondriez aussitôt:
«Naturellement, j’obéis à cet ordre, puisque je suis chrétien!», Et maintenant,
je vous demande: «Avez-vous obéi à cet autre commandement: Soyez remplis de
l’Esprit? Est-ce là la vie que vous vivez? Sinon, la question se pose aussitôt:
Pourquoi? Et alors vient cette autre question: Avez-vous le désir d’obéir à ce
commandement aujourd’hui même et de dire: «Avec l’aide de Dieu, j’obéirai. Je
ne m’accorderai point de repos jusqu’à ce que j’aie obéi à ce commandement,
jusqu’à ce que je sois rempli de l’Esprit?»
Je veux vous dire tout d’abord que c’est ici une
simple question d’obéissance à un ordre donné par le Saint-Esprit de Dieu, dans
Sa Parole. Nous ne désirons pas vous occuper ou vous intéresser avec ce que
nous avons à dire au sujet de cette plénitude du Saint-Esprit, parce que cela
pourrait vous conduire à des notions et à des conceptions qui ne sont
réellement d’aucune valeur en ce qui concerne la réalisation du but que nous poursuivons;
mais nous désirons commencer tout de suite en disant que Dieu a ce message pour
chaque chrétien: «Mon enfant, je veux que tu sois rempli de l’Esprit.» Que
votre réponse soit: «Père, je le veux aussi; je suis prêt; je renonce à
moi-même pour obéir à mon Dieu; remplis-moi de ton Saint-Esprit.»
Et de crainte que quelqu’un n’ait une fausse
conception de ce que c’est que d’être rempli par le Saint-Esprit, laissez-moi
juste vous dire que cela n’implique pas du tout un état de grande excitation,
ou un état de perfection absolue, ou un état où nous n’avons plus aucun progrès
à faire. Non. Etre rempli par le Saint-Esprit, c’est simplement ceci: avoir
abandonné tout mon être à Sa Puissance. Quand l’âme tout entière est livrée au
Saint-Esprit, Dieu Lui-même vient l’emplir.
Maintenant, la question que je désire vous poser
est celle-ci: «Qu’est-ce qui est nécessaire pour être rempli de l’Esprit?»
Cette question est d’une importance primordiale, et si nous cherchons à trouver
les réponses qui doivent être faites à cette question, cela pourra nous aider à
nous sonder nous-mêmes. Nous demandons, dans nos prières, que Dieu nous sonde,
et ces réponses aideront chacun de nous à examiner son coeur et sa vie, et à
dire: «Suis-je dans la condition voulue pour que Dieu puisse me remplir du
Saint-Esprit?»
Je pense que les réponses que nous trouverons à
cette question pourront être de nature à nous encourager.
Il y a peut-être des âmes qui pourront dire
honnêtement, tandis que nous avancerons pas à pas: «Dieu merci, je suis prête
pour cela»; et peut-être pourront-elles voir qu’elles ont été exclues jusqu’ici
de cette bénédiction par quelque ignorance, ou quelque préjugé, ou quelque
manque de foi, ou par une idée fausse au sujet de cette plénitude du Saint-Esprit.
Je ne vois pas comment nous pouvons le mieux
trouver la réponse à notre question, autrement qu’en considérant la façon dont
Christ a préparé les disciples pour le jour de
Les nouveaux convertis habitent dans des cases,
sur la station missionnaire, et ils restent là durant une année ou plus, pour
recevoir renseignement religieux, pour être éduqués, entraînés, et mis à
l’épreuve, afin d’être préparés à la vie chrétienne.
Eh bien, Jésus a fait suivre à ses disciples,
pendant trois ans, Sa classe de catéchisme; Il les a préparés et formés. Et
quand le Saint-Esprit descendit sur eux le jour de
Et maintenant, en quoi consistait la formation
de ces disciples? En quoi consistait leur préparation pour le baptême du
Saint-Esprit?
Je vous demanderai d’abord de vous rappeler que
c’étaient des hommes qui avaient tout abandonné pour suivre Jésus. Vous
savez que le Seigneur Jésus alla vers l’un d’eux et lui dit: Laisse ton filet;
qu’il dit à un autre: Laisse le bureau du péage, viens et suis-Moi. Et ils le
firent et, par la suite, ils purent dire par la bouche de Pierre: «Seigneur,
nous avons tout quitté et nous t’avons suivi.» Ils avaient quitté leur maison,
leur famille, leur situation. Les gens se moquaient d’eux et les raillaient,
ils les appelaient les disciples de Jésus, et ils étaient méprisés et
haïs comme leur Maître. Ils s’identifiaient avec Lui, ils se livraient
entièrement à Lui. C’est là le premier pas dans le chemin qui conduit au
baptême du Saint-Esprit. Nous devons renoncer à tout pour suivre Christ.
Je ne parle pas de renoncer au: péché; ceci,
vous avez eu à le faire lors de votre conversion. Mais il y a quelque chose qui
a une plus large signification. Beaucoup de chrétiens reçoivent Jésus comme
Celui qui peut les sauver et les aider, mais en même temps ils refusent
virtuellement de l’accepter pour Maître. Ils pensent qu’ils ont le droit
d’avoir leur volonté propre au sujet de mille choses. Ils parlent beaucoup de
ce qu’ils aiment, ils font ce qui leur plaît, ils emploient à leur guise leur
argent et leurs biens, ils sont leurs propres maîtres, et ils n’ont jamais
pensé à dire à Jésus: Je t’abandonne tout.
Et pourtant, c’est là ce que Christ demande.
Christ dispose de richesses tellement infinies et d’une telle gloire, Christ
est Lui-même un tel don, un don céleste, spirituel et divin, que nos coeurs ne peuvent
être remplis par Lui à moins que nous ne Lui donnions tout. C’est pourquoi
Jésus vient et dit: Renonce à tout et suis-Moi.
Une fois, je me trouvais à
Chers amis, vous n’avez peut-être pas dit cela,
parce que vous n’avez jamais pensé que c’était nécessaire; mais dites-le aujourd’hui.
Etes-vous disposés à dire: «O Christ, remplis-moi du Saint-Esprit; je te donne
tout; accepte mon offrande?»
Chacun doit s’examiner lui-même. Quelques-uns
n’ont jamais pensé qu’il était nécessaire de le faire. Quelques-uns n’ont
jamais compris ce que Jésus voulait dire quand Il déclarait que celui qui ne
hait pas son père et sa mère, sa femme et ses enfants, ses maisons et ses
terres, et n’est pas prêt à les abandonner pour l’amour de Lui et de
l’Evangile, n’est pas digne de Lui. N’est-ce pas là la raison de la faiblesse
de votre vie spirituelle, la raison pour laquelle le Saint-Esprit ne remplit
pas tout votre être? Vous n’avez jamais tout abandonné pour suivre Christ.
Une autre remarque: les disciples n’étaient pas
seulement des hommes qui avaient tout abandonné pour suivre Jésus, mais des
hommes qui étaient profondément attachés à Lui. Jésus avait dit: «Si
vous m’aimez, gardez mes commandements; et Moi je prierai le Père, et Il vous
donnera un autre Consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous,
l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir» {Jn 14:15-17} et ils
l’aimaient profondément. Ils l’avaient vu crucifier, mais leurs coeurs ne
pouvaient être séparés de Lui. Ils ne pouvaient avoir ni espérance, ni joie, ni
consolation sur la terre sans Lui; et c’est là ce qui manque souvent, hélas, à
notre piété. Nous mettons notre foi en Jésus et nous croyons à l’oeuvre qu’il a
accomplie sur le calvaire; nous croyons en Lui comme en notre unique Sauveur;
c’est bien, et c’est en effet suffisant pour être sauvé. Mais l’idée que la foi
consiste en un attachement profond, personnel, intime à la personne de Jésus,
et dans une communion journalière avec Lui; la pensée que cette foi implique
que Jésus, l’Invisible, sera mon Ami et mon Guide et mon Gardien chaque jour,
mon Conducteur et le Maître auquel j’obéis. Hélas! combien de chrétiens n’ont
jamais une telle pensée!
Il y a deux ou trois ans, une jeune dame
missionnaire vint en Afrique du Sud {2}, et elle nous parla beaucoup des
bénédictions qu’elle avait reçues à Keswick {3}.
Elle me raconta comment, depuis son enfance,
elle avait aimé le Seigneur Jésus; elle avait été élevée dans un foyer chrétien
et dans un milieu chrétien; mais quelle différence pour elle lorsqu’elle avait
découvert ce qu’était la plénitude du Saint-Esprit! Je lui dis: «Depuis votre
enfance, vous avez vécu dans une chaude atmosphère chrétienne. Dites-moi en
quoi consiste, à votre idée, la différence entre la vie que vous viviez alors
et celle dont vous avez fait l’expérience par la suite?» Sa réponse fut prête
aussitôt. Et c’était une réponse très simple: «Cela consiste uniquement en
ceci: la communion personnelle avec Jésus», me dit-elle. Tel doit être, en
effet, le commencement de la bénédiction. Certaines personnes seraient prêtes à
tout abandonner pour leur religion. Pour une fausse religion, des multitudes de
gens ont tout donné. Certaines personnes seraient prêtes à tout abandonner pour
leur Eglise. Certaines personnes seraient prêtes à tout abandonner par amour
pour leurs semblables. Mais ce n’est pas là ce que Dieu nous demande. Nous
devons tout abandonner par amour pour Jésus, et le laisser venir dans notre
vie, et le laisser prendre possession de notre coeur. Eprouvez-vous un profond
attachement pour Jésus? Mettez-vous votre joie en Lui? Je ne vous demande pas
si vous avez atteint le but, mais je vous demande si vous pouvez dire
honnêtement: «C’est là ce que je m’efforce de réaliser, c’est à cela que je
consacre tous mes efforts, c’est ce que je désire obtenir pardessus tout. Je
dois appartenir à Jésus-Christ chaque jour et pendant toute la journée.»
Encore une remarque: les disciples étaient
des hommes qui avaient été amenés à désespérer d’eux-mêmes. Au début
de cette école qui devait durer trois ans, ils avaient dû abandonner tout ce
qu’ils possédaient; mais c’est seulement à la fin de cette période qu’ils
avaient commencé à se donner eux-mêmes. Ils avaient abandonné leurs filets, et
leur maison, et leurs amis, et c’était bien; mais, durant ces trois années,
combien leur moi était fort! Que de fois Jésus dut leur parler au sujet de
l’humilité! Mais ils ne pouvaient pas le comprendre. Ils étaient constamment en
contestation, pour savoir lequel d’entre eux serait le plus grand. Même lors du
dernier souper, lorsqu’ils étaient assis autour de la table, et qu’ils venaient
de célébrer
Mars Christ les avait enseignés et les avait
formés. Il leur avait enseigné, jour après jour, que l’orgueil est un péché, et
Il leur avait montré que l’humilité est une gloire, et quand Il mourut sur la
croix, eux aussi eurent à souffrir une terrible mort. Pensez à Pierre, le
disciple impétueux qui avait renié son Maître. Ne croyez-vous pas que dans la
tristesse de ces trois jours, du jour de la crucifixion au jour de la
résurrection, ce qui était le plus amer, pour lui, c’était la honte d’avoir
renié son Maître? C’est alors qu’il apprit à désespérer de lui-même. Lorsqu’il
était assis à table, lors du dernier souper, comme il était rempli de confiance
en lui-même. «Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras
jamais pour moi!», s’écrie-t-il. {Mt 26:33} Mais Jésus
l’emmena avec Lui dans la mort et dans la tombe, et Pierre sentit qu’il n’y
avait vraiment rien de bon en lui. Il apprit à désespérer de lui-même.
Quelques-uns de vous diront peut-être: Je crois
que j’ai renoncé à tout pour Jésus: à mes biens, à mon foyer, à mes amis, à ma
position, et je sais que je l’aime vraiment; mais pourtant, il y a quel que
chose qui ne va pas. Je n’obtiens pas la bénédiction que je cherche. Chers
amis, désirez-vous, réellement, que Dieu, à qui rien n’est caché, vous fasse
découvrir combien il y a encore, dans votre coeur, de confiance en vous-même et
de volonté propre? Considérez, par exemple, la manière dont vous jugez les
gens; comment vous dites ce qui vous plaît, et ce que vous croyez juste; vous
n’avez pas encore appris à étudier l’humilité et la tendresse de Jésus. Tout
ceci est le moi. Vous travaillez pour Dieu, vous essayez de faire le bien, mais
en réalité, c’est votre propre travail que vous faites. Vous faites ce travail
en chrétien, et vous comptez sur l’aide de Dieu et sur sa bénédiction. Mais
cela ne peut pas être. Dieu doit d’abord faire descendre dans la tombe chacun
en particulier.
Connaissez-vous la signification, de la mort de
Jésus? Voici quelle en est la signification: cela signifie que Jésus dit à son
père, en fait: «Voici ma vie, si précieuse pour moi, ma, vie qui a été sans
péché; je te l’ai livrée de mon vivant; mais maintenant, je vais te la livrer
dans la mort.» Il alla dans la tombe en disant: «Je remets mon esprit entre Tes
mains.» Et vous savez ce qui arriva. Parce qu’il donna sa vie entièrement, et
descendit dans l’obscurité profonde de la mort et de la tombe, Dieu l’a ressuscité
et lui a donné une vie nouvelle, une gloire nouvelle et un pouvoir nouveau.
Dieu l’a élevé de la tombe à la gloire. La mort était le secret de la
résurrection. Comprenez que si vous désirez être rempli du Saint-Esprit et de
la vie glorieuse de la résurrection, vous devez d’abord mourir à vous-même. Les
apôtres étaient des hommes qui avaient été amenés à désespérer totalement
d’eux-mêmes, des hommes qui avaient tout perdu, et qui étaient prêts à tout
recevoir d’En-Haut.
