ATTENDS-TOI
A DIEU
Rev.
Murray Andrew
Mon âme pourquoi t’abats-tu et pourquoi frémis-tu en moi?
Attends-toi à Dieu car je le célébrerai encore.
Il est la délivrance à laquelle je regarde, il est mon Dieu. (Ps 42:11)
Traduit de l’anglais S.
DELATTRE, ÉDITEUR PRIVAS-(ARDECHE) 1920
Nouvelle Edition Numérique Yves
PETRAKIAN 2011- France
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ATTENDS-TOI
À DIEU
Préface
1.
Un Dieu de notre Salut.
2. Souverain régulateur de ta vie.
3. Ton Créateur.
4. Pour être soutenu, vivifié.
5. Pour qu’il t’enseigne
6. Pour tous les saints
7. Moyen de rendre efficace la prière
8. Plein de courage et de force
9. De tout ton coeur
10. Avec humilité, crainte et confiance
11. Avec patience
12. En gardant ses voies
13. Pour recevoir au delà de ce que tu sais demander
14. Pour pouvoir chanter le nouveau cantique
15. Et à son conseil
16. Pour recevoir sa lumière
17. Dans les temps d’obscurité
18. Pour qu’il se révèle à tous
19. Comme au juste juge
20. Un Dieu qui nous attend
21. Au Dieu tout-puissant
22. Comptant sur sa bénédiction
23. Pour recevoir au delà de toute attente
24. Pour connaître sa bonté
25. Avec calme et repos d’esprit
26. Dans une sainte attente
27. Et à la rédemption
28. Pour l’avènement de son fils
29. Pour l’accomplissement de sa promesse
30. Continuellement.
31. À lui seul
Note
ATTENDS-TOI
À DIEU
L’année, dernière avant de partir pour l’Angleterre, j’avais été frappé de
la pensée que dans nos cultes particuliers ou publics, Dieu devrait tenir plus
de place. J’avais senti que nos prédications devraient insister davantage sur
la nécessité de s’attendre à Dieu, de compter sur sa présence, de se mettre en
contact direct avec Lui et de vivre dans une complète dépendance de Lui. C’est
là ce que j’exposai en peu de mots au déjeuner de bienvenue d’Exeter-Hall, et
je fus étonné de trouver sur ce point autant d’écho dans les esprits. Je vis que
l’Esprit de Dieu avait fait naître le même désir dans le coeur d’un grand
nombre de croyants.
Cette conviction a été confirmée encore par les expériences que j’ai faites
dès lors. Il me semble que je commence à peine à bien saisir moi-même que tout
ce qui gouverne nos rapports avec Dieu se concentre dans la nécessité de nous
attendre à Lui et que ceci a trop peu présidé jusqu’à présent à la direction de
notre vie et de notre travail. Les pages qui suivent sont le fruit de cette
conviction et du désir d’attirer l’attention de tous les enfants de Dieu sur ce
grand moyen de remédier à tout ce qui leur manque.
Plus de la moitié de ces pages ont été écrites sur mer. Je crains qu’elles
n’offrent le caractère d’une rapide ébauche et j’aurais voulu pouvoir les
écrire de nouveau. Ne le pouvant pas, je les publie telles qu’elles sont,
priant Celui qui aime à se servir«des choses faibles» d’en bénir la lecture.
Je ne sais pas s’il me sera possible d’écrire plus tard quelques mots sur
les principales choses que nous avons besoin d’apprendre encore j’en ai indiqué
quelques-unes à la fin de ce livre, dans une note qui parle du livre de La.
Pour le moment je tiens à signaler ici ce qui manque à notre vie religieuse, en
disant que généralement on ne connaît pas Dieu. À tous ceux qui se plaignent de
manquer de force et de vie spirituelle, à toute réunion de chrétiens avides de
s’enquérir de la sanctification, il faudrait simplement dire:
Que vous manque-t-il donc? N’avez vous pas Dieu? Si VOUS croyez réellement
en Dieu, vous avez tout en Lui. Il put et Il veut tout faire en vous par son
Saint-Esprit. Renoncez à rien attendre de vous-mêmes, à chercher aucun secours
en l’homme; mais abandonnez-vous à Dieu sans réserve et c’est Lui qui agira en
vous.
Que ceci est simple et pourtant que cet Évangile-là est peu connu! Dieu
veuille se servir de ces méditations, tout imparfaites qu’elles soient pour
nous attirer tous à Lui-même et nous faire éprouver pratiquement le bonheur de
nous attendre à Lui seul. Oui, que Dieu nous donne de comprendre mieux quelle
influence aurait une vie chrétienne qui s’attendrait à Dieu seul, non plus par
le travail de l’intelligence et de l’effort humain, mais par la puissance du
Saint-Esprit.
J’adresse mes salutations en Christ à tous les saints de Dieu que j’ai eu
le privilège de rencontrer, ainsi qu’à tous ceux aussi que je n’ai pas vus.
Votre frère et serviteur.
Andrew MURRAY.
Wellington, Cap de Bonne-Espérance, 3 mars 1896,
ATTENDS-TOI
À DIEU
Un Dieu
de notre Salut.
«Mon âme soupire après toi, ô Dieu! mon âme...attends-toi à Dieu! Il est la
délivrance à laquelle je regarde.» Ps 42:1,11
Si notre salut est l’oeuvre de Dieu aussi bien que le fut notre création,
notre premier devoir sera nécessairement d’attendre de Dieu qu’il accomplisse
en nous son oeuvre selon qu’il l’entend. Ce n’est qu’en nous attendant à lui
que nous pourrons saisir ce qu’est pour nous la rédemption. La difficulté qu’on
éprouve souvent à recevoir le salut dans sa plénitude vient de ce qu’on ne sait
pas s’attendre à Dieu, de ce qu’on répugne à le faire. Pour voir la puissance
de Dieu se manifester ici-bas, il faut que chacun reprenne la position qui lui
est assignée soit dans la création, soit dans la rédemption, la position d’une
entière et continuelle dépendance de Dieu. Cherchons à bien comprendre ce
qu’est cette attente à Dieu et alors nous comprendrons mieux aussi pourquoi
cette grâce est si peu recherchée; nous en apprécierons mieux la valeur et nous
sentirons qu’à tout prix nous devons l’obtenir.
La nécessité de s’attendre à Dieu résulte de la nature de l’homme aussi
bien que de la nature de Dieu. Dieu, comme Créateur, avait formé l’homme pour
qu’il servit à manifester sa puissance et sa bonté divines. L’homme ne
possédait en lui-même aucune source de vie, de force et de bonheur. C’était du
Dieu vivant et éternellement vivant que devait lui venir à chaque instant tout
ce dont il avait besoin. Ce n’était donc pas l’indépendance de l’homme,
c’est-à-dire le fait de ne dépendre que de lui-même, qui devait faire sa gloire
et son bonheur, mais bien plutôt sa dépendance d’un Dieu si infiniment riche et
plein d’amour. Tout recevoir à chaque instant de la plénitude de Dieu, voilà ce
qui faisait la joie de l’homme avant sa chute.
Quand plus tard l’homme fut séparé de Dieu par le péché, sa dépendance de
Dieu s’accrut encore. Nul espoir pour lui de sortir de cet état de mort sinon
en recourant à la puissance et à la miséricorde de Dieu. C’est Dieu seul qui
opéra sa rédemption. C’est Dieu seul qui encore à présent poursuit et accomplit
cette oeuvre de rédemption en tout croyant. Même l’homme régénéré ne possède
aucunement la grâce d’être bon par lui-même. Il n’a rien, ne peut rien avoir
sans recevoir tout de Dieu d’instant en instant. L’acte de s’attendre à Dieu
lui est donc tout aussi indispensable que l’acte de respirer est nécessaire au
maintien de sa vie terrestre.
C’est parce que les chrétiens ne connaissent pas leur misère, leur
incapacité absolue, qu’ils n’ont aucune idée non plus de la nécessité de
s’attendre à Dieu, de vivre dans une dépendance continuelle de lui. Mais quand
le croyant en vient à entrevoir cette vérité, quand enfin il consent à recevoir
à chaque instant par le Saint-Esprit ce que Dieu peut lui communiquer à chaque
instant, l’acte de s’attendre à Dieu devient toute son espérance, fait toute sa
joie. Quand il saisit bien que, dans son amour infini, Dieu prend plaisir à
communiquer à son enfant sa nature divine et que jamais il ne se lasse de
prendre soin de lui, de lui renouveler force et vie de jour en jour, il
s’étonne d’avoir pu regarder à Dieu autrement qu’en s’attendant à lui du matin
au soir. D’un côté Dieu, toujours prêt à donner, à agir, de l’autre son enfant,
regardant sans cesse à lui et recevant tout de lui, voilà la vie heureuse et
bénie qui est offerte à tous.
«Mon âme, attends-toi à Dieu, il est la délivrance à laquelle je regarde.»
C’est pour notre salut que nous commençons à nous attendre à Dieu; ensuite nous
apprenons que le but du salut est de nous ramener à Dieu, de nous enseigner à
nous attendre à lui avec confiance; après quoi nous trouvons mieux encore, nous
découvrons que l’acte de nous attendre à Dieu nous initie au plus haut degré du
salut, en nous faisant attribuer à Dieu la gloire d’être tout et en nous
faisant éprouver aussi qu’il est tout pour nous. Que Dieu nous apprenne combien
on est heureux de s’attendre à lui!
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Souverain
régulateur de ta vie.
«O Éternel! J’ai attendu ton salut.» Ge 49:18
Il n’est guère possible de déterminer quel sens Jacob donnait à ces mots,
lorsqu’il les prononça au milieu des prédictions qui concernaient ses fils;
mais ils nous disent clairement que soit pour lui, soit pour ses enfants il s’attendait
à Dieu seul. C’était le salut de Dieu qu’il attendait, le salut que Dieu avait
promis et que Dieu seul pouvait accomplir. Il savait que lui et ses fils
étaient sous la garde de Dieu et que Jéhovah, le Dieu d’éternité, leur ferait
voir quelle est sa puissance pour sauver. Ces mots faisaient allusion à cette
merveilleuse histoire de la rédemption qui n’est pas encore achevée, ainsi qu’à
l’avenir de gloire qu’elle nous ouvre. Il nous font entendre aussi qu’il n’y a
point de salut pour nous hors de ce salut divin, et que par conséquent notre
devoir autant que notre bonheur nous pressent de nous attendre à Dieu, soit
pour les détails de notre vie terrestre, soit pour ce qui nous attend au delà
encore.
Réfléchissons à ce qu’est pour nous le salut indiciblement glorieux que
Dieu nous a préparé en Christ, et qu’il veut dès à présent réaliser,
perfectionner en nous par son Esprit. Arrêtons notre pensée sur ce grand salut
jusqu’à ce que nous en venions à bien saisir que Dieu seul peut nous faire
participer à cette grâce. Dieu ne se sépare pas des grâces qu’il nous offre, de
sa force, de sa bonté, pour nous les communiquer. Ces grâces ne le quittent pas
pour s’attacher à nous comme les gouttes de pluie tombent du ciel sur la terre.
Non, Dieu ne nous les accorde, et nous ne pouvons en jouir, qu’autant que
lui-même vient agir en nous sans interruption. Si donc nous n’éprouvons pas
plus habituellement et plus fortement l’effet de ses grâces, c’est parce que
nous ne le laissons pas agir en nous, mais que nous l’en empêchons soit par
notre indifférence, soit par nos propres efforts, nous privant ainsi de ce
qu’il voudrait faire lui-même en nous. Ce que Dieu demande de nous en fait
d’obéissance, de confiant abandon, de volonté et de foi, se trouve résumé dans
ces mots: S’attendre à lui, s’attendre à son salut, à sa pleine rédemption.
C’est quand nous nous reconnaissons incapable de faire ce qui est bon aux yeux
de Dieu et que nous lui témoignons une entière confiance, que Dieu fait en nous
par sa puissance divine tout ce dont nous sommes incapable.
