AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Murray Andrew
Édition S. DELATTRE Privas. Ardèche 1933
Edition Numérique Yves PETRAKIAN – France 2011 –
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source : http://456-bible.123-bible.com/
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
5.
La certitude de l'exaucement
7.
Le don qui renferme tous les dons
8.
La hardiesse des amis de Dieu
9.
La prière prépare les ouvriers
10.
Il faut que la prière soit définie...
12.
Le secret de la prière de la foi
14.
Prière et amour
16.
La puissance de la prière persévérante
17.
La prière en harmonie avec Dieu
18.
La prière d'accord avec la destinée de l'homme
20.
Le but principal de la prière
21.
La condition qui comprend toutes les autres
23.
Obéissance
25.
Le Saint-Esprit et la prière
27.
Christ, souverain sacrificateur
29.
L'assurance dans la prière
30.
Le ministère de l'intercession
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Le volume excellent que nous publions a
déjà eu en français une première édition il y a 42 ans. Elle est épuisée depuis
longtemps Nous croyons très utile d’en donner une seconde édition. Sans doute
nous avons depuis vingt ans en français l’excellent ouvrage de S. D. Gordon: «Les
simples entretiens sur la prière», dont je ne saurais; dire trop de bien et
par le moyen duquel j’ai reçu d’inexprimables bénédictions, mais Andrew Murray
et S. D. Gordon se complètent. Murray met en lumière certaines vérités que
Gordon ne mentionne pas. De là notre vif désir de publier le présent volume
tout en bénissant Dieu des cinq mille exemplaires du livre de Gordon qui
circulent dans nos pays de langue française.
Cela dit, essayons de définir la prière.
Qu’est-ce que
prier? Prier c’est demander à Dieu une grâce précise, la demander avec
foi, avec persévérance, avec insistance, peut-être pendant des jours et des
nuits, à certaines époques.
Prier, c’est tout d’abord reconnaître
notre dépendance de Dieu. «Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné
du ciel». (Jn 3:27) Nous n’avons
rien qui ne nous vienne de Dieu. «C’est Lui qui fait mourir et qui fait vivre,
qui fait descendre au sépulcre et qui en fait remonter, il appauvrit et il
enrichit, il abaisse et il élève». (1Sa
2:6,7)
Et comme ce monde ne peut nous
satisfaire et qu’il nous faut plus que tout ce que le soleil peut nous donner,
notre âme a faim et soif de Dieu. Sans Lui je meurs de faim. La possession du
monde entier et même de toutes les splendeurs matérielles de l’univers n’est
rien pour nous sans Dieu. C’est Lui qu’il nous faut. Ce qui nous viendrait sans
Lui, en dehors de Lui, nous éloignerait de Lui. «Pour moi, m’approcher de Dieu,
c’est mon bien», c’est ma richesse, c’est ma vie. Force et vie, secours et
consolation, paix et pardon, espérance et victoire, tout me vient de toi, mon
Dieu.
Tel est l’acte grandiose de la prière.
«Le passereau a bien trouvé une maison et l’hirondelle un nid où elle abrite
ses petits... Tes autels, ô Eternel, mon Roi et mon Dieu!» À tes pieds je
dépose toute indépendance, toute prétention, toute crainte, tout fardeau, tout
péché, et je répète le cri de Jacob: «Je ne te laisserai point aller que tu ne
m’aies béni».
Prier, c’est plus encore: c’est
reconnaître que, par un mystère insondable, Dieu veut dépendre de nous.
La prière, en effet, est un moyen d’agir
sur Dieu. Elle ne suppose pas seulement notre faiblesse, notre pauvreté, mais
aussi notre dignité royale, notre puissance, notre parenté avec Dieu. Ce n’est
pas seulement l’amour, la sainteté, la patience de Dieu qui doivent se
retrouver dans notre vie pour que nous ressemblions à notre Père céleste, mais
aussi sa puissance. C’est une part de sa royauté qu’Il nous confère quand Il
nous invite à prier. Il veut que par la prière, nous travaillions à notre création
morale et spirituelle afin que les perfections du Créateur se retrouvent dans
ses créatures et que le caractère du Père se retrouve dans ses enfants.
Rien ne nous est donné sans que nous le
demandions. «Vous qui rappelez le souvenir de l’Eternel, point de repos pour
vous, et ne lui donnez aucun relâche». (Esa 62:7) Il faut demander, frapper, persévérer, importuner en
s’appuyant sur les promesses de Dieu et l’oeuvre expiatoire accomplie par
Jésus-Christ.
Ainsi, au nom du Christ, en réclamant de
Dieu ce que notre Sauveur nous a obtenu de grâces, en les réclamant, non pour
notre propre satisfaction, mais pour la gloire de Dieu, pour que Sa volonté se
lasse, pour que Jésus soit glorifié, nous entrons, comme notre Rédempteur. en possession
de la toute puissance au ciel et sur la terre. (Ac 1:8) Si Dieu a donné à l’homme le sceptre de l’intelligence
pour régner sur la terre, Il lui donne aussi le sceptre de la prière pour régner
sur les puissances morales de l’univers.
Il n’y a rien de plus grand et de plus
sacré que la prière. Pour contempler Dieu dans la gloire de ses perfections,
s’entretenir avec Lui, lui exposer tous nos besoins, nous remettre entre ses
mains, il faut le recueillement de tout notre être. On ne peut agir puissamment
sur Dieu, saisir ses grâces, s’emparer de la plénitude de sa bénédiction sans l’effort
de toutes nos énergies pour n’être plus rien et nous abandonner entre ses
mains. «Je ne puis rien faire de moi-même» a dit le Fils unique, et il se
prosternait devant le Père pour tout recevoir.
L’influence de la prière vraie,
sérieuse, sur notre vie est immense, car prier c’est cesser de nous nourrir de
nous-mêmes, pour puiser notre vie en Dieu, la source unique de tout bien.
La prière purifie l’âme, elle l’élève et
lui communique des forces divines. Elle est la grande source de découvertes
spirituelles, elle nous ouvre les yeux sur nous-mêmes et sur Dieu. Elle rend
vivantes dans nos âmes les vérités qui y étaient mortes. À genoux, Dieu devient
la grande, la seule réalité,
La prière fortifie la foi. En face des
dangers, des devoirs surhumains, des situations exceptionnelles, je me réfugie
en Dieu. Lorsque Guillaume le Taciturne soulevait les Pays-Bas contre l’Espagne
et qu’on cherchait à le décourager, il répondit: «J’ai fait alliance avec le
plus puissant des Potentats».
L’influence sanctifiante de la prière
est une première grâce infiniment précieuse, mais elle est suivie d’une grâce
encore plus excellente: c’est l’exaucement. Nous demandons dans le but de
recevoir ce que nous demandons. Or la volonté de Dieu est de donner, de donner
tout ce que Jésus-Christ nous a acquis par son sacrifice expiatoire. Mais cette
volonté de Dieu peut être arrêtée, empêchée par notre attitude morale. Dieu me
voit égoïste, orgueilleux, confiant en moi-même. Il voudrait m’accorder
certaines bénédictions, mais elles nourriraient mon orgueil, mon égoïsme. Il ne
peut. Sa volonté absolue cède à sa volonté temporaire: «l’Eternel attend pour
faire grâce», il attend que je sois prêt. (Esaïe 30)
Il y a plus encore. Derrière le mystère
des exaucements, il y a un mystère insondable: le Dieu infini a donné
l’existence à des êtres distincts de lui, différents de lui, de peu inférieurs
à lui-même. (Ps 8:6) En nous
créant à, son image, à sa ressemblance, il a limite-provisoirement au moins-sa
liberté et sa puissance pour nous en donner une partie. C’est le sceau de notre
grandeur. Il y a eh nous une puissance qui peut s’opposer à Dieu et borner sa
puissance, il y a en nous une volonté qui peut s’opposer à la volonté de Dieu.
Nous sommes les frères du Seigneur Jésus, les enfants du même Père. Quand il
est venu sur la terre, il n’est pas venu chez des étrangers, mais chez les
siens. (Jean 1)
Aussi l’auteur de l’épître aux Hébreux (Heb 2:11) nous dit-il que «celui
qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous sortis d’un seul. C’est
pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères». En nous créant si grands et
en se limitant en notre faveur, Dieu s’est montré infini en amour. Sans doute
notre action a ses limites, mais par la prière elle est pourtant
extraordinairement puissante. Nous sommes les collaborateurs de Dieu pour le
salut du monde. Quel honneur! «On me donnerait un trône pour que je ne prie pas,
a dit un chrétien, que je refuserais le trône; on me conduirait à l’échafaud si
je prie encore que je préférerais l’échafaud».
Ici de nombreuses questions se posent:
Comment Dieu a-t-il pu accorder un tel
pouvoir aux hommes? Comment la prière peut-elle s’harmoniser avec la volonté et
les décrets arrêtés de Dieu? Comment concilier la souveraineté de Dieu et la
prière? la liberté de Dieu et la nôtre? Comment concilier les perfections de Dieu,
son indépendance absolue, avec la prière? A. Murray répond clairement à ces
questions.
N’oublions pas, d’ailleurs, que la
prière ne change pas et n’a pas pour but de changer la volonté de Dieu, mais de
purifier notre volonté et de l’amener à vouloir uniquement ce que Dieu veut.
Dieu ne change pas, il est toujours le même. C’est nous qui changeons.
L’Eternel fait annoncer à Ninive qu’elle
sera détruite dans quarante jours. La ville se repent et Dieu lui fait grâce
parce que Ninive a changé. La prière a pour but de mettre notre volonté en
harmonie avec la volonté de Dieu, nos pensées avec ses pensées, nos vues avec
ses vues, notre coeur avec son coeur. «Esclaves par nature de nos passions,
nous en sommes affranchis par la prière» a dit J.-J. Rousseau. La prière vraie
fait tomber tous les murs qui nous séparent de Dieu. Dans chaque soupir que
nous faisons monter vers le ciel, il y a une force pour rejeter tout ce qui
n’est pas de Dieu. Dieu est lumière et la lumière chasse les ténèbres.
La créature humaine qui veut Dieu tout
entier et à tout prix, est transportée des ténèbres dans la lumière, du royaume
du monde et de Satan dans le royaume de Dieu. La prière nous transporte dans l’atmosphère
spirituelle dont les semences divines, déposées en nous, ont besoin pour
germer. Les semences matérielles ne germent pas dans tous les terrains, à
toutes les températures ni à toutes les altitudes. Des millions de graines
périssent chaque année parce que les conditions nécessaires de température ne
leur ont pas été fournies. On ne sème pas en hiver. Si ce point est délicat
pour une plante, il est encore plus délicat pour la semence spirituelle. Celle-ci
peut aussi se flétrir et périr complètement. Pour que les semences de vérité
déposées en nous ne se flétrissent pas, il faut leur créer par la prière une
atmosphère convenable, car la prière ouvre notre âme à l’action de Dieu, à
l’esprit de la vérité, elle nous communique une répulsion instinctive pour tout
ce qui est erreur.
Au sein d’un monde agité et troublé,
sans sécurité et sans espérance, la prière de la foi, appuyée sur
Nous travaillons tous les jours à la
formation et à la déformation de notre caractère, nous y avons déjà fait
allusion. Si nous voulons reproduire le caractère de Jésus-Christ, prions
beaucoup en veillant sans cesse sur nos pensées, nos paroles et notre humeur.
«Je ne veux mépriser aucun genre de travail, a dit Adolphe Monod mourant, mais
si je devais revivre, j’emploierais moins de temps au travail et plus de temps
à la prière». Soyons convaincu que ce que nous faisons pour Dieu n’a de valeur
que dans, la mesure où notre vie de prière a, elle aussi, de la valeur.
Jean Baptiste, dit Jésus, était une
lampe qui brûlait et qui éclairait Jean. (Jn 5:35) D’abord brûler, puis éclairer. Pour éclairer il faut
avoir du feu en nous. Le feu est en Dieu, il est Dieu. «L’Eternel est un
soleil». Nous en prenons possession par la prière.
Disons enfin que la prière engendre la
pensée, l’éclaire et la rend vivante. Un chrétien ne sait que ce qu’il a appris
à genoux. C’est là seulement que nous recevons des révélations divines et que
les forces divines prennent possession de nous. Il y a des voiles qui nous cachent
la bonté de Jésus-Christ, il y a en lui des richesses que nous ignorons et qui
nous appartiennent. C’est en priant que nous en prenons possession et que le
Saint-Esprit prend possession de nous. Alors nous allons de découverte en
découverte, de visions sublimes en visions plus sublimes encore. Alors nos
bras, nos pieds, notre intelligence, nos lèvres, notre coeur, notre volonté
servent d’instruments à Dieu pour se révéler et travailler ici-bas.
Parce que Georges Muller a prié, sans
parler de ses besoins aux hommes, Dieu lui a envoyé par des milliers de canaux,
trente-sept millions de francs; il a pu recueillir des milliers d’orphelins et être
l’instrument béni de nombreux milliers de conversions.
Parce que Hudson Taylor a prié avec foi,
des centaines de milliers de Chinois sont déjà entrés glorieusement dans
l’Eternité et des millions sont évangélisés.
À cause des prières de foi de ces
chrétiens qui s’appellent Georges Fox, Zinzendorf, Bengel, Richard Baxter,
Irving, Dorothée Trudel, Joséphine Butler, des pécheurs sont venus à la
repentance et à la foi, des femmes perdues ont été sauvées, des malades ont été
guéris, des aveugles ont recouvré la vue, des sourds-muets ont recouvré l’ouïe,
des montagnes ont été jetées dans la mer. La prière de la foi met la puissance
de Dieu dans les mains de l’homme; c’est pourquoi rien ne lui est impossible.
Pour éprouver le besoin d’avoir une vie
de foi et de prière, songeons que nous vivons à une époque tragique. Le
bolchévisme avec sa haine de toute morale et de toute religion, et sa passion
de supprimer Dieu pour diviniser le prolétariat, nos sociétés de libre-penseurs
athées, le chômage qui s’accentue dans tous les pays du monde, les peuples armés
jusqu’aux dents les uns contre les autres, au sein de chaque peuple les partis
qui se font une guerre acharnée, tout nous parle d’une humanité que Dieu semble
avoir abandonnée à l’aveuglement et à la folie, après dix-neuf siècles de
christianisme.
À ces maux universels et profonds, un
seul peuple, le plus grand des peuples, le peuple chrétien, peut apporter un
remède efficace par la prière de la foi accompagnée de l’action de la foi, car
la prière de la foi est l’unique source de la lumière, de la vie spirituelle,
de la puissance qui transporte les montagnes. Celui qui nous a laissé un modèle
afin que nous suivions ses traces a vécu cette vie de prière victorieuse pour
nous rendre capables de la vivre.
La vie du Seigneur Jésus, en effet, a
été une vie de foi absolue et de prière continuelle. C’est là le secret de sa
puissance. Suivez-le pendant son ministère dans sa vie de prière et vous serez
frappé de sa vie de dépendance de Dieu, si profondément humaine. «Pendant qu’il
priait, le ciel s’ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui». (Lu 3:21) «Vers le matin, pendant
qu’il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour aller dans un lieu
désert où il pria». (Mr 1:35)
«Jésus se retirait dans les déserts et priait» nous dit. (Lu 5:15) Il avait l’habitude
d’agir ainsi.
Avant de choisir ses 12 apôtres, il se
rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier». (Lu 6:12)
Après le miracle de la multiplication
des pains, «il monta sur la montagne à l’écart afin de prier; et comme le soir
était venu, il était là seul». (Mt
14:23)
Le résultat de ces heures-peut-être de
cette nuit de prière-se manifestait par une puissance illimitée. «Les gens le
prièrent de leur permettre seulement de toucher le bord de son vêtement. Et
tous ceux qui le touchèrent furent guéris».
La prière de la foi est la plus grande
puissance que Dieu ait confiée à l’homme. Elle est une lutte contre notre moi,
un dépouillement de toute confiance en nous, de toute vie propre, une
immolation de notre volonté propre. Prier avec sérieux, avec vérité, c’est se
quitter pour prendre possession de Dieu. Je ne me veux plus, je veux Dieu.
Rendons-nous bien compte que la toute
puissance de Jésus reposait sur son impuissance volontaire à ne rien faire de
lui-même, en un mot sur sa dépendance absolue de Dieu.
«Son pouvoir miraculeux, qui est une
réponse à ses prières, est dans chaque circonstance un emprunt fait par
l’indigence et par la fidélité humaines à la richesse divine».
La puissance de Jésus a été absolument
humaine; elle était le résultat de ses prières pleines de foi et de sa parfaite
obéissance. Que dans notre humanité, Dieu rencontre des créatures dont la
volonté soit tout entière prosternée devant Sa volonté, des êtres qui ne vivent
et ne prient que par le Saint-Esprit, et Dieu se réjouira de les associer aussi
complètement que possible à sa puissance. Et ainsi sera réalisée la pensée
éternelle de Dieu.
La puissance dont Jésus prenait
possession par la prière et qui se manifestait par de nombreux miracles se
transformait peu à peu en la toute puissance réellement possédée. Aussi a-t-il
pu dire à ses disciples avant de monter au ciel: tout pouvoir m’a été donné
dans le ciel et sur la terre. Allez. Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la
consommation du temps».
C’est une parole de triomphe. Jésus se
proclame le roi de l’univers. Tout genou fléchira devant lui. C’est la
récompense de sa vie sainte et de sa mort expiatoire. Dans sa personne l’abîme
qui séparait le fini de l’infini est comblé par un membre de notre race. En
Jésus nous voyons l’homme vrai tel que Dieu l’a toujours voulu.
Pour nous l’affirmation royale du
Seigneur Jésus est une parole lumineuse qui nous ouvre des horizons infinis,
car cette toute puissance que Jésus possède, il l’a acquise pour nous,
croyants; il ne peut l’exercer que par nous, comme le cep ne peut porter de fruits
que par les sarments. Et c’est parce qu’il ne peut porter de fruits ici-bas que
par nous, qu’il ne peut exercer son pouvoir que par nous, qu’il nous initie au
secret de sa toute-puissance eh nous disant: «Les paroles que je vous dis, je
ne les dis pas de moi-même», c’est-à-dire avant de parler j’écoute dans le
recueillement et la prière, ensuite je répète ce que le Père m’a dit. Et ce qui
est vrai de mes paroles est vrai de mes oeuvres, elles sont les oeuvres-clé Dieu:
«Le Fils ne peut rien faire de lui-même. Le Père qui demeure en moi, c’est Lui
qui fait les oeuvres». Et celui qui voudra vivre la même vie de foi,
d’obéissance, d’immolation de toute vie propre, verra ma toute-puissance
s’exercer par lui. «En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en
moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes,
parce que je m’en vais au Père; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je
le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez,
quelque chose en mon nom, je le ferai».
Mais cette promesse si extraordinaire,
qui met entre nos mains, si nous sommes des hommes de foi absolue, la toute
puissance du Sauveur au ciel et sur la terre, l’a-t-on jamais réellement vue se
manifester par le moyen de créatures humaines? Certainement. «L’Ecriture ne
peut être anéantie», (Jn 10:35)
a dit le Sauveur du monde. Les promesses faites par Jésus et conservées pour
nous dans les Evangiles, nous les voyons expérimentées par les apôtres dans les
Actes.
«Vous ferez des oeuvres plus grandes» a
dit le Sauveur. Et le jour de
«En vérité, en vérité, je vous le dis,
celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais». Et Pierre adresse
une parole royale à un impotent de naissance: «Je n’ai ni argent, ni or; mais
ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche.
Et à l’instant l’impotent se leva, marcha, sauta et loua Dieu». Un peu plus
tard, le même apôtre dira à un homme nommé Enée, couché sur un lit depuis huit
ans, et paralytique: «Enée, Jésus-Christ te guérit; lève-toi et arrange ton
lit. Et aussitôt Enée se leva». À la même époque, Pierre ressuscite Dorcas.
«Beaucoup de miracles et de prodiges se
faisaient au milieu du peuple par les mains des apôtres. Le nombre de ceux qui
croyaient au Seigneur, hommes et femmes, s’augmentait de plus en plus; en sorte
qu’on apportait les malades dans les rues et qu’on les plaçait sur des lits et
des couchettes, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvrit
quelqu’un d’eux. La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem,
amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs; et tous
étaient guéris». (Ac 5:12-16)
Paul affirme que «les preuves de son
apostolat ont éclaté au milieu des Corinthiens par une patience à toute
épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles». (2Co 12 12) Il écrit à l’Eglise de Rome:
«Je n’oserais mentionner aucune chose que Christ n’ait pas faite par moi pour
amener les païens à l’obéissance par la parole et par les actes, par la
puissance des miracles et des prodiges, par la puissance de l’Esprit de Dieu». (Ro 15:18)
Le livre des Actes nous affirme que
«Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point
qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché
son corps et les maladies les quittaient». (Ac 19:11)
Dans ce temps-là on priait et Dieu
agissait; on priait avec foi et on transportait des montagnes d’impossibilités.
Dieu était rendu visible.
Le temps des miracles n’a pas pris fin
avec le siècle apostolique. Depuis 19 siècles l’histoire de l’Eglise nous
montre que ceux qui ont cru d’une foi vivante et agissante ont fait les mêmes
oeuvres que le Seigneur Jésus et de plus grandes encore.
L’histoire de la véritable Eglise de
Dieu, est d’une monotonie sublime. L’époux divin a vécu sur la terre une vie
parfaite, ne se nourrissant que de la volonté de son Père. «Il a été la vérité
et la vie, l’amour et la sainteté, l’humilité et la compassion». Son épouse a
marché sur ses traces malgré les plus dures épreuves, elle a enduré courageusement
son sanglant calvaire.
Je ne puis retracer, même à vol
d’oiseau, cette histoire surnaturelle. La vie de prière, de foi et de puissance
s’est répétée des milliers de fois dans les grands évangélistes de l’âge apostolique
et dans les siècles suivants jusqu’à nos jours. Jésus-Christ s’est incarné dans
les Patrick et les Valdo, dans les Jean Huss et les Luther, dans les Farel et
les Calvin, dans les Zinzendorf et les Wesley, dans Dos grands missionnaires du
XVIIIe et du XIXe siècles, dans ces femmes sublimes qui s’appellent Elisabeth Fry,
Joséphine Butler, Catherine Booth, et le monde a vécu de leur vie depuis 19
siècles. Ah! si tous les chrétiens de nom avaient vécu de cette vie-là, que de
détresses matérielles et morales qui n’existeraient pas! Le monde, qui vivrait
du Christ incarné dans tous les professants, meurt de son absence. Les hommes
et les femmes pleins de foi ont seuls été sur la terre des puissances de régénération
et de vie.
Mais ils ne se sont pas contentés de
prier et de croire. Derrière la prière de la foi une autre force s’est
manifestée: l’action de la foi chez tous les vrais hommes de Dieu, l’action de
la foi, c’est-à-dire le sacrifice personnel poussé jusqu’à l’héroïsme, a
accompagné la prière de la foi. Tout le secret de la puissance est là. Cette
action de la foi, réalisée d’une façon parfaite dans l’abaissement du Fils de
Dieu et ses souffrances rédemptrices, est le ressort intime de tous les efforts
faits sur la terre pour glorifier Dieu et sauver les âmes. Prier et agir, prier
et travailler à l’exaucement de nos prières, prier et s’immoler pour ne vivre
que la vie du Saint-Esprit, c’est le secret de la toute puissance.
À quiconque se plaint de manquer de
puissance et de ne pas voir ses prières exaucées, Dieu répond en l’invitant à
payer le prix:
«Apportez à la maison du trésor toutes
les dîmes pour qu’il y ait de la nourriture dans ma maison. Mettez-moi de la
sorte à l’épreuve, dit l’Eternel, et vous verrez si je ne répands pas sur vous
la bénédiction en telle abondance que vous n’y pourrez suffire».
S. DELATTRE
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
LE SEUL MAITRE
Jésus priait un jour dans un certain lieu. Lorsqu’Il eut achevé, un
de ces disciples lui dit: «Seigneur, enseigne-nous à prier.». (Lu 11:1)
Les disciples avaient vécu avec Christ
et l’avaient vu prier. Ils avaient saisi jusqu’à un certain point qu’il
existait un rapport intime entre sa vie publique si admirable et sa vie de
prière secrète et cachée.
Ils avaient appris à reconnaître en lui
le Maître par excellence dans l’exercice de la prière, nul ne pouvait, nul ne
savait prier comme lui.
Aussi est-ce à Jésus qu’ils adressent
cette requête: «Seigneur, enseigne-nous à prier».
Dans l’enseignement du Seigneur peu de
choses ont été plus profitables à ses disciples, que ses leçons sur la prière.
Ils le voient prier en un certain lieu et ils se sentent pressés de répéter
leur demande:
«Seigneur! enseigne-nous à prier».
À mesure que nous grandissons dans la
vie chrétienne, la loi du Maître bien-aimé en son oeuvre d’intercession
continuelle, nous devient plus précieuse. L’espérance de devenir semblables à
Christ dans la prière d’intercession prend, pour nous, une puissance nouvelle.
Comme nous comprenons mieux cette requête des disciples, lorsque, comme eux,
nous avons vu le Maître à l’oeuvre! Comme eux aussi, nous nous écrions alors:
«Seigneur! enseigne-nous à prier».
Si nous acceptons Jésus pour notre bien
suprême, notre vie, notre tout, nous aurons l’assurance que si nous le lui
demandons, son bonheur sera de nous mettre en rapport direct et intime avec lui
en nous enseignant à prier.
Frères et n’irons-nous pas, auprès du
Maître, lui demander d’inscrire nos noms sur les registres de cette école
toujours ouverte à ceux qui ont soif d’apprendre l’art divin de la prière?
Aujourd’hui même disons comme autrefois les disciples:
«Seigneur! enseigne-nous à prier».
Méditons ensemble ces paroles qui
renferment chacune un sens particulier:
«Seigneur, enseigne-nous à PRIER».
Oui, à prier. Voilà ce que nous avons à
apprendre. Il semble au premier abord que la prière soit chose si simple que le
plus faible enfant peut prier. Mais c’est en même temps l’action la plus sainte
et la plus élevée que l’homme puisse accomplir. C’est la communion intime et
directe de l’âme avec le Dieu invisible et trois fois saint.
La prière dispose des puissances du
monde éternel, elle est l’essence même de la vraie religion, la source de
toutes les bénédictions, le Secret de la force et de la vie.
Cette puissance nous la possédons non
seulement pour nous, mais pour les autres, pour l’Eglise, pour le monde entier;
c’est à la prière que Dieu a donné le droit de Le posséder, Lui et sa force.
C’est à la prière qu’est accordé
l’accomplissement des promesses que Dieu nous a faites, concernant le royaume à
venir et la gloire de Dieu pleinement révélée.
Que nous nous sentons faibles,
paresseux, incapables en face de cette oeuvre magnifique! L’Esprit de Dieu,
seul, nous met en état de l’accomplir. Nous nous trompons facilement,
avouons-le, en nous contentant de la forme tandis que souvent le fond nous fait
défaut.
Notre éducation première, les
enseignements religieux que nous avons reçus, l’influence de l’habitude,
certaines émotions même, tout cela est cause que nos prières n’ont parfois
aucune force spirituelle et par conséquent ne servent presque à rien.
La vraie prière s’empare de la force de
Dieu, elle accomplit de grandes choses et devant elle, les portes du ciel
s’ouvrent toutes grandes.
Qui ne voudrait apprendre à faire monter
cette prière-là vers le trône du Père et qui ne s’écriera avec nous:
«Qui m’enseignera à prier de la sorte?»
Jésus seul le peut, n’irons-nous pas
jour après jour nous asseoir sur les bancs de son école en lui répétant.
«Seigneur, enseigne-Nous à prier».
Oui, nous, Seigneur. Nous avons lu dans
ta Parole avec quelle puissance et quelle foi tes serviteurs d’autrefois
savaient prier et avec quelle fidélité tu leur as répondu. Si ces merveilleux
exaucements ont eu lieu sous l’Ancienne Alliance temps de préparation,
n’accorderas-tu pas bien davantage aujourd’hui que les temps s’accomplissent?
Ne donneras-tu pas à ton peuple ce signe certain de ta présence au milieu de
lui: la réponse à ses prières?
Nous connaissons les promesses que tu as
faites à tes apôtres touchant la prière faite en ton nom. Nous savons que nous
aussi pouvons faire les mêmes magnifiques expériences. Seigneur, réalise ces
promesses aussi pour nous! De nos jours, nous sommes entourés d’exemples et de
témoignages que tir donnes à ceux qui se confient en toi de tout leur coeur.
Seigneur, ils étaient hommes comme nous,
sujets aux mêmes passions, aux mêmes infirmités, enseigne-nous à prier comme
eux. Tes promesses, tes dons excellents, ta force même, tout est pour nous,
donne-nous de les demander de manière à les recevoir en abondance. C’est à nous
aussi que tu as confié ton oeuvre; de nos prières dépend l’avènement de ton
règne, par elles tu peux glorifier ton nom. Fais-nous comprendre de plus en
plus la responsabilité que nous, avons vis-à-vis de toi.
«Seigneur, enseigne-nous à prier».
Maintenant nous sentons la nécessité de
cet enseignement. Au premier abord, nous l’avons dit, rien ne nous paraît plus
simple que la prière; plus tard, rien d’aussi difficile. Confessons-le
humblement, nous ne savons pas prier comme il le faudrait.
Nous possédons, il est vrai,
Dans le domaine temporel nous profitons
encore moins de la magnifique liberté que le Père nous a accordée, de lui
demander tout ce dont nous avons besoin.
Lors même que nous savons ce qui doit
faire l’objet de notre prière, il nous manque encore bien des choses pour la
rendre acceptable.
Prions à la gloire de Dieu, nous
soumettant à sa volonté; prions avec persévérance, ayant la conviction que
lorsqu’Il le jugera bon, Il nous exaucera, si nous demandons, tout au nom de
Jésus.
Voilà ce que nous avons à apprendre. Ce
n’est qu’en priant que nous apprendrons à prier. C’est en ayant conscience de
notre ignorance et de notre indignité, en passant par la lutte entre la foi et
l’incrédulité, que nous acquerrons l’art de la prière. Rappelons-nous que
ceux-là qui se confient en Dieu d’une façon atteindront la perfection à l’école
de la prière.
Soyons-en assurés, dans ces
conditions-là, le Seigneur nous enseignera à prier. Et qui saurait le faire
comme lui?
C’est pourquoi redisons avec ses
disciples «SEIGNEUR, enseigne-nous à prier».
Il faut à l’élève la conviction que son
Maître sait enseigner, qu’Il en a le don, et qu’avec patience et amour Il sait
aussi se mettre à son niveau.
Que Dieu soit béni! Jésus sait tout cela
et plus encore Ses prières elles-mêmes sont nos meilleures leçons; Il sait ce
que c’est que prier; Il l’a appris pendant les épreuves de sa vie terrestre et
ses prières commencées sur la terre, se continuent dans le ciel.
Rien ne lui cause plus de joie que
d’amener en la présence du Père ceux qui sont encore ici-bas, pour les revêtir
de sa force et faire descendre sur eux les bénédictions de Dieu, afin qu’à leur
tour ils deviennent ses compagnons dans l’oeuvre d’intercession sans laquelle
le royaume des cieux ne saurait être révélé sur la terre.
Il sait enseigner! il se sert tour à
tour de la douleur d’une âme en détresse et de la vie que donne la
réconciliation avec Dieu. Jésus, par sa parole, par le témoignage d’une foi qui
sait ce qu’est l’exaucement, nous donne le meilleur enseignement.
C’est par le Saint-Esprit qu’Il a accès
dans nos coeurs en nous dévoilant le péché qui nous empêche de prier, et c’est
par l’Esprit que nous avons que nous faisons réellement ce qui plaît à Dieu.
L’Esprit nous enseigne ce qu’il faut demander et comment le demander.
Qu’en pensez-vous, mes chers amis? Si
nous demandions à notre Maître de nous donner pendant un mois une série de
leçons sur la prière? Ne serait-ce pas précisément ce qu’il nous faudrait?
Sachons prendre le temps, non seulement
de méditer et de prier, mais de nous arrêter au pied du trône de l’Agneau pour
être formés au travail d’intercession. Avec Jésus pour Maître nous ferons de
réels progrès. Soyons assurés que malgré nos hésitations, nos tâtonnements, nos
bégaiements, nos craintes, Jésus poursuivra son oeuvre en nous de la façon la
plus merveilleuse. Il nous communiquera sa propre vie, qui est l’essence même
de la prière.
De même que nous participons à sa
justice nous participerons aussi à son oeuvre d’intercession, en plaidant avec
lui, devant Dieu, la cause de l’humanité.
Quelque ignorant, quelque faible que
nous soyons, répétons joyeusement:
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
LES VRAIS ADORATEURS
Mais l’heure vient et elle est déjà
venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce
sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est esprit et il faut que ceux
qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. (Jn 4:23-24)
Ces paroles de Jésus à
Le Père demande des adorateurs.
Notre adoration est donc une
satisfaction et une joie pour son coeur plein d’amour. Il y a beaucoup
d’adorateurs qui ne sont pas les vrais, tels qu’Il les réclame.
Ce qu’Il veut, c’est être adoré en
esprit et en vérité. Le Fils est venu frayer la voie à ce nouveau culte et nous
l’enseigner. Cherchons à comprendre ce que signifient ces paroles et le moyen
de parvenir à ce culte vrai.
Jésus a parlé à
Premièrement, l’adoration ignorante des
Samaritains: «Vous adorez ce que vous ne connaissez pas». (Jn 4:22)
Secondement, l’adoration intelligente
des Juifs connaissant le vrai Dieu: «Nous, nous adorons ce que nous
connaissons, car le salut vient des Juifs». (Jn 4:22)
Enfin, cette adoration nouvelle et
spirituelle que Jésus lui-même est venu apporter. «Mais l’heure vient et elle
est déjà venue où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité».
(Jn 4:23)
En examinant de près ces trois passages,
il deviendra évident pour nous que les mots: -en esprit et en vérité-ne veulent
pas dire, comme on le croit souvent, sincèrement, du fond du coeur, avec
ardeur.
Les Samaritains possédaient les cinq livres
de Moïse et connaissaient le vrai Dieu jusqu’à un certain point. Sans doute
plus d’un parmi eux recherchaient Dieu par la prière avec droiture et
sincérité.
Les Juifs, eux, avaient reçu la
révélation complète de Dieu dans sa Parole, telle qu’elle avait été donnée
jusqu’alors. Que d’hommes pieux, au milieu d’eux, se confiaient en l’Eternel de
tout leur coeur! Mais ce n’était pas encore, -en esprit et en vérité.
Jésus le dit: L’heure vient et elle est
déjà venue. Ce n’est que par lui et en lui que l’adoration sera celle que le
Père demande. Chez les chrétiens nous retrouvons ces trois classes
d’adorateurs.
Quelques-uns, dans leur ignorance,
savent à peine ce qu’ils doivent demander, encore moins comment, le demander.
Ils prient avec ferveur, mais ne reçoivent que peu. D’autres ont une
connaissance plus complète des. choses de Dieu, ils apportent à leurs prières
leur coeur, leur esprit, leur attention, mais ils n’obtiennent pas les
bénédictions accordées à la prière faite en esprit et en vérité. C’est donc à
une autre école que nous demanderons au Maître de nous amener. Lui seul peut
nous enseigner cette véritable adoration, celle que réclame le Père et qui est
toute spirituelle.
«Dieu est esprit et il faut que ceux qui
l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité».
Une première condition est l’harmonie
indispensable entre Dieu et ses adorateurs c’est-à-dire il faut que l’adorateur
soit en rapport intime avec celui qui est l’objet de son adoration.
Tout dans la nature nous rappelle ce
principe. Il nous faut le lien qui rattache l’objet à l’organe par lequel il se
révèle à nous. L’oeil est fait pour percevoir la lumière, l’oreille pour le
son. L’homme qui veut sincèrement adorer Dieu, qui désire se rencontrer avec
lui, le posséder et le connaître doit se mettre tout d’abord en harmonie. avec
lui, pour être en état de le recevoir.
C’est parce que Dieu est ESPRIT que nous
devons l’adorer EN ESPRIT. Tel est Dieu, tel doit être son, adorateur.
«Femme, crois-moi, l’heure vient où ce
ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père».
Dieu est esprit, Il n’est limité ni par
le lieu, ni par le temps, ni par l’espace; en vertu de sa perfection même, Il
est toujours et partout le même; par conséquent le culte qui doit lui être
rendu ne sera désormais renfermé dans aucun lieu spécial, ni dans aucune forme
arrêtée. Il sera spirituel comme Dieu est spirituel.
Quel enseignement profond et important.
Notre christianisme souffre lorsqu’il est limité à certains lieux, certains
jours, certaines heures. Un homme pourra prier avec ferveur et sérieux à l’église,
ou dans le silence du cabinet, et cependant ‘passer une bonne partie de la
journée et de la semaine dans une disposition d’esprit toute différente de
celle qu’il avait apportée à l’acte de la prière.
Parce que c’était un culte d’habitude,
fixé à une certaine heure et à un certain lieu, mais non un acte de son être
tout entier. L’adoration, pour plaire à Dieu, doit être l’oeuvre de notre vie,
la vie de notre vie, et ce culte-là ne peut procéder que de Dieu lui-même. Dieu
seul peut nous donner l’Esprit car lui seul le possède en entier. Il nous a
donné son Fils pour nous enseigner à l’adorer lui, le Père, en esprit.
C’est de son oeuvre ici-bas que Jésus
parle en disant à deux reprises:
-L’heure vient... Elle est déjà venue.
-Le baptême du Saint-Esprit ne pouvait
avoir lieu avant que le Christ fût glorifié.
«J’ai vu l’Esprit descendre du ciel
comme une colombe et s’arrêter sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui
qui m’a envoyé, baptiser d’eau, celui-là m’a dit: Celui sur qui tu verras
l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptisera du Saint-Esprit». (Jn 1:32-33)
«Celui qui croit en moi, des fleuves
d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. Il dit cela de l’Esprit
que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui, car l’Esprit n’était pas
encore donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié». (Jn 7:38,39)
«Cependant je vous dis la vérité, il
vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le
Consolateur ne viendra pas vers vous, mais si je m’en vais, je vous
l’enverrai». (Jn 16:7)
Après avoir vaincu définitivement le
péché et être entré dans le lieu Très-Saint avec son sang, Jésus reçut le
Saint-Esprit pour nous le communiquer de la part du Père.
«Elevé par la droite de Dieu Il a reçu
du Père le Saint-Esprit qui avait été promis et Il l’a répandu, comme vous le
voyez et l’entendez». (Ac 2:33)
Par son sacrifice, Christ nous a rendu,
dans la maison du Père, la place d’enfants que nous avions perdue, et par
l’Esprit qu’Il nous communique nous pouvons crier «Abba, Père». (Ro 8:15)
Jésus emploie ici le nom: Père. Aucun
des saints de l’Ancienne Alliance, ni des patriarches, n’a jamais pris le nom
d’enfant de Dieu, ni appelé Dieu son Père. L’adoration en esprit n’est possible
qu’à celui qui a reçu du Fils, l’Esprit d’adoption.
«Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme,
sous la loi, afin qu’Il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous
reçussions l’adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos
coeurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: «Abba! Père!». (Ga 4:5,6)
En esprit et en VERITE. Cela ne veut pas
dire, en sincérité, d’accord avec la vérité de
«Et
«Je suis le chemin, la vérité la vie». (Jn 14:6)
Sous l’Ancienne Alliance tout n’était
que promesse et ombre des choses à venir. Jésus a apporté la réalité de tout ce
qu’on espérait. En lui nous possédons réellement et dès à présent les
bénédictions que donne la vie éternelle; nous pouvons en faire journellement
l’expérience. Le Saint-Esprit est vérité; par lui la grâce qui est en
Jésus-Christ devient notre propriété, elle est une communication de la vie
divine.
En adorant en esprit, nous adorerons en
vérité. Là est la communion vivante avec Dieu, l’harmonie réelle entre le Père
qui écoute et l’enfant qui prie.
Que la disposition dans laquelle nous
nous mettons à prier, soit conforme aux enseignements de Christ. Confessons
humblement que nous sommes incapables par nous-mêmes de rendre à Dieu le culte
qui lui plaît et qu’Il réclame de nous.
Soyons dociles à recevoir l’instruction
nécessaire, et’ abandonnons-nous avec foi à l’inspiration de l’Esprit. Soyons
surtout fermement convaincus que mieux nous écouterons, plus le Seigneur aura à
nous dire.
La révélation de l’amour paternel de
Dieu, la foi en sa miséricorde infinie donnée par son Fils et son Esprit sont
véritablement le secret de la prière en esprit et en vérité.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
SEUL AVEC DIEU
Mais toi quand tu pries, entre dans ta
chambre et après avoir fermé ta porte, prie ton Père qui est là dans ce lieu
secret. et ton Père qui voit dans les lieux secrets, te récompensera. (Mt 6:6)
Lorsque Jésus eut choisi ses premiers
disciples, Il leur donna un enseignement public dans le sermon sur la montagne.
Là Il leur exposa ce qu’est le royaume de Dieu, et les lois qui le régissent. Dans
ce royaume Dieu est non seulement Dieu, mais le Père; non seulement Il donne
tout, mais Il est tout. Le bonheur de ce royaume consiste à le connaître et à
vivre constamment dans sa communion.
Dès lors l’enseignement de Jésus se fera
en vue de ce nouveau royaume qu’il est venir établir, et l’une de ses premières
leçons sera de révéler la vie de prière.
Moïse n’a promulgué ni ordre, ni loi
touchant la prière, les prophètes en ont dit peu de chose; Christ, lui, a
enseigné à prier.
Avant tout le Seigneur exhorte ses
disciples à se réserver un lieu secret où ils puissent se trouver en tête à tête
avec Dieu, leur Père. Il n’est pas d’instituteur qui n’ait sa salle d’étude.
Nous avons accepté Jésus comme notre
seul Maître à l’école de la prière, et avons appris de lui, à Samarie, que le
culte n’est plus limité ni par le temps, ni par le lieu, mais qu’il est un acte
d’adoration tout spirituel. La vie de l’homme tout entière doit être un culte
actif en esprit et en vérité.
Il veut que chacun de ses disciples
fasse choix d’un lieu déterminé où Dieu puisse se rencontrer journellement avec
lui. Cette chambre secrète et solitaire, quelle qu’elle soit et où qu’elle
soit, c’est la salle d’école de Jésus, Elle peut changer chaque jour si les circonstances
l’exigent, mais il faut qu’elle existe avec ses heures de recueillement où le
Maître prépare son disciple à la vraie adoration du Père.
C’est là seulement, mais là
certainement, que Jésus viendra nous enseigner à prier. Un maître doit toujours
veiller à ce que sa salle d’étude soit gaie et attrayante, à ce que la lumière
et l’air pur y pénètrent, de sorte que les élèves aient du plaisir à y venir et
à y rester.
Notre Maître cherche dès les premiers
mots du sermon sur la montagne, à nous rendre cette chambre secrète aussi
aimable que possible, car Il veut que nous trouvions notre bonheur à y venir, à
y séjourner et même à nous y attarder.
Trois fois Il se sert du nom de Père.
-«Prie ton Père».
-«Ton Père qui voit dans le secret».
-«Votre Père sait de quoi vous avez
besoin». (Mt 6:6,8)
Cherchons donc à rencontrer dans la
chambre de prière Notre Père. La lumière qui illumine ce lieu secret, c’est le
regard du Père; l’air pur dont Jésus veut le remplir, c’est l’amour infini du Père.
Toute prière qui s’en élancera vers le Père sera par conséquent simple,
sincère, empreinte d’une confiance enfantine en lui.
Mettons-nous donc eh présence du Père et
soyons certains que là nous obtiendrons ce que nous demandons.
Ecoutons ce que le Seigneur a encore à
nous dire.
Prie ton Père qui est dans ce lieu
secret!
Dieu est Esprit, Dieu est invisible,
Dieu se dérobe à l’oeil de la chair. Tant que nous apporterons à notre culte et
à notre prière, nos pensées, nos soucis, nos préoccupations, nous ne
rencontrerons pas Celui que nous venons chercher.
Le Père se révélera à quiconque
repoussera tout ce qui est du monde et de la terre pour ne chercher que lui
seul. Dans la mesure où nous saurons renoncer au monde, rejeter sa vaine
manière de vivre et nous soumettre entièrement à Christ, l’amour infini du Père
resplendira sur nous.
Une chambre secrète dont la porte est
close, et entièrement séparée de tout ce qui nous entoure est une image
destinée à nous; faire comprendre ce que doit être ce sanctuaire spirituel, où
nous nous trouverons en contact réel avec le Père, eh tête à tête avec Dieu.
Là, nous apprendrons ce qu’est la véritable prière. Jésus nous montre par notre
texte que là, le Père nous attend, et que toujours nous pourrons l’y
rencontrer.
Bien souvent les chrétiens se plaignent
de ce que leur prière particulière n’est pas ce qu’elle devrait être. Ils se
lamentent de leur faiblesse, de leur péché, de leur froideur, de leur paresse.
Ils ont peu à demander, et ils ne prient ni avec joie, ni avec foi. Découragés,
ils renoncent à prier, se croyant indignes de s’approcher du Père.
Enfant de Dieu! écoute ton Maître, et ce
qu’il a à te dire. Lorsque tu pries en secret, que ta première pensée soit: -Le
Père est ici et Il m’attend. C’est précisément parce que ton coeur est froid et
que tu ne peux pas prier qu’il faut te mettre, en présence du Père qui t’aime.
Comme un père a compassion de ses enfants, le Seigneur aura pitié de toi. Lève
tes regards vers lui, pense à l’amour tendre et miséricordieux qu’Il a pour
toi. Dis-lui en toute, simplicité que tout en toi est obscurité et péché; le
coeur du Père, plein de chaleur et de tendresse, réchauffera et éclairera le
tien. Obéis seulement à sa parole:
«Ferme ta porte à clef et prie ton Père
qui est dans ce lieu secret».
N’est-ce pas magnifique? Se trouver seul
avec lui, lever les yeux vers lui et s’écrier:
«Mon Père!»
Et ton Père qui voit dans les lieux
secrets te récompensera.
Quelle promesse! Aucune prière, faite
dans ces conditions, ne restera sans effet. Le Père nous récompensera. Les
bénédictions qu’Il répandra sur nous, pendant toute notre vie, seront la preuve
manifeste qu’Il a entendu nos prières. C’est son amour et sa fidélité que nous
rencontrerons dans le secret, apportons-y de notre côté une pleine et entière
confiance.
«Car il faut que celui qui s’approche de
Dieu, croie que Dieu existe et qu’Il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent».
(Heb 11:6)
L’exaucement de nos prières dépend non
seulement de notre ferveur et de notre foi, mais de l’amour et de la puissance
du Père.
La leçon que le Maître tient aujourd’hui
en réserve pour nous est celle-ci:
Le Père habite ce lieu secret, Il nous y
attend, Il nous y voit et nous y entend. Allons-y donc; demeurons-y pour un
temps, puis retournons à nos devoirs journaliers, fortifiés par cette promesse:
Il nous récompensera publiquement. Soyons assurés qu’elle se réalisera pour
nous, et que notre prière ne restera pas sans réponse.
Pour raffermir notre foi en l’amour du
Père, Jésus prononce une troisième parole:
«Votre Père sait de quoi vous avez
besoin avant que vous le lui demandiez». (Mt 6:8)
À première vue, il semble que la prière
n’est pas très nécessaire puisque Dieu sait avant nous ce dont nous avons
besoin. Mais en approfondissant ce sujet nous trouverons dans cette vérité de quoi
fortifier notre foi. Il ne s’agit pas, comme le croient les païens, de
contraindre à nous écouter un Dieu mal disposé à notre égard, et de répéter, à
cet effet, une certaine quantité de paroles avec plus ou moins de ferveur.
Non, mais nous nous poserons cette
question:
«Mon Père sait-Il que j’ai réellement
besoin de ceci?»
Si l’Esprit nous rend le témoignage que
ce que nous demandons est réellement pour la gloire de Dieu, cette pensée nous
remplira de foi et de confiance, et nous nous écrierons:
«Oui, mon Père le sait et Il me
l’accordera».
La réponse se fait-elle attendre? Ne
voyons là qu’un encouragement à persévérer dans la prière et à assiéger le
trône de Dieu.
«Bienheureuse liberté, bienheureuse
simplicité de l’enfant de Dieu». Christ prend la peine de graver cette leçon
dans notre coeur, et veut nous rapprocher de Dieu jusqu’à ce que le
Saint-Esprit ait opéré son oeuvre parfaite en nous.
Sommes-nous en danger d’être tellement
préoccupés de l’urgence de nos demandes que nous en venons à oublier que le
Père les connaît, alors sachons nous arrêter, faire silence et redire avec foi:
«Mon Père sait, mon Père voit, mon Père
entend».
Nous qui sommes entrés à l’école de
Christ pour y apprendre à prier, recevons ses enseignements, mettons-les en
pratique, séjournons longtemps dans le lieu secret où le Père nous attend, fermons-en
la porte aux hommes et au monde, et écoutons ce que le Père a à nous dire.
Le tête-à-tête avec lui deviendra notre
plus grande joie, et l’assurance que notre prière la plus intime sera exaucée
sera notre force jour après jour. Savoir que le Père sait ce dont nous avons besoin,
nous donnera, pleine et entière liberté de lui exposer nos demandes, certains
qu’il y pourvoira selon ses richesses, en Jésus-Christ.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! (Mt 6:9)
Tout instituteur connaît la force de
l’exemple. Il ne dit pas seulement à l’enfant ce qu’il doit faire et comment il
faut le faire, mais encore il lui montre comment il peut le faire.
Comprenant notre faiblesse, notre
céleste Instituteur nous fournit les termes mêmes avec lesquels nous pouvons
nous approcher du Père.
Dans l’Oraison dominicale nous avons une
formule de prière qui comprend toute la plénitude de la vie éternelle; elle est
si simple qu’un enfant peut la bégayer, et si divinement riche qu’elle renferme
tout ce que Dieu peut nous donner.
Ce modèle doit inspirer toutes nos
prières. Il restera toujours l’expression par excellence des besoins de notre
âme devant Dieu.
Notre Père qui es aux cieux!
Pour donner à ce terme d’adoration sa
juste valeur, répétons ici qu’aucun des saints de l’Ancienne Alliance n’a
jamais osé s’adresser à Dieu comme, à, son Père. Ce début nous révèle d’emblée la
merveilleuse dispensation que le Fils est venu nous apporter, en nous montrant
son Père comme notre Père. Cette invocation renferme le mystère de
Ces mots sont la clef de toute prière.
Il ne faut pas moins de la vie entière pour les étudier et de l’éternité pour
les comprendre. Apprendre à connaître Dieu comme notre Père, nous emparer de
son amour pour nous, voilà la première leçon, bien simple, mais si élevée que
nous ne pouvons la saisir complètement qu’à l’école de la prière.
Ce n’est que lorsque cet amour paternel
de Dieu nous est révélé par le Saint-Esprit, et que nous entrons-en communion
personnelle avec Dieu que la puissance de la prière prend son plein développement.
D’autre part, la prière s’épanouit dans une sainte joie, dans la contemplation
de l’amour, de la tendresse, de la compassion et de la patience infinis du
Père. Laissons le Saint-Esprit réaliser, en nous ces paroles: Notre Père qui es
aux cieux, de telle sorte qu’elles remplissent notre coeur et transforment
notre vie, par elles nous pénétrerons dans le heu très saint en dedans du
voile.
Ton nom soit sanctifié.
Une remarque avant tout. Dans nos
prières habituelles, ne sont-ce pas nos besoins, nos désirs qui passent en
première ligne, et seulement après que nous nous préoccupons des intérêts du
règne de Dieu? Ici le maître intervertit l’ordre que nous avons établi. Tout d’abord:
Ton nom! Ton règne! Ta volonté!
En second lieu: Donne-nous!
pardonne-nous! conduis-nous! délivre-nous!
Cette leçon a plus d’importance que nous
ne le pensons. Dans toute adoration sincère, Dieu a droit à la première place.
Plus nous nous oublierons nous-mêmes pour que Lui seul soit glorifié, plus ses bénédictions
descendront, riches et abondantes, sur nous. Qui a jamais perdu quoi que ce
soit pour avoir fait un sacrifice au Père?
Il y a deux sortes de prières. La prière
personnelle et. celle d’intercession. Convenons-en, cette dernière nous prend
peu de temps et nous y mettons peu d’ardeur. Christ veut former à son école des
intercesseurs capables, par leur foi, de faire descendre la bénédiction d’en
haut sur son oeuvre ici-bas. Si nous résistons à cet enseignement-là, point de
développement possible dans la prière.
Un petit enfant demande d’abord à son
Père ce qu’il désire pour lui, mais bientôt il arrive à dire: «Donne-m’en aussi
pour ma soeur». Le fils ayant atteint l’âge d’homme, s’il se préoccupe avant
tout des intérêts de son père, en obtiendra facilement ce qu’il lui demandera pour
lui-même. Jésus veut nous former à cette vie de consécration dans laquelle nos
intérêts personnels sont subordonnés à la volonté de Dieu. Que cette oeuvre
bénie se fasse en chacun de nous, à la, gloire de Dieu!
Ton nom soit sanctifié.
Quel nom? le nom béni de Père! Le mot
saint est le mot central de l’Ancien Testament, celui de Père est le mot
central du Nouveau.
Toute la gloire et la sainteté de Dieu
se révèlent dans ce nom d’amour. Et comment sera-t-il sanctifié? Par Dieu
lui-même.
«Je sanctifierai mon grand nom que vous
avez profané.». (Eze 36:23)
Notre union avec Dieu par la prière
devrait être de telle nature que nous proclamions par notre vie au milieu monde
la sainteté et la grandeur du nom Père. Que ce soit notre être tout entier qui
répète:
Notre Père... que ton nom soit
sanctifié!
Ton règne vienne.
Le Père est un Roi, il possède donc un
royaume. Le prince-héritier d’un roi de la terre n’a pas d’ambition plus haute
que la gloire du royaume de son père. En temps de guerre ou de danger public,
cette ambition devient sa passion dominante, et il n’a plus d’autre pensée.
Les enfants du Père céleste sont ici-bas
sur une terre ennemie où le royaume des cieux n’est pas encore manifesté. Quoi
de plus naturel, lorsqu’ils ont appris à sanctifier le nom du Père que de les
entendre crier avec un enthousiasme mêlé d’impatience: «Ton règne vienne!» La venue
du règne de Dieu, n’est-ce pas la révélation de la gloire du Père, la
sanctification de ses enfants et le salut du monde? La venue du règne de Dieu
dépend de nos prières! Y avons-nous songé? Joignons donc nos voix au cri ardent
des rachetés
«Ton règne vienne!»
Ta volonté soit faite, sur la terre
comme au ciel.
Que de fois en notre vie n’avons-nous
appliqué cette prière qu’à subir la volonté de Dieu, oubliant qu’au ciel la
volonté de Dieu est faite et non subie, demandons l’esprit d’adoration, de
soumission et d’obéissance, par lequel nous pouvons faire cette volonté. Le
bonheur des anges est de l’accomplir. Plus nous ferons la volonté du Père, plus,
le royaume des cieux sera réalisé en nous. Dès que la foi a accepté l’amour du
Père, l’obéissance accepte sa volonté.
Donne-nous aujourd’hui notre pain
quotidien.
Si nous sommes entièrement soumis au
Père, notre premier soin sera de sanctifier son nom, d’avancer son règne et de
faire sa volonté. Alors, mais seulement alors, nous aurons la liberté de
demander notre pain quotidien. Un maître prend soin de la nourriture de son serviteur,
un général de celle de ses soldats, un père de celle de ses enfants. Le Père
céleste ne prendra-t-Il pas soin de l’enfant qui, dans sa prière, s’est
préoccupé avant toutes choses de ses intérêts à lui?
Nous pourrons dire avec une parfaite
assurance:
«Père, je ne veux travailler que pour
toi, je ne veux vivre que pour t’honorer, je sais que tu prendras soin de moi».
En nous consacrant entièrement au
service de Dieu, et en ne voulant plus que ce qu’Il veut, nous aurons une
liberté merveilleuse pour lui demander les choses de la vie présente.
Pardonne-nous nos offenses, comme nous
pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
Le pain est la nourriture essentielle du
corps, le pardon des offenses est le premier besoin de l’âme. La promesse est
aussi certaine pour l’un que pour l’autre. Avant d’être enfant du Père, nous
sommes des pécheurs; C’est le sang précieux de Christ, versé pour nous, qui
nous a acquis le droit de nous présenter devant le Père, et de lui demander son
pardon.
Prenons garde que cette demande ne
devienne une simple formule: ce ne sont que les fautes réellement confessées
qui sont réellement pardonnées. Acceptons le pardon qui nous est promis, avec
foi, comme une vérité spirituelle. C’est la porte par laquelle nous pénétrons dans
les privilèges des enfants de Dieu, mais n’oublions pas la condition imposée.
Il est impossible de faire une expérience
complète du pardon si nous ne l’exerçons pas envers notre prochain. La relation
de l’enfant de Dieu avec son Père s’exprime par le mot pardonne, celle de
l’homme avec son frère par le mot pardonnons. Il faut que le chrétien arrive à
dire avec sincérité qu’il n’est plus personne qu’il ne puisse aimer d’un amour
chrétien.
Ne nous induis pas en tentation, mais
délivre-nous du mal.
Les trois demandes de notre pain
quotidien, du pardon de nos offenses, de la délivrance du mal et de la
tentation renferment tout ce qui nous est nécessaire.
Pourrions-nous prier avec efficace si
nous n’étions convaincus que Dieu peut nous garder de la puissance du malin?
Enfants de Dieu! Voilà dans quel esprit
Jésus veut que nous priions notre Père qui est aux cieux.
Que son nom, son règne, sa volonté
tiennent la première place dans nos requêtes, et, nous pouvons être assurés que
Dieu pourvoira à nos besoins temporels, nous pardonnera nos péchés et nous
préservera de tout mal.
La prière nous révèle ainsi que pour
l’enfant de Dieu, le Père est tout, oui, tout, et que ce qui est à lui
appartient aussi à son enfant. Que notre prière soit une véritable communion
entre lui et nous, et qu’elle nous ramène constamment aux pieds de Celui qui
est le commencement et la fin.
Car c’est à toi qu’appartiennent dans
tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire, Amen.
Fils du Père, enseigne-nous à dire
«Notre Père!»
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Demandez et l’on vous donnera, cherchez
et vous trouverez, heurtez et l’on vous ouvrira Car quiconque demande, reçoit,
qui cherche, trouve, et l’on ouvre à celui qui heurte. (Mt 7:7,8)
Vous demandez et vous ne recevez pas
parce que vous demandez mal. (Jas 4:3)
Nous voici pour la seconde fois sur la
montagne avec le Seigneur. Il parle encore de la prière. La première fois, Il
nous a montré le Père qu’on trouve dans le secret, mais qui récompense publiquement,
Il nous a donné ensuite la prière modèle. Aujourd’hui Il veut nous enseigner ce
que l’Ecriture considère comme essentiel dans la prière: l’assurance qu’elle
est entendue et exaucée. Remarquez que dans notre texte, Il se sert chaque fois
d’expressions qui ont à peu près la même signification et qui contiennent la
même promesse.
«L’on vous donnera, vous trouverez, il
vous sera ouvert.
Comme raison d’une pareille certitude,
le Maître allègue la loi du royaume du Père:
«Celui qui demande reçoit, celui qui
cherche trouve et l’on ouvre à celui qui heurte».
Par cette promesse six fois répétée, Il
veut graver cette vérité dans nos coeurs: que nous pouvons et devons attendre
avec assurance une réponse à notre prière, et Il veut, que nous sentions toute
l’importance de cette leçon.
Le Seigneur emploie trois mots: demander,
chercher, heurter. Chacun exprime une nuance qu’Il a voulue.
Demander s’applique aux
dons que nous désirons obtenir.
Chercher, c’est le mot
dont l’Ecriture se sert lorsqu’il s’agit de trouver Dieu lui-même, non
seulement au moment de l’adversité, mais dans une communion intime et
permanente.
Heurter exprime notre
demande d’admission à demeurer en lui et avec lui.
Demander un don, et le
recevoir amène tout naturellement à chercher et à trouver Celui qui l’accorde,
et à heurter à la porte du Père, porte qui s’ouvre devant l’âme qui, frappe.
Aucune prière ne sera adressée en vain, le Seigneur veut que nous en soyons
assurés et ces répétitions prouvent qu’il connaît notre coeur avec ses doutes
et sa méfiance. Au début de ses leçons sur la prière, Il cherche à inculquer
cette vérité dans le coeur de ses élèves: Demandez et il vous sera donné.
Quiconque demande reçoit. Si vous demandez et ne recevez rien, c’est qu’il
manque quelque chose à votre prière. Persévérez et laissez-vous instruire par
«Demandez et il vous sera donné».
Christ n’a pas, dans son enseignement,
de stimulant plus puissant pour engager les siens à persévérer dans la prière.
Pour s’assurer de la justesse d’un
problème d’arithmétique, on en fait la preuve. Il en est de même pour nos
prières; si elles sont ce qu’elles doivent être, elles obtiendront une réponse.
Cette réponse sera la preuve! Prenons en toute simplicité cette parole du Maître:
«Quiconque demande reçoit». Il a de bonnes raisons pour nous parler sur ce ton
absolu. N’affaiblissons pas sa parole par les subtilités de notre sagesse
humaine. Nous ne pourrons jamais affronter les difficultés et résoudre les
problèmes de la vie, si nous ne commençons pas par accepter
Le Maître nous enseigne que la prière se
compose de deux parties, l’une humaine et l’autre divine. La première consiste
à demander, la seconde à accorder. Ces deux parties forment donc un tout; c’est
comme si Dieu nous disait que nous ne devons prendre aucun repos jusqu’à ce que
nous ayons obtenu une réponse.
Telle est sa volonté. Toute requête
présentée par un enfant de Dieu doit être exaucée.
Si nous ne recevons pas de réponse, ne
nous endormons pas dans notre paresse, nous croyant résignés et supposant qu’il
n’entre pas dans les vues de Dieu de nous répondre.
Non, si tel est le cas, il y a quelque
chose dans notre prière qui n’est pas selon sa volonté; sollicitons tout
d’abord la grâce de prier de telle sorte que l’exaucement ne puisse plus nous
être refusé. Il est plus facile à la chair de se résigner à n’être pas exaucé
que de permettre à l’Esprit de sonder au plus profond de notre âme et de la
purifier jusqu’à ce que notre prière soit ce qu’elle doit être.
Une des preuves les plus irrécusables de
la faiblesse de la vie spirituelle de nos jours, c’est que tant de chrétiens
prennent si aisément leur parti de n’avoir jamais fait l’expérience personnelle
de prières exaucées.
Ils prient chaque jour, ils demandent
beaucoup et espèrent que sur le nombre, quelques-unes de leurs prières seront
entendues, mais ils ignorent ces exaucements directs qui devraient être la
règle journalière de leur vie.
Que veut notre Père? Une communication
constante avec nous, au moyen de la prière faite et exaucée. Il veut que nous
lui apportions le fardeau de chaque jour, et chaque jour Il fera pour nous ce
que nous lui demandons.
N’est-ce pas par ses réponses à leurs
prières que les saints de l’Ancienne Alliance apprirent à reconnaître en Dieu,
le Dieu vivant.
«Mais Dieu m’a exaucé, Il a été attentif
à la voix de ma prière». (Ps 66:19)
«Je me réjouis de ce que l’Eternel
entend ma voix et mes supplications». (Ps 116:1)
Il y a des cas où la réponse est un
refus, parce que la requête n’est pas d’accord avec
Notre Père, dans sa bonté, nous fait
connaître quand Il ne peut nous exaucer. Alors écrions-nous comme le Fils de
l’homme en Gethsémané: «Toutefois que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne».
(Lu 22:42)
Il lut révélé à Moïse, le serviteur et à
Christ, le Fils, que leurs requêtes n’étaient pas conformes à ce que Dieu avait
décrété. À ceux qui veulent être dociles, Dieu montrera en son temps, par sa Parole
et son Esprit, si leur prière est selon sa volonté ou non, Retirons notre
demande si elle n’est pas d’accord avec l’Esprit de Dieu ou persévérons jusqu’à
ce que la réponse nous soit donnée,
Que notre pauvre coeur est naturellement
éloigné de Dieu, pour qu’il nous soit si difficile de nous emparer de telles
promesses! Notre esprit accepte les mots et croit à leur vérité; mais la foi du
coeur qui les possède et s’en réjouit est lente à venir, grâce à la faiblesse
de notre vie spirituelle. Qu’elle est misérable, notre compréhension des
pensées de Dieu!
Regardons à Jésus, prenons ses paroles
eh toute simplicité, que son Esprit leur donne force et vie, afin qu’elles
pénètrent notre vie intérieure. Ne soyons satisfaits que lorsque nos prières
seront portées jusqu’au trône du Père, sur les ailes des paroles mêmes de Jésus:
«Demandez et il vous sera donné».
Bien-aimés condisciples à l’école de
Christ, apprenons consciencieusement cette leçon. Commençons par croire
implicitement à ces paroles, et à l’heure voulue, Jésus nous enseignera à les comprendre
parfaitement.
Que les chétives expériences de notre
incrédulité ne nous donnent pas la mesure de ce que notre foi peut attendre et
espérer. À chaque instant de notre vie, tenons ferme cette joyeuse assurance.
La prière qui s’élève de la terre et la réponse qui descend du ciel sont faites
l’une pour l’autre. Confions-nous en Jésus, Il nous enseignera à prier de telle
sorte que nous soyons exaucés. Il nous en donne le gage dans la parole que nous
venons d’étudier: «Demandez et il vous sera donné».
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
L’INFINIE BONTE DE DIEU
Lequel de vous donnera une pierre, à son
fils, s’il lui demande du pain? Ou s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un
serpent? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes
choses à vos enfants, à combien plus forte raison, votre Père qui est dans les
cieux, donnera-t-Il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. (Mt 7:9-11)
Notre Seigneur confirme par ces paroles
ce qu’Il a dit précédemment sur la certitude de l’exaucement. Pour nous enlever
tout doute et nous montrer sur quel terrain solide repose sa promesse, Il en
appelle aux expériences que nous avons faites sur la terre. Nous avons été
enfants, nous savons donc ce que nous attendions de notre père, et ceux qui
sont pères de famille trouvent tout naturel qu’un père écoute son enfant.
Le Seigneur nous invite à détourner nos
regards des parents terrestres, dont les meilleurs, dit-Il, ne sont que
mauvais, et de les élever jusqu’à notre Père céleste qui, lui, est parfait et
de calculer COMBIEN PLUS Il donnera de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.
Jésus veut nous amener à une assurance
et à une confiance toujours plus grandes en notre Dieu, Pourquoi ne pas lui
accorder ce que nous n’hésitons pas à donner à un père terrestre? Ces paroles
si simples renferment un enseignement spirituel profond. La prière n’a de force
qu’en raison du degré d’intimité qui existe entre Dieu et son enfant. Elle ne
sera vraiment efficace que si ce dernier consacre sa vie aux intérêts de son
Père, et jouit des privilèges qu’il en reçoit.
Ainsi la promesse: Demandez et vous
recevrez ne reçoit son plein accomplissement qu’en raison de l’amour qui existe
entre nous et notre Père céleste. Aujourd’hui notre leçon est celle-ci: -Vivons
en enfant de Dieu. Présentons nos prières à ce titre-là et elles seront
certainement entendues.
Quelle doit être la vie du véritable
enfant de Dieu? Nous trouverons la réponse à cette question dans n’importe quel
intérieur de famille.
Le fils qui, par dépit, abandonne la
maison paternelle, qui n’y ressent aucune joie, qui n’éprouve aucun bonheur à
obéir à son père et qui, malgré tout, continue à demander, espérant obtenir ce
qu’il réclame, sera certainement déçu dans son attente.
Celui qui au contraire met sa joie et
son bonheur dans ses relations d’amour avec son père ne tardera pas à découvrir
que celui-ci n’est jamais plus heureux que lorsqu’il lui accorde ses requêtes.
L’Ecriture dit, dans l’épître aux: (Ro 8:14) «Tous ceux qui sont
conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu».
Soyons-en certains, celui qui laissera
l’Esprit de Dieu diriger sa vie, apprendra à prier, et la réponse du Père
céleste dépendra du degré d’obéissance de son enfant.
Etudions pendant quelques instants ce
que doit être cette vie d’obéissance, base de la prière et de la foi. Nous
verrons dans le sermon sur la montagne que les promesses du Sauveur et ses enseignements
forment un tout. Qui veut obtenir les unes, doit obéir aux autres. C’est comme
si, à cette parole: «Demandez et il vous sera donné» le Seigneur ajoutait:
-J’ai fait cette promesse à ceux dont j’ai dit: «Ils seront appelés fils de
Dieu, ils verront Dieu». (Mt 5:8-9)
J’ai fait ces promesses à ceux de mes enfants qui obéissent à ma parole: «Que
votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres,
et qu’ils glorifient notre Père qui est dans les cieux». (Mt 5:16) À ceux qui marchent dans
l’amour du prochain: «Afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux».
(Mt 5:45) À ceux qui
s’efforcent d’être «parfaits comme votre Père céleste est parfait». (Mt 5:48) À ceux qui pratiquent les
commandements du Père, tels qu’Il les a donnés dans, (Mt 6:1 à 18) non pour les hommes
mais pour «le Père qui voit dans le secret». (Mt 6:18) À ceux qui pardonnent comme «votre Père céleste vous
pardonnera aussi». À ceux qui se confiant en lui pour tous les besoins
matériels «recherchent premièrement le royaume des cieux et sa justice». (Mt 6:33) À ceux qui ne disent pas seulement
«Seigneur, Seigneur, mais qui font la volonté de leur Père qui est dans les
cieux». (Mt 7:21)
Voilà ce que sont les enfants de Dieu
dont la vie est consacrée au service du Père. Leurs prières, quelque nombreuses
qu’elles soient, seront toujours exaucées, cela est bien évident.
Mais le tableau que nous venons de
tracer ne pourrait-il pas décourager une âme faible?
S’il faut d’abord satisfaire à ce
portrait d’un enfant de Dieu, n’y aura-t-il pas beaucoup de gens qui devront
renoncer à tout espoir d’exaucements? Cette difficulté se résout d’elle-même si
nous réfléchissons à la bienheureuse relation qui existe entre le Père et ses
enfants. Il y a de grandes différences entre les enfants soit par l’âge, soit
par les dons qu’ils ont reçus; mais le Père demande de tous l’abandon complet
d’eux-mêmes, seul moyen de vivre dans l’obéissance et la vérité. Il a le droit
d’occuper le. coeur tout entier de son enfant.
Dès qu’Il voit son enfant chercher
loyalement à lui complaire en toutes choses, Il l’écoute et Il l’exauce.
Prenons le sermon sur la montagne, pour guide de notre vie et nous acquerrons,
malgré mainte faiblesse et mainte chute, une plus grande liberté pour réclamer
l’accomplissement des promesses qui nous ont été faites. Les noms de Père et
d’enfant n’en seront-ils pas le gage?
Jésus veut nous dire aujourd’hui que le
secret de toute prière efficace, c’est d’avoir le coeur pénétré de l’amour
paternel de Dieu. Approfondissons tout ce que ce nom de Père comporte.
Supposons le meilleur des pères terrestres, pensons à la tendresse et à l’amour
avec lesquels il accueille les demandes de son enfant et à la joie qu’il
éprouve de les lui accorder lorsqu’elles sont raisonnables.
Puis élevons nos regards à l’amour paternel
et infini de Dieu, en réfléchissant avec combien plus de tendresse et de joie,
il aime à nous exaucer lorsque nous le prions comme Il veut être prié.
Ne passons pas seulement l’heure de la
prière, mais notre vie tout entière sous la divine influence du Saint-Esprit.
L’enfant qui ne se soucie de connaître l’amour de son père que lorsqu’il a
quelque chose à lui demander, n’obtiendra rien certainement. Mais celui qui reconnaît
toujours et en toutes choses Dieu pour son Père, et qui passe avec joie sa vie
en sa présence, fera l’expérience que l’amour de Dieu et l’accomplissement de
ses promesses sont une seule et même chose.
Chers compagnons de route, nous
comprenons pourquoi tant de prières demeurent sans exaucements. Au lieu des
éclaircissements nouveaux que nous nous attendions à recevoir, Christ résume
tout dans ce cri: «Abba, Père». «Notre Père qui es aux: cieux!»
Voilà la clef de toute prière qui
s’élèvera; jusqu’à Dieu.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
LE DON QUI RENFERME TOUS LES DONS
Si donc, tout méchants que vous êtes,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il
le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. (Lu 11:13)
Dans notre dernier chapitre, nous avons
étudié ces mêmes mots: COMBIEN PLUS, que le Seigneur avait prononcé dans le
sermon sur la montagne. Ici en répétant ces mots, nous observons une
différence. Il n’est plus question des bonnes choses données par le Père, mais
du don par excellence, celui qui renferme tous les autres et celui que le Père
accorde avec le plus de bonheur. N’est-ce pas alors celui que nous devons
rechercher en premier lieu et avec le plus d’ardeur?
Jésus nous montre la valeur indicible du
Saint-Esprit, Il nous en parle comme de «la promesse du Père».
Un père terrestre voudrait avoir la
puissance de transmettre à son fils ce qu’il a de, meilleur en lui, il serait
sûr ainsi de se l’attacher plus fortement, mais ce que lui ne peut pas faire,
le Père céleste le peut et le veut en donnant à tous ceux qui le lui demandent,
son Esprit, l’essence même de son être et de sa vie. Réfléchissons à la portée
de ces paroles: Dieu donne son Esprit à son enfant sur la terre.
La gloire de Jésus sur la terre c’est
que l’Esprit de son Père était en lui. Au moment de son baptême dans le
Jourdain, la voix de Dieu l’a proclamé Fils bien-aimé, et l’Esprit de Dieu est
descendu sur lui.
De même l’apôtre dit de nous:
«Et parce que vous êtes fils, Dieu a
envoyé dans vos coeurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: «Abba, Père». (Ga 4:6)
Un roi cherchera, dans l’éducation qu’il
fait donner à son fils, à développer chez lui un esprit que nous appellerons
royal. Notre Père veut faire notre éducation en vue de la vie future, vie sainte
et céleste qui est la sienne. Pour atteindre ce but, dans son grand amour, Il
nous donne son propre Esprit. Après avoir offert son sang sur la croix, pour la
rémission des péchés, Jésus est entré dans la gloire pour nous obtenir le don
ineffable du Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit nous met en communion
intime avec le Père et le Fils; il est la preuve donnée par Dieu que le Père
nous aime du même amour dont Il a aimé le Fils, et c’est par le Saint-Esprit
que nous acquérons la place d’enfants obéissants et consacrés au Père, en imitant,
dans notre vie, le modèle tracé par Jésus dans sa carrière terrestre.
Ne ressort-il pas alors que le premier
et le principal objet de nos prières doit être ce don du Saint-Esprit? N’est-Il
pas nécessaire à notre vie spirituelle?
Le Saint-Esprit, seul, nous permet de
nous approprier tout ce qui est en Jésus, de grâce et de vérité. Si nous nous
abandonnons entièrement à l’Esprit, le laissant librement agir, Il manifestera
et maintiendra la vie de Christ en nous. S’il est une prière qui nous amène au
trône de Dieu, et nous y retienne, c’est bien celle-ci:
«Que le Saint-Esprit que nous, enfants
du Père, avons reçu, habite en nous puissamment et rayonne au dehors d’une vive
et éclatante lumière».
L’Esprit répond à tous les besoins du
coeur et de l’âme de celui qui croit. Arrêtons un moment notre pensée sur les
noms divers qu’Il porte.
L’Esprit de grâce révèle et communique
toute la grâce qui se trouve en Jésus. L’Esprit de foi nous enseigne à croire.
L’Esprit d’adoption rend témoignage en nous-mêmes que nous sommes enfants de Dieu,
et nous pousse à crier en toute confiance «Abba, Père». L’Esprit de vérité nous
révèle la vérité tout entière et fait que toute parole de Dieu est pour nous
esprit et vérité. L’Esprit de prière nous accorde le privilège de nous
entretenir avec le Père avec l’assurance de l’exaucement. L’Esprit de sainteté
manifeste la sainte présence du Père et nous la communique. L’Esprit de force
nous rend capables, de témoigner hardiment notre foi et de travailler efficacement
au service du Père. L’Esprit de gloire est le gage de notre héritage céleste et
glorieux.
Ne voilà-t-il pas autant de preuves que
l’enfant de Dieu a besoin surtout d’être rempli du Saint-Esprit? Jésus nous
enseigne aujourd’hui que le désir ardent du Père est de nous accorder son Esprit
si nous ne le lui demandons avec une foi d’enfant, nous; appuyant sur cette
parole:
«COMBIEN PLUS le Père céleste
donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. (Lu 11:13) Dans ces versets «Il a répandu
le Saint-Esprit sur nous avec abondance», (Tit 3:6) et dans ce commandement: «Soyez remplis de l’Esprit»,
(Eph 5:19) nous avons la
mesure de ce que Dieu veut donner et de ce que nous pouvons recevoir.
En tant qu’enfants de Dieu nous avons
déjà reçu le Saint-Esprit, mais nous devons. continuer à demander ses dons spéciaux
au fur et à mesure qu’il nous les faut, et à le posséder d’une façon plus
complète et permanente. Le sarment est bien rempli de la sève que lui donne le
cep, mais il faut qu’elle circule constamment en lui pour que son fruit arrive
à maturité complète. Le chrétien lui aussi, joyeux de posséder le Saint-Esprit,
en demandera une effusion toujours plus abondante, pour pouvoir porter plus de fruits.
Ceci bien établi, quand nous demandons à
être remplis de l’Esprit, ne cherchons pas la réponse dans nos sentiments
seulement. Saisissons par un acte de foi toutes les bénédictions spirituelles, et
que notre foi soit assez complète pour qu’au moment même de la prière, nous
puissions dire:
«Nous avons reçu ce que nous avons
demandé, la plénitude de l’Esprit m’appartient désormais».
Persévérons avec actions de grâces dans
cette prière de la foi. Que ce soit le coeur pénétré de reconnaissance pour la
bénédiction reçue, que nous continuions à la demander jusqu’à ce qu’elle inonde
notre être tout entier.
Sans la reconnaissance, et sans l’action
de grâces, l’Esprit de Dieu ne prendra jamais possession peine et entière de
nous.
Rappelons-nous la leçon que le Seigneur
nous donne aujourd’hui: «S’il y a une chose dont nous puissions être sûrs en ce
monde, c’est celle-ci: Le Père veut que nous soyions remplis du Saint-Esprit,
et c’est sa joie de nous le donner».
Lorsque nous aurons appris à prier de la
sorte pour ce qui nous concerne et à puiser jour après jour ce qu’il nous faut
dans le trésor que nous possédons aux cieux, avec quelle liberté et quelle puissance
ne prierons nous pas pour obtenir une nouvelle effusion de l’Esprit sur
l’Eglise, sur tout ce qui se fait pour l’avancement du règne de Dieu et sur
toute chair. Celui qui prie avec le plus de foi pour lui-même apprend à prier
avec le plus de foi pour les autres.
Le Père donne l’Esprit-Saint à qui le
lui demande, non pas en petite mesure, mais au contraire en grande abondance,
surtout si on le lui réclame pour les autres.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Si l’un de vous avait un ami et qu’il
allât le trouver au milieu de la nuit pour lui dire: mon ami, prête-moi trois
pains, car un de mes amis qui voyage est arrivé chez moi, et je n’ai rien à lui
offrir, et que cet ami lui répondit de l’intérieur: Ne m’importune pas, ma
porte est déjà fermée, et mes petits enfants sont au lit avec moi, je ne puis
me lever pour te donner ces pains. Eh bien! je vous dis alors même qu’il ne se
lèverait pas pour les lui donner parce qu’il est son ami, il se lèvera à cause
de son importunité et lui donnera tout ce dont il a besoin. (Lu 11:5-8)
Le sermon sur la montagne a été le
premier enseignement, donné par le Seigneur à ses disciples, mais ce ne lut
guère qu’un an plus tard qu’ils demandèrent à Jésus de leur enseigner à prier.
Il leur répondit en leur donnant l’Oraison dominicale pour modèle, et leur montra
comme tout à nouveau ce qu’Il leur avait déjà révélé de l’amour paternel de
Dieu et de la certitude de l’exaucement.
Entre ces deux enseignements, Jésus a
prononcé la parabole qui nous occupe ici, où Il. nous démontre la volonté de
Dieu que nous priions, non seulement pour nous, mais encore pour ceux qui
périssent autour de nous. Dans la prière d’intercession, une grande hardiesse est
souvent nécessaire, toujours. permise et même agréable à Dieu.
Cette parabole est riche en instructions
à cet égard. Nous y distinguons d’abord, l’amour qui cherche à secourir les malheureux
qui nous entourent: Un de mes amis est arrivé chez moi. Puis l’indigence qui
fait pousser ce cri: Je n’ai rien à lui offrir. Enfin la confiance que le
secours lui sera accordé. Si l’un de vous a un ami et lui dise: Prête-moi trois
pains. Sur le refus inattendu: Je ne puis me lever pour te donner ces pains,
l’intercesseur sans se décourager, persévère dans sa requête. Alors... il se
lèvera à cause de son importunité. Le premier obtient enfin la récompense de sa
prière, il recevra autant qu’il en désire.
La pensée centrale de ce récit c’est la
prière considérée comme un appel à l’amour de Dieu. Il en ressort deux leçons
spéciales.
D’abord si nous sommes amis de Dieu et
si nous nous approchons de lui en cette qualité, nous sommes amis des nécessiteux.
Dès que nous aurons réalisé l’amour de Dieu pour nous, nécessairement nous en éprouverons
pour notre prochain. Secondement, quand nous allons à Dieu comme ses amis, nous
avons le droit de réclamer une réponse. Toute prière a pour but d’obtenir force
et bénédiction pour nous-mêmes, pour les autres et tout à la gloire de Dieu.
C’est par la prière d’intercession
qu’Abraham, Jacob, Moïse, Samuel et Elie ont montré quelle était leur puissance
auprès de Dieu, et qu’ils ont remporté la victoire sur lui. De même lorsque
nous cherchons à être en bénédiction à ceux qui nous entourent, nous pouvons
sans crainte, compter sur la grâce de Dieu pour obtenir la victoire.
Seigneur! j’ai un ami qu’il me faut
secourir. Ta bonté et tes richesses sont infinies, accorde-moi ce qui m’est
nécessaire pour le sauver. Si moi, qui suis mauvais, je suis prêt à faire pour
mon ami tout ce que je pourrai, combien plus toi, mon ami céleste, voudras-tu m’accorder
ce que je te demande.
Une question se pose ici. Si l’amour
paternel de Dieu ne nous donne pas une confiance entière en la puissance de la
prière, la pensée de son affection en tant qu’Ami le fera-t-elle davantage?
Quand l’enfant obtient de son père ce
qu’il lui demande, nous sommes tentés de croire qu’il est tout naturel au père
de le lui accorder. Avec un ami la liberté est plus en jeu, donc la bonté a plus
de prix, dépendant moins des relations de la nature que du caractère et du
degré de sympathie. La position de l’enfant est celle d’une dépendance absolue
vis-à-vis du père. Deux amis, même d’âge ou de rangs, différents, sont beaucoup
plus sur un pied d’égalité.
Notre Seigneur en nous expliquant la
prière veut que nous nous approchions de Dieu en qualité d’amis, aussi bien que
d’enfant, et nous le pouvons lorsque notre vie et l’Esprit qui nous animent
sont d’accord avec sa volonté. Nous devons vivre sur un pied d’intimité avec
Dieu. Nous sommes toujours enfants du Père quand bien même nous serions
éloignés de lui, mais nous ne saurions être amis que par une constante fidélité.
«Vous êtes donc mes amis, si vous faites
ce que je vous commande». (Jn 15:14)
«Tu vois que la foi agissait avec ses
oeuvres et que par les oeuvres la foi lut rendue parfaite. Ainsi s’accomplit ce
que dit l’Ecriture: Abraham crut à Dieu et cela lui fut imputé à justice, et il
fut appelé ami de Dieu.» (Jas 2:23)
C’est le même Esprit (1Co 12:4) qui nous aide dans la prière,
et si nous vivons en amis de Dieu, nous serons libres de dire: «Oui, j’ai un
ami auquel je puis aller même à minuit».
Dieu a égard au but que nous nous
proposons en le priant. Si nous n’avons que nous-mêmes en vue, nous ne
recevrons pas tout ce que nous voudrions, mais s’II voit que notre désir est de
le glorifier en devenant une source de bénédictions pour autrui, nous n’aurons
pas prié en vain. D’autre part, si nous attendons, pour prier en faveur des
autres que Dieu nous ait rendus assez riches pour qu’aucun sacrifice ne nous
soit plus nécessaire, nous n’obtiendrons rien. Au contraire, si nous pouvons
nous rendre le témoignage que nous avons fait un effort en faveur d’un ami
malheureux, et que malgré notre indigence nous avons commencé une oeuvre
d’amour envers lui, sachant que notre ami céleste viendra à notre aide, soyons
certains que notre prière sera exaucée.
Cependant l’exaucement ne vient pas
toujours tout de suite. C’est par la foi que nous honorons Dieu; dans la prière
d’intercession la foi est aussi mise à l’épreuve. Cette prière-là est la
véritable pierre de touche de notre amour pour Dieu et notre prochain. Par elle
on jugera si nous aimons réellement les pécheurs, jusqu’à sacrifier nos aises,
à nous lever à minuit pour aller implorer ce qui leur est nécessaire et à ne
prendre aucun repos que nous ne l’ayions obtenu. Par elle aussi on reconnaîtra
que nos rapports avec Dieu sont ceux de l’ami avec son intime.
Prions donc jusqu’à complet exaucement!
Quel mystère! Dieu a fait la promesse,
Il est parfaitement résolu à en accorder l’accomplissement, et toutefois Il la
fait attendre! N’oublions pas qu’il est de souveraine importance que les chrétiens
se confient pleinement en leur céleste ami et nous comprendrons mieux
l’intention éducatrice de Dieu par l’exaucement différé.
Il veut leur enseigner que la
persévérance est nécessaire pour remporter la victoire, et qu’ils possèdent une
arme puissante s’ils veulent s’en servir.
Il y a une foi qui tout en connaissant
la promesse, n’en obtient cependant pas la réalisation.
«C’est dans la foi qu’ils sont tous
morts sans avoir obtenu les choses promises. Tous ceux-là, à la foi desquels il
a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis». (Heb 11:13,39)
La réponse différée, et la promesse
restant sans réalisation sont cette épreuve de la foi qui est plus précieuse
que l’or, et qui a pour but de la purifier et de la fortifier. Le fidèle doit s’emparer
de cette promesse et ne l’abandonner que lorsqu’il a obtenu ce qu’il réclame.
Que tout enfant de Dieu au service de
son Père prenne courage! Que les parents et les enfants, le moniteur et ses
élèves, l’ancien et le diacre dans leurs visites, le pasteur et son troupeau,
que ceux qui dans quelque sphère que ce soit portent le message du salut à ceux
qui périssent, que tous ceux-là, en un mot, prennent courage!
Si par notre importunité, nous parvenons
à triompher de l’indifférence égoïste d’un ami terrestre, que de grandes et merveilleuses
choses par une importunité semblable, n’arriverons-nous pas à conquérir auprès
de l’Ami céleste qui aime à donner bien qu’Il soit constamment retenu dans sa
générosité, par notre incapacité à profiter de ses trésors.
Rendons-lui grâces de ce qu’en différant
sa réponse, Il fait notre éducation en nous amenant à une communion plus intime
avec lui et à une foi plus grande en ses promesses. Tenons-nous ferme à ce câble
à trois cordes que rien ne peut rompre: l’ami affamé réclamant un service,
l’ami en prière cherchant à secourir, et l’ami Tout-puissant aimant a donner,
tout ce qui lui est demandé.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Alors Il dit à ses disciples: La moisson
est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. (Mt 9:37,38)
Le Seigneur a souvent enseigné à ses
disciples qu’il faut prier et continent il faut prier, mais Il leur a rarement
dit ce qu’il faut demander, il s’en est remis à leur sentiment personnel, et à
la direction de l’Esprit. Ici, nous avons un sujet de prière positif. Si nous
nous rappelons qu’il y a une grande moisson toute prête, et peu d’ouvriers pour
la recueillir, nous supplierons le Maître de la moisson d’en envoyer un grand
nombre.
Ici, comme dans la parabole de l’ami
survenant à minuit, Il veut que notre prière ne soit pas égoïste, mais qu’elle
devienne le canal de riches bénédictions pour d’autres.
N’est-il pas étrange que le Maître de la
moisson exhorte ses disciples à demander un accroissement d’ouvriers? Ne
pourrait-Il pas y pourvoir sans cela? Ne sait-Il pas que les ouvriers manquent?
Ces questions touchent aux profondeurs
mystérieuses de la prière et de sa puissance (dans le royaume de Dieu. La
prière n’est en effet, ni une forme ni un symbole, mais une force d’où dépend
la récolte de la moisson et la venue du règne de Dieu.)
«Voyant la foule, Jésus fut ému de
compassion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue comme des
brebis qui n’ont point de berger». (Mt
9:36)
Il sollicite alors ses disciples de
prier le Père d’envoyer des ouvriers. S’Il le fit c’est qu’Il savait leur
prière nécessaire et efficace.
Le voile qui nous cache le monde
invisible était transparent pour l’âme sainte et cependant humaine de Jésus. La
relation secrète entre la cause et l’effet dans le monde spirituel n’était
point un mystère pour lui. Il savait que Dieu en appelant Abraham, Moïse. Josué,
Samuel, Daniel à exercer en son nom leur avait en même temps conféré le droit
d’appeler à leur secours la force d’en Haut, à mesure qu’ils en auraient
besoin. Jésus savait que Dieu avait confié son oeuvre à ces hommes du temps
passé avant qu’Il la lui remît pour un temps et qu’à soli tour lui, Jésus, la
transmit à ses disciples. Il savait aussi que lorsqu’Il en chargerait ceux-ci,
ce ne serait point une figure, mais une réalité et que de leur fidélité ou de
leur infidélité dépendrait le succès de cette oeuvre
Dans les limites de son corps humain,
Jésus ne pouvait presque rien pour ses brebis perdues, et les voyant sans guide
et sans pasteur, Il lui tardait de les voir dirigées et nourries avec vigilance
et sollicitude. C’est pourquoi il s’adresse à ses disciples et les exhorte à se
mettre à l’oeuvre par la prière, afin que lorsqu’ils lui auront succédé sur la
terre, leur première requête au Père soit, celle-ci:
«Envoie des ouvriers dans ta moisson».
En confiant son oeuvre à ses disciples
le Maître fait dépendre le succès en grande partie d’eux-mêmes. Pour les aider,
Il leur donne le droit de s’adresser à lui pour obtenir des ouvriers qui
puissent coopérer avec eux.
Combien les chrétiens s’affligent peu du
manque d’ouvriers dans le champ qui est le monde et pourtant la moisson est
blanche! Combien peu d’entre eux croient pouvoir obtenir, par leur prière, les ouvriers
nécessaires. Nous ne disons pas qu’ils ne s’aperçoivent pas de cette disette,
et nous ne nions pas les efforts partiels qui sont faits pour y suppléer.
Combien peu cependant les chrétiens portent le fardeau de ces brebis errantes,
sans berger pour les conduire et vouées à un malheur certain!
Christ a donc remis entièrement son
oeuvre entre les mains de ses disciples, Il s’est rendu dépendant d’eux, Il les
considère comme son corps qui seul peut accomplir son travail. Il a donné à son
peuple un pouvoir si réel, s’exerçant dans le ciel et sur la terre, que le
nombre de ses ouvriers et le résultat obtenu dépendent absolument de la prière des
siens.
Oh! pourquoi n’obéissons-nous pas plus
consciencieusement à cet ordre du Maître? Pourquoi ne crions-nous pas à lui
plus instamment pour obtenir des ouvriers? Pour deux raisons: Nous manquons de
cette compassion de Jésus, qui a provoqué cet ordre; aimons notre prochain comme
nous-mêmes et nous comprendrons que ceux qui périssent loin de Dieu sont un
dépôt dont nous sommes responsables. Envisageons-les non seulement comme un
champ de travail, mais comme des frères à aimer, et nous nous écrierons avec
ferveur:
«Seigneur! envoie des ouvriers dans ta
moisson!»
Puis nous manquons de foi. En général
nous croyons trop peu que la prière puisse produire des résultats précis. Mais
plus notre coeur sera rempli d’amour, plus nous crierons au secours, plus notre
incrédulité fera place à une foi toujours plus vivante. Nous ne vivons pas
assez dans la communion de Dieu. Nous ne sommes pas assez consacrés à son
service pour avoir la certitude inébranlable que Dieu nous exaucera uniquement
parce que nous le prions. Si notre vie est une avec Christ nous demanderons et
obtiendrons une double bénédiction.
Ne faut-il donc pas, tout d’abord
implorer le Seigneur pour que le nombre de ceux consacrés à son service soit
augmenté!
Quelle honte pour l’Eglise de Christ que
trop souvent on ne puisse trouver des serviteurs dévoués comme pasteurs,
missionnaires ou évangélistes! Que les enfants de Dieu en fassent un sujet
spécial de supplication, soit personnel, soit avec leurs frères, et quel levier
puissant dans le monde! Car cela leur sera accordé. Le Seigneur Jésus est le
Maître de la moisson. Il est monté au ciel pour en faire descendre les dons de
l’Esprit. Le plus précieux de ces dons n’est-ce pas d’avoir des ouvriers
remplis du Saint-Esprit? Mais pour que ces grâces soient accordées et
réparties, il faut que le Chef et les membres de l’Eglise y coopèrent.
C’est par la prière que cette
coopération peut avoir lieu. Les fidèles seront encouragés à persister dans
leurs supplications à mesure qu’ils obtiendront l’exaucement et qu’ils verront
les ouvriers à l’oeuvre.
La seconde bénédiction à réclamer n’est
pas moindre. Tout croyant est ou doit être un ouvrier. Il n’est pas un des
rachetés de Christ qui n’ait son travail spécial à, accomplir. Prions donc que
le peuple de Dieu soit tellement rempli de dévouement que tous ses membres
deviennent actifs au travail dans la vigne de Dieu. Partout où l’on se plaint
du manque d’ouvriers capables de faire l’oeuvre de Dieu, qu’on se rappelle que
la prière a la promesse d’un secours. Il n’est pas d’école du dimanche, de
visites à domicile, d’oeuvres de relèvement ou de sauvetage, de classes
bibliques, d’oeuvres d’évangélisation pour lesquelles Dieu ne soit prêt à
envoyer des ouvriers, ayant toujours en réserve ce qui est nécessaire à chacune.
Il faudra probablement du temps, l’importuner même, mais son commandement est
la garantie que notre prière sera entendue et exaucée:
«Je vous le dis, quand même il ne se
lèverait pas pour les lui donner parce que c’est son ami, il se lèverait à
cause de son importunité et lui donnera tout ce qu’il désire». (Lu 11:8)
Quelle glorieuse promesse! Nous pouvons,
par la prière, pourvoir aux besoins du monde et assurer des serviteurs à
l’oeuvre de Dieu!
Oui, parce que Christ qui nous a ordonné
de prier spécialement dans ce but, appuiera auprès du Père, les prières
offertes en son nom, pour l’avancement de son règne.
Mettons à part du temps pour cette
partie de notre oeuvre d’intercession, et nous arriverons à une communion
intime avec celui dont le coeur plein de miséricorde et de compassion réclame
nos prières. Nous apprécierons notre position royale de coopérateurs dans l’avancement
du règne de Dieu. Nous nous sentirons réellement ouvriers avec lui et nous
comprendrons aussi que c’est par défaut de prières qu’une foule de bénédictions
n’auront pas été accordées et reçues.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
IL FAUT QUE
Jésus prenant la parole, lui dit: Que
veux-tu que je te fasse? (Mr
10:51)
Quand Jésus se fut rapproché, Il lui
demanda: Que veux-tu que je fasse pour toi? (Lu 18:41)
L’aveugle criait depuis longtemps: «Fils
de David, aie pitié de moi!» Jésus savait de quoi ce malheureux avait besoin,
Il était prêt à le lui accorder, mais avant de répondre, Il lui adresse cette question:
«Que veux-tu que je te fasse?»
Le Seigneur veut qu’il ne se borne pas à
cette demande vague: «Fils de David, aie pitié de moi», mais qu’il spécifie son
désir.
Aujourd’hui le Seigneur pose cette même
question à plus d’un suppliant, et jusqu’à ce qu’il ait répondu catégoriquement
il n’obtiendra pas le secours réclamé. Nos prières ne doivent pas être un appel
vague à la miséricorde de Dieu, mais la sollicitation d’un secours positif. Non
pas que Jésus ne comprenne ou n’entende pas notre cri quel qu’il soit, mais
c’est pour nous-mêmes qu’Il nous engage à formuler nos prières. Il veut que
nous nous rendions exactement compte de ce qui nous manque. C’est la pierre de
touche par laquelle Dieu éprouve la sincérité de nos requêtes et juge de notre
persévérance dans l’oraison.
Une demande nette et définie nous met à
même de constater si nos prières sont d’accord avec
Trop souvent nos prières sont vagues et
sans but! Les uns demandent grâce, sans prendre la peine de s’informer de ce
que cette grâce fera pour eux. D’autres supplient d’être délivrés du péché et n’ont
pas l’idée de nommer le péché particulier dont Ils sont les esclaves. D’autres
prient pour que la bénédiction de Dieu repose sur ceux qui les entourent, ou
que l’Esprit de Dieu soit répandu en abondance dans leur pays et le monde
entier, mais ils n’ont aucun champ spécial de travail où ils pourraient
attendre et constater l’exaucement. À tous ceux-là, Jésus leur dit:
«Que veux-tu que je lasse pour toi?
Qu’attends-tu de moi?»
Le chrétien n’a qu’un pouvoir très
limité d’action; de même qu’il doit circonscrire son travail dans un champ
spécial, de même aussi doit-il donner une forme définie à sa prière.
Chacun de nous a son cercle intime de
parents, d’amis, de voisins; s’il prend l’habitude de les présenter un à un, en
les nommant par leur nom, dans ses prières, il ne tardera pas à découvrir que
c’est une bonne école pour sa foi, et peu à peu, ses relations avec Dieu
deviendront plus personnelles et plus positives.
C’est lorsque nous aurons reçu les dons
particuliers que nous avons réclamés avec foi que nos prières seront plus
ferventes, plus pressantes et plus efficaces.
Nous n’avons pas oublié la surprise avec
laquelle nous avons appris, il y a quelques années, la manière dont les troupes
régulières anglaises avaient été repoussées par les Boërs du Transvaal, à
Majuba. À quoi les Boërs ont-ils dû leur succès? Dans les armées civilisées,
les soldats tirent sur l’ennemi en masses compactes et ne visent pas chacun un
homme en particulier. Le Boër a appris, à la chasse, une toute autre méthode.
Son oeil exercé dirige son arme vers un but précis. Il cherche et il atteint
son ennemi. Dans le monde spirituel, usons de ce moyen-là. Tant que nos prières
se répandront en demandes vagues sans se proposer aucun but positif, il faut
nous attendre à ce que bon nombre d’entre elles ne seront jamais exaucées. Il
en sera tout autrement si dans le silence et le recueillement, en présence de
Dieu, nous nous posons des questions telles que celles-ci:
Qu’est-ce que je désire au fond? Est-ce
que je le désire avec foi? Est-ce que j’en attends l’accomplissement avec
certitude? Puis-je placer cette requête sur le coeur du Père et l’y laisser? Suis-je
d’accord avec Dieu? Ai-je le droit de compter sur un exaucement?
De la sorte, nous apprendrons à faire
connaître à Dieu nos besoins bien définis. C’est pour nous amener à ce point
que le Seigneur nous met en garde contre les vaines redites, des Gentils, qui
croient que de longues prières sont indispensables pour l’exaucement. Bien
souvent, après avoir entendu de ferventes prières, le Seigneur serait en droit
de nous demander: Que veux-tu donc que je te lasse?
Si je me trouve en pays étranger pour
m’occuper des affaires de mon père, il est évident que j’écrirai deux espèces
de lettres très différentes. Celles à ma famille seront pleines de détails sur
ma vie intime, tandis que les lettres d’affaires ne traiteront que de négoce.
Peut-être y en aura-t-il qui participeront des deux caractères. Les réponses
seront en rapport avec la nature des lettres. Je ne m’attendrai pas à en
recevoir répondant à chacune de mes réflexions sur moi ou ma famille. Mais pour
ce qui concerne la maison de commerce, je suis en droit de compter sur une
réponse catégorique, point par point. Dans nos rapports avec Dieu il ne faut pas
que l’élément affaire soit négligé.
Soit que nous lui confessions nos
péchés, soit que nous lui exprimions nos besoins, notre amour, notre foi ou
notre volonté de nous consacrer à lui, nous devons le faire clairement.
«De quoi as-tu envie?» mais: «Que
veux-tu que je te fasse?»
Bien souvent on désire une chose sans la
vouloir. J’aimerais posséder un certain objet, mais le prix en est trop élevé
pour moi, donc j’y renonce. J’en ai envie, mais je ne le veux pas. Le paresseux
désire être riche, mais il ne le veut pas. Plus d’un a désiré être sauvé, mais
il a péri parce qu’il ne l’a pas voulu. La volonté doit dominer le coeur et la
vie. Si je veux réellement une chose et qu’elle soit à ma portée, je n’aurai
pas de repos que je ne la possède. De même lorsque Jésus nous dit: Que veux-tu?
Il nous demande si c’est bien notre ferme volonté d’obtenir ce que nous
réclamons, à n’importe quel prix.
Sommes-nous tellement décidés que quelque
délai qu’Il mette à nous répondre, nous ne nous lassions pas de le lui demander
jusqu’à ce que nous l’ayons obtenu? Hélas! que de prières qui ne sont que des désirs,
sitôt oubliés qu’exprimés; requêtes faites comme un devoir sans trop nous
soucier de les voir s’accomplir.
Mais, nous demandera-t-on, peut-être
vaut-il mieux exposer nos désirs à Dieu et le laisser décider dans sa sagesse
sans chercher à imposer notre volonté? Absolument pas!
La prière que Jésus enseigne ici à tous
ses disciples ne consiste pas seulement à faire connaître leurs besoins à Dieu
et à s’en remettre à sa décision; c’est là, la prière de soumission laquelle a
sa raison d’être quand nous ne discernons pas clairement la volonté, du Père.
La prière de la foi, qui connaît la volonté de Dieu et ses promesses, supplie
jusqu’à l’obtention de l’exaucement.
Dans, (Mt 9:28) Jésus dit aux aveugles: «Croyez-vous que je puisse
faire cela?»
Dans notre texte : (Mr 10:51) «Que veux-tu que je te lasse?»
Il déclare dans ces deux cas, que la foi les a sauvés, de même qu’à
La foi, c’est la volonté s’appuyant sur
La volonté est la puissance suprême de
l’âme, et la grâce de Dieu a pour but spécial de la restaurer et de la
sanctifier. Elle est l’un des éléments essentiels de l’image de Dieu en nous.
Rendue à elle-même, affranchie et renouvelée, elle pourra dès lors s’employer librement
pour Dieu.
Un fils, qui ne vit que pour les
intérêts de son père et qui ne cherche pas à faire sa volonté propre, finira
par gagner toute la confiance de celui-ci, qui lui remettra toutes ses affaires
entre les mains. Dieu en agit de même avec son enfant lorsqu’Il lui dit: «Que veux-tu
que je fasse pour toi?»
Il ne faut pas mettre sur le compte de
l’humilité, ce qui n’est trop souvent que paresse spirituelle, à savoir:
l’abandon de toute volonté, le laisser-aller qui redoute la peine de rechercher
la volonté de Dieu, ou même lorsque celle-ci est connue, n’ose pas la réclamer
par la foi.
L’humilité vraie marche de pair avec une
foi virile, la seule qui, s’identifiant avec la volonté de Dieu, peut réclamer
hardiment l’accomplissement de cette promesse:
«Tout ce que vous demanderez en mon nom,
croyez que vous le recevez, et vous le verrez s’accomplir». (Mr 11:24)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
C’est pourquoi je vous dis: Tout ce que
vous demanderez dans vos avez foi que vous l’avez reçu et vous le verrez s’accomplir. (Mr 11:24)
Quelle promesse! Elle est si grande, si
divine, que si nous ne la limitons pas, elle suffit pour convaincre nos coeurs
de ce que l’amour de Dieu veut accomplir pour nous! Recevons-la sans restriction!
Elle nous donnera une force et une énergie dont nous ne nous doutons pas.
La foi n’est pas seulement une
conviction ‘de la vérité de
«Ayez foi que vous l’avez reçu» et Dieu
l’accomplira. La note dominante de la prière de Salomon: «Béni soit l’Eternel,
le Dieu d’Israël qui a parlé de sa bouche à David, mon père, et qui accomplit par
sa puissance, ce qu’Il avait déclaré», (2Ch 6:4) devrait être celle de toute prière véritable.
Adorons joyeusement en unissant nos
voix. à ceux qui chantent de coeur:
«Ce que sa bouche a dit, sa main
l’accomplira». Ecoutons dans cet esprit-là la promesse de Jésus; chacune de ses
paroles renferme un message divin.
Tout ce que vous demanderez. Dès ce
premier mot notre sagesse humaine se met à douter et à se demander:
«Pouvons-nous prendre cette promesse au pied de la lettre?» Si ce n’était pas
vrai pourquoi donc le Maître t’aurait-il dit, en employant l’expression la plus
forte: TOUT. Ce n’est pas la seule fois qu’Il s’en sert: «Tout est possible à
celui qui croit». (Mr 9:23)
«Si vous aviez la foi, rien ne vous serait impossible». (Mt 17:20)
La foi, oeuvre de l’Esprit, agit dans le
coeur du disciple, préparé par la parole divine, si complètement qu’il est
impossible que l’accomplissement de la promesse ne se manifeste pas.
«Tout ce que vous demanderez dans vos
prières, ayez foi... et vous le verrez s’accomplir».
La volonté humaine ajoute volontiers ici
certaines restrictions: «Si telle est la volonté de Dieu», «Si cela nous est bon»,
tout cela pour affaiblir une déclaration qui pourrait sembler dangereuse.
Gardons-nous d’en agir ainsi avec les
paroles du Maître! Sa promesse est littéralement vraie. Il veut que son tout,
si souvent répété, pénètre dans notre coeur, pour lui révéler la puissance de
la foi. Le Père met à la disposition de son enfant sa propre force, à la condition
toutefois que son enfant place eh Lui toute sa confiance. Atténuer les paroles
du Père, c’est atténuer la foi elle-même. «Tout ce que vous demanderez en mon
nom, je le ferai». (Jn 14:13)
Ces paroles sont sans condition, sans restriction, il faut, seulement les saisir
par la foi.
Avant d’arriver à croire, nous avons à
chercher quelle est la volonté de Dieu. Croire est l’acte d’une âme vaincue et
soumise à l’influence de
«Tout ce que vous demanderez dans vos
prières». C’est par la prière que nous pouvons tout demander; partant, tout
recevoir. Il est évident que la foi doit précéder la prière, et cependant, la
foi, à son tour, est le développement de la prière. Par une communion intime avec
le Sauveur, la foi peut s’emparer de ce qui lui paraissait d’abord
inaccessible. C’est par la lumière reçue d’En-haut que nous pouvons sonder les
motifs qui ont dirigé nos prières et que nous prouverons que nous les avons
réellement adressées, au nom de Jésus et pour la seule gloire de Dieu.
Souvent c’est dans la prière que nous
touchons au doigt notre manque de foi, de persévérance, de hardiesse. Celui qui
perd courage à prier ou qui attend d’avoir la foi nécessaire pour obtenir une réponse,
celui-là n’apprendra jamais à croire. Celui qui vient à bleu avec la foi qu’il
possède fera l’expérience que nulle part le Saint-Esprit n’est accordé aussi
certainement qu’au pied du trône de grâce.
Ayez foi que vous l’avez reçu. Nous
devons croire que nous recevrons la chose même que nous demandons. Le Sauveur
ne nous donne pas à entendre que le Père, parce qu’Il sait mieux que nous ce
qui nous convient, nous donnera autre chose que ce que nous lui demandons. Bien
souvent la paix divine qui inonde notre coeur, est la réponse à certaines
supplications, lors même que nous ne savons pas si notre demande est de celles
que Dieu peut nous accorder. En tant qu’enfants du Père, nous lui présentons
journellement nos désirs pour les mille détails de la vie, nous remettant à sa
sagesse pour nous les accorder ou non.
Mais la prière de la foi, dont Jésus
parle ici, est différente et en quelque sorte d’un degré plus élevé. Jugez-en.
Si notre âme arrive à saisir que rien
n’honore plus le Père que notre conviction arrêtée qu’il tiendra toutes ses
promesses envers nous, qu’il s’agisse des grands intérêts de son oeuvre ou des moindres
détails de notre vie, il ne sera pas difficile à notre âme de croire que Dieu
nous accordera tout ce que nous lui demandons. Le contraire serait l’offenser!
Ces paroles ne sont-elles pas assez claires?
Tout... ayez foi que vous L’AVEZ REÇU.
Ces deux derniers mots auxquels est
attachée une si grande bénédiction, sont d’une importance capitale, et
malheureusement, bien souvent mal compris.
Croyez que VOUS L’AVEZ REÇU à présent,
pendant votre prière même. lise peut que vous ne voyiez ni ne réalisiez encore,
il se peut que ce ne soit que plus tard que vous touchiez au doigt l’exaucement
de votre prière en en faisant l’expérience personnelle. Mais dès aujourd’hui
vous avez à croire que le Père céleste vous a donné ce que vous lui avez
demandé. Croire à l’exaucement d’une prière, n’est-ce pas le même acte de foi
que celui par lequel nous acceptons de Jésus le pardon et le salut qu’Il nous a
acquis, ou quelqu’autre don spirituel.
Lorsque je supplie Dieu de me pardonner,
je crois que Jésus est mon avocat auprès du Père, qu’Il intercède pour moi. Je
l’accepte comme tel. Si je réclame quelque don qui soit en harmonie avec
«Si nous savons qu’Il nous écoute,
quelque chose que nous lui demandions, nous le savons parce que nous obtenons
ce que nous lui avons demandé». (1Jn
5:15) Et vous le verrez s’accomplir. Ce don que nous saisissons
d’abord par la foi, certains que nous sommes qu’il nous a été accordé dans le
ciel, deviendra tout aussi certainement nôtre par une expérience personnelle.
Est-il nécessaire de continuer à prier
pour une grâce spéciale lorsque nous avons la certitude que nous avons reçu ce
qui faisait l’objet de notre demande?
Il est des cas où ce ne sera pas
nécessaire parce que la bénédiction se sera manifestée immédiatement, mais à la
condition que nous en ayons l’assurance en nous-mêmes et que nous montrions
notre foi par nos actions de grâces et nos louanges, pour l’exaucement obtenu,
quand bien même l’expérience matérielle se ferait encore attendre.
Il est d’autres cas où il faut que la
foi qui a reçu son exaucement, soit encore purifiée, épurée et affermie par une
prière persévérante.
Dieu seul sait quel est le bon moment
poux nous accorder la manifestation sensible de la grâce qu’Il accorde à notre
foi. Elie savait que la pluie viendrait, Dieu l’avait promise et pourtant il dut
prier jusqu’à sept fois avant d’en avoir le moindre indice. Sa prière n’était
certes pas formaliste; il y apportait une intensité spirituelle profonde,
ardente et réelle, parce qu’il avait conscience de l’efficacité de la réponse
d’En-haut.
C’est par la foi et par la patience que
nous héritons la promesse. La foi peut dire avec certitude: «Je l’ai reçu», et
la patience persévère jusqu’à ce que le don accordé dans le ciel soit manifesté
sur la terre.
«Ayez la foi que vous l’avez reçu et
vous le verrez s’accomplir». (Mr
11:24)
Entre le: vous l’avez reçu dans le ciel
et le: vous le verrez s’accomplir sur la terre, CROYEZ. La foi est le lien
entre la prière et Faction de grâces.
Lorsque nous levons les yeux vers les
cieux ouverts et vers le Père qui, de son trône, offre, et promet de nous
accorder tout ce que nous demanderons avec foi, rappelons-nous, les coeurs
pleins de confusion, à quel point nous nous sommes peu prévalus de ce magnifique
privilège. À l’avenir, emparons-nous plus complètement de ce que le Seigneur
met si libéralement à notre portée.
Ce qui doit nous rendre joyeux dans
l’espérance c’est que c’est Jésus lui-même qui nous a apporté ce message du
Père; ce même Jésus qui lors de sa vie terrestre menait une vie de foi et de
prière; ce même Jésus qui ayant condamné le figuier, assura à ses disciples étonnés
que par la foi ils pouvaient mener une vie semblable à la sienne, et donner des
ordres aux figuiers, aux montagnes, certains d’être obéis. Jésus est notre vie,
Il vit en nous. Il donne réellement ce qu’Il promet. Par lui, nous avons la
foi, et c’est lui qui la perfectionne en nous. Dès lors que craindrions-nous?
Cette foi peut devenir le partage de
chacun des enfants du Père, elle est à la portée de tous ceux qui acceptent la
volonté du Père, et se confient à son amour et à sa parole.
Chers frères en Christ! Que cette parole
inscrite en tête de ce chapitre, apportée par Jésus, Fils de Dieu, notre frère,
nous redonne bon courage. Que notre réponse soit: Oui cher Sauveur, nous
croyons à ta Parole, nous croyons que nous recevons lorsque nous te demandons!
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
LE SECRET DE
Et Jésus leur répondit: Ayez la foi de
Dieu. En vérité, je vous le dis: si quelqu’un dit à cette montagne; ôte-toi de
là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son coeur, mais qu’il
ait foi en l’accomplissement de sa parole, cela se fera. C’est pourquoi je vous
dis: Tout ce que vous demanderez dans vos prières, ayez foi que vous l’avez
reçu, et vous le verrez s’accomplir (Mr 11:22-24)
La promesse d’un exaucement assuré,
sujet de notre précédente leçon, est l’une des plus remarquables de l’Ecriture.
Dans combien de coeurs, aura-t-elle fait
naître cette question: «Comment parvenir à la foi qui sait avec certitude
qu’elle reçoit tout ce qu’elle demande?»
C’est précisément à cette question que
notre Seigneur veut répondre aujourd’hui.
Avant de faire cette admirable promesse
à ses disciples, Il a prononcé une parole qui nous montre à quelle source la
foi puise sa force.
AYEZ
La possibilité de croire à une promesse
dépend entièrement de la confiance que nous avons eh celui qui l’a faite. La
confiance que nous avons en la personne a pour conséquence naturelle, la
confiance aux paroles qu’elle prononce. Ce n’est que lorsque nos relations avec
Dieu sont permanentes, personnelles et pleines d’amour, lorsqu’Il est TOUT pour
nous, lorsque sa sainte présence se révèle en nous, que l’assurance qu’Il nous
accordera ce que nous lui demanderons, ira en grandissant et en se développant.
Nous verrons clairement le rapport qui
existe entre la foi en Dieu, et la foi que nous devons avoir à sa promesse,
lorsque nous aurons mieux compris ce qu’est réellement la foi.
On l’a comparée quelquefois à la main et
à la bouche qui prennent et s’approprient ce qui leur est offert. Mais la foi
est plus encore, elle est aussi l’oreille qui a entendu la promesse, et l’oeil
qui voit l’objet de cette promesse.
Il faut que j’entende la personne qui me
fait une promesse et le ton même de sa voix m’encouragera à croire. Il faut
aussi que je la voie, son regard, sa physionomie suffiront à dissiper toutes
mes craintes, tous mes doutes. Il est de toute importance de bien connaître
celui qui fait la promesse pour que notre foi soit complète. C’est pour cela
que Jésus avant de faire cette merveilleuse promesse, attachée à la prière, a
dit cette parole: Ayez foi de Dieu. Que notre regard soit fixé sur le Dieu
vivant, qu’il contemple Celui qui est invisible. C’est par les yeux que nous
subissons l’influence de ce qui se trouve devant nous, et c’est à nous à
veiller pour que cette influence reçue par les yeux, pénètre jusqu’à notre âme
et à notre être intérieur tout entier.
Croire en Dieu, c’est regarder à lui,
voir ce qu’Il est, lui permettre de se révéler à nous, lui en donner le temps
et nous abandonner à lui tout entier, sans résistance. C’est ouvrir notre âme à
son amour ineffable, et nous en laisser complètement envelopper. Oui, c’est par
la foi que la lumière de sa présence et de sa puissance rayonne dans notre âme.
La foi est encore, nous l’avons dit,
l’oreille par laquelle nous entendons la voix de Dieu, et qui nous permet de
communiquer avec lui. Le Père nous parle par le Saint-Esprit, le Fils est
Lorsque la foi sera devenue pour nous la
faculté de l’âme par laquelle nous voyons et nous entendons Dieu, alors elle
deviendra cette main et cette bouche par lesquelles nous pourrons saisir et nous
approprier Dieu et ses bénédictions.
C’est pour cela qu’avant de faire une
promesse, Jésus nous dit: Ayez foi de Dieu. La foi consiste à s’abandonner
soi-même au Dieu vivant. Sa gloire, son amour remplissent notre coeur, et se
rendent maîtres de notre vie: la foi est le lien entre l’Ami qui nous a fait une
promesse et nous qui croyons. Dès lors la prière nous devient facile et
naturelle, puisque nous avons pleine et entière confiance en Celui qui fait la
promesse et qui peut la tenir. La foi qui prie avec efficace n’est-elle donc
pas le don de Dieu? Non pas un don qu’Il accorde tout à la fois, mais qui se
développe peu à peu, qui devient comme une disposition bénie, une habitude de
Mme croissant à mesure que nos rapports avec Dieu seront plus constants et
fidèles.
Ah! certes, pour celui qui connaît la
volonté du Père, qui vit en communion permanente et intime avec lui, il n’est
pas difficile de croire à la promesse qu’Il a faite à son enfant de lui
accorder tout ce qu’il lui demandera.
C’est parce qu’un grand nombre des
enfants de Dieu n’ont pas compris le rapport qui existe entre la vie de la foi
et la prière de la foi, qu’ils ont fait si peu l’expérience de la puissance de
la prière. Que de chrétiens qui désirent sérieusement être exaucés, croient à
la promesse de Dieu et qui, si l’exaucement a l’air de se faire attendre, se
découragent et abandonnent tout espoir. La promesse est là toujours la même,
vraie, positive, mais ils n’ont pas la force de s’en emparer par la foi.
Ecoutez la leçon que Jésus nous donne aujourd’hui: AYEZ
À quelqu’un qui consulterait un médecin
sur la meilleure manière de se fortifier le bras et les mains de façon à saisir
et à tenir avec fermeté les objets qui l’entourent, le médecin lui répondrait
certainement qu’il faut commencer par reconstituer et fortifier le système
général. Une faible foi ne peut devenir forte qu’en redonnant de la vigueur à
notre vie spirituelle tout entière, par une, communion intime avec Dieu.
Apprenons à croire en Dieu, laissons Dieu prendre possession de notre vie, et
il nous sera facile de nous emparer de sa promesse.
Remarquez que c’est là le trait
distinctif de la vie des saints de l’ancienne alliance. C’était par une
révélation spéciale de Dieu que sa puissance était démontrée. Voyez Abraham, (Ge 15:1,5,6) (Ge 17:1,3,4) Ce fut la parole même
de Dieu qui donna vie et force à la promesse, et qui, pénétrant le coeur d’Abraham,
y accomplit l’oeuvre de la foi. Ces hommes de foi connaissant Dieu comme ils le
connaissaient, ne pouvaient autrement que de croire implicitement à sa parole.
La promesse de Dieu prendra toute sa
valeur en raison de ce qu’Il est pour nous. Celui qui marche devait le Seigneur
et se prosterne devant lui pendant qu’Il parle, recevra l’accomplissement de la
promesse. Nous lisons bien les promesses de Dieu dans
Ayez donc la foi de Dieu.
Que notre foi soit tout yeux et tout
oreille, et Dieu se révélera promptement à notre âme.
L’une des plus riches bénédictions de la
prière c’est qu’elle exerce notre foi en Celui qui n’attend que le moment
d’accomplir en nous le bon plaisir de sa volonté. Voyons en lui le Dieu d’amour
qui met son bonheur à bénir et à se donner. Si notre foi nous amène à cette adoration,
nous arriverons bien vite à croire à cette promesse: Tout ce que vous
demanderez dans vos prières, ayez foi que vous l’avez reçu et vous le verrez
s’accomplir. (Mr 11:24)
Quelle précieuse leçon Jésus nous a donnée aujourd’hui! Nous rechercherons les
dons de Dieu; le premier qu’Il nous offre, et qu’Il attend que nous lui demandions,
c’est lui-même. Nous considérons la prière comme le moyen de faire descendre
sur nous les magnifiques dons du ciel et Jésus comme le moyen qui nous attire à
Dieu. Nous préférerions rester à sa porte, à supplier, mais Jésus veut que nous
commencions par entrer pour nous assurer avant tout que nous sommes bien
enfants du Père. Que les expériences que nous avons faites de notre peu de foi
en la prière, nous poussent à croire toujours plus au Dieu vivant et à nous abandonner
entièrement à lui.
C’est pourquoi, enfants de Dieu, sachons
prendre tout le temps nécessaire pour apprendre ces choses. Que notre âme,
remplie d’une sainte frayeur, se répande en adoration et en actes de foi en
Celui qui est infini. À mesure qu’Il se donnera à nous et qu’Il prendra possession
de notre coeur, la prière de la foi couronnera notre attente en Dieu.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
L’INCREDULITE VAINCUE
Alors les disciples s’approchèrent de
Jésus et lui dirent en particulier: Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon?
C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité,
si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé... rien ne vous serait impossible,
Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. (Mt 17:19-21)
Lorsque les disciples virent Jésus
chasser le démon de l’enfant épileptique qu’ils n’avaient; pu guérir, ils
demandèrent au Maître pourquoi ils avaient échoué puisqu’Il leur avait donné
puissance sur les démons.
«Puis ayant appelé ses douze disciples,
Il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute
maladie et infirmité». (Mt 10:1)
Ils avaient déjà exercé ce pouvoir, et
avaient été assurés «avec joie que les démons mêmes leur étaient soumis». (Lu 10:17)
Et aujourd’hui, pendant que le Seigneur
est sur la montagne, ils n’ont pu guérir cet enfant! Et cependant rien, ni dans
la volonté de Dieu, ni dans la nature même de la maladie ne rendait cette délivrance
impossible. a Christ le prouva bien, puisqu’à sa première sommation, le démon
sortit.
Il est évident, d’après la question des
disciples: Pourquoi n’avons-nous pu? qu’ils ont fait tous leurs efforts pour
l’obtenir. Ils se sont probablement servis du nom du Maître pour enjoindre au malin
esprit de sortir de l’enfant. Leurs efforts ont été inutiles, et en présence de
la foule ils ont eu la honte d’échouer.
«Pourquoi n’avons-nous pu?» La réponse
de Jésus ne se fait pas attendre à cause de votre incrédulité».
La raison de son succès et de leur échec
n’existe nullement dans un pouvoir spécial auquel ils n’auraient aucune part.
Il ne faut pas aller chercher la raison si loin. Jésus leur a si souvent enseigné
qu’il y a une puissance devant laquelle tout doit s’incliner, dans le royaume
des ténèbres aussi bien que dans le royaume de Dieu: celle de la foi. Dès lors,
un échec dans le monde spirituel ne peut avoir qu’une seule cause: le manque de
foi. La foi est donc la condition par excellence pour que la puissance de Dieu,
ayant pénétré dans l’homme, travaille par lui.
C’est donc par la foi que nous recevons
les impressions du monde invisible et que notre volonté arrive à être
entièrement soumise à celle de Dieu.
Les disciples n’avaient pas reçu la
puissance permanente de chasser les démons, mais elle résidait en Jésus. Par la
foi seule, les disciples pouvaient la recevoir de lui et s’en servir, toujours
à la condition d’être unis à Christ par une vie de foi.
S’ils avaient cru en lui comme au Maître
et au vainqueur du monde des esprits, s’ils avaient cru en lui comme en Celui
qui leur avait donné le droit et l’autorité de chasser les démons en son nom, avec
cette foi! là ils auraient eu la victoire.
À cause de votre incrédulité. Ces mots
ont été de tout temps l’explication et le reproche du Maître lorsque son Eglise
s’est montrée impuissante à accomplir l’oeuvre à laquelle elle a été appelée.
Les disciples auraient pu poser cette question:
«Pourquoi avons-nous manqué de foi?
Pourquoi nous a-t-elle fait défaut en cette occasion?»
Avant qu’ils l’aient posée, le Maître a
répondu:
«Cette sorte de démon ne sort que par la
prière et par le jeûne». (Mt 17:21)
La foi est l’exercice le plus simple et
en même temps le plus élevé de la vie spirituelle. Si elle s’abandonne entièrement
à recevoir l’Esprit de Dieu, elle sera toujours plus capable d’accomplir une
oeuvre parfaite. Jésus le dit, la foi qui peut vaincre une résistance aussi
obstinée que celle que nous avons, vue dans cet esprit immonde, n’est possible
qu’à ceux qui, séparés du monde, vivent en communion intime avec Dieu par la
prière et le jeûne.
Il y a là deux leçons de la plus grande
importance; l’une: qu’il faut à la foi une vie de prière pour qu’elle devienne
et reste forte; l’autre qu’il faut joindre le jeûne à la prière pour qu’elle atteigne
son complet et parfait développement. Il existe une union si intime entre les
différentes parties de la vie spirituelle, il y a entre elles une action et une
réaction si constantes, que chacune peut être à son tour cause et effet.
Il est nécessaire que notre foi croisse
continuellement.
«Votre foi fait de grands progrès», (2Th 1:3) est-il dit d’une Eglise.
Quand Jésus a prononcé ces paroles:
Qu’il vous soit fait selon votre foi», (Mt 9:29) Il annonça la loi qui dit
que tous n’ont pas la foi au même degré. Selon notre foi du moment, la
bénédiction et la puissance nous seront accordées.
Ce n’est que par l’exercice de la prière
que notre foi grandira et se fortifiera. Elle ne peut se nourrir et vivre que
par la communion avec Dieu, et par l’adoration. Au temps voulu, Dieu se révélera.
Lorsque nous lui apportons sa parole même, en lui demandant de nous faire
entendre sa voix d’amour, alors notre foi se développera, étant fondée sur une
base solide. Acceptons avec confiance ce qu’Il nous dit et ce qu’Il nous offre,
et notre foi en deviendra plus forte et plus vigoureuse.
Bien des chrétiens ne comprennent pas
cette prière constante, ils n’éprouvent pas le besoin de passer des heures avec
Dieu, mais ce que le Maître a dit, l’expérience de son peuple le confirme: les hommes
d’une foi à toute épreuve s’ont des hommes de prière.
Ceci nous ramène à la leçon que nous
avons apprise lorsque Jésus, avant de nous affirmer que nous recevons ce que
nous demandons, nous dit tout d’abord: «Ayez la foi de Dieu».
C’est en Dieu même que notre foi doit
prendre racine, alors elle aura la puissance de remuer les montagnes et de
chasser les démons.
«Tout est possible à celui qui croit». (Mr 9:23)
Si nous nous consacrons à l’oeuvre que
Dieu a mise en réserve pour nous en ce monde, et que nous nous trouvions en
contact avec des montagnes à remuer et des démons à chasser, nous verrons
bientôt qu’il nous faut une grande provision de foi et que la prière est le seul
terrain où elle puisse être cultivée.
Jésus-Christ est notre vie et celle de
notre foi; une vie de prière implique la mort à nous-mêmes et une intimité
toujours plus grande avec Jésus.
Il faut joindre le jeûne à la prière,
pour que la foi atteigne son entier épanouissement. Telle est la seconde leçon.
Si la prière est la main par laquelle nous saisissons les choses invisibles, le
jeûne est celle avec laquelle nous rejetons les choses visibles.
L’homme est en rapport direct et positif
avec le monde des sens, surtout lorsqu’il ressent les atteintes de la faim et
que sa jouissance est de prendre sa nourriture. Qu’est-ce qui tenta l’homme dans
le paradis terrestre et lut cause de sa chute? Un fruit bon à manger. Jésus,
quand Il eut faim au désert, lut sollicité de convertir des pierres en pain. et
ce fut par le jeûne qu’Il triompha de la tentation.
Le corps a été racheté pour devenir le
temple du Saint-Esprit. Nous pouvons donc glorifier Dieu dans notre corps comme
dans notre esprit et l’Ecriture le dit: «Soit que vous mangiez, soit que vous buviez,
soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu».
(1Co 10:31)
Il est à craindre que bien des chrétiens
n’aient pas encore réalisé spirituellement ce que c’est que de manger à la
gloire de Dieu. La première leçon que nous ayons à tirer de, ces paroles de Jésus
quant au jeûne et à la prière, c’est que pour avoir la force de beaucoup prier
avec ferveur, il faut vivre dans la modération et la tempérance.
Mais n’y a-t-il pas encore dans ces
paroles un sens plus littéral? Le chagrin, le souci nous empêchent de manger,
tandis que la joie célèbre ses fêtes en mangeant et en buvant. Quand nous passons
par des moments de désirs intenses, nous éprouvons que le corps, avec ses
appétits, si légitimes soient-ils, est un obstacle réel à la lutte que l’esprit
et l’âme ont à soutenir contre les puissances des ténèbres. Alors nous sentons
qu’il faut le subjuguer.
Nous avons été créés avec des sens; et
c’est par eux que notre esprit arrive à saisir ce qui lui est présenté sous une
forme visible. Nous pouvons donc considérer le jeûne comme un moyen qui nous
permet d’atteindre ce que nous voulons accomplir pour le règne de Dieu. Celui
qui a accepté le jeûne et le sacrifice de son Fils, saura apprécier, accepter
et récompenser par un accroissement de force spirituelle, le renoncement d’une
âme qui a montré qu’elle était prête à tout sacrifier pour Christ et son
royaume.
L’application que nous pouvons faire de
ce qui précède est plus étendue encore. La prière pénètre jusqu’au trône de
Dieu dans le domaine invisible, le jeûne au contraire remonte à tout ce qui est
visible et temporel.
Certains chrétiens s’imaginent que tout
ce qui n’est pas défendu ou positivement mal, est permis. Ils veulent conserver
de ce monde tout ce qu’il leur est possible, en jouissances intellectuelles, en
richesses, en plaisirs mêmes, tandis que l’âme véritablement consacrée au
service de Dieu est comme le soldat qui ne porte sur lui que ce qui est
indispensable à son service militaire. Rejetant tout fardeau inutile, se mettant
en garde contre tout péché dominant, craignant de s’embarrasser des affaires de
ce monde, le vrai chrétien cherche à mener la vie d’un Nazaréen, ce type de la
vie mise à part pour le Seigneur et son service. Sans cette séparation volontaire,
même de ce qui nous paraît légitime, personne n’atteindra à la puissance
complète de la prière: «Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par
le jeûne». (Mt 17:21)
Disciples de Jésus! vous qui avez
demandé au Maître de vous enseigner à prier, venez et acceptez ses leçons. Il
vous dit que la prière est le chemin de la foi, de cette foi forte qui peut
chasser les démons.
Il vous dit que si vous avez la foi,
rien ne vous sera impossible. Que cette glorieuse promesse vous engage à prier beaucoup.
Le prix n’est-il pas digne de l’effort? Ne renoncerons-nous pas à tout pour
suivre Jésus dans le chemin qu’Il nous ouvre ici; si cela est nécessaire, ne
saurons-nous pas jeûner? Ne ferons-nous pas en sorte que ni notre corps, ni le
monde, ne nous détournent de la grande oeuvre de notre vie? Ne voudrons-nous
pas entrer en relations directes avec notre Dieu par la prière, afin que nous
devenions des hommes de foi, ouvriers avec lui pour le salut du monde.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
PRIERE ET AMOUR
Lorsque vous êtes debout, en prière, si
vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui
est dans les cieux, vous pardonne aussi vos offenses.. (Mr 11:25)
Ces paroles suivent immédiatement celles
attachées à la grande promesse faite à la prière: «Tout ce que vous demanderez
dans vos prières, ayez foi que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir».
(Mr 11:24)
Nous avons vu comment les paroles qui
précédent cette promesse: «Ayez foi de Dieu», nous enseignent que dans la
prière tout dépend de l’intimité de notre relation avec Dieu; cela nous
rappelle que nous devons aussi être au clair quant à nos relations avec nos
semblables. L’amour pour Dieu, et l’amour pour le prochain sont inséparables.
La prière, partant d’un coeur qui n’est pas en règle avec Dieu d’une part et
avec les hommes de l’autre, ne peut être efficace. La foi et l’amour font
partie l’un de l’autre.
Cette pensée a été souvent exprimée par
notre Seigneur. Dans le sermon sur la montagne, Jésus enseigne à ses disciples
qu’il est impossible d’offrir au Père un culte d’adoration qui lui soit agréable
si nous ne sommes pas en paix avec notre frère. «Si donc tu présentes ton
offrande à l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose,
contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel et va te réconcilier avec ton
frère; puis viens présenter ton offrande». (Mt 5:23-24) Plus tard, en parlant de la prière, après leur
avoir enseigné l’oraison dominicale, Il dit: «Pardonne-nous nos offenses comme
nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés». (Mt 6:12)
Il ajoute: «Si vous pardonnez aux hommes
leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne
pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses».
(Mt 6:14-15)
À la fin de la parabole du serviteur
impitoyable, Jésus fait l’application de son enseignement dans le passage
suivant: «C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera si chacun de vous ne pardonne
à son frère de tout son coeur». (Mt
18:35)
Puis, sans transition, il introduit
cette pensée: «Lorsque vous êtes debout, en prière, si vous avez quelque chose
contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux, vous
pardonne aussi vos offenses». (Mr
11:25)
Il semble que le Seigneur veuille nous
apprendre que la désobéissance à cette loi d’amour envers le prochain est le
péché dominant de ceux qui prient. De là l’inefficacité et la faiblesse de leurs
prières. Il veut faire profiter ses disciples de son expérience personnelle, et
leur prouver que rien ne donne autant de liberté aux supplications et de force
à la foi que l’amour pour ceux que Dieu a aimés.
La première
leçon renfermée dans notre texte c’est la nécessité de revêtir un esprit
de pardon, quand nous prions: «Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons
à ceux qui nous ont offensés». (Mt
6:12)
L’Ecriture nous dit: «Soyez bons les uns
envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement comme Dieu
vous a pardonné en Christ». (Eph
4:32) Le pardon complet et gratuit de Dieu doit être notre règle de
conduite envers les hommes, sinon, notre pardon accordé à contre-coeur et de
mauvaise grâce sera la règle de conduite de Dieu envers nous. Nos prières
s’appuient sur notre foi au pardon que Dieu nous accorde. Si Dieu nous traitait
comme nos péchés l’ont mérité, pas une de nos prières ne pourrait être exaucée.
Le pardon ouvre la porte à l’amour et
aux bénédictions de Dieu.
Sommes-nous victimes d’une injustice
criante, un tort irréparable nous a-t-il été fait, cherchons avant tout à
revêtir une disposition semblable à celle du Maître. Nous nous efforcerons de
ne pas être susceptibles, de ne pas maintenir nos droits envers et contre tout,
et de ne pas attirer de châtiment sur celui qui nous a offensés comme bous
croyons qu’il le mérite. Dans les petites difficultés de la vie journalière,
nous veillerons à ne pas nous laisser aller à l’impatience, aux paroles amères,
aux jugements précipités, sous le prétexte que nous n’avons pas l’intention de blesser,
que notre colère passe vite et qu’on ne peut pas s’attendre à ce qu’un homme
pardonne comme Dieu et Christ pardonnent. Non; prenons à la lettre le
commandement contenu dans: (Eph 4:32)
«Vous pardonnant réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ».
Le sang qui purifie la conscience
détruit naturellement l’égoïsme, et l’amour de Dieu, révélé en Christ, prend
possession de nous et par notre intermédiaire se répand sur les autres. Notre promptitude
à pardonner sera la meilleure preuve du pardon de Dieu à notre égard et devient
ainsi la condition de la prière de la foi.
La seconde
leçon que nous avons à tirer de notre texte est plus générale.
Notre vie de tous les jours est la
pierre de touche de ce que sont nos rapports avec Dieu par la prière.. Souvent
lorsque le chrétien prie, il fait tous ses efforts pour se maintenir dans certaines
dispositions d’esprit, croyant par là mieux plaire à Dieu. Il ne comprend pas,
ou il oublie que la vie ne se compose pas de morceaux différents dont on peut
prendre tantôt l’un, tantôt l’autre. La vie est un tout et Dieu juge de la
disposition du coeur et de l’esprit par la vie entière dont l’heure de la
prière n’est qu’une minime partie.
Ce n’est pas seulement au sentiment qui
remplit mon coeur au moment même de la prière qu’Il regarde, mais à celui qui
anime ma journée. Il est difficile de séparer nos relations avec Dieu de nos relations
avec le monde. Manquer aux unes, c’est manquer aux autres. Il ne s’agit pas ici
seulement du moment où nous sentons nos torts envers notre prochain, mais aussi
lorsque nous ne veillons pas sur nos pensées les plus habituelles, sur nos
jugements précipités, sur certains mots peu aimables et malveillants que nous
laissons échapper sans y prendre garde.
La prière efficace de la foi émane d’une
vie consacrée à Dieu et à faire sa volonté. Son efficace ne tient pas à ce que
je suis à l’heure de la prière, mais à ce que je suis avant et après. Tel est le
terrain sur lequel Dieu juge de la sincérité de ma prière.
La troisième
leçon contenue dans notre texte résumera ces pensées. Dans notre vie
ici-bas tout dépend de notre charité. Le pardon n’en est-il pas l’essence? Dieu
est amour, et Il pardonne. En demeurant dans son amour, nous pardonnerons comme
Il pardonne. L’amour pour nos frères manifestera notre amour pour le Père.
«Si quelqu’un dit: J’aime Dieu et qu’il
haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il
voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas. Et nous avons de lui ce commandement:
Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère». (1Jn 4:20-21)
«Petits enfants, n’aimons pas en paroles
et avec la langue, mais en actions et avec vérité. Par là nous connaîtrons que
nous sommes de la vérité et nous rassurerons nos coeurs devant lui. Bien-aimés,
si notre coeur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu.
Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui». (1Jn 3:18)
Cette parole: Aimez vos frères, est
aussi essentielle que: Ayez la foi de Dieu. Nos relations, avec le Dieu qui est
au-dessus de nous, et avec les hommes autour de nous, telles qu’elles doivent
être, sont la condition d’une prière efficace. C’est surtout lorsque nous travaillons
pour nos frères et que nous prions pour eux, que cet amour fraternel, se montre
dans toute son importance.
Il nous arrive souvent de travailler
pour Christ et sa cause, avec zèle, sans pour cela renoncer à nous-mêmes ou
sans éprouver une ardente charité pour ceux dont nous cherchons à sauver les
âmes. Dès lors, est-il étonnant que notre foi soit faible et ne remporte pas la
victoire? Envisagez vos frères, si misérables, si peu aimables qu’ils soient, à
la lumière de l’amour si tendre du Bon Berger cherchant sa brebis perdue; voir
le Maître en eux et par amour pour lui, les aimer de tout notre coeur, voilà le
secret d’une prière et aussi d’un effort couronné de succès.
Jésus l’a dit: Sans charité, point de
pardon!
Dans son sermon sur la montagne, Jésus
joint à son enseignement sur la prière et les promesses qui en dépendent un
appel à la miséricorde:
«Heureux les miséricordieux, car ils
obtiendront miséricorde!»
«Heureux les pacifiques, car ils seront
appelés fils de Dieu!»
«Mais moi je vous dis que quiconque se
met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges; celui qui dira
à son frère: Raca! mérite d’être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui
dira: Insensé! mérite d’être puni par le feu de la géhenne».
«Soyez donc parfaits, comme votre Père
céleste est parfait». (Mt 5:7,9,22,48)
Nous le voyons, l’amour est la corrélation
essentielle de la prière et de la foi.
«Vous demandez et vous ne recevez pas
parce que vous demandez mal dans le but de satisfaire vos passions». (Jas 4:3)
Laissons cette Parole de Dieu sonder nos
coeurs et nous révéler nous-mêmes à nous-mêmes. Demandons-nous si notre prière
est véritablement l’expression d’une vie entièrement consacrée à faire la volonté
de Dieu et à aimer notre prochain. La charité est le terrain par excellence où
la foi puisse prendre racine et se développer. Lorsque nous élevons nos coeurs
vers le ciel, notre Père regarde si nos bras s’ouvrent pour accueillir les
méchants et les indignes.
Ce n’est que dans l’obéissance qui n’a
pas encore atteint la perfection mais qui est décidée à soumettre sa volonté,
que la foi obtiendra la bénédiction qu’elle réclame. C’est la charité clémente,
patiente et miséricordieuse qui l’emporte auprès de Dieu.
Les miséricordieux obtiendront
miséricorde; les débonnaires hériteront la terre!
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
L’UNION DANS
En vérité, je vous dis encore que si
deux d’entre vous s’accordent, sur la terre, pour demander quoi que ce soit,
ils obtiendront de mon Père qui est, dans les cieux tout ce qu’ils auront demandé;
car, là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. (Mt 18:19,20)
L’une des premières leçons que nous ait
donnée le Maître a été celle-ci:
«Quand tu pries, entre dans ta chambre,
ferme ta porte et prie ton Père en secret». (Mt 6:6)
Il nous a enseigné alors que la vraie
prière est un contact personnel et individuel avec Dieu. Dans la leçon
d’aujourd’hui il nous dit:
«Sans doute, il faut la prière
solitaire, eu secret, mais la prière publique en commun avec vos frères est
tout aussi nécessaire».
Il fait une promesse toute spéciale à la
prière où deux ou trois s’accordent pour ce qu’ils ont à demander.
De même que les racines d’un arbre sont
cachées dans le sol, tandis que le tronc et les branches s’élèvent à l’air
libre et en pleine lumière, il faut aussi que la prière, pour qu’elle atteigne son
plein développement, commence par la communion intime avec Dieu et finisse par
s’épanouir dans une communion publique avec tous ceux qui se donnent
rendez-vous au pied de
Serait-ce naturel que les enfants d’une
même famille ne vissent jamais leur père qu’en tête à tête, et ne se réunissent
jamais pour exprimer leur affection ou leurs désirs? Les fidèles non seulement sont
membres d’une même famille, mais font partie d’un même corps Les membres d’un
corps dépendent les uns des autres, et l’esprit qui l’anime dépend de l’union
de tous ses membres. Les chrétiens ne pourront donc réaliser la bénédiction que
Dieu est prêt à leur accorder que s’ils s’unissent pour la chercher et la
recevoir.
C’est dans l’union et la communion des
chrétiens entre eux que l’Esprit manifestera puissance tout entière.
Nous voyons dans les deux premiers
chapitres des Actes, que l’Esprit descendit du Trône de la race sur les cent
vingt disciples réunis en prières d’un commun accord, en, un même lieu.
Jésus nous donne, dans les paroles de
notre texte, des directions pour que la prière faite en commun soit efficace.
Il faut, avant tout, se mettre d’accord.
Il ne suffit pas de s’associer vaguement
à la demande de l’un des fidèles, il faut qu’il y ait entente, en esprit et en
vérité, sur un sujet spécial, but de l’union dans la prière. Nous verrons alors
plus distinctement ce que nous avons à demander, si nous pouvons le faire en
toute conscience, convaincus que telle est la volonté de Dieu.
En second lieu, nous avons à nous
assembler au nom de Jésus.
Nous verrons plus tard combien cette
prière au nom de Jésus, est nécessaire, puissante. Le Seigneur nous enseigne ici
que son nom est le centre autour duquel les croyants doivent se grouper pour ne
plus faire qu’un avec lui.
«Le nom de l’Eternel est une tour forte.
Le juste s’y réfugie, il se trouve en sûreté». (Pr 18:10)
L’amour des disciples les uns pour les
autres, leur union entre eux est d’un prix infini pour le Seigneur.
«Là où deux ou trois sont assemblés en
mon nom, je suis au milieu d’eux». (Mt
18:20)
C’est la présence réelle de Jésus au
milieu de ses disciples réunis en prières, qui leur donne tant de force. Enfin,
c’est cette réponse positive:
«Ils obtiendront de mon Père qui est
dans cieux, tout ce qu’ils auront demandé». (Mt 18:19) Voilà le troisième signe que la prière faite en
commun est celle que le Seigneur veut.
Une réunion de prière dans le seul but
de maintenir la communion entre frères ou d’édifier chacun en particulier peut
avoir son utilité, mais ce n’est pas celui pour lequel le Seigneur l’a instituée.
Il l’a recommandée comme un moyen d’obtenir une réponse spéciale à une demande
spéciale. Une réunion de prière sans exaucement positif, devrait être
considérée comme une anomalie. Avons-nous une requête distincte à formuler et
nous sentons-nous une foi trop faible pour en assurer l’exaucement, cherchons
aide et secours auprès de ceux de nos frères animés d’une foi plus forte et plus
vivante. Dans l’unité de la foi, de l’amour et de l’Esprit, la puissance du nom
de Jésus et sa présence agissent plus librement et nous sommes plus assurés de
sa réponse. La preuve qu’il y a eu vraiment accord dans la prière, c’est dans
la réponse qu’elle obtient. Quel indicible privilège que celui de cette union
dans la prière! Quelle puissance elle pourrait avoir!
Voyez plutôt. Qu’un mari et une femme
chrétiens, unis au nom de Jésus, faisant l’expérience de sa présence et de sa
force dans une prière en commun; que quelques amis animés d’une foi vivante en l’efficace
de la prière offerte ensemble; que les réunions de prières, se basant sur la
foi en Celui qui est là au milieu d’elles, et comptant avec assurance sur un
complet exaucement; qu’une église, se rappelant que la prière faite en commun
est le but qu’elle se propose en tant qu’église particulière; que l’Eglise
universelle, se réunissant pour demander l’avancement du règne de Dieu,
l’effusion du Saint-Esprit et la seconde venue de Christ; que tous,
disons-nous, s’unissent avec foi, ferveur et persévérance, et nul ne peut dire quelle
bénédiction découlera sur ceux qui ont prié, et qui, d’un commun accord, ont
cru à l’accomplissement des promesses de Dieu.
L’apôtre Paul avait une foi complète en
la puissance de la prière en commun.
Il écrit aux Romains: (Ro 15:30-31) «Je vous exhorte,
frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour de l’Esprit, à combattre
avec moi, en adressant à Dieu des prières en ma faveur, afin que je sois
délivré des incrédules de
Dans: (2Co 1:10-11) «C’est lui qui nous a délivrés de ce danger mortel,
qui nous en délivre et nous avons l’espérance qu’il nous en délivrera encore à
l’avenir, surtout si vous nous assistez de vos prières, afin que, plusieurs
personnes contribuant à nous obtenir ce bienfait, plusieurs aussi en rendent
grâces pour nous».
Ces prières auront donc une part active
la délivrance qu’il demande.
Aux Ephésiens (Eph 6:18-20) «Faites en tout
temps, par l’Esprit, toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à
cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. Priez pour
moi, afin qu’il me soit donné de faire connaître ouvertement et librement le
mystère de l’Evangile pour lequel je Suis ambassadeur dans les chaînes et que
j’en parle avec assurance comme je dois en parler».
C’est de leurs requêtes à Dieu pour lui,
que Paul fait dépeindre le succès et la force de son ministère.
Aux Philippiens (Php 1:19) «Car je sais que cela
tournera à mon salut grâce à vos prières et à l’assistance de l’Esprit de Jésus-Christ»
Il s’attend à ce que les prières des
Philippiens feront tourner ses épreuves à son salut, et qu’ils coopéreront par
là aux progrès de l’Evangile.
Aux Colossiens (Col 4:2) «Persévérez dans la
prière, veillez-y avec actions de grâces».
Il ajoute ici la recommandation d’être
persévérant dans la prière.
Aux Thessaloniciens (2Th 3:1) «Au reste, frères, priez
pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée comme
elle l’est chez vous».
Il ressort de ces passages que Paul se
sentait membre d’un corps, sur la sympathie et la coopération duquel il sait
pouvoir s’appuyer, pour obtenir des grâces qui ne lui auraient peut-être pas
été accordées sans cela. Les prières de l’Eglise sont pour lui un facteur aussi
réel dans l’oeuvre d’évangélisation que la puissance même de Dieu.
Qui peut dire le pouvoir qu’exercerait
une église si elle s’imposait la tâche de prier nuit et jour pour l’avancement
du règne de Dieu, afin que force et puissance soient données à
Certaines églises se figurent qu’elles
ne sont réunies en assemblée que pour s’édifier entre soi, sans rayonner au
dehors. Elles oublient que Dieu gouverne le monde par les prières de ses
saints, que cette prière est la force par laquelle Satan est vaincu, et que,
par elle, l’Eglise de Christ sur la terre dispose des puissances du monde céleste.
Elles oublient que Jésus par sa promesse a consacré toute assemblée réunie en
son nom, et en a fait, en quelque sorte, une porte du ciel, sur le seuil de
laquelle ses enfants, étant en présence du Père, font l’expérience qu’Il exauce
leurs requêtes.
Nous ne pouvons assez remercier Dieu de
la semaine de prières par laquelle le monde chrétien ouvre l’année. Elle est la
preuve de notre union, de notre foi à la prière offerte d’un commun accord,
elle est l’école où nos coeurs se développent et apprennent à se soucier des besoins
de l’église universelle, elle nous pousse à la persévérance; pour toutes ces
raisons, elle est d’une valeur inexprimable. Elle est aussi un stimulant pour
continuer à prier dans des cercles plus intimes.
La prière en commun, en s’affermissant,
en devenant universelle, obtiendra plus de grâces à mesure que les enfants de
Dieu apprendront à se rencontrer, au nom de Jésus, comme ne formant qu’un tout,
unis par le Saint-Esprit, réclamant avec ardeur la présence du Seigneur et la
réalisation de la promesse que le Père leur a faite de leur donner ce qu’ils se
seront mis d’accord à lui demander.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
«Il leur montra encore par une parabole
qu’il faut toujours prier, sans se lasser jamais..... Le Seigneur dit:
Entendez-vous ce que dit ce juge inique? Et Dieu ne rendra-t-Il pas justice à
ses élus qui crient jour et nuit! et tardera-t-il à leur Je vous dis qu’il leur
rendra promptement justice. (Lu
18:1-8)
De tous les mystères de la question qui
nous occupe, celui de la prière persévérante est l’un des plus grands. Qu’il
faille quelquefois supplier le Seigneur, lui si miséricordieux, qui ne demande
qu’à bénir, pendant des jours, des mois, même des années avant de recevoir
aucune réponse, c’est pour nous bien dur à comprendre et d’une difficulté,
réelle dans l’exercice de la prière de la foi.
Lorsque après avoir prié avec ferveur,
nous n’obtenons aucune réponse, nous nous figurons facilement que nous faisons
preuve de soumission à la volonté de Dieu en cessant de prier, Dieu ayant certainement
une raison connue de lui seul pour ne pas nous exaucer.
Ce n’est que par la foi seule que cette
difficulté est surmontée. La foi fermement assise sur les promesses de
Abraham attendit pendant de longues
années, «espérant contre toute espérance» (Ro 4:18) l’accomplissement de la promesse de Dieu. Voilà le
modèle à suivre.
Pour nous mettre en état, lorsque
l’exaucement se fait attendre, d’unir à une patience confiante une assurance
joyeuse, il faut comprendre les deux mots par lesquels notre Seigneur met en relief
le caractère et la conduite, non du juge inique, mais de Dieu, notre Père,
envers ceux qu’Il laisse crier à lui nuit et jour.
«Tardera-t-Il à leur égard? Je vous dis
qu’Il leur rendra prompte justice». (Lu
18:7-8)
Le Maître le dit: Il leur rendra prompte
justice. La bénédiction est toute prête, non seulement Il peut mais Il désire
la donner. L’amour éternel du Père brûle du désir de se révéler pleinement à ses
bien-aimés et de répondre à leurs voeux. Dieu ne retardera pas l’exécution de
sa promesse un instant de plus qu’il n’est absolument nécessaire.
Mais alors, si cela est vrai et si le
pouvoir de la prière est infini, pourquoi la réponse tarde-t-elle quelquefois
si longtemps? Pourquoi faut-il que les élus de Dieu, en proie à la lutte et à
la souffrance, crient souvent jour et nuit? (Lu 18:8)
«Tardera-t-Il à leur égard?». (Lu 18:7)
«Soyez donc patients, mes frères,
jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit
de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce que le grain ait reçu les
pluies de la première et de l’arrière-saison». (Jas 5:7)
En effet, le laboureur soupire après le
moment de la moisson, mais il sait qu’il faut qu’elle ait reçu le soleil et la
pluie nécessaires pour l’amener à maturité, et il prend patience. L’enfant a
souvent envie de cueillir le fruit à demi-mûr, mais le cultivateur sait
attendre le bon moment.
L’homme, dans sa nature spirituelle, est
soumis à la loi du développement graduel qui régit toute vie créée. Ce n’est
que par ce moyen qu’il peut atteindre sa destinée divine. Dieu seul connaît le moment
où une âme, où une Eglise sont assez mûres pour posséder cette plénitude de la
foi par laquelle elles peuvent saisir une bénédiction et la garder.
Un père de famille désire certainement
voir revenir à la maison son enfant unique au sortir des études, cependant il
sait attendre que son éducation soit terminée. Dieu en agit de même avec ses enfants,
et, dès qu’il les jugera prêts, Il ne tardera plus à leur égard, et accomplira
promptement ses promesses.
Pour arriver à comprendre cette vérité,
le croyant cultivera les dispositions correspondantes, la loi et la patience,
l’attente et la ferveur, voilà le secret de la persévérance.
Par la foi, nous savons que nous avons
reçu la réponse à nos demandes, et nous nous réjouirons de la posséder, quoique
ce soit, pour le moment, d’une manière spirituelle, et nous en rendrons grâces.
Mais il y a une différence entre la foi
qui, croyant à la parole de Dieu, sait qu’elle obtiendra la réponse à sa
prière, et la foi plus mûre, plus complète, qui fait l’expérience présente et actuelle
de l’exaucement.
Il se peut qu’il y ait dans ceux qui
nous entourent, dans le vaste système dont nous faisons partie, dans le
gouvernement même de Dieu, des choses qui doivent être modifiées par notre
prière avant que l’exaucement nous soit entièrement accordé. La foi qui croit qu’elle
a été exaucée, peut laisser Dieu prendre son temps et choisir son moment; elle
sait qu’elle a prévalu parce qu’il ne pouvait en être autrement. Elle
continuera à prier, à rendre grâces, avec calme et persévérance, jusqu’à ce
qu’elle ait réalisé la bénédiction. Nous voyons ainsi s’harmoniser ce qui, au
premier abord, nous paraissait contradictoire.
L’accomplissement, même tardif, de la
promesse de Dieu, est la réponse à la foi patiente, mais triomphante du fidèle
l’attend.
Notre grand danger à cette école de
l’exaucement différé, c’est la tentation de croire. qu’après tout, ce que nous
demandons n’est pas selon la volonté de Dieu. Si notre prière est d’accord avec
la parole de Dieu, si elle vient de l’Esprit, ne cédons pas à ces craintes.
Apprenons à donner à Dieu le temps d’agir, et passons ce temps dans une
communion journalière et habituelle avec lui. L’heure viendra où nous
posséderons par la vue ce que nous n’avons vu que par la foi.
Nous verrons alors la gloire de Dieu.
Qu’aucun délai n’ébranle notre foi. Par la foi nous saisissons d’abord le brin
d’herbe, puis l’épi et, enfin le grain mûr dans l’épi.
Toute prière faite avec foi nous fait
faire un pas en avant du côté de la victoire dernière, c’est elle qui fait
mûrir le fruit et nous rapproche du but. Par elle, nous détruisons-les
obstacles du monde c’est elle qui hâtera les temps Enfants de Dieu, laissons
toute liberté à notre Père, c’est à cause de nous qu’il tarde. Il veut que la
bénédiction soit complète, assurée; ne nous lassons pas de crier à lui nuit et
jour. Rappelons-nous seulement ces mots: «Je vous dis qu’Il leur rendra
promptement justice». (Lu 18:8)
Les bénédictions attachées à la prière
persévérante, telle que nous venons d’en parler, sont inexprimables. Rien
n’éprouve mieux le coeur et ne le sonde plus profondément que la prière de la foi.
C’est par elle que nous découvrons ce qui s’oppose à la bénédiction; c’est par
elle que nous arrivons à confesser notre péché et à y renoncer; c’est elle qui
nous fait toucher du doigt ce qui, en nous, n’est pas en harmonie avec la
volonté du Père; c’est elle qui nous met en communion intime avec Celui qui,
seul, peut nous enseigner à prier; c’est par elle que nous approchons le plus
près du Maître, revêtus du sang de Christ et remplis du Saint-Esprit.
Chrétiens, donnons le temps à Dieu, et
Il rendra parfait tout ce qui est en nous. Tardera-t-Il?... Il rendra prompte
justice. Voilà les mots de passe de Dieu lorsque nous entrons par les portes de
la prière.
Oui, qu’il en soit ainsi, soit que vous
priez pour vous-même, soit que vous priez pour d’autres. Tout travail, manuel
ou mental, demande du temps et un effort: il faut s’y mettre. La nature ne révèle
ses secrets et ne cède ses trésors qu’à un labeur consciencieux, persévérant et
intelligent. Bien que nous le comprenions peu, il en est de même dans l’ordre
spirituel. La graine que nous semons dans le sol céleste, l’influence que nous
cherchons à exercer dans le monde supérieur, réclament notre être tout entier.
Si nous ne faiblissons pas, nous
récolterons au temps de la moisson. Apprenons cette leçon surtout lorsque nous
prions pour l’Eglise de Christ.
Ne ressemble-t-elle pas à la pauvre
veuve? En apparence n’est-elle pas à la merci de ses adversaires, incapable
d’obtenir le redressement de ses torts? Quand nous prions pour une Eglise sous
la domination du monde, et que nous demandons à Dieu d’y opérer de grandes
choses par son Esprit et de la préparer à la venue du Seigneur, faisons-le avec
une foi ferme et complète! Seulement, donnons le temps à Dieu d’agir et crions
jour et nuit.
«Entendez-vous ce que dit le juge
inique?, Et Dieu ne rendrait pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et
nuit, et tardera-t-Il à le faire? Je vous dis qu’Il leur rendra prompte justice.».
(Lu 18:7-8)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
«Père, je te rends grâces de ce que tu
m’as exaucé. Pour moi, je savais bien que tu m’exauces toujours. (Jn 11:41-42)
L’Eternel m’a dit: Tu es mon fils! Je
t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi et je te donnerai.. (Ps 2:7-8)
Le Nouveau Testament fait une
distinction entre la foi et la connaissance.
«Or, à chacun la manifestation de
l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par
l’Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon
le même Esprit; à un autre, la foi, par le même Esprit». (1Co 12:8)
Chez un chrétien peu cultivé et chez un
enfant, il peut y avoir beaucoup de foi et peu de connaissance. La simplicité
enfantine accepte la vérité sans difficulté, et volontiers ne cherche pas d’autre
raison pour expliquer sa foi à elle-même ou aux autres que celle-ci: Dieu l’a
dit.
C’est la volonté de Dieu que nous le
servions et l’aimions de tout notre coeur, de toute notre force et de toute
notre pensée, afin que nous arrivions à une intelligence complète de sa divine
sagesse, de la beauté de ses voies, de ses paroles et de ses oeuvres. Ce n’est qu’alors
que l’adoration du chrétien sera complète. C’est par cette voie que notre coeur
saisira les trésors de sagesse et de connaissance de la rédemption, et que nous
serons capables de nous joindre à l’hymne qui s’élève devant le trône du Père.
«O profondeur de la richesse, de la
sagesse et de la science de Dieu!». (Ro
11:33)
La vérité qui fait l’objet de cette
leçon trouvera son application dans une vie de prière.
Au fond, la prière et la foi sont choses
si simples en elles-mêmes que le nouveau converti peut prier avec force et puissance.
Mais le chrétien affermi ne tarde pas à découvrir qu’il y a plus encore dans la
doctrine de la prière. Il peut se demander jusqu’à quel point la puissance de
la prière est une réalité, et comment il se fait que Dieu lui ait accordé ce
pouvoir? Comment la prière peut-elle s’harmoniser avec la volonté et les
décrets arrêtés de Dieu? Comment concilier la souveraineté de Dieu et notre
volonté? sa liberté et la nôtre? Ces questions et d’autres encore sont des sujets
importants proposés à la réflexion du croyant. Plus nous nous approcherons avec
respect et sérieux de ces mystères, plus nous tomberons à genoux en adoration
devant Celui qui a conféré une telle puissance à l’homme.
Une des difficultés secrètes à prier,
quoiqu’on ne se l’avoue pas toujours, et qui souvent est un empêchement réel,
c’est le sentiment de la perfection de Dieu, de son indépendance absolue vis-à-vis
de tout ce qui n’est pas lui. N’est-Il pas l’Être infini, qui ne doit ce qu’Il
est qu’à lui-même, et dont la volonté sage et sainte a décrété tout ce qui est
et sera?
Comment dès lors la prière de l’homme
peut-elle l’influencer? Comment peut-elle le décider à faire ce que, sans elle,
Il n’aurait pas fait? La promesse d’une réponse à notre prière n’est-elle pas simplement
une concession qu’Il fait à notre faiblesse? Ce qui nous est dit de la force
toute puissante de la prière est-il réel, n’est-ce pas une façon de
s’accommoder à notre mode de pensée? La bénédiction de la prière n’est-elle pas
uniquement l’influence qu’elle exerce sur nous pendant que nous prions?
Nous trouvons la réponse à ces questions
dans l’existence même de Dieu, dans le mystère de la sainte Trinité. Si Dieu
était une seule personne, renfermé en lui-même, nous ne pourrions songer ni à l’approcher
ni à l’influencer, mais en lui il y a trois personnes: le Père et le Fils, unis
en une communion et une unité parfaites par le lien du Saint-Esprit. Quand
l’amour éternel engendra le Fils, lui donna à ses côtés une place en tant que
seconde personne divine et en fit son conseiller, son égal, Il ouvrit le chemin
à la prière, en lui permettant d’atteindre au centre même de la vie divine.
Comme dans les relations de famille sur
la terre, le père donne et l’enfant reçoit, il en est de même dans les
relations célestes; le Père donne, mais il faut que le Fils demande et reçoive
une réponse.
Le Père, en donnant à Jésus la place de
Fils, lui a conféré en même temps la puissance d’agir sur lui. La prière du
Fils n’a été ni une simple forme, ni une ombre vaine, mais elle a été une vie
réelle, où l’amour du Père et du Fils se sont rencontrés et complétés. Le Père
avait décidé qu’Il ne serait pas seul dans son conseil; l’accomplissement des
décrets du Père dépendait de ce que le Fils demanderait et accepterait; la
prière sur la terre est le reflet de cette vie du Fils et du Père unis par la
prière. Nous en avons la preuve dans ces paroles de Jésus: «Levant les yeux au
ciel, Jésus dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé... Je savais
bien que tu m’exauces toujours». (Jn
11:41-42)
La place de Fils sur la terre ne peut
pas être séparée de sa place de Fils au ciel; il en est de même pour sa prière
dans le ciel, elle est la continuation de sa prière sur la terre. La prière de l’homme
Jésus-Christ est le lien entre la prière éternelle du Fils unique du Père et
celle des hommes sur la terre. La prière prend sa source la plus profonde dans
l’essence même de Dieu! Rien ne peut s’accomplir sans prière dans les demeures
éternelles; le Fils demande, le Père accorde.
Ceci peut nous aider à comprendre, en
quelque mesure, comment la prière de l’homme passant par le Fils, peut avoir
une influence sur Dieu. Dieu ne prononce pas ses décrets sans en conférer avec
le Fils, qui lui présente ses désirs et ceux de ses serviteurs. Le Seigneur
Jésus est le Fils unique, le Fils bien-aimé, le chef et l’héritier de toutes
choses, tout a été créé par lui et pour lui, et tout est à lui. Le Fils,
représentant de la créature tout entière a sa voix dans les conseils du Père;
Il y a sa place comme médiateur et intercesseur, Il y agit avec pleine liberté
en faveur de ceux qui s’approchent du Père par lui.
Si ce qui précède nous donne à penser
que cette liberté et cette puissance accordées au Fils d’agir sur le Père n’est
pas en harmonie avec l’immutabilité des décrets divins n’oublions pas qu’il n’y
a pas pour Dieu comme pour l’homme un passé auquel Il soit irrévocablement lié;
les distinctions du temps passé et de l’avenir ne sont rien pour Celui qui est
éternel. L’éternité, c’est le présent éternel. Pour se mettre au niveau de
notre faiblesse humaine, l’Ecriture doit adopter notre langage et parler de
décrets soit au passé, soit à l’avenir. En réalité, l’immutabilité des conseils
de Dieu est en parfaite harmonie avec sa liberté de faire ce qu’Il veut. Le
coeur du Père est toujours ouvert et toujours disposé à accueillir toute
requête qui lui est présentée par le Fils; Il est libre de se laisser fléchir
par la prière et de faire ce que, sans cela, Il n’aurait pas fait.
Cette parfaite harmonie et cette
parfaite union entre la souveraineté divine et la liberté humaine est et
restera pour nous un mystère insondable, parce que Dieu, l’Être éternel,
surpasse ce que notre intelligence peut concevoir. Mais puisons notre force et
notre consolation dans l’assurance que c’est dans la communion éternelle du Père
avec le Fils que la prière a pris naissance et qu’elle tire sa puissance. C’est
aussi dans notre union avec le Fils que notre prière prendra toute sa ferveur
et pourra exercer l’influence qu’elle doit avoir.
Les décrets de Dieu ne sont pas une
porte de fer contre laquelle la liberté humaine vienne se heurter en vain. Non,
Dieu lui-même est amour et vie, par son Fils Il est entré dans la plus tendre
des relations avec l’humanité, par le Saint-Esprit Il prend à lui l’humanité
pour la changer, et, par sa vie divine toute d’amour, Il se réserve la liberté
d’accorder une place, dans le gouvernement du monde, à toute prière humaine.
C’est à cette lumière qui commence à se
lever, c’est à l’aurore de ces pensées, que la doctrine de la sainte Trinité
doit de n’être plus seulement une spéculation abstraite, mais la manifestation
de la manière dont il est possible à l’homme de vivre dans une communion intime
avec Dieu le Père. Sa prière aura dans ce cas une part réelle dans la direction
des affaires de ce monde.
De loin, nous pouvons apercevoir les
rayons de la lumière qui resplendit dans le monde éternel, et qui vient tomber
sur des paroles telles que celles-ci: «Car c’est par lui que nous avons, les
uns et les autres, accès auprès de Dieu dans un seul et même Esprit». (Eph 2:18)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Ils lui présentèrent un denier. Il leur
demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? (Mt 22:20)
Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre
image, selon notre ressemblance. (Ge
1:26)
«De qui est cette effigie?» Jésus, par
cette question, déroute ses ennemis, au moment où ils espéraient le prendre en
défaut, et les met en face de leur devoir en ce qui concerne les impôts. Le
principe mis en lumière par ce récit est d’une application universelle et, nulle
part, d’une manière aussi frappante.
L’image que l’homme porte en lui-même
décide de sa destinée; si c’est celle de Dieu, il appartient à Dieu.
Plus nous méditons sur la prière et sur
la puissance merveilleuse qu’elle exerce sur Dieu, plus nous sommes poussés à
nous demander ce qu’est l’homme pour qu’une pareille place dans les conseils de
Dieu ait pu lui être départie. Le péché l’a amené à un, tel état de dégradation
que nous ne pouvons absolument pas nous former une idée, par ce qu’il est
devenu, de ce qu’il devait être. Pour bien nous rendre compte du but que Dieu
s’est proposé, revenons au récit qu’Il nous a fait lui-même de la création de
l’homme et nous verrons quels dons Il lui avait conférés pour qu’il pût
répondre à cette vocation.
L’homme était destiné à remplir la
terre, à se l’assujettir et à dominer sur tout ce qu’elle contient. (Ge 1:28)
Ces trois expressions nous montrent
qu’il a été créé pour gouverner le monde comme représentant de Dieu. Assujetti
lui-même à Dieu, il devait s’assujettir toutes choses pour le service de Dieu.
Tout devait s’accomplir par le travail
de l’homme sur la terre, l’avenir de la création était entièrement remis entre
ses mains.
Sa destinée était donc en harmonie avec
la position qu’il devait occuper et la puissance mise à sa disposition. Quand
un souverain envoie un vice-roi dans une province éloignée, il va de soi que
celui-ci se réserve de donner son avis sur la politique à suivre et de demander
que l’on agisse d’après son conseil. Le vice-roi a la liberté de réclamer les
secours et les moyens nécessaires pour mettre en oeuvre les ordres du souverain
et maintenir la dignité de son empire.
S’il ne remplit pas ses fonctions d’une
manière satisfaisante, il est rappelé, sa place est donnée à un autre qui,
mieux que lui, saura comprendre et exécuter la volonté de son maître. Tant
qu’il a la confiance du souverain, on suit ses conseils.
Tout donc sur la terre devait
s’accomplir par la volonté de l’homme. À sa demande le ciel aurait répandu ses
bénédictions sur la terre; la prière aurait été le canal naturel par lequel les
relations entre le Roi des cieux et son fidèle serviteur, seigneur de la création,
auraient été maintenues.
Au moment de la chute de l’homme, tout
sur la terre, subit un terrible changement: le péché fit tomber la création
tout entière sous le poids de la malédiction.
La rédemption fut le commencement d’une
glorieuse restauration. Dès que Dieu, en appelant Abraham, se fut mis à part un
peuple, peuple d’où devait sortir non seulement des rois, mais le Roi des rois,
nous voyons quelle fut la puissance de la prière du fidèle serviteur de Dieu
sur les destinées de ceux qui sont en rapport intime avec le Tout-Puissant.
Abraham nous fait comprendre que la prière est non seulement le moyen d’obtenir
une bénédiction personnelle, mais qu’elle est encore l’exercice d’une
prérogative royale, qui a une influence positive sur les destinées de l’homme
et sur la volonté du Dieu qui les gouverne.
Nous ne voyons jamais Abraham prier pour
lui-même: ses prières pour Sodome, pour lot, pour Abimélec, pour Ismaël,
prouvent la puissance que possède l’ami de Dieu, et montrent que c’est entre
ses mains qu’est confiée la destinée de ceux qui l’entourent. Tel a été le sort
de l’homme dès le commencement. Non seulement l’Ecriture nous le dit, mais elle
nous enseigne comment il se peut que Dieu ait appelé l’homme à une pareille
vocation. C’est parce qu’Il l’a fait à son image et selon sa ressemblance.
Dieu n’a pas formé l’homme à son image
sans le douer en même temps des qualités morales nécessaires pour porter
dignement cette ressemblance. Il existait entre Dieu et lui une harmonie intime
qui mettait la créature en état d’être le médiateur entre le Créateur et la
création. L’homme était créé pour être prophète, prêtre, roi, pour interpréter
la volonté de Dieu, pour intercéder, pour recevoir et dispenser les
munificences de Dieu.
C’est parce qu’il a été créé selon la
ressemblance de Dieu que l’homme peut comprendre les vues de Dieu, accomplir
ses plans, et que le Père céleste lui a confié ce merveilleux privilège.
Quoique le péché ait modifié pour un temps les plans de l’Eternel, la prière reste
ce qu’elle est en principe. Elle est pour nous la preuve de notre ressemblance
primitive avec Dieu, le véhicule de nos relations avec le pouvoir, par lequel
nous tenons la main qui dirige l’univers. La prière n’est pas seulement le cri
du su pliant qui veut obtenir miséricorde; c’est l’expression la plus élevée de
la volonté de l’homme qui, se sachant d’origine divine, se sent capable
d’exécuter avec une entière liberté les décisions de l’Eternel.
La grâce a rétabli ce que le péché avait
détruit. Ce que le premier Adam avait perdu, le second Adam l’a retrouvé.
Par Christ, l’homme peut être rétabli
dans sa position primitive, et l’Eglise, demeurant en lui hérite de la
promesse.
«Demandez ce que vous voudrez, et cela
vous sera accordé». (Jn 15:7)
Cette promesse ne se rapporte pas
seulement aux bénédictions que nous réclamons pour nous-mêmes, mais elle nous
rappelle que, comme des sarments attachés au cep divin, nous devons porter des fruits
et vivre uniquement à la gloire du Père. Cette promesse est faite à ceux qui,
ayant renoncé à eux-mêmes, demeurent en Christ, et ne veulent plus d’autre vie que
celle de l’obéissance. Ils savent que ce n’est qu’en perdant leur vie qu’ils la
retrouveront en lui.
Ce n’est que par la nouvelle naissance
que nous sommes ramenés à notre origine première, parce qu’elle nous rend
l’image et la ressemblance de Dieu.
Ceux qui ont compris cette vérité ont
réellement le pouvoir d’obtenir les bénédictions d’en haut, pour les répandre
sur ceux qui les entourent. Ils expriment leurs désirs avec une sainte
hardiesse, ils vivent comme les prêtres de Dieu en sa présence, et en tant que rois,
ils peuvent disposer des puissances du monde à venir. Pour eux commence déjà à
s’accomplir cette promesse: «Demandez ce que vous voudrez et cela vous sera
accordé». (Jn 15:7)
Eglise du Dieu vivant! Ta vocation est
plus élevée, plus sainte que tu ne t’en doutes. C’est par tes membres, comme
rois et sacrificateurs, que Dieu veut gouverner le monde; leurs prières accordent
ou retiennent les bénédictions du ciel!
Par les élus qui ne se contentent pas
seulement d’être sauvés, mais qui consacrent leur vie à Dieu, le Seigneur
révèle quelles magnifiques destinées auraient été celles de l’homme sans la
chute. C’est par ses élus qui crient à lui jour et nuit, qui s’approchent de lui
au nom du Fils, que le Père accomplit son «conseil admirable». (Esa 28:29)
Maintenant que l’homme est racheté, sa
dignité première commence de lui être rendue. Il entre dans les desseins de
Dieu que son peuple accomplisse sa volonté sur la terre en y établissant son royaume.
Ceux qui demeurent en Christ ne seront-ils pas prêts à prendre leur place
auprès de lui, le grand sacrificateur-roi, et ne feront-ils pas monter leurs
prières où ils exprimeront hardiment ce qu’ils désirent que Dieu fasse? L’homme
racheté doit, comme porteur de l’image de Dieu et son représentant sur la
terre, se rappeler que, par ses prières, il est chargé de décider des destinées
humaines.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
PRIERE ET TRAVAIL
«En vérité, en vérité, je vous le dis,
celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de
plus grandes, parce que je m’en vais au Père: et tout ce que vous demanderez au
Père, en mon non, je le ferai afin que le Père soit glorifié par le Fils. (Jn 14:12-13)
Le Seigneur a ouvert son ministère public
par le sermon sur la montagne et Il le termine par ce discours d’adieu à ses
disciples, qui nous a été conservé par Jean. Dans tous les deux, Il parle de la
prière, mais avec une différence.
Dans le sermon sur la montagne, Il
s’adresse à ses disciples comme à des écoliers qui viennent d’entrer à son
école, qui savent à peine que Dieu est leur Père et qui, lorsqu’ils prient, ne
se préoccupent que de leurs besoins personnels.
Dans son discours final, Il parle aux
mêmes disciples qui ont terminé leur temps d’éducation, et qui sont prêt à
partir comme ses messagers, pour prendre sa place et continuer son oeuvre. Au
début de ses leçons, Il leur fait comprendre la nécessité de l’obéissance, de la
prière, de la foi et de la confiance implicite au Père, pour qu’Il leur donne
les bonnes choses contenues dans soit trésor. Mais ici son point de vue est
plus élevé. Ses disciples étant devenus des amis auxquels Il a révélé tout ce
qu’Il avait appris du Père, Il leur fait connaître que désormais ils seront ses
ambassadeurs chargés de son oeuvre et du soin du royaume de Dieu sur la terre.
Il faut maintenant qu’ils partent et
travaillent pour le Maître, et ils feront les oeuvres qu’Il a faites et de plus
grandes encore. (Jn 14:12)
La force de les accomplir leur sera donnée par le Saint-Esprit.
Au moment de l’ascension de Jésus auprès
du Père, commence, pour les disciples, une époque nouvelle tant pour leur
travail que pour leur vie de prière. De notre texte ressort clairement ce
rapport intime.
En qualité de représentants de Dieu sur
la terre, nous pourrons dorénavant accomplir de plus grandes oeuvres que celles
que le Seigneur a faites lui-même ici-bas. Nos victoires et nos succès seront
plus grands que ceux qu’Il a remportés, réalisant ainsi l’obéissance parfaite
sur la terre comme au ciel. (Mt 6:10)
Il en donne deux raisons: la première,
c’est parce qu’Il va à soli Père, pour en recevoir
«Parce que je m’en vais au Père et...»
Remarquez cet ET «tout ce que vous demanderez eh mon nom, je le ferai».
C’est parce qu’Il va à son Père que la
bénédiction est doublée. Les disciples pourront s’adresser au Père au nom du
Fils, sûrs d’être exaucés, et c’est pour cela qu’ils feront des oeuvres plus
grandes. Cette première mention de la prière, au nom du Seigneur, nous enseigne
deux leçons importantes. Il faut, d’une part, que celui qui veut travailler à
l’oeuvre de Christ, prie en son nom; d’autre part, que celui qui veut prier au
nom de Christ, travaille en son nom.
Etudions ces deux enseignements. Il faut
que celui qui veut travailler prie. C’est la prière seule qui donne la force
pour agir. Celui qui, par la foi, veut faire les oeuvres que Jésus a faites, doit
prier en son nom. Tant que Jésus a été sur la terre, nul n’a fait d’oeuvres
aussi grandes que les siennes: les démons que ses disciples ne pouvaient
chasser s’enfuyaient à sa parole. Lorsqu’Il monta auprès du Père, Il ne pouvait
plus agir directement sur la terre, n’existant plus dans son corps, mais Il
laissait ses disciples pour travailler et accomplir son oeuvre ici-bas, comme
membres de son corps.
On pouvait croire que n’agissant plus
lui-même sur la scène, du monde et devant se servir d’intermédiaires, ses
oeuvres s’amoindriraient. Il nous assure du contraire:
«En vérité, en vérité, je vous le dis,
celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de
plus grandes parce que je m’en vais à mon Père».
La mort du Seigneur devait remporter une
victoire définitive sur le mal et la puissance du péché. Par sa résurrection,
la vie éternelle exerçait tout son ascendant sur l’esprit de l’homme et, par son
ascension, Il recevait le pouvoir de communiquer le Saint-Esprit pleinement aux
siens. L’union entre Jésus-Christ sur son trône et ses disciples sur la terre
devait être si complète, si divine, si parfaite qu’il pouvait dire comme étant
une vérité littérale:
«Il en fera de plus grandes, parce que
je m’en vais à mon Père».
Ce que nous connaissons de la vie des
disciples de Christ nous prouve combien ces paroles étaient vraies.
Jésus, pendant ses trois années de
ministère personnel, avait réuni à peine cinq cents disciples, dont
quelques-uns étaient si faibles en la foi qu’ils faisaient peu d’honneur à sa
cause. Nous savons qu’après lui, Pierre et Paul ont fait de plus grandes choses
que le Maître. Du haut de son trône, Il accomplit, par leur moyen ce qu’Il
n’avait pas fait dans, sa chair d’humiliation.
«Celui qui croit en moi fera aussi les
oeuvres que je fais et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au
Père, et tout ce, que vous demanderez au Père en mon nom. je le ferai».
Parce qu’Il retournait auprès du Père,
Il obtiendrait pour ses disciples non seulement une nouvelle force pour prier,
mais encore la certitude de l’exaucement. Il fallait deux choses pour accomplir
ces oeuvres plus grandes; la première, qu’Il montât vers le Père seul jusqu’alors;
la seconde, qu’Il instituât la prière en son nom afin qu’à notre tour, nous
recevions la puissance d’accomplir son oeuvre.
Ayons la foi et nous pourrons, en priant
en son nom, accomplir ces grandes oeuvres qu’Il a prédites. Hélas! Dans ce que
nous faisons pour Dieu, combien on voit peu cette force merveilleuse accomplir quoi
que ce soit qui ressemble de près ou de loin à l’oeuvre du Christ; et, par
conséquent, bien moins encore les grandes oeuvres dont Il parle: Il ne peut y
avoir qu’une seule cause à cela: Le manque de foi eh lui et en la prière faite
en son nom.
Que tout ouvrier dans le champ de Dieu,
que ce soit dans l’Eglise, l’école, les missions, n’importe, se pénètre de
cette leçon: C’est la prière au nom de Jésus, qui nous fera participer au pouvoir
qu’Il a reçu de son Père et, par cette puissance seule, nous accomplirons de
plus grandes oeuvres que lui. Aux plaintes de faiblesse, d’incapacité, à nos
murmures lorsque nous ne réussissons pas, ou que les difficultés nous
paraissent insurmontables, Jésus n’oppose que cette réponse: «Celui qui croit
en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes...
Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai». Sans la foi et
sans la prière au nom de Christ notre travail sera terrestre et charnel, il
pourra avoir quelque utilité pour réprimer le mal en partie, ou pour préparer
les voies à de plus grandes bénédictions, mais la puissance réelle fera défaut.
Pour un travail efficace, il faut une prière efficace.
Passons maintenant au second
enseignement contenu dans cette leçon. Celui qui veut prier au nom de Christ
doit travailler en son nom.
C’est au travail que la prière fait de
si belles promesses, et c’est par le travail que nous pourrons prier avec
efficace. Dans les paroles d’adieu de notre Seigneur, Il ne répète pas moins de
six fois les promesses faites à la prière.
«Tout ce que vous demanderez au Père en
mon nom, je le ferai... Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le
ferai». (Jn 14:13-14)
«Si vous demeurez en moi, et que mes
paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera
accordé». (Jn 15:7)
«Je vous ai établis, afin que vous
portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au
Père en mon nom, Il vous le donne». (Jn
15:16)
«En vérité, eh vérité, je vous le dis,
ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera». (Jn 16:23)
«Jusqu’à présent vous n’avez rien
demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit
parfaite». (Jn 16:24)
Ces promesses ont souvent soulevé des
questions inquiètes dans nos coeurs, quand nous avons cherché à les comprendre.
Tout ce que vous demanderez, quelque
chose, ce que vous voudrez, demandez et vous recevrez. Que de fidèles les ont
lues, ces paroles, avec joie, avec espérance et ont cherché dans la sincérité de
leur âme à les appliquer à leurs besoins personnels, et cependant ils ont été
déçus dans leur attente.
Pourquoi?
La raison en est simple. Ils avaient
séparé la promesse de la condition qui s’y rattache. Le Seigneur nous a permis
de nous servir librement de son nom auprès du Père, mais à la condition que
nous travaillions à son oeuvre. Le disciple qui consacre sa vie à Jésus, à l’avancement
de son règne, qui ne vit que pour faire la volonté du Maître, sera le premier à
réaliser cette promesse et à se l’approprier avec force. Celui qui, au
contraire, ne s’emparera de cette promesse que lorsqu’il aura une requête
spéciale à faire pour lui-même, sera infailliblement déçu, parce qu’il ne
ferait de Jésus que le serviteur de ses besoins personnels. Mais à celui qui
priera avec foi pour l’accomplissement de l’oeuvre du Maître, il sera donné de
voir la promesse se réaliser. Serviteur des intérêts du Seigneur, il verra les,
effets directs et immédiats de la prière.
La prière n’enseigne pas seulement à
travailler, mais fortifie celui qui travaille, et le travail enseigne à prier
et fortifie celui qui prie. Ceci est en parfait accord avec les lois du monde
matériel et du monde spirituel. «Car on donnera à celui qui a». (Mt 25:29) «Celui qui est fidèle
dans les petites choses l’est aussi dans les grandes». (Lu 16:10) Consacrons-nous au
service du Maître, et travaillons pour lui avec la mesure de grâces que nous avons
reçue et notre travail deviendra pour nous une école réelle de prière. Lorsque
Moïse dut prendre la direction et la charge d’un peuple rebelle, il sentit la
nécessité de parler hardiment à Dieu et de lui demander de grandes choses.
«Moïse dit à l’Eternel: Voici tu me dis
fais monter ce peuple! Et tu ne me fais pas connaître qui tu enverras avec moi.
Cependant tu as dit: Je te connais par ton nom et tu as trouvé grâce à mes
yeux. Maintenant si j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître tes voies».
«Moïse lui dit: Si tu ne marches pas
toi-même avec nous, ne nous fais point partir d’ici».
«Moïse dit: Fais-moi voir ta gloire!
L’Eternel répondit: Je ferai passer devant toi toute ma bonté et je proclamerai
devant toi le nom de l’Eternel; je fais grâce à qui je fais grâce et
miséricorde à qui je fais miséricorde». (Ex 33:12,15,18)
Dans la mesure où nous nous consacrerons
entièrement au service de Dieu, nous éprouverons que ses grandes promesses sont
précisément celles dont nous avons besoin et qu’elles ne sont en rien
inférieures à ce que nous avons le droit d’espérer et d’attendre.
Croyants fidèles, nous sommes appelés à
faire l’oeuvre de Jésus et même de plus grandes oeuvres encore, et parce qu’Il
est allé vers, ton Père, il a obtenu le pouvoir de les accomplir en nous et par
nous. «Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai».
Donnons nos forces, notre vie à Dieu;
donnons-nous nous-mêmes pour accomplir les, oeuvres de Christ et bientôt nous
prierons de manière à obtenir de merveilleux exaucements. D’autre part,
consacrons nos forces, notre vie et nous-mêmes à la prière et nous apprendrons
à faire les oeuvres que Christ a faites, et de plus grandes encore. Christ fera
la conquête du monde si nous sommes avec lui, si nous sommes des disciples
pleins de foi, hardis dans la prière pour demander ces grandes choses.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
LE BUT PRINCIPAL DE
Je m’en vais au Père, et tout ce que
vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié
par le Fils. (Jn 14:13)
Afin que le Père soit glorifié par le
Fils.
Voilà le but pour lequel Jésus, dans la
gloire, à la droite de Dieu, fera tout ce que nous lui demanderons. Lorsqu’il
n’y a aucune espérance que ce but puisse être atteint, Il ne répondra pas. De
là il résulte tout naturellement que ce but doit être pour nous, comme pour
Jésus, l’élément essentiel de nos prières. La gloire du Père doit être
l’essence de l’âme, la vie de notre prière.
N’était-ce pas la règle de conduite de
Jésus lorsqu’Il était sur la terre?
«Je ne cherche pas ma volonté, mais la
volonté de Celui qui m’a envoyé». (Jn
5:30)
Nous avons là la note dominante de sa
vie. Il l’exprime aussi dans les premières paroles de sa prière sacerdotale.
«Père, l’heure est venue, glorifie ton
Fils, afin que ton Fils te glorifie».
«Pour moi, je t’ai glorifié sur la
terre, j’ai achevé l’oeuvre que tu m’as donné à faire; maintenant, Père,
glorifie-moi auprès de ta personne». (Jn 17:1-4)
Il s’appuie sur deux raisons pour
demander que les siens soient admis à partager la gloire qu’Il a auprès du Père.
Il l’a glorifié sur la terre, et Il le glorifiera encore dans le ciel. Son seul
désir est que son Père soit glorifié de plus en plus par la fidélité des siens.
Rien n’est plus sûr que cette parole du
Fils bien-aimé de Dieu: c’est que nous le glorifierons surtout en faisant ce
qu’Il nous demande. Il ne laissera par conséquent échapper aucune occasion d’assurer
l’accomplissement de sa promesse. Que notre but soit celui de Jésus: la gloire
du Père, qu’elle nous préoccupe avant tout et que nous en fassions l’objet de
nos requêtes, notre prière alors sera certainement exaucée. Cette parole de
Jésus est, à la vérité, une épée à deux tranchants qui, pénétrant l’âme de part
eh part, discerne les intentions et les pensées les plus intimes du coeur.
Jésus, dans ses prières sur la terre, dans son intercession au ciel, et dans la
promesse d’exaucement qu’Il nous a faite, a toujours comme première pensée et
premier but la gloire du Père!
En est-il de même pour nous? Souvent le
mobile le plus puissant qui nous pousse à prier n’est-il pas notre intérêt
personnel ou notre volonté propre? Et si tel n’est pas le cas, ne devons-nous
pas reconnaître que le désir ardent et persévérant de la gloire du, Père n’a
pas souvent la première place dans nos prières? Cependant il faut qu’il en soit
ainsi.
Nous ne prétendons pas dire que le
fidèle n’y songe pas par moments. Il déplore souvent d’obtenir si peu; il en
connaît la raison:, C’est lorsqu’il n’y a pas harmonie entre l’esprit qui anime
sa vie de chaque jour et la disposition de son âme à l’heure de la prière. Nous
nous apercevons que le désir de glorifier le Père ne doit pas être un
sentiment, intermittent qu’on n’éprouve qu’au moment où l’on prie. Non. Ce
n’est que lorsque notre vie tout entière, dans tous ses détails, est consacrée
à Dieu, que nous pourrons le glorifier par notre prière.
«Faites tout pour la gloire de Dieu». (1Co 10:31)
«Nous avons auprès de lui cette
assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous
écoute». (1Jn 5:14)
Ces deux paroles sont inséparables.
L’obéissance à ce commandement est le gage de la bénédiction révélée dans ce
second texte.
Pour qu’une prière soit exaucée, il faut
qu’elle soit à la gloire de Dieu. Il n’y a pas d’autre gloire que la sienne et
celle qu’Il veut bien faire reposer sur quelques-unes de ses créatures. La création
proclame sa gloire. Tout ce qui n’est pas pour sa gloire est péché, ténèbres et
mort. Ce n’est qu’en glorifiant Dieu que ses créatures peuvent réaliser sa
gloire. Le simple devoir de tous les rachetés est de faire ce que le Fils de
l’homme a fait. La récompense de Christ sera aussi la leur.
Le Père l’a couronné de gloire et
d’honneur, lui a remis le royaume entre les mains, lui a accordé le privilège
de demander ce qu’Il voudrait et le droit, comme Intercesseur, d’exaucer nos prières.
Si nous sommes un avec Christ, si notre prière fait partie d’une vie employée à
glorifier Dieu, le Sauveur glorifiera le Père en accomplissant à notre égard la
promesse:
«Tout ce que vous demanderez au Père eh
mon nom, je le ferai». (Jn 14:13)
Par nous-mêmes nous ne pouvons parvenir
à vivre de manière à ce que la gloire de Dieu soit notre but unique. Elle n’a
été pleinement réalisée que par Jésus-Christ homme, et ce n’est qu’en lui
qu’elle le sera pour nous. Oui, Dieu en soit béni, sa vie est notre vie, Il s’est
donné lui-même pour nous.
Il est essentiel que nous cherchions ce
qui usurpe en nous la place que Dieu doit occuper, que nous le confessions et
que nous y renoncions. N’est-ce pas souvent l’amour du moi, notre confiance en nous-mêmes?
Ce n’est que par le secours de Christ habitant en nous, s’emparant de notre
coeur, lui qui a glorifié le Père sur la terre, que nous parviendrons à
glorifier le Père à notre tour.
Il tarde à Jésus de glorifier le Père
par l’exaucement de nos prières et de nous enseigner à vivre et à prier à la
gloire de Dieu.
Quel motif assez puissant pourrait
engager nos coeurs indifférents à s’abandonner au Seigneur pour qu’Il agisse de
la sorte en nous? Pas d’autre que celui-ci: c’est que le Père seul est digne de
gloire.
Que par la foi, nous l’adorions, en nous
prosternant devant lui, lui attribuant le règne, la puissance et la gloire.
Vivons dans la lumière du Dieu, trois fois saint, du Dieu d’amour, et bien certainement
nous nous écrierons:
«À Dieu seul, notre Sauveur, par
Jésus-Christ notre Seigneur, soit gloire». (Jude 1:25)
N’est-ce pas une pensée qui doive nous
humilier, que si souvent nous avons prié pour un enfant, un ami, une oeuvre
avec plus de ferveur que lorsqu’il s’agit de la gloire de Dieu. Ne nous
étonnons plus de ce que tant de prières ne sont pas exaucées. Là est le secret.
Ne l’oublions pas, celui qui veut prier
avec foi, doit consacrer sa vie à ce que son Père soit glorifié par lui eh
toutes choses. Hors de là, point de prière efficace.
«Comment pouvez-vous croire», dit Jésus,
«vous qui tirez votre gloire les uns des autres et qui ne cherchez point la
gloire qui vient de Dieu seul». (Jn
5:44)
Toute recherche de notre propre gloire
auprès des hommes rend la foi impossible.
C’est le renoncement à nous-mêmes, c’est
le sentiment de notre incapacité qui nous amènera à la foi. Celui-là seul qui
recherche avant tout la gloire de Dieu, la verra dans la réponse à ses prières.
Mais comment y arriver, demanderons-nous encore?
Commençons par confesser que la gloire
de. Dieu n’a pas été notre passion dominante et qu’elle a aussi peu rempli nos
vies que nos prières! Que nous avons peu vécu selon la ressemblance du Fils, en
sympathie avec lui! Prenons notre temps Permettons au Saint-Esprit d’agir en
nous. Il nous révélera nos lacunes, et nous verrons tout ce qui nous a manqué à
cet égard. La connaissance du péché en nous, la confession que nous en ferons,
sont le vrai chemin qui mène à la délivrance.
Regardons à Jésus. Mourons à nous-mêmes
et vivons pour Dieu, comme Christ l’a fait. Que tout en nous travaille à la
réalisation de, ce grand but: Vivre pour la gloire du Père.
Acceptons Jésus et la force qu’Il veut
nous donner; possédons la joyeuse assurance que nous vivons à la gloire de Dieu,
parce que Jésus habite en nous. Que ce soit là l’esprit qui anime notre vie tout
entière. Jésus est le gage que nous pouvons vivre de la sorte. Le Saint-Esprit
nous a été donné pour que nous puissions faire cette expérience, à la condition
que nous nous confions en lui et que nous le laissions agir. Que notre
incrédulité ne soit pas cause que nous restions en arrière et prenons avec
confiance pour mot de passe: Tout à la gloire de Dieu.
Le Père accepte le sacrifice de notre
volonté, il lui est agréable. Le Saint-Esprit y apposera son sceau par la
conviction que nous vivons pour Dieu et sa gloire.
Quelle paix, quelle force, quelle
puissance auront nos prières quand nous saurons, par la grâce de Dieu, que nous
sommes en parfaite harmonie avec Celui qui nous a promis de faire ce que nous
lui demandons, afin que le Père soit glorifié par le Fils!
Lorsque nous croirons sans réserve à
l’inspiration des Ecritures par l’Esprit, nos désirs ne seront plus les nôtres,
mais ceux de l’Esprit en nous, et tout naturellement la gloire de Dieu sera
notre but unique. Nous pourrons dire avec une liberté toujours croissante: Père!
tu le sais, nous ne demandons cela que pour ta gloire.
La condition attachée à l’exaucement de
nos prières, au lieu d’être une montagne qui nous paraît inaccessible, nous
deviendra facile et nous donnera la certitude que nous sommes écoutés, parce
que la prière n’a pas de plus grande beauté et de bénédiction plus désirable que
celle-ci, c’est qu’elle glorifie le Père. Le privilège de la prière nous
deviendra doublement précieux, parce qu’il nous mettra en harmonie parfaite
avec le Fils bien-aimé qui a dit:
«Tout ce que vous demanderez au Père en
mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié par le Fils». (Jn 14:13)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Si vous demeurez en moi et que mes
paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera
accordé. (Jn 15:7)
Dans nos relations avec Dieu, la
promesse et les conditions qui s’y rattachent sont inséparables. Si nous
remplissons ces conditions, Dieu tiendra sa promesse. Ce qu’Il sera pour nous
dépend de ce que nous voulons être pour lui.
«Approchez-vous de Dieu et Il
s’approchera de vous». (Jas 4:8)
Ainsi la promesse illimitée accordée à
la prière: demandez ce que vous voudrez, dépend de cette condition simple,
naturelle, mais positive: Si vous demeurez en moi. C’est Christ que le Père
exauce toujours; ÊTRE et DEMEURER EN LUI: c’est le moyen de faire accepter notre
prière. Demeurer en lui entièrement et complètement, nous donne le droit de
demander ce que nous voudrons, et la promesse se réalisera pour nous. Si nous
comparons cette promesse avec l’expérience faite par tant de chrétiens, nous ne
pouvons qu’être frappés de la terrible différence qui existe entre elles. Qui
peut compter le nombre infini de prières qui s’élèvent et n’obtiennent aucune
réponse? Il n’y a qu’une manière d’expliquer ce fait.
Ou nous ne remplissons pas les conditions
requises, ou Dieu ne tient pas sa promesse.
Les chrétiens sont peu disposés à
admettre l’un ou l’autre; dès lors ils ont imaginé un moyen pour sortir de ce
dilemme. Ils ajoutent à la promesse une clause qui la modifie, mais que le
Seigneur n’y a point mise: «Si telle est la volonté de Dieu!» Par là, ils
conservent l’intégrité de Dieu et la leur, du même coup. Oh! s’ils voulaient seulement
accepter la promesse et la tenir ferme telle qu’elle est, s’en remettant à
Christ du soin de défendre la vérité!
Le Saint-Esprit leur ferait voir que
cette promesse n’a été faite qu’à ceux qui demeurent réellement en Christ, dans
le sens où Il l’entend lui-même. Le même Esprit, les amenant à confesser que,
de leur côté, ils n’ont pas rempli la condition requise, ils comprendraient
qu’il est dès lors tout naturel que leur prière n’ait pas été exaucée. Si le
Saint-Esprit les éclaire, ils ne tarderont pas à être avertis de la faiblesse
de leurs prières et en chercheront la raison. C’est alors qu’ils obtiendront la
bénédiction de demeurer pleinement en Christ. «Si vous demeurez en moi».
Lorsqu’un chrétien grandit dans la
grâce, et la connaissance du Seigneur Jésus, il lui arrive souvent de voir les
paroles de Dieu grandir en même temps et se révéler à lui d’une manière toute nouvelle
et plus profonde. Il peut se reporter au jour où telle parole de Dieu s’est
illuminée pour lui et se réjouir de la bénédiction qu’elle lui a apportée. Plus
tard, dans des circonstances différentes, ayant acquis une plus grande
expérience, il y découvre un sens qu’il n’y avait jamais vu auparavant. Plus
tard, en avançant dans la vie chrétienne, il se peut que cette même parole qui
lui paraît encore mystérieuse, soit éclairée du Saint-Esprit, qui lui en révèle
le sens le plus caché et le plus profond. L’une de ces paroles dont le sens se
découvre graduellement et qui nous amène, pas à pas, dans la plénitude de la
vie divine est celle qui nous occupe: «Demeurez en moi». De même que la
croissance du sarment attaché au cep est constante, de même notre union avec
Christ doit grandir et durer pendant notre vie entière; ce n’est qu’alors que
la vie divine prendra une possession complète de nous.
Le chrétien faible encore en la foi peut
cependant demeurer en Christ dans la mesure de lumière qui lui est accordée,
mais plus il demeurera en Christ, dans le sens parfait du mot, tel que le
Maître l’entend, plus il héritera des promesses qui s’y rattachent.
Dans la vie chrétienne, la première
étape est la foi. Quand l’enfant de Dieu découvrira que le commandement est
fait pour lui malgré sa faiblesse, il fera l’expérience qu’en dépit de
nombreuses chutes et de beaucoup d’infidélités, son devoir le plus impérieux
est d’y obéir, et il en retirera une bénédiction. Il ne verra plus que l’amour,
la puissance et la fidélité du Sauveur, et il sentira un besoin croissant de
foi.
Il ne se passera pas longtemps avant
qu’il ne découvre qu’il lui faut encore autre chose. L’obéissance et la foi
sont inséparables. La foi n’est pas autre chose qu’une obéissance passive qui
regarde au Maître. L’obéissance n’est autre chose qu’une foi active qui fait la
volonté de Dieu.
Il peut arriver que le chrétien pense
davantage aux privilèges et aux bénédictions attachés à cette parole: Demeurer
en Christ, qu’aux devoirs qui en découlent et aux fruits qu’elle doit porter.
Il s’apercevra qu’il y a eu en lui beaucoup de volonté propre et d’amour de
soi-même, plus même qu’il ne s’en est douté, et que la paix dont il avait joui
dans la première ferveur de sa foi n’est plus son partage. C’est par l’obéissance
pratique que la demeure en Christ pourra être réalisée. «Celui qui a mes
commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime. Si vous m’aimez, gardez
mes commandements». «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père
l’aimera; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui». (Jn 14:21:15,23) «Si vous gardez
mes commandements, vous demeurerez dans mon amour». (Jn 15:10)
Au début de la vie chrétienne, le fidèle
a cru plus par l’intelligence et par les vérités que cette intelligence avait saisies,
que par le coeur. Plus tard, il lui semble qu’il lui manque encore quelque
chose.
La volonté, le coeur du chrétien
appartiennent au Seigneur. Il lui obéit et il l’aime. Mais alors pourquoi la
nature charnelle a-t-elle encore tant de puissance? Pourquoi les mouvements
spontanés, les émotions subites de l’homme intérieur sont-ils si loin de ce
qu’ils devraient être?
La volonté sanctifiée ne peut ni
approuver, ni tolérer cet état de choses, mais on dirait qu’il y a là une
région qui semble n’être pas soumise au contrôle de notre volonté. Pourquoi
même lorsqu’il n’y a pas beaucoup de péchés de commission à condamner, y a-t-il
un si grand nombre de péchés d’omission? Pourquoi si peu de sainteté, si peu
d’amour, si peu de conformité dans notre vie à celle de Jésus?
Pourquoi notre vie ne se confond-elle
pas avec la sienne? N’est-ce pas là ce que le Maître a voulu dire par cette
parole: «Demeurez en moi». Il faut qu’il y ait quelque chose dans notre vie en
Christ et dans la vie de Christ en nous, dont nous n’ayons pas encore fait l’expérience.
Oui, en effet: La foi et l’obéissance
sont le seul chemin qui mène à la bénédiction.
Avant de nous donner la parabole du cep
et des sarments, Jésus nous a fait entendre très clairement quelle merveilleuse
bénédiction sera le prix de notre foi et de notre obéissance.
Par trois fois, Il répète ces paroles:
Si vous m’aimez et gardez mes commandements, en les faisant suivre chaque fois
d’une promesse différente: l’Esprit qui viendra du Père, le Fils qui sera
manifesté, enfin le Père et le Fils qui feront leur demeure dans le coeur obéissant.
Plus notre foi grandira dans
l’obéissance et l’amour, plus notre vie intérieure s’épanouira et nous
deviendrons capables de recevoir l’esprit de Christ glorifié. «En ce jour-là
vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis
en vous» (Jn 14:20) de la
même manière que Christ est en Dieu, et Dieu en Christ, unis dans une identité
absolue de vie et de nature, de même serons-nous unis en Christ et Christ en
nous dans une même vie.
C’est lorsque Jésus nous a parlé de la
connaissance que nous avons acquise par le Saint-Esprit, de sa vie en Dieu, de
notre vie en lui et de lui en nous, qu’Il a pu dire: «Demeurez en moi et moi en
vous». Acceptons cette vie unie à Christ.
C’est là la vraie vie! Christ pouvant
venir habiter en nous, de telle sorte que notre âme ayant renoncé à elle-même,
a laissé la place à Celui qui n’aspire qu’à devenir l’essence même de notre
vie. Pour cela, redevenons petit enfant, qui, ne se faisant aucun souci, trouve
son bonheur à se confier et à obéir à celui qui a tout fait pour lui.
Pour ceux qui demeurent ainsi en Christ,
la promesse: «Demandez ce que vous voudrez», aura son accomplissement certain.
Il ne peut en être autrement. Christ est devenu leur Maître. Il règne en
souverain sur leur vie, leur volonté, leur coeur. Non seulement ils n’ont plus de
volonté propre, mais Christ y a substitué la sienne par son Esprit et prie en
eux.
Chers frères en la foi, confessons que
c’est parce que nous ne demeurons pas en Christ comme Il nous l’a commandé que
l’Eglise est impuissante en présence de l’infidélité, de la mondanité et du paganisme
au milieu desquels le Seigneur pourrait la rendre plus que victorieuse.
Acceptons la condamnation que cette confession implique et croyons à sa
fidélité pour accomplir sa promesse. Mais ne nous décourageons pas. La vie du
sarment attaché au cep grandit toujours. Demeurer en Christ comme Il nous y
invite est à notre portée, car sa volonté est de nous y aider. Soyons prêts à
compter pour rien tout ce qui n’est pas lui, et à dire: «Ce n’est pas que j’aie
déjà remporté le prix... mais je cours pour tâcher de le saisir, puisque moi
aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ». (Php 3:12)
Ainsi demeurant en lui, grandissant dans
notre union avec lui, exerçons notre droit et notre volonté en nous conformant
à la volonté de Dieu et réclamons ce qu’Il nous a promis. Laissons-nous
enseigner par le Saint-Esprit qui, à mesure que nous avancerons, nous dévoilera
mieux ce qu’est la volonté de Dieu, afin que nous en puissions réclamer,
l’exécution par la prière. Et surtout ne nous contentons de rien moins que de
faire l’expérience personnelle de ce que Jésus nous a promis quand Il a dit:
«Si vous demeurez en moi et que mes
paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera
accordé». (Jn 15:7)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
Si vous demeurez en moi et que mes
paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela sera accordé. (Jn 15:7)
La relation essentielle qui existe entre
Avant que nous arrivions à prier,
n’est-ce pas
«Eternel! incline ton oreille et
écoute». (2Ro 19:16) «Prête
l’oreille à mes paroles». (Ps 5:2)
«Ecoutez ma voix». (Jer 7:23)
Voilà des paroles que l’homme dit à Dieu
et celles que Dieu lui répond. Dieu nous écoutera dans la mesure où nous
l’aurons écouté. Le degré d’importance que nous attachons à ce que Dieu nous
dit sera la véritable pierre de touche de ce qu’Il est réellement pour nous, de
notre droiture et de notre sincérité dans la prière. C’est à cette relation
entre sa parole et notre prière que Jésus fait allusion dans notre texte. La
grande importance de cette vérité deviendra claire pour nous, si nous la
comparons avec celle qui a fait l’objet de notre précédente leçon
Si vous demeurez en moi. (Jn 15:7)
Plus d’une fois, Jésus a dit: Demeurez
en moi et moi en vous. Sa demeure eh nous sera le complément de notre demeure
en lui, mais ici ce n’est plus: Vous en moi et moi en vous c’est: Vous en moi
et mes paroles en vous. L’idée est la même, sous une forme différente.
Un horizon nouveau s’ouvre devant nous;
nous discernons mieux la place que doivent occuper dans notre vie spirituelle
et surtout dans notre prière, les paroles que Dieu nous a révélées par Christ. Un
homme se fait connaître par ses paroles, par ses promesses il se donne et il se
lie à celui auquel il a fait ses promesses. Il fait connaître sa volonté en
donnant ses ordres à ceux dont il réclame l’obéissance, non seulement dans le
but de les diriger, mais aussi pour les employer à son service.
C’est par nos paroles que nous entrons
en communion avec nos semblables. C’est par nos paroles entendues, acceptées,
comprises, obéies, que nous pouvons exercer une influence sur les autres, influence
naturellement toujours très limitée. Mais lorsque c’est Dieu, l’Être infini, en
qui réside la vie, la puissance, la vérité dans l’acception la plus élevée du
mot, lorsque c’est Dieu, disons-nous, qui parle, il y a plus encore, car Il se
donne lui-même à ceux qui, recevant ses paroles, font l’expérience de la
réalité de ses promesses. En nous faisant la promesse, Il nous donne en même temps
la puissance de la saisir et de la posséder. En nous donnant ses ordres, Il
nous donne en même temps la capacité de partager avec lui sa volonté, sa
sainteté, sa perfection.
«
Nous savons par les sourds-muets que la
faculté de la parole dépend de celle de l’ouïe; c’est pour cela que la perte de
l’ouïe chez l’enfant entraîne celle de la parole. Nous retrouvons cette vérité
dans un champ plus vaste. Nos paroles dépendent de ce que nous entendons. C’est
vrai aussi dans le sens le plus élevé de nos relations avec Dieu. Offrir une
prière, exprimer nos désirs, faire appel à certaines promesses, n’est pas
difficile, et l’homme peut aller jusque-là par son intelligence naturelle. Mais
prier par l’Esprit, faire entendre à Dieu de ces paroles destinées à exercer une
influence sur les puissances du monde invisible, c’est autre chose; prier de la
sorte dépend entièrement de la manière dont nous écoutons la voix de Dieu.
Ce n’est que par notre éducation à
l’école du Maître que nous apprendrons à parler à Dieu aussi bien qu’à l’homme.
«Le Seigneur, l’Eternel m’a donné une langue exercée-Pour que je sache soutenir
par la parole celui qui est abattu. -Il éveille, chaque matin, il éveille mon
oreille, -Pour que j’écoute comme écoutent des disciples. -Le Seigneur,
l’Eternel m’a ouvert l’oreille, -Et je n’ai point résisté». (Esa 50:4-5)
Ecouter la voix de Dieu, c’est quelque
chose de plus qu’une étude attentive de sa Parole. On peut étudier et connaître
à fond
Notre force de croire et notre force
d’obéir dépendront de la manière dont nous aurons écouté cette voix. La chose
essentielle pour nous est de reconnaître la voix de Dieu dans ce qu’Il a à nous
dire.
Ce n’est pas la loi, ce n’est pas
Les saints de l’Ancien Testament ont
bien compris cette relation intime entre les paroles de Dieu et les nôtres.
Pour eux la prière était réellement l’effusion d’un coeur qui a entendu la voix
de Dieu. Si la parole était une promesse, ils comptaient sur Dieu pour faire ce
qu’il avait dit. «Ce que Dieu a dit, ne le fera-t-il pas? Ce qu’Il a déclaré,
ne l’exécutera-t-Il pas?». (No 23:19)
La parole était-elle un commandement?
Nous voyons qu’ils obéissaient simplement à ce que Dieu leur avait ordonné.
«Abram partit comme l’Eternel le lui avait dit». (Ge 12:4)
Leur vie en communion avec Dieu était un
libre échange de paroles et de pensées. Ils écoutaient et faisaient ce que Dieu
leur commandait; Dieu, de son côté, les écoutait et leur accordait ce qu’ils
demandaient.
Non seulement Christ nous parle, mais,
se donnant tout entier à nous, Il fait suivre sa promesse de l’accomplissement.
En retour, Il demande que nous fassions de même, c’est-à-dire que nous nous abandonnions
complètement à lui.
«Si mes paroles demeurent en vous». (Jn 15:7) Cette condition est
claire et simple. Elle nous révèle la volonté de Christ; si ses paroles
demeurent en nous, sa volonté deviendra la nôtre; et nous deviendrons
l’instrument docile qu’Il maniera à son gré. Christ remplira notre être intérieur
dans l’exercice de l’obéissance et de la foi. Notre volonté s’affermira et sera
toujours plus en harmonie avec lui et Il le saura. Il ne craindra pas alors de nous
faire cette promesse: «Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en
vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé». (Jn 15:7) Cette promesse se
réalisera littéralement pour tous ceux qui y ajouteront foi et qui vivront d’après
elle.
Disciples de Christ! Ne nous devient-il
pas de plus eh plus évident que pendant que nous cherchions à nous expliquer
pourquoi nos prières restaient sans réponse, essayant de nous persuader que
cela tenait à notre soi-disant soumission à la volonté de Dieu, la vraie raison
était que notre vie sans énergie était la cause de nos prières sans force?
Qu’est-ce qui nous rendra forts si ce n’est la parole sortant de la bouche même
de Dieu? C’est la parole de Christ, aimée, respectée, agissant eh nous par
l’obéissance.. c’est elle qui nous fera devenir un avec lui, et qui nous rendra
capables de nous approcher de Dieu et de le comprendre.
Tout ce qui est de ce monde passera,
mais celui qui fait la volonté de Dieu demeurera éternellement. Abandonnons
notre vie à Christ. Que nos coeurs s’ouvrent à sa parole. Quelles expériences pleines
de bénédictions ne ferons-nous pas alors, et ne réaliserons-nous pas de sa
présence en nous!
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
OBEISSANCE
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi;
mais moi, je vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez et que
vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez
au Père en mon nom, Il vous le donne». (Jn 15:16)
«La prière fervente du juste a une
grande efficace.». (Jas 5:16)
Le Père renouvelle ici la promesse de
nous donner ce que nous demanderons, mais à une condition qui nous montre à qui
sera accordée cette merveilleuse influence auprès du Tout-Puissant. Le Maître dit:
«Je vous ai choisis et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez
du fruit et que votre fruit demeure».
Puis Il ajoute
«Afin que ce que vous demanderez au Père
en mon nom», -vous qui portez du fruit, -«Il vous le donne».
Au fond, ces paroles ne sont que
l’expression plus complète de celles-ci:
«Si vous demeurez en moi et que mes
paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera
accordé». (Jn 15:7)
Porter du fruit et toujours plus de
fruit est donc le but de notre demeure en Christ. «Si vous portez beaucoup de
fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié et que vous serez mes disciples».
(Jn 15:8)
Dès lors il n’est pas étonnant qu’Il
ajoute que des fruits abondants et durables seront la preuve de notre vie en
Christ. Répondre à l’appel qui nous a été adressé est la condition de toute prière
efficace, c’est la clef qui nous ouvre le trésor des bénédictions de Dieu.
Il y a des chrétiens qui craignent que
cette assertion ne soit en désaccord avec la doctrine du salut gratuit. Il n’en
est rien si nous comprenons cette doctrine comme nous devons la saisir, et
comme elle nous est donnée à plusieurs reprises dans
Ecoutez ces paroles de Jean: «Petits
enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec
vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité et nous
rassurerons nos coeurs devant lui... Quoique ce soit que nous demandions, nous
le recevons de lui parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons
ce qui lui est agréable». (1Jn
3:18,19,22)
Et encore celles-ci de Jacques: «La prière
fervente du juste a une grande efficace». (Jas 5:16)
Le juste est celui dont on peut dire,
selon la définition du Saint-Esprit:
«Celui qui pratique la justice est
juste, comme lui-même est juste». (1Jn
3:7)
Remarquez aussi l’esprit qui anime plusieurs
Psaumes avec leurs appels à l’intégrité et à la justice de celui qui prie:
«L’Eternel m’a traité selon ma droiture. Il m’a rendu selon la pureté de mes mains...
J’ai été sans reproche envers lui, et je me suis tenu en garde contre mon
iniquité. Aussi le Seigneur m’a rendu selon ma droiture, selon la pureté de mes
mains devant ses yeux. Avec celui qui est bon, tu te montres bon, avec l’homme
droit, tu agis selon la droiture». (Ps
18:21,24,26) «Mon bouclier est en Dieu, qui sauve ceux dont le coeur
est droit». (Ps 7:11) «O
Eternel! qui séjournera dans ta tente? Qui demeurera sur ta montagne sainte?
Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice, et qui dit la vérité
selon son coeur». (Ps 15:1-2)
Si nous considérons attentivement ces
déclarations à la lumière du Nouveau Testament, vous les trouvons en parfait
accord avec l’enseignement du Sauveur dans son discours d’adieu. «Si vous
gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour». (Jn 15:10) «Vous êtes mes amis si
vous faites ce que je vous commande». (Jn 15:14) Ces mots veulent dire littéralement: «Ce n’est pas
vous qui m’avez choisi, mais moi je vous ai choisis et je vous ai établis, afin
que vous alliez et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure afin
que ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donne». (Jn 15:16)
Cherchons à entrer dans l’esprit de ce
que le Seigneur nous enseigne. Ne courons-nous pas le danger de ne voir
quelquefois qu’un des côtés de la question et qu’une seule expérience à faire
de la prière et de la foi? Mais il est un autre côté que
L’assujettissement de notre être tout
entier à sa suprématie, à sa gloire, à sa volonté et à son bon plaisir, devrait
être le grand objet de notre vie. La question n’est pas de savoir comment nous pourrons
obtenir la faveur de Dieu et en jouir parce que même en cela notre moi peut
dominer; c’est Dieu qui doit l’emporter sur tout. Une soumission complète,
n’est-ce pas ce qui fera la beauté du ciel?
Obéir et servir, voilà les mobiles qui
ont fait agir le Fils pendant qu’Il était sur la terre. Savoir et obéir, voilà
ce que doit être notre but principal bien plus encore que le repos, la lumière,
la joie ou la force.
Remarquons quelle place éminente le
Maître donne à ce but, non seulement dans le chapitre quinzième, mais dans le
quatorzième, où Il parle de l’habitation de Dieu en nous, en trois personnes.
«Si vous m’aimez, gardez mes commandements». (Jn 14:15) Et l’Esprit vous sera alors donné par le Père.
«Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et
celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à
lui». (Jn 14:21) Enfin au
verset 23 nous trouvons l’une des plus grandes et des plus précieuses
promesses: «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera;
nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui».
Est-il possible d’exprimer plus
clairement que c’est par l’obéissance que l’Esprit habitera en nous, qu’il
révélera le Fils en nous et nous préparera à être la demeure du Père?
L’obéissance et la foi ne sont que les deux faces d’un même acte, celui par
lequel nous acceptons la volonté de Dieu. De même que la foi fortifie l’obéissance,
l’obéissance, à son tour, fortifie la foi. La foi se perfectionne par les
oeuvres: souvent ce que nous avons pris pour la foi est resté sans résultat;
n’est-ce pas parce que nous n’avions pas compris que la seule foi efficace est
celle qui est accompagnée d’une entière soumission à la volonté ide, Dieu.
C’est alors seulement que nous aurons force et puissance pour réclamez de Dieu
tout ce qu’Il nous a promis.
L’application de cette vérité est
simple, mais très solennelle. Le Maître a dit: «Je vous ai choisis et je vous
ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit», -«beaucoup de
fruit», - «et que votre fruit demeure». (Jn 15:16)
Ce qui revient à dire qu’il faut que
notre vie soit utile et d’une utilité continuelle. Que de fois nous avons prié
avec ferveur pour obtenir la grâce de porter du fruit, et nous avons été
étonnés de ne recevoir aucune réponse! C’est parce que nous avions interverti l’ordre
du Maître. Nous avions voulu recevoir d’abord la joie, la force, la consolation
afin de pouvoir accomplir facilement notre oeuvre, sans difficulté et sans renoncement
à nous-mêmes. Et le Maître veut que par la foi, sans nous préoccuper de notre
tâche, de ses côtés faciles ou de ses difficultés, de nos forces ou de notre faiblesse,
nous fassions ce qu’Il nous demande, dans une parfaite obéissance. En suivant ce
chemin, nous serions arrivés à prier avec efficace, et à tout faire pour la
gloire de Dieu. Non pas que l’obéissance tienne lieu de foi, ni y supplée si
elle manque; non, l’obéissance qui vient de la foi est la clef qui ouvre les
trésors que Dieu tient en réserve pour nous. Le baptême de l’Esprit, l’habitation
du Fils et du Père en nous, la foi en un exaucement constant de la prière,
voilà ce qui attend celui qui obéit.
Acceptons cette leçon.
Voilà donc encore une des causes pour
lesquelles nos prières peuvent n’être pas efficaces: notre vie n’est pas ce
qu’elle doit être. Une obéissance simple et droite n’en est pas le signe caractéristique.
Et cependant nous approuvons pleinement cette loi divine de
Reconnaissons, à notre honte, combien
nos vies ont été et sont peu fidèles à cet égard. Consentons enfin à obéir à
l’ordre que le Seigneur nous donne. Etudions ses relations avec nous en tant
que Maître. Ne recherchons plus en premier lieu, jour après jour, notre consolation,
notre joie et nos bénédictions personnelles. Que notre première pensée soit:
J’appartiens au Maître
Qu’en toutes circonstances nous
agissions comme faisant partie de lui-même, ne nous préoccupant plus que de
connaître et de faire sa volonté. Être le serviteur, l’esclave de Jésus-Christ,
que ce soit là l’esprit qui nous anime. S’Il a dit: «Je ne vous appelle plus serviteurs...
mais je vous ai appelés amis», (Jn
15:15) c’est qu’Il avait défini plus haut cette qualité d’amis:
«Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande». La seule chose
qu’Il nous ordonne, comme aux sarments attachés au cep, c’est de porter du fruit.
Vivons pour être en bénédiction aux autres, pour rendre témoignage de l’amour
et de la vie qui sont en Jésus. Consacrons-nous entièrement à, vivre dans la
foi et l’obéissance, c’est là ce que Jésus veut de nous, appliquons-nous à
faire sa volonté: c’est-à-dire, à porter du fruit. Réalisons que c’est à cela
qu’Il nous appelle, que nous n’avons d’ordre à recevoir que de Celui qui
obtient tout de soli Père, et qu’une vie utile et féconde en fruits, toute
consacrée à Dieu est à notre portée. Nous comprendrons alors comment et
pourquoi porter du fruit peut seul nous ouvrir le chemin de la prière efficace.
Celui qui, par l’obéissance à Christ,
prouve qu’il accomplit la volonté de Dieu, obtiendra tout ce qu’il demandera au
Père, parce que le Père le lui a promis.
«Quoi que ce soit que nous demandions,
nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que, nous
faisons ce qui lui est agréable» (1Jn
3:22)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
«Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai.»
«Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.». (Jn 14:13-14)
«Que le Père vous accorde ce que vous lui demanderez en mon nom.». (Jn 15:16)
«En vérité, en vérité, je vous dis que
ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent,
vous n’avez rien demandé en mon nom, demandez et vous recevrez. En ce jour-là vous
demanderez en mon nom.» (Jn 16:23-24,26)
Les disciples n’avaient encore rien
demandé au Dom de Jésus-Christ, et lui-même n’avait jamais parlé de cette
possibilité. Nous trouvons dans ces paroles: assemblés en mon nom, (Mt 18:20) ce qui s’en rapproche le
plus. Ici, dans ce discours d’adieu, Il répète ces mots: en mon nom, à la suite
de trois promesses illimitées: Tout... quelque chose... ce que vous demanderez,
(Jn 14:13-14) (Jn 15:16) pour enseigner à ses
disciples et à nous en même temps, que ce n’est qu’en son nom seul que nous
aurons la victoire. Mais cette victoire dépend de l’usage que nous ferons de ce
nom. Qu’est-ce qu’un nom?
Le nom est la personnification d’un
individu, à tel point qu’il nous suffit de l’entendre prononcer pour que son
image paraisse à nos yeux. Le nom éveille en nous immédiatement la personnalité
qu’il évoque; il nous rappelle ce que nous en connaissons et renouvelle l’impression
que nous en avons reçue. Le nom d’un roi, par exemple, nous suggère aussitôt
l’idée de sa puissance, de sa grandeur, de son royaume même, parce qu’il en est
le type. De même, chacun des noms sous lesquels Dieu nous est révélé:
l’Eternel, Jéhova, l’Admirable, le Tout-Puissant, le Prince de Paix,
personnifie instantanément à nos yeux quelque attribut de Celui qui est
invisible. Le nom de Christ nous dit tout ce qu’Il a fait pour nous et tout ce
qu’Il fait en ce moment comme Intercesseur et Médiateur.
Qu’est-ce que faire quelque chose au nom
d’un autre?
C’est se présenter avec le pouvoir et
l’autorité de cet autre, comme son représentant ou son envoyé. Et comment nous
servir du nom d’un autre si nous n’avons pas avec lui une communauté de
pensées? Pourrions-nous consentir à ce que qui que ce soit se serve librement de
notre nom, si nous ne sommes assurés que notre honneur et nos intérêts seront
saufs et en bonnes mains.
Voilà ce que Jésus nous offre lorsqu’Il
nous permet de nous servir de son nom avec l’assurance que quoi que nous
demandions, cela nous sera donné.
On ne peut établir ici de comparaison
entre la permission accordée à quelqu’un de se servir d’un certain nom, dans
une occasion particulière, et celle que Jésus donne solennellement à tous ses disciples
d’user librement de son nom, en tout temps et pour tout ce qu’ils ont à
demander. Il ne l’aurait pas fait s’Il n’avait pas su qu’Il pouvait leur
confier ses intérêts, et que son honneur était en sûreté entre leurs mains.
L’usage autorisé du nom d’un autre est toujours le signe d’une grande intimité.
En employant le nom d’un autre pour un but spécial, nous laissons le nôtre de
côté comme n’ayant plus de valeur et comme si nous revêtons la personnalité de celui
dont nous invoquons le nom.
Faire usage d’un nom est un droit qui
peut nous avoir été accordé en vertu d’une union légale.
Un négociant, obligé de s’éloigner et de
quitter ses affaires, donne à son fondé de pouvoir une attestation au moyen de
laquelle celui-ci peut tirer des centaines de mille francs en son nom. Le fondé
de pouvoir s’en servira non pour lui-même mais dans l’intérêt de la maison.
C’est parce que son patron le connaît pour être dévoué à ses affaires qu’il
peut lui remettre ainsi, en toute confiance, le libre usage de son nom.
Lorsque le Seigneur Jésus-Christ est
monté au ciel, Il a laissé son oeuvre, le gouvernement de son royaume ici-bas,
entre les mains de ses serviteurs. Il ne pouvait faire autrement que de les
autoriser à se servir de son nom, pour obtenir du Père le secours dont ils auraient
besoin pour la bonne réussite de ses affaires. Ses disciples ont donc le
pouvoir de se servir du nom de Jésus dans la mesure où ils se consacrent aux
intérêts et à l’oeuvre du Maître. L’usage d’un nom suppose toujours l’abandon
de nos intérêts propres pour prendre en main ceux de la personne que nous
représentons.
Faire usage d’un nom est un droit qui
peut encore nous avoir été accordé en vertu d’une union pour la vie.
Dans le cas du négociant et de son fondé
de pouvoir, l’union est temporaire. Mais nous savons comment l’union de la vie
comporte l’unité du nom.
Un enfant porte le nom de son père parce
qu’il en a reçu la vie. Et souvent le fils d’un père honorable a été respecté
par le seul fait du nom qu’il portait. Mais si l’on arrive à découvrir qu’il
n’a que le nom, sans avoir le caractère et les qualités de son père, ce nom même
perdra de sa valeur. Tout doit être en harmonie, le nom, la vie et le
caractère. Si tel est le cas, l’enfant aura un, double titre à l’affection et à
l’estime des amis de son père.
Il en est de même pour Jésus et le chrétien.
Nous devons être un avec lui. Nous avons une même vie avec lui, un même esprit,
et, par là, nous avons le droit de nous approcher de Dieu en son nom.
Ce qui peut en autoriser l’usage est
encore l’union de l’amour.
Si une jeune fille pauvre, dont la vie a
été toute de privations, s’unit à un homme riche, elle renonce à son nom pour
prendre celui de son mari, elle a le droit de s’en servir. Elle peut faire des emplettes,
et, grâce au nom qu’elle porte, on ne refusera pas de les lui livrer. Pourquoi?
Parce que l’époux, l’ayant choisie pour sa compagne, lui a donné le droit de
considérer sa richesse à lui comme devenant la sienne à elle, car ils ne font
plus qu’un.
L’époux céleste ne pouvait faire moins,
nous ayant aimés, nous ayant unis à lui. Dès lors, Il donne à ceux qui portent
son nom le droit de tout demander en ce nom-là.
Les exemples que nous venons de citer
nous montrent que la manière habituelle d’envisager cette question est
défectueuse. Trop souvent nous terminons nos prières par le nom de Jésus, comme
une simple formule, ou en coupables qui s’en font une caution qui doit répondre
pour eux.
Jésus est vivant, Il est auprès du Père,
ne l’oublions pas. Si même c’est à lui que nous adressons nos supplications, il
faut le faire en son nom. N’est-ce pas déclarer par là que nous sommes avec lui
en communion de sentiments, d’intérêts et d’amour? S’il en est ainsi, notre foi
grandira dans l’assurance que rien de ce que nous demandons en son nom ne nous
sera refusé, et nous verrons quelle puissance merveilleuse nous aurons dans nos
prières auprès du Père. De l’influence de Christ dans notre vie dépend son
influence dans nos prières. Bien des paroles dans l’Ecriture rendent clairement
ce que nous venons de dire:
«Faites tout au nom du Seigneur Jésus». (Col 3:17)
Ce verset est la contre-partie de cet
autre:
«Demandez tout en mon nom». Faire et
demander au nom de Jésus sont inséparables.
«Nous marcherons, nous, au nom de
l’Eternel, notre Dieu à toujours et à perpétuité». (Mic 4:5)
Nous voyons que le nom du Seigneur doit
exercer une influence dirigeante sur notre vie tout entière, et surtout dans la
prière. Ce n’est pas à nos paroles seulement, mais à nos actes que Dieu regarde
pour jugez ce que le trône de son Fils est réellement pour nous. Quand l’Ecriture
parle de: «Ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur
Jésus-Christ», (Ac 15:26)
ou de celui qui est: «Tout prêt, non seulement à être enchaîné, mais encore à mourir
à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus», (Ac 21:13) nous voyons ce que ce nom doit être pour nous. S’Il
est tout pour nous, nous obtiendrons tout par lui. Si j’abandonne tout à Dieu,
Il me fera part de tout ce qu’Il possède. «Tout ce que vous demanderez en mon
nom, je le ferai». (Jn 14:13)
Jésus noua fait cette promesse
libéralement: les chrétiens l’ont amoindrie, limitée, ils la trouvaient trop
large. Qui oserait se fier à un homme sans condition? Mais dans ce cas-ci, il
ne s’agit pas d’un homme, et ces mots: en mon nom, portent en eux leur propre
garantie. C’est une puissance spirituelle que nous pouvons revendiquer devant les
hommes et devant Dieu.
Oh! demandons à Dieu le secours de son
Saint-Esprit, pour que nous comprenions la signification de ce nom et l’usage
que nous en devons faire. C’est par l’Esprit seul que «le nom qui est au-dessus
de tout nom», (Php 2:9)
prendra la place prépondérante dans nos affections et dans notre vie. Disciples
de Jésus! Que les leçons d’aujourd’hui pénètrent profondément dans notre coeur.
Les cieux nous sont ouverts, les trésors du monde invisible sont mis à notre disposition,
sachons en user au profit de ceux qui nous entourent. Apprenons à prier au nom
de Jésus. Que chacun de nous exerce son sacerdoce royal et se prévale du droit
dont il dispose dans le champ d’activité que le Seigneur lui a donné.
Que les chrétiens se réveillent, qu’ils
écoutent ce message! Notre prière obtiendra ce qui, sans elle, n’aurait jamais
été fait. Servons-nous sans réserve du nom de Jésus, et soyons ainsi en bénédiction
pour ceux qui nous entourent.
«Tout ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai». (Jn 14:13)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
LE SAINT-ESPRIT ET
«En ce jour-là, vous ne m’interrogerez
plus sur rien: en vérité, en vérité, je vous dis que ce que vous demanderez au
Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé
en mon nom; demandez et vous recevrez afin que votre joie soit parfaite. En ce
jour-là, vous demanderez en mon nom et je ne vous dis pas que je prierai le
Père pour vous, car le Père lui-même vous aime.» (Jn 16:23,24,26)
«Priant par le Saint-Esprit,
maintenez-vous dans l’amour de Dieu.». (Jude 1:20-21)
«Je vous écris, petits enfants, parce
que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom. Je vous écris, pères,
parce que vous avez connu Celui qui est dès le commencement. Je vous écris,
jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin». (1Jn 2:12-18)
Ces paroles de Jean adressées aux petits
enfants, aux jeunes gens et aux pères, ne nous indiquent-elles pas qu’il y a
dans la vie chrétienne trois époques distinctes d’expériences?
La première est celle de l’enfance;
l’âme naît à la joie du pardon et de l’assurance du salut.
La seconde est celle de l’adolescence
époque de transition et de lutte où la foi grandit et s’affermit;
La troisième est celle de l’âge mûr; les
pères ont approfondi toutes choses et sont entrés dans une communion intime
avec le Tout-Puissant.
Dans le sermon sur la montagne, tel que
nous venons de l’étudier au point de vue de l’enseignement de Christ sur la
prière, nous retrouvons aussi trois divisions distinctes analogues. En premier
lieu, l’époque d’initiation où l’enseignement se résume en ce mot Père: «Priez
votre Père». «Votre Père voit, entend, sait, récompensera, beaucoup plus
qu’aucun père terrestre». Ayez seulement en lui une foi enfantine.
Plus tard, vient l’époque de luttes, de
transition et de victoire, résumées par ces paroles: «Mais cette sorte de démon
ne sort que par la prière et par le jeûne». (Mt 17:21) «Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui
crient à lui jour et nuit, et tardera-t-Il à leur égard?» (Lu 18:7)
Enfin, dans ses paroles d’adieu, nous
atteignons un degré plus élevé encore. Les enfants sont devenus hommes faits,
ils sont les amis du Maître pour lesquels Il n’a point de secrets et auxquels
Il dit: «Je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père». (Jn 15:15)
En nous répétant si souvent quoi que
vous demandiez, Jésus nous remet pour ainsi dire les clefs du royaume des
cieux. Le moment est venu de prouver la puissance de la prière en son nom. Le
contraste entre le premier et le dernier degré de cette marche ascendante est marqué
de la manière la plus positive dans les paroles que nous méditons aujourd’hui.
«Jusqu’à présent vous n’avez rien
demandé en mon nom. En ce jour-là vous demanderez en mon nom». (Jn 16:24,26)
Nous savons maintenant ce que veut dire
ce mot «en ce jour-là.» C’est le jour de l’effusion du Saint-Esprit. L’oeuvre
de Christ sur la croix, sa victoire complète sur la mort révélée par sa résurrection
et son ascension devaient recevoir leur couronnement, par la descente du
Saint-Esprit sur les disciples pour animer leur vie, manifestation visible de
la gloire de Dieu sur la terre.
L’un des merveilleux résultats de la
dispensation de l’Esprit, c’est la force toute-puissante qu’Il donne à la
prière, puissance inconnue jusqu’à
Pour comprendre comment le don du
Saint-Esprit a été le commencement d’une ère nouvelle dans l’exercice de la
prière, rappelons-nous quelle est son oeuvre et pourquoi Il n’a pas été donné avant
que Jésus eût été glorifié.
L’Esprit est l’essence même de Dieu, car
Dieu est Esprit. C’est par l’Esprit que le Fils a été engendré du Père, c’est
par la communion du Saint-Esprit que le Père et le Fils sont un. La prérogative
éternelle du Père est d’accorder sans cesse au Fils ce qu’il demande. Le
privilège béni du Fils est de demander et de recevoir sans cesse, parce que par
l’Esprit, Ils sont tous deux unis en une même vie et un même amour. Il en a été
ainsi de toute éternité, il en est de même maintenant encore parce que le Fils
agit comme médiateur entre nous et le Père.
Jésus, sur la terre, a commencé l’oeuvre
de réconciliation de l’homme avec Dieu, en unissant dans son corps la nature
humaine et la nature divine. Il la poursuit dans le ciel. Il a réuni en lui ce
qui était inconciliable la justice de Dieu et notre péché; il a terminé la
lutte, une fois pour toutes, quant à lui, en son propre corps attaché sur la
croix. Puis Il est monté au ciel pour agir avec puissance, en chacun des
membres de son corps, les délivrant du péché et manifestant ainsi la victoire
qu’il a remportée. Par son intercession incessante, Il vit dans une communion
vivante avec ceux de ses rachetés qui prient sans cesse. Cette intercession
même leur donne une force et une puissance qu’ils n’auraient pu avoir sans elle.
C’est par le Saint-Esprit que cette oeuvre s’accomplit. Le Saint-Esprit n’avait
pas été accordé aux hommes avant que Jésus-Christ eût été glorifié.
«Il dit cela de l’Esprit que devaient
recevoir ceux qui croiraient en lui, car l’Esprit n’était pas encore répandu,
parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié». (Jn 7:39)
Ce don du Père était nouveau et
entièrement différent de ce que les Saints de l’Ancien Testament avaient reçu.
L’oeuvre de la rédemption par le sang de Christ était si complète que
l’humanité sous cette économie nouvelle pouvait recevoir une manifestation du Saint-Esprit
qu’il n’aurait pas été possible à Dieu d’accorder sous l’économie de l’Ancien
Testament. Ces paroles de Jn 7:39,
étaient littéralement vraies. Au moment où Jésus, glorifié, remonta au ciel, Il
reçut du Père le droit de répandre le Saint-Esprit sur ses disciples et sur
nous, ses enfants, ce qu’il n’aurait pas pu faire auparavant. «Elevé par la
droite de Dieu, Il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis et Il
l’a répandu, comme vous le voyez, et l’entendez». (Ac 2:33) Sous l’ancienne Alliance, Il était invoqué comme,
l’esprit de Dieu. À
C’est dans l’intercession continue de
Christ eh notre faveur que l’oeuvre de
Frères! ce qu’il faut que nous
demandions au nom de Christ pour que notre joie soit parfaite, c’est le baptême
du Saint-Esprit. Il y a ici plus que l’Esprit de Dieu sous l’ancienne Alliance.
C’est le Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus glorifié dans sa Toute-Puissance, descendant
en nous, habitant en nous, pour nous révéler le Père et le Fils. «Et moi, je
prierai le Père, et Il vous donnera un autre Consolateur afin qu’Il demeure éternellement
avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir parce qu’il. ne le
voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car Il
demeure avec vous et Il sera en vous. En ce jour-là vous connaîtrez que je suis
en mon Père, que vous êtes en moi et que je suis eh vous». Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole et mon Père l’aimera, nous viendrons à lui et nous ferons
notre demeure chez lui». (Jn 14:16-17,20,23)
Lorsque cet Esprit n’est pas seulement
celui de nos heures de prières mais de notre vie tout entière, nous rendant
semblables à Jésus, Il nous donne le moyen d’avoir cet accès immédiat auprès du
Père, dont Jésus parle ici: «Je ne vous dis pas que je prierai le Père pour
vous, car le Père lui-même vous aime». (Jn 16:26) Oui, comprenons et croyons qu’être rempli de
l’Esprit de Jésus glorifié est indispensable au peuple de Dieu. Nous
réaliserons alors ce que c’est que: «Faire en tout temps par l’Esprit toutes
sortes de prières et de supplications». (Eph 6:18) et «Prier par le Saint-Esprit, se maintenant dans
l’amour de Dieu». (Jude 1:20-21)
L’efficacité de nos prières dépend de ce
que nous sommes et de ce qu’est notre vie. Le secret de prier au nom de Christ,
c’est de vivre au nom de Christ. C’est en demeurant en lui que nous acquérons le
droit de demander ce que nous voulons. La mesure dans laquelle nous vivons en
Christ sera l’exacte mesure de notre puissance dans la prière. C’est l’Esprit
qui est eh nous qui prie, lion pas toujours en paroles et en pensées, mais par des
soupirs, qui ne se peuvent exprimer.
Que nos vies soient remplies de Christ,
de son Esprit, et ses promesses si magnifiques ne nous paraîtront plus si
extraordinaires. «Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom; demandez
et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite». «En ce jour, vous demanderez
en mon nom». «En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au
Père en mon nom, il vous le donnera». (Jn 16:24,26)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
CHRIST, INTERCESSEUR
«Mais j’ai prié pour toi, afin que ta
foi ne défaille point.». (Lu
22:32)
«Je ne vous dis pas que je prierai le
Père pour vous.». (Jn 16:26)
«Etant toujours vivant pour intercéder
en leur faveur.». (Heb 7:25)
Nos progrès dans la vie spirituelle sont
en rapport avec ce que Jésus est pour nous dans notre vie intérieure. Plus nous
réaliserons que Christ doit être tout pour nous et en nous, plus nous vivrons
de la véritable vie de la foi qui, renonçant à soi-même, ne vit plus que pour
Christ. La vie ne sera plus une lutte vaine pour faire ce qui est bien, mais,
‘nous appuyant sur Christ, nous trouverons en lui la force de combattre le bon
combat et de remporter la victoire de la foi. C’est surtout vrai quand il
s’agit de vie de prière. Lorsque par la foi nous croirons que Jésus-Christ a
tout accompli pour nous, nous comprendrons aussi que le temps des soucis et des
efforts inutiles est passé, que désormais nous pourrons participer à la vie de
Christ soit sur la terre, soit dans les cieux. Nous prierons alors, nous appuyant
non seulement sur les mérites de Jésus, qui rend acceptables aux yeux du Père
nos misérables prières, mais encore sur l’union intime qui existe entre Christ
et nous et sur sa prière en nous.
Le salut parfait est en Christ lui-même.
Il s’est donné lui-même pour nous, Il vit lui-même en nous. Parce qu’Il prie,
nous prions aussi. Comme ses disciples, quand ils le virent prier, lui demandèrent
de leur enseigner à prier, ainsi participerons-nous à sa vie de prière, puisque
nous savons qu’Il est sur le trône comme notre intercesseur. Cette vérité
ressort clairement dans la dernière nuit de sa vie ici-bas.
Sa prière sacerdotale (Jn 17) n’est-elle pas un modèle?
Ne continuera-t-Il pas à plier ainsi pour nous, dans le ciel? Dans ses dernières
paroles, Il a annoncé à plusieurs reprises que la vie de prière de ses
disciples était étroitement unie à son retour auprès du Père: son intercession
éternelle était dès lors liée intimement à la vie de prière en son nom qui allait
commencer pour eux.
La confiance en l’intercession de Jésus
nous assure le droit de prier en son nom. Pour bien comprendre ceci, examinons
d’abord son oeuvre d’intercession. La vie de Christ sur la terre comme prêtre
n’a été qu’un commencement. Ce fut comme sacrificateur et victime à la fois,
qu’Il répandit son sang. Pareil à Melchisédec, Il vit encore au-dedans du voile
pour continuer son oeuvre. De même que Melchisédec a été supérieur à Aaron dans
la hiérarchie sacerdotale, de même l’oeuvre d’intercession de Jésus est
supérieure en puissance et en gloire à son oeuvre d’expiation. Christ est mort;
bien plus, Il est ressuscité, Il est à la droite de Dieu, et Il intercède pour nous».
(Ro 8:34)
Cette intercession est une réalité
positive, absolument nécessaire, sans laquelle la rédemption n’aurait plus
d’effet. La merveilleuse réconciliation entre Dieu et l’homme s’est faite par l’incarnation,
l’expiation et la résurrection de Jésus, et c’est par elle que l’homme
participe à la vie divine. Mais l’appropriation personnelle de cette
réconciliation pour les membres du corps de Christ sur la terre, ne peut avoir
lieu que par l’exercice constant de lai puissance divine du Chef de notre foi,
vivant éternellement dans les cieux.
Aucune conversion, aucun travail de
sanctification, aucune victoire sur le péché et le monde ne peut avoir lieu
sans une manifestation directe de Celui qui est tout-puissant pour sauver. Cette
révélation ne peut s’effectuer que par sa prière. Il la demande au Père et Il
l’obtient du Père. «C’est aussi pour cela qu’Il peut sauver, parfaitement ceux
qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur
faveur». (Heb 7:25)
Il n’est pas un besoin de son peuple
qu’Il ne puisse satisfaire. Sa médiation sur le trône est aussi indispensable,
aussi efficace que sur la croix, et c’est son oeuvre incessante à la droite de
Dieu. Non seulement nous participons aux bénéfices de cette oeuvre, mais à
l’oeuvre elle-même. Pourquoi? Parce que nous sommes son corps et que le corps
et ses membres ne font qu’un. «La tête ne peut pas dire aux pieds: Je n’ai pas
besoin de vous». (1Co 12:21)
Faisant un avec Jésus, nous partageons avec lui ce qu’Il est et ce qu’Il a. «Je
leur ai donné la gloire que tu m’as donnée». (Jn 17:22)
Nous partageons sa vie, sa justice, son
oeuvre, nous devons aussi partager son intercession. Il n’est pas une oeuvre
qu’Il accomplisse sans que nous en ayons notre part. «Christ est ma vie». (Php 1:21)
«Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ
qui vit en moi». (Ga 2:20)
La vie en lui et en nous est absolument
identique. La vie de Jésus dans les cieux est une vie de prière constante; et
si nous vivons eh lui, notre prière sera aussi un échange continuel de demandes
et d’exaucements. Ne pensons pas qu’il y ait deux courants distincts de prières
qui s’élèvent séparés l’un de l’autre, l’un venant de Christ et l’autre de son
peuple. Non, s’ils vivent de sa vie, l’union entre lui et les siens est
complète. C’est lui qui nous inspire ce que nous avons à demander; et, à son tour,
Il s’empare de notre prière pour la présenter au Père. Il est l’ange qui tient l’encensoir
d’or. «On Lui donna beaucoup de parfums, afin qu’il les offrît, avec les
prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône». (Ap 8:3) Voilà le secret de
l’exaucement de toute prière. Il faut que ce soit Christ qui les offre au Père.
Le Fils unique du Père a seul le droit
de prier; la plénitude de la divinité habite en lui, et cette plénitude lui
donne une puissance entière et complète dans l’exercice de la prière, puissance
qu’il accorde aux siens. La croissance dans la vie spirituelle consiste à
découvrir de plus en plus tous les trésors renfermés en lui, les liens qui nous
unissent à lui et à faire l’expérience que nous sommes en lui. Plus nous le
posséderons, plus nous recevrons de grâces dans la vie de la prière comme dans
la vie spirituelle.
Ne croyons pas que l’intercession de
Jésus se borne à prier à notre place, lorsque pour une raison ou pour une autre
nous ne prions pas. Non. Elle va plus loin. C’est elle qui nous amène à prier à
l’unisson avec Christ, de qui procède notre vie et notre foi. Dès lors, notre
prière sera un acte de foi.
C’est une nouvelle époque dans la vie de
plus d’un croyant, que le moment où Christ lui est révélé comme vivant en lui
et lui en Christ. Il comprend alors que le Sauveur est son garant, afin qu’il lui
reste fidèle et obéissant. C’est là le premier pas dans la vie de la foi. La
découverte que Christ est aussi notre garant dans notre vie de prière ne sera pas
moins bénie. Il est le centre de toute prière. Il est le guide dans la voie de
supplications qu’Il a inaugurée lui-même, Il est le chef et le consommateur de
notre foi. Il communique son propre Esprit de prière à tous les siens. En donnant
sa vie pour ses rachetés, Il a fourni à tous leurs besoins. Il s’associe donc à
leur vie de prière, Il y pourvoit en les unissant à la sienne et en la
maintenant en eux. «Mais j’ai prié pour toi», non pour rendre ta foi superflue
ou inutile, mais «pour que ta foi ne défaille point». (Lu 22:32) Cela revient à dire: «Si
vous demeurez en moi», L’INTERCESSEUR, qui vis aux siècles des siècles, «demandez
ce que vous voudrez et cela vous sera accordé». (Jn 15:7)
La pensée de cette communion intime avec
Jésus dans son oeuvre d’intercession nous rappelle ce qu’Il nous a enseigné
plus d’une fois. Les magnifiques promesses faites à la prière ont comme but et justification
la gloire de Dieu dans la manifestation de son royaume et le salut des
pécheurs. Tant que nous ne prions que pour nous-mêmes, les promesses faites par
Jésus-Christ dans sa dernière nuit ici-bas, restent un livre fermé pour nous.
C’est aux sarments du vrai cep, qui
produisent du fruit, c’est aux disciples envoyés dans le monde pour annoncer la
vérité aux âmes qui périssent, c’est aux serviteurs fidèles qui continuent et poursuivent
le travail qu’Il a laissé inachevé derrière lui, c’est à ceux qui, comme le
Maître, sont devenus la semence de vie, semence qui doit mourir pour produire
au centuple, c’est à tous ceux-là, disons-nous, que la promesse a été donnée.
Que chacun de nous cherche quelle est l’oeuvre qu’il a à faire, quelles sont
les âmes qui lui ont été confiées, et que notre intercession pour elles
devienne notre lien d’intimité avec Dieu. Nous réaliserons non seulement pour
nous les promesses faites à la prière, mais nous ferons encore l’expérience que
demeurer en Christ et lui en nous nous rend participants à son propre bonheur.
Ce bonheur ne consiste-t-il pas à être en bénédiction aux hommes et à les
sauver?
Merveilleuse intercession de notre
bien-aimé Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, à, laquelle nous devons toutes
choses et à laquelle Il nous associe comme ses compagnons, de travail! Oh!
prions en son nom, en son Esprit, en lui-même, en union parfaite avec, lui! Oh!
merveilleuse intercession toujours, active, toujours efficace de Jésus-Christ,
quand y participerons-nous complètement? Quand nos prières feront-elles partie
intégrante de son intercession?
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
CHRIST, SOUVERAIN SACRIFICATEUR
«Père, je veux que là où je suis, ceux
que tu m’as donnés soient aussi avec moi.». (Jn 17:24)
Dans son discours d’adieu, Jésus révèle
à ses disciples ce que sera la vie future lorsque le règne de Dieu sera venu
avec puissance. Dans la communion du Saint-Esprit, dans l’union avec le cep
céleste, dans le témoignage et les souffrances, les disciples trouveront leur vocation
et leur félicité. En déroulant à leurs yeux les perspectives de cette vie-là,
le Seigneur fait, à plusieurs reprises, aux apôtres, les promesses les plus
illimitées à la force et à la puissance de leurs prières.
En terminant ses enseignements, lui-même
se dispose à prier. Voulant laisser à ses disciples la joie de savoir ce que sera
pour eux son intercession dans le ciel comme leur souverain sacrificateur, Il
leur fait le précieux legs de sa prière sacerdotale. Et cela autant parce
qu’ils doivent partager son oeuvre d’intercession que pour qu’ils sachent, et
nous avec eux, comment ils peuvent accomplir leur sainte mission.
Dans l’enseignement du Seigneur, pendant
cette dernière nuit, nous avons appris que ses étonnantes promesses faites à la
prière ne sont pas accordées en notre faveur seulement, mais en faveur des intérêts
du Seigneur et de son royaume. C’est du Seigneur lui-même que nous pouvons
apprendre ce que la prière en son nom doit être et ce qu’elle peut obtenir. La
prière sacerdotale nous enseigne ce que la prière faite, au nom de Jésus peut
demander, espérer et attendre.
Elle se divise en trois parties. Dans la
première, du verset 1 à 5 le Seigneur prie pour lui-même; dans la
seconde, du verset 6 à 19 Il prie pour ses disciples, et dans la
dernière du verset 20 à 26 Il prie pour le peuple des fidèles dans tous
les âges.
Le disciple de Jésus qui se voue à
l’oeuvre d’intercession et qui veut faire l’épreuve de la mesure de
bénédictions qu’il peut faire descendre sur ceux qui l’entourent, par la prière
au nom de Jésus, étudiera par l’Esprit en toute humilité, ce beau chapitre dix-septième
de Jean, comme l’une des leçons les plus importantes de l’école à laquelle nous
sommes.
Jésus prie avant tout pour lui-même,
afin qu’étant glorifié, Il puisse glorifier le Père. «Père... glorifie ton
Fils, afin que ton Fils te glorifie».
«Maintenant toi, Père, glorifie-moi».
Il expose les raisons pour lesquelles Il
prie de la sorte. Le Père et le Fils ont conclu une sainte alliance dans les
cieux, Le Père, comme récompense de l’oeuvre du Fils ici-bas, lui a donné toute
puissance sur les hommes. Le Fils a accompli sa mission; Il a glorifié le Père.
Son but est de le glorifier toujours plus. C’est avec une. sainte hardiesse
qu’Il demande au Père de le glorifier, parce qu’alors Il sera eh état de faire
pour son peuple tout ce qu’Il a entrepris.
Disciples de. Jésus! Nous avons ici la
première leçon dans l’intercession sacerdotale. Suivons l’exemple de notre
grand souverain sacrificateur. Le Fils a commencé sa prière en affirmant sa position
vis-à-vis du Père. Il a mis, en avant son oeuvre, son obéissance, son ardent
désir que le Père soit glorifié. Faisons comme lui. Approchons-nous de notre
Père, par Christ, sachons nous prévaloir auprès de lui de l’oeuvre que Jésus a
accomplie. Ne faisons plus qu’un avec elle, confions-nous en elle, vivons pour
elle; déclarons que nous sommes prêts à nous consacrer jusqu’à la fin au travail
que le Père nous a donné à faire et à ne vivre que pour sa gloire. Demandons
alors avec confiance que le Père soit glorifié eh nous. Voilà ce qu’est la
prière faite dans l’Esprit de Jésus, en son nom et en parfaite union avec lui.
Cette prière aura force et puissance.
Si, avec Jésus, nous glorifions le Père,
le Père, à son tour, glorifiera le Fils, en nous accordant ce que nous
demandons en son nom et, en particulier, nos requêtes d’intercession pour ceux
qui nous entourent.
Notre Seigneur prie ensuite pour ses
disciples: Il parle d’eux comme de ceux que le Père lui a donnés. Le signe qui
les caractérise, c’est qu’ils ont reçu la parole de Christ. Il déclare les
envoyer désormais dans le monde à sa place, comme le Père l’avait envoyé lui-même.
Il réclame deux choses en leur faveur: Que le Père les préserve du.mal, et
qu’Il les sanctifie par sa parole qui est la vérité, parce que Jésus se
sanctifie lui-même pour eux.
Tout intercesseur croyant et fidèle a,
comme le Seigneur, un cercle intime pour lequel il faut qu’il prie tout
d’abord. Les parents ont leurs enfants, les instituteurs leurs élèves, les pasteurs
leurs troupeaux, les moniteurs des écoles du dimanche leurs groupes, tout
travailleur dans le champ de Dieu a sa charge spéciale et doit porter dans son
coeur ceux qui lui sont confiés.
Il est de toute importance que la prière
d’intercession soit personnelle, définie, qu’elle ait un but bien déterminé.
Notre première demande en faveur de ceux pour lesquels nous Intercédons doit
être qu’ils reçoivent
Voilà ce qui nous donne la liberté et la
force dans notre oeuvre d’intercession pour les âmes. Il faut non seulement
prier pour elles, mais nous adresser à elles directement. Quand elles auront accepté
Au lieu de nous désespérer, de juger
ceux qui tombent et de les abandonner, prions pour eux avec ardeur. «Père
saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés». (Jn 17:11) «Sanctifie-les par ta vérité». (Jn 17:17)
La prière au nom de Jésus est d’une grande
efficace. «Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai». (Jn 14:13)
Enfin, la prière du Seigneur embrasse un
champ plus vaste. «Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore
pour ceux qui croiront en moi par leur parole». (Jn 17:20)
Son coeur de sacrificateur s’ouvre et
s’élargit pour renfermer tous les lieux et tous les temps Il prie pour que tous
ceux qui lui appartiennent ne forment partout qu’un seul corps, donnant ainsi
la preuve que sa mission est bien réellement divine et que les siens seront
admis avec lui à une gloire éternelle. «Je leur ai fait connaître ton nom et je
le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et que
je sois en eux». (Jn 17:26)
Le disciple de Christ qui a éprouvé dans
son entourage immédiat quelle a été la puissance de sa prière, ne pourra plus
se renfermer dans un cercle aussi limité. Il faut qu’il prie pour l’Eglise universelle
et les branches qui s’y rattachent. Il priera surtout pour, obtenir l’amour
fraternel et l’unité de l’Esprit. Il priera pour que l’Eglise soit une en
Christ et pour qu’elle témoigne au milieu du monde que Christ a accompli cette
oeuvre merveilleuse: l’amour triomphant de l’égoïsme. Quel autre, sinon le Fils
de Dieu, envoyé du ciel, aurait pu la réaliser?
Les chrétiens devraient prier beaucoup
pour que l’unité de l’Eglise, non dans sa forme extérieure, mais en esprit et
en vérité, soit rendue manifeste. Voilà pour la prière en elle-même.
Voyons le mode à employer.
Jésus dit: «Père, JE VEUX!» Lui, le Fils,
lui qui a reçu les promesses du Père, lui qui, a accompli son oeuvre jusqu’au
bout, Il a le droit de le dire. La promesse du Père est positive: «Demande-moi et
je te donnerai». Il s’en prévaut, Il nous fait, à son tour, une promesse
analogue. «Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai». (Jn 14:13)
Il nous adresse cette demande: «Que
veux-tu?» À nous de répondre: «Père, JE VEUX tout ce que tu as promis». Au
fond, c’est là la foi véritable, celle qui honore Dieu. La conviction que nous obtiendrons
ce que nous demandons avec foi est agréable au Père. Au premier abord, notre
coeur hésite à employer cette expression: je veux; nous ne nous sentons ni le
droit, ni la force de nous en servir. La grâce de pouvoir dire: «je veux» ne
nous sera accordée que lorsque nous aurons fait une entière abnégation de
nous-mêmes; soyons certains alors que tous ceux qui auront soumis leur volonté
à celle du Maître la recevront. Celui qui renonce à sa volonté la retrouvera, et
il la retrouvera renouvelée et fortifiée d’une puissance toute divine.
«PÈRE JE VEUX». Voilà la note dominante
de l’intercession, constante, active, efficace de notre Sauveur dans le ciel.
Par notre union avec lui, notre prière aura la même efficacité. Mais à une condition:
c’est que nous marchions avec lui, que nous demeurions en lui et que nous
fassions toutes choses en son nom. Allons à lui avec confiance. Apportons-lui
chacune de nos requêtes. Mettons-les à l’épreuve de sa Parole et du
Saint-Esprit, puis jetons-les dans le torrent d’intercession qui s’échappe du
coeur de notre Seigneur pour s’élancer vers le Père. Alors nous pourrons avoir
pleine confiance que nous recevrons ce que nous demandons.
L’Esprit lui-même nous inspirera ce:
«Père, je veux» qui nous apportera
l’exaucement. Vivre en lui et pour lui seul, là sera le secret de notre force
et de notre influence.
Disciples de Jésus! Appelés à être
semblables à notre Seigneur dans son intercession sacerdotale, quand
arriverons-nous à réaliser notre glorieuse destinée, qui est de prier, de
plaider la cause des âmes qui périssent et d’acquérir de l’influence en leur
faveur auprès de Dieu? Quand secouerons-nous notre nonchalance qui se revêt de fausse
humilité et nous rendrons-nous à l’Esprit de Dieu, afin qu’Il revête notre
volonté de force et de lumière? Quand arriverons-nous à saisir et à posséder
les merveilleuses promesses que Dieu nous a faites?
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
CHRIST,
«Il disait: Abba, Père, toutes choses te
sont possibles, éloigne de moi cette coupe! Toutefois non pas ce que je veux,
mais ce que tu veux.». (Mr
14:36)
Quel contraste dans l’espace de quelques
heures! Quelle transition entre le moment où: «Jésus levant ses yeux au ciel
dit: Père, je veux». (Jn 17:1-24)
et celui où, «s’étant jeté contre terre, Il pria que, s’il était possible,
cette heure s’éloignât de lui!». (Mr
14:35)
Dans l’un, nous voyons le souverain
sacrificateur en dedans du voile, intercédant avec puissance. Dans l’autre, la
victime sur l’autel, ouvrant la voie nouvelle au travers du voile déchiré.
Dans l’ordre chronologique, le: Père, je
veux du souverain sacrificateur, précède le cri de la victime obéissante:
«Père, non pas ce que je veux». Cet ordre était nécessaire pour nous montrer ce
que serait l’intercession de Jésus une fois le sacrifice consommé. De fait,
c’est cette prière à l’autel: «Père, non pas ce que je veux», qui a fait la
force de celle devant le trône: «Père, je veux».
C’est par l’abandon complet de sa
volonté en Gethsémané que le grand prêtre assis. sur le trône a la puissance de
demander ce qu’Il veut. Pour tous ceux qui veulent apprendre à prier à l’école
de Jésus, cette leçon de Gethsémané est l’une des plus sacrées et des plus
précieuses. Il pourrait sembler à un écolier superficiel qu’elle ôte le courage
de prier avec foi. Si cette supplication ardente du Fils n’a pas été entendue,
si le bien-aimé lui-même a dû dire: Non pas ce que je veux, à combien plus
forte raison ne le dirons-nous pas aussi. Au premier abord, il paraît
impossible que les promesses faites si peu d’heures auparavant par le Seigneur,
puissent être prises au pied de la lettre: TOUT CE QUE VOUS DEMANDEREZ, et QUOI
QUE VOUS DEMANDIEZ.
Si nous pénétrons plus profondément dans
le sens des paroles prononcées en Gethsémané, nous apprendrons que c’est là
précisément notre sûreté quant à l’exaucement de nos prières. Approchons-nous avec
une adoration pleine de respect pour contempler le Fils de Dieu priant,
suppliant avec larmes et grands cris et n’obtenant pas ce qu’Il demande. Il est
notre Maître; lui,même nous révélera le mystère de son sacrifice, tel qu’il est
contenu dans cette prière, inexplicable à nos yeux.
Pour la comprendre, remarquons l’immense
différence entre la prière de notre Seigneur grand sacrificateur, et celle
qu’Il offre si peu de moments après dans sa faiblesse. Alors, Il priait pour
que son Père fût glorifié, pour que lui-même et son peuple le fussent aussi, par
l’accomplissement des promesses positives qui leur avaient été faites. Il
demandait ce qu’Il savait être selon la parole et la volonté du Père; Il
pouvait donc dire hardiment: PÈRE, JE VEUX
Maintenant, Il prie dans la faiblesse de
son humanité, et pourtant, Il sait que c’est la volonté du Père qu’Il boive
cette coupe. Il en a déjà parlé à ses disciples, plus tard Il leur dira encore:
«Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donné à boire». (Jn 18:11) Il sait que c’est pour
cela qu’Il est venu sur la terre. Mais dans l’indicible angoisse de son âme,
lorsqu’Il sent la puissance des ténèbres l’envelopper et qu’il éprouve les premières
atteintes de la colère de Dieu contre le péché, sa nature humaine tremble en
présence de cette épouvantable réalité: Être lait malédiction.
Il pousse ce cri d’angoisse, demandant à
Dieu que, si son but peut être atteint sans cette épreuve, cette coupe terrible
passe loin de lui. Ce cri est la preuve évidente, irrécusable de la réalité profonde
de son humanité. Lorsqu’Il dit au Père: «Toutes choses te sont possibles» et
qu’Il le supplie avec toujours plus d’intensité que cette coupe lui soit
épargnée, c’est le: «Toutefois, non pas ce que je veux», trois fois répété, qui
constitue la valeur réelle, l’essence même de son sacrifice.
Il a demandé quelque chose... et Il ne
peut pas dire: «Je sais que c’est ta volonté!» Il se réclame de l’amour et de
la puissance de Dieu et pourtant Il termine par ces mots: TA VOLONTE SOIT FAITE..
(Mt 26:42)
C’est dans l’abandon complet de sa
volonté, dans sa soumission à celle de son Père, que l’obéissance de Christ atteint
sa plus haute perfection; c’est du sacrifice de sa volonté en Gethsémané que le
sacrifice de sa vie sur le Calvaire a pris sa valeur. C’est là, comme dit
l’Ecriture: «Que le Fils a appris l’obéissance par les choses qu’Il a
souffertes et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous
ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel». (Heb 5:9) «Il s’est humilié
lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la
croix», «c’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé». (Php 2:8-9) De plus, Dieu lui a
donné le droit de demander ce qu’Il veut. C’est dans le: «Père, non pas ce que
je veux», qu’Il a obtenu de pouvoir dire: Père, je veux.
Contemplons encore les mystères que nous
offre Gethsémané.
Nous voyons d’abord le Père présenter à
son bien-aimé la coupe du vin de son ardente colère; (Ap 16:19) puis le Fils, toujours si
obéissant, reculer et supplier que cette coupe s’éloigne de lui; (Mr 14:36) enfin le Père, sans
accorder cette requête, présenter de nouveau la coupe à son Fils. Le Fils cède,
satisfait que sa volonté à lui ne s’accomplisse pas, et Il se rend au Calvaire
pour y boire la coupe jusqu’à la lie.
Oh! Gethsémané, c’est toi qui nous fais
comprendre comment notre Seigneur a pu nous donner l’assurance illimitée qu’Il
répond à nos prières. Il nous l’a méritée, cette assurance, en consentant à ce que
sa prière restât sans effet.
Ceci est en harmonie parfaite avec le
plan de la rédemption. Notre Seigneur a conquis pour nous le contraire de ce
qu’Il a souffert. Ainsi, Il a été lié, afin que nous fussions libres; Il a été
fait péché, afin que nous devinssions justice devant Dieu; Il est mort, afin
que nous vivions; Il a porté le poids de la malédiction de Dieu, afin que Dieu
répandît sur nous ses bénédictions. Sa prière est restée sans réponse pour que
nos prières fussent exaucées. Il a dit: Non pas ce que je veux, afin que nous
puissions obtenir: Demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. (Jn 15:7)
Oui, ces mots: Si vous demeurez en moi,
prennent une nouvelle force ici, à Gethsémané. Christ est notre chef, Il s’est
mis à notre place, IL est notre garant, et Il a supporté le châtiment qui
devait nous atteindre. Nous avions mérité que Dieu ne nous écoutât pas, Christ
est intervenu et a enduré cette douleur suprême pour nous. Mais à cause de
cette douleur même, nous retrouvons le droit d’être exaucés. Le châtiment est
écarté, mais il faut que nous demeurions en lui.
Oui, en lui! Quand Il est là, prosterné
en Gethsémané, il faut que nous demeurions en lui. Le Saint-Esprit par lequel
Il s’est offert à Dieu en victime expiatoire est le même qui habite en nous, qui
nous fait participer à son obéissance et nous rend capables de sacrifier notre
volonté propre à celle de Dieu. Cet Esprit nous enseigne à repousser notre
volonté, à la craindre, à la redouter même lorsqu’elle n’est pas positivement
mauvaise. C’est lui qui ouvre notre oreille et la dispose à attendre avec
douceur et docilité tout ce que le Père a à nous dire et à nous enseigner, jour
après jour.
Il nous fait comprendre comment l’union
de notre volonté avec celle de Dieu n’est autre que l’union avec le Père.
L’exemple que nous donne le Fils est la véritable bénédiction de nos âmes.
Cette volonté, renouvelée par l’Esprit, nous met en communion avec la mort et
la résurrection de, Christ, elle nous remplit d’une sainte joie, et nous permet
de devenir les instruments dociles de cette volonté divine.
Mettons donc toute notre volonté à vivre
pour les intérêts du règne de Dieu sur la terre, et, par la prière, dans le
ciel, auprès de Dieu. Plus nous nous pénétrerons de ces paroles: Père, non pas
ce que je veux, prononcées en Gethsémané, plus nous nous efforcerons de vivre
en Celui qui les a fait entendre et plus nous éprouverons complètement la force
de ce: «Père, je veux» du Sauveur.
Ecoutons-le à Gethsémané lorsqu’Il dit:
«Si vous demeurez en moi... demandez ce
que vous voudrez et cela vous sera accordé». (Jn 15:7)
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
L’ASSURANCE DANS
«Nous avons auprès de lui cette
assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute.
Et si nous savons qu’Il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous
le, savons parce que nous obtenons ce que nous lui avons demandé.». (1Jn 5:14-15)
Pour beaucoup dé chrétiens, un des
grands, obstacles à la prière de la foi est celui-ci: Ils ne savent pas si ce
qu’ils demandent est selon la volonté de Dieu. Tant qu’ils conservent un doute
à cet égard, ils ne peuvent prier avec l’assurance qu’ils seront exaucés.
Aussi, qu’arrive-t-il? Une fois la prière prononcée, si la réponse tarde, ils
pensent qu’il vaut mieux laisser Dieu agir selon son bon plaisir.
De la façon dont ils interprètent ces
paroles de Jean: Si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous
écoute, toute certitude d’exaucement est impossible, parce qu’ils ne peuvent arriver
à se rendre compte de la volonté de Dieu. Ils considèrent la volonté de Dieu
comme son conseil secret et se demandent comment l’homme mortel peut sonder les
desseins du Dieu omniscient.
Ce point de vue est opposé au but que
Jean s’est proposé en écrivant les paroles de notre texte. Il veut nous
réveiller, ranimer en nous la confiance, l’assurance et la foi en une prière
efficace. Il a dit: Nous avons auprès de lui cette assurance, afin que nous puissions
dire à notre tour: «Père, tu sais et je sais que ce que je demande est selon ta
volonté, par conséquent je sais que tu m’écoutes».
C’est pour cela que Jean ajoute
immédiatement le verset 15 «Si nous savons qu’Il nous écoute, quelque chose que
nous demandions, nous le savons», par la foi, «parce que nous obtenons», au
moment même où nous prions, «ce que nous lui avons demandé».
Jean ne met pas en doute qu’avant de
commencer à prier, nous ne nous soyons demandé: Notre prière est-elle selon la
volonté de Dieu? Elle peut l’être et cependant ne pas obtenir une réponse
immédiate, si Dieu veut mettre à l’épreuve notre persistance et notre foi.
C’est pour nous mettre sur cette voie qu’il nous dit: «Nous avons auprès de lui
cette assurance que si nous demandons quelque ‘chose selon sa volonté, il nous
écoute».
Il est évident que si nous ne pouvons
pas nous rendre le témoignage que notre prière est selon la volonté de Dieu,
nous ne recevrons aucun secours des paroles suivantes: «Nous le savons, parce que
nous obtenons ce que nous lui avons demandé». Là se trouve précisément la
difficulté.
Plus d’un chrétien se dit: Je ne sais
pas. si ce que je désire est selon la volonté de Dieu et selon le dessein de sa
sagesse infinie. Il m’est impossible de savoir s’il n’a pas en réserve pour moi
quelque chose de meilleur que ce que je désire, et s’Il n’a pas d’excellentes
raisons pour me refuser ce que je demande». Chacun a pu se rendre compte dans
la vie qu’avec de pareilles pensées, la prière de la foi dont Jésus a dit: «Si
quelqu’un ne doute point en son coeur mais croit que ce qu’il dit arrivera, il
le verra s’accomplir», (Mr 11:23)
devient une impossibilité.
La prière sera celle de la soumission,
de la confiance en la sagesse de Dieu, mais ne sera jamais la prière de la foi.
La grande erreur que commettent souvent les enfants de Dieu, c’est de croire qu’il
n’est pas possible de connaître la volonté de leur Père. Si, au contraire, ils
croient à cette possibilité, ils ne prennent ni le temps ni la peine de
chercher quelle est cette volonté. Ce qu’ils désirent, c’est de voir clairement
le, chemin par lequel le Père vent les conduire.
C’est par
PAR
Nos idées sur ce que cette volonté
mystérieuse peut avoir décrété sont le plus souvent tout à fait erronées et
rendent tout exaucement impossible. La foi enfantine accepte simplement l’assurance
du Père, que sa volonté est d’exaucer les prières et d’accorder à la foi ce
qu’elle demande. Le Père a révélé dans sa Parole, par des promesses générales,
ce qu’est sa volonté envers son peuple. L’enfant a le droit de s’emparer de cette
promesse et de l’appliquer à toutes les circonstances particulières de sa vie, auxquelles
elle se rapporte.
Tout ce qu’il demande, d’accord avec
cette volonté révélée, recevra certainement son exaucement. À mesure que la foi
s’enhardit et s’affermit assez pour réclamer l’accomplissement d’une promesse générale
qu’elle ne craint pas d’appliquer à un cas *particulier, elle recevra
l’assurance que sa prière est entendue.
Pourquoi?
Parce qu’elle est selon la volonté de
Dieu.
Prenons ces paroles de Jean comme une
illustration de notre pensée: «Si quelqu’un voit son frère commettre un péché
qui ne mène point à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère». (1Jn 5:16)
Voilà la promesse générale, le fidèle
qui s’appuie sur elle prie selon la volonté de Dieu, et Jean lui donne
l’assurance qu’il reçoit la grâce qu’il réclame.
Mais cette manière de comprendre la
volonté de Dieu est toute spirituelle et ne peut être discernée que
spirituellement. Ce n’est pas par un raisonnement logique que nous pourrons y
arriver: «Dieu l’a dit, donc je l’obtiendrai». Tous les chrétiens n’ont pas
reçu la même vocation ni le même don. La promesse prise dans son sens général est
la même pour tous, mais Dieu a une volonté différente et spéciale à l’égard de
chaque individu suivant le but qu’Il se propose d’atteindre.
La sagesse des enfants de Dieu cherchera
à connaître cette volonté spéciale du Père en ce qui les concerne
personnellement, selon la mesure de grâce qui leur a été donnée.
Cette sagesse les mettra en état de
demander et de recevoir ce que Dieu a mis en réserve pour eux. C’est pour nous
la communiquer que le Saint-Esprit habite en nous. Et c’est pour que nous
fassions l’application à nos besoins personnels et particuliers des promesses générales
du Père que l’Esprit de Dieu nous est donné pour nous conduire.
C’est cette union entre l’enseignement
de
C’est dans notre coeur que
Ah! si les chrétiens pouvaient savoir le
mal qu’ils se font lorsqu’ils se figurent que leur prière n’est pas selon la
volonté de Dieu! C’est comme s’ils consentaient à se passer de toute réponse et
de tout exaucement.
En ne nous répondant pas, notre Père
veut nous faire entendre que nos prières ne sont pas ce qu’elles doivent être,
qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Il veut nous amener, d’abord, à découvrir
ce que c’est, à le confesser, puis à posséder la vraie foi et à prier avec
efficace. Dieu ne peut atteindre ce but qu’en nous forçant à voir que c’est
nous qui sommes à blâmer si l’exaucement se fait attendre. Il se peut que ce
soit l’objet de notre prière, ou notre foi, ou notre vie, qui ne sont pas
conformes à ce qu’elles doivent être. Mais cet enseignement de Dieu reste
infructueux aussi longtemps que nous nous contentons de dire: «C’est parce que
notre prière n’est pas en harmonie avec les vues et la volonté de Dieu, qu’Il
ne nous exauce pas».
N’accusons plus du rejet de nos prières
une volonté secrète de Dieu; sachons reconnaître que la faute n’en est qu’à
nous. Que la citation de Jacques soit comme la lampe du Seigneur, qui visite et
illumine nos coeurs et nos vies, pour nous prouver que nous sommes réellement
de ceux auxquels Christ a fait la promesse d’une réponse certaine.
Oui, nous pouvons savoir avec quelque
certitude si notre prière est selon la volonté de Dieu. Mais, pour cela,
ouvrons nos coeurs, laissons
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
LE MINISTERE DE L’INTERCESSION
«Formez vous-mêmes un édifice, une
maison spirituelle pour constituer une, sainte sacrificature et offrir des
sacrifices spirituels à Dieu, par Jésus-Christ.». (1Pi 2:5)
«Mais vous, on vous appellera prêtres de
l’Eternel.». (Esa 61:6)
«L’Esprit du Seigneur, l’Eternel, est
sur moi, car l’Eternel m’a oint». (Esa
61:1)
Telle est la parole de Dieu révélée par
Esaïe. Comme fruit de l’oeuvre de Christ, tous les rachetés sont prêtres de
l’Eternel, participants avec lui de l’onction qui lui été faite de l’Esprit en qualité
de souverain sacrificateur.
«C’est comme l’huile précieuse qui,
répandue sur la tête, descend sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de
ses vêtements». (Ps 133:2)
De même que les fils d’Aaron, les membres du corps de Christ ont droit à la
sacrificature, mais tous ne l’exercent pas. Un grand nombre d’entre eux
ignorent même qu’ils possèdent ce privilège. Et pourtant, n’est-ce pas le plus
précieux de tous, pour l’enfant de Dieu? N’est-ce pas là le trait de
ressemblance qui l’unit étroitement avec Celui qui vit éternellement pour
prier?
Douterons-nous qu’il en soit réellement
ainsi? Réfléchissons à ce qui constitue la sacrificature. L’oeuvre du sacerdoce
nous présente deux faces: L’une regarde à Dieu, l’autre à l’homme: «En effet,
tout souverain sacrificateur pris au milieu des hommes, est établi en faveur
des hommes, en vue de leurs, rapports avec Dieu». (Heb 5:1) En ce temps-là, l’Eternel sépara la tribu de Lévi et
lui ordonna... de se tenir devant l’Eternel pour le servir et bénir le peuple
en son nom». (De 10:8)
Le sacrificateur avait le droit de
s’approcher de Dieu, de demeurer avec lui dans sa maison, d’offrir devant lui
le sang du sacrifice ou de brûler l’encens. Il n’accomplissait aucun de ces
actes pour lui-même, mais pour le peuple, dont il était le représentant. C’est là
l’une des faces de son devoir. Il recevait du peuple les sacrifices, les
offrait à Dieu, puis sortait pour bénir le peuple au nom de l’Eternel,
l’assurer de sa faveur et lui enseigner ses lois.
Un sacrificateur est donc un homme qui
ne vit en aucune façon pour lui-même. Il vit avec Dieu et pour Dieu. Son devoir
est de veiller, comme serviteur de Dieu, sur la maison de son Maître, sur son honneur,
sur son culte et de faire connaître aux hommes son amour et sa volonté. Il vit
avec les hommes et pour les hommes. «Il peut être indulgent envers ceux qui
pèchent par ignorance et par erreur, puisqu’il est lui-même plein de
faiblesse». (Heb 5:2)
Telle est la vocation magnifique à
laquelle est appelé tout chrétien. C’est le privilège de tous les saints. Ils
ont été rachetés dans le seul but d’être sacrificateurs de Dieu au milieu des
millions d’âmes qui périssent. Ils doivent être comme les dispensateurs de la
grâce de Dieu, pour tous ceux qui les entourent, en vivant conformément à la
vie de notre grand souverain sacrificateur Jésus-Christ.
Le sacrificateur doit être en harmonie
avec son chef. Comme Dieu est saint, le prêtre devait être saint. Non seulement
il devait être séparé de tout ce qui était souillé, mais encore il devait se sanctifier
pour Dieu. Il était mis à part, consacré à Dieu, pour qu’Il en disposât à son
gré. Sa séparation d’avec le monde qui l’entourait et sa consécration à Dieu
étaient indiquées de bien des manières. D’abord par les vêtements,
confectionnés d’après l’ordre même de Dieu; (Ex 28) puis il ne devait touche aucun
mort, et se préserver de toute souillure légale. «Il n’ira vers aucun mort; Il
ne se rendra point impur, ni pour son père, ni pour sa mère». (Le 21:11)
Bien des choses permises à un Israélite
lui étaient interdites. Cette séparation d’avec le monde se voyait encore dans
cet ordre positif: c’est que le prêtre ne devait avoir aucune tare, aucun
défaut corporel, sa perfection physique étant le type de sa sainteté.
«Tout homme de la race du prêtre Aaron
qui aura un défaut corporel ne s’approchera point pour offrir à l’Eternel les
sacrifices consumés par le feu». (Le
21:21)
Cette séparation s’accentuait aussi par
la défense que Dieu avait faite que la tribu consacrée à la sacrificature eût
un héritage terrestre. Dieu était son héritage: sa vie, celle de la foi. Les enfants
de Lévi mis à part pour le service de Dieu ne devaient vivre que pour lui et
par lui.
Tout cela est l’image de ce que doit
être le prêtre sous la nouvelle Alliance. La puissance de notre sacerdoce
auprès de Dieu dépend de la manière dont nous vivons dans ce monde. Il faut que
nous soyons de ceux dont Jésus dit: «Ils n’ont pas souillé leurs vêtements». (Ap 3:4) En renonçant à ce qui peut
paraître légitime pour d’autres, mais qui ne l’est plus pour nous, nous avons à
prouver que notre consécration au Seigneur est sincère et complète. La
perfection physique du sacrificateur sous l’ancienne Alliance doit trouver son équivalent
dans notre état spirituel: «Sans défaut et sans tache». (1Pi 1,19) Nous devons être
parfaits et préparés pour toute bonne oeuvre. «Mais il faut que la persévérance
ait une efficacité parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir
en rien». (Jas 1:4)
Par-dessus tout, renonçons à tout
héritage sur la terre; abandonnons tout et, comme Christ, sachons nous
contenter d’avoir Dieu pour notre part, sachons posséder toutes choses comme ne
possédant rien, et disposer de tout pour la seule gloire de Dieu. Voilà les
signes distinctifs du prêtre véritable, de l’homme qui ne vit que pour Dieu et
ses semblables.
Examinons maintenant le chemin qui mène
au sacerdoce. Dans la personne d’Aaron, Dieu avait choisi ses descendants pour
être sacrificateurs. Chacun d’eux l’était par sa naissance, et cependant aucun
ne pouvait entrer en fonctions sans avoir passé par un acte spécial de
consécration: l’onction.
Tout enfant de Dieu est sacrificateur
par droit de naissance, par sa parenté avec le souverain sacrificateur, mais
cela ne suffit pas. Il n’exercera son pouvoir qu’en raison de la manière dont
il acceptera et réalisera sa consécration. Pour Aaron et ses fils, l’ordination
se passait ainsi : (Ex 29) après avoir été lavés et habillés, ils
étaient oints de l’huile sainte; puis on offrait des sacrifices. On touchait l’oreille
droite, la main droite et le pied droit des nouveaux sacrificateurs avec le
sang de l’holocauste. Puis, ainsi que leurs vêtements, ils étaient aspergés de
l’huile et du sang mêlés. Il en est de même pour l’enfant de Dieu lorsqu’il
réalise complètement ce que le sang de Christ et le Saint-Esprit sont pour lui.
Il sent alors avec quelle puissance cette sainte sacrificature agit en lui. Le
sang efface en lui tout sentiment d’indignité et l’Esprit tout sentiment d’incapacité.
Remarquons ce qu’il y avait de nouveau
dans cette aspersion du sang sur le sacrificateur. Si, comme pénitent, il avait
apporté autrefois un sacrifice pour son péché implorant le pardon, le sang de
la victime était répandu sur l’autel, mais non sur sa personne. Pour sa consécration
à la sacrificature, il fallait qu’il passât par un contact plus immédiat avec
le sang. L’oreille, la main et le pied étaient mis par un acte spécial sous
l’action directe du sang. Cet acte devenait ainsi le signe que Dieu prenait
possession de l’être tout entier et le sanctifiait pour son service.
De même quand le chrétien en arrive à
vouloir exercer le pouvoir de ce saint sacerdoce auprès du trône de Dieu, il
envisage le sang de Christ d’une manière spéciale. Jusqu’alors il s’est
contenté de penser que le sang répandu pour lui sur la croix est la seule chose
nécessaire à son salut; maintenant il sent la nécessité d’une action plus
complète et plus durable de la puissance du sang de Christ, pour purifier le
coeur d’une mauvaise conscience et de tout péché.
C’est à mesure qu’il possède ce
sentiment que se réveille en lui la conviction du privilège merveilleux, devenu
son partage: avoir l’accès le plus intime auprès de Dieu et l’assurance la plus
complète qu’il est accepté de lui.
Dans la même mesure que le sacrifice de
Christ nous donne le droit, le Saint-Esprit nous donne la puissance et nous
rend capables d’une intercession pleine de foi. Il souffle en nous l’esprit du
sacerdoce et l’amour brûlant pour l’honneur de Dieu et le salut des âmes. Il nous
rend tellement un avec Jésus-Christ que la prière en son nom devient une
réalité. Par lui nous comprenons ce qu’est une prière importune qui compte sur
l’exaucement. Plus le chrétien sera rempli de l’Esprit de Christ, plus sa vie
tout entière sera employée au sacerdoce de l’intercession.
Chers condisciples en Christ! Dieu a
grand besoin de sacrificateurs qui puissent s’approcher de lui, vivre en sa
présence et attirer sur d’autres par leur intercession les bénédictions de sa
grâce. Le monde, à son tour, a grand besoin de sacrificateurs qui veuillent se charger
du fardeau des âmes qui périssent et intercéder pour elles. Ne voulons-nous pas
nous consacrer à cette oeuvre magnifique! Nous savons le prix qu’elle nous
coûtera: rien de moins que sacrifier tout, comme Christ l’a fait, afin que les
desseins de l’amour de Dieu pour le salut du monde puissent s’accomplir.
Ne nous contentons plus désormais de
savoir que nous, nous sommes sauvés, et d’accomplir juste assez de travail pour
que notre conscience ne nous adresse pas de reproches. Que rien ne nous empêche
de devenir des sacrificateurs parfaits! Que toute notre ambition soit ‘être des
sacrificateurs du Dieu Très-haut! Que le sentiment de notre incapacité, de
notre indignité ne nous retienne pas! Le SANG de Christ, seul, peut rendre nos
prières acceptables à Dieu. Le SAINT-ESPRIT, en nous unissant à Dieu, nous
enseigne à prier parfaitement selon sa volonté.
Tout sacrificateur savait que lorsqu’il
présentait un sacrifice selon les lois du sanctuaire, il était agréé.
Couverts du sang de Christ, remplis du
Saint-Esprit, nous avons l’assurance que les promesses de Dieu auront leur
accomplissement pour nous. Soyons un avec le grand Souverain Sacrificateur, et
«nous demanderons ce que nous voudrons ‘et cela nous sera accordé». (Jn 15:7)
Nous aurons le droit d’offrir la prière
du juste, qui est d’une grande efficace. Non seulement nous nous joindrons à la
prière générale de l’Eglise pour le monde, mais encore, comme sacrificateurs,
nous ferons une oeuvre individuelle par notre prière. Nous nous adresserons
directement à Dieu et, recevait sa réponse, nous pourrons, comme les enfants de
Lévi, bénir en son nom.
Allons! frères, allons, devenons des sacrificateurs,
de vrais sacrificateurs et rien que des sacrificateurs. Là est la vraie bénédiction,
la réalisation de notre conformité à l’image du Fils de Dieu.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
AVEC CHRIST À L’ECOLE DE
UNE VIE DE PRIERE
«Soyez toujours joyeux. Priez sans
cesse. Rendez grâces en toutes choses: c’est là ce que Dieu demande de vous en Jésus-Christ. (1Th 5:16-18)
Notre Seigneur a prononcé la parabole,
du juge inique et de la pauvre veuve pour nous enseigner que l’homme «doit
prier toujours et ne point se relâcher». (Lu 18:1 et suivants)
La veuve persévère à demander une chose
définie et positive, et il semblerait que la parabole a en vue la prière
persévérante qui réclame une bénédiction spéciale que souvent Dieu n’accorde
pas tout de suite.
Les épîtres qui nous parlent de la
vigilance associée à la prière constante, faite toujours selon l’Esprit,
semblent se rapporter plutôt à une vie qui serait entièrement consacrée à la prière.
Si notre âme est remplie de l’ardent désir que, la gloire de Dieu se manifeste
en nous, autour de nous et par nous, avec l’assurance qu’Il entend la prière de
ses enfants, notre vie intérieure fera de continuels progrès dans la foi et la
confiance.
En terminant ces méditations, il ne nous
est pas difficile de comprendre ce qu’il faut pour mener une vie de prière. La
première condition est, sans aucun doute, le sacrifice complet de notre vie à la
gloire de Dieu.
Celui qui cherche à prier sans cesse
seulement parce qu’il veut être pieux et bon, n’y arrivera jamais. Notre coeur
ne peut s’élargir que si nous nous oublions nous-mêmes. Nous arriverons alors à
considérer toutes choses à la lumière divine. Nous reconnaîtrons pour tout ce
qui nous entoure la nécessité du secours et de la bénédiction de Dieu. Nous y
verrons une occasion de le glorifier.
Quand tout dans notre vie est envisagé
et jugé au seul point de vue de la gloire de Dieu; quand nous aurons découvert
que cela seul qui vient de lui peut réellement être à sa gloire, notre vie
entière deviendra une aspiration vers le ciel, un cri du coeur pour que Dieu prouve
sa puissance et son amour en manifestant sa gloire. Notre conscience se
réveillera; nous comprendrons que nous sommes des sentinelles avancées sur les
murs de Sion, chargées de célébrer la mémoire du Seigneur. Notre appel touchera
réellement le Roi des cieux, nous aurons une influence positive sur lui pour
l’engager à faire ce qu’Il n’aurait pas fait sans nos prières. Ces exhortations
de Saint-Paul deviendront une réalité pour nous:
«Faites en tout temps par l’Esprit
toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière
persévérance et priez pour tous les saints. Priez pour moi». (Eph 6:18)
«Persévérez dans la prière, veillez-y
avec actions de grâces. Priez en même temps pour nous». (Col 4:2-3)
Renoncer à soi-même, vivre pour Dieu et
sa gloire parmi les hommes, voilà donc le chemin qui conduit à prier sans
cesse. Cette vie consacrée à Dieu doit être accompagnée d’une confiance entière
dans l’efficacité de notre prière. Nous avons vu notre bien-aimé Sauveur, dans
ses enseignements, insister particulièrement sur la foi au Père, le Dieu trois
fois saint, qui accorde certainement ce que nous lui demandons «Demandez et
vous recevrez». (Mt 8:7) L’exaucement
certain de nos prières est pour Jésus le commencement et la fin de son
enseignement.
Si nous possédons vraiment cette
assurance et que nous soyons convaincus que nos prières ont une influence
indiscutable auprès de Dieu, nous ne négligerons plus la merveilleuse puissance
qu’Il nous a accordée. Notre âme se tournera complètement vers Dieu et notre
vie deviendra une vie de prière. Le Seigneur prend le temps nécessaire pour
nous répondre parce que nous et tout ce qui nous entoure, sommes des créatures
du temps, soumises à la loi du progrès. Mais si nous croyons qu’aucune prière
offerte avec foi ne peut être perdue, nous croyons aussi qu’il y a des moments
où il faut que nos requêtes s’accumulent au pied du trône de Dieu jusqu’à ce
qu’elles atteignent, par leur persévérance, une force irrésistible.
Ce n’est pas en Dieu, ni dans sa secrète
volonté, mais eh nous seulement que se trouve l’obstacle à l’exaucement de nos
prières.
C’est quand nous ne sommes pas ce que
nous devons être que nous n’obtenons pas la réalisation de la promesse.
Les Paroles de notre Père contenues dans
sa sainte Ecriture nous sonderont, nous humilieront, nous relèveront, nous
fortifieront et finalement nous donneront le bonheur.
Pour la foi qui sait qu’elle obtient ce
qu’elle demande, la prière n’est plus un travail ou un fardeau, mais une joie
et un triomphe; elle deviendra pour nous une nécessité et une seconde nature.
Cette union de ferveur et de ferme
assurance n’est au fond que la vie du Saint-Esprit en nous. Le Saint-Esprit
habite en nous. Il se cache dans les replis les plus secrets de notre coeur.
Tantôt Il se manifeste par des soupirs qui ne se peuvent exprimer; tantôt par
une foi claire et consciente; tantôt par des demandes spéciales, distinctes,
pour que Christ se révèle plus complètement à nous; tantôt par des
supplications pour une âme en particulier, pour une oeuvre, pour l’Eglise, pour
le monde. N’importe! C’est toujours le Saint-Esprit seul qui met dans le coeur
la soif de Dieu, la soif de sa révélation, la soif de sa gloire.
Lorsque l’enfant de Dieu marche et vit
réellement selon l’Esprit, lorsqu’il ne veut plus de l’existence de la chair,
mais qu’il cherche avant tout la vie spirituelle et qu’il veut être un instrument
entre les mains de Dieu pour révéler Christ autour de lui, alors la vie
d’intercesseur du Fils bien-aimé ne peut que devenir nôtre et se refléter dans
tous nos actes.
C’est donc par l’Esprit que tout
obstacle sera aplani et que l’harmonie entre Dieu et nous sera parfaite. Mais
la chose principale qu’il nous faut pour une vie de prière incessante, c’est la
conviction que Jésus nous enseigne à prier. C’est la communion de la propre vie
de Jésus qu’il nous faut. C’est la vie de Jésus en prière qui a poussé les
disciples à lui demander de leur enseigner à prier. Il en est de même pour
nous, c’est la vue de Jésus priait sans cesse qui nous enseigne véritablement à
prier. Nous en savons la raison, Celui qui prie de la sorte est notre chef,
notre vie. Tout ce qu’Il possède devient notre propriété, si nous lui
appartenons complètement. Par son sang répandu pour nous, Il nous fait entrer
en la présence immédiate de Dieu. Le lieu très saint est notre demeure; nous
avons le droit d’y habiter. Ceux qui vivent en Dieu et qui sentent qu’ils ont
été amenés à cette nouvelle vie pour être en bénédiction à ceux qui ne la
connaissent pas encore, ne peuvent faire autrement que de prier.
Christ nous rend participants avec lui à
sa vie de prière et à la force qui en découle. C’est ce qui nous fait
comprendre que le vrai but de notre vie ne doit pas être seulement de
travailler beaucoup et de prier assez pour que notre oeuvre n’en souffre pas, mais
de prier beaucoup et de travailler assez pour que la force et la bénédiction
obtenues par la prière retombent sur nos compagnons de route par notre moyen.
Non seulement Christ, qui sauve et qui
règne, nous inspire notre vie de prière, mais Il nous la conserve toujours, si
nous nous confions en lui. Il se fait le garant de notre prière incessante. Christ
est tout: c’est lui qui nous donne la vie et la force, afin que nous priions
constamment et sans nous lasser. C’est l’intercession continuelle de Christ,
présente à notre coeur, qui nous rendra capables de prier sans cesse. C’est
parce que la sacrificature de Jésus est l’emblème de la puissance que doit
avoir la vie nouvelle, que prier sans cesse peut devenir pour nous la joie vivante
et réelle du ciel dès ici-bas. «Soyez toujours joyeux». «Priez sans cesse».
«Rendez grâces en toutes choses». (1Th
5:16-18)
La joie éternelle, la louange éternelle,
la prière éternelle, n’est-ce pas là la manifestation de la vie éternelle, du
ciel enfin, où Jésus prie éternellement? L’union entre le cep et le sarment
n’est en réalité que l’union par la prière. La conformité entière avec Christ,
la participation bénie à la gloire de sa vie divine est réalisée par la part
que nous prenons à son oeuvre d’intercession. Lui et nous, nous vivrons pour
prier toujours.
À mesure que nous ferons l’expérience de
notre union avec lui, prier sans cesse deviendra une possibilité, une réalité,
le but essentiel et le résultat béni de notre communion avec Dieu. Notre demeure
permanente est en dedans du voile, en la présence même du Père; ce que le Père
dit, nous le faisons; ce que le Fils dit, le Père le fait.
Prier sans cesse, c’est le ciel
descendant jusqu’à nous. C’est l’avant-goût de cette vie céleste où nul ne
s’arrête, ni jour ni nuit, dans le chant de la louange et dans l’adoration.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.
Édition S. DELATTRE Privas. Ardèche 1933
Edition Numérique Yves PETRAKIAN – France 2011 –
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source : http://456-bible.123-bible.com/