CHRIST NOTRE VIE
Rev. Murray
Andrew
Cet ouvrage constitue la seconde partie de l’ouvrage d’Andrew
Murray: "Absolute surrender."
La première partie a été publiée sous le titre "Entière
Consécration".
Nouvelle Edition Numérique Yves
PETRAKIAN 2011 France
Diffusion gratuite
uniquement en indiquant la source : http://123-bible.com
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CHRIST NOTRE VIE
I CHRIST, NOTRE VIE
II NOUS POUVONS AIMER CONSTAMMENT
III IMPOSSIBLE A L’HOMME POSSIBLE A DIEU
IV VOUS AVEZ COMMENCE PAR L’ESPRIT
V GARDES PAR LA PUISSANCE DE DIEU
VI
VOUS ETES LES SARMENTS
CHRIST NOTRE VIE
«Christ, votre vie.» {Col 3:4}
Je suis sûr que parmi ceux qui se sont entièrement consacrés à Dieu,
beaucoup ont éprouvé ce que j’ai moi-même éprouvé et se sont écriés: «Seigneur,
combien nous comprenons peu!», et ont demandé à Dieu, dans la prière:
«Seigneur, viens Toi-même prendre possession de moi, afin que je puisse
comprendre la signification réelle de la consécration absolue.» Mais nous
croyons, comme nous l’avons dit, que, si nous avons la foi, le Seigneur accepte
notre don, bien que nous ne réalisions pas immédiatement la puissance de cette
absolue consécration. Nous devons nous tenir fermement attachés à Dieu;
l’expérience de cette puissance viendra ensuite.
Je dois ajouter que si nous désirons vivre une vie entièrement
consacrée, il faut que Christ vienne en nous dans Sa Toute-Puissance.
C’est seulement en Christ que nous pouvons nous approcher de Dieu, et c’est
seulement en Christ que Dieu peut s’approcher de nous. Nous avons besoin de
«Christ notre vie». Nous supplions Dieu d’agir puissamment, par la puissance du
Saint-Esprit, pour la sanctification des croyants et pour la conversion des
pécheurs. Mais nous avons besoin que le Seigneur accomplisse en nous ce que
nous lui demandons d’accomplir dans le coeur des
autres. Nous avons besoin que Dieu nous révèle Christ et qu’il prenne
entièrement possession de nous. Alors Christ pourra agir par nous au delà de
tout ce: que nous pouvons demander ou penser.
Si nous voulons comprendre vraiment ces mots «Christ notre vie»,
nous devons considérer
- tout d’abord: Christ
placé devant nous comme notre exemple;
- ensuite: Christ
livré pour nous comme victime expiatoire;
- troisièmement:
Christ avec nous comme Celui qui nous sauve du péché;
- et enfin: Christ
en nous comme notre force et notre vie.
Considérons, en premier lieu: Christ placé devant nous comme
notre exemple.
Quand je dis: «Christ est ma vie», cela ne doit pas être une chose
vague, mal définie, mais quelque chose que je dois réaliser. La vie se
manifeste toujours extérieurement par la conduite et par l’action, et je dois
réaliser que si Christ vient en moi pour être ma vie, cela ne doit pas être
uniquement une chose cachée dans mon coeur, mais une
chose qui se manifeste dans chacune de mes actions et à chaque moment de mon
existence. Et si je veux savoir de quelle façon cette vie se manifeste, ce que
mes sentiments, mes paroles, mes actions et mes habitudes doivent être si je
possède la vie de Christ en moi, je dois étudier la vie du Seigneur Jésus sur
la terre. Et tout en étudiant la vie du Fils de Dieu, je dois me rappeler
qu’avant de l’enlever au ciel, Dieu a voulu qu’il vécût sur la terre, afin que
dans Sa vie je puisse trouver une image, une révélation, une représentation de
ce que Dieu veut que je sois, et de ce qu’il désire faire de moi. C’est à la
lumière de cette pensée que vous devez étudier la vie de Christ dans les
Evangiles—ce n’est pas là le seul point de vue, mais c’est le plus important.
Qu’est-ce que je découvre en regardant à Christ? Nous avons parlé
dans le chapitre précédent d’entière consécration à Dieu. Cette entière
consécration était la racine même de la vie de Christ. Il vint dans le monde
comme un envoyé de Dieu, et le seul but de Sa vie ici-bas fut d’accomplir la
volonté de Dieu; Il dépendait de Dieu entièrement, et Il parlait de la part de
Dieu, et Il accomplissait les oeuvres que Dieu lui
donnait à accomplir. «Le Fils ne fait rien de lui-même», disait-Il. Il vécut et
mourut pour l’honneur de Dieu, pour le Royaume de Dieu, pour accomplir la
volonté de Dieu. Il était en communion constante avec Dieu—alors que pour
beaucoup de chrétiens la religion est un devoir, un fardeau, une contrainte—une
contrainte dont ils sont heureux de s’affranchir de temps à autre. Mais Dieu
était la joie de Christ, Il était pour Lui
Dieu s’approche de chacun de ceux qui ont fait voeu
de se consacrer à Lui entièrement, et qui lui disent: «Seigneur, tu sais que
j’ai fait ce voeu dans la faiblesse et en tremblant,
mais que je l’ai fait avec droiture et de tout coeur.
Seigneur, montre-moi ce que ce voeu implique et
comment je dois vivre cette vie d’entière consécration.» Dieu vous montre Son
Fils et vous dit:
«Voici mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.
Ecoutez-Le, suivez-Le, vivez comme Il a vécu, que Christ devienne la loi de
votre vie.»
Demandons à Dieu de nous sonder et de nous montrer si la vie de
Christ a été jusqu’ici le guide de notre vie. Pouvons-nous dire en toute
sincérité: «C’est là mon plus cher désir, c’est là ce que je demande à Dieu de
m’accorder: je voudrais vivre comme Christ a vécu.» Cette idée paraît, à
première vue, presque présomptueuse. Et cependant Christ a dit: «Aimez-vous les
uns les autres comme je vous ai aimés», et: «Si vous gardez mes
commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les
commandements de mon père et que, je demeure dans Son amour.». {Jn 15:12,10} Et l’apôtre Paul disait: «Ayez en vous les sentiments qui
étaient en Jésus-Christ.». {Php 2:6} L’amour de
Jésus-Christ, les sentiments qui étaient en Jésus-Christ doivent être en
moi.
Il y a bien des personnes qui désirent obtenir la vie éternelle et
aller au ciel, mais qui ne désirent pas vivre sur la terre la vie que Christ a
vécue. Et bien des croyants ont écrit qu’il était impossible de vivre comme
Christ a vécu, qu’on ne pouvait prétendre à cela. Mais si vous êtes venus à
Dieu afin de Lui consacrer entièrement votre vie, alors vous pouvez dire: «La
vie de Christ doit devenir la mienne.»
Si nous voulons savoir ce qu’impliquent ces mots: «Christ notre
vie», nous ne devons pas seulement considérer Christ comme notre exemple; nous
devons considérer: Christ livré pour nous comme victime expiatoire.
Pendant sa vie, Christ a préparé le chemin sur lequel nous devons
marcher. Il nous’ a laissé un exemple afin que nous suivions Ses traces, Il
nous a indiqué la route que nous devions suivre pour parvenir à la vie
éternelle. Mais ce n’était pas suffisant, le péché et sa conséquence naturelle,
la mort, nous barraient le chemin qui conduit à la vie. Ainsi Christ, ayant
préparé et tracé pour nous ce sentier béni, s’abaissa Lui-même jusqu’à la
souffrance et à la mort de la croix, abandonnant Sa volonté à Dieu jusqu’à la
mort. Il porta sur la croix nos péchés et notre malédiction; le châtiment: qui
nous donne la paix est tombé sur Lui et c’est par Ses meurtrissures que nous
avons, la guérison. Il donna Son sang précieux, le sang d’une alliance
éternelle, afin d’obtenir pour nous accès auprès de Dieu. Et maintenant; Christ
est notre Sacrificateur, ayant offert pour nous à Dieu un sacrifice éternel. Et
lorsque nous pensons à nous approcher de Dieu, à Le servir, à nous offrir
nous-mêmes à Dieu, alors cette pensée nous vient: «Puis-je avec mon péché, avec
les transgressions que j’ai commises et les chutes que j’ai faites depuis ma
conversion, puis-je avec ma nature pécheresse être en communion journalière
avec Dieu?». Et alors la réponse vient: «Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous
qui étiez jadis éloignés, vous, avez été rapprochés par le sang de Christ.». {Eph 2:13} «Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de
Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire..., approchons-nous donc avec un coeur sincère.». {Heb 10:19,22}
Craignez-vous de vous consacrer entièrement à Dieu parce que vous
vous sentez indigne? Oh! pensez à ceci: ce n’est pas
vous qui êtes digne, c’est en Jésus-Christ que vous êtes digne. Nous lisons
dans
Christ n’est pas seulement notre exemple, Christ n’est pas
seulement notre Sacrifice expiatoire, mais Christ est aussi Celui qui
demeure avec moi comme mon Sauveur, mon Ami, mon Chef et mon Guide. Oui,
telle est la précieuse promesse que notre Seigneur a laissée à ceux qui Lui
appartiennent: «Voici, Je suis avec vous tous les jours.» Et auparavant, Il
avait dit, alors que Ses disciples ne pouvaient encore le comprendre: «Là où
deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis au milieu d’eux.»
Ce que vous et moi avons besoin de réaliser, c’est ceci: que;
Jésus-Christ est plus près; de nous que notre plus intime ami. Ah! si vous
vouliez prendre le temps de détourner vos yeux et vos coeurs
des choses de ce monde, et des visages aimants qui vous entourent, et des joies
qui vous attirent, pour les fixer humblement et avec confiance sur le visage de
Jésus, sur l’amour de Jésus, sur la joie que Jésus vous donne, alors Jésus
pourrait se manifester à vous de telle manière que votre coeur
serait rempli de cette certitude: Jésus est avec moi.
Chaque matin, en se levant, un père de famille pense: «J’ai une
femme que j’aime, des enfants que j’aime, j’ai une famille; je vais les voir et nous allons déjeuner
ensemble.» Cette conviction est si forte en lui, son coeur
est tellement rempli de, ces pensées, qu’il n’est pas nécessaire qu’il
réfléchisse longtemps là-dessus. Est-ce que Christ ne peut pas rendre Sa
présence aussi proche, aussi sensible à nos coeurs
que la présence et l’affection de ceux que nous chérissons sur la terre Christ peut
le faire, Christ désire le faire, et Christ est digne que nous lui
permettions de le faire. O Dieu, quand donc ton Fils sera-t-il pour nous plus
proche que père et mère, femme ou mari, enfant ou frère? Oh! hâte
ce moment glorieux!
Jésus-Christ désire vivre avec vous, et marcher avec vous, afin de
faire par vous Son oeuvre bénie. Il désire être votre
compagnon, afin que vous ne soyez jamais seul. Quelles que, soient les épreuves
ou les difficultés que vous aurez à traverser, la promesse donnée par Dieu dans
l’Ancien Testament: «Je serai avec toi», s’accomplira pour vous en
Jésus-Christ. Quelles que soient les luttes, que vous aurez à soutenir contre
le péché ou la tentation, quelle que soit votre faiblesse, Jésus-Christ sera à
vos côtés à chaque instant; Il sera votre guide et vous montrera le chemin que
vous devez suivre. Jésus-Christ sera votre Compagnon, vous réconfortera par Sa
présence et remplira votre coeur de joie;
Jésus-Christ votre Sauveur qui vous a affranchi du péché, vous gardera par Sa
puissance et fera Son oeuvre en vous. Oh! que Dieu vous montre qu’une vie d’entière consécration est
une vie qui peut être vécue en Jésus-Christ, une vie qui peut être vécue parce
que Christ Lui-même prendra soin de vous et vous gardera.
Et voici le dernier point: Christ en nous comme notre force et
notre vie. C’est le couronnement de l’oeuvre. En
général, un nouveau converti comprend très peu cette vérité. Bien des chrétiens
ont vécu pendant longtemps avec Christ comme Guide et comme Soutien, mais n’ont
pas encore pleinement réalisé que Christ peut être pour eux bien davantage.
Christ en moi, ma force et ma vie: c’est là ce que l’apôtre Paul nous révèle
comme le grand mystère de l’Evangile, le mystère caché pendant des générations,
mais qui a été maintenant révélé; le mystère du peuple de Dieu, dont l’apôtre
dit: «La glorieuse richesse de ce mystère... savoir: Christ en vous,
l’espérance de la gloire.». {Col 1:27}
Chrétiens, les richesses et la gloire de notre Dieu qui est au ciel
nous sont manifestées en ceci: Dieu désire que Christ, son Fils, vienne vivre
en nous. Oh! puissions-nous faire cette expérience
aujourd’hui même: il ne s’agit pas de demander quelques bénédictions, mais
d’avoir notre vie entière livrée à Christ, à Son contrôle, à Sa puissance qui
nous sanctifie.
Notre grand désir est de travailler pour le Seigneur.
Comment la puissance de Dieu agira-t-elle? Bien-aimés, Christ est
Dans notre précédente méditation {1}, nous parlions
d’une Eglise qui était tellement remplie du Saint-Esprit, que le Saint-Esprit
pouvait dire: à cette Eglise: «Mettez-moi à part ceux que j’ai appelés pour Mon
oeuvre.» Et nous parlons des serviteurs de Dieu comme
de gens qui sont entièrement consacrés et qui sont disposés à être mis à part
par le Saint-Esprit pour la tâche à laquelle Dieu les appelle. De quelle façon
chaque Eglise peut-elle être amenée à cette position? D’une seule façon:
Jean-Baptiste annonçait la venue du Christ en disant: «Lui, Il vous baptisera
de Saint-Esprit et de feu.» Ceci nous montre que Jésus-Christ est Celui par qui
le Saint-Esprit sera répandu, sur vous abondamment et d’une façon toujours
nouvelle; et si vous désirez que le pouvoir du Saint-Esprit de Dieu soit révélé
dans cette ville, ou dans les pays païens, sachez que ceci ne peut être réalisé
que par une union plus étroite avec Christ, un attachement plus intense à
Christ, une révélation plus profonde du Christ vivant dans la vie des chrétiens.
Alors la bénédiction viendra. Jésus ne dit-Il pas: «Celui qui croit en Moi, des
fleuves d’eau vive couleront de son sein?» Et n’est-ce pas par la foi que
Jésus-Christ vient habiter dans nos coeurs, et
devient Lui-même
Etes-vous prêt à vous consacrer entièrement à Dieu et à recevoir la
puissance qu’il accorde? Pouvez-vous dire réellement: «Seigneur, je
t’appartiens entièrement! Je me suis consacré à Toi dans la faiblesse et en
tremblant, mais je l’ai fait, Seigneur. Je n’ai reçu qu’une partie de ce que Tu
peux me donner, mais je me place à Tes pieds, humblement, chaque jour et à
chaque instant, et je m’attends à Toi.» Ce que l’oeil
n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce que l’homme est incapable
de concevoir, ce que vous-même ne pouvez concevoir, Dieu l’accomplira pour ceux
qui s’attendent à Lui, et pour ceux qui l’aiment.
Tout ce que nous venons de dire ne vous servira à rien si cette
méditation ne vous conduit pas à vivre plus près de Dieu, à vous attendre à
Lui, à vivre en communion avec Lui. Comment ce but pourra-t-il être atteint?
Jésus-Christ accomplira cette oeuvre en vous. Christ
est notre vie. Douterons-nous de l’accomplissement de Ses promesses? Ne
voulez-vous pas venir à Lui avec chacune de vos fautes, chacune de vos
défaillances, chacun de vos manquements, ne voulez-vous pas jeter tout cela à Ses
pieds, et croire que le sang de Jésus vous purifie, et que Jésus vous donne la
délivrance? Croyez, acceptez, et comptez sur Lui. Alors Dieu Lui-même vous
révélera Christ par la puissance du Saint-Esprit.
{1} Voir Entière
Consécration, chapitre IV.
CHRIST NOTRE VIE
II NOUS
POUVONS AIMER CONSTAMMENT
«Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour.». {Ga 5:22}
Vous croyez tous qu’un des grands obstacles à la bénédiction c’est le
manque d’amour. Quand le corps est divisé, il ne peut pas y avoir de force.
En Hollande, au temps des grandes guerres religieuses, quand ce
pays résista si noblement à l’Espagne, une de ses devises était: «L’unité fait
la force.» Et vous savez que c’est seulement quand le peuple de Dieu forme un
seul corps, qu’il est un devant Dieu dans les liens de l’amour, dans une
profonde affection les uns envers les autres, un devant le monde dans un amour
que le monde peut voir.—c’est alors seulement qu’il pourra saisir la bénédiction
qu’il a demandée à Dieu.
Rappelez-vous que si un vase, au lieu d’être entier, est en
morceaux, il ne peut être rempli. Vous pouvez mettre un peu d’eau dans un
tesson qui est un débris de vase, mais si vous voulez que celui-ci soit plein,
il faut qu’il soit entier. C’est littéralement vrai de l’Eglise de
Jésus-Christ, et s’il y a une chose pour laquelle nous devions encore prier,
c’est bien celle-ci: «Seigneur, fonds-nous ensemble en un seul corps, par la
puissance du Saint-Esprit; que le Saint-Esprit qui, le jour de
Un des Pères de l’Eglise a dit que
Et quelle fut la préparation pour la promesse du don du
Saint-Esprit? Vous savez tous que cette promesse se trouve dans Jean 14. Mais
rappelez-vous ce qui précède, au, chapitre 13: avant de promettre le
Saint-Esprit, Christ donna un nouveau commandement au sujet duquel Il dit des
choses merveilleuses. Ce commandement, c’était: «Aimez-vous les uns les
autres.» Et Jésus ajoute: «Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les
uns les autres. A ceci, tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous
avez de l’amour les uns pour les autres.». {Jn 13:34,35} L’amour du,
Christ mourant devait être l’unique loi de leur conduite et de leurs rapports
les uns avec les autres. Quel message pour ces pécheurs, pour ces hommes
remplis d’orgueil et d’égoïsme! «Aimez-vous les uns les autres, leur dit Jésus,
comme je vous ai aimés.» Par la grâce de Dieu, ils le firent. Quand
«A ceci, tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez
de l’amour les uns pour les autres», dit Jésus. Vous savez tous ce que c’est
que de porter un insigne. Beaucoup de chrétiens portent l’insigne de
Et Christ dit à ses disciples, en fait: «Je vous donne un insigne,
et cet insigne est l’Amour; ce sera votre signe distinctif.
L’amour est la seule chose, dans le ciel et sur la terre, par laquelle les
hommes peuvent me connaître.» Oh! ne commençons-nous
pas à craindre que l’amour ait quitté la terre? Si nous demandions au monde:
«Nous avez-vous vu porter l’insigne de l’amour?», le monde répondrait: «Non: ce
que nous avons entendu dire de l’Eglise de Christ, c’est que partout il y a des
querelles et des divisions.» Demandons à Dieu, d’un seul coeur
que nous puissions porter l’insigne de Jésus—l’Amour. Dieu, a la
puissance de nous le donner.
«Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour.» Pourquoi? Parce que l’amour
seul peut chasser et vaincre notre égoïsme. Le moi est la grande
malédiction, soit dans nos relations avec: Dieu ou avec notre prochain, soit
dans nos relations avec nos frères en Christ; nous pensons à nous-même et nous cherchons notre propre avantage. Le moi est notre plus grande malédiction. Mais, béni soit Dieu,
Christ est venu nous délivrer du moi. Nous parlons quelquefois de délivrance du
moi, et béni soit Dieu pour chaque mot qui est dit à ce sujet et qui peut nous
aider. Mais je crains que quelques personnes pensent qu’être délivré du moi
signifie: ceci: «Maintenant, je ne serai plus troublé par le moi dans mon
service pour Dieu», et elles oublient qu’être délivré du moi signifie être
un vase débordant d’amour pour tous tout le long du jour.
Voilà la raison pour laquelle beaucoup de personnes qui prient pour
recevoir la puissance du Saint-Esprit en reçoivent un peu, mais, si peu, parce
qu’elles ont prié dans le but d’obtenir la puissance dans leur travail pour
Dieu, ou la puissance dans les bénédictions, mais elles n’ont pas prié pour
avoir la puissance d’une complète délivrance du moi. Mais la délivrance existe:
«Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour.» Je vous apporte la promesse glorieuse du
Christ. Il a la puissance de remplir vos coeurs
d’amour.
Beaucoup de chrétiens s’essaient, de toutes leurs forces parfois, à
aimer. Nous essayons de nous forcer à aimer, et je ne dis pas que ce soit mal:
c’est mieux que rien. Mais le résultat de ces efforts est toujours très triste.
Nous devons confesser que nous échouons complètement. Et quelle en est la
raison? Simplement ceci: «Parce que je n’ai jamais appris à croire et à
accepter cette vérité: que le Saint-Esprit peut verser dans mon coeur l’amour même de Dieu.» Combien souvent ce merveilleux
verset: «L’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs
par le Saint-Esprit qui nous a été donné», {Ro 5:5} a été limité!
On l’a souvent interprété ainsi: il s’agit de l’amour de Dieu pour moi.
Oh! quelle limitation! C’est seulement le
commencement. L’amour de Dieu signifie toujours l’amour de Dieu dans; sa
plénitude, comme une: puissance habitant en nous, un amour auquel mon coeur réponde en l’aimant à mon tour, et qui déborde en
amour pour mon prochain. L’amour de Dieu pour moi, mon amour pour Lui, et mon
amour pour mon prochain. Les trois; ne font qu’un, vous ne, pouvez pas les
séparer. Oh! croyez, je vous en prie, que: l’amour de
Dieu peut être répandu dans votre coeur et dans le
mien de telle sorte que nous puissions aimer constamment!
Ah! dites-vous, combien j’ai peu compris
cela! Pourquoi un agneau est-il toujours doux? Parce que c’est sa nature.
Est-ce que l’agneau, se donne du mal pour être doux? Non. Et pourquoi? Parce
qu’il est naturellement doux et gentil. Doit-il apprendre à être doux? Non.
Pourquoi donc cela lui est-il si facile? Parce que c’est sa nature. Et un loup,
pourquoi un loup n’a-t-il aucune peine à être cruel et à enfoncer ses crocs
dans la chair du pauvre agneau ou du mouton? Parce que c’est sa nature. Il n’a
pas besoin de rassembler tout son courage; la nature du loup est là.
Comment puis-je apprendre à aimer? Je ne le puis jusqu’à ce que le
Saint-Esprit remplisse mon coeur de l’amour de Dieu,
et que je commence à soupirer après cet amour, d’une manière bien différente de
celle avec laquelle je l’ai égoïstement recherché auparavant: comme un
réconfort, une joie, un bonheur et un plaisir pour moi-même; jusqu’à ce que je
commence à apprendre que «Dieu est amour», et à réclamer cet amour et à le
recevoir comme une puissance me poussant à me sacrifier moi-même; jusqu’à ce
que je commence à voir que la gloire, la bénédiction, est d’être semblable à
Dieu et à Christ en donnant pour les autres tout ce qu’il y a en moi. Que, Dieu
nous enseigne cela! Oh! quelle merveilleuse
bénédiction que l’amour dont le Saint-Esprit peut faire déborder nos coeurs! <c Le fruit: de
l’Esprit, c’est l’amour.»
Une fois de plus je demande: Pourquoi doit-il en être ainsi? Et
voici la réponse: Sans cela nous ne pouvons vivre journellement une vie
d’amour. Combien souvent quand nous parlons de consécration nous avons à
parler du caractère; on m’a dit quelquefois: «Vous parlez trop du caractère.»
Je ne crois pas que nous puissions donner trop d’importance à cette question.
Considérez une pendule. Vous savez à quoi servent les aiguilles. Les aiguilles
me montrent ce qu’il y a à l’intérieur de la pendule: si je vois que les
aiguilles sont immobiles, je sais que la pendule est arrêtée, que ses rouages ne
fonctionnent plus; si les aiguilles donnent une fausse indication, si la
pendule avance ou retarde, je sais qu’il y a à l’intérieur de la pendule
quelque chose qui ne va pas. De la même manière, le caractère montre ce qui se
passe à l’intérieur. Le caractère est la preuve que l’amour de Dieu remplit le coeur, ou non. Il y a des chrétiens qui trouvent que c’est
plus facile: d’être heureux et saint à l’église ou dans une réunion de prières,
ou dans le travail pour le Seigneur fait avec zèle et ardeur, que dans la vie
quotidienne, dans leurs rapports journaliers: avec leur femme, leurs enfants et
leurs domestiques; qu’il est plus facile d’être saint et heureux en dehors de
son foyer qu’à la maison. Où est l’amour de Dieu? Il est en Christ. Dieu a
préparé pour nous une rédemption merveilleuse en Christ, et Il veut faire de
nous des créatures surnaturelles. Avons-nous appris à le vouloir aussi de tout
notre être, à le demander et à l’entendre?
Et puis, il y a la langue. Nous parlons quelquefois de la
langue quand nous parlons d’une vie meilleure et du repos de la foi, mais
pensez un instant à la liberté que beaucoup de chrétiens donnent à leur langue.
Ils disent: «J’ai le droit de penser ce que je veux.» Et quand ils parlent les
uns des autres, de leurs voisins, ou de leurs frères en Christ, combien souvent
ils font des remarques blessantes! Dieu me garde de prononcer des paroles
méchantes, qu’il ferme ma bouche si je ne puis parler avec affection.
Mais ce que je dis est un fait. Combien souvent on trouve parmi les
chrétiens qui travaillent ensemble dans la même oeuvre
des critiques acerbes, des jugements précipités, des paroles dépourvues de
bienveillance, un mépris secret, une secrète condamnation des autres. Comme
l’amour d’une mère couvre ses enfants et se complaît en eux, comme elle a une
tendre compassion pour leurs faiblesses ou leurs manquements, ainsi devrait-il
y avoir dans le coeur de chaque chrétien un amour
maternel pour chacun de ses, frères et soeurs en
Christ. Avez-vous désiré cela? L’avez-vous recherché? Avez-vous jamais plaidé,
auprès de Dieu pour l’obtenir? Jésus-Christ a dit: «Comme je vous ai aimés,
aimez-vous les uns les autres.» Et il n’a pas mis cela parmi les autres
commandements, mais Il a dit: «Ceci est un commandement nouveau, le commandement
unique: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.»
Et quelle est la raison pour laquelle le Saint-Esprit de Dieu ne
peut pas venir avec puissance? Rappelez-vous la comparaison, dont je me suis
servi en parlant du vase: Je peux mettre un peu d’eau dans un tesson, un débris
du vase; mais pour qu’un vase puisse être rempli, il faut qu’il soit entier. Et
les enfants de Dieu lorsqu’ils s’assemblent, à quelque Eglise; société ou
mission qu’ils appartiennent, doivent s’aimer les uns les autres intensément,
sinon l’Esprit de Dieu; ne peut pas faire Son oeuvre.
Nous parlons de contrister l’Esprit de Dieu par la mondanité, le ritualisme, le
formalisme, l’erreur ou l’indifférence, mais je vous le dis, la chose qui
attriste le plus le Saint-Esprit est le manque d’amour. Que chacun se sonde et
demande à Dieu qu’il le sonde.
Pourquoi nous est-il enseigné que «le fruit de l’Esprit, c’est
l’amour»? Parce que l’Esprit de Dieu est venu pour faire de notre vie de
tous les jours une manifestation de Sa puissance divine, et une révélation de
ce que Dieu peut faire pour Ses enfants. Pensez à l’Eglise en général. Que
de divisions! Pensez aux différentes formes de cultes. Prenez la question de la
sanctification, ou la question du sang qui purifie, ou la question du baptême
du Saint-Esprit—que de différences sont causées par ces questions parmi de
chers enfants de Dieu! Qu’il puisse y avoir des différences d’opinion ne me
trouble pas. Nous n’avons pas tous le même tempérament, ni la, même tournure
d’esprit, ni la même façon d’envisager les choses. Mais combien souvent la
haine, l’amertume, le mépris, les séparations, l’animosité, sont causés par les
plus saintes vérités de
Oh! Dieu a fait quelque chose de merveilleux quand Il a donné
Christ, le Saint-Esprit qui descend du coeur du Père
et Son amour éternel. Et nous dégradons le Saint-Esprit quand nous le
considérons seulement comme une puissance qui doit nous aider dans notre
travail. Que Dieu nous pardonne! Oh! que le
Saint-Esprit puisse être mis en honneur comme une puissance qui nous remplit de
la vie même et de la nature de Dieu et de Christ! «Le fruit de l’Esprit, c’est
l’amour.»
L’amour est la seule puissance par laquelle les chrétiens peuvent
vraiment travailler pour le Seigneur. Oui, c’est cela qu’il nous faut. Nous
avons besoin non seulement d’un amour qui nous unisse les uns aux autres, mais nous
avons besoin de l’amour divin pour accomplir notre travail parmi les perdus qui
nous entourent. Est-ce: que souvent nous n’entreprenons pas beaucoup de travail
comme les hommes entreprennent une oeuvre
philanthropique, par une disposition naturelle de compassion envers notre
prochain? Est-ce que nous n’entreprenons pas souvent un travail pour Christ
parce que notre pasteur ou un ami chrétien nous y a appelés, et ne faisons-nous
pas souvent l’oeuvre de Dieu avec un certain zèle,
mais sans avoir reçu un baptême d’amour?
On demande souvent: «Qu’est-ce que le baptême de feu?» J’ai répondu
plus d’une fois:: «Je ne connais aucun feu comme le
feu de Dieu, le feu de l’amour éternel qui a consumé le sacrifice au Calvaire.»
Ce dont l’Eglise a besoin, c’est du baptême d’amour, et pour le recevoir il
faut qu’à l’instant nous nous mettions la face contre terre devant Dieu et que
nous plaidions: «Seigneur, que l’amour descende du ciel dans mon coeur. J’abandonne ma vie pour prier et vivre comme
quelqu’un qui s’est livré afin que l’amour éternel habite en lui et le
remplisse.» Certes, si l’amour de Dieu était dans nos coeurs,
quelle différence: cela ferait! Il y a des centaines de personnes qui disent:
«Je travaille pour Christ, et je sens que je pourrais travailler bien
davantage, mais je ne suis pas doué pour ce travail; je ne sais ni où, ni
comment commencer; je ne sais pas ce que je puis faire.» Mon frère, ma, soeur, demandez à Dieu de vous baptiser de l’Esprit
d’amour, et alors l’amour trouvera, son chemin. L’amour est un feu qui consume
toutes les difficultés. Vous pouvez être un timide, un hésitant, qui ne peut
pas bien parler, mais, l’amour peut consumer tous les obstacles. Seigneur,
remplis-nous d’amour! Nous en avons besoin pour faire le travail, que Tu nous
confies.
Vous avez certainement lu bien des récits touchants au sujet de
l’amour chrétien, et, vous avez dit: «C’est magnifique!» J’ai entendu un récit
de: ce genre il y a. quelque temps. On avait demandé à Mme Butler {2} de venir parler
dans un Refuge où se trouvaient un grand nombre de pauvres femmes. En arrivant,
elle s’approcha de la fenêtre avec la directrice, et elle aperçut au dehors une
malheureuse femme qui était assise dans un coin. Elle demanda à la directrice
qui était cette femme. La directrice répondit: «Je l’ai eue dans la maison
trente ou quarante fois, et toujours elle s’est sauvée. On ne peut rien faire
d’elle, elle est trop bas tombée et son coeur est
trop dur.» Mais Mme Butler dit: «Il faut qu’elle entre.» La directrice lui dit
alors: «Nous vous attendons, l’auditoire est rassemblé, et vous n’avez qu’une
heure pour donner votre message.» Mais Mme Butler répondit: «Non, ceci est
beaucoup plus important.» Et elle sortit et alla vers la femme et lui dit: «Ma soeur, qu’avez-vous?—Je ne suis,
pas votre, soeur», riposta la femme. Alors, Mme
Butler posa sa main sur elle, et dit: «Oui, je suis votre soeur,
et je vous aime»; et elle continua à parler jusqu’à ce que le coeur de la pauvre femme fût touché. La conversation dura
quelque temps, et l’auditoire attendit patiemment. A la fin, Mme Butler amena
la femme dans, la salle. La malheureuse femme, dégradée, déchue, se tenait là,
remplie de honte. Elle refusa de prendre une chaise, et s’assit sur un tabouret
à côté du siège de Mme Butler, et Mme Butler passa son bras autour du cou de la
malheureuse et la laissa s’appuyer contre elle tandis qu’elle parlait aux
personnes réunies. Et cet amour toucha le coeur de la
pauvre femme: elle avait trouvé quelqu’un qui l’aimait réellement, et l’amour
de Mme Butler amena cette femme: à l’amour de Jésus. Dieu soit béni! Il y a de
l’amour dans le coeur des enfants de Dieu. Si
seulement il y en avait davantage! O Dieu, baptise nos pasteurs de ton céleste
amour, et nos missionnaires, et nos colporteurs, et les membres de nos
réunions, bibliques, et nos évangélistes, et les jeunes de nos Eglises! Que
Dieu commence par nous maintenant et nous baptise de l’amour divin!
L’amour seul petit nous qualifier pour le travail de
l’intercession. Savez-vous quelle est la partie la plus difficile et la plus
importante de l’oeuvre de Dieu dans les bas-fonds?
C’est le travail de l’intercession: il faut aller à Dieu et prendre le temps de
le saisir. Un homme peut être un vrai chrétien, un vrai pasteur, il peut faire
du bien, et pourtant combien souvent il est obligé de confesser qu’il connaît
mal ce que c’est que de passer du temps, avec Dieu. Que Dieu nous donne le don
royal d’un esprit d’intercession, un esprit de prière et de supplication.
Laissez-moi vous demander au nom de Jésus de ne pas laisser passer un, seul
jour sans prier pour tous les saints et pour tout le peuple de Dieu.
Je m’aperçois qu’il y a des chrétiens qui pensent peu à ces choses.
Je sais qu’il y a des groupes de prières où l’on prie pour les membres de
l’Eglise et pas pour tous les croyants. Je vous en supplie, prenez le temps de
prier pour l’Eglise de Christ, prenez le temps de prier pour les païens, prenez
le temps de prier pour les missionnaires, et pour le travail d’évangélisation,
et pour les inconvertis. Paul recommandait aux
chrétiens, de prier pour tous les saints; que cela soit votre première prière
de chaque jour: Seigneur, bénis tes saints partout où ils se trouvent.
L’état de l’Eglise de Jésus-Christ est très bas. Plaidons pour le peuple de
Dieu, pour que Dieu le visite, plaidons les uns pour les autres, pour tous les
chrétiens qui s’efforcent de travailler pour Dieu. Que l’amour remplisse votre coeur. Demandez à Christ de remplir votre coeur d’amour tous les jours. Essayez de réaliser en vous
par le Saint-Esprit ceci: Je suis mis à part par le Saint-Esprit, et le
fruit de l’Esprit c’est l’amour.
Nous avons parlé de s’attendre à Dieu. Qu’il nous accorde dans les
jours qui viennent de nous attendre à Lui plus paisiblement, jour après jour.
Ne vous attendez pas à Dieu seulement pour vous-même, ou vous perdrez bientôt
la possibilité de le faire, mais donnez-vous: au ministère de l’intercession,
et priez davantage pour le peuple de Dieu, pour les chrétiens qui vous
entourent, pour que l’Esprit d’amour leur soit accordé et vous soit accordé, et
pour l’oeuvre de Dieu dans laquelle vous êtes engagé;
et la réponse viendra sûrement, et votre attente à Dieu sera une source
abondante de bénédiction et de puissance. «Le fruit de l’Esprit c’est l’amour.»
Comment dois-je conclure? Je crois que nous devons à nouveau nous
approcher de Dieu dans l’intercession. Plaidons en croyant que Dieu répandra
sur nous tous un esprit d’amour. Avez-vous un manque d’amour à confesser devant
Dieu? N’hésitez pas, et dites-lui: «Seigneur, je confesse devant Toi mon manque
de coeur, mon manque d’amour.» Et tandis que vous
déposerez ce besoin à Ses pieds, croyez que le sang vous purifie, que Jésus
vous délivre avec Sa force toute-puissante de purification et de salut, et
qu’il vous accorde Son Saint-Esprit.
«LE FRUIT DE L’ESPRIT, C’EST L’AMOUR.»
{1}
{2} Joséphine Butler,
femme d’un pasteur anglais, consacra sa vie au relèvement des femmes tombées.
Sa biographie a été publiée sous le titre: La noble vie d’une femme.
CHRIST NOTRE VIE
III IMPOSSIBLE A L’HOMME POSSIBLE A DIEU
«Et Jésus répondit: Ce qui est impossible aux hommes est
possible à Dieu.» {Lu 8:27}
Christ avait dit au jeune homme riche: «Vends tout ce que tu as...
puis viens et suis-Moi.» Le jeune homme s’en alla tout triste. Jésus se tourna
vers ses disciples et leur dit: «Qu’il est difficile à ceux qui ont des
richesses d’entrer dans le royaume de Dieu!» Nous lisons que les disciples
furent surpris et qu’ils répondirent: «S’il est si difficile d’entrer dans le
royaume de Dieu, qui donc peut être sauvé?» Et Jésus leur donna cette
merveilleuse réponse: «Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.»
Le texte contient seulement deux pensées: Il est impossible à
l’homme d’être sauvé et de suivre Christ par une vie sainte, mais à côté
vient la seconde pensée: Ce qui est impossible aux hommes est possible à
Dieu.
Considérons ces deux questions: elles soulignent les deux grandes
leçons que nous avons à apprendre dans la vie chrétienne. La première leçon est
souvent longue à apprendre: que l’homme ne peut rien, qu’il ne peut parvenir au
salut. Il arrive qu’on apprenne la première leçon et qu’on n’apprenne, pas la
seconde: ce qui m’est impossible, est possible à Dieu. Béni soit l’homme qui
apprend les deux leçons! Elles marquent deux étapes, dans la vie du chrétien.
Quand un homme s’efforce de faire de son mieux et qu’il échoue,
quand il essaie de faire: encore mieux et qu’il échoue de nouveau, quand il
redouble ses efforts et qu’il échoue toujours—bien souvent dans ce cas il ne
réussit même pas à apprendre que «c’est impossible». Pierre avait passé
trois ans à l’école du Christ et jamais: il n’avait pu apprendre «que c’est
impossible», jusqu’à ce qu’il eût renié son Maître, et qu’il sortît et
pleurât amèrement. Alors il apprit cette leçon: qu’il est impossible à
l’homme de servir Dieu et Jésus-Christ.
Considérons Un moment celui qui apprend cette leçon: Impossible
à l’homme. Tout d’abord, il lutte contre cette idée; ensuite, il s’y
soumet, mais à contre-coeur et avec désespoir; enfin
il l’accepte et s’en réjouit. Au début de la vie chrétienne, le nouveau
converti ne conçoit pas cette pensée. Il est converti, la, joie remplit son coeur, il commence à courir la course et à combattre le bon
combat. Il est sûr d’être victorieux, car il est rempli de zèle et il est
loyal, et il, a la certitude que Dieu l’aidera. Et cependant, très rapidement,
il échoue et le péché reprend le dessus. Il est désappointé, mais il se dit: Je
n’ai pas été assez vigilant, je n’ai pas été assez ferme dans mes résolutions.
Et il se met à prier, et il prend de nouvelles résolutions, et cependant il
échoue. Il se: dit alors: Ne suis-je pas un homme régénéré? N’ai-je pas; la vie
de Dieu en moi? Et il pense: Si, et j’ai Christ pour m’aider, je puis vivre une
vie sainte.
Par la suite, il en arrive à un autre état d’esprit. Il commence à
voir que cette vie est impossible, mais il n’accepte pas cette idée. Il y a des
multitudes de chrétiens qui parviennent à ce point; «Je ne peux pas; donc, Dieu
ne peut pas me demander ce qui est impossible.» Si vous leur dites que Dieu le
leur demande, cela leur paraît un mystère. Plusieurs d’entre vous, peut-être,
se trouvent dans cette situation-là; ils vivent une vie d’échec et de péché, au
lieu d’une vie de repos et de victoire; ils commencent à s’apercevoir qu’ils
ne peuvent pas, que c’est impossible. Ils ne comprennent pas pourquoi, et
le désespoir les envahit. Ils font de leur mieux, mais n’espèrent pas réussir.
Mais quand un enfant de Dieu, commence à comprendre la pleine
signification de ces mots: C’est impossible, et qu’il dit en même temps:
Je dois le faire, et je le ferai, c’est impossible à l’homme, et pourtant je
dois le faire; quand cet enfant de Dieu commence à prier et à crier à
Dieu: «Seigneur, comment puis-je être libéré de la puissance du péché?», alors
ce chrétien se trouve dans la situation décrite dans le chapitre 7 de l’épître
aux Romains. {Ro 7} Dans ce chapitre, nous voyons le chrétien qui essaie de toutes ses
forces de vivre une vie sainte. La, Loi de Dieu lui a été révélée, cette Loi
qui sonde les plus profonds désirs du coeur humain,
et ce chrétien ose dire: «Je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme
intérieur.». {Ro 7:22} «J’ai la volonté de faire le bien. Mon coeur
aime la loi de Dieu et ma volonté a choisi d’obéir à cette loi.» Un homme qui
parle ainsi, et. dont le coeur
prend plaisir à
Lorsque nous avons employé cette expression: entière
consécration, quelques-uns parmi vous n’ont-ils pas été amenés à une
expérience définitive, et ne sont-ils pas arrivés à se dire: «Je ne vois pas
comment je puis actuellement vivre comme un homme absolument consacré à Dieu à
chaque instant de la journée: à table, à mon foyer, à mon travail, au milieu
des épreuves et des tentations?» Je demande à Dieu que vous appreniez cette leçon
maintenant. Si vous sentez que vous ne pouvez pas y parvenir, vous êtes sur le
bon chemin, à condition que vous vous laissiez conduire par Dieu. Acceptez donc
cette position, et dites à Dieu.: «Le désir de mon coeur
et ma joie, Seigneur, c’est d’être entièrement consacré à Toi, mais, je ne puis
y parvenir; il m’est impossible de vivre cette vie d’entière consécration,
c’est au-dessus de mes forces..» Il vous faut apprendre cette leçon que si vous
êtes absolument sans force Dieu viendra accomplir Son oeuvre
en vous et vous donnera non seulement la volonté, mais le pouvoir de faire le
bien.
Nous arrivons à la seconde leçon: «Ce qui est impossible aux hommes
est possible à Dieu.»
J’ai dit tout à l’heure que bien des chrétiens ont appris cette
leçon: «C’est impossible à l’homme», et alors ils se sont abandonnés au
désespoir, et ils se sont résignés à vivre une vie chrétienne misérable, sans
joie, sans force, sans victoire. Pourquoi? Parce qu’ils ne se sont pas humiliés
pour apprendre cette autre leçon: «Tout est possible à Dieu.»
Votre vie chrétienne de chaque jour doit être une preuve que Dieu
peut accomplir ce qui est impossible; votre vie chrétienne, doit être une
succession d’impossibilités rendues possibles par la puissance de Dieu. C’est
là ce qui est nécessaire, à un chrétien. Le chrétien possède un Dieu
Tout-Puissant qu’il adore, et il doit apprendre à comprendre ceci: «Ce dont
j’ai besoin, ce n’est pas seulement d’une petite partie de la puissance divine,
ce dont j’ai besoin, c’est de la puissance de Dieu tout entière, afin de vivre
comme un chrétien.»
Le christianisme tout entier est l’œuvre de
Chaque arbre doit croître sur la racine d’où il sort. Un chêne
vieux de trois cents ans croît toujours sur la même racine, et cette racine est
celle qu’il, avait au commencement de son existence. Le christianisme a pour
racine
Avez-vous déjà étudié dans
Regardez Abraham. Quand Dieu l’appelle à être le père du peuple
d’où le Christ devait naître, Dieu lui dit: «Je suis le Tout-Puissant. Marche
devant ma, face et sois intègre.». {Ge 1:17} Et Dieu
enseigne à Abraham à croire en Lui comme en Celui qui peut tout; quand Abraham
quitta sa patrie pour aller dans un pays qu’il ne connaissait pas, quand il fut
un pèlerin parmi les milliers de Cananéens, dans le pays que Dieu avait promis
de donner à sa postérité, et quand, espérant contre toute espérance, il
attendit pendant vingt-cinq années la naissance du fils que Dieu lui avait
promis, et quand il monta sur la montagne de Morija
pour offrir à Dieu son fils unique, dans toutes ces circonstances, Abraham crut
Dieu. Il était fort par la foi, parce qu’il croyait que Dieu était capable
d’accomplir ce qu’il avait promis.
La cause de la faiblesse de votre vie chrétienne, c’est que vous
désirez agir par vous-même, avec l’aide de Dieu. Cela ne peut pas être. Vous
devez venir à Dieu avec votre faiblesse, et laisser Dieu agir, et Dieu agira
glorieusement. C’est là ce dont nous avons besoin si nous voulons travailler
pour Dieu. Je pourrais vous citer bien des exemples à ce sujet, à travers toute
Rappelez-vous ce que nous avons dit au sujet de l’apôtre Pierre dans
une précédente étude (I La repentance de Pierre Entière Consécration).
Rappelez-vous ce que nous avons dit au sujet de sa confiance en lui-même, au
sujet de sa volonté propre, et rappelez-vous comment il en vint à renier son
Seigneur. Beaucoup d’entre vous se disent: «Ah! c’est
le moi, c’est la chair qui me dominent!» Croyez-vous que vous pouvez, être
délivré? Croyez-vous que le Dieu Tout-Puissant est capable de révéler Christ
dans votre coeur, de sorte que le Saint-Esprit règne
en vous et que le moi n’ait ni pouvoir ni domination sur vous? Avez-vous crié à
Dieu, avec larmes, en disant: «Seigneur, cela m’est impossible; l’homme ne peut
pas le faire, mais, gloire à Ton nom; tout est possible à Dieu?» Avez-vous crié
à Dieu pour avoir la délivrance? Faites-le maintenant. Remettez-vous entre les
mains du Dieu d’amour; son amour comme son pouvoir sont infinis. Mais une
question se pose. Quand nous abordons ce sujet de l’entière consécration, nous
sentons bien que c’est là ce qui manque à l’Eglise de Christ, et que c’est pour
cela que le Saint-Esprit ne peut pas nous remplir, que c’est pour cela que la
chair et le «moi» ne peuvent pas être vaincus; nous ne comprenons pas ce que
c’est que d’être entièrement livré à Dieu, comme Christ l’était. Je sais que
beaucoup d’entre vous ont dit ardemment et honnêtement: «J’accepte ce message
de consécration: absolue à Dieu.» Et pourtant vous tremblez et vous pensez: «Y
parviendrai-je? Puis-je compter sur Dieu pour faire de moi un de ceux dont il
est dit dans le ciel, sur la, terre et en enfer: Celui-ci est entièrement
consacré à Dieu.» Mon frère, ma soeur, rappelez-vous
que: «Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.» Croyez que lorsque
Dieu prend possession de vous en Christ, il Lui est possible de faire de vous
un homme, une femme, entièrement consacré. Et Dieu est capable de vous
maintenir. Il est capable de faire que chaque matin, à votre réveil, vous vous
leviez’ avec cette pensée: «Je suis entre les mains de Dieu, Il s’est chargé de
moi, Il agira pour moi et me fera vivre pour Lui.»
Quelques-uns de vous, peut-être, êtes fatigués de penser à la
sanctification. Vous avez prié, vous avez attendu, vous avez crié à Dieu pour
l’obtenir, et cependant vous sentez que vous en êtes encore si loin. Vous êtes
conscients de l’immense distance qui vous sépare de la sainteté et de
l’humilité de Jésus. Bien-aimés, la seule doctrine de la sanctification qui
soit véritable et scripturaire est celle qui se résume en ces mots: «Ce qui est
impossible aux; hommes est possible à Dieu.» Dieu peut: vous sanctifier, et par
Son grand pouvoir Dieu peut vous garder et vous sanctifier continuellement. Oh!
puissiez-vous aujourd’hui vous approcher plus près de
Dieu! Que la lumière de Dieu puisse briller en vous, et qu’avant ce soir vous
puissiez connaître Dieu davantage et mieux.
Rappelez-vous ce que j’ai dit précédemment au sujet de la vie de
Christ en vous: vivre comme Christ, prendre Christ comme notre Sauveur, comme
Celui qui nous affranchit du péché, comme notre force et notre vie. C’est Dieu
seul qui peut nous révéler ces choses. Que dit l’apôtre Paul dans sa prière?
«Qu’il vous accorde, selon la richesse de Sa gloire, d’être puissamment
fortifiés par Son Esprit dans l’homme intérieur.». {Eph 3:16} Ne voyez-vous pas que c’est un Dieu Tout-Puissant agissant par Sa Toute-Puissance dans le coeur de
Ses enfants qui croient? Vous avez essayé de saisir cela, vous avez essayé de
vous en emparer, et vous avez essayé de le croire, et cependant vous n’avez
rien obtenu. C’est parce que vous n’aviez pas cru que «ce qui est impossible
aux hommes est possible à Dieu».
Je pense que ce que nous avons dit dans le précédent chapitre au
sujet de l’amour peut avoir amené plusieurs d’entre vous à comprendre ceci: «Je
dois être rempli d’amour d’une façon tout à fait nouvelle; mon coeur doit être rempli de la vie d’En-Haut, de cet amour
divin qui prend sa source à
Pourquoi vous ai-je parlé ainsi au sujet de votre vie spirituelle?
Pour la raison suivante: un homme ou une femme qui désire travailler pour le Seigneur
doit connaître la puissance de Dieu et avoir fait l’expérience de cette
puissance dans sa vie personnelle.
Nous désirons tous travailler pour Dieu. Chers amis, je voudrais
que vous le fassiez avec une figure joyeuse. Certains d’entre nous supplient
Dieu de nous accorder un puissant réveil. Je puis dire que pour ma part c’est
là la prière qui monte constamment de mon coeur.- Oh!
que Dieu réveille les croyants! Je ne puis penser en
premier lieu à tous les formalistes inconvertisqui
sont membres d’une Eglise, ni aux infidèles, ni aux sceptiques, ni à tous les
malheureux qui périssent autour de moi; la prière que j’adresse à Dieu en
premier lieu est celle-ci: «Seigneur, réveille Ton Eglise et Ton peuple!» Je
vous en supplie, une fois de plus, priez pour le peuple de Dieu; si faibles que
soient certains croyants, peu importe: si ce sont des enfants de Dieu, ce sont
des frères. Priez pour eux, aidez-les à sortir des, ténèbres. Priez pour
l’Eglise de Dieu, et croyez que Dieu accordera la bénédiction que vous
demandez. Ce n’est pas pour rien qu’il y a dans tant de coeurs
un tel désir de sanctification et de consécration: ce désir est envoyé par
Dieu. Dieu veut créer en vous le vouloir et le faire. {Php 2:13} Dieu a déjà créé dans votre coeur le vouloir.
Oh! croyez que le Dieu Tout-Puissant agira par Son
pouvoir, pour faire parmi Son peuple beaucoup plus que nous n’avons
demandé. «A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous,
infiniment au delà de tout ce que nous pouvons demander ou penser, à Lui soit
la gloire!», dit l’apôtre Paul. {Eph 3:20} Gloire à Dieu,
le Tout-Puissant, qui peut faire infiniment au delà de tout ce que nous
pouvons demander ou penser!
Attends-toi à Dieu, mon frère, ma soeur.
Et il en sera pour toi comme pour Israël: «En ce jour l’on dira: Voici, c’est
notre Dieu; nous l’avons attendu, et Il nous sauvera; c’est le Seigneur, nous
l’avons attendu; nous serons dans l’allégresse et nous réjouirons de Son
salut.» {1}. {Esa 25:9}
Ce qui est impossible au; x hommes est possible à Dieu. Nous vivons
au milieu d’un monde de péché et de tristesse, un monde où règne le Diable.
Mais, rappelez-vous ceci: Christ est sur le trône, Christ est le plus fort,
Christ a vaincu et Christ vaincra. Et si vous vous sentez vide, brisé, sans
force, infirme, louez Dieu: de ce qu’il peut faire Son oeuvre
en chacun de nous. Mais nous devons nous attendre à Lui. Ce texte nous abaisse:
«Ce qui est impossible aux hommes», mais ensuite il nous élève vers les
sommets: «Est possible à Dieu». Adorons Dieu et croyons qu’il est le
Tout-Puissant, et qu’il agira en nous et par nous pour le salut de ceux qui
nous entourent. Ne priez jamais sans adorer Sa Toute-Puissance,
et dites: «Dieu Tout-Puissant, je réclame Ta puissance!» Et la
réponse à votre prière viendra, et, comme Abraham, vous deviendrez fort par la
foi, donnant gloire à Dieu, parce que vous savez que Celui qui a promis a la
puissance d’accomplir Ses promesses.
{1} L’auteur cite ici
la version anglaise. La version, française est un peu différente: «En ce jour,
l’on dira: Voici, c’est notre Dieu, en qui nous avons confiance, et c’est Lui
qui nous sauve; c’est l’Eternel, en, qui nous avons, confiance; soyons dans
l’allégresse, et réjouissons-nous de son salut.»
CHRIST NOTRE VIE
IV VOUS AVEZ COMMENCE PAR L’ESPRIT
«Est-ce par les oeuvres de la loi Que
vous avez reçu l’Esprit, ou par la prédication de la foi? Etes-vous tellement
dépourvus de sens Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant
finir par la chair» {Ga 3:2,3}
Quand nous parlons de l’éveil, ou de l’approfondissement, ou de
l’affermissement de la vie spirituelle, cette vie spirituelle nous apparaît
faible, entachée d’erreur et de péché; et c’est une chose importante de nous
placer aujourd’hui devant Dieu en lui faisant cette confession: «Seigneur,
notre vie spirituelle n’est pas ce qu’elle devrait être.» Dieu fasse que chacun
de nous puisse comprendre cela!
Lorsque nous regardons autour de nous et que nous considérons
l’Eglise, nous voyons tant de marques de faiblesse, de péché, tant d’échecs et
de manquements que nous nous trouvons contraints de demander: «Pourquoi cela?
Est-il nécessaire que l’Eglise de Christ vive dans un tel état: de faiblesse?
Ou bien est-il possible actuellement que le peuple de Dieu vive toujours dans
la joie et avec la force que Dieu donne?» Le coeur de
chaque croyant doit répondre: «Cela est possible.»
Alors se pose la grandie question: Pourquoi, pour quelle raison,
l’Eglise dans son ensemble est-elle si faible? Pourquoi la grande majorité des
chrétiens ne vivent-ils pas selon leurs privilèges? Il doit y avoir une raison.
Dieu n’a-t-il pas donné Christ Son Fils Tout-Puissant pour être le gardien de
chaque croyant, afin que Christ soit pour eux une réalité toujours présente, et
afin que nous puissions tous jouir des richesses: qui sont nôtres en Christ?
Dieu a donné Son Fils et Dieu a donné Son Esprit. Pourquoi les croyants ne
vivent-ils pas selon leurs privilèges?
Nous trouvons dans plusieurs des épîtres une réponse très
solennelle à cette question. Il y a des épîtres, comme la première aux Thessaloniciens, dans lesquelles Paul écrit aux chrétiens:
«Je désire que vous croissiez, que vous abondiez, que vous avanciez dans la
foi.» Ces chrétiens étaient de nouveaux convertis, et il y avait des lacunes
dans leur foi, mais leur état spirituel était satisfaisant, et l’apôtre en
avait une grande joie, et il écrivait: «Je prie Dieu pour que vous abondiez de
plus en plus, pour que vous avanciez de plus en plus.» Mais il y a d’autres
épîtres où l’apôtre prend un ton bien différent, en particulier dans les
épîtres aux Corinthiens et dans l’épître aux Galates; dans ces épîtres,
l’apôtre Paul dit de plusieurs façons aux chrétiens membres de ces Eglises
qu’ils ne vivent pas comme des chrétiens doivent vivre; beaucoup étaient sous
la puissance de la chair. Mon texte en est un exemple. L’apôtre leur rappelle
que par la prédication de la foi ils ont reçu le Saint-Esprit. Paul leur avait
prêché Christ; ils avaient accepté Christ et ils avaient reçu le Saint-Esprit.
Mais qu’était-il arrivé? Ayant commencé par l’Esprit, ils avaient essayé
d’achever par la chair, par leurs propres efforts, l’oeuvre
que le Saint-Esprit avait commencée. Nous trouvons le même enseignement dans
les épîtres aux Corinthiens.
Nous découvrons-ici d’une façon tout à fait solennelle quel est le
plus grand besoin de l’Eglise de Christ. Dieu a appelé l’Eglise de Christ à vivre
par la puissance du Saint-Esprit, et l’Eglise vit en grande partie par le
pouvoir de la chair, par la volonté humaine, par l’énergie humaine et les
efforts humains, et non par la puissance de l’Esprit de Dieu. Je: crois que
bien des chrétiens sont dans ce cas. Et si Dieu voulait m’employer pour vous
donner un message de Sa part, mon unique message serait celui-ci: Si l’Eglise
voulait reconnaître que le Saint-Esprit est sa force et son aide, et si
l’Eglise voulait renoncer à tout et s’attendre à Dieu pour être remplie du
Saint-Esprit, ses jours de beauté et de joie reviendraient, et nous verrions la
gloire de Dieu révélée parmi nous. Tel est mon message pour chaque croyant:
Rien ne peut vous aider jusqu’à ce que vous compreniez que vous devez; vivre chaque
jour sous la puissance du Saint-Esprit. Dieu, veut que vous soyez un vase
vivant dans lequel la puissance de l’Esprit se manifestera à chaque heure et à
chaque moment.
Examinons maintenant ce que ce passage de l’épître aux Galates:
nous enseigne. Il nous montre que le commencement de la vie chrétienne c’est
la réception du Saint-Esprit. Il nous montre que le grand danger, c’est
d’oublier que nous devons vivre selon l’Esprit, et non selon la chair. Il
nous montre quelles conséquences entraîne cette manière de rechercher la
perfection par des moyens charnels. Et enfin il nous indique par quel
moyen nous pouvons obtenir la délivrance.
«Après avoir commencé par l’Esprit», dit l’apôtre Paul.
Rappelez-vous que l’apôtre Paul ne prêchait pas seulement la justification par
la foi. Il prêchait—’ et cette épître: aux Galates est remplie de ce
message—que ceux qui sont justifiés par la foi ne peuvent vivre que par le
Saint-Esprit, et que Dieu donne à tous ceux qui sont justifiés le Saint-Esprit
comme un sceau. {Comparez Eph 1:13: «Vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit.»} L’apôtre leur
dit à plusieurs reprises: «Comment avez-vous reçu le Saint-Esprit? Est-ce par
la prédication de la loi, ou par la prédication de la foi?» La puissance de
Dieu s’était manifestée, et les Galates étaient appelés à confesser ceci: «Oui,
nous avons reçu le Saint-Esprit: en acceptant Christ par la foi, par la foi
nous avons reçu le Saint-Esprit.»
Il est à craindre que bien des chrétiens sachent à peine qu’en
croyant ils reçoivent le Saint-Esprit. Un grand nombre de chrétiens peuvent
dire: J’ai reçu le pardon et j’ai reçu la paix. Mais si vous leur demandiez:
«Avez-vous reçu le Saint-Esprit?», ils hésiteraient et la plupart, s’ils
répondaient «oui», le diraient avec hésitation; et ils vous diraient qu’ils
savent à peine ce que c’est que de marcher par la puissance du: Saint-Esprit.
Essayons, de nous emparer de cette grande vérité: le commencement de la
véritable vie chrétienne, c’est de recevoir le Saint-Esprit. Et le travail de
chaque serviteur de Dieu doit être ce qu’était le travail de l’apôtre Paul: de
rappeler aux chrétiens qu’ils ont reçu le Saint-Esprit et qu’ils doivent vivre
suivant Ses directions et dans Sa puissance.
Si ces Galates qui avaient reçu la puissance du Saint-Esprit
étaient tentés de s’égarer et couraient le danger de chercher à perfectionner
par des moyens charnels l’oeuvre commencée par le
Saint-Esprit, dans quel danger encore plus grand se trouvent ces chrétiens qui
savent à peine qu’ils ont reçu le Saint-Esprit, ou bien qui, acceptant cette
idée comme une affaire de foi, y pensent à peine et ne remercient presque
jamais Dieu pour ce don!
Si nous nous posons, cette question: «Que faut-il faire pour que
l’Eglise de Christ soit restaurée?», acceptons aussitôt cette vérité: «Le
Saint-Esprit doit être beaucoup plus honoré qu’il ne l’est.» Dans le coeur de chaque croyant doit régner cette conviction
profonde: «Ce que j’ai obtenu de Dieu, ce n’est pas seulement le pardon du haut
du ciel, mais le Saint-Esprit venant vivre dans mon coeur,
pour être ma force.»
Maintenant, examinons, en second lieu, quel est le grand danger.
Nous savons tous ce que c’est qu’une erreur d’aiguillage. Un train doit aller
dans une certaine direction, mais l’aiguille n’a pas été convenablement ouverte
ou fermée, et le train est envoyé dans une fausse direction sans que personne
s’en aperçoive. Si cela se produit, par exemple, par une nuit sombre, les
voyageurs peuvent très bien ne s’apercevoir de rien avant que le train ait franchi
une certaine distance.
Dieu donne aux chrétiens le Saint-Esprit pour que chaque jour leur
vie soit vécue par la puissance du Saint-Esprit. Un homme ne peut vivre même
pendant une heure une vie sanctifiée, si ce n’est par la puissance du Saint-Esprit.
Il peut vivre une vie honnête, irréprochable aux yeux du monde, une vie
vertueuse, une vie exemplaire, comme disent les gens du monde; mais il ne peut
vivre une vie agréable à Dieu, jouir du salut de Dieu et de l’amour de Dieu, il
ne peut marcher dans la puissance d’une vie nouvelle, s’il n’est guidé par Je
Saint-Esprit chaque jour et à chaque heure.
Maintenant, voyez le danger. Les Galates avaient reçu le
Saint-Esprit, mais l’oeuvre commencée en eux par le
Saint-Esprit, ils avaient essayé de l’achever par des moyens charnels. Comment?
Ils étaient tombés sous l’influence de prédicateurs judaïsants
qui leur disaient qu’ils devaient être circoncis. Ils avaient commencé à faire
de la religion un ensemble de pratiques extérieures. Et c’est ainsi que Paul
emploie cette expression au sujet de ces prédicateurs qui leur disaient de se
faire circoncire: «Ils cherchent à se glorifier dans votre chair.»
On emploie quelquefois cette expression: une religion charnelle.
Qu’est-ce que cela signifie? Cette expression exprime la pensée suivante: «Ma
nature humaine et ma volonté humaine et mon effort humain peuvent être très
actifs dans ma vie religieuse, et après avoir été converti, après avoir reçu le
Saint-Esprit, je puis essayer de servir Dieu par mes propres forces.» Je puis
être très diligent et faire beaucoup, et cependant toute mon oeuvre peut être l’oeuvre de la
chair beaucoup plus que l’oeuvre du Saint-Esprit.
C’est là une pensée solennelle que le chrétien peut, sans même s’en apercevoir,
quitter, par une erreur d’aiguillage, la voie du Saint-Esprit pour la, voie de
la chair; qu’il peut être extrêmement actif et faire de grands sacrifices, tout
cela par la puissance de la volonté humaine. La grande question que nous devons
poser à Dieu quand nous nous examinons nous-même est
celle-ci: Nous, devons lui demander de nous montrer si notre vie chrétienne est
vécue davantage par la puissance de la chair que par la puissance du
Saint-Esprit. Un homme peut être prédicateur de l’Evangile, il peut exercer son
ministère avec zèle, les autres peuvent dire de lui qu’il fait de grands
sacrifices, et pourtant il se peut que vous sentiez qu’il lui manque quelque
chose; sa vie chrétienne manque de spiritualité. Combien de chrétiens y a-t-il
dont personne ne penserait jamais à dire, parmi ceux qui les entourent: «Quel
homme rempli de l’Esprit de Dieu!» C’est là la faiblesse de l’Eglise de;
Christ. La cause de cette faiblesse peut être résumée en un mot: la chair.
La chair se manifeste de bien des manières. Elle peut se manifester
par la sagesse charnelle. Mon intelligence peut s’exercer d’une façon très
active sur tout ce qui concerne la religion, je peux prêcher ou écrire, ou
méditer, ou penser, et trouver de la joie à m’occuper de
Pourquoi y a-t-il tant de travail et si peu de résultats pour
l’éternité? Pourquoi la prédication de
Qu’est-ce qui prouve qu’une Eglise comme celle des Galates—ou bien
un chrétien—sert Dieu d’une manière charnelle, et cherche à perfectionner par la
chair l’oeuvre qui a été commencée par l’Esprit? La réponse est
facile. Tout effort personnel en matière de foi a pour fin le péché. Quel était
l’état des Galates? Ils luttaient afin d’être justifiés par les oeuvres de la loi. Et d’autre part ils se querellaient, se
mordaient et se dévoraient les uns les autres. {Ga 5:14,15} Comptez les expressions que l’apôtre emploie pour indiquer leur
manque, d’amour et vous en trouverez plus de douze: l’envie, la jalousie,
l’amertume, les disputes, les animosités, etc. Lisez ce que l’apôtre dit à ce
sujet dans les chapitres 4 et 5. Vous voyez comment ils avaient essayé de
servir Dieu par leurs propres forces, et ils avaient complètement échoué. Tous
leurs efforts religieux avaient abouti à un échec; la puissance de la chair et
la puissance du péché dominaient sur eux, et leur situation était l’une des
plus tristes qu’on puisse envisager.
C’est là une chose solennelle. De toutes parts, dans l’Eglise
chrétienne, s’élèvent des plaintes concernant l’absence de piété véritable: et
d’intégrité morale, même parmi les membres professants
des, Eglises chrétiennes. Je me souviens d’un sermon que j’entendis prêcher par
le pasteur Dykes, au sujet de la probité commerciale, et ce pasteur parla, en
particulier, de ce qui se passait à Londres. Mais je ne veux pas parler ici
seulement de la probité (ou de l’absence de probité) commerciale qu’on peut
trouver à Londres,; si nous pénétrons dans les foyers chrétiens, si nous
pensons à la vie à laquelle Dieu a appelé Ses enfants, et qu’il les rend
capables de vivre par le Saint-Esprit, et si nous pensons au manque d’amour, à
la colère, à l’animosité, à l’amertume qu’on peut trouver même dans des
familles! chrétiennes; si nous pensions aux querelles qui existent bien souvent
entre les membres d’une même Eglise, sans parler de l’envie, de la jalousie, de
la susceptibilité, de l’orgueil qui existent parmi les chrétiens, alors nous
sommes contraints de dire: «Où sont les marques de la présence de l’Esprit de
l’Agneau de Dieu; ?» Elles sont absentes,
malheureusement absentes!
Beaucoup de gens parlent de ces choses comme si elles étaient le
résultat naturel de notre faiblesse et ne pouvaient être empêchées. Beaucoup de
gens considèrent ces choses comme des péchés, mais cependant ils ont abandonné
l’espoir d’en, triompher. Beaucoup de gens parlent de ces choses dans l’Eglise
et dans leur entourage, et ne voient pas le moindre espoir d’un changement. Il
n’y a pas d’espoir, en effet, à moins qu’un changement radical se produise, à
moins que l’Eglise de Christ commence à voir que tout péché de la part d’un
croyant vient de la chair, vient d’une vie charnelle au sein de nos activités
religieuses, vient d’un effort personnel pour servir Dieu. Jusqu’à ce que nous
apprenions à confesser, et jusqu’à ce que nous commencions à voir que nous
devons d’une façon ou d’une autre obtenir la puissance du Saint-Esprit dans
l’Eglise de Christ, tous nos efforts seront voués à l’échec. Comment l’Eglise
a-t-elle commencé à
Nous bénissons Dieu pour
Et pourquoi cela? Je connais votre réponse. Vous dites: «Nous
sommes trop faibles, trop impuissants, noua essayons d’obéir, et nous
souhaitons obéir, mais souvent nous échouons.» Certes: Vous échouez parce
que vous n’acceptez pas ta force de Dieu., Dieu seul peut faire agir
en vous Sa volonté. Vous ne pouvez, pas accomplir la, volonté de Dieu, mais le
Saint-Esprit peut l’accomplir; et jusqu’à ce que l’Eglise, jusqu’à ce que les
croyants s’emparent de cette vérité, et cessent d’essayer par des efforts
humains d’accomplir la volonté de Dieu, et attendent que le Saint-Esprit vienne
agir avec sa Toute-Puissance et les rende capables
d’agir, l’Eglise ne sera jamais ce que Dieu désire qu’elle soit, et ce que Dieu
désire faire d’elle.
J’aborde maintenant la dernière question: Quel est le chemin à
suivre pour que l’Eglise soit restaurée? La réponse est simple et facile.
Reprenons l’exemple donné plus haut: l’erreur d’aiguillage. Le train qui, à la
suite d’une erreur d’aiguillage, s’est engagé sur une mauvaise voie, doit
revenir en arrière jusqu’à l’endroit où l’erreur d’aiguillage s’est produite.
Les Galates n’avaient qu’un seul moyen de revenir en arrière: c’était de
retourner là où ils s’étaient trompés de direction, de renoncer à tous les
efforts religieux qu’ils avaient accomplis par leur propre force, à tout ce qu’ils
avaient cherché à obtenir par leurs propres oeuvres,
et de s’abandonner humblement au Saint-Esprit. Il n’y a rien d’autre à faire en
pareil cas, qu’il s’agisse d’une Eglise ou d’un individu. Y a-t-il parmi mes
lecteurs un frère ou une soeur qui dise dans son coeur: «Hélas! ma vie connaît bien
peu la puissance du Saint-Esprit!» Je vous apporte le message de Dieu: Vous ne
pouvez concevoir ce que votre vie serait si elle était vécue par la puissance
du Saint-Esprit. C’est tellement merveilleux, c’est une telle bénédiction, et
je vous apporte ce message: Aussi vrai que le Fils Eternel de Dieu est venu
dans le monde: et qu’il a accompli des oeuvres
merveilleuses, aussi vrai qu’il est mort sur le Calvaire et nous a rachetés par
Son sang précieux, le Saint-Esprit peut venir dans votre coeur,
pour vous sanctifier, vous rendre capable d’accomplir la volonté bénie de Dieu,
et remplir votre coeur de joie et de force. Mais
hélas! nous avons oublié, nous avons attristé, nous
avons déshonoré le Saint-Esprit, et Il n’a pas pu; accomplir son oeuvre. Mais je vous apporte ce message: Notre Père qui est
au, ciel aime à remplir Son enfant de Son Saint-Esprit. Dieu désire donner à
chacun de vous, individuellement, séparément, la, puissance; du Saint-Esprit
pour votre vie journalière. Ce commandement s’adresse à vous individuellement.
Dieu désire que nous, Ses enfants, nous nouslevions
et nous, placions nos péchés devant Lui, et que nous implorions Sa miséricorde.
Etes-vous insensé? Ayant commencé par l’Esprit, voulez-vousperfectionner
par des moyens charnels l’oeuvre qui a été commencée
par le Saint-Esprit? Inclinons-nous humblement devant Dieu et confessons-Lui
que notre religion charnelle, nos efforts personnels, notre confiance en nous-même ont été la cause de tous nos échecs.
Souvent de jeunes chrétiens m’ont posé cette question: «Pourquoi
est-ce que j’échoue ainsi? J’ai -fait de tout mon coeur
le voeu de servir Dieu; pourquoi ai-je échoué?» Je
leur donne toujours cette réponse: «Mon cher ami, vous essayez de faire par vos
propres forces; ce que Christ seul peut faire en vous.» Et quand ils me disent:
«Je suis sûr que c’est Christ seul qui agit, je ne me confie pas en moi-même»,
ma réponse est toujours celle-ci: «Vous vous confiez en vous-même, sinon vous
n’auriez pas; échoué. Si vous vous< étiez confié en Christ, Lui n’aurait pas
échoué.» Ce désir de perfectionner par la chair l’oeuvre
commencée par 3e Saint-Esprit est bien plus profond que nous ne le pensons.
Demandons à Dieu de nous montrer que c’est seulement quand nous serons; amenés
à une profonde humiliation que nous serons; préparés à recevoir la bénédiction
qui vient d’En-Haut.
Et maintenant, je voudrais vous poser deux questions. Est-ce que
vous vivez sous la puissance du Saint-Esprit? Est-ce que vous vivez comme un
homme oui une femme, remplis du Saint-Esprit? Nous chrétiens, nous devons
montrer à ceux qui nous entourent ce que Dieu a fait pour nous, et nous devons
le leur montrer non seulement en paroles, mais par notre vie. Que Dieu nous
soit en aide! |Je pose cette question à chaque croyant, à chaque membre de
l’Eglise de Christ: «Vivez-vous jour après jour sous la puissance du
Saint-Esprit, ou essayez-vous: de vivre sans cela?» Rappelez-vous que vous ne
le pouvez pas. Etes-vous consacré à Dieu? Vous êtes-vous livré au Saint-Esprit
afin qu’il agisse en vous et vive en vous? Venez confesser chacun de vos
manquements, si petit soit-il chacun de ces manquements est dû à l’absence du
Saint-Esprit et à la présence et à la puissance du Moi. Etes-vous consacré?
Vous êtes-vous livré au Saint-Esprit?
Si votre réponse est: Non, alors je vous poserai la seconde
question: «Désirez-vous être consacré? Voulez-vous vous livrer à la puissance,
du Saint-Esprit?»
Vous savez très bien, je pense, que le côté humain de la consécration
ne vous sera d’aucune aide. Je puis me consacrer une centaine de fois avec
foute la ferveur de mon être, cela ne me servira à rien. Une seule chose peut
m’aider, c’est que Dieu, du haut du ciel, accepte et scelle ma consécration.
Et maintenant, voulez-vous vous livrer au Saint-Esprit? Vous pouvez
le faire tout de suite. Bien des points peuvent être encore obscurs et mal
définis, bien des choses dépassent notre compréhension, et il se peut que vous
n’éprouviez aucune sensation; mais venez. Venez aujourd’hui même en présence de
Dieu, et faites l’expérience que demain, après-demain, et les jours suivants
vous aurez besoin de rencontrer Dieu. Dieu seul peut faire le changement. Dieu
seul, qui noua a donné le Saint-Esprit, peut restaurer la puissance du
Saint-Esprit dans notre vie. Dieu seul peut «nous fortifier puissamment par Son
Esprit selon l’homme intérieur». Si Dieu n’agit pas, vous pouvez assister à des
réunions tous les soirs, et ces réunions peuvent causer dans votre vie une
sorte de réveil passager, mais cela ne vous aidera pas d’une façon permanente.
Mais si dans votre faiblesse vous vous jetez dans les bras du Seigneur, Il vous
viendra en aide. Faites-le aujourd’hui même. Dites-Lui: «Viens, Seigneur,
visiter Ton Eglise et Ton peuple par la puissance du Saint-Esprit!» Dites-Lui:
«Seigneur, je réclame pour moi-même, et je réclame pour mes frères en la foi la
présence et la puissance du Saint-Esprit.» Et à tous ceux dont le coeur s’attend à Lui, à tous ceux qui sont prêts à
accomplir le sacrifice, à tout abandonner, la réponse viendra. La, bénédiction
n’est pas loin. Mais Dieu trouve Son plaisir à nous venir en aide. Il nous
rendra capables de perfectionner, non par la chair, mais par l’Esprit, l’oeuvre qui a été commencée, par l’Esprit.
CHRIST NOTRE VIE
V GARDES PAR
«Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui,
selon Sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante, par la
résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne se peut
ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux,
à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi, pour le salut
prêt à être révélé dans les derniers temps.» {1Pi 1:5}
«Vous êtes gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour le
salut.» Ces paroles seront le sujet die notre méditation d’aujourd’hui.
Nous trouvons; exprimées ici deux vérités merveilleuses concernant la
manière dont un’ croyant est gardé pour le salut. La première vérité est
celle-ci: «Vous êtes gardés par la puissance de Dieu.» Et voici la. seconde; :«Vous êtes
gardés par la foi.»
Nous voulons considérer les deux côtés: le côté de Dieu qui, par Sa
puissance, offre d’être notre gardien à chaque moment de la journée; et le côté
humain: la foi, par laquelle nous devons laisser Dieu agir et accomplir Son oeuvre en nous sans que nous ayons autre chose à faire que
de croire. Vous avez été régénérés pour un héritage qui vous est réservé dans
les cieux; et ici, sur la terre, vous êtes gardés par la puissance de Dieu. Un
héritage nous est réservé dans le ciel, et ici-bas, sur la terre nous sommes
gardés par la puissance de Dieu.
Au sujet de l’héritage qui nous est réservé dans les cieux, nous
n’avons aucun doute, et aucune question ne se pose à notre esprit. Dieu nous
garde cet héritaged’une
manière parfaite et absolument merveilleuse, et cet héritage nous attend
là-haut d’une façon: certaine. Et ce même Dieu, qui garde l’héritage, me garde
aussi pour cet héritage. C’est là ce que je dois comprendre. Ce serait une
action insensée, de la part d’un père, de se donner de la peine pour laisser un
héritage à ses enfants, et de prendre grand soin de leur conserver cet
héritage, s’il ne s’occupait pas en même temps; de garder ses enfants pour cet
héritage. Que penseriez-vous d’un homme qui emploierait tout son temps et qui
ferait tous les sacrifices possibles pour amasser de l’argent, et quand il
aurait amassé une fortune considérable et que vous lui demanderiez pourquoi il
a fait tant de sacrifices, il vous répondrait: «Je désire laisser à mes enfants
un riche héritage, et je garde ma fortune pour eux», que penseriez-vous de cet
homme-là si vous appreniez d’autre part que cet homme ne s’occupe pas de
l’éducation de ses enfants, qu’il les laisse courir dans la rue, et les
abandonne à leurs mauvais instincts? Ne diriez-vous pas: «Le pauvre homme! Il
garde son héritage pour ses enfants, mais il ne s’occupe pas de garder ses
enfants et de les préparer à recevoir cet héritage?» Et pourtant il y a bien
des chrétiens qui pensent: «Dieu m’a réservé un héritage dans les cieux», mais
qui ne peuvent croire: «Dieu me garde pour cet héritage.» La même puissance, le
même amour, le même Dieu accomplit ce double travail.
Je voudrais maintenant vous parler de ce que Dieu fait pour nous:
Il nous garde pour l’héritage. Nous venons de voir que nous sommes en présence
de deux vérités très simples: la première, qui est le côté divin:: Nous sommes gardés par la puissance de Dieu; l’autre,
qui est le côté humain: Nous sommes gardés par la foi.
Tout d’abord, regardons le côté divin: Nous sommes gardés par la
puissance de Dieu.
De quelle façon sommes-nous gardés? Nous sommes gardés d’une
façon absolue. Quelle partie de notre être est gardée? Notre être tout
entier. Est-ce que Dieu garde une partie de notre être et pas l’autre? Nom.
Certaines personnes ont l’idée que Dieu les garde d’une manière vague, que Dieu
les garde simplement de façon à ce qu’ils aillent au ciel après leur mort. Mais
ils n’appliquent pas ces mots: «Vous êtes gardés» à leur être tout entier. Et
cependant, c’est ce que Dieu veut faire.
J’ai une montre. Supposez que j’aie emprunté cette montre à un ami,
et que celui-ci m’ait dit: «Quand vous irez en Europe (André Murray
était pasteur en Afrique du Sud.), je vous prêterai ma montre; mais je
vous prie d’en prendre soin et de me la rapporter.» Supposez que j’aie abîmé la
montre, que les aiguilles aient été cassées, le cadran défoncé, le ressort et
quelques-uns des rouages abîmés, et que je rapporte la montre dans cet état, et
que je la donne à mon ami. Celui-ci me dirait: «Mais je vous ai prêté cette
montre à condition que vous la gardiez!
-Mais je l’ai gardée! La voilà.
-Mais je désirais que vous en preniez soin, et non pas que vous la
gardiez de telle sorte que vous me rapportiez seulement le boîtier, ou les
débris de la montre! Je comptais que vous prendriez soin de toutes les parties
de la montre.»
De même Dieu n’a pas l’intention de nous garder seulement d’une
façon générale, de telle sorte qu’à la fin, d’une manière ou d’une autre, nous
soyons sauvés du feu et puissions entrer au ciel. Mais. Dieu, dans Son amour,
garde toutes les parties de notre être.
Certaines personnes pensent que Dieu les gardera dans, le domaine
spirituel, mais, non dans le domaine temporel. Dieu, disent-ils, ne s’occupe
pas des choses matérielles, ce n’est pas dans Son plan. Dieu vous envoie
travailler dans le monde, mais Il ne vous dit pas: «Je vous laisse aller gagner
votre vie et subvenir vous-même à vos besoins.» Il sait que vous êtes
incapables de vous garder vous-mêmes. Mais Dieu: dit: «Mon enfant, quel que,
soit le travail que tu as à faire, quelle que soit l’affaire dans laquelle tu
es engagé, quelles que soient les dépenses que tu aies à faire, Je prends
toutes ces choses sous Ma garde.» Dieu ne s’occupe pas seulement des choses
spirituelles, il s’occupe aussi des choses temporelles. La partie la plus importante
de la vie de bien des chrétiens doit souvent être passée, jusqu’à huit, neuf ou
dix heures par jour, au milieu des occupations et des tentations des affaires:
mais Dieu vous gardera là aussi. «Il vous gardera en toutes choses.»
Il y a d’autres personnes qui pensent: «Ah! dans
les jours d’épreuve, Dieu me garde, mais à l’époque de la prospérité je n’ai
pas; besoin d’être gardé par Lui; alors je l’oublie et je m’éloigne de Lui.»
D’autres, au contraire, tiennent le raisonnement opposé. Ils pensent: «Dans la
prospérité, quand tout est calme et facile, je suis capable de m’attacher à
Dieu, mais quand les épreuves surviennent, ma volonté se révolte d’une façon ou
d’une autre, et Dieu ne me garde pas.» Sachez que dans la prospérité comme dans
l’adversité, dans les jours ensoleillés comme dans les jours sombres, notre
Dieu est prêt à nous garder constamment. Enfin certaines personnes raisonnent
de cette manière: «Dieu me gardera d’accomplir de grands péchés, mais je ne
puis espérer que Dieu me préservera des petits péchés. Par exemple, le péché de
la colère. Je ne puis espérer que Dieu me donnera la victoire sur un péché de
ce genre.» Quand vous entendez parler d’un homme qui a succombé à la tentation
et qui est devenu un ivrogne, ou un criminel, vous remerciez Dieu de vous avoir
préservé de tels péchés. «Je pourrais moi aussi avoir fait comme cet homme,
dites-vous, si Dieu ne m’avait pas gardé.» Et vous croyez qu’il vous a préservé
de l’ivrognerie et du crime. Alors, pourquoi ne croyez-vous pas que Dieu peut
vous préserver de vous mettre en colère? Vous pensez que c’est moins important.
Vous ne vous rappelez pas que le grand commandement du Nouveau Testament est:
«Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimés.» Et quand votre
tempérament violent, votre esprit de jugement et vos paroles blessantes se
donnent libre cours, vous péchez contre la loi suprême, la loi de l’amour de
Dieu. Et cependant vous dites: «Dieu ne me délivrera pas, Dieu ne peut pas;
non, vous ne dites point: Dieu ne peut pas; mais vous dites: Dieu ne me
préservera pas de ce péché. Vous dites peut-être: Il le peut; mais il y a
quelque chose en moi qui fait que je ne puis y
arriver, et dont Dieu ne me délivre pas. Je voudrais vous poser une question:
Les chrétiens peuvent-ils vivre Une vie plus sainte que les autres? Les
chrétiens peuvent-ils faire l’expérience du pouvoir de Dieu, être gardés par ce
pouvoir toute la journée, et être préservés du péché par ce pouvoir? Les
chrétiens peuvent-ils être constamment en communion avec Dieu? Je vous apporte:
ici le message de
Certaines personnes pensent qu’elles ne pourront jamais arriver à
ce que chaque parole qui sort de leur bouche soit à la gloire de Dieu. C’est
pourtant là ce que Dieu attend d’eux. Dieu veut mettre une garde à la porte de
leur bouche, et si Dieu veut faire cela, ne peut-Il pas garder aussi leur
langue et leurs lèvres? Il le peut; et c’est là ce que Dieu fera pour ceux qui
s’attendent à Lui. Dieu nous garde tout entiers, et je voudrais que tous ceux
qui désirent-vivre une vie sainte s’approchent de Dieu, aujourd’hui et
réfléchissent à leurs besoins, à toutes leurs faiblesses, à tous leurs
manquements, à tous leurs péchés, et disent délibérément: «Y a-t-il un seul
péché dont Dieu ne peut pas me préserver?» Et leur coeur
répondra: «Non. Dieu peut me garder de n’importe quel péché.»
En second lieu, si vous voulez comprendre de quelle façon Dieu nous
garde, rappelez-vous que non seulement Dieu nous garde tout entiers, mais aussi
qu’il nous garde d’une façon toute-puissante. Je voudrais que cette
vérité brûle dans mon âme, je voudrais adorer Dieu jusqu’à ce que mon coeur tout entier soit rempli de la pensée de Sa Toute-Puissance. Dieu est Tout-Puissant, et le Dieu
Tout-Puissant offre de travailler Lui-même en mon coeur,
et de me garder, et je désire être lié par Sa Toute-Puissance,
ou plutôt être lié au Tout-Puissant, au Dieu vivant, et être placé dans le
creux de Sa main. Vous lisez les psaumes; pensez aux merveilleuses expressions
employées par David; par exemple, quand il parle de Dieu comme étant: notre
Dieu, notre Forteresse, notre Refuge, notre Forte Tour, notre Force et notre
Salut. David avait une vision merveilleuse de la façon dont l’Eternel est
Lui-même le refuge de l’âme croyante, et de la façon dont Il prend le croyant
et le garde dans le creux de Sa main, dans le secret de Sa tente, à l’ombre de
Ses ailes, sous Ses plumes. C’est là que vivait David. Et nous, nous qui
connaissons Jésus-Christ, et Son sang versé pour nous, et le Saint-Esprit
envoyé du ciel, pourquoi savons nous si peu ce que c’est que de marcher pas à
pas avec le Tout-Puissant qui nous garde?
Avez-vous jamais pensé que pour chaque action de grâce qui monte de
votre coeur vous avez
Non seulement Dieu nous garde tout entiers par Sa Toute-Puissance, mais, encore Il nous garde d’une
manière constante et ininterrompue. Certaines personnes disent parfois:
«Dieu m’a gardé d’une façon merveilleuse pendant une semaine ou un mois; j’ai
vécu dans
O bien-aimés, pourquoi? Existe-t-il une raison pour laquelle Dieu
ne nous garderait pas d’une façon continuelle et ininterrompue? Réfléchissez.
La vie est ininterrompue. Si ma vie s’arrêtait une demi-heure, je serais mort,
et la vie m’aurait abandonné. La vie est une chose continuelle, et la vie de
Dieu est la vie de Son Eglise, et la vie de Dieu, c’est Son pouvoir
Tout-Puissant agissant en nous. Et Dieu vient à nous comme le Tout-Puissant et
sans aucune condition. Il m’offre d’être mon gardien, et de me garder jour
après jour, moment après moment.
Si je vous posais cette question: «Croyez-vous que Dieu est capable
de vous garder de toute transgression pendant une journée entière?»,
quelques-uns répondraient: «Non seulement je sais qu’il est capable de le
faire, mais je pense qu’il l’a fait. Il y a eu des jours pendant lesquels: Il a
gardé mon coeur dans Sa sainte présence, des jours
pendant lesquels, bien que ma nature soit pécheresse, Il m’a gardé de toute
transgression, de tout péché conscient.» Si Dieu peut le faire pour une heure
ou pour une journée, pourquoi pas pour deux jours? Oh! que
Oui. En Afrique du Sud, on fait quelquefois une bouture de vigne,
et au-dessus on attache une bouteille pleine d’eau, de façon à ce que de temps
à autre il puisse tomber une goutte pour humecter ce qu’on a planté. De cette
façon, on entretient une humidité constante jusqu’à ce que la bouture ait pris
et puisse résister à la chaleur du soleil. Notre Dieu, dans son; tendre amour
envers nous, ne nous gardera-t-Il pas à chaque moment, comme Il a promis de le
faire ? Oh! si nous nous emparons, de cette assurance:
«Ma vie chrétienne tout entière est le résultat de l’action de Dieu—c’est Dieu
qui crée en nous le vouloir et le faire selon Son bon plaisir—quand nous avons;
la foi d’attendre cela de Dieu, Dieu l’accomplit pour nous.
Dieu nous garde d’une façon ininterrompue. Chaque matin Dieu vous
rencontrera à votre réveil. Il n’y a pas à se poser la question: «Si j’oublie
de penser à Lui le matin en m’éveillant, qu’arrivera-t-il?» Si vous confiez
votre réveil à Dieu, Dieu vous rencontrera le matin à votre réveil, Il
s’approchera de vous avec Son soleil et Son amour divin, et Il vous rendra,
conscient de cette réalité: «Aujourd’hui, Dieu se charge de moi continuellement
avec Son pouvoir tout-puissant.» Et Dieu vous rencontrera le lendemain, et tous
les jours; si dans la pratique de la communion avec Dieu il y a parfois des
manquements, ne vous en inquiétez pas, mais maintenez votre position! et dites : «Seigneur, je compte sur Toi et je sais que Tu
agiras selon Ta puissance, et je veux me confier en Toi jour après jour afin
que Tu me gardes: d’une façon absolue.» Alors votre foi deviendra de plus en
plus forte et vous connaîtrez la puissance de Dieu pour garder les siens d’une
façon ininterrompue.
Et maintenant voyons l’autre côté: la foi. Vous êtes gardés
par la puissance de Dieu, par la foi.
En premier lieu, permettez-moi de vous dire que la foi implique
notre complète impuissance devant Dieu. A la base de la foi, il y a un
sentiment de complète impuissance. Si j’ai quelque affaire à traiter, par
exemple si j’ai à acheter une maison, le notaire chargé de l’affaire s’occupera
de faire le transfert de la propriété à mon nom, et prendra toutes les mesures
nécessaires. Je ne puis le faire moi-même, et en confiant l’affaire à un
notaire, j’avoue par là que j’en suis incapable. Ainsi la foi implique toujours
l’impuissance. Dans bien des cas, la confiance signifie ceci: «Je puis le faire
moi-même, avec beaucoup de difficultés, mais un autre peut le faire mieux que
moi.» Mais dans la plupart des cas, la confiance implique l’impuissance
absolue: «Un autre doit le faire à ma place.» C’est là le secret de la
vie spirituelle. Le chrétien doit apprendre à dire: «J’abandonne tout; j’ai
essayé, j’ai désiré, j’ai pensé et j’ai prié, mais j’ai échoué. Dieu m’a béni
et m’a aidé, mais cependant, dans cette longue course, il y a eu beaucoup de
péché et de tristesse.» Quel changement se produit alors, quand un homme ainsi
brisé et réalisant son impuissance totale, désespère de lui-même et dit: «Je ne
puis rien faire!»
Rappelez-vous de l’apôtre Paul. Il vivait une vie bénie, il fut
enlevé au troisième ciel, mais il avait une écharde dans la chair, «un envoyé
de Satan pour le souffleter». Et qu’arriva-t-il? Paul ne pouvait pas comprendre
la raison de cette épreuve, et il pria le Seigneur, à trois reprises, de l’en
délivrer; mais le Seigneur lui répondit, en fait: «Non; tu pourrais
t’enorgueillir, et c’est pourquoi je t’ai envoyé cette épreuve afin que tu
restes faible et humble.» Et Paul apprit alors une leçon qu’il n’oublia jamais,
et cette leçon était celle-ci: se réjouir dans ses infirmités. Il dit que plus
il était faible, mieux cela valait pour lui, car lorsqu’il était faible, il
était fort en Christ.
Désirez-vous entrer dans ce que certaines personnes appellent «la
vie supérieure»? Alors descendez un degré plus bas. Le docteur Boardmann racontait qu’un jour il fut: invité par un
monsieur à venir voir certains travaux. Ce monsieur désirait emmener le docteur
Boardmann au sommet de la tour où travaillaient les
ouvriers. Le docteur pénétra dans la tour et commença à gravir l’escalier; mais
son guide l’appela et lui dit: «Vous vous trompez de chemin; cet escalier est
barré; il faut descendre par ici.» Ils descendirent un certain nombre de
marches, au bas desquelles ils trouvèrent un ascenseur qui les emmena au sommet
de la tour. Et le docteur Boardmann disait, en
racontant cette histoire: «Cela m’a, appris une leçon: c’est que la meilleure
manière de monter est souvent de descendre.» Ah! certes,
Dieu aura à nous amener très bas; nous aurons à éprouver une sensation de vide,
de néant et de désespoir. C’est quand nous sombrerons dans l’impuissance que
l’Eternel Dieu nous révélera Lui-même Son pouvoir, et que nos coeurs apprendront à se confier en Dieu seul.
Qu’est-ce qui nous empêche de nous confier en Lui parfaitement?
Beaucoup disent: «Je crois ce que vous dites, mais il y a une difficulté. Si ma
confiance était parfaite, si ma foi ne défaillait jamais, tout serait bien, car
je sais que Dieu honore toujours la confiance que nous plaçons en Lui. Mais
comment puis-je obtenir cette confiance?» Ma réponse est celle-ci: «Par la mort
du Moi». Le grand obstacle à la confiance, c’est l’effort personnel. Aussi
longtemps que je possède ma propre sagesse, mes propres pensées, ma propre
force, je ne puis me fier entièrement à Dieu. Mais quand Dieu vous brise, quand
tout se trouble autour de vous et que vous ne comprenez rien, alors Dieu
s’approche, et si vous voulez vous incliner devant Lui avec le sentiment de
votre néant et vous attendre à Lui, Il deviendra tout. Aussi longtemps que
nous sommes quelque chose, Dieu, ne peut pas être tout, et Sa Toute-Puissance ne peut pas accomplir toute son oeuvre. Voilà le commencement de la foi: désespérer
complètement de soi-même, cesser de compter sur l’homme et sur les choses de la
terre, et placer son espérance en Dieu seul.
Ensuite, nous devons; comprendre que la foi, c’est le repos.
Au commencement de la vie de la foi, la foi est un combat; mais aussi longtemps
que la foi est un combat, la foi n’a pas atteint sa force. C’est seulement
quand la foi, en luttant, parvient au bout d’elle-même, et se jette dans les
bras de Dieu et se repose en Lui, c’est seulement alors que viennent la joie et
la victoire.
Peut-être puis-je rendre ceci plus clair en vous racontant de
quelle manière
Canon Battersby était depuis plus; de 20
ans pasteur de l’Eglise anglicane; c’était un homme d’une piété profonde, mais
il n’avait pas le sentiment du repos de la foi et de la victoire sur le péché,
et souvent il se sentait profondément triste à la pensée de ses défaillances:, de: ses échecs, et de ses manquements. Quand, il entendit
parler de la possibilité de la victoire, il sentit que c’était là une chose
désirable, mais il éprouvait le sentiment qu’il ne pouvait y parvenir. Il eut
l’occasion d’entendre un message sur ce sujet: «Repos et Foi.», d’après
l’histoire de l’officier qui vint de Capernaüm à Cana
pour demander à Jésus de guérir son enfant. Celui qui présentait ce message
montrait que l’officier croyait que Jésus pouvait l’aider d’une façon générale,
mais que c’était en grande partie pour expérimenter sa puissance qu’il était
venu à Lui. Il espérait que Christ lui viendrait en aide, mais il n’en avait
pas la certitude. Or, qu’arriva-t-il? Quand Christ lui dit: «Va, ton fils vit»,
cet homme crut à la parole de Jésus; il se reposa sur cette assurance. Il
n’avait pas de preuve de la guérison) de l’enfant, et il avait un voyage de
sept heures à faire pour revenir à Capernaüm. Sur le
chemin du retour, il rencontra ses serviteurs qui venaient à sa rencontre, et
il apprit que son enfant était mieux, que la fièvre l’avait quitté la veille, à
l’heure même où Jésus lui avait donné l’assurance de la guérison de l’enfant.
Ce père s’était appuyé sur la parole de Jésus, il était descendu à Capernaüm et avait trouvé son enfant guéri; il loua Dieu et
devint, avec toute sa maison, un croyant et un disciple, de Jésus. Oh! mes amis, ceci est la véritable foi! Quand Dieu vient à moi
et promet de me garder, je lui dis: «Ta parole me suffit: Gardés par la
puissance de Dieu.» C’est là la foi, c’est là le repos.
Quand Canon Battersby eut entendu ce
message, il retourna chez lui, et cette nuit-là il trouva le repos. Il s’appuya
sur la parole de Jésus. Et, le matin suivant, dans les rues d’Oxford, il dit à
un ami: «J’ai trouvé.» Puis il alla le dire à d’autres et leur proposa d’organiser
une Convention chrétienne à Keswick, où lui et
d’autres rendraient simplement témoignage de ce que Dieu avait fait.
C’est une grande chose quand un homme en vient à se reposer sur
Ceci m’amène à mon dernier point: La foi implique la communion
avec Dieu. Beaucoup de gens désirent prendre Dieu au mot et croire à Sa
promesse, et ils font l’expérience qu’ils ne peuvent pas croire à cette
promesse. Vous ne pouvez séparer Dieu de Sa parole. Vous ne pouvez recevoir
aucune puissance, aucune bénédiction si vous; n’êtes pas en communion avec
Dieu; et si vous avez le désir d’obtenir cette vie de sainteté, vous devez prendre
le temps d’entrer en communion avec Dieu.
Certaines personnes me disent parfois: «Ma vie est une telle
bousculade que je n’ai pas de temps pour vivre en communion avec Dieu.» Un cher
missionnaire me disait: «Les gens ne se rendent pas compte de quelle façon les
missionnaires, sont tentés. Je me lève à cinq heures du matin, et les indigènes
sont déjà là, attendant mes ordres pour le travail. Ensuite je dois aller à
l’école et y passer des heures; ensuite c’est un, autre travail, et seize
heures se passent de la sorte, et j’ai à peine le temps d’être un moment seul
avec Dieu.» Ah! c’est là ce qui manque! Je vous en
prie, souvenez-vous de deux choses. Je ne vous ai pas dit de croire à la
puissance de Dieu comme à une chose, et je ne vous ai pas dit de croire à
Robert Murray M Cheyne dit quelque part:
«O Dieu, rends-moi aussi saint qu’un pécheur pardonné peut l’être!» Si chacun
de vous, dans son coeur, disait cela, et le disait
avec ferveur, si cette prière est dans votre coeur,
alors venez et faites alliance avec l’Eternel et Tout-Puissant Jéhovah, et,
dans un état d’impuissance totale, mais dans un profond sentiment de repos,
placez vos mains dans les siennes. Entrez dans cette alliance en adressant à
Dieu une seule prière: que vous puissiez croire pleinement que le Dieu
Tout-Puissant sera votre compagnon, et tiendra votre main à chaque instant;
qu’il sera votre Gardien, veillant sur vous constamment; votre Père, mettant Sa
joie à se révéler dans votre âme. Il a te pouvoir de faire que le soleil de Son
amour soit avec vous: toute la journée. Ne craignez pas, parce que vous êtes
dans les affaires, que vous ne puissiez pas avoir Dieu avec vous: toujours.
Apprenez cette leçon: le soleil brille sur vous toute la journée, et vous:
jouissez de sa lumière, et où que vous alliez cette lumière brille sur vous;
Dieu en prend soin. De même Dieu prendra soin que Sa divine lumière brille sur
vous, et que vous habitiez dans cette lumière, si vous vous confiez en Lui.
Voilà
Jour après jour, gardé par Son amour, Jour après jour à l’abri sous
Son aile, C’est le repos et la vie éternelle. Je t’appartiens, ô Sauveur, pour
toujours!
{1} Parabole de la
vigne. {Esa 27:3}
CHRIST NOTRE VIE
Je suis le Cep et vous êtes les sarments; celui qui demeure en Moi
et en qui Je demeure porte beaucoup de fruits, car sans Moi vous ne pouvez rien
faire. {Jn 15:5}
Voici quelle est ma pensée: c’est que tout dépend de notre position
en Christ. Si je désire récolter de bonnes pommes, je dois avoir un bon
pommier; et si je soigne bien ce pommier, il me donnera de beaux fruits. C’est
la même chose en ce qui concerne le travail que nous faisons pour le Seigneur.
Si notre vie en Christ est bonne, tout le reste sera bien. Je puis avoir besoin
d’instruction, je puis avoir besoin de suggestions, je puis avoir besoin d’aide
pour ce travail; toutes ces choses ont leur valeur. Mais la chose essentielle,
c’est d’avoir la vie en Christ, dans toute sa plénitude; en d’autres mots,
c’est d’avoir Christ en nous, agissant par nous.
Le texte que j’ai choisi se trouve dans la parabole du cep et des
sarments, dans l’Evangile de Jean, chapitre 15, verset 5: «Je suis le Cep,
vous êtes les sarments.» En particulier ces mots: Vous êtes les
sarments.
Combien c’est simple d’être une branche, une branche d’arbre ou un
sarment de vigne! La branche sort de l’arbre, le sarment sort du cep; la
branche, le sarment, se développe et, au temps voulu, porte du fruit. Le
sarment n’a pas de responsabilité; il reçoit du cep vie et nourriture. Si nous
connaissions seulement, par le Saint-Esprit, quelle est notre relation avec
Jésus-Christ, notre travail pour le Seigneur serait transformé et deviendrait
quelque chose de magnifique et de céleste. Au lieu d’être une fatigue ou un
fardeau pour notre âme, notre travail serait comme une nouvelle expérience,
nous unissant à Jésus plus que toute autre chose. Car, hélas, n’est-il pas vrai
que souvent notre travail vient s’interposer entre Jésus et nous? Quelle folie!
L’oeuvre même qu’il a à faire en moi, et celle que je
fais pour Lui, je l’envisage de telle façon qu’elle me sépare de Lui! Bien des
ouvriers, de Dieu se sont plaints qu’ils avaient: trop de travail, et pas de:
temps pour une communion intime avec Jésus, et que leur travail habituel
affaiblissait leur amour de la prière, et que leurs rapports trop fréquents
avec les hommes assombrissaient leur vie spirituelle. Que le fait de porter des
fruits sépare le sarment de la vigne, c’est là une triste pensée. Cela doit
venir de ce que nous avons considéré notre travail comme autre chose que le
sarment portant du fruit. Que Dieu nous délivre de toute fausse idée au sujet
de la vie chrétienne!
Examinons! maintenant quelques idées au,
sujet de cette existence bénie du sarment qui demeure attaché au cep.
En premier lieu, c’est une vie de dépendance absolue. Le sarment ne
possède rien; il dépend du cep pour tout.. Ce mot absolue
dépendance est un des jours on en découvrit la cause. Non loin de là coule
Ceci est-il vrai du Seigneur Jésus? Dois-je comprendre que lorsque
j’ai un travail à faire, lorsque je dois prêcher un sermon, ou préparer une
étude biblique, ou aller visiter les pauvres et les isolés, toute la
responsabilité repose sur Jésus? C’est justement cela que Christ veut que vous
compreniez. Christ veut que dans tout notre travail, nous nous appuyions sur
cette certitude bénie: «Christ doit prendre soin de tout.»
Et comment répond-il à notre foi? En nous envoyant le
Saint-Esprit, non pas de temps à autre, ni comme un don spécial, car
rappelez-vous que la relation qui existe entre le cep et les sarments est une
relation constante, journalière, et si cette relation était interrompue le
sarment mourrait. La sève ne circule pas pendant un moment, pour s’arrêter
ensuite, et recommencer à circuler un moment après: la sève circule sans arrêt
du cep aux sarments. Et, de la même manière, Jésus, mon Seigneur, désire que je
prenne cette position bénie et que, jour après jour, heure après heure, pas à
pas, dans tout ce que j’ai à faire, je me tienne devant Lui dans un sentiment
de totale impuissance, sachant que je ne connais rien, que je ne suis rien, que
je ne puis rien. Etudiez ce mot: rien. Vous chantez quelquefois ce
cantique:
Oui, perdre sa propre vie, Consentir à n’être rien.
Mais avez-vous: réellement étudié ce mot, avez-vous prié chaque
jour, avez-vous; adoré Dieu à la lumière de ce mot? Connaissez-vous la
bénédiction que renferme ce mot: rien?
Si je suis quelque chose, Dieu n’est pas tout; mais si
je ne suis plus rien, Dieu peut devenir tout, et l’Eternel peut
se révéler pleinement en Christ. C’est la vie la plus haute. Nous avons besoin
de n’être plus rien. Quelqu’un a dit que les chérubins et les séraphins sont
des flammes de feu justement parce qu’ils ne sont rien, ce qui permet à Dieu de
mettre en eux Sa plénitude, Sa gloire et Sa splendeur. Ils ne sont rien, et
Dieu est tout en eux, et autour d’eux. Si réellement, vous n’êtes plus rien, si
vous êtes impuissant, pauvre et humble, alors Christ pourra agir pleinement en
vous.
Voici la première: leçon que vous devez apprendre: apprenez, à
n’être rien, apprenez à être impuissant. Celui qui possède quelque chose n’est
pas absolument dépendant; mais celui qui n’a rien est complètement dépendant.
Dépendre absolument de la puissance de Dieu, c’est le secret de la puissance
dans le travail pour Dieu. Le sarment ne possède rien par lui-même, il n’a que
ce qui lui vient du cep; de même vous et moi nous ne possédons rien, excepté ce
que Jésus nous donne.
En second lieu, la vie du sarment est une vie de profond repos. Si
ce petit sarment pouvait penser, s’il pouvait sentir, s’il pouvait parler—ce
sarment de la vigne, d’Hampton-Court, ou bien l’un des sarments d’un des
millions de ceps que nous avons en Afrique du Sud {1} —et si nous
pouvions lui dire: «Petit sarment, je désire que tu me dises, je désire
apprendre de toi comment je puis être un sarment du divin Cep», que
répondrait-il? Le petit sarment murmurerait: «Je sais que vous, les hommes,
êtes intelligents, et que vous pouvez faire des choses merveilleuses. Je sais
que vous possédez une grande force et beaucoup de sagesse. Cependant j’ai une
leçon à vous apprendre. Malgré tous vos efforts et votre activité au service de
Christ, vous ne prospérerez jamais. Ce dont vous avez besoin en premier lieu,
c’est de vous reposer sur le Seigneur. C’est ce que je fais. Depuis que j’ai
poussé, des années et des années se sont passées, et tout ce que j’ai eu à
faire pendant toutes ces années, c’est de me reposer sur le cep. Quand le
printemps vient, je n’éprouve aucune anxiété. Le cep verse sa vie en moi, afin
que je puisse produire bourgeons et feuilles. Et quand vient l’été, je n’ai
aucun souci: au milieu de la chaleur, le cep m’apporte l’humidité qui me permet
de garder ma fraîcheur. Au temps des vendanges, quand le propriétaire vient
pour cueillir les grappes, je n’ai aucun souci. Si le raisin n’est pas bon, le
propriétaire de la vigne; ne blâmera pas le sarment, mais le cep. Si tu désires
être un sarment du divin Cep, Jésus-Christ, mets, en Lui ta confiance. C’est
Lui qui porte toute la responsabilité.»
Vous dites: «Cela ne me rendra-t-il pas indolent?» Non. Celui qui
se repose sur Jésus-Christ ne peut être indolent, car plus vous vous attacherez
à Christ, plus son Esprit: de zèle et d’amour vous remplira. Commencez votre
vie d’entière dépendance par un profond repos. Il arrive qu’un chrétien essaie
vainement de vivre cette vie de dépendance absolue, il se tourmente à ce sujet;
il essaie et ne peut y parvenir. Mais ce qu’il doit faire en premier lieu c’est
de se reposer entièrement sur Jésus.
Jour après jour gardé par Son amour, Jour après jour à l’abri sous
Son aile, C’est le repos et la vie éternelle.
Place-toi chaque jour aux pieds de Jésus et là tu trouveras le
repos qui vient de la certitude que nos soucis sont ceux de Jésus.
Comprenez que c’est le Seigneur Jésus qui désire travailler par
vous. Vous vous plaignez de manquer d’amour. Cet amour vous viendra de Jésus.
Il mettra dans votre coeur l’amour divin par lequel
vous pourrez aimer ceux qui vous entourent. C’est là la signification de cette
parole: «L’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs
par le Saint-Esprit», et de cette parole: «L’amour de Christ nous presse.»
Christ peut faire jaillir en vous une source d’amour, de sorte que vous ne
puissiez vous empêcher d’aimer les plus misérables et les plus ingrats, et ceux
qui vous ont fait souffrir. Confiez-vous en Christ qui peut vous donner force et
sagesse.
Et nous arrivons au troisième point. Le sarment nous montre comment
porter du fruit en abondance. Vous savez que le Seigneur Jésus a répété
souvent ce mot: fruit dans cette parabole. Il parle d’abord de fruit,
ensuite de plus de fruit, puis de beaucoup de fruit. Oui,
nous avons reçu l’ordre, non seulement de porter du fruit, mais de porter beaucoup
de fruit. «C’est ainsi que mon Père sera glorifié, si vous portez beaucoup
de fruit.» En premier lieu, Christ dit: «Je suis le Cep», et mon Père est
le Vigneron.» Mon Père est le Vigneron qui prend soin de Moi et de vous. C’est
Lui qui veille sur les rapports entre Christ et les sarments du divin Cep. Et
c’est par la puissance de Dieu, à travers Christ, que nous portons du fruit.
Vous savez que notre pays périt faute d’évangélistes. Et ceux qui
travaillent pour le Seigneur disent.: «Nous n’avons pas seulement besoin d’un
plus grand nombre d’évangélistes, mais nous avons besoin que: ceux qui
travaillent à l’oeuvre de Dieu aient une puissance
nouvelle, une vie différente et que nous puissions apporter aux autres une plus
grande bénédiction.» Enfants de Dieu, c’est à vous que je m’adresse. Vous savez
quelle peine vous vous donnez pour un malade. Voici votre ami en danger de
mort, et rien ne peut rafraîchir cet ami, sauf quelques grappes de raisins, et
ce n’est pas la saison; quelle peine vous vous donnez pour vous procurer ces
raisins qui doivent rafraîchir votre ami mourant! Et autour de vous il y a des
millions de gens qui ne vont jamais dans un lieu de culte, et bien d’autres qui
vont à l’Eglise, mais qui ne connaissent pas. Jésus-Christ. Et les grappes
célestes, les grappes de
Qu’est-ce qui manque? Ce qui manque, c’est une union intime entre,
le serviteur de Dieu et le Cep divin. Christ, le Cep divin, peut verser ses
bénédictions sur des dizaines de milliers d’âmes qui périssent. Christ, le Cep
divin, a le pouvoir de produire les grappes célestes. Mais «vous êtes les
sarments» et vous ne pouvez porter du fruit à moins que vous ne soyez
étroitement unis à Jésus-Christ.
Ne confondez pas le travail et les fruits. Il peut y avoir un
travail important accompli pour Christ sans que ce travail soit le fruit: du
divin Cep. Ne recherchez pas uniquement le travail. Etudiez cette question:
porter du, fruit. Cela signifie la vie divine, la puissance divine, l’Esprit
divin, l’amour même du Fils de Dieu, cela signifie le Cep divin Lui-même venant
dans votre coeur et dans le mien.
Nous savons, qu’il y a des raisins de plusieurs sortes). En
Angleterre, en France, en Afrique du Sud, il y a bien des sortes de raisins,
qui portent chacune un nom différent, Et chaque cep produit exactement le
parfum spécial et le jus qui, donnent à la grappe sa saveur particulière. De
même, il y a dans le coeur de Jésus-Christ une vie,
un amour, un Esprit, une bénédiction et une puissance qui sont entièrement
célestes et divins, et qui viendront dans votre coeur.
Demeurez étroitement unis au Cep divin et dites: «Seigneur Jésus, rien de moins
que la sève qui coule à travers Toi, rien de moins que l’Esprit de ta, vie
divine! Seigneur Jésus, je t’en prie, que Ton Esprit se répande à travers moi
dans tout le travail que je fais pour Toi!» Je vous le répète, la sève du Cep
divin n’est autre chose que le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est la vie du
divin Cep, et ce que vous devez obtenir de Christ, c’est une puissante effusion
du Saint-Esprit. Vous en avez excessivement besoin, et c’est cela qu’il vous
faut. Souvenez-vous en. Ne comptez pas que Christ vous
donnera un brin d’aide par ici, un brin de bénédiction
par là, et un brin d’aide ailleurs. Comme le Cep accomplit son travail en donnant
sa sève même au sarment, ainsi vous pouvez compter que Christ vous donnera Son
Saint-Esprit et que vous porterez beaucoup de fruit. Et si vous avez seulement
commencé à porter du fruit, et que vous écoutiez la parole, du Christ dans la
parabole: «plus de fruit», «beaucoup de fruit», rappelez-vous que pour que vous
portiez plus de fruit vous avez besoin simplement de demander à Jésus de
prendre une plus grande place dans votre coeur et
dans votre vie.
Nous, serviteurs de Dieu, sommes en danger de nous laisser absorber
par le travail, le travail, le travail. Et nous prions pour ce travail,
mais la fraîcheur et la joie de la vie céleste sont souvent absentes. Essayons
de comprendre que, la vie du sarment est une vie fructueuse, parce que cette
vie est enracinée en Christ, le Cep vivant, le Cep divin.
Et voici le quatrième point: La vie du sarment est une vie
d’étroite communion. Qu’est-ce que le sarment doit faire? Vous connaissez
ce mot précieux, inépuisable, que Christ a employé: Demeurez. Votre vie
doit être une vie qui demeure. Et comment cette vie peut-elle demeurer?
Exactement comme le sarment demeure attaché au cep, à chaque minute de la
journée. Les sarments sont en communion étroite et ininterrompue avec le cep,
de janvier à décembre. Ne puis-je vivre chaque jour—c’est presque une terrible
chose d’avoir à poser la question—ne puis-je vivre en communion constante avec
le Cep divin? Vous dites: «Mais je suis fort occupé,» Vous pouvez avoir chaque
jour dix heures de dur travail, pendant lesquelles votre cerveau doit être
occupé de choses matérielles; Dieu l’a voulu; ainsi. Mais demeurer en Christ,
c’est le travail du coeur, et non du cerveau. C’est
le coeur qui doit s’attacher à Jésus et reposer en
Lui, et c’est l’oeuvre du Saint-Esprit de nous unir à
Christ. Oh! croyez que vous pouvez demeurer en Christ,
non par l’intelligence, mais par une vie intérieure profonde, de sorte qu’à
chaque instant vous aurez conscience de cette réalité: «Que Jésus soit béni, je
suis encore en Lui!» Si vous apprenez à mettre de côté pour un temps tout autre
travail pour entrer en contact avec le divin Cep, vous verrez que le fruit
viendra.
Comment pouvons-nous appliquer dans notre vie ce qui se rapporte à
cette communion constante? Qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie une
étroite association avec Christ dans la prière secrète. Je suis sûr qu’il y a
des chrétiens qui désirent ardemment avoir une vie spirituelle plus élevée, et
qui ont obtenu parfois une grande bénédiction, et qui ont parfois reçu une
grande effusion de la joie céleste; et au bout d’un certain temps, cela a
disparu. Ils n’ont pas compris que la communion intime, personnelle et actuelle
avec Christ est une nécessité absolue de la vie journalière. Prenez le temps
d’être seul avec Christ. Rien dans le ciel ni sur la terre ne peut vous libérer
de cette nécessité, si vous voulez être des chrétiens saints et heureux.
Oh! combien de chrétiens considèrent comme
un fardeau et une obligation, et un devoir, et une difficulté d’être seul avec
Dieu! C’est là le grand obstacle à notre vie chrétienne. Nous avons besoin
d’une communion tranquille avec Dieu, et je vous déclare au nom du divin Cep
que vous ne pouvez être des sarments en bonne santé, des sarments dans lesquels
la sève divine peut couler, si vous ne consacrez pas beaucoup de temps à la
communion avec Dieu. Si vous ne voulez pas sacrifier du temps pour être seul
avec Lui, et Lui donner le temps, chaque jour, de travailler en vous, et de
fortifier le lien qui vous unit à Lui, Il ne peut vous donner cette bénédiction
de la communion ininterrompue. Jésus vous demande de vivre en communion intime
avec Lui. Que chacun de nos coeurs dise: «O Christ,
c’est cela que je désire ardemment, c’est cela que je choisis!» Et Il vous le
donnera avec joie.
Et voici le dernier point: La vie du sarment est une vie
d’entière consécration. Ces mots, entière consécration, sont des
mots importants et solennels, et je crois que nous ne comprenons pas leur
signification. Mais pourtant le petit sarment prêche à ce sujet. «As-tu rien
d’autre à faire, petit sarment, que de produire des grappes?—Non,
rien.»
Chers amis, nous avons besoin de nous consacrer entièrement au
Seigneur Jésus. Plus je parle de ces choses, et plus je comprends que ce point
est celui qu’il est le plus difficile de rendre clair, et qu’il est en même
temps l’un des points les plus importants et qu’il est le plus nécessaire
d’expliquer, ce que c’est qu’une entière consécration. C’est souvent une chose
facile pour un homme ou pour un certain nombre de personnes de venir s’offrir à
Dieu, de se consacrer entièrement à Lui et de dire: «Seigneur, c’est mon désir
de me consacrer entièrement à Toi!» Cet acte a une grande valeur, et apporte
souvent de très riches bénédictions. Mais la question! que
je dois étudier tranquillement est celle-ci: Que signifie une entière
consécration? Cela signifie que, de même que Christ s’est donné entièrement à
Dieu, je dois me donner entièrement à Christ. Est-ce trop fort? Quelques-uns le
pensent. Quelques-uns pensent que c’est impossible; de même que Christ a donné
entièrement et absolument Sa vie pour ne rien faire d’autre que d’accomplir ce
qui plaît à Dieu et dépendre du Père entièrement et absolument, je ne dois
faire rien d’autre que d’accomplir ce qui plaît à Christ. Ceci est actuellement
vrai. Jésus-Christ vient insuffler Son propre Esprit en nous, pour que nous
trouvions notre bonheur suprême en vivant entièrement pour Dieu, comme Il l’a
fait. Oh! bien-aimés frères, si tel est le cas, alors je dois dire: «Oui, si
c’est vrai pour le petit sarment, c’est vrai aussi pour moi, et cela sera, par
la grâce de Dieu! Je vivrai: jour après jour pour que Christ puisse faire de
moi ce qu’il veut.»
Nous touchons ici à une terrible erreur qui gît à la base de notre
religion personnelle. Un homme pense: «J’ai mes affaires, mes devoirs de
famille, mes relations, en tant que citoyen, je ne puis changer tout cela. Et à
côté de cela, je pratiquerai ma religion et je servirai Dieu, et cela me
gardera du péché. Que Dieu m’aide à remplir mes devoirs!» C’est faux. Quand
Christ vint, Il vint pour acheter le pécheur avec Son sang. S’il y avait ici un
marché d’esclaves, et que j’aille acheter un esclave, j’emmènerais cet esclave
chez moi, loin des choses parmi lesquelles il a vécu auparavant, et il vivrait
dans ma maison, il m’appartiendrait et je pourrais lui donner des ordres toute
la journée. Et si cet esclave était fidèle, il vivrait comme n’ayant ni
volonté, ni désirs personnels, son, seul but étant d’assurer le bien-être de
son maître et de chercher à honorer son maître. Et moi, de même, j’ai été
acheté par le sang de Christ, et je dois vivre chaque jour avec une seule
pensée: Comment puis-je plaire à mon Maître?
Nous trouvons la vie si difficile parce que nous cherchons à
obtenir la bénédiction de Dieu tout en faisant notre propre volonté. Nous serions
heureux de vivre la vie chrétienne en suivant nos goûts. Nous faisons nos
propres plans et choisissons notre propre travail, et ensuite nous demandons au
Seigneur Jésus de venir prendre soin que le péché ne nous domine pas trop, et
que nous n’allions pas trop loin sur le mauvais chemin; nous lui demandons de
venir nous donner d’abondantes bénédictions. Mais nos relations avec Jésus
devraient être telles que nous fussions entièrement à Sa disposition, et que
nous venions chaque jour à Lui humblement et tout droit pour Lui dire:
«Seigneur, y a-t-il quelque chose en moi qui n’est pas d’accord avec Ta
volonté, qui n’a pas été commandée par Toi ou qui ne t’est pas entièrement
consacrée?» Oh! si nous attendions, si nous attendions
patiemment, je vais vous dire quel serait le résultat. Cela créerait entre
Christ et nous une relation si intime et si tendre, que nous serions ensuite
étonnés de la manière dont nous avons pu vivre auparavant avec cette idée: «Je
suis consacré à Christ.» Nous sentirions combien nos relations avec Lui ont été
distantes jusque-là, et qu’il peut, et qu’il vient, prendre possession de nous
actuellement, et nous donner une communion ininterrompue toute la journée. Le
sarment nous appelle à une entière consécration.
Je n’ai pas parlé jusqu’ici de l’abandon du péché. Il peut y avoir
des personnes qui en ont besoin, des personnes qui possèdent un tempérament
violent, de mauvaises habitudes, et qui commettent de temps à autre certains
péchés, qu’ils n’ont jamais abandonnés. Je vous en prie, si vous êtes des
sarments dit divin Cep, ne gardez pas un seul péché. Je sais que cette question
de la sainteté présente de grandes difficultés, je sais que tous les chrétiens
ne pensent pas de la même façon à ce sujet. Mais ceci me laisserait assez indifférent
si je voyais que tous les chrétiens désirent honnêtement être libérés du péché.
Mais je crains que dans bien des coeurs il n’y ait
une sorte de compromission inconsciente avec cette idée: «Nous ne pouvons vivre
sans péché, nous devons pécher un peu chaque jour, c’est inévitable.» Oh! que ces gens-là crient à Dieu: «Seigneur, garde-moi du
péché!» Donnez-vous entièrement à Jésus et demandez-Lui de faire pour vous
cette grande chose: vous garder du péché.
Il y a bien des choses dans notre travail, dans notre Eglise, dans
notre entourage, que nous avons trouvées ainsi en venant au monde, et parmi
lesquelles nous avons grandi en pensant: «C’est très bien, cela ne peut être
changé.» Nous ne venons pas au Seigneur Jésus pour l’interroger à ce sujet. Oh!
je vous en avertis, chrétiens, apportes tout à
Jésus, et dites: «Seigneur, tout dans ma vie doit être en complète harmonie
avec ma position en tant que sarment du divin Cep.» Que votre consécration soit
absolue. Je ne comprends pas pleinement ce mot consécration; j’y
découvre toujours de nouvelles significations; le sens de ce mot s’élargit de
temps à autre. Mais je vous demande de le prononcer: «Une entière consécration
à Toi, Seigneur, c’est là ce que j’ai choisi.» Et Christ vous montrera ce qui
n’est pas d’accord avec Sa volonté, et Il vous conduira à de plus profondes et
à de plus hautes bénédictions.
En conclusion, je résumerai tout en un mot. Jésus-Christ dit: «Je
suis le Cep, vous êtes les sarments.» En d’autres mots: «Moi, le Vivant qui me
suis donné, complètement à vous, Je suis le Cep. Vous ne pouvez trop vous
confier en Moi. Je suis le Tout-Puissant, rempli de vie divine et de pouvoir.»
Chrétiens, vous êtes les sarments du Seigneur Jésus-Christ.
Si dans votre cœur vous avez conscience, de ceci: «Je ne suis pas
un sarment robuste, bien portant, qui porte du fruit, je, ne suis pas
étroitement lié à Jésus, je ne vis, pas en Lui comme je devrais le faire»,
alors, écoutez ce qu’il dit: «Je suis le Cep. Je vous recevrai, je vous
attirerai à, Moi, je vous bénirai, je vous fortifierai, je vous remplirai de
Mon Esprit. Moi, le Cep, je vous ai pris pour être Mes sarments, je me suis
donné complètement à vous; donnez-vous à Moi. Je me suis consacré entièrement à
vous, je suis devenu homme, et je suis mort pour vous afin de vous appartenir
entièrement. Venez vous consacrer entièrement à Moi.»
Quelle sera votre réponse? Oh,! que cette prière monte du fond de nos coeurs,
que le Christ vivant puisse prendre chacun de nous et l’unir étroitement à Lui.
Que notre prière soit que Lui, le Cep vivant, unisse chacun de nous à Lui-même
en sorte que nos coeurs chantent: «Il est mon Cep, je
“suis son sarment!» Adorez-Le, louez-Le, et confiez-vous en Lui, aimez-Le et
recevez Son amour. Tu es mon Cep, je suis Ton sarment. C’est assez, mon âme est
satisfaite. Gloire à Son nom béni!
{1} A. Murray était pasteur en Afrique du Sud.
EDITIONS ROSE FRANCE 8, Villa du Centre St-Ouen (Seine)
Numérisation Petrakian Yves-Juillet
2005-France
Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com
Nouvelle Edition Numérique Yves
PETRAKIAN 2011 France
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