Encore une fois je le répète: Méditons sur la divine gloire du salut que
Dieu veut accomplir en nous. Cherchons à bien saisir toutes les vérités qu’il
nous offre. Aujourd’hui Dieu vent faire son oeuvre dans notre coeur comme il
l’a fait au jour de la création. Nous ne pouvons pas mieux concourir à son
oeuvre en nous que nous n’avons pu jadis mettre la main à la création du monde;
il faut que ce soit lui qui «produise en nous le vouloir et le faire». {Php 2:13} Dieu nous demande seulement de consentir à le laisser faire, de nous
attendre à lui, et alors il se charge de tout. Oui, méditons en silence sur ces
vérités jusqu’à ce que nous puissions entrevoir tout le bonheur qu’on éprouve à
laisser agir Dieu et que notre âme puisse dire avec humilité: «O Éternel, j’ai
attendu ton salut.» Alors soit nos prières, soit nos travaux offriront le
reflet de ces mots: «Quoi qu’il en soit, mon âme se repose sur Dieu»
Il serait facile d’étendre encore l’application de cette vérité à ceux qui
travaillent avec nous, à ceux pour lesquels nous intercédons auprès de Dieu, à
toute l’Église de Christ, soit autour de nous, soit dans le monde entier. La
aussi il ne peut se faire aucun bien à moins que ce ne soit Dieu qui le fasse;
aussi notre seule force sera-t-elle toujours et partout de nous attendre à
Dieu, d’avoir le coeur plein de foi en son intervention divine, et par cette
foi de réclamer sa présence toute puissante. Oh! puissent les yeux de notre
esprit s’ouvrir et nous faire voir l’action directe de Dieu en nous-mêmes et
dans les autres, nous faire connaître le bonheur d’attendre avec adoration son
salut.
Nos prières particulières ou publiques sont l’expression de nos rapports
avec Dieu; c’est donc pour nos prières surtout que nous devrons nous exercer à
nous attendre à Dieu. Si notre «attente à l’Éternel» tempère et réduit au
silence notre activité naturelle, si elle nous amène à nous incliner devant
Dieu et à voir sa main dans tout l’univers, si elle nous affermit dans
l’assurance qu’il agit et continuera à agir en nous, si elle nous maintient
dans l’humilité d’un coeur qui s’abandonne à lui jusqu’à ce que le Saint-Esprit
vivifie et perfectionne son oeuvre en nous, elle sera réellement la force et la
joie de notre âme, et nous nous écrierons avec conviction et bonheur: «O
Éternel, j’ai attendu ton salut».
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Ton
Créateur.
Tous, ils s’attendent, à toi pour que tu leur donnes leur nourriture en son
temps. Tu la leur donnes et ils la recueillent. Tu ouvres ta main et ils sont
rassasiés de bien!» Ps 104:27,28.
Ce cantique de louange au Créateur parle des oiseaux et des bêtes des
forêts, des lionceaux et de l’homme qui va à son travail, de la grande mer où
vivent des animaux sans nombre, petits et grands, et il conclut ce récit de la
création en remontant au Créateur dont tous dépendent: «Tous s’attendent à
toi». Si l’oeuvre de Dieu est de créer, son Oeuvre aussi est de maintenir ce
qu’il a créé. Sa créature, incapable de se créer elle-même, ne peut pas mieux
suffire seule à ses besoins. La confiance en Dieu est donc la loi qui régit
toute, la création.
Cette confiance en Dieu nous dit pourquoi la créature a reçu l’existence.
En lui donnant la vie, en pourvoyant ensuite à l’entretien de cette vie et à
son bonheur, le but de Dieu était de manifester sa sagesse, sa puissance et sa
bonté; et comme la nature même de Dieu le porte à pourvoir à tout ce que
réclament ses créatures, celles-ci sont appelées par leur nature même à
s’attendre à lui, à recevoir de lui ce que lui seul peut leur donner et ce
qu’il prend plaisir à leur donner.
Si la lecture de ces pages nous fait saisir ce que doit être pour le
croyant celle attente à Dieu, si elle nous amène à en éprouver pratiquement
l’utilité et le bienfait, elle nous fera reconnaître aussi pourquoi Dieu nous
appelle à regarder à lui avec confiance. Nous comprendrons qu’il s’agit là
d’obéir à un commandement qui n’a rien d’arbitraire et que cette attente à
Dieu, rendue nécessaire par nos péchés et notre incapacité, devient en outre
une restauration qui nous ramène à notre destinée première, nous rend nos
droits de très haute noblesse, nous replace dans la position glorieuse de
créature directement dépendantes du Dieu de gloire.
Aussitôt que nos yeux s’ouvrent à cette vérité, la nature entière devient
pour nous une vivante prédication. Elle nous rappelle que tout ce que Dieu a
fait au commencement dans la création, il le fait à présent en nous par son
oeuvre de rédemption. Quand le psaume 104e nous fait voir la main de Dieu
active à entretenir tout ce qui a vie dans la nature, nous comprenons qu’il est
nécessaire de nous attendre à Dieu pour tout notre être. Les lionceaux et les
corbeaux qui crient à lui, les oiseaux, les poissons et tous les insectes qui
reçoivent de lui la nourriture au temps voulu nous rappellent ce qu’est la
nature de Dieu et sa gloire; ils nous disent qu’il est un Dieu auquel on doit
s’attendre. À mesure que notre pensée saisit mieux ce qu’est la nature et ce
qu’est Dieu, nous sentons mieux aussi toute la valeur de ces mots: «Attends-
toi à Dieu,»
Tous s’attendent à toi afin que tu leur donnes. C’est Dieu qui donne tout.
Puisse cette confiance s’implanter profondément dans notre coeur! Avant même de
comprendre tout ce que comporte cette attente, avant de prendre l’habitude de
nous attendre a Dieu, pénétrons-nous de cette vérité: S’attendre à Dieu,
dépendre de lui continuellement et entièrement, voilà sur la terre comme au
ciel la seule vraie religion, la seule véritable manière d’exprimer ce que
doivent être nos relations avec le Dieu saint et béni en qui nous avons la vie.
Prenons aussitôt la résolution de nous attendre à Dieu continuellement avec
humilité et confiance. Que désormais ce soit là le trait dominant et distinctif
de notre vie et de notre culte. Soyons certains que celui qui nous a créés pour
se donner lui-même à nous et habiter en nous, ne permettra pas que nous soyons
jamais déçus. En nous attendant à lui, nous trouverons repos, joie et force,
car il pourvoira à tous nos besoins.
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour être
soutenu, vivifié.
«L’Éternel soutient tous ceux qui sont près de tomber et il redresse tous
ceux qui sont courbés. Les yeux de tous s’attendent à toi et tu leur donnes
leur nourriture en son temps.» Ps 145:14,15.
Le psaume 104e chante la création, et là c’est de la création des animaux
qu’il est dit: «Tous s’attendent à toi,» taudis qu’ici, le psaume chante le
royaume de Dieu et que les mots: «Les yeux de tous s’attendent à toi» nous
paraissent parler des saints de Dieu dans leurs détresses, de tous ceux qui
succombent et sont abattus. Ce que font les animaux instinctivement, c’est là
aussi ce que les enfants de Dieu sont appelés à faire par l’élan de la volonté
et de l’intelligence, L’homme doit être l’inter. prête de la nature, C’est donc
à lui de montrer que l’emploi le plus noble qu’il puisse faire de sa libre
volonté est de s’attendre à Dieu.
Quand une armée s’avance en pays ennemi puis reçoit l’ordre de s’arrêter,
ou se demande d’où vient ce retard. C’est souvent au manque de vivres qu’il
faut l’attribuer. Approvisionnements et munitions ne sont pas arrivés à temps.
Impossible d’aller plus loin. C’est aussi ce qui se voit dans la vie
chrétienne; jour après jour, à chaque pas, nous avons besoin de recevoir d’en
haut le nécessaire et rien ne saurait être plus utile au croyant que cet esprit
de dépendance de Dieu, de confiance en lui par lequel il refuse de continuer sa
marche sans avoir d’abord reçu la grâce et la force requises.
Et si l’on se dit que c’est à peu près là ce qu’on fait chaque fois qu’on
prie, nous ferons observer qu’on peut prier beaucoup sans guère s’attendre à
Dieu. En priant on peut être très préoccupé de soi-même et de ses propres
efforts. Quand ou s’attend à Dieu, tout s’efface devant la pensée de Dieu, du
Dieu auquel on s’attend. En sa présence tout fait silence, laissant Dieu
dominer et tout de son ombre. Dieu veut se révéler à nous, il cherche à nous
remplir de lui-même, mais il faut pour cela que nous nous attendions à lui.
Nous lui donnons alors le temps de s’approcher de nous selon qu’il sait le
faire par sa divine puissance.
C’est donc surtout au moment de la prière que nous devoirs chercher à avoir
cette disposition d’esprit. Avant de prier, prosternez-vous en silence devant
Dieu et cherchez à réaliser qui il est, à saisir qu’il est tout près et qu’il
peut, qu’il veut vous secourir. Restez tranquille devant lui et laissez le
Saint-Esprit éveiller en vous la pensée de la dépendance, de la confiance de
l’enfant devant son père. Attendez-vous à Dieu comme au Dieu vivant qui vous
connaît et qui veut vous remplir des grâces de son salut. Attendez-vous à Dieu
jusqu’à ce que vous l’ayez rencontré. Combien la prière alors deviendra
différente pour vous!
Et pendant que vous priez, qu’il y ait des intervalles, des moments de
révérencieux silence, d’abandon de vous-même à Dieu, le laissant vous enseigner
et agir en vous. Vous attendre à Dieu deviendra ainsi la partie la plus bénie
de la prière et les grâces que vous obtiendrez vous seront doublement
précieuses car elles seront le fruit de votre communion avec le Dieu saint.
Dieu a trouvé bon que nous l’honorions en nous attendant à lui. Rendons-lui cet
hommage avec confiance et joie. Il nous en récompensera richement.
«Les yeux de tous s’attendent à toi et tu leur donnes la nourriture en son
temps?» Oui, Dieu pourvoit dans la nature aux besoins des créatures sorties de
sa main; ne pourvoirait-il pas bien plus encore aux besoins spirituels de ceux
qu’il a rachetés? Apprenez donc à dire en face de tout manquement, de toute
lacune, de toute soif spirituelle: Je me suis trop peu attendu à Dieu, sinon il
m’aurait donné en son temps tout ce dont j’avais besoin. Et de nouveau répétez-
vous ces mots:
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
qu’il t’enseigne
«Éternel, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers! Fais-moi
marcher dans ta vérité et m’enseigne, car tu es le Dieu de ma délivrance. Je
m’attends à toi tout le jour.» Ps 25:4,5.
Nous avons parlé d’une armée qui, faute de vivres et de munitions, doit
arrêter sa marche au moment d’entrer en pays ennemi. Le retard pourrait aussi
venir de ce qu’elle attend des ordres. Avant d’avoir reçu la dépêche qui lui
apporte l’ordre du général, une armée n’ose pas se mettre en marche. Il en est
de même dans la vie du chrétien. La nécessité d’attendre ses instructions a
pour lui autant de valeur que celle d’attendre des vivres.
Voyez comme le psaume vingt-cinquième nous indique bien tout cela, Le
psalmiste connaissait et aimait la loi de Dieu, Il la méditait jour et nuit;
mais il savait que ce n’était pas assez. Il savait que pour saisir le sens
spirituel de la vérité et s’en faire l’application selon ses circonstances
particulières, il avait besoin d’être directement enseigné de Dieu.
Ce psaume a toujours été l’un de ceux qu’on aime le mieux parce qu’il
exprime très bien le besoin de recevoir de Dieu lumière et direction et aussi
la confiance que Dieu veut conduire son enfant. Étudiez-le jusqu’à ce que vous
ayez vous-même le désir d’être enseigné de Dieu, l’assurance que Dieu veut vous
éclairer et vous guider. Puis remarquez que c’est avec cette même assurance que
le psalmiste peut s’écrier: «Je m’attends à toi tout le jour.» Pouvoir compter
sur la direction de Dieu du matin au soir, voilà ce que réalise celui qui
s’attend à Dieu.
Notre Père qui est aux cieux prend un si vif intérêt à soi] enfant, il
désire tellement le voir marcher selon sa volonté divine et son amour, qu’il
veut le guider sans cesse de sa main. Il sait si bien que nous sommes
incapables d’avoir une vie sainte s’il ne nous la donne pas lui-même que nous
devons voir dans ses commandements autant de promesses de ce qu’il veut
accomplir en nous. «Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers,
et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé
irrépréhensible lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Celui qui vous
a appelés est fidèle et c’est lui qui le fera.» 1Th 5:23. Et c’est non seulement dans les moments de grande difficulté et
perplexité que nous pouvons compter sur lui, mais c’est dans le courant
ordinaire de chaque journée qu’il veut nous enseigner ses voies et tracer notre
sentier.
Qu’avons-nous donc à faire pour être ainsi guidé d’en haut? Nous n’avons
qu’à nous confier en Dieu: «Je m’attends à toi tout le jour.» Quand nous
prions, faisons-le en exprimant clairement à Dieu soit nos besoins, soit notre
foi en son secours. Il faut que nous sentions notre ignorance des voies de Dieu
et que nous sentions aussi l’absolue nécessité d’être éclairé de la lumière
divine afin que «notre sentier soit comme la lumière resplendissante dont
l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour.». {Pr 4:18} Il faut aussi que nous attendions patiemment
devant Dieu dans nos prières jusqu’à ce que nous soyons rempli de cette
paisible assurance: Dieu m’exaucera. «Il enseigne sa voie aux humbles». {Ps 25:9}
«Je m’attends à toi tout le jour.» Ce que nous disons et demandons à Dieu
dans nos prières doit être ensuite confirmé par notre regard en haut «tout le
jour.» Quelqu’un qui a les yeux ouverts trouve tout simple de marcher à la
lumière du soleil tout le jour; il en est de même pour l’âme qui a pris
l’habitude de s’attendre à Dieu, il lui semble tout naturel et délicieux de
marcher tout le jour en pleine lumière divine, recevant les enseignements du
Seigneur. Pour parvenir à cette vie-là, chacun de nous a besoin d’apprendre à connaître
Dieu, à recevoir la foi de Dieu, à voir en lui la source de toute sagesse et
sainteté, source toujours ouverte, toujours prête à satisfaire toute notre soif
spirituelle. Oui, voilà ce qu’il nous faut. Si nous pouvions mieux nous
représenter quel est l’amour de Dieu, si nous pouvions mieux croire qu’il nous
attend pour nous faire part de ses grâces, pour être notre vie même et pour
faire tout en nous, quelle joie serait pour nous cette attente confiante qui
répondrait spontanément à son grand amour pour nous!
O Dieu, fais-nous toujours mieux saisir que «tout le jour» et à chaque
instant tu es autour de, nous et en nous. Enseigne-nous que tu demandes
seulement de nous notre pleine confiance. Apprends-nous à dire avec sincérité:
«Je m’attends à toi tout le jour.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour tous
les saints
«Certainement aucun de ceux qui s’attendent à toi ne sera confus.» Ps 25:3.
Dans notre méditation d’aujourd’hui, que chacun s’oublie lui-même pour
penser à la multitude des saints de Dieu qui dans le monde entier s’attendent à
lui avec nous. Tous, prions les uns pour les autres en présentant à Dieu ces
mots: «Aucun de ceux qui s’attendent à toi ne sera confus.»
Représentons-nous un instant la foule de tous ceux qui ont besoin de nos
prières. Que de malades, d’isolés, de gens fatigués qui voient leurs prières
sans réponse et sont tentés de désespérer, que de serviteurs de Dieu, pasteurs
ou missionnaires, évangélistes ou autres sont découragés dans leur travail ne
recevant ni la puissance, ni les bénédictions demandées. Que de chrétiens ont
entendu parler d’une vie de repos et de parfaite paix, de lumière et de
communion avec Dieu, de force et de victoire sans savoir comment y parvenir.
Tous ceux-là n’ont pas encore cherché à s’attendre à Dieu pour toutes choses.
Ils ont besoin d’apprendre ce qu’il faut que tous apprennent, c’est que la
confiance en Dieu ne reste jamais sans réponse. Souvenons-nous donc de tous
ceux qui sont près de se lasser et de succomber. Répétons-nous pour eux et avec
eux: «Aucun de ceux qui s’attendent à toi ne sera confus!»
Si ce cri d’intercession et de foi pour tous ceux qui s’attendent à Dieu
fait partie de notre propre attente, nous accomplirons ainsi la loi de Christ
en «portant les fardeaux les uns des autres.» {Ga 6:2} Par là notre confiance en Dieu se
dépouillera. de tout égoïsme pour se revêtir de l’amour divin, vrai moyen
d’obtenir les grâces les plus élevées et de jouir d’une pleine communion avec
Dieu. L’amour pour Dieu et l’amour pour les frères sont indissolublement unis
et liés. En Dieu se trouve un même amour pour son Fils et pour nous: «Que
l’amour dont tu m’as aimé soit en eux.» {Jn 17:26} En Christ aussi se trouve ce même amour,
celui du Père pour son Fils et celui du Fils pour nous: «Comme mon Père m’a
aimé, je vous ai aussi aimés. {Jn
15:9} En nous pareillement, Dieu veut voir son
amour pour nous se traduire en amour pour nos frères: «Aimez-vous les uns les
autres, comme je vous ai aimés {Jn
13:34} L’amour de Dieu et l’amour de Christ pour
nous sont étroitement liés avec notre amour pour nos frères. Et comment
pourrions-nous mieux prouver et entretenir cet amour qu’en priant les uns pour
les autres. Christ n’a pas cherché à jouir seul de l’amour du Père, il nous en
a fait part. De même tous ceux qui cherchent Dieu et qui veulent être aimés de
lui doivent aimer leurs frères et penser à eux dans leurs prières.
«Aucun de ceux qui s’attendent à toi ne sera confus.» Deux fois dans ce
psaume, David parle de sa confiance en Dieu pour ce qui le concerne lui-même;
ici il pense à tous ceux qui s’attendent à Dieu. Puisse cette page rappeler à
tous ceux qui sont éprouvés et abattus qu’on prie pour eux bien plus qu’ils ne
le savent. Puisse-t-elle être pour chacun de nous un stimulant à nous oublier
nous-mêmes et à élargir notre coeur pour dire à notre père: «Tous Ceux-là
s’attendent à toi et tu leur donnes la nourriture en son temps.» Que ceci nous
anime d’un nouveau zèle, car qui de nous n’est sujet à faiblir parfois, à se
laisser abattre. «Aucun de ceux qui s’attendent à toi ne sera confus.» Quelle
promesse nous avons là! Combien de croyants peuvent témoigner de la vérité, de
ces mots et dire à tous ceux qui ont besoin de secours: Frères, soeurs, âmes
éprouvées, attendez-vous au Seigneur! «Attends-toi à l’Éternel et demeure ferme
et il fortifiera ton coeur attends-toi, dis-je à l’Éternel.»
Daigne, ô notre Père, accomplir cette promesse. Qu’aucun de ceux qui
s’attendent à toi, que pas un seul ne soit confus. Plusieurs de tes enfants
sont fatigués et abattus. Le temps de cette attente leur parait long D’autres
sont faibles et ne savent guère comment faire pour s’attendre à toi. D’autres
encore sont enlacés et retenus par leurs propres efforts et par l’excès du travail;
ils se figurent n’avoir pas le temps de s’attendre à Dieu continuellement.
Notre Père, enseigne à tous à s’attendre à toi. Apprends-nous à nous souvenir
les uns des autres, à prier les uns pour les autres. Enseigne-nous à penser à
toi, le Dieu de tous ceux qui s’attendent à toi. O Père, qu’aucun de ceux qui
s’attendent à toi, ne soit confus. Nous te le demandons au nom de Jésus. Amen.
«Mon âme, attends-toi, à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Moyen de
rendre efficace la prière
«Que l’intégrité et la droiture me préservent, car je me suis attendu à
toi.» Ps 25:21.
Une, troisième fois voici le mot «s’attendre à Dieu» qui revient dans ce
psaume. Dans le cinquième verset le psalmiste s’écrie: «Je m’attends à toi tout
le jour.» ici, le croyant en prière demande à Dieu de se souvenir qu’il regarde
à lui et attend de lui une réponse. Quel puissant secours pour l’âme de savoir
qu’elle est dans l’attitude de l’attente, si bien qu’elle puisse dire avec une
confiance d’enfant: Seigneur, tu sais que je m’attends à toi. Ceci fait de la
prière un plaidoyer plein de force, et donne au croyant toujours plus de
hardiesse pour réclamer de Dieu ses promesses et en attendre l’accomplissement.
«Certainement aucun de ceux qui s’attendent à toi ne sera confus.» {Ps 25:3}
Ce genre de prière est de grande importance pour notre vie spirituelle.
Quand nous nous approchons de Dieu, il faut que nous le fassions avec droiture.
Sincérité et droiture de coeur doivent présider à tous nos rapports avec Dieu,
comme nous le dit le psaume vingt-sixième: «Rends-moi justice, Éternel, car je
marche dans l’intégrité...Moi, je marche dans l’intégrité délivre-moi et aie
pitié de moi.» {Ps
26:1,11} Il est écrit que Dieu «déploie sa justice sur
ceux qui ont le coeur droit.» {Ps
36:10} Sachons-le bien, pour s’approcher du Dieu
saint et être abondamment béni, il faut que le coeur soit voué à faire sa
volonté, sans tolérer en lui ni doute, ni souillure. Le croyant qui s’attend à
Dieu doit être animé d’un esprit toujours prêt à dire: «Que l’intégrité et la
droiture me préservent.» Tu vois, Seigneur, que c’est bien ainsi que je désire
aller à toi, tu sais que c’est de toi que j’attends la force de pouvoir le
faire, Daigne donc me préserver, «car je me suis attendu à toi.»
Si nos tentatives pour vivre toujours de cette vie-là nous font découvrir
combien nous sommes loin encore de cette droiture, de cette intégrité, voyons
là un des premiers fruits d’une vie tournée vers Dieu. L’âme ne peut pas entrer
en communion intime avec Dieu, ni obtenir l’assurance qu’elle «s’attend à lui
tout le jour» sans une consécration sincère, un abandon complet à sa volonté,
«Car je me suis attendu à toi.» Toute prière peut s’appuyer de ces mots pour
réclamer du Seigneur une réponse. Nous trouverons grande bénédiction à nous en
servir souvent. Cherchons donc à en comprendre toute la portée. Soyons bien au
clair sur ce qui doit faire le sujet de notre attente. Nos prières peuvent
présenter à Dieu des requêtes très diverses. Nous pouvons nous attendre à lui
pour qu’il vienne agir souverainement en nous et nous l’aire sentir sa présence
divine, ou bien pour quelque sujet plus spécial, ou aussi pour notre vie
religieuse qui réclame une nouvelle effusion de la puissance d’en haut, ou bien
encore pour l’état général de l’Église et des saints, ou enfin pour telle ou
telle fraction de son oeuvre qui nous oblige à toujours regarder à lui. Il nous
sera bon parfois de nous énumérer les divers sujets de prière pour lesquels
nous regardons à Dieu et lorsqu’en précisant chacun d’eux, nous pourrons
ajouter «Je m’attends à toi, Seigneur,» nous serons enhardis à réclamer une
réponse du Seigneur en lui disant: «Car je me suis attendu à toi.»
Voyons clairement aussi à qui nous nous attendons. Il ne s’agit pas là
d’une idole, d’un Dieu de notre imagination, mais du Dieu vivant tel qu’il est
dans sa gloire, dans son infinie sainteté, sa puissance, sa sagesse, sa bonté,
son amour, et aussi d’un Dieu qui est tout près de nous. La présence du maître
éveille l’attention du serviteur; c’est la présence de Dieu se révélant en
Christ et par le Saint-Esprit qui ranime et vivifie le croyant. Sachons donc
faire silence et attendre avec adoration jusqu’à ce que nous puissions sentir
Dieu tout près de nous et lui dire: «Oui, c’est à toi que je m’attends.»
Que cette attente devienne en outre très précise et certaine. Soyons-en si
pénétré que nous puissions nous écrier spontanément: «Je m’attends à toi tout
le jour.» C’est bien à toi que je m’attends! Ceci ne se peut que lorsque l’âme
s’est entièrement donnée, abandonnée à Dieu, et que Dieu devient son tout, sa
seule joie. S’attendre ainsi à Dieu est le seul véritable christianisme; mais
qu’on est loin généralement de le reconnaître. Et pourtant s’il est vrai que
Dieu seul soit pour nous bonté, joie, amour, s’il est vrai que notre plus grand
bonheur consiste à recevoir de lui le plus possible, s’il est vrai que Christ
nous a rachetés pour que nous soyons entièrement à Dieu et pour nous rendre
possible cette vie d’habituelle confiance en lui, pourrions-nous vivre
autrement qu’en, nous attendant constamment à lui?
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Plein de
courage et de force
«Attends-toi à l’Éternel et demeure ferme, et il fortifiera ton coeur. Attends-
toi, dis-je, à l’Éternel.» Ps 27:14.
Le psalmiste venait de dire: «N’eût été que j’ai cru que je verrais les
biens de l’Éternel dans la terre des vivants, c’était fait de moi.» N’eût été
sa foi en Dieu, le coeur lui aurait défailli, mais s’assurant en Dieu, au Dieu
qui donne la foi, il s’exhorte lui-même et nous invite, nous aussi, à avoir
confiance en Dieu: «Attends-toi à l’Éternel et demeure ferme et il fortifiera
ton coeur. Attends-toi, dis-je, à l’Éternel.» Lorsque nous cherchons à nous
attendre à Dieu, il importe d’être intimement convaincu que notre confiance ne
sera pas déçue. C’est là le secret qui obtient toute grâce et dont il faut se
souvenir. Croyons, osons croire que Dieu est prêt à nous écouter, à nous
secourir, et que nous nous attendons à un Dieu qui n’a jamais trompé la
confiance de ses enfants.