Encore une remarque: ces apôtres étaient des
hommes qui avaient accepté par la foi la promesse du Saint-Esprit qui
leur avait été faite par Jésus. Vous savez que pendant la dernière nuit,
Christ leur avait parlé plus d’une fois du Saint-Esprit, et au moment où Il
allait monter au ciel, Il leur dit encore: «Vous serez baptisés du Saint-Esprit
dans peu de jours.». {Ac 1:5} Si vous aviez demandé à ces disciples: «Qu’est-ce
que cela signifie?», je suis sûr qu’ils n’auraient pas pu vous le dire. Ils ne
le comprenaient peut-être pas aussi bien que nous. Ils ne concevaient pas ce
qui allait arriver. Mais ils prirent Jésus au mot, et ils n’éprouvèrent aucun
besoin de parler de cela et de discuter à ce sujet pendant ces dix jours; je
suis sûr qu’ils dirent: Si Jésus, pendant qu’il était sur la terre, a fait des
choses si merveilleuses pour nous, maintenant qu’il est dans la gloire, Il fera
des choses infiniment plus glorieuses!
Et ils attendirent.
Vous devez maintenant accepter cette promesse
par la foi et dire: «La promesse de la plénitude du Saint-Esprit est pour moi.
Je l’accepte de la main de Jésus.» Vous pouvez ne pas comprendre; vous pouvez
ne pas éprouver ce que vous aimeriez éprouver; vous pouvez vous sentir faible
et pécheur et éloigné de Jésus; mais vous devez venir à Lui et dire—et vous
avez le droit de le dire—cette promesse est pour moi. Etes-vous prêt à
le faire? Etes-vous prêt à saisir par la foi cette promesse et l’amour de
Jésus?
Je suis sûr qu’il y a de nombreux croyants qui
luttent pour trouver ce qui leur manque, qui se sont donnés à Jésus entièrement
et de tout leur coeur, qui l’aiment vraiment, qui ont cherché à s’humilier dans
la poussière. Mais ce qui leur manque, c’est qu’ils n’ont pas appris à dire
simplement: Il l’a promis et Il le fera.
Permettez-moi de vous dire, pour vous
encourager, que lorsque vous avez une promesse de Dieu, elle est valable autant
qu’un accomplissement. Une promesse vous met en contact direct avec Dieu.
Honorez-Le en croyant à Sa promesse et en Lui obéissant, et si vous avez encore
besoin de quelque préparation, Dieu le sait; et s’il y a quelque chose qui doit
vous être révélé, Il le fera, si vous comptez sur Lui pour le faire. Croyez en
Sa promesse et dites: «Cette plénitude du Saint-Esprit est pour moi.»
Et maintenant, voici le dernier pas accompli par
les disciples: S’appuyant sur cette promesse, ils attendirent, unis dans la
prière. S’attendre à Dieu dans la prière! Ils attendirent, ils prièrent
tous d’un même accord; la prière et la supplication montèrent à Dieu: avec les
louanges. Ils comptaient que Dieu, du haut du ciel, allait faire quelque chose.
C’est là une leçon dont nous devons saisir l’importance. Je trouve des
chrétiens—et j’ai fait moi-même cette expérience—qui lisent
{1} Dans le texte
anglais: «une classe de baptême». Nous avons traduit: «classe de catéchisme»,
parce que c’est là l’expression employée dans les Missions’ françaises pour
désigner la classe où les nouveaux convertis reçoivent l’enseignement biblique
en vue du baptême.
{2} André Murray
était pasteur en Afrique du Sud.
{3} Keswick est une ville
d’Angleterre où se tient chaque année une convention célèbre, à laquelle des
chrétiens de tous les pays viennent assister.
II.
Je désire vous montrer combien une vie remplie du
Saint-Esprit est bénie.
Je ne crois pas que je puisse vous faire
comprendre la bénédiction qu’il y a à être rempli du Saint-Esprit plus
clairement qu’en vous montrant le changement extraordinaire qui se produisit
dans la vie des disciples’ après
Considérez d’abord le changement que
Mais quel changement se produisit le jour de
Et comment ce changement se produit-il? Par le
Saint-Esprit. «En ce jour-là—à la venue du Saint-Esprit—vous connaîtrez que Je
suis en vous.». {Jn 14:20} «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma
parole et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure
chez lui.». {Jn 14:23} Notre coeur ne désire-t-il pas
ardemment cette présence?
J’ai souvent médité sur Jésus à Bethléem, et sur
Jésus au calvaire, et sur Jésus assis sur le trône, et je l’ai adoré, et je
l’ai aimé, et je me suis profondément réjoui en Lui; mais j’ai’ toujours désiré
quelque chose de meilleur, de plus profond: et de plus intime. N’est-ce pas là
ce que vous désirez: avoir le Christ vivant en vous? Et c’est là ce que le
Saint-Esprit vous donnera. Ne voulez-vous pas vous donner vous-même pour
recevoir cette bénédiction, pour être rempli du Saint-Esprit, afin que Jésus puisse
prendre possession de vous? N’est-ce pas là ce que votre coeur souhaite? Jésus en
vous, Jésus lui-même, le Tout-Puissant, celui qui mourut sur la croix et
qui est assis sur le trône, et qui condescend à être notre vie.
Et voici pourquoi le Saint-Esprit vient en nous.
Jésus a dit: «Il me glorifiera, car il prendra de ce qui est à Moi et il vous
l’annoncera.». {Jn 16:15} Et quelle est la gloire de Jésus? Son
amour et Sa puissance. Le Saint-Esprit nous révélera le Christ; et le
merveilleux amour de Christ nous possédera entièrement et réellement, et la
puissance de Christ sera maîtresse de notre vie. Vous connaissez cette
magnifique prière, au chapitre 3 de l’épître aux Ephésiens, où l’apôtre demande
à Dieu «qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment
fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur, en; sorte que Christ habite
dans vos coeurs par la foi». {Eph 3:16-17} L’immense
puissance du Saint-Esprit peut le faire. Le Saint-Esprit fait habiter Jésus en
nous.
Et voici l’autre changement apporté par le
Saint-Esprit en ce qui concerne les disciples: non seulement Jésus était
extérieur à eux, mais de plus, il n’était pas toujours avec eux. Vous vous
rappelez comment, un soir, il les fit monter dans une barque pour traverser le
lac, tandis que lui-même restait sur la montagne pour prier. Vous vous rappelez
comment, une autre fois, il emmena trois de ses disciples avec Lui sur la
montagne, tandis que les autres restaient en bas; et ces derniers rencontrèrent
des Pharisiens, et ils furent incapables de chasser le mauvais esprit. Et puis
vint l’heure de la séparation, et à la fin cette mort horrible, cette
séparation définitive d’avec eux en ce monde. Oui, Christ était leur vie, mais
ils étaient tantôt avec Lui, et tantôt séparés de Lui; quelquefois, ils se
trouvaient près de Lui, mais quelquefois la foule l’entourait et ils ne
pouvaient arriver à Lui.
Mais la présence de Jésus par le Saint-Esprit
est ininterrompue, constante, et dure toujours. N’est-ce pas là ce que
nos coeurs désirent? Ne savez-vous pas ce que c’est que de vivre pendant une
semaine, ou pendant un mois, dans une telle joie que votre coeur chante toute
la journée? Et puis un changement se produit, les nuages et l’obscurité
surviennent, et vous ignorez pourquoi; quelquefois, c’est à cause d’une maladie
ou d’un moment de dépression physique; quelquefois, c’est à cause des soucis et
des difficultés de la vie: quelquefois, c’est à cause de l’expérience que nous
faisons de notre propre incapacité. Oh! que je puisse vous le dire et que je
puisse le voir moi-même: Jésus vous aime; Il désire ne pas être séparé de vous,
même une minute; Il ne peut pas l’endurer. Nous avons besoin de croire à cet
amour de Jésus. Nulle mère ne s’est autant réjouie du bébé qu’elle serre dans
ses bras que Jésus se réjouit en vous. Il désire être encore plus intime avec
vous, et avoir une communion constante avec vous. Saisissez cette promesse et
dites aujourd’hui: «S’il est possible, avec l’aide de Dieu, je dois avoir cette
plénitude du Saint-Esprit, afin que Jésus puisse venir habiter dans mon coeur
pour toujours.»
Considérez ensuite le changement qui se
produisit dans la vie intérieure des disciples. Jusqu’à
Mais quel changement à
Jésus est venu, vous le savez, pour ôter le
péché. Et comment l’enlève-t-il? Beaucoup de chrétiens considèrent qu’il l’a
enlevé en mourant sur la croix. D’autres vont plus loin et disent: «Non
seulement Christ a ôté le péché en mourant sur la croix, mais Il l’enlève du
haut du ciel, Il me purifie et me garde jour après jour.» Mais voici de quelle
manière le péché a été véritablement enlevé: Quand la lumière vient, elle
dissipe les ténèbres. C’est la présence de Jésus venant habiter en nous par le
Saint-Esprit qui nous rend saints. Et voyez quel changement chez les disciples!
Voyez maintenant avec quelle hardiesse ils parlent en présence de ceux qui les
menacent de mort. «Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes», disent-ils.
On les jette en prison, et ils chantent des cantiques au milieu de la nuit. Oh!
quel merveilleux changement le Saint-Esprit a apporté dans leur vie!
Qu’est-ce que cela doit nous enseigner? Nous
parlons très souvent de notre propre vie et de la vie selon l’Esprit. Avez-vous
dit à Dieu—peut-être l’avez-vous dit souvent—: «Seigneur, comment puis-je être
délivré de mon moi?» Eh bien, cela vous a-t-il été révélé? Le doigt de
Dieu a-t-il atteint les profondeurs de votre coeur, et avez-vous été amenés à
dire: O Dieu, mes échecs proviennent de ma confiance en moi-même, de ma propre
volonté, de mon désir de faire ce qui me plaît? C’est ce maudit moi qui
veut dire son mot à propos de tout, et il n’y a aucune puissance qui puisse
l’expulser, excepté la puissance de la présence de Jésus.
Vous, pouvez être troublés au sujet de quelque
définition théologique concernant la manière dont ceci s’accomplit; vous pouvez
vous demander dans quelle proportion le péché subsiste, et dans quelle
proportion nous en sommes délivrés; mais voici ce que vous devez croire: bien
que vous ne puissiez l’expliquer, croyez que l’Esprit de sainteté qui vous est
donné est la sainteté même de Jésus dans votre coeur; que ceci vous suffise.
Remplis du Saint-Esprit, vous avez en vous la puissance de la sainteté de Dieu
qui accomplit dans votre coeur l’oeuvre bénie de la sanctification.
Et voici maintenant le troisième point. Considérez
l’amour qui unissait les disciples en un seul corps. J’ai parlé tout
à l’heure de leur rivalité. Ils s’étaient montrés égoïstes; souvent, ils
avaient manqué d’amour; mais quand le Saint-Esprit vint, il les unit en un seul
corps, et ils eurent conscience qu’ils étaient membres de Christ, et ils
s’aimèrent les uns les autres, de sorte qu’ils accomplirent des choses dont on
n’avait jamais entendu parler auparavant. Bien qu’ils n’eussent entre eux, pour
la plupart {1}, aucun lien de parenté, ils se mirent à vendre leurs biens et
leurs propriétés, et à mettre en commun tout ce qui leur appartenait. Ce fut le
résultat de la venue du Saint-Esprit et de l’amour de Dieu dans leurs coeurs.
Ne trouvez-vous pas que la plus grande des
difficultés que vous rencontrez dans la vie provient de vos relations avec les
autres chrétiens? N’est-ce pas là que nous rencontrons le plus fréquemment
l’occasion de pécher, dans nos rapports avec nos frères en la foi? Très
souvent, des personnes qui doivent travailler ensemble diffèrent de caractère
et de tempérament, et très facilement des frictions se produisent. Il y a des
personnes qui n’ont pas les mêmes idées concernant certain point de la doctrine
chrétienne ou concernant la façon de travailler pour Dieu. Et de quelle façon
ces personnes parlent l’une de l’autre, soit de vive voix, soit par lettre!
Hélas! combien nous voyons de divisions au sein de l’Eglise de Christ sur la
terre! Même parmi ceux qui professent aimer Dieu, et qui déclarent être
sanctifiés et entièrement consacrés, que de divisions! C’est vraiment triste.
Considérons seulement notre pays. Combien de chrétiens se dénigrent
mutuellement! Certains chrétiens peuvent montrer en quoi j’ai tort, et moi de
mon côté je puis montrer en quoi ils ont tort; mais combien il y a peu de
chrétiens, ayant des opinions différentes, qui peuvent dire: «Au-dessus de
toutes nos différences, il y a une unité que nous devons exprimer; nous
désirons une communion continuelle en présence de Dieu notre Père.»
Désirez-vous avoir un coeur débordant d’amour
pour chaque enfant de Dieu, pour tous les enfants de Dieu appartenant à un
autre milieu que le vôtre? Désirez-vous avoir cet amour brûlant qui embrase
aussi les autres? Désirez-vous que l’amour divin remplisse votre coeur et
déborde au dehors? Désirez-vous que l’amour de Jésus, cet amour qui va jusqu’au
sacrifice, prenne possession de vous, de sorte que vous puissiez supporter et
pardonner, de sorte qu’avec la patience, la tendresse et la douceur de Christ,
l’agneau de Dieu, vous puissiez être le serviteur de tous, même de ceux qui
sont désagréables ou antipathiques? Alors, vous avez besoin d’être remplis du
Saint-Esprit. Suppliez Dieu de vous accorder cette plénitude du Saint-Esprit,
ne vous donnez aucun repos jusqu’à ce que vous l’ayez obtenue. Le Saint-Esprit,
c’est l’Esprit d’amour, c’est l’Esprit de Jésus crucifié. Si nous recevons le
Saint-Esprit, l’amour de Dieu se répandra dans nos coeurs, et Dieu nous unira les
uns aux autres comme jamais auparavant.
Et maintenant, considérons leur travail.
Voyez quelle différence après
Je suis certain qu’il y a de nombreux serviteurs
de Dieu qui peuvent remercier Dieu pour la façon dont Il les a conduits
jusqu’ici et qui, cependant, sentent qu’il leur manque quelque chose. Ils
n’éprouvent pas toujours, en parlant de Jésus, un sentiment de joie, ils n’ont
pas toujours conscience que Dieu les emploie comme instruments. Cependant,
c’est là ce que Dieu désire de chacun de ses serviteurs. Combien de moniteurs
d’école du dimanche ou de chefs de classes bibliques {2}
peuvent dire: je suis faible, timide, ignorant,
mais je sais que c’est Dieu qui m’emploie, car j’ai consenti à faire tout ce
qu’il voudrait; bien que mon travail soit faible, et que parfois j’en sois
honteux, je ne me tourmente pas à ce sujet, car j’ai tout remis entre les mains
de Dieu et me suis donné à Lui, afin qu’il m’emploie pour Son service?
Ne sentez-vous pas que ce serait une joie
indicible de travailler constamment dans cet esprit d’humilité, de dépendance
et d’effacement absolus, tout en croyant, avec une foi d’enfant, que Dieu se
servira de vous? Oh! comment pourrais-je obtenir cela? Regardez les apôtres,
regardez les disciples. Nous lisons dans l’Evangile que Jésus les envoya pour
faire trois choses: pour prêcher l’Evangile, pour guérir les malades et pour
chasser les démons. Quand ils revinrent, ils lui parlèrent seulement des deux
dernières: ils avaient guéri des malades et chassé des démons; mais l’Evangile
ne nous dit pas qu’ils aient parlé des âmes converties. Je ne crois pas que
leur prédication avait eu de grands résultats.
Mais quand le jour de
Quelle fut leur hardiesse, et quelle largeur de
coeur! Ils allèrent à Samarie et à Césarée, et ensuite à Antioche, et là, ils
attendirent de connaître la volonté de Dieu; quelques années plus tard,
l’Evangile était apporté en Europe.
C’est par la puissance du Saint-Esprit que
toutes ces choses furent accomplies. Et nous avons besoin de cette puissance
pour faire l’oeuvre de Dieu, et nous avons besoin d’être éclairés par le
Saint-Esprit pour voir le champ de travail qui s’étend devant nous, même dans notre
entourage immédiat.
Je remercie Dieu pour l’intérêt que les
chrétiens portent actuellement aux missions en terre lointaine et parmi les
païens. Je remercie Dieu pour les efforts qui sont faits en faveur des pauvres,
des parias, des ivrognes et de ceux qui sont en danger moral, mais qui osera
apporter l’Evangile aux classes moyennes et aux gens riches? N’y a-t-il pas
parmi vous des gens qui font partie d’une église ou d’une assemblée, et qui
assistent au culte dimanche après dimanche, aux côtés de gens dont beaucoup
sont inconvertis? N’avez-vous pas besoin de la sagesse divine et de la
puissance du Saint-Esprit pour parler à ces gens? N’avez-vous pas besoin d’être
éclairés par le Saint-Esprit et d’être inspirés par Lui? N’avez-vous pas besoin
de la puissance divine, de l’amour divin et d’une hardiesse nouvelle pour
prier, pour attendre et pour travailler? Ce ne sont pas seulement ceux qui sont
en Chine, ou en Afrique, ou dans des pays lointains qui ont besoin de
l’Evangile; l’Evangile doit être annoncé à ceux avec lesquels nous sommes en
contact chaque jour. Nous remercions Dieu de ce que, au cours des trente
dernières années, les chrétiens ont évangélisé comme jamais auparavant; mais
nous devons comprendre que ce n’est qu’un commencement. Si les chrétiens
demandent à Dieu de les diriger, si, dans la prière, ils Lui demandent de leur
faire connaître Sa volonté, et s’ils Lui disent qu’ils sont prêts à travailler
pour Lui, ne croyez-vous pas que Dieu est capable de faire beaucoup plus que
tout ce qui a été fait jusqu’ici?
Mais une chose est nécessaire. C’est l’Esprit
qui agit, le jour de
Mon frère, ma soeur, n’est-ce pas là ce que vous
désirez obtenir? N’est-ce pas là le voeu de votre coeur? Jésus ne nous envoie
pas au combat sous notre propre responsabilité; Il ne nous dit pas d’aller
prêcher l’Evangile avec notre propre force; Jésus veut que nous ayons la
plénitude du Saint-Esprit, même si nous devons rester chez nous et évangéliser
nos domestiques et les membres de notre famille. Même si c’est là notre seule
tâche, pour cette tâche-là il nous faut la puissance du Saint-Esprit. Que nous
ayons seulement un groupe à l’école du dimanche, ou que nous soyons chargés de
faire des études bibliques, ou que nous ayons un travail plus important, ce
dont nous avons besoin, c’est d’être remplis du Saint-Esprit.
En conclusion, permettez-moi de vous demander:
«Etes-vous prêt maintenant à recevoir de Jésus ce don?» Il aime à l’accorder.
La joie de Dieu, c’est d’honorer son Fils, et c’est un honneur pour Christ
quand les âmes possèdent la plénitude du Saint-Esprit, parce que Christ montre
ainsi ce qu’il peut faire pour elles. Ne réclamerons-nous pas ce don?
Et maintenant, si vous désirez obtenir cette
bénédiction, dites tout d’abord: «Je dois être rempli du Saint-Esprit.»
Dites-le à Dieu et du fond de votre coeur.
Dites ensuite: «Je puis être rempli du
Saint-Esprit.» La promesse est pour moi. Saisissez cette assurance et que
tout doute s’évanouisse. Les apôtres, auparavant remplis d’orgueil et
d’égoïsme, furent remplis du Saint-Esprit parce qu’ils s’attachèrent à Jésus.
Et vous, bien que pécheur, vous pouvez être rempli du Saint-Esprit si vous vous
attachez à Jésus.
Après cela, dites: «Je veux être rempli du
Saint-Esprit.» Pour obtenir «la perle de grand prix», vous devez vendre
tout ce que vous possédez, vous devez tout abandonner. Etes-vous disposé à le
faire?
Enfin, voici le dernier pas. Dites: «Je serai
rempli du Saint-Esprit.»
Dieu: désire vous accorder ce don; vous devez l’obtenir.
Peu importe qu’il vienne comme un torrent, ou dans un profond silence. Peu
importe qu’il vienne ce soir ou demain matin. Dites: «Je serai rempli du
Saint-Esprit.» Si je me confie en Jésus, Il ne peut pas me désappointer. C’est
Sa nature même, c’est Son travail dans le ciel, c’est Sa joie d’accorder aux
âmes la plénitude du Saint-Esprit. Oh! réclamez-la aujourd’hui même! Dites: «Je
serai.» Seigneur, c’est tellement solennel, c’est presque effrayant; c’est
une telle bénédiction. Seigneur, ne veux-tu pas me l’accorder? Mon coeur qui
tremble dit: «Je serai rempli du Saint-Esprit.» Oh! dites à Dieu: «Père, je
le serai, car le nom de mon Sauveur est Jésus, celui qui sauve de tout
péché, celui qui remplit du Saint-Esprit. Gloire à Son nom!»
{1} L’auteur dit:
pour la plupart; en effet, Jacques et Jean étaient frères, de même que Pierre
et André.
{2} En Angleterre et
aux Etats-Unis, ce sont souvent des laïques qui sont chargés des réunions
d’études bibliques (que l’on appelle: classes bibliques).
Dans la première épître aux Corinthiens, {1Co 3:1,2} l’apôtre Paul
s’exprime ainsi: «Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes
spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à
des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide,
car vous ne pouviez la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent,
parce que vous êtes encore charnels.»
L’apôtre, au début de ce chapitre, indique aux
Corinthiens qu’il y a deux stades dans l’expérience chrétienne. Certains
chrétiens sont charnels, d’autres sont spirituels. Grâce au
discernement que le Saint-Esprit accordait à l’apôtre, celui-ci voyait que les
Corinthiens étaient charnels, et il voulait le leur dire. Dans les quatre
premiers versets de ce chapitre, nous trouvons quatre fois le mot charnel.
L’apôtre sentait que sa prédication ne pourrait
faire aucun bien, s’il parlait de choses spirituelles à des gens qui ne
l’étaient pas.
Les Corinthiens étaient des chrétiens, de
véritables chrétiens, des enfants en Christ; mais ils avaient un défaut
capital, ils étaient charnels. De sorte que l’apôtre semble leur dire:
«Je ne puis vous enseigner des vérités spirituelles concernant la vie spirituelle,
vous ne pourriez les comprendre.» Ce n’était pas. qu’ils fussent stupides. Ils
étaient très intelligents, très instruits, mais ils étaient incapables de
comprendre un enseignement spirituel. Ceci doit nous apprendre cette leçon, que
le trouble qui se produit dans l’Eglise de Christ, parmi les chrétiens qui
obtiennent une bénédiction pour la perdre ensuite, vient de ce que ces
chrétiens sont charnels; tout ce dont nous avons; besoin pour conserver une
bénédiction que nous avons obtenue, c’est de devenir spirituels. Nous devons
choisir quelle sorte de vie chrétienne nous voulons vivre: la vie charnelle
ou la vie spirituelle. Choisissez la vie spirituelle, et Dieu
vous l’accordera avec joie.
Si nous voulons comprendre les paroles de
l’apôtre, il nous faut tout d’abord savoir exactement en quoi consiste cet état
de «chrétien charnel».
En premier lieu, un chrétien charnel est
celui qui reste perpétuellement comme un enfant. Voici une personne
qui est convertie depuis de longues années; elle devrait avoir atteint l’âge
adulte depuis longtemps, mais elle est restée semblable à un bébé. L’apôtre
dit: «Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne
pouviez la supporter.» Un bébé, c’est délicieux, il n’y a rien de plus ravissant
qu’un petit bébé de six mois, avec ses joues vermeilles, son visage souriant,
ses petits pieds qui gigotent et ses petites mains qui s’agitent. Mais supposez
qu’après avoir admiré ce bébé, je revienne six mois plus tard et que je trouve
l’enfant exactement pareil, les parents diraient: «Nous sommes inquiets au
sujet de cet enfant; il ne grandit pas.»
Et si je revenais au bout de trois ans et que je
trouve l’enfant pareil à ce qu’il était quand il avait six mois, les parents
seraient fort tristes. Ils me diraient: «Le docteur dit que notre enfant doit
être malade; il ne grandit pas. Le docteur pense que c’est extraordinaire qu’il
soit encore en vie; et pourtant il vit.» Et supposez que je revienne au bout de
dix ans et que je trouve que l’enfant est toujours un bébé!
Un bébé, c’est ravissant; mais un enfant qui
resterait toujours un bébé deviendrait pour ses parents un fardeau et une cause
de chagrin. Eh bien, la plupart des chrétiens de Corinthe étaient dans cet
état. Ils étaient restés des bébés. Qu’est-ce qui caractérise un bébé? C’est
qu’il ne peut rien faire par lui-même et qu’il ne peut rien faire pour les
autres.
Un bébé ne peut rien faire par lui-même.
Beaucoup de chrétiens sont dans ce cas. Leur pasteur doit être pour eux une véritable
nourrice. C’est une chose vraiment solennelle de penser que ces bébés, au point
de vue spirituel, ont besoin d’être constamment nourris par leur pasteur et que
celui-ci est obligé de s’occuper d’eux sans arrêt. Ils ne savent pas se nourrir
eux-mêmes par la lecture de
Qu’une personne nouvellement convertie soit, au
point de vue spirituel, comme un bébé de quelques mois, qu’elle ne sache pas
encore ce qu’est le péché, et qu’elle n’ait pas encore obtenu: la victoire sur
le péché, cela n’a rien de surprenant. Mais si, année après année, cette
personne reste dans le même état, et qu’elle continue à être vaincue par le
péché, c’est tout à fait anormal. Rien ne peut empêcher un enfant de grandir,
sauf une grave maladie. Et si nous sommes obligés de dire continuellement:
«Seigneur, je suis encore charnel», alors nous sommes obligés de dire:
«Seigneur, mon âme est malade; elle a besoin d’être guérie.»
Ce qui caractérise le chrétien charnel, c’est,
en second lieu, que le péché domine sur lui. Quelle preuve l’apôtre Paul
donne-t-il lorsqu’il dit que les chrétiens de Corinthe sont des chrétiens
charnels? Après avoir déclaré: «Vous êtes encore charnels», il ajoute: «En
effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas
charnels?» C’est absolument évident. Vous agissez comme les autres hommes; vous
n’agissez pas comme des hommes transformés, renouvelés, qui vivent avec la
puissance du Saint-Esprit et dont le coeur est rempli: d’amour. Vous savez que
le Dieu qui nous aime habite dans la lumière, et que l’amour est le plus grand
commandement, et que
Tout manque d’amour provient de la chair. Le mot
charnel est un dérivé du mot chair. La chair est égoïste,
orgueilleuse et sans amour; c’est pourquoi tout péché contre l’amour chrétien
est une preuve que celui qui le commet est encore charnel.
Vous dites: «J’ai essayé de remporter la
victoire, mais j’ai échoué.» Je désire vous faire comprendre qu’il est inutile
d’essayer de porter des fruits spirituels, alors que vous êtes encore charnels.
Vous devez, d’abord être remplis du Saint-Esprit. Alors l’esprit charnel sera
vaincu et vous marcherez dans l’amour.
Et ceci n’est pas seulement vrai en ce qui
concerne les péchés contre l’amour chrétien, mais en ce qui concerne toutes
sortes de péchés. Prenez par exemple la mondanité, dont quelqu’un a dit qu’elle
avait «englué l’église»; prenez l’amour de l’argent; prenez l’amour du gain qui
conduit tant de gens à la poursuite de la richesse; prenez la recherche du luxe
et du plaisir, et des honneurs. Tout cela ne provient il pas de la chair? C’est
ce qui satisfait la chair, ce que le monde trouve désirable; c’est là qu’il
trouve son plaisir. Et si vous vivez comme les gens du monde, c’est la preuve
que l’esprit du monde est en vous, et que vous êtes charnels. Car l’état
charnel est prouvé par la puissance du péché.
Quelqu’un me demandait dernièrement: «Que pensez-vous
du manque d’amour de la prière?» Il désirait savoir comment on pouvait acquérir
l’amour de la communion avec Dieu. Je lui dis: «Mon frère, vous ne pouvez
obtenir cet amour de la prière avant d’avoir acquis la certitude qu’il ne peut
venir de la chair.»
La chair ne peut se plaire aux choses de Dieu.
C’est là que réside votre difficulté. Il ne s’agit pas de dire ou d’écrire dans
votre journal: «Je prends la résolution de prier davantage.» Vous ne pouvez pas
vous y forcer. Mais que la hache tranche la racine de l’arbre; déracinez
l’esprit charnel. Mais comment peut-il être déraciné?
Vous ne pouvez pas le faire, mais laissez
le Saint-Esprit venir et condamner le péché, et faire mourir la chair, et le
Saint-Esprit viendra en vous. Et alors vous apprendrez à aimer la prière, à
aimer Dieu et à aimer votre prochain, et vous serez rempli de l’esprit
d’humilité, vos pensées se porteront vers les choses spirituelles et les choses
célestes. L’état charnel est la racine de tous les péchés.
J’arrive maintenant au point suivant. Si nous
désirons connaître exactement en quoi consiste cet état charnel, nous devons
faire bien attention au fait que l’état charnel peut coexister avec de
grands dons spirituels.
Souvenez-vous qu’il existe une grande différence
entre les dons spirituels et les grâces spirituelles. Beaucoup de gens ne
comprennent pas cela. Ainsi, parmi les Corinthiens, il y avait des dons
spirituels extraordinaires. Au chapitre premier de la première épître, Paul
dit: «Je rends à Dieu de continuelles actions de grâces..., car en Lui vous
avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la
connaissance.» C’était là une chose magnifique, pour laquelle il fallait
remercier Dieu. Et, dans la seconde épître, Paul déclare: «Comme vous excellez
en toutes choses..., faites en sorte d’exceller aussi dans cette oeuvre de
bienfaisance.». {2Co 8:7} Au treizième chapitre de la première
épître, voyez comment l’apôtre parle du don de prophétie, et de la foi qui peut
transporter les montagnes, et de la science de tous les mystères;
mais il leur dit aussi que tout cela ne sert de
rien s’ils n’ont pas l’amour. Ils se réjouissaient des dons qu’ils
possédaient, et ne recherchaient point les grâces. Mais Paul leur montre
«une voie par excellence»: apprendre à aimer Dieu et à être humble. L’amour est
la plus grande chose, car l’amour est semblable à Dieu.
Nous devons nous rappeler—et c’est là une chose
solennelle—qu’un homme peut avoir le don de prophétie, qu’un homme peut avoir
du succès au service de Dieu dans une sphère particulière, et pourtant que par
son esprit de jugement, son orgueil et d’autres choses encore, il peut donner
la preuve que si ses dons spirituels sont remarquables, il ne possède pas les
grâces spirituelles.
Prenons bien garde que Satan ne nous leurre avec
cette idée: «Mais je travaille pour Dieu, et Dieu me bénit, et les autres me
considèrent, et je suis en aide à bien des gens.» Bien-aimés frères en Christ,
le fait qu’un homme charnel puisse posséder des dons spirituels est une chose
extrêmement solennelle; et l’homme le plus zélé, celui qui remporte le plus de
succès dans l’oeuvre du Seigneur, peut avoir à s’agenouiller devant Dieu et à
se poser cette question: «Est-ce que moi-même, malgré les dons que le
Saint-Esprit m’a accordés, je ne pèche pas par manque d’humilité, ou d’amour,
ou de pureté, ou de sainteté?» Que Dieu nous sonde et nous éprouve!
Considérons maintenant le point suivant: l’état
charnel empêche l’homme de recevoir la vérité spirituelle. Vous
voyez des centaines de chrétiens qui ont faim de la parole de Dieu, ils
l’écoutent avec plaisir et ils disent: «Quelles magnifiques vérités! Quelles
belles doctrines! Comme ce prédicateur expose bien l’Evangile!» Mais cela ne
les aide pas du tout! Ou bien, cela les aide pendant deux ou trois semaines, et
ensuite la bénédiction s’efface. Quelle en est la raison? Le mal est à la
racine même; c’est l’état charnel qui empêche la vérité spirituelle de faire
son oeuvre dans les coeurs.
Je crains que dans nos églises nous ne fassions
souvent une terrible erreur. Nous prêchons à des chrétiens charnels, ce qui ne
convient qu’à des hommes spirituels, et ils trouvent cela admirable, et ils en
jouissent, et ils. disent: «C’est magnifique! Comme ce prédicateur parle bien!
Quelle connaissance profonde des vérités évangéliques!» Mais leurs vies ne sont
pas transformées; ils sont charnels, malgré l’enseignement spirituel qu’ils
reçoivent. S’il y a une chose que nous devions demander à Dieu, c’est celle-ci:
«Seigneur, fais que je ne reçoive pas des enseignements spirituels dans un
esprit charnel.» La seule chose qui puisse vous prouver que vous avez reçu une
bénédiction, c’est que vous vous trouviez transporté de l’état charnel à l’état
spirituel. Dieu désire faire cette oeuvre en nous; demandons-lui donc de
l’accomplir, croyons qu’il l’accomplira.
Maintenant, une question très importante et très
solennelle se pose: Est-il possible de passer de l’état charnel à l’état
spirituel? Et comment est-ce possible?
Je crois qu’en premier lieu il est nécessaire
d’avoir une vision exacte de la vie spirituelle et d’y croire. Le fond de nos
coeurs est tellement rempli d’incrédulité, sans que nous nous en rendions compte,
que nous avons de la peine à accepter l’idée que nous pouvons devenir des
hommes spirituels immédiatement. Nous ne le croyons pas.
J’ai entendu un jour une histoire très
intéressante. Je parlais avec un chrétien très expérimenté au sujet de mon
prochain voyage en Angleterre et je lui dis: «Dites-moi, quel est l’état
d’esprit des chrétiens en Angleterre? Vous avez travaillé parmi eux et vous les
connaissez bien?» Il me répondit: «Je crois que la pire chose, parmi les
chrétiens de ce pays, c’est l’incrédulité.» Et il se mit à me raconter
l’histoire d’un jeune homme qui travaillait dans l’oeuvre de Dieu en
Angleterre. Ce jeune homme possédait des dons remarquables et mon. ami ne
pourrait comprendre pourquoi, avec de tels dons, il n’obtenait pas davantage de
bénédictions. Tous deux passèrent une journée entière à chercher quel pouvait
être l’obstacle qui empêchait ce jeune homme d’être béni, dans son travail pour
Dieu. Peu à peu, ils découvrirent que le motif véritable c’était l’incrédulité.
Ce jeune homme ne croyait pas qu’il fût possible d’avoir une vie
consacrée. Il n’avait pas la certitude que Dieu était prêt à lui accorder la
bénédiction demandée. Ce soir-là, ce jeune homme devait faire une réunion. Mais
son ami lui dit: «Je ferai la réunion à votre place. Rentrez chez vous et
revenez me voir demain matin à neuf heures.» Le jeune homme revint le jour
suivant, et ils recommencèrent à parler ensemble et à prier, et dans le cours:
de la journée, le jeune homme saisit ce que c’était que de croire en la
puissance de Dieu pour une vie d’entière consécration;
Dieu lui accorda la bénédiction qu’il
recherchait, et par la suite son ministère fut dix fois plus fécond
qu’auparavant. Oh! croyez que si vous êtes prêt à recevoir cette bénédiction et
si vous désirez la recevoir, Dieu peut faire de vous un homme spirituel.
Essayez seulement; tout d’abord, tâchez d’avoir une claire vision de ce qu’est
la vie spirituelle.
En quoi consiste cette vision? Vous savez que
l’Ecriture parle de deux puissances de vie, la chair et l’Esprit:
la chair, c’est-à-dire la vie sous la puissance du péché; l’Esprit,
c’est-à-dire la vie de Dieu venant prendre la place de notre vie. Ce dont nous
avons besoin, et ce que
Vous dites: «C’est une chose si haute, si sainte
et si glorieuse, je ne crois pas que je puisse l’atteindre!» Non, vous ne le
pouvez pas. Mais Dieu vous l’enverra. Atteindre par vous-même, c’est un grand
danger; vous ne pouvez y atteindre, mais si vous croyez que Dieu désire, à
cause de son amour éternel, vous accorder du haut du ciel, et d’une façon
surnaturelle, la puissance du Saint-Esprit, alors Dieu vous accordera plus que
tout ce que vous pouvez demander ou penser.
Je crois qu’il est possible de vivre chaque jour
conduit par le Saint-Esprit. J’ai lu, dans
Si misérable que vous puissiez vous sentir,
attachez-vous à Jésus. Il peut vous remplir du Saint-Esprit, car Il vous a
donné ce commandement: «Soyez remplis de l’Esprit.»
En second lieu, ce n’est pas suffisant d’avoir
une vision exacte de cette vie spirituelle qui doit être vécue; il est aussi
très utile d’être réellement convaincu de notre état charnel. C’est là
une leçon difficile à apprendre, mais utile.
Il y a une grande différence—je vous prie de le
noter—entre les péchés d’un inconverti et les péchés d’un croyant. Un
inconverti doit avoir d’abord la conviction du péché, et ensuite il doit
confesser son péché; vous admettez tous cela. Mais de quoi avez-vous été
convaincu tout d’abord? De la grandeur de votre péché, de l’étendue de votre
culpabilité et du châtiment qui vous attendait. Mais à ce moment-là vous n’avez
pas pensé aux péchés intérieurs, aux péchés; spirituels. Vous ne saviez même
pas que cela existait. Dieu n’accorde pas toujours le sentiment de cette sorte
de culpabilité au moment de la conversion. Comment donc peut-on être délivré de
ces deux choses: les péchés les plus secrets et les péchés intérieurs? Nous
pouvons en être délivrés de la façon suivante: après notre conversion, le
Saint-Esprit nous montre notre état charnel, et alors nous commençons à gémir,
à être honteux de cet état charnel, et nous nous écrions, comme l’apôtre Paul:
«Misérable que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort?» Nous commençons
alors à chercher qui peut nous venir en aide et à nous demander: «Où pourrai-je
obtenir la délivrance?» Nous cherchons à obtenir cette délivrance de
différentes manières, en luttant et en prenant de bonnes résolutions; mais
c’est seulement en nous jetant aux pieds de Jésus que nous pouvons l’obtenir.
N’oubliez pas, si vous désirez devenir un homme spirituel, si vous désirez être
rempli du Saint-Esprit, que cette oeuvre ne peut être accomplie que par Dieu
lui-même. Dieu seul peut le faire. Combien notre vie, nos prières, notre
prédication seraient différentes, si la présence du Dieu saint qui remplit
l’Univers et l’Eternité nous était révélée! Dans ce but, Dieu veut nous amener
à mourir à nous-même. Quelqu’un me disait un jour: «C’est terrible, cet appel à
mourir!» Oui, ce serait terrible, si vous aviez à le faire par vos propres
forces. Mais si vous vouliez comprendre que Dieu a livré Jésus à la mort, et
que Dieu désire que vous, deveniez une même plante avec Lui en Sa mort, afin
que vous puissiez être délivré de la puissance maudite de la chair. Oh! croyez
que c’est une bénédiction d’être entièrement brisé et plongé dans le désespoir,
afin d’apprendre à se confier en Dieu seul.
Voilà le point auquel vous devez arriver: «La
chair prévaut et triomphe en moi, et je ne puis la vaincre. O Dieu, aie pitié
de moi! Seigneur, viens à mon aide!» Et Dieu exaucera votre prière. Oh!
inclinez-vous devant Dieu et confessez-Lui votre faiblesse.
Et maintenant, considérons le troisième point: il
faut croire qu’on peut passer de l’état charnel à l’état spirituel en
quelques instants. Les gens veulent croître spirituellement et passer ainsi
de l’état charnel à l’état spirituel, et ils ne peuvent y parvenir. Ils
recherchent les réunions et les études bibliques, et pensent qu’ils
parviendront, par ce moyen, à croître spirituellement et à passer de l’état
charnel à l’état spirituel. L’état charnel est un état maladif, et la
croissance ne peut venir qu’après la guérison. Le chrétien charnel est un bébé
en Christ. C’est un enfant de Dieu, Paul le dit, mais il est atteint d’une
terrible maladie qui l’empêche de grandir. Comment la guérison peut-elle venir?
Elle ne peut venir que de Dieu, et Dieu désire
vous l’accorder immédiatement.
D’autre part, sachez qu’un chrétien qui devient un
homme spirituel n’a pas encore atteint la maturité spirituelle. Il
ne faut pas attendre d’un nouveau veau converti, qui a obtenu la plénitude du
Saint-Esprit, ce qu’on peut attendre d’un chrétien d’expérience qui possède la
plénitude du Saint-Esprit depuis vingt ans. Dans la vie spirituelle, il y a
divers degrés de croissance et de maturité. Mais auparavant, il y a un pas
à faire: vous devez changer de position et, au lieu de rester dans la vie charnelle,
entrer dans la vie spirituelle.
Remarquez la raison pour laquelle on emploie ces
deux expressions. Dans l’homme charnel, il y a cependant une vie spirituelle;
mais vous savez que les choses sont nommées d’après ce qui constitue leur
caractère principal. Un objet peut être employé à plusieurs usages, mais on le
nomme d’après son usage principal. Une chose peut avoir plusieurs
caractéristiques, mais on la nomme d’après la caractéristique la plus
frappante. Ainsi, Paul dit aux Corinthiens, en d’autres termes: «Vous n’êtes
pas des hommes spirituels, mais des hommes charnels, des enfants en Christ. En
effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas
charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme?»
Toutefois, l’homme spirituel n’a pas encore atteint
la perfection finale; il doit encore croître. Mais si vous l’observez, vous
voyez que ce qui est le plus frappant, dans sa personne et sa conduite, c’est
qu’il est vraiment consacré à Dieu. Il n’est pas parfait, mais c’est un homme
qui a pris une position juste et qui a dit: «Seigneur, je me suis donné à Toi
pour être conduit par Ton Esprit. Tu m’as accepté et Tu m’as béni, et
maintenant je suis conduit par le Saint-Esprit.» Emparons-nous de cette
certitude que, avec l’aide de Dieu, nous pouvons abandonner notre position
actuelle et prendre une nouvelle position.
Un serviteur de Dieu visitait un malade âgé de
soixante-dix ans; il lui parla du sang de Christ et le malade lui répondit:
«Oh! oui, je sais que le sang de Jésus peut nous sauver, et je sais que si Dieu
ne nous pardonne pas, nous ne pourrons pas entrer au ciel.» Mais le pasteur
voyait que le vieil-
lard n’avait pas du tout la conviction du péché.
Il répondait toujours «oui», mais sans aucune conviction. Le pasteur commençait
à désespérer. Il se mit à prier, demandant à Dieu de l’aider à faire comprendre
à cet homme son état de péché. Tout à coup, une idée lui vint. Le soi de la
chambre du malade était’ couvert de sable; le pasteur traça une ligne sur le
sol avec sa canne; d’un côté, il écrivit les mots: Péché—Mort—Enfer et, de
l’autre côté: Christ—Vie—Ciel. Le: vieillard lui demanda: «Que faites-vous?» Le
pasteur répondit: «Regardez. Croyez-vous qu’une seule lettre d’un des mots qui
se trouvent à gauche de la ligne puisse changer de place et passer par-dessus
la ligne?—Bien sûr que non.»
Alors le pasteur dit d’un ton solennel: «Un
pécheur ne peut pas non plus passer du mauvais côté au bon côté. Cette ligne partage
l’humanité en deux: ceux qui sont sauvés sont ceux qui se trouvent à droite, et
ceux qui ne sont pas sauvés sont ceux qui se trouvent à gauche. Seul Christ
peut nous faire passer du côté gauche au côté droit. De quel côté êtes-vous?»
Le malade ne répondit rien. Le pasteur pria avec
lui et rentra à la maison en demandant à Dieu de bénir son message. Le
lendemain, il revint voir le malade et lui posa de nouveau la question:
«De quel côté êtes-vous?» Le malade soupira et
répondit: «Du mauvais côté.»
Mais peu de temps après il accepta l’Evangile et
se donna à Christ.
J’aimerais pouvoir, de la même façon, tracer une
ligne sur le sol et demander à ceux d’entre vous qui croient que Dieu leur a
donné Son Saint-Esprit pour les conduire, et qui connaissent la joie qu’apporte
la plénitude du Saint-Esprit, de se placer à droite de cette ligne. Ensuite, je
demanderais à ceux qui se sentent encore charnels de se placer à gauche et de
dire: «O Dieu, je dois confesser que ma vie chrétienne est en grande partie une
vie charnelle, et que je suis sous la puissance de la chair.» Et alors, je
plaiderais avec ceux-là et je. leur dirais qu’ils ne peuvent pas vaincre par
eux-mêmes la puissance de la chair, ni en être délivrés par leurs propres efforts,
mais qu’il leur faut venir à Christ pour être délivrés, car Lui seul peut les
faire entrer dans cette vie nouvelle. Vous êtes à Christ et Christ est à vous;
tout ce que vous avez à faire est de vous confier en Lui, et Il vous révélera
la puissance de
Nous avons: vu, en premier lieu, qu’il était
nécessaire d’avoir une claire vision de la vie spirituelle; en
second lieu, qu’il était nécessaire d’être convaincu de notre état charnel; en
troisième lieu, qu’il n’y avait qu’un pas à faire pour passer de l’état
charnel à l’état spirituel; et maintenant, nous arrivons au dernier point: il
est nécessaire de faire le pas décisif en croyant ‘que Christ a le pouvoir de
nous garder. Ce n’est pas une simple perspective, ce n’est pas une
consécration que nous pouvons obtenir par nos propres forces, ce n’est pas une
expérience que nous pouvons faire par la puissance de notre volonté. Non. Tous
ces éléments peuvent être présents, mais le principal, c’est de regarder à
Christ et de croire qu’il a la puissance de nous garder demain, après-demain,
toujours; nous devons avoir la vie de Dieu en nous. Nous avons besoin d’une vie
qui peut résister à toutes les tentations, une vie qui ne durera pas seulement
jusqu’à la prochaine «réunion de consécration», mais qui durera jusqu’à la
mort. Nous voulons, par la grâce de Dieu, faire l’expérience de ce que
Dieu attend, Christ attend, le Saint-Esprit
attend. Ne voyez-vous pas en quoi vous avez eu tort, et pourquoi vous avez erré
si longtemps dans le désert? Ne voyez-vous pas le bon pays, le pays de la
promesse, où Dieu veut vous introduire, vous garder et vous bénir?
Rappelez-vous l’histoire de Josué et Caleb et des espions envoyés à Canaan. Dix
des espions dirent, au retour: Nous ne pourrons pas vaincre ces gens-là. Mais
Caleb et Josué dirent: Nous les vaincrons, car Dieu l’a promis. Saisissez
aujourd’hui les promesses de Dieu. Ecoutez Sa Parole: «La loi de l’Esprit de
vie en Jésus-Christ m’a affranchi, de la loi du, péché et de la mort.». {Ro 8:2} Emparez-vous de
cette promesse et demandez à Dieu d’accomplir en vous par Son Saint-Esprit ce
qu’il a offert.
Approchez-vous de Dieu maintenant. Ne vous
inquiétez pas de ne rien éprouver, aucune sensation, aucune excitation, aucune
illumination. Venez et appuyez-vous sur
Dieu a promis, comme Père, d’accorder le
Saint-Esprit à chacun de ses enfants affamés {1}. Comment ne
vous- le donnerait-Il pas? Comment ne donnerait-Il pas le Saint-Esprit à ceux
qui le lui demandent:?’ Comment n’accomplirait-Il pas Sa promesse? Aussi vrai
que Christ fut donné pour vous sur le calvaire; aussi vrai que vous avez cru à
la puissance du sang de Christ, le Saint-Esprit a été donné pour vous et moi.
Ouvrez vos coeurs et soyez «remplis du Saint-Esprit». Venez, et croyez que le
sang de Christ peut vous purifier. Confessez votre état charnel et vous serez
lavés par le Sang; puis, confiez-vous dans le Christ vivant pour recevoir la
bénédiction du Saint-Esprit.
{1} Lu 11:11-13.
IV. MIS A PART PAR LE SAINT-ESPRIT
«Il y avait dans l’Eglise d’Antioche des
prophètes et des docteurs: Barnabas, Siméon, appelé Niger, Lucius de Cyrène,
Manahen... et Saul. Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et
qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour
l’oeuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils
leur imposèrent les mains et les laissèrent partir. Barnabas et Saul, envoyés
par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie.» {Ac 13:1-4}
Dans l’histoire que rapporte notre texte, nous
trouverons de précieuses pensées pour nous guider quant à ce que Dieu demande
de nous et à ce que Dieu veut faire pour nous. La grande leçon des versets que
j’ai cités est celle-ci: Que c’est le Saint-Esprit qui dirige l’oeuvre de
Dieu sur la terre. Et ce qu’il nous faut faire si nous voulons travailler
vraiment pour Dieu, et si nous voulons que Dieu bénisse notre travail, c’est de
veiller à ce que nous soyons dans une relation juste avec le Saint-Esprit, que
nous Lui donnions tous les jours la place d’honneur qui lui appartient, et que
dans tout notre travail, et ce qui plus est, dans toute notre vie intérieure
privée, le Saint-Esprit ait toujours la première place. Laissez-moi vous faire
remarquer quelques-unes des précieuses pensées que notre texte suggère.
Et, avant toutes choses, nous voyons que Dieu
a ses plans à Lui à l’égard de Son royaume. Son Eglise à Antioche
avait été fondée. Dieu avait Ses plans et Ses intentions à l’égard de l’Asie et
à l’égard de l’Europe. Il les avait conçus; ils étaient à Lui et Il les
révélait à Ses serviteurs. Nous parlons d’une campagne d’évangélisation dans
l’Est de Londres; mais ne savons-nous pas tous que notre Commandant-en-Chef
organise la campagne, et que ses généraux et ses officiers ne connaissent pas
toujours les grands plans? Ils reçoivent souvent des ordres cachetés, et ils
doivent compter sur Lui pour connaître les ordres. Dieu, dans le ciel, a Ses
plans pour l’Est de Londres, nous n’en doutons pas; Il a des désirs et une
volonté à l’égard du travail à faire et de la façon de le faire. Béni soit
l’homme qui pénètre les secrets de Dieu et qui travaille selon les ordres de
Dieu!
Il y a quelques années, à Wellington, nous avons
ouvert un Institut missionnaire qui est considéré comme un grand et beau
bâtiment. Aux séances d’inauguration, le directeur a dit quelque chose que je
n’ai jamais oublié. Il nous fit remarquer: «L’année dernière, nous nous sommes
réunis ici à l’occasion de la pose de la première pierre, et qu’y avait-il à
voir alors? Rien que des débris, des pierres, des briques et les ruines d’un
vieux bâtiment qui avait été démoli; un petit nombre de personnes savaient ce
que serait ce bâtiment qu’on allait édifier. Personne ne le connaissait
parfaitement dans tous les détails, sauf un homme: l’architecte. Dans son
esprit, tout était clair et, lorsque l’entrepreneur, les maçons et les
menuisiers se mirent à l’ouvrage, ils prirent de lui leurs ordres et le moindre
des: ouvriers dut obéir aux ordres, et ce bel édifice a. été achevé. De même,
ajouta-t-il, l’inauguration de ce bâtiment aujourd’hui n’est que la pose de la
première pierre d’un édifice dont Dieu seul connaît la destinée. Mais Dieu a
Ses. ouvriers et Ses plans clairement dessinés, c’est à nous d’attendre que
Dieu nous révèle au fur et à mesure ce qu’il est utile que nous connaissions de
sa volonté.
Nous avons simplement à être fidèles dans
l’obéissance, accomplissant ses ordres. Dieu a un plan pour Son Eglise sur la
terre et pour Son Eglise dans notre pays. Mais hélas.! nous faisons trop
souvent nos propres plans et nous nous imaginons savoir ce qui doit être fait.
Nous demandons d’abord à Dieu de bénir nos faibles efforts, au lieu de refuser
absolument d’aller si Dieu ne marche pas devant nous. Dieu a fait des plans
pour l’oeuvre et pour l’extension de Son royaume. C’est l’oeuvre particulière
du Saint-Esprit. «L’oeuvre pour laquelle Je les ai appelés.» Que Dieu nous aide
tous à avoir peur de porter la main «sur l’arche de Dieu», à moins que nous ne
soyons poussés par le Saint-Esprit.
Et voici la seconde pensée: Dieu peut et veut
révéler à Ses serviteurs Sa volonté. Oui, béni soit Dieu, des
communications descendent encore du haut des cieux. Comme nous lisons
ici ce que le Saint-Esprit a dit, de même l’Esprit Saint parlera à Son Eglise
et à Son peuple. Dans ces derniers temps, Il l’a souvent fait. Il s’est révélé
à certains hommes en particulier, et par Son enseignement divin, Il les a
conduits vers des champs de travail que les autres ne pouvaient d’abord ni
comprendre, ni approuver; Il les a conduits à employer des méthodes qui ne se
recommandaient pas à la majorité; Il les a fait passer par des chemins que les
autres n’approuvaient pas. Le Saint-Esprit enseigne encore Son peuple de notre
temps. Remercions Dieu de ce que, dans nos sociétés missionnaires et dans nos
missions antérieures, et dans mille autres formes de travail, la direction du
Saint-Esprit est connue; mais nous sommes tous prêts à confesser, je crois,
qu’elle est trop peu connue. Nous n’avons pas suffisamment appris à nous
attendre à Lui, et nous voulons ici faire une déclaration solennelle devant
Dieu: O Dieu, nous voulons nous attendre davantage à Toi pour que Tu nous
révèles Ta volonté!
Ne demandez pas seulement à Dieu la puissance.
Plus d’un chrétien a ses propres plans sur lesquels Dieu doit envoyer la
puissance. L’homme travaille avec sa volonté propre et Dieu doit accorder la
grâce, c’est une des raisons pour lesquelles Dieu accorde souvent si peu de
grâce et si peu de succès. Prenons tous notre vraie place devant Dieu et
disons: La force de Dieu ne manque pas à ce qui est fait selon la volonté de
Dieu; ce qui est fait selon la volonté de Dieu doit avoir la puissante
bénédiction divine. Et qu’ainsi notre premier désir soit que la volonté de Dieu
nous soit révélée.
Si vous me demandez: est-ce chose facile de recevoir
des communications d’En-Haut et de les comprendre? Je puis vous donner la
réponse: c’est chose facile pour ceux qui sont en relations étroites avec le
ciel et qui comprennent ce que c’est que de s’attendre à Dieu. Bien souvent,
nous demandons: Comment peut-on connaître la volonté de Dieu? Et quand nous
sommes dans la perplexité, nous prions avec ferveur pour que Dieu nous réponde
immédiatement. Mais Dieu ne peut révéler Sa volonté qu’à un coeur qui, est
humble, tendre et vide. Dieu ne peut révéler Sa volonté dans les perplexités et
les difficultés spéciales qu’à un coeur qui a appris à Lui obéir et à l’honorer
loyalement dans les petites choses et dans la vie de tous les jours. Cela
m’amène à la troisième pensée. Remarquez les dispositions de ceux à qui le
Saint-Esprit révèle la volonté de Dieu. Que lisons-nous ici? Il y avait là
plusieurs hommes servant le Seigneur dans leur ministère et jeûnant, et le
Saint-Esprit vint et leur parla. Il y a des gens qui comprennent ce passage
comme s’il s’agissait d’une séance de Comité missionnaire. Nous voyons ici un
champ qui s’ouvre, nos missions sont établies dans d’autres champs et nous
allons prendre pied dans ce champ-là. La chose est virtuellement décidée et
nous allons: prier à ce sujet. Mais, dans ces temps anciens, les choses se
présentaient d’une manière toute différente. Je doute qu’aucun d’entre eux ait
pensé à l’Europe, car plus tard Paul lui-même essaya de retourner en Asie,
jusqu’à ce qu’une vision dans la nuit l’appelât par la volonté de Dieu. Regardez
ces hommes. Dieu avait fait des choses merveilleuses. Il avait étendu l’Eglise
à Antioche et Il avait accordé de riches et grandes bénédictions. Maintenant,
voici ces hommes servant le Seigneur dans leur ministère, dans la prière et
dans le jeûne. Quelle profonde conviction; ils ont que tout doit venir
directement du ciel! Nous sommes en communion avec le Seigneur ressuscité; nous
devons rester étroitement unis à Lui, et: d’une manière ou d’une autre, Il nous
fera connaître ce qu’il désire. Et ils étaient là, vides, ignorants, sans
forces, mais heureux et remplis! de joie, dans une profonde humilité. O
Seigneur, semblent-ils dire, nous sommes Tes serviteurs, et dans le jeûne et la
prière, nous nous attendons à Toi. Quelle est Ta volonté à notre égard?
Est-ce qu’il n’en fut pas de même pour Pierre?
Il était sur la terrasse, jeûnant et priant, loin de penser à la vision et au
commandement d’aller prêcher l’Evangile à Césarée. Il ignorait ce que son
travail pourrait être. Que Dieu nous accorde que cela devienne notre position
et que nous réalisions tous que c’est dans des coeurs entièrement livrés au
Seigneur Jésus, dans des coeurs qui se séparent du monde et même des. exercices
religieux ordinaires, et qui s’adonnent à la prière fervente et s’attendent à
Dieu, que c’est dans des coeurs comme ceux-là que Dieu manifestera Sa céleste
volonté.
Vous savez que le mot «jeûnant» est répété une
seconde fois (dans le troisième verset): «Ils jeûnaient et priaient.» Quand
vous priez, vous aimez à entrer dans votre cabinet, comme Jésus le recommande,
et à fermer la porte. Vous mettez dehors toutes les affaires, la société, le
plaisir et quoi que ce soit qui puisse vous distraire, et vous voulez être seul
avec Dieu. Mais quand même, sous une forme, le monde matériel vous suit: vous
avez besoin de manger. Ces hommes voulaient échapper à l’influence du matériel
et du visible, et ils. jeûnaient. Ce qu’ils mangeaient était juste de quoi
subvenir aux besoins de la nature, et dans l’ardeur de leur âme, ils voulaient
exprimer leur abandon de toutes choses sur la terre en jeûnant devant Dieu. Oh!
que Dieu nous donne cette intensité dans le désir, cette séparation de tout
parce que nous voulons nous attendre à Dieu, afin que le Saint-Esprit nous
révèle de Dieu la volonté bénie!
Quelle est maintenant la volonté de Dieu: comme
le Saint-Esprit la révèle? Elle tient en quelques mots: Mis à part par le
Saint-Esprit. Voici la note dominante du message du ciel: «Mettez-moi à
part Barnabas et Saul pour l’oeuvre à laquelle je les ai appelés. C’est mon
oeuvre, j’en prends soin moi-même, j’ai choisi et appelé ces hommes, et je vous
demande, à vous qui représentez l’Eglise de Christ sur la terre, de les mettre:
à part pour moi.»
Considérez ce message du ciel sous son double
aspect. Ces hommes devaient être mis à part par le Saint-Esprit, et c’était
à l’Eglise de faire ce travail de mise à part. Le Saint-Esprit pouvait se
fier à ces hommes pour le faire dans un bon esprit. Ils étaient là, demeurant
dans la communion de l’invisible, et le Saint-Esprit pouvait leur dire: Faites
le travail de me mettre à part ces deux hommes. C’étaient là les. hommes que le
Saint-Esprit avait préparés, et Il pouvait dire d’eux: Qu’ils soient mis à part
pour Moi.
Nous en arrivons à la racine, à la vie même de
nos besoins comme ouvriers du Seigneur. La question que nous nous posons est
celle-ci: Que faut-il pour que la puissance de Dieu repose sur nous avec plus
de force, pour que la bénédiction soit répandue avec plus d’abondance parmi:
ces pauvres gens et ces pécheurs qui périssent, parmi lesquels nous
travaillons? Et la réponse du ciel est celle-ci: J’ai besoin d’hommes mis à
part par le Saint-Esprit. Qu’est-ce que cela signifie? Vous savez qu’il y a
deux esprits sur la terre: Christ a dit en parlant du Saint-Esprit «que le
monde ne peut le recevoir»; Paul a dit: «Nous n’avons pas reçu l’esprit du
monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu.» Voilà le plus grand besoin de chaque
travailleur: que l’esprit du monde s’en aille et que l’Esprit de Dieu entre
pour prendre possession de la vie intérieure et de l’être tout entier. Je suis
sûr qu’il y a des serviteurs de Dieu qui crient souvent à Dieu pour que le
Saint-Esprit descende sur eux comme un Esprit de puissance pour leur oeuvre, et
quand ils sentent cette puissance en eux et qu’ils sont bénis, ils en
remercient Dieu. Mais Dieu veut quelque chose de plus et de mieux. Dieu veut
que nous recherchions le Saint-Esprit et sa puissance dans notre propre coeur et
dans notre vie, pour vaincre le vieux moi, pour rejeter le péché, et pour que
l’image magnifique et bénie de Jésus soit reproduite en nous.
Il y a une: différence entre la puissance du
Saint-Esprit comme don, et la puissance de l’Esprit qui nous donne la grâce de
mener une vie sainte. Un homme peut souvent posséder une mesure de la puissance
de l’Esprit, mais s’il n’a pas une grande mesure de l’Esprit en tant qu’Esprit
de grâce et de sainteté, cette lacune sera apparente dans son travail. Il peut être
le moyen de conversions, mais il ne saura pas aider les autres à s’élever à un
niveau plus haut de vie spirituelle, et quand il viendra à disparaître, une
grande partie de son oeuvre périra avec lui. Mais un homme qui est mis à part
par le Saint-Esprit est un homme qui s’est donné pour dire: Père, que le
Saint-Esprit ait plein pouvoir sur moi, dans mon foyer, dans mon caractère,
dans chaque parole de ma bouche, dans chaque pensée de mon coeur, dans mes
sentiments à l’égard des autres; que le Saint-Esprit ait les pleins pouvoirs.
Est-ce cela qui a été le désir le plus ardent et l’alliance de votre coeur avec
votre Dieu, d’être un homme ou une femme mis à part par le Saint-Esprit? Je
vous prie d’écouter la voix du ciel: «Mettez-moi à part, dit le Saint-Esprit,
Barnabas et Saul.» Oui, je le répète, mis à part par le Saint-Esprit. Que Dieu
fasse que cette parole pénètre au tréfonds de notre être pour nous sonder, et
si nous découvrons que nous ne sommes pas sortis entièrement du monde, si Dieu
nous révèle que la vie propre, la volonté propre et l’exaltation du moi sont en
nous, humilions-nous devant Lui. Nous avons besoin de prendre du temps pour
nous humilier devant Dieu et pour demander à Dieu que Lui-même nous humilie
sous Sa puissante main. Homme, femme, frère, soeur, vous êtes un ouvrier mis à
part par le Saint-Esprit. Est-ce bien vrai? Est-ce cela qui a été votre désir
le plus ardent? Est-ce pour cela que vous vous êtes livrés entièrement? Est-ce
à cela que vous vous êtes attendus par la foi en la puissance de notre
ressuscité et tout-puissant Seigneur Jésus? Sinon, voici l’appel de la foi et
voici la clé de la bénédiction: Mis à part par le Saint-Esprit. Que Dieu
grave cette parole dans nos coeurs.
J’ai dit que le Saint-Esprit avait parlé à cette
église en tant qu’église capable de faire ce travail. Le Saint-Esprit se fiait
à elle. Que Dieu fasse que nos églises, nos sociétés missionnaires, nos unions
de travailleurs chrétiens, que tous nos directeurs, nos membres du Conseil et
nos membres de Comité soient des hommes et des femmes qualifiés pour la tâche
de mettre à part des ouvriers par le Saint-Esprit. Nous pouvons aussi
demander cela à Dieu. Que chacun demande à ses frères et à ses soeurs de s’unir
à Lui dans la prière, dans ce but.
Cette sainte association avec te Saint-Esprit
dans son oeuvre nous rend conscients de nos responsabilités et nous
pousse à l’action. Ces hommes, que firent-ils? Ils mirent à part Paul et
Barnabas, et il est écrit, concernant ces deux hommes, qu’étant envoyés par le
Saint-Esprit, ils descendirent à Séleucie. Oh! quelle union! Le Saint-Esprit
dans le ciel fait une partie du travail, et l’homme sur la terre fait l’autre
partie. Après que ces hommes eurent été consacrés sur la terre, il est écrit,
dans
Et remarquez que cette association est un appel
à un renouveau de prière et de jeûne. Depuis un certain temps, peut-être depuis
quelques jours, ils avaient servi le Seigneur dans leur ministère et jeûné; et
le Saint-Esprit parle et ils doivent faire le travail et s’associer, et sur
l’heure, ils se rassemblent pour prier et jeûner encore. Voilà dans quel esprit
ils obéissent au commandement du Seigneur.
Et ceci nous enseigne que: c’est non seulement
au début de notre travail chrétien, mais pendant toute la durée de notre
ministère que nous avons besoin de puiser notre force dans la prière. S’il y a
une pensée: concernant l’Eglise de Christ qui par moments m’accable de chagrin,
s’il y a une pensée en ce qui concerne ma propre vie, dont j’ai honte, s’il y a
une pensée que l’Eglise de Christ n’a pas encore acceptée et saisie, s’il y a
une pensée qui me pousse à crier à Dieu.: «Oh! enseigne-nous par Ta grâce des
choses nouvelles!», c’est la pensée de la merveilleuse puissance que la prière
doit avoir dans le Royaume de Dieu. Nous nous en sommes encore si peu servis!
Nous, avons- tous lu ce passage du «Voyage du Chrétien», de Bunyan, où Chrétien
découvre qu’il a dans son sein la clé qui ouvre la porte du donjon (1).
Nous avons la clé qui peut ouvrir le donjon de
l’incrédulité et du paganisme. Mais, oh! nous sommes beaucoup plus occupés de
notre travail que de là prière. Nous croyons plus efficace de parler aux hommes
que de parler à Dieu. Apprenons de ces hommes que l’oeuvre que le Saint-Esprit
nous commande de faire doit nous appeler à un renouveau de jeûne et de prière,
à une nouvelle consécration à Dieu et à une nouvelle union avec lui. Ces hommes
s’adonnèrent au jeûne et à la prière, et si dans notre travail chrétien nous
faisions Une plus large place à la prière, il y aurait plus de bénédiction dans
notre vie intérieure. Si nous sentions, prouvions et rendions témoignage au
monde que notre seule force consiste à garder à chaque minute le contact avec
Christ, ce qui permet à Dieu de travailler en nous à chaque minute, si tel
était notre esprit, nos vies ne seraient-elles pas plus saintes par la grâce de
Dieu? Ne porteraient-elles pas beaucoup plus de fruits?
Je ne connais pas d’avertissement plus solennel
dans
Quand Jésus fut monté au ciel et qu’il s’assit
sur son trône, le marchepied du trône fut pendant dix jours le lieu où les
disciples dans l’attente crièrent à Lui. Et c’est la loi du Royaume: le Roi sur
son trône, les serviteurs sur le marchepied. Que Dieu nous trouve là sans
cesse!
Voici la dernière pensée: Quelle merveilleuse
bénédiction quand nous permettons au Saint-Esprit de conduire et de diriger le
travail et quand nous lui obéissons. Vous connaissez l’histoire de la mission
pour laquelle Barnabas et Saul furent envoyés. Vous savez quelle puissance il y
avait avec eux. Le Saint-Esprit les avait envoyés et ils allèrent de lieu en
lieu et reçurent de grandes bénédictions. Le Saint-Esprit était celui qui les
conduisait. Vous vous souvenez comment ce fut, par l’Esprit, que Paul fut
empêché de retourner en Asie et qu’il fut conduit en Europe. Oh! quelle
bénédiction reposait sur ce petit groupe d’hommes et sur leur service pour le
Seigneur!
Je vous en prie, apprenons à croire que Dieu a
une bénédiction pour nous. Le Saint-Esprit, dans les mains duquel le Seigneur a
placé le travail, a été appelé «le pouvoir exécutif de
{1} L’auteur
s’adresse à des chrétiens anglais, à qui l’ouvrage de John Bunyan: «Le Voyage du
Chrétien», est familier. Cet ouvrage a été traduit en 120 langues. La
traduction française est disponible au format Bible Online.
V.
«Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Et
Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: Avant que
le coq chante aujourd’hui, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura
amèrement.». {Lu 22:61,62}
Ceci marque un tournant dans l’histoire de
Pierre. Christ lui avait dit: «Tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me
suivras plus tard.» Pierre n’était pas dans l’état voulu pour suivre Christ,
parce qu’il n’avait pas renoncé à lui-même; il ne se connaissait pas lui-même,
et c’est pourquoi il ne pouvait suivre Christ. Mais quand il sortit et pleura
amèrement, un grand changement se produisit dans sa vie. Christ lui avait dit
précédemment: «Quand tu seras converti, affermis tes frères.» C’est au moment
dont nous parlons que Pierre fut converti.
Je remercie Dieu pour l’histoire de Pierre. Je
ne connais aucun personnage de
Voyons, tout d’abord, Pierre, le fidèle
disciple de Jésus.
Jésus appela Pierre à laisser ses filets et à le
suivre. Pierre obéit immédiatement, et il put déclarer par la suite: «Voici, nous
avons tout quitté et nous t’avons suivi.» Pierre avait renoncé à tout pour
suivre Jésus. Pierre avait fidèlement obéi à Jésus. Rappelez-vous, quand
Jésus lui dit: «Jetez le filet du côté droit de la barque et vous trouverez du
poisson»; Pierre, le pêcheur, savait qu’il n’y avait pas de poisson à cet
endroit-là, car il avait travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais il
répandit: «Sur ta parole, je jetterai le filet.» Il se soumit à la parole de
Dieu. Pierre avait une grande foi. Quand il vit Jésus marcher sur la
mer, il s’écria: «Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les
eaux», et à la voix de Christ, il sortit de la barque et marcha sur les eaux.
Jésus parle de Pierre comme de la pierre sur laquelle il bâtira, son Eglise et
Il dit qu’il lui donnera les clefs du royaume des cieux. Pierre était un homme
remarquable, un fidèle disciple de Jésus. Et pourtant, il lui manquait bien des
choses.
Maintenant, considérons Pierre alors qu’il
vivait pour lui-même, et se confiait en lui-même et cherchait sa propre
gloire. Vous vous rappelez qu’aussitôt après lui avoir dit: «Ce ne sont pas la
chair et le sang qui t’ont révélé ces choses, mais c’est mon Père qui est dans
les cieux», Jésus commença à parler de ses souffrances à ses disciples, et
Pierre osa lui dire: «A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela nie t’arrivera pas», {Mt 16:22} et Jésus fut
obligé de lui dire: «Arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale! Car tes
pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.» Pierre, avec
sa volonté propre et se fiant à sa propre sagesse, défendait à Christ de
souffrir et de mourir. D’où cela venait-Il? De ce que Pierre se confiait en
lui-même et en son opinion personnelle au sujet des choses divines. Nous voyons
que plus tard, à plusieurs reprises, la question de savoir qui était le plus
grand fut discutée par les disciples, et Pierre était l’un d’entre eux, et il
pensait qu’il avait vraiment droit à la première place. Il cherchait sa propre
gloire. Pierre vivait pour lui-même.
Quand Christ lui avait parlé de ses souffrances
et avait dû lui dire: «Arrière de moi, Satan», Christ avait ajouté: «Si
quelqu’un veut venir après Moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa
croix et qu’il me suive.» Nul ne peut suivre Christ s’il n’a fait cela. Il faut
d’abord renoncer à soi-même. C’est là la première condition pour devenir un
disciple de Christ; mais Pierre ne comprenait pas cela et ne pouvait obéir à
cet ordre. Et qu’arriva-t-il? Lors de la dernière nuit, Jésus lui dit: «Avant
que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois.» Mais Pierre, qui avait
confiance en lui-même, déclara: «Quand tous t’abandonneraient, moi je ne
t’abandonnerai pas! Je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort.»
Pierre disait cela sincèrement, et il avait réellement l’intention de le faire;
mais Pierre ne se connaissait pas vraiment.
Nous chantons dans un de nos cantiques: «Pur
comme Toi!», et nous pensons sans doute aux péchés individuels qui nous
séparent de Dieu. Mais pensons-nous également à, notre «moi» qui est notre
nature même et qui est impur? Pensons-nous à la chair qui est entièrement sous
la puissance du péché? Nous avons besoin d’en être délivrés. Pierre ne le
savait pas, et c’est pourquoi, plaçant sa confiance en lui-même, il en vint à
renier Jésus.
Considérons maintenant la repentance de
Pierre. Pierre avait renié Jésus trois fois, et Jésus se retourna et
regarda Pierre; et ce regard de Jésus brisa le coeur de Pierre, et aussitôt il
réalisa l’étendue du péché qu’il venait de commettre, la terrible chute qu’il
avait faite, et «Pierre sortit et pleura amèrement».
Oh! qui pourrait nous dire la profondeur de ce
repentir! Durant les heures qui suivirent, cette nuit-là, le lendemain, quand
il vit Jésus crucifié et enseveli, et le jour suivant, le jour du sabbat,—oh!
dans quelle honte, dans quel désespoir, il doit avoir passé ce jour! Mon
Seigneur est mort, mon espérance est morte et j’ai renié mon Seigneur! Après
cette vie d’amour, après ces trois années de communion spirituelle, j’ai renié
mon Seigneur! O Dieu, aie pitié de moi! Je ne pense pas que nous puissions
réaliser la profondeur de l’humiliation dans laquelle sombra Pierre à ce
moment-là. Mais nous arrivons maintenant à an tournant dans la vie de Pierre;
le premier jour de la semaine, Jésus apparut à Pierre {1}, et dans la
soirée, Il apparut aux onze disciples. Plus tard, sur les bords du Lac de
Galilée, Il lui demanda trois fois: «M’aimes-tu?», et Pierre fut attristé parce
que le Seigneur lui rappelait ainsi qu’il l’avait renié trois fois; et il
répondit tristement, mais avec droiture: «Seigneur, tu sais toutes choses; tu
sais que je t’aime.»
Pierre fut ainsi préparé à être délivré de
son moi. Christ le conduisit avec les autres disciples jusqu’au marchepied
du trône, et Il lui dit d’attendre là; puis, le jour de
Pour nous en rendre compte, lisons la première
épître de Pierre. Vous savez en quoi consistait l’erreur de Pierre: il avait
déclaré à Christ qu’il ne pouvait souffrir et mourir. «Cela ne t’arrivera pas»,
avait-il dit. Nous voyons par là qu’il ne savait pas ce que c’était que de
passer de la mort à la vie. Quand Christ l’avertit en lui disant: «Tu me
renieras», Pierre proteste en disant qu’il ne le fera pas; cela nous montre
combien peu il connaissait ce qu’il y avait dans son coeur. Mais quand nous
lisons l’épître de Pierre, nous voyons qu’il déclare: «Si vous êtes outragés
pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire,
l’Esprit de Dieu, repose sur vous.». {1Pi 4:14} Ces paroles ne
sont pas de l’ancien Pierre, elles sont inspirées par l’Esprit de Christ. Quand
Pierre déclare: «Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi
armez-vous de la même pensée», nous comprenons quelle transformation Pierre a
subie. Au lieu de renier Christ, il trouve de la joie à renoncer à lui-même, à
mourir à lui-même. Et c’est ce que nous voyons dans le livre des Actes quand,
convoqué devant le Sanhédrin, il déclare hardiment: «Il faut obéir à Dieu
plutôt qu’aux hommes»; {Ac 5:29} et nous le voyons, ainsi que les autres
apôtres, se retirer joyeux d’avoir été jugé digne de subir des outrages pour le
nom de Christ. Considérons le changement profond qui s’est produit dans le
coeur de l’apôtre Pierre, ce Pierre qui vivait pour lui-même, qui se confiait
en lui-même, qui cherchait sa propre gloire. Cette transformation, c’est
l’oeuvre de Christ en lui par le Saint-Esprit.
Cette histoire de Pierre doit être celle de
chaque enfant de Dieu. Cette histoire nous montre ce que le Saint-Esprit peut faire
en chacun de nous. Il ne suffit pas de prier pour l’oeuvre de Dieu, de prier
pour une effusion du Saint-Esprit; pour que l’oeuvre de Dieu puisse prospérer,
il faut que chacun de nous, individuellement, reçoive la bénédiction divine.
Examinons maintenant quelles leçons nous pouvons
tirer de l’histoire de Pierre.
La première leçon, la voici: on peut être
très zélé, très dévoué pour le service de Dieu, et même obtenir des résultats
bénis, et cependant être encore sous le pouvoir de la chair.
C’est une vérité solennelle; Dieu seul connaît
quels sont ceux qui sont dans ce cas, et qui ont peut-être travaillé pour Lui
pendant cinq, dix ou vingt ans. Pierre, avant de renier Christ, avait chassé
des démons et guéri des malades. Et certains peuvent avoir obtenu des résultats
en prêchant l’Evangile, et pourtant se trouver encore, comme Pierre, sous le
pouvoir de la chair. Il faut que nous réalisions que c’est justement à cause de
cela que la puissance de l’Esprit de Dieu ne peut agir par nous comme Dieu
voudrait qu’elle puisse agir.
Réalisez-vous que le Dieu Tout-Puissant désire
vous accorder une bénédiction deux fois plus grande et accorder aux autres, par
votre moyen, dix fois plus de bénédictions? Mais il y a quelque chose qui l’en empêche,
et ce qui l’en empêche, c’est notre «moi». Nous parlons de l’orgueil de Pierre,
de l’impétuosité de Pierre, de sa confiance en lui-même. Tout cela vient d’une
seule cause: le moi. Christ avait dit: «Si quelqu’un veut venir après
moi, qu’il renonce à lui-même», et Pierre n’avait jamais compris ces paroles,
il n’avait jamais obéi à cet ordre. De là venaient ses défaillances.
Et il y a beaucoup d’enfants de Dieu, et même de
serviteurs de Dieu, qui vivent pour eux-mêmes. Quelle pensée solennelle et quel
sujet de prière urgent! O Dieu, révèle-le nous, afin qu’aucun de nous ne vive
pour lui-même! Il est arrivé à des gens qui avaient travaillé pour Dieu pendant
vingt ans, qui avaient peut-être occupé une position importante, de recevoir de
Dieu cette révélation et d’en être écrasés de honte. Quelle tristesse, quelle
souffrance, quelle agonie jusqu’à ce qu’ils aient obtenu la délivrance! Pierre
sortit et pleura amèrement, nous est-il dit.
Et voici maintenant la seconde leçon:
c’est le Seigneur Jésus lui-même qui nous montre la puissance du «moi:».
Comment Pierre, ce Pierre charnel, ce Pierre qui
accomplissait sa volonté propre, est-il devenu, l’homme de
Peut-être pensez-vous: Ah! voilà bien le
malheur! Je vis pour moi-même, je cherche ma propre volonté et mon propre
plaisir; comment puis-je être délivré de moi-même? Voici ma réponse: Seul le
Seigneur Jésus peut vous délivrer; nul autre ne peut vous libérer de la
puissance du «moi». Et que vous demande-t-il de faire? Il vous demande
simplement de vous humilier devant Lui.
{1} Cette
apparition de Christ à Pierre est mentionnée dans les Evangiles {Lu 24 :34}; l’apôtre Paul
en fait mention dans l’Epître aux Corinthiens. {1Co 15:5}
«Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toute son
armée; il avait avec lui trente-deux rois, des chevaux et des chars. Il
monta, mit le siège devant Samarie, et l’attaqua. Il envoya dans la ville des messagers
à Achab, roi d’Israël, et lui fit dire: Ainsi parle Ben-Hadad: Ton argent et
ton or sont à moi, tes femmes et tes plus beaux enfants sont à moi. Le roi
d’Israël répondit: Roi, mon seigneur, comme tu le dis, je suis à toi avec tout
ce que j’ai.». {1Ro 20:1-4}
Ce que Ben-Hadad demandait, c’était une
reddition sans conditions, et Achab fit ce qui lui était demandé et
répondit au roi de Syrie: a Roi, mon seigneur, comme tu le dis, je suis à Toi avec
tout ce que j’ai!» Ces paroles, je voudrais que chaque chrétien puisse les
adresser à Dieu: «Roi, mon seigneur, je suis à Toi avec tout ce que j’ai!» Si
nous voulons être bénis par Dieu, il faut nous consacrer entièrement à Lui.
J’étais en Ecosse, je me trouvais en compagnie
de plusieurs personnes, et nous parlions ensemble de la situation de l’Eglise
de Christ, et des besoins de l’Eglise et des croyants; il y avait parmi nous un
serviteur de Dieu qui s’occupait de former des chrétiens pour l’oeuvre de Dieu.
Je lui demandai quel était, à son avis, le plus grand besoin de l’Eglise, et
quel était le message qu’il fallait prêcher. Il me répondit tranquillement,
avec assurance: «La consécration absolue à Dieu est la chose principale.»
Et il se mit à m’expliquer que, parmi ceux qu’il avait à former pour le service
de Dieu, ceux qui étaient vraiment consacrés, même s’ils n’étaient pas très
avancés dans la connaissance des choses spirituelles, avaient le désir d’être
instruits et de faire des progrès, alors que ceux qui n’étaient pas vraiment
consacrés retournaient souvent en arrière et abandonnaient l’oeuvre de Dieu. La
première condition, pour obtenir la. bénédiction divine dans toute sa
plénitude, c’est d’être entièrement consacré à Dieu.
Dieu répond aux prières que vous lui adressez
pour vous et pour ceux qui vous entourent en vous posant cette question: «Veux-tu
te consacrer entièrement à Moi? «Que lui répondrez-vous? Dieu sait qu’il y
a des centaines de chrétiens qui ont répondu affirmativement dans le secret de
leur coeur, et que des centaines d’autres désirent le faire, mais n’osent pas.
Enfin, il y en a qui ont dit oui, mais qui ont échoué, et qui se sentent
condamnés parce qu’ils n’ont pas trouvé le secret de la puissance pour vivre
cette vie de consécration.
Voyons tout d’abord ce que Dieu réclame de
nous. Dieu est
Vous savez que, dans la vie de tous les jours,
chaque objet doit être utilisé pour un emploi spécial et nettement déterminé.
J’ai un stylo dans ma poche. Ce stylo est entièrement consacré à une seule
fonction: écrire. Et pour que je puisse écrire lisiblement, il faut que ce
stylo se laisse guider par ma main. Si un autre le tient en même temps que moi,
il me sera impossible d’écrire lisiblement. Mon pardessus est consacré à me
couvrir. L’église est consacrée aux services religieux. Croyez-vous que Dieu
puisse faire Son oeuvre en vous si votre être immortel ne lui est pas
entièrement consacré? C’est impossible. Le temple de Salomon fut entièrement
consacré au service de Dieu lors de l’inauguration. Et chacun de nous est le
temple de Dieu, dans lequel Dieu habite et où il travaillera avec puissance à
une condition: cette condition, c’est d’être entièrement consacré à Dieu. Dieu
nous le demande, Dieu en est digne et, sans cette consécration absolue, Dieu ne
peut accomplir Son oeuvre en nous.
C’est Dieu qui accomplit l’oeuvre en nous.
Je suis certain que beaucoup de chrétiens disent: «Ah! cette entière consécration
implique tant de choses!» A l’issue d’une réunion sur la sanctification, une
personne me fit remettre une lettre dans laquelle elle disait: «J’ai traversé
tant d’épreuves et de souffrances, et je sens que je vis encore tellement pour
moi-même, que je n’ose pas envisager le renoncement absolu, parce que je sais
que cela me causera tant d’angoisse et de douleur.» Mais Dieu ne vous demande
pas de vous consacrer entièrement à Lui par vos propres forces, ou par la
puissance de votre volonté; Dieu veut accomplir l’oeuvre en vous. Ne
lisons-nous pas dans
Regardez les personnages de l’Ancien Testament,
comme Abraham. Croyez-vous, que c’est par hasard que Dieu a trouvé cet homme,
le Père des croyants et l’Ami de Dieu, et croyez-vous qu’Abraham, par lui-même
et sans l’aide de Dieu, possédât une telle foi, une telle obéissance et une
telle piété? Vous savez bien que non. Dieu l’a formé et l’a préparé, afin d’en
faire un instrument pour Sa gloire. Dieu ne déclare-t-il pas à Pharaon: «Je
t’ai suscité pour manifester en toi mon pouvoir?» Si Dieu dit cela de Pharaon,
à plus forte raison le dira-t-Il de chacun de Ses enfants. Venez à Dieu avec
votre faible désir; et si vous craignez que votre désir ne soit pas assez
ardent, si vous pensez: je ne suis pas prêt à accepter tout ce qui peut
arriver, je ne me sens pas le courage de dire que je puis surmonter tous les
obstacles et remporter la victoire, apprenez à connaître votre Dieu et à mettre
votre confiance en Lui aujourd’hui même. Dites: «Mon Dieu, je te demande de me
donner la force de vouloir.» Si quelque chose vous retient, si vous êtes
effrayé à la pensée du sacrifice à faire, venez à Dieu aujourd’hui et mettez-Le
à l’épreuve; ce qu’il vous commandera de faire, Il vous donnera la force pour
l’accomplir. Dieu vient à vous et vous offre d’accomplir son oeuvre en vous.
Tous ces désirs, qui sont dans votre coeur, c’est l’action de l’aimant divin
qu’est Jésus-Christ. Jésus a vécu une vie d’entière consécration, Il a pris
possession de vous, Il vit dans votre coeur par Son Saint-Esprit. Vous lui avez
résisté bien longtemps, mais Dieu vous appelle maintenant à vous humilier et à
vous confier en Lui, afin que vous puissiez Lui appartenir entièrement. Il s’approche
de vous aujourd’hui. Ne voulez-vous pas venir et vous confier en Lui pour qu’il
puisse accomplir Son oeuvre en vous et vous sanctifier?
Dieu accepte ce que nous Lui apportons.
Dieu fait Son oeuvre dans le secret de notre coeur, Dieu nous presse par Son
Saint-Esprit de venir à Lui et de nous livrer à Lui entièrement. Mais
souvenez-vous que, lorsque vous vous approchez de Dieu pour vous consacrer à
Lui, vous pouvez avoir conscience de l’imperfection de cette consécration et
vous dire: «Est-elle absolue?» Rappelez-vous qu’un jour Jésus-Christ a dit à un
homme: «Tout est possible à celui qui croit.» Et cet homme s’écria: «Je crois!
viens au secours de mon. incrédulité!». {Mr 9:24} Et cette foi
triompha du démon et le démon fut chassé. Si vous venez à Dieu en disant:
«Seigneur, je me consacre à Toi entièrement», même si vous le dites avec un
coeur tremblant et avec le sentiment de votre impuissance et de votre
imperfection, Dieu fera Son oeuvre en vous. Ne craignez rien, venez tel que
vous êtes, et la puissance du Saint-Esprit manifestera sa force dans votre
faiblesse.
Ne savez-vous pas que le Saint-Esprit agit avec
puissance, malgré la faiblesse de la nature humaine? Voyez le Seigneur Jésus à
Gethsémané.
Nous avons besoin de l’aide de Dieu pour que,
dans notre vie journalière, Dieu occupe véritablement la place qui lui revient
et soit: «Tout en tout». Si c’est cela que nous voulons pour notre vie entière,
commençons aujourd’hui à détourner nos regards de nous-même et à regarder à
Dieu. Inclinez-vous devant Dieu et dites dans le secret de votre coeur: «O
Dieu, j’accepte Tes conditions; j’ai prié pour obtenir la bénédiction et pour
être en bénédiction aux autres; j’accepte Tes conditions et
je me consacre à Toi entièrement.» Vous pouvez
ne rien éprouver, vous pouvez ne pas le réaliser, mais Dieu prendra possession
de vous si vous vous confiez en Lui. Quelle oeuvre immense pourrait être
accomplie dans notre pays, pour le temps et pour l’éternité, si chaque enfant
de Dieu disait aujourd’hui: «Je me consacre entièrement à Dieu.»
Non seulement Dieu accomplit l’oeuvre en
nous, mais c’est Lui qui la maintient. Beaucoup de gens disent:
«J’ai souvent été ému à une réunion ou à une. convention, je me suis consacré à
Dieu, mais cela n’a pas duré.»
Mais quand Dieu a commencé Son oeuvre en nous,
quand Dieu a accepté notre consécration, c’est Dieu Lui-même qui nous garde et
nous soutient. Croyez-vous cela?
En ce qui concerne la consécration, nous sommes
deux: Dieu et moi. Auriez-vous peur de vous confier au Dieu
Tout-Puissant? Dieu est prêt à vous aider.
Comme le dit ce beau cantique:
Jour après jour gardé par Son amour,
Jour après jour à l’abri sous Son aile.
Si Dieu permet que le soleil brille jour après
jour, sans interruption, ne mettra-t-Il pas Sa vie en nous jour après jour,
continuellement? Pourquoi n’avez-vous pas fait cette expérience? Parce
que vous n’avez pas mis votre confiance en Dieu, parce que vous ne vous êtes
pas consacré à Dieu avec cette certitude.
La vie d’entière consécration a ses difficultés.
Je ne le nie pas. Et même cette vie présente beaucoup plus que des difficultés:
c’est une vie qu’il est impossible aux hommes de vivre. Mais, par la grâce de
Dieu, par la puissance de Dieu, par la puissance du Saint-Esprit qui habite en
nous, cette vie est possible pour nous, Dieu soit loué. Croyez, que Dieu vous
maintiendra. Certains d’entre vous ont lu la vie de ce grand chrétien, Georges
Müller qui, le jour de son quatre-vingt-dixième anniversaire, parlait de la
bonté de Dieu envers lui. Quel était le secret de son bonheur et des
bénédictions qu’il avait reçues de Dieu? Il disait qu’il y avait deux raisons.
La première, c’est que, par la grâce de Dieu, il avait pu conserver une conscience
pure jour après jour; la seconde, c’est qu’il aimait
Une vie consacrée à deux faces: la première,
c’est: l’entière consécration au travail que Dieu veut que je fasse;
la seconde, c’est de laisser Dieu agir comme Il lui plaît.
En premier lieu, nous devons accomplir l’oeuvre
que Dieu nous donne à faire. Soumettez-vous entièrement à la volonté
de Dieu. Vous savez quelle est Sa volonté; mais toutefois vous êtes loin de la
connaître entièrement. Dites à Dieu aujourd’hui: «Par Ta grâce, je désire faire
Ta volonté en toutes choses, chaque jour et à chaque instant. Que toutes mes
paroles soient à Ta gloire, que tous mes sentiments soient pour Ta gloire,
qu’il n’y ait ni affection, ni haine dans mon coeur qui ne soit pour
Ta gloire {1}, et en accord avec Ta sainte
volonté.» On me dira: «Croyez-vous que ce soit possible?» Je vous dirai:
«Qu’est-ce que Dieu vous a promis? Dieu n’a-t-il pas la puissance de remplir de
Son Esprit celui qui se livre entièrement à Lui?» Dieu attend pour vous bénir
en abondance. Depuis que le monde existe, jamais l’oreille n’a entendu, ni
l’oeil n’a vu ce que Dieu a préparé d’avance pour ceux qui s’attendent à Lui.
Dieu a préparé pour vous des choses dont on n’a jamais entendu parler, des
bénédictions plus merveilleuses que tout ce qu’on pourrait imaginer, plus
puissantes que tout ce qu’on pourrait concevoir. Ce sont des bénédictions
divines. Oh! venez à Dieu aujourd’hui et dites: «Je me donne entièrement à Dieu
pour faire Sa volonté.» C’est Dieu qui vous rendra capable d’être fidèle.
Dites ensuite: «Je me donne entièrement à Dieu, afin qu’il accomplisse
en moi ce qui lui plaît.» Dieu désire faire Son oeuvre dans le coeur de Ses
enfants d’une façon que nous ne pouvons comprendre, mais que
Cette entière consécration nous apportera une
bénédiction! merveilleuse. Ce qu’Achab déclare à son ennemi, le roi Ben-Hadad:
«O roi, mon seigneur, je suis à Toi avec tout ce que j’ai», ne le dirions-nous
pas à notre Dieu et Père qui nous aime?’ Si nous le disons, la bénédiction
divine viendra sur nous. Dieu veut que nous soyons séparés du monde; nous sommes
appelés à sortir du monde qui hait Dieu. Sortons donc et disons à Dieu:
«Seigneur, tout pour toi»! Si vous dites cela en priant, Dieu acceptera votre
don et Il vous apprendra ce que cela implique.
Oui, Dieu vous bénira. Vous avez prié pour obtenir
la bénédiction. Mais rappelez-vous que, pour l’obtenir, il faut être
entièrement consacré. Que se passe-t-il quand la maîtresse de maison sert le
thé à ses invités? Pourquoi verse-t-elle le thé dans les tasses? Parce que la
tasse est vide et que l’invité la lui donne pour recevoir du thé. Mais si
l’invité versait de l’encre, ou du vinaigre, ou bien du vin dans sa tasse, la
maîtresse de maison pourrait-elle la remplir de thé? Dieu peut-Il nous remplir
du Saint-Esprit, peut-Il nous bénir si nous ne sommes pas entièrement consacrés
à Lui? C’est impossible. Croyons que Dieu a de merveilleuses bénédictions en
réserve pour nous si nous voulons venir à Lui aujourd’hui en disant d’un coeur
confiant, même si notre volonté est tremblante: «Seigneur, j’accepte ce que Tu
demandes, je suis à Toi avec tout ce que j’ai. Je me consacre à Toi
entièrement.»
Vous n’éprouverez peut-être pas un sentiment de
délivrance aussi fort et aussi net que vous aimeriez éprouver; mais
humiliez-vous devant Dieu et reconnaissez que vous avez attristé le
Saint-Esprit par votre volonté propre, votre confiance en vous-même et vos
propres efforts. Acceptez ensuite ce que Dieu dit: «Qu’en nous, c’est-à-dire en
notre chair, il n’y a rien de bon»; rien ne peut vous aider, sauf une vie nouvelle
venant en vous. Vous devez renoncer à vous-même une fois pour toutes. Alors
Christ viendra prendre possession de vous.
Quand Pierre fut-il délivré? Quand le changement
fut-il accompli?’ Le changement commença avec le repentir de Pierre, ensuite le
Saint-Esprit descendit et remplit son coeur. Dieu le Père veut nous donner la
puissance de l’Esprit. L’Esprit de Dieu habite en nous. Nous devons louer Dieu
pour cela et ensuite confesser comment nous avons attristé le Saint-Esprit.
Après cela, nous devons nous incliner devant Dieu et Lui demander qu’il nous
fortifie par Son Esprit et qu’il nous remplisse de Sa puissance. Et comme
l’Esprit nous révèle Christ, Christ viendra habiter en nous pour toujours et
notre égoïsme sera expulsé.
Nous devrions nous humilier devant Dieu et Lui
confesser l’état de l’Eglise entière. Il n’y a pas de mots pour décrire le
triste état de l’Eglise de Christ sur la terre. Pensez aux chrétiens qui vous
entourent. Je ne parle pas des chrétiens de nom, ou des chrétiens professants,
mais de centaines et de milliers de chrétiens honnêtes et zélés qui ne vivent
ni pour la gloire de Dieu, ni par Sa puissance. Nous avons besoin de confesser
les péchés du peuple de Dieu et de nous humilier nous-mêmes. Nous sommes
membres de ce corps malade, et l’état maladif de ce corps sera un obstacle pour
nous, à moins que nous ne venions à Dieu pour nous donner nous-mêmes
entièrement et absolument à Dieu.
Même dans l’oeuvre de Dieu, nous voyons se
manifester la volonté propre et les pensées propres; bien rares sont ceux qui
s’attendent à Dieu et se laissent diriger par le Saint-Esprit. Confessons-le.
J’ai entendu parler d’un chrétien zélé qui
disait que la pensée de la séparation et de la mort était «cruelle». Est-ce là
votre pensée? Est-ce là ce qu’un chrétien doit penser? La mort fut pour Christ
le chemin de la gloire. Pour la joie qui lui était réservée, Il a souffert la
croix. C’est à la croix que naquit la gloire éternelle de Christ. Aimez-vous
Christ? Désirez-vous vivre en Lui et non comme Lui? Alors la mort
doit être pour vous la chose la plus désirable qui soit; la mort à soi-même,
l’union avec Christ. La séparation, pensez-vous que ce soit dur d’être libre du
monde, et par là d’être uni à Dieu et à Son amour, d’être préparé par cette
séparation à vivre et à marcher avec Dieu chaque jour? Oh! venez à Christ et
jetez à Ses pieds votre vie charnelle et égoïste! Puis, confiez-vous en Lui. Ne
vous fatiguez pas à essayer de tout comprendre à ce sujet, mais venez à Lui
avec la certitude que le Christ vivant viendra en vous avec la puissance de Sa
mort et la puissance de Sa vie. Et le Saint-Esprit vous donnera Christ tout
entier, Christ crucifié et Christ ressuscité et vivant dans la gloire.
La seconde partie de cet ouvrage est publiée
sous le titre: «CHRIST NOTRE VIE».
{1} Note du
traducteur.—Je ne me suis pas cru le droit de modifier la pensée de
l’auteur. Cependant, il semble difficile d’admettre qu’une haine puisse être
pour la gloire de Dieu (à moins qu’il ne s’agisse de la haine du mal).