«Demeure ferme et il fortifiera ton coeur.» On cite souvent ces mots dans
les occasions où il est question de quelque entreprise difficile, de quelque
lutte à soutenir, de quelque ennemi redoutable contre lequel toute force
humaine parait insuffisante. Est-il donc si difficile de se confier en Dieu
qu’il soit nécessaire d’y être invité par ces mots: «Demeure ferme et il
fortifiera ton coeur.» Oui, c’est difficile. Le secours que nous demandons se
fait souvent attendre. Il doit nous délivrer d’ennemis contre lesquels nous
sentons notre impuissance. Les grâces que nous implorons sont spirituelles et
invisibles, elles sont au-delà du pouvoir de l’homme, ce sont des réalités
surnaturelles et divines. Nous sommes généralement peu habitués à rester en
communion avec Dieu, et souvent ce Dieu en qui nous nous confions paraît se
dérober à notre foi. Nous sommes donc tentés de craindre que notre foi ne soit
trop faible pour pouvoir s’attendre à lui avec efficace, que notre volonté de
le faire ne soit pas assez sérieuse, que notre abandon au Seigneur ne soit pas
complet. N’y a-t-il pas là de quoi faire défaillir notre coeur? Au milieu de
toutes ces craintes, de tous ces doutes, quel bonheur d’entendre cet appel du
Seigneur: «Attends-toi à l’Éternel et demeure ferme, et il fortifiera ton
coeur. Attends-toi, dis-je, à l’Éternel. Que rien, dans le ciel, sur la terre,
ni dans l’enfer, ne t’empêche de t’attendre à ton Dieu; fais-le avec la
parfaite assurance que ce ne sera pas en vain.
Notre texte nous appelle donc à compter sur notre Dieu avec l’assurance que
nous allons le rencontrer et qu’il va nous bénir. Disons-nous bien que rien
n’est plus certain, et que ‘cette confiance en Dieu obtiendra de lui des grâces
bien au delà de ce que nous attendons. Nous sommes si enclins à juger l’oeuvre
de Dieu en nous d’après ce que nous sentons, que si nous ne recevons pas
immédiatement telle ou telle grâce demandée, nous tombons bientôt dans le
découragement. Souvenons-nous donc avant tout que pour s’attendre à Dieu, il
faut le faire avec bonne espérance, avec la confiance que c’est le Dieu de
gloire, de puissance et d’amour qui nous attend pour nous bénir.
Direz-vous que vous craignez de vous bercer d’un vain espoir parce que vous
ne trouvez en vous aucune garantie d’être prêt à recevoir autant du Seigneur?
Je réponds aussitôt que Dieu lui-même vous garantit l’accomplissement des
grandes choses promises à votre foi. Comprenez bien que ce n’est pas sur
vous-même que vous devez compter, ni sue ce que vous sentez en vous, mais que
c’est sur Dieu, sur ce qu’il est tout d’abord, puis sur ce qu’il veut faire en
vous. Ce qui nous fait de cette attente habituelle à Dieu un devoir et un
bonheur, c’est la nature même de Dieu, d’un Dieu si infiniment riche en bonté,
en puissance, en vie et en joie que nous, pauvres et misérables que nous
sommes, nous ne pouvons pas avoir de contact avec lui sans que sa puissance et
sa vie ne passent de lui en nous, ne nous apportent mystérieusement et en
silence ses grâces et ses bénédictions. Dieu est amour! Voilà la meilleure, la
seule garantie que votre attente ne sera pas déçue. L’amour ne cherche point
son intérêt; et. l’amour de Dieu prend plaisir à se communiquer à ses enfants,
il les combler de ses grâces. Venez donc, et tout faible que vous vous sentez,
attendez en sa présence. Un pauvre infirme se fait porter au soleil pour se
laisser pénétrer de sa bienfaisante chaleur. Faites de même Que tout ce qui est
froid, sombre et triste en vous, reçoive le regard vivifiant du Dieu d’amour.
Attendez sa sainte présence en vous répétant: «Oui, me voici au soleil de son
amour. Et le Seigneur fera son oeuvre en vous. Oh! confiez-vous à lui sans
réserve. Attends-toi à l’Éternel et demeure ferme et il fortifiera ton coeur.
Attends-toi, dis-je, à l’Éternel»
«Mon âme, attends-toi à Dieu»
ATTENDS-TOI
À DIEU
De tout
ton coeur
«Demeurez fermes et que, votre coeur se fortifie, vous tous qui vous
attendez à l’Éternel.» Ps 31:24.
Ce texte est à peu près le même que celui de la méditation précédente, mais
il va nous servir à insister sur un enseignement très important pour ceux qui
veulent réellement s’attendre à Dieu. C’est par le coeur que nous devons nous
attendre à Dieu. «Que votre coeur se fortifie.» C’est de l’état de notre coeur
devant Dieu que dépendra notre attente. Ce n’est qu’autant que notre coeur est
préparé par le Saint-Esprit, que nous pouvons entrer plus ou moins en la sainte
présence de Dieu et attendre de lui ses grâces. Souvenons-nous donc de ces
mots:
«Demeurez fermes et que votre coeur Se fortifie, vous tous qui vous
attendez à l’Éternel».
Ceci paraît si simple et si naturel qu’on pourrait se demander: Chacun
n’admet- il pas cette vérité? À quoi bon insister autant là-dessus? Il le faut
pourtant, parce qu’un très grand nombre de croyants n’ont aucune idée de la
différence qui existe entre la religion du coeur et la religion de
l’intelligence, et que celle-ci est en général celle qui prévaut sur l’autre.
On ne comprend pas qu’en ceci le coeur a plus d’importance que l’intelligence.
Il faut voir dans cette erreur l’une des principales causes de la faiblesse de
notre vie chrétienne, et ce n’est qu’en le comprenant bien qu’on recevra pleine
bénédiction de la foi qui s’attend à Dieu.
Voici un passage des Proverbes qui m’aidera à me faire comprendre:
«Confie-toi en l’Éternel de tout ton coeur et ne t’appuie pas sur ta sagesse.» {Pr 3:5} En toute religion nous avons à faire usage de ces deux forces-là. Notre
intelligence doit recueillir la connaissance que nous offre
Il en est de ceci comme de la vie physique. Ma raison peut me dire ce que
je dois manger et boire et comment les aliments nourrissent mon corps; mais
elle ne peut me nourrir elle-même; c’est mon corps qui possède les organes
chargés de le faire. De même quant au domaine spirituel: ma raison peut
m’informer de ce que dit
Voici donc ce qui nous assure la grâce de pouvoir nous attendre à Dieu:
c’est de reconnaître l’incapacité de toute pensée et tout effort venant de
nous-même, de faire taire tout ce qui vient de notre intelligence, pour laisser
notre coeur adorer en silence, se confier eu Dieu et attendre de lui qu’il
renouvelle et consolide son oeuvre en nous. C’est précisément là ce que nous
enseigne notre texte: «que votre coeur se fortifie, vous tous qui vous attendez
à l’Éternel.» Souvenez-vous bien de la différence qui existe entre la
connaissance, fruit de l’intelligence, et la foi qui vient du coeur.
Gardez-vous de la tentation de vous appuyer sur votre intelligence et ses
pensées claires ou profondes. Celles- ci ne sont que reflets et images
fugitives; elles ne servent qu’à vous faire connaître ce que le coeur doit
recevoir de Dieu. «Que votre coeur se fortifie, vous tous qui vous attendez à
l’Éternel.» Offrez à Dieu votre coeur, c’est à ce merveilleux organe de votre
nature spirituelle que Dieu se révèle, c’est lui qui vous permet de connaître
Dieu. Avec une entière confiance, croyez que Dieu agit dans votre coeur par le
Saint-Esprit quoique vous ne puissiez pas le voir. Que votre coeur attende en
repos et en silence devant Dieu et c’est là, tout au fond de votre être, que
Dieu agira, soyez-en bien certain.
Pour entretenir ma vie terrestre, il ne me suffit pas de, savoir quel air
et quelle nourriture me conviennent. Il faut encore que je respire cet air et
que je mange cette nourriture, les assimilant ainsi à mon corps. De même ce
n’est pas la connaissance des vérités divines qui pourra seule me faire du
bien; il faut que par son Esprit le Seigneur lui-même entre au dedans de moi et
fasse sa demeure en moi. C’est par le coeur que je dois m’attendre à Dieu,
c’est dans mon coeur que je dois recevoir Dieu, c’est dans mon coeur que Dieu
me communiquera son Esprit et par là toutes les grâces spirituelles de Christ.
Donnez, abandonnez continuellement tout votre coeur à Dieu. C’est là ce qu’il
demande de vous pour pouvoir demeurer en vous. Oui, «que votre coeur se
fortifie, vous tous qui vous attendez à l’Éternel.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Avec
humilité, crainte et confiance
«Voici, l’oeil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui
s’attendent à sa gratuité, afin qu’il les retire de la mort et qu’il les
entretienne en vie durant la famine.
Notre âme s’est attendue à l’Éternel, il est notre aide et notre bouclier.
Certainement notre coeur se réjouira en lui parce que nous avons mis notre
confiance en son saint nom. Que ta bonté soit sur nous, Ô Éternel, comme nous
nous sommes attendus à toi.» Ps 33:18-22.
Dieu abaisse ses regards sur ses enfants, et ceux-ci élèvent leurs regards
vers lui. Quand nous nous attendons à lui, nous regardons à lui et nous
rencontrons son regard paternel.
Nous attendre à Dieu, voilà ce qui détourne nos yeux et nos pensées de
nous- mêmes, de nos désirs et nos besoins, pour nous occuper de notre Dieu.
Nous l’adorons alors, lui et son amour qui veille sur nous, clairvoyant et prêt
à subvenir à tout ce qu’il nous faut. Remarquons bien ici ce qui nous est dit
de «l’oeil de l’Éternel,» de ce qu’il est pour ceux sur lesquels s’arrêtent ses
regards, pour ceux qui regardent à lui.
«L’oeil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui
s’attendent à sa gratuité.» La crainte et la confiance paraissent généralement
opposées l’une là l’autre, mais en la présence de Dieu et dans l’adoration que
nous lui offrons, la crainte se trouve en parfait accord avec la confiance, car
en Dieu se concilie toute contradiction apparente. La justice et la paix, le
jugement et la miséricorde, la sainteté et l’amour, la toute puissance et la
plus grande douceur, la majesté suprême et la condescendance qui sait
s’abaisser, toutes ces choses se rencontrent et s’allient en lui. Il y a en
effet une crainte qui fait souffrir, et que le parfait amour peut seul
dissiper; mais il y a aussi une crainte d’un autre genre qui se trouve dans le
ciel même. Dans le cantique de Moïse et de l’Agneau, voici ce que disaient ceux
qui le chantaient «O Seigneur! qui ne te craindra et qui ne glorifiera ton
nom!» Et du trône même de Dieu sortait une voix qui disait: «Louez notre Dieu,
vous tous ses serviteurs et vous qui le craignez, petits et grands!» {Ap 15:3 19:5} En nous attendant au Seigneur notre Dieu, souvenons-nous toujours que «son
nom est saint et redoutable.» {Ps
111:9} Plus nous nous abaisserons devant lui avec
crainte, adoration et sainte révérence, plus nous nous humilierons comme les
anges qui se voilent la face devant son trône, plus aussi sa sainteté rayonnera
sur nous, préparant notre âme à écouter Dieu et à le laisser se révéler à nous.
C’est quand nous sommes pénétrés de la vérité de ces mots: «Que nulle chair ne
se glorifie devant Dieu», {1Co
1:29} que nous sommes préparés à voir sa gloire.
«L’oeil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent.»
«Sur ceux qui s’attendent à sa gratuité.» La vraie crainte de Dieu, bien
loin d’entraver notre confiance, ne fera que la stimuler et la fortifier. Plus
nous nous abaisserons devant Dieu, sentant que nous ne pouvons nous confier
qu’en sa miséricorde, plus aussi Dieu se rapprochera de nous, nous donnant la
sainte hardiesse de nous confier en lui. Que toujours notre attente à Dieu soit
remplie de confiance et d’espérance, d’une espérance aussi rayonnante et
inépuisable que la miséricorde de Dieu. Sa paternelle bonté envers nous est
telle que toujours et quel que soit l’état de notre âme, nous pouvons compter
sur sa miséricorde chaque fois que nous allons à lui.
Voilà ce que sont ceux qui s’attendent à Dieu. Et maintenant voyons ce
qu’est le Dieu auquel nous nous attendons. «L’oeil de l’Éternel est sur ceux
qui le craignent, sur ceux qui s’attendent à sa gratuité, afin qu’il les retire
de la mort et qu’il les entretienne en vie durant la famine.» Non pas pour leur
éviter le danger de la mort et de la famine, car ceci est parfois nécessaire
pour les pousser à s’attendre à lui, mais pour les délivrer et les garder en
vie. Les dangers qui nous menacent sont souvent très réels et effrayants, notre
situation soit quant à la vie temporelle, soit quant à la vie spirituelle,
pourra nous paraître désespérée, mais toujours voici l’espoir du croyant:
«L’oeil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent.» Cet oeil divin voit le
danger, il suit avec sollicitude son enfant éperdu, mais confiant, il sait à
quel moment son coeur sera prêt à recevoir la bénédiction, fruit de l’épreuve,
il sait aussi de quelle manière elle doit lui être envoyée. Oh! craignons le
Dieu vivant, tout puissant, et confions-nous en sa miséricorde. Avec humilité,
mais avec assurance aussi, écrions-nous: «Notre âme s’est attendue à l’Éternel,
il est notre aide et notre bouclier. Que ta bonté soit sur nous, ô Éternel,
comme nous nous sommes attendus à toi!»
Quel bonheur de pouvoir s’attendre à un tel Dieu, secours toujours présent
en toute circonstance, bouclier et rempart coulpe tout danger. Enfants de Dieu,
dans votre complète incapacité, ne voulez-vous pas vous jeter à ses pieds pour
attendre en silence son secours? Dans la plus grande disette spirituelle comme
à l’approche imminente de la mort, attendez-vous à Dieu, c’est lui qui délivre
et qui maintient en vie. Ne vous bornez pas à vous le répéter à vous-même
seulement, dites-le vous les uns aux autres. Ce psaume ne s’adresse pas à tel
individu isolé’, mais à tout le peuple de Dieu, «Notre âme s’est attendue à
l’Éternel, il est notre aide et notre bouclier.» Fortifiez-vous mutuellement
dans ce saint exercice de foi et d’attente, afin que chacun puisse dire de ses
frères aussi bien que de lui-même: «Nous t’avons attendu, nous nous égaierons
et nous réjouirons de son salut.» {Esa
25:9}
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Avec
patience
«Sois tranquille en regardant à l’Éternel et, attends-le. Ceux qui
s’attendent à l’Éternel hériteront la terre» {Ps 37:7,9}
«Possédez vos âmes par votre patience.» {Lu 21:19} «Vous avez besoin de patience.» {Heb 10:36} «Que l’ouvrage de la patience soit parfait, afin que vous soyez parfaits
et accomplis.» {Jas
1:4} Ces mots dictés par le Saint-Esprit nous
montrent de quelle importance est la patience dans la vie et le caractère du
chrétien. Et plus que jamais c’est quand ou s’attend à Dieu qu’il faut user de
patience. C’est alors que nous découvrons combien nous sommes impatients et ce
que signifie cette impatience. Nous savons bien que parfois nous sommes
impatients envers les hommes, impatient aussi envers nous-même quand nous
constatons la lenteur de nos progrès dans la vie chrétienne. Dès que nous
cherchons réellement à nous attendre à Dieu, c’est envers lui que nous voilà
impatient s’il ne répond pas à l’instant aux volontés que nous lui exprimons.
C’est eu nous attendant à Dieu que nous apprenons à avoir foi en sa souveraine
et sage volonté. Nous voyons alors que plus nous cédons promptement à sa
volonté, plus aussi nous pouvons avoir part à ses grâces.
«Cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu
qui fait miséricorde.» {Ro
9:16} Nous sommes aussi incapables d’augmenter et
de fortifier notre vie spirituelle que de la faire naître. «Ce n’est ni de la
volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme» que nous sommes liés, mais
«de la volonté de Dieu.» {Jn
1:13} Puisqu’il en est ainsi rien ne vient de celui
qui veut, ni de celui qui court, ni de nos désirs, ni de nos efforts, mais tout
nous est donné par «Dieu qui fait miséricorde.» Sans doute nos exercices
spirituels, la lecture, la prière, «le vouloir et le faire» ont leur valeur
pour nous indiquer le chemin, mais ils ne sauraient aller au delà; ils ne
servent qu’à nous amener à dépendre humblement de Dieu seul et à attendre
patiemment sa miséricorde «en son temps.» Le but de cette attente est donc de
nous apprendre à nous placer dans une dépendance absolue à l’égard de Dieu et
de son couvre en nous, à nous mettre avec patience à sa disposition. «Ceux qui
s’attendent à l’Éternel hériteront la terre,» la terre promise avec ses
bénédictions. Un héritier doit attendre, il peut attendre.
«Sois tranquille en regardant à l’Éternel et attends-le.» Une autre version
dit: «Garde le silence devant l’Éternel.» C’est quand nous restons tranquilles
en regardant à l’Éternel, à sa volonté, à sa promesse, à sa fidélité et à son
amour, que la patience nous devient facile. Faisons taire devant lui toute
volonté, toute crainte et toute espérance, laissant s’établir en nous ce calme,
cette grande paix de Dieu qui surpasse toute intelligence. C’est cette paix-là
qui garde notre coeur et notre esprit de toute inquiétude quand nous avons
«exposé à Dieu nos besoins.» Repos, silence, tranquillité et attente patiente
nous font trouver force et joie en Dieu lui-même.
C’est à l’âme qui s’attend à Dieu que sont révélés les fruits bénis de la
patience. Notre patience devient alors la contrepartie de la patience de Dieu.
Dieu veut nous bénir abondamment, il le désire bien plus que nous ne le
désirons nous-mêmes; mais «comme le laboureur attend avec patience le précieux
fruit de la terre,» {Jas
5:7} Dieu aussi se ploie à notre lenteur et nous
supporte longtemps. Souvenons-nous de ceci et attendons avec patience. Pour
toute promesse de Dieu ainsi que pour tout exaucement de prière, cette parole
est toujours vraie: «Moi, l’Éternel, je hâterai ces choses en leur temps.» {Esa 60:22}
«Sois tranquille en regardant à l’Éternel et attends-le.» Oui,
«attends-le,» non pas seulement son secours, ou quelque grâce de sa part, mais
lui-même. Rendez à Dieu la gloire qui lui appartient en vous confiant en lui
complètement, en l’attendant patiemment. Cette patience honore notre Dieu; elle
reconnaît en lui le Dieu souverain sur son trône et elle le laisse faire son
oeuvre, elle abdique le moi entre ses mains,elle laisse Dieu être Dieu. S’il
s’agit de quelque requête spéciale, attends-le patiemment; s’il s’agit plutôt
de progrès dans ta vie spirituelle, de recevoir davantage de Dieu, attends-le
patiemment. Soit que cette attente ne doive s’exercer que pour un temps limité,
soit qu’elle doive devenir une sainte habitude de l’âme, «sois tranquille en
regardant à l’Éternel et attends-le. Ceux qui s’attendent à l’Éternel
hériteront la terre.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
En
gardant ses voies
«Attends l’Éternel et garde ses voies et il t’élèvera afin que tu hérites
la terre.» Ps 37:34.
Quand on cherche quelqu’un qu’on voudrait rencontrer, on s’informe où on
pourra le trouver, par quel chemin on pourra l’atteindre. Quand on attend Dieu,
il faut avoir grand soin de garder ses voies, car ce n’est qu’ainsi qu’on peut
s’attendre à le rencontrer. «Tu vas au devant de celui qui pratique avec joie
la justice.» {Esa
64:4} Soyons bien sûrs que Dieu ne se fera trouver
qu’à celui qui garde ses voies. C’est à l’âme qui le recherche et l’attend avec
persévérance que Dieu se révèle. «Attends l’Éternel et garde ses voies, et il
t’élèvera.»
Quelle étroite liaison entre ces deux recommandations divines: «Attends
l’Éternel» concerne l’état spirituel, l’esprit d’adoration, taudis que: «Garde
ses voies» s’adresse à notre marche, à notre activité pratique. il faut que
notre vie extérieure soit d’accord avec notre vie intérieure, car c’est
celle-ci qui détermine ce que sera notre marche habituelle et qui lui donnera
force et vigueur. Dieu nous fait connaître par sa Parole, «ses voies,» le
chemin à suivre, et il appelle notre coeur à avoir confiance en son secours. Si
nous ne gardons pas ses voies, notre confiance en lui ne saurait obtenir ses
grâces.
C’est l’obéissance à sa volonté tout entière qui permet de participer à
toutes les grâces promises à la foi.
Remarquez avec quelle vigueur cette vérité jaillit de notre psaume. Il
parle du méchant qui prospère dans sa mauvaise voie et il engage le croyant à
ne pas «s’irriter» contre les pécheurs. Quand on voit dans la prospérité et la
joie ceux qui ne suivent pas les voies de Dieu, tandis qu’on souffre soi-même
de divers maux et difficultés, cela paraît étrange et on court le risque de
s’en irriter, puis aussi de se laisser entraîner à faire comme eux, à Chercher
bonheur et réussite par les mêmes moyens qu’eux. «Voilà pourquoi ce psaume nous
dit: «Ne t’irrite pas...Assure-toi en l’Éternel et fais ce qui est ban...Sois
tranquille en regardant à l’Éternel et attends-le...Réprime la colère et laisse
là l’emportement...Retire-toi du mal et fais le bien...Car l’Éternel
n’abandonne point ses bien-aimés...Les justes hériteront la terre… La loi de
son Dieu est dans son coeur, aucun de ses pas ne chancellera.» Et ensuite
viennent ces mots répétés pour la troisième fois dans ce psaume:
Attends l’Éternel et garde ses voies. Oui, faites ce que Dieu demande de
vous et alors Dieu fera pour vous bien au delà de ce que vous lui demandez.
Mais comment pourrai-je garder ses voies? Jamais je n’y parviendrai,
s’écrie-t- on. Et cette crainte fait fuir toute confiance. D’où vient la force?
De Dieu. Attendez-vous donc à lui. Soyez d’accord avec la volonté de Dieu, vous
confiant en lui pour être fortifié, et vous serez vainqueur dans la mesure de
votre foi. Abandonnez-vous à lui sans réserve, et il vous fera voir qu’il est
votre Dieu, «lui-même faisant en vous ce qui lui est agréable par
Jésus-Christ.» {Heb
13:21}
Gardez ses voies selon que vous les indique sa Parole. Gardez ses voies
selon que vous les enseigne la nature, faisant toujours ce qui vous paraît être
bien. Gardez ses voies selon que le Saint-Esprit vous les signale. Ne vous
figurez pas que vous puissiez vous attendre à Dieu tant que votre volonté n’est
pas encore décidée à suivre les sentiers qu’il vous trace, Quelque faible que vous
soyez, consentez seulement à marcher selon ses voies, et celui qui vous a déjà
donné «le vouloir» vous donnera aussi «le faire selon son bon plaisir,» {Php 2:13}
«Attends l’Éternel et garde ses voies.» Il se peut que le sentiment de
votre faiblesse et le souvenir de vos péchés vous fassent voir dans ce texte un
obstacle à vous attendre à Dieu plutôt qu’un secours à le faire. Qu’il n’en
soit pas ainsi. N’avons-nous pas déjà dit et répété que c’est précisément notre
incapacité absolue qui doit être le point de départ, la base de toute véritable
confiance en notre Dieu. Pourquoi donc ne pas lui apporter tout le mal que vous
voyez en vous, tout manque de volonté, toute infidélité et incrédulité, en un
mot tout ce qui vous condamne. Confiez-vous en la toute-puissance de Dieu,
c’est là ce qui vous assurera délivrance et victoire. Si vous avez échoué
jusqu’ici, c’est parce que vous avez cherché à obéir et à vaincre par vos
propres forcés. Prosternez-vous devant Dieu jusqu’à ce que vous reconnaissiez
en lui le Dieu seul boit et seul capable de produire en vous ce qui est bon et
bien. Soyez bien convaincu qu’en vous, dans votre nature humaine, il n’y a
aucune force réelle. Attachez-vous à recevoir d’instant en instant l’action de
Dieu en vous, et alors votre confiance vous procurera un renouvellement de
force. Vous serez de ceux «qui courent et ne se lassent point, qui marchent et
ne se fatiguent point.» {Esa
40:31} «Attends l’Éternel et garde ses voies»
deviendra pour vous une promesse autant qu’un commandement.
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
recevoir au delà de ce que tu sais demander
«Et maintenant qu’ai-je attendu, Seigneur? Mon attente est en toi.
Délivre-moi de toutes mes transgressions.» Ps 39:7,8.
Il y a des temps où nous ne savons guère ce que nous attendons de Dieu.
Parfois aussi nous croyons le savoir très bien, tandis qu’il vaudrait beaucoup
mieux reconnaître que «nous ne savons pas ce que nous devons demander pour
prier comme il faut.». {Ro
8:26} Dieu «peut faire infiniment plus que tout ce
que nous demandons et que nous pensons.» {Eph 3:20} Mais n’est-ce pas limiter son action que de
borner nos désirs et nos prières à nos propres pensées et appréciations? Qu’il
est donc précieux de pouvoir s’écrier parfois avec ce psaume: «Et maintenant
qu’ai-je attendu, Seigneur?» Je le sais à peine et voici tout ce que je puis
dire: «Mon attente est en toi.»
Nous remarquons dans l’histoire des Israélites le même esprit toujours
prompt à limiter la puissance de Dieu. Quand Moïse leur promit de leur faire
manger de la viande dans le désert, ils doutèrent, disant:
«Dieu pourrait-il dresser une table dans le désert? Voici il a frappé le
rocher et des eaux ont coulé, des torrents se sont répandus. Pourra-t-il aussi
donner du pain, fournir de la viande à son peuple?» {Ps 78:19,20} S’il eût été question de
torrents à faire jaillir dans le désert, ils n’auraient pas douté, car Dieu
l’avait déjà fait, il pouvait donc le faire encore; mais à la pensée de voir
Dieu faire quelque chose de nouveau, ils limitèrent sa puissance. Leur attente
ne put pas s’élever au delà de leur expérience, au delà de ce qui leur
paraissait possible. Nous aussi, nous pouvons être tentés de mettre des bornes
aux promesses et à la puissance de Dieu. Gardons-nous de le faire dans nos
prières. Croyons plutôt que chacune des promesses de Dieu a un sens divin
infiniment plus élevé que l’idée que nous pouvons nous en faire. Quand nous
appuyons nos prières de ces promesses, croyons que Dieu veut les accomplir avec
puissance et en tirer pour nous une effusion de grâce que ne sauraient prévoir
nos pensées les plus hardies. Attendons-nous donc à Dieu non seulement pour
tout ce dont nous pensons avoir besoin, mais aussi pour tout ce dont sa
miséricorde et sa toute puissance sont prêtes à nous combler.
Toute prière véritable éveille l’intérêt de deux coeurs; le vôtre d’abord
avec son appréciation mesquine et ténébreuse de vos besoins et des dispositions
de Dieu à votre égard, puis le coeur de Dieu avec sa capacité infinie, sa
volonté divine de vous bénir. Lequel des deux doit avoir la prédominance quand
vous vous approchez de Dieu? N’est-ce pas de ce que vous déciderez là que
dépend toute bénédiction pour vous? Mais qu’il est rare qu’on sache se confier en
cet immense amour du coeur de Dieu, C’est là ce que doit vous apprendre
l’habitude de vous attendre à Dieu. Cherchez à saisir ce qu’est l’amour de
Dieu, ce qu’est la rédemption telle que lui la comprend. Reconnaissez que vous
n’avez encore qu’une faible idée de ce que Dieu veut faire pour vous et
dites-lui chaque fois que vous priez: «Maintenant qu’est-ce que j’attends,
Seigneur?» Mon coeur ne saurait le dire, mais le coeur de Dieu le sait, et il
m’attend pour me le donner. «Mon attente est en toi!» Oh! attendez-vous à Dieu
avec la confiance qu’il veut faire pour vous plus que vous ne pouvez demander
ou penser. {Eph 3:20}
Appliquez ceci à la requête qui suit aussitôt: «Délivre-moi de toutes mes
transgressions.» Vous avez demandé à Dieu de vous délivrer de mauvaise humeur,
d’orgueil ou de volonté propre; mais il vous a paru que vous le demandiez en
vain. Ne serait-ce point parce que vous avez limité par vos propres vues la
manière dont Dieu vous exaucerait au lieu de vous attendre au Dieu de gloire
pour qu’il fit pour vous «selon les richesses de sa gloire» de ces «choses qui
ne sont point montées au coeur de l’homme?» {1Co 2:9} Apprenez à adorer Dieu comme le Dieu qui fait
des miracles et qui veut vous montrer qu’il peut faire en vous quelque chose de
surnaturel et de divin. Prosternez-vous devant lui, attendez-vous à lui jusqu’à
ce que vous vous sentiez dans la main de celui qui opère avec une divine
puissance. Ne cherchez pas à savoir ce qu’il va faire et comment il va le
faire, attendez-vous seulement à quelque chose qui soit digne de Dieu, quelque
chose que vous devez attendre avec une grande humilité et que vous ne pouvez
recevoir que de sa puissance divine. Que cette parole-«Qu’ai-je attendu,
Seigneur? Mon attente est en toi,» inspire en vous tout désir et toute prière,
et Dieu fera son oeuvre en son temps.
Il se peut qu’en vous attendant à Dieu, vous soyez parfois près de vous
décourager parce que vous ne savez guère ce que vous avez à attendre. Je vous
engage donc à reprendre courage. Cette ignorance même est un bon signe, le
signe que Dieu vous apprend à tout remettre entre ses mains, et à ne compter
que sur lui seul. «Attends-toi à l’Éternel et demeure ferme, et il fortifiera
top coeur. Attends-toi, dis-je, à l’Éternel. {Ps 27:14}
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
pouvoir chanter le nouveau cantique
«J’ai patiemment attendu l’Éternel et il s’est tourné vers moi et a ouï mon
cri et il a mis dans ma bouche un nouveau cantique de louange à notre Pieu.» Ps 40:1-4.
Voici le témoignage d’un homme dont l’expérience peut nous dire ce que
produit l’attente patiente qui regarde à Dieu. La véritable patience est si
étrangère à notre nature toujours portée à avoir confiance en elle-même, et
pourtant elle est si indispensable à la confiance qui s’attend à Dieu qu’il
nous sera utile d’étudier encore ce que ce mot doit nous enseigner.
Le mot patience vient d’un mot latin qui signifie souffrance. Il éveille en
nous l’idée de l’assujettissement à une domination dont on voudrait bien être
délivré, et à laquelle on se soumet d’abord contre son gré; après quoi
l’expérience apprend qu’il est inutile de résister et que ce qu’il y a de mieux
à faire est de prendre patience. Quand il s’agit de nous attendre à Dieu, il importe
de le faire, non par contrainte, mais avec le joyeux consentement d’une âme qui
aime à se sentir dans la main de son Père céleste. Cette patience-là nous
apporte de grandes bénédictions. Elle honore Dieu et lui donne le temps d’en
agir avec nous selon qu’il l’entend. Elle lui prouve notre foi en sa bonté et
en sa fidélité. Elle remplit notre mur de paix et de l’assurance que Dieu fait
son oeuvre en nous. Elle témoigne de notre sincère consentement à laisser Dieu
intervenir dans notre vie de la manière et au moment qu’il jugera bon de le
faire. La véritable patience nous amène à renoncer à toute volonté propre pour
ne plus vouloir que sa volonté divine et parfaite.
C’est cette patience-là qu’il nous faut pour en venir à nous attendre à
Dieu sincèrement et complètement, et elle nous est augmentée à mesure que nous
progressons dans cette voie d’attente à Dieu. On s’étonne parfois de la
difficulté qu’on éprouve à s’attendre à Dieu. Ce n’est pas tout d’un coup qu’on
en vient à réaliser ce qui constitue une parfaite patience, c’est-à-dire le
calme de l’esprit qui comprend sa propre incapacité et attend que Dieu lui-même
se révèle à lui; l’humilité qui a peur de compter sur la volonté ou l’effort au
lieu de laisser Dieu «produire en nous le vouloir et le faire; » la douceur qui
consent à n’être rien, à ne savoir rien au delà de ce que révèle la lumière de
Dieu; et enfin la reddition complète de toute volonté propre afin de ne plus
agir que par la volonté de Dieu. Mais tout ceci viendra à mesure que l’âme s’affermira
dans la confiance en Dieu, se répétant souvent ces mots: «Quoi qu’il en soit,
mon âme se repose sur Dieu. Ma délivrance vient de lui. Quoi qu’il en soit, il
est mon rocher, ma délivrance et ma haute retraite.» {Ps 62:1,2}
Avez-vous remarqué que Paul mentionne la patience comme une grâce qui
nécessite l’intervention puissante de Dieu, lorsqu’il souhaite aux Colossiens
d’être «fortifiés en toute manière par la force glorieuse de Dieu pour soutenir
tout avec patience, avec douceur et avec joie». {Col 1:11} Oui, pour pouvoir, nous attendre patiemment à
l’Éternel, il faut que nous soyons «fortifiés par sa force glorieuse.» C’est
quand Dieu se révèle à nous comme voulant être notre vie et notre force que
nous pouvons tout remettre entre ses mains avec une parfaite patience. Si
quelqu’un était tenté de se désoler de ce qu’il ne possède pas cette
patience-là, qu’il reprenne courage; c’est précisément quand nous cherchons
malgré notre faiblesse et notre incapacité à nous attendre à Dieu qu’il vient
nous fortifier par sa puissance divine et produire en nous la patience des
saints, la patience de Christ lui-même.
Écoutons ce que dit un homme qui avait passé par de grandes épreuves: «J’ai
patiemment attendu l’Éternel et il s’est tourné vers moi et il a ouï mon cri.»
Voici d’où le roi David avait été retiré-«Il m’a retiré de la fosse de
destruction, du fond de la boue; et il a dressé mes pieds sur le roc et il a
affermi mes pas. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à
notre Dieu.» {Ps
40:2,3} L’attente patiente prépare une riche
récompense. Votre délivrance est certaine et Dieu lui-même mettra dans votre
bouche un cantique nouveau. Oh! gardez-vous de l’impatience soit dans la prière
et l’adoration, soit dans les retards apportés à l’exaucement de quelque
requête précise, soit aussi dans le désir de votre coeur d’obtenir de Dieu une
vie spirituelle plus intense. N’accueillez aucune crainte, mais attendez-vous
patiemment au Seigneur. Et si vous pensiez que vous n’avez pas le don de la
patience, souvenez-vous que c’est là le don de Dieu, puis prenez pour vous ce
voeu de l’apôtre: «Que le Seigneur dirige vos coeurs vers l’attente patiente de
Christ.» {2Th 3:5} Dieu vous donnera lui-même la patience nécessaire pour vous attendre à
lui.
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Et à son
conseil
«Ils oublièrent aussitôt ses oeuvres et n’attendirent pas qu’il accomplit
son dessein. Ils l’ont provoqué par leur dessein.» Ps 106:13,43.
Voilà ce qui nous est dit du péché du peuple de Dieu dans le désert: Dieu
avait merveilleusement délivré son peuple, Dieu était prêt à subvenir à ce dont
il aurait besoin; mais lorsque vint l’heure de la détresse «ils ne comptèrent
pas sur son conseil.» Ils ne se souvinrent pas que le Dieu tout puissant les
gardait et les conduirait, ils ne s’informèrent pas de ses plans à leur égard.
Ils n’écoutèrent que les pensées de leur coeur et provoquèrent Dieu par leur
incrédulité. «Ils ne s’attendirent pas à son conseil.»
N’est-ce pas Et le péché du peuple de Dieu dans tous les âges? Aux jours de
Josué, c’est ce péché-là qui amena les trois échecs dont nous avons lu le
récit: Quand les Israélites montèrent contre Aï, quand ils firent alliance avec
les Gabaonites, quand ils s’établirent avant d’avoir conquis tout le pays, ils
n’avaient pas consulté l’Éternel, ni attendu son conseil. De nos jours aussi le
croyant avancé est exposé à la subtile tentation de lire
Tous nos rapports avec Dieu doivent concourir à ce que sa volonté soit
faite en nous et par nous ici-bas comme elle est faite au ciel. Dieu nous a
promis de nous faire connaître sa volonté par son Esprit qui doit «nous
conduire dans toute la vérité.» {Jn
16:13} Nous devons donc «attendre son conseil,»
voyant en lui le seul guide et directeur de nos pensées et de nos actions,
Dans le culte public, dans nos réunions de prière et nos comités, dans
toute participation à l’oeuvre de Dieu, notre premier soin doit être de nous
assurer de la volonté de Dieu. Dieu agit toujours selon le conseil de sa
volonté, et plus nous chercherons à la connaître et à la respecter, Plus aussi
nous aurons la certitude que Dieu veut agir en nous et par nous.
Dans toute assemblée de ce genre, on court le risque de s’appuyer sur la
connaissance qu’on a de
Le premier, le plus solennel devoir d’un pasteur, consiste à enseigner à
tous la nécessité de s’attendre à Dieu. Pourquoi le Saint-Esprit descendit-il
chez Corneille sur tous ceux qui écoutaient Pierre? C’est parce qu’ils avaient
dit: «Nous voici tous présents devant Dieu pour entendre ce que Dieu t’a
commandé de nous dire.». {Ac
10:33-44} On peut se réunir pour écouter quelque
sérieuse exposition des vérités divines et pourtant en retirer très peu de
profit spirituel si on le fait sans attendre le conseil de Dieu. Dans toute
réunion religieuse, il faut croire à la présence du Saint-Esprit et s’attendre
à lui, car c’est lui qui est chargé d’enseigner et de guider les saints de Dieu
dans tout ce que leur coeur ne saurait concevoir.
Plus de tranquillité d’esprit pour réaliser la présence de Dieu, plus
d’humilité dans l’ignorance de ce que peuvent être les plans de Dieu, plus de
foi en l’assurance que Dieu a de plus grandes choses à nous faire connaître,
plus de désir de le voir se révéler à nous d’une manière glorieuse, voilà ce
qui doit signaler les réunions des enfants de Dieu s’ils veulent éviter ce
reproche «ils n’attendirent pas qu’il accomplit son dessein.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
recevoir sa lumière
«J’ai attendu l’Éternel, mon âme l’a attendu et j’ai eu mon espérance en sa
parole. Mon âme attend le Seigneur plus ardemment que les gardes du matin
n’attendent le matin.» Ps 130:5,6.
Avec quelle impatience on attend parfois le point du jour. Le marin dans un
naufrage, le voyageur surpris par la nuit dans une contrée dangereuse, l’armée
environnée d’ennemis, tous comptent sur le premier rayon de lumière pour être
tirés de peine. Les enfants de Dieu aussi soupirent après la lumière de sa face
qui dissipera leurs ténèbres. Ils s’écrient: «Mon âme attend le Seigneur plus
ardemment que les gardes du matin n’attendent le matin.» Pouvons-nous parler
ainsi? Nous attendre à Dieu, c’est souhaiter ardemment que sa lumière nous
éclaire, qu’elle rayonne en nous, et que de nous elle rayonne aussi tout à
l’entour.
«Dieu est lumière.» {1Jn
1:5} et Paul nous dit que «Dieu a répandu sa
lumière dans nos coeurs.» Quelle lumière? Celle de «la gloire de Christ qui est
l’image de Dieu». {2Co
4:4} Le soleil réjouit notre terre de sa lumière
vivifiante; Dieu fait briller de même la lumière de sa gloire et de son amour
en Jésus-Christ, son Fils. C’est cette lumière-là qui doit remplir et réjouir
notre coeur. Nous pouvons la recevoir parce que Dieu est notre soleil et qu’il
est écrit: «Ton soleil ne se couchera plus...car l’Éternel sera ta lumière à toujours.»
{Esa 60:20} L’amour de Dieu brille sur nous sans interruption; mais nous, pouvons-nous
jouir de sa lumière sans cesse? Nous le pouvons et voici comment. La nature
elle-même nous le dit. Ces grands arbres, ces belles fleurs et ces vertes
prairies que l’ont-ils pour s’assurer la lumière du soleil? Ils ne font rien,
ils se contentent de jouir des rayons qui les éclairent. Le soleil est à plus
de cent millions de kilomètres de notre terre, mais malgré cette grande
distance il nous réjouit de sa lumière, et lit moindre fleurette qui redresse
sa tête participe à cette exubérance de lumière et de vie aussi bien que les
plus vastes campagnes qui en sont inondées. Ce n’est pas à nous de nous
pourvoir de la lumière dont nous avons besoin pour notre travail de chaque
jour; le soleil s’en charge et nous enveloppe tout le jour de ses rayons
bienfaisants, tandis que nous n’avons qu’à laisser le soleil nous éclairer et
nous réjouir de sa présence.
Voici pourtant la différence qu’il y a entre l’oeuvre de la nature et celle
de la grâce. Les arbres et les fleurs reçoivent inconsciemment les bienfaits de
la lumière, tandis que pour nous, c’est avec décision de notre part, avec amour
et gratitude que nous devons recevoir la lumière divine. La foi, une foi simple
en la parole de Dieu, en son amour, voilà ce qui nous ouvre les yeux et le
coeur, et nous fait recevoir l’indicible gloire de sa grâce. Et comme les
arbres croissent et se développent de jour en jour aux rayons lumineux et
chauds que leur envoie le soleil, nous aussi, dans notre vie chrétienne, nous
devons avoir grand soin de recevoir la lumière de Dieu, de laisser bien
lui-même nous remplir de sa lumière, de sa vie et de sa joie.
Mais, demandez-vous, est-il réellement possible de jouir de la lumière
divine tout le long de la journée, de s’en réjouir aussi naturellement qu’on se
réjouit de voir une belle matinée baignée d’un brillant soleil? Oui, c’est
possible. Quand je déjeune, le matin, je vois de ma place une belle vallée
plantée d’arbres et de vignes et entourée de montagnes. Pendant les mois du
printemps et de l’automne, l’éclat de la lumière est admirable, si bien que
presque involontairement je suis obligé de m’écrier: Que c’est beau! Alors je
me demande: Est-ce seulement la lumière du soleil qui peut produire tant de
merveilles et tant de joie? N’avons-nous pas aussi la lumière divine, source
intarissable de joie et d’allégresse? Oui, nous l’avons aussitôt que notre âme
consent à faire silence et à s’attendre à Dieu, à le laisser resplendir en
nous.
Cher croyant! apprenez à vous attendre au Seigneur, à l’attendre plus
encore que les gardes n’attendent le matin, Il se peut que, tout en vous ne
soit que ténèbres; n’est-ce pas là ce qui doit vous faire désirer et attendre
la lumière divine? Ce premier rayon de lumière pourra d’abord ne servir qu’à
vous convaincre mieux de vos ténèbres, vous humiliant au souvenir de vos
péchés; mais croyez que la lumière dissipe les ténèbres. À présent même
prosternez-vous en silence devant Dieu et attendez-vous à lui avec la confiance
qu’il vous éclairera. Répétez-vous avec une humble assurance que «Dieu est
lumière,» lumière infiniment plus éclatante que celle du soleil. «Dieu est
lumière.» Le Père est la lumière éternelle, inaccessible, incompréhensible. Le
Fils est la lumière qui a revêtu un corps pour se manifester à nous.
L’Esprit-Saint est la lumière qui entre, qui demeure et resplendit dans notre
coeur.
«Dieu est lumière» et il envoie ici-bas sa lumière dans mon coeur. Et moi,
j’ai été longtemps si occupé des lueurs vacillantes de mes pensées et de mes
efforts, que je n’ai pas su ouvrir mon âme à sa lumière.
Mon incrédulité l’a empêchée d’entrer; mais dès que je me prosterne avec
foi, la lumière divine resplendit dans mon coeur. Le Dieu dont Paul disait:
«Dieu a fait briller la lumière dans nos coeurs», {2Co 4:6} c’est lui qui est mon Dieu. Que penser d’un
soleil sans lumière, d’un Dieu sans éclat de lumière? Non, «Dieu est lumière.»
Je prendrai le temps de rester tranquille à la lumière de Dieu. Mes yeux sont faibles
et mes fenêtres ne sont pas propres et claires, mais je m’attendrai à
l’Éternel. Son soleil brillera en moi et me remplira de lumière. J’apprendrai
ainsi à marcher à la lumière de Dieu et dans la joie de Dieu. «Mon âme attend
le Seigneur plus ardemment que les gardes du matin n’attendent le matin.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Dans les
temps d’obscurité
«Je m’attendrai à l’Éternel qui cache sa face à la maison de Jacob. Je
m’attends à lui,» Esa 8:17.
Voici un serviteur de Dieu qui s’attend à lui, non pour son propre compte,
mais pour son peuple auquel Dieu avait voilé sa face. Ceci nous montre qu’après
avoir commencé par nous attendre à Dieu pour ce qui nous concerne
personnellement, soit pour notre avancement spirituel, soit pour l’exaucement
de nos prières, nous ne devons pas nous en tenir là. Nous pouvons marcher dans
la pleine lumière de la présence de Dieu et pourtant être entouré de personnes
auxquelles Dieu a caché sa face. Bien loin de nous contenter de ne voir là que
le juste châtiment de leurs péchés ou la conséquence de leur Indifférence, nous
sommes appelés à nous occuper avec sollicitude de leur triste état et à nous
attendre à Dieu eu leur faveur. Le privilège de pouvoir s’attendre à Dieu
comporte une grande responsabilité. Lorsque Christ est entré en la présence de
Dieu, il a aussitôt usé de la place privilégiée qu’il occupait pour devenir
notre intercesseur; nous aussi, dès que nous savons réellement ce qu’est
l’accès auprès de Dieu et la confiance en lui, nous devons en user eh faveur de
nos frères moins favorisés, nous souvenant de ces mots: «Je m’attendrai à
l’Éternel qui cache sa face à la maison de Jacob.»
Faites-vous partie de quelque congrégation où vous ne rencontrez ni la vie
spirituelle, ni la joie que vous pourriez désirer soit dans la prédication,
soit dans les rapports fraternels? Ou bien appartenez-vous à quelque Église qui
offre encore tant d’erreurs, tant de mondanité, tant de recours à la science
humaine, tant d’asservissement au formalisme que Dieu cache sa face dans mainte
circonstance et que vous n’êtes pas surpris de ne voir là que peu de
conversions, de ne trouver là que peu de véritable édification? Il se peut
aussi que vous vous trouviez mêlé à diverses oeuvres chrétiennes, école du
dimanche, conférences religieuses, union chrétienne de jeunes gens, missions
lointaines et que là encore le manque de vie spirituelle vous indique que Dieu
cache sa face. Vous croyez en comprendre la raison: trop de confiance en l’homme,
en l’argent, trop de formalisme et d’indulgence pour le moi, trop peu de foi et
de prière, trop peu d’amour et d’humilité, trop peu de l’esprit qui animait
Christ sur la croix. Parfois vous désespérez, tout cela vous semble sans
remède.
Croyez alors que Dieu peut remédier et qu’il le fera. Inspirez-vous de
l’esprit du prophète en répétant ses paroles et appliquez-vous à vous attendre
à Dieu pour ses enfants fourvoyés. Au lieu de juger et de condamner, au lien de
vous décourager et de désespérer, souvenez-vous que Dieu vous appelle à lui. Si
les autres négligent de le faire, adonnez-vous d’autant plus à cet exercice de
confiance et de foi. Plus les ténèbres sont profondes, plus aussi il est
nécessaire de recourir à celui qui seul peut délivrer. Plus ceux qui vous
entourent se confient en eux-mêmes sans s’apercevoir qu’ils sont pauvres,
aveugles et incapables d’aucun bien, plus aussi il est urgent pour vous qui
voyez le mal et qui avez accès auprès de celui qui seul peut venir à notre
secours, de vous tenir à votre poste en vous attendant à Dieu. Chaque fois que
vous êtes tenté de soupirer ou de vous plaindre, répétez-vous tout de nouveau:
«Je m’attendrai à l’Éternel qui cache sa face à la maison de Jacob.»
Le cercle s’étend plus loin encore. Il faut penser à toute l’Église
chrétienne répandue dans le monde, l’Église grecque, l’Église romaine et
l’Église protestante qui comptent des millions d’âmes. Dans les Églises
protestantes seulement, dans celles qui lisent
Que doivent faire ceux qui voient cet état de choses et qui s’en affligent?
Voici la première chose à faire: «Je m’attendrai à l’Éternel qui cache sa face
à la maison de Jacob.» Comptons sur Dieu en lui confessant humblement les
péchés de son peuple. Prenons le temps de nous attendre à lui en intercédant
avec sollicitude, avec amour pour tous les saints, nos frères bien aimés,
quelque fourvoyés qu’ils nous paraissent être. Attendons-nous à Dieu avec foi
jusqu’à ce qu’il nous montre sa volonté de nous exaucer. Attendons-nous à lui
en nous offrant à lui et en le priant de nous employer auprès de nos frères.
Attendons-nous à Dieu sans nous lasser, ne lui laissant aucun repos jusqu’à ce
que Sion redevienne la joie de la terre. Oui, comptons sur le Seigneur qui
cache sa face à un si grand nombre de ses enfants. Et en nous réjouissant que
«la clarté de sa face» vienne éclairer tous ses enfants, répétons-nous: «J’ai
attendu l’Éternel, mon âme l’a attendu et j’ai eu mon espérance en sa parole.
Mon âme attend le Seigneur plus que les gardes du matin n’attendent le matin.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
qu’il se révèle à tous
«En ce jour-là on dira: Voici notre Dieu, nous l’avons attendu et il nous
sauvera; c’est ici l’Éternel, nous l’avons attendu; nous nous égaierons et nous
réjouirons de son salut.» Esa 25:9.
Ce texte nous offre deux précieuses vérités. Il nous dit d’abord, que c’est
tout le peuple de Dieu réuni qui s’exprime ainsi, ensuite que c’est lorsque
Dieu s’est révélé à son peuple que tous ont pu s’écrier avec joie: Voici notre
Dieu! C’est ici l’Éternel! Voilà ce que nous avons besoin d’apprendre. Oh!
quelle puissance, quelle bénédiction on obtient quand tous s’unissent pour
s’attendre à Dieu!
Remarquez que les mots «nous l’avons attendu» reviennent deux fois dans ce
passage. Dans un temps de calamité, les coeurs de tous avaient été poussés à se
réunir en. semble. Renonçant à tout secours humain, à tout espoir, tous
s’étaient retournés d’un même coeur vers leur Dieu pour tout attendre de lui.
N’est-ce pas précisément là ce qu’il nous faut dans nos Églises et nos réunions
de prière? L’état de l’Église et du monde ne le demande-t-il pas? N’y a-t-il
pas là des maux insurmontables pour la sagesse humaine? L’Église de Christ
n’est-elle pas affaiblie, paralysée par le ritualisme et le rationalisme, par
le formalisme et la mondanité qui lui ôtent toute force? Sa vie spirituelle
n’est- elle pas menacée par le développement, l’excès de la culture
intellectuelle, de la richesse et du plaisir? Soit en pays chrétien, soit chez
les peuples païens, l’Église ne se voit-elle pas incapable de se mesurer avec
le débordement de l’incrédulité, du péché, de la dépravation générale? Et
pourtant n’avons-nous pas dans les promesses de Dieu, dans la puissance du
Saint-Esprit, tout ce qu’il faut pour combattre le mal, pour donner à l’Église
l’assurance qu’elle fait ce que Dieu attend d’elle? Si nous savions nous réunir
pour attendre de Dieu une effusion de son Esprit, n’est-ce pas là ce qui nous
obtiendrait la grâce dont nous avons besoin? Nous ne pouvons pas en douter.
Dans nos réunions, si nous nous attendions à Dieu d’une manière plus
précise et définie, nous obtiendrions le même résultat que dans notre culte
privé, c’est-à- dire la conviction plus profonde que Dieu, veut se charger de
tort; le sentiment plus humble et plus habituel de notre entière incapacité,
accompagné du besoin d’être toujours plus dépendant de Dieu: la conscience que
l’essentiel est de donner à Dieu la première place en toutes choses; et
l’assurance qu’après avoir entendu nos prières il accordera la délivrance au
temps voulu. Le but de cette attente serait d’amener chaque membre d’une
réunion de prière et d’édification à sentir mieux la présence de Dieu, en sorte
qu’en se séparant, tous emporteraient la conviction d’avoir remontré Dieu
lui-même, de lui avoir laissé, à lui directement, toutes leurs requêtes, et de
n’avoir plus qu’à attendre en paix qu’il agisse avec puissance.
C’est de cette expérience-là que parle notre texte. Dieu intervient parfois
d’une manière si frappante, que tous doivent s’écrier: «Voici notre Dieu! C’est
ici l’Éternel!» Ces mêmes paroles se réalisent aussi pour ceux qui après s’être
attendus à Dieu reçoivent une effusion nouvelle de l’Esprit de Dieu, et sentent
si bien sa présence qu’ils doivent s’écrier avec une sainte adoration: «Voici
notre Dieu! C’est ici l’Éternel!» C’est lit ce qui manque beaucoup trop dans
nos cultes et nos réunions religieuses. Pour le pasteur fidèle, il n’est pas de
tâche plus difficile, plus sérieuse et plus bénie que celle d’amener son
troupeau à rencontrer Dieu lui-même. Avant de commencer sa prédication, le
pasteur devrait chercher à mettre chacun en contact intime avec Dieu Quand
Pierre entra chez Corneille celui-ci lui dit: «Nous voici tous présents devint
Dieu.» {Ac 10:33} Voilà pourquoi ils étaient prêts à recevoir le Saint-Esprit. Attendre
devant Dieu, attendre que Dieu se révèle à nous, s’attendre à Dieu, voilà la
condition essentielle à laquelle Dieu manifeste sa présence.
Un groupe de croyants qui se réuniraient pour s’attendre à Dieu soit en
s’édifiant mutuellement, soit en observant de courts intervalles de silence et
qui ouvriraient leurs coeurs à Dieu pour recevoir ce qu’il aurait à leur
révéler sur sa volonté, sur le mal à découvrir cri eux, ou sur leur travail et
la manière de le faire ne tarderaient pas à pouvoir s’écrier: «Voici notre
Dieu; nous l’avons attendu et il nous sauvera. C’est ici l’Éternel; nous
l’avons attendu. Nous nous égaierons et nous réjouirons de son salut.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Comme au
juste juge
«Nous t’avons attendu, ô Éternel! dans le sentier de tes jugements...car
lorsque tes jugements s’exercent sur la terre, les habitants de la terre
apprennent la justice.» Esa 26:8,9.
«L’Éternel est un Dieu juste; Heureux tous ceux qui s’attendent à lui.» Esa 30:18.
Notre Dieu est un Dieu de jugement et de miséricorde. L’an et l’autre de
ces attributs accompagnent ses actions. Dans le déluge, dans la sortie d’Égypte
du peuple d’Israël aussi bien que dans la ruine des Cananéens, nous voyons
toujours sa miséricorde accompagner le jugement. De même pour ce qui concerne
chaque individu, Dieu juge et condamne le péché, tandis que la miséricorde
sauve le pécheur; et quand sa miséricorde sauve le pécheur, ce n’est pas malgré
le jugement, c’est parce que le jugement avait condamné le péché. Quant nous
cherchons à nous attendre à Dieu, n’oublions pas que nous devons voir en lui
«le Dieu juste» qui juge et condamne.
«Nous t’avons attendu dans le sentier de tes jugements.» Voilà ce que notre
expérience nous fera réaliser. Si nous sommes sincère dans notre désir de
sainteté, dans notre entière consécration au Seigneur, sa sainte présence nous
fera découvrir des péchés ignorés ou cachés, elle nous humiliera très bas, nous
révélera le mal attaché à notre nature, notre opposition à la loi de Dieu et
notre incapacité à accomplir cette loi divine. Nous comprendrons la vérité de
ces mots: «Qui pourra soutenir le jour de sa venue...car il sera comme le l’eu
du fondeur.» {Mal
3:2} «Oh! si tu ouvrais les cieux, si tu
descendais, les montagnes s’écrouleraient, elles se fondraient au feu.» {Esa 64:1,2} C’est par miséricorde que Dieu condamne en nous le péché, qu’il nous en
fait sentir toute la gravité. Souvent le pécheur cherche à fuir loin de ce
jugement de Dieu, mais l’âme qui veut trouver Dieu, qui veut être affranchie du
péché s’incline avec humilité devant la sentence divine. En silence et avec
espoir elle se souvient de ces mots: «Que Dieu se lève et ses ennemis seront
dispersés.» {Ps
68:1} «Nous t’avons attendu, ô Éternel, dans le
sentier de tes jugements.»
Quand on cherche à s’attendre à Dieu, qu’on ne soit pas surpris de voir le
péché se révéler toujours davantage. Que nul ne désespère en constatant son
incapacité à vaincre le péché, à dominer ses mauvaises pensées, à sortir des
ténèbres qui semblent lui cacher la face de Dieu. Lorsque Jésus au Calvaire a
été pour nous le don de la miséricorde divine, Dieu n’a-t-il pas caché son
amour pour son Fils bien aimé sous la rigueur du jugement et de la
condamnation? Oh! humiliez-vous sous les jugements divins qui condamnent chacun
de vos péchés: le jugement prépare la voie à la miséricorde qui vient ensuite.
Il est écrit: «Sion sera rachetée par le jugement.» {Esa 1:27} Attendez-vous à Dieu avec la confiance qu’au
milieu même de ses jugements, Dieu vous amènera à saisir le salut.
Attendez-vous à lui et il vous fera recevoir sa grâce.
Voici une autre application de ce même texte. Nous savons que Dieu doit
visiter la terre «dans le sentier de ses jugements.» Nous attendons qu’il le
fasse. Quelle attente! Nous savons que des millions d’hommes portant le nom de
chrétiens vivent dans une grande indifférence religieuse et qu’à moins de
changement de leur part, ils vont attirer sur eux les jugements de Dieu. Ne
ferons-nous pas tout ce qu’il nous sera possible pour les avertir et intercéder
pour eux auprès de Dieu. Et si nous sentons que pour le faire nous manquons de
courage et de force, ne commencerons-nous pas par nous attendre à Dieu d’une
manière plus précise et plus instante, demandant au «Dieu juste» de se révéler
dans la voie de ses jugements qui vont fondre jusque sur nos amis. Ne serons-
nous pas effrayés de ce qui les menace? Ne nous sentirons-nous pas pressés de
leur parler et de prier pour eux plus que jamais?
Quand nous nous attendons à Dieu, ce n’est pas seulement pour nous mettre à
l’abri de ses jugements, c’est encore pour laisser Dieu prendre si bien
possession de nous, nous remplir si bien de sa sainteté, de l’amour de Christ
au Calvaire et du feu céleste de l’Esprit, que nous en soyons réveillés et
poussés à avertir les autres, à leur dire que «nous attendons Dieu dans la voie
de ses jugements.» Vous, chrétiens, montrez que vous croyez réellement au Dieu
juste qui doit juger la terre.
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Un Dieu
qui nous attend
«L’Éternel attend pour vous faire grâce, et il se lèvera pour vous faire
miséricorde, car l’Éternel est un Dieu juste. Heureux tous ceux qui s’attendent
à lui.» Esa 30:18.
Ne nous bornons pas à nous attendre à Dieu; pensons aussi que Dieu nous
attend, ce qui est plus merveilleux encore. L’assurance que Dieu nous attend
donnera un nouvel élan à notre désir de nous attendre à lui. Nous en recevrons
l’indicible confiance que ce n’est pas en vain qu’on s’attend à Dieu. Puisqu’il
nous attend, nous sommes sûrs d’être les bienvenus auprès de lui, nous savons
qu’il a de la joie à accueillir ceux qu’il a désirés, attendus. Dans un esprit
d’humble attente à Dieu, cherchons à saisir quelque chose de ce que signifient
ces mots:
«L’Éternel attend pour vous faire grâce», et nous pourrons nous écrier:
«Heureux tous ceux qui s’attendent à lui!».
Regardez en haut. Contemplez le Dieu sur son trône. Il est amour. Son désir
incessant est de communiquer à toutes ses créatures sa bonté et ses grâces. Il
prend plaisir à les bénir. Il a de grands desseins à l’égard de chacun de ses
enfants; il veut que par la puissance du Saint-Esprit son amour et sa puissance
se révèlent en eux. Avec toute la sollicitude d’un père, «il attend pour vous
faire grâce.» Et chaque fois que vous allez à lui, que vous vous attendez à
lui, que vous cherchez à maintenir dans votre vie de chaque jour la sainte
habitude de vous attendre à lui, soyez sûrs qu’il est prêt à vous recevoir
«pour vous faire grâce.» Oui, que votre attente à Dieu soit continuellement
liée à la pensée que Dieu vous attend.
Mais, dites-vous, comment se fait-il, s’il attend pour me faire grâce,
qu’il ne me donne pas aussitôt le secours que je lui demande en m’attendant à
lui, et que souvent il tarde et tarde encore à me répondre? Dieu a deux raisons
pour en agir ainsi;
Comme un sage agriculteur, Dieu «attend le précieux fruit de la terre avec
patience.» {Jas 5:7} Il ne peut pas récolter le fruit avant qu’il soit mûr. Il sait à quel
moment nous sommes prêts à recevoir ses grâces, à en profiter et à l’en
glorifier. C’est l’attente au soleil de son amour qui prépare l’âme à recevoir
ses grâces. L’attente sous les sombres nuages de l’épreuve est tout aussi
nécessaire, car ces nuages mêmes finissent par une pluie de bénédictions. Soyez
certains que si Dieu se fait attendre plus que vous ne le voudriez, c’est
seulement pour que ses grâces vous soient d’autant plus précieuses, Dieu a
attendu quatre mille ans que les temps fussent accomplis pour envoyer son Fils
sur la terre. Nos temps sont en sa main. «Il fera prompte justice à ses élus.» {Lu 18:7,8} Il se hâtera de nous secourir sans nous faire attendre une heure de trop.
Voici encore pourquoi Dieu tarde: Celui qui donne est supérieur au don
qu’il fait, Dieu est au-dessus de la grâce qu’il accorde et quand il prolonge
notre attente, c’est pour nous apprendre à aller à lui, à trouver en lui-même
notre vie et notre joie, Oh! si les enfants de Dieu savaient mieux ce qu’est
leur Dieu et quel privilège est pour eux la communion, avec leur Dieu lui-même;
ils trouveraient de la joie en lui, même lorsqu’il les fait attendre. Ils
apprendraient alors à comprendre toujours mieux ces mots: «L’Éternel attend
pour vous faire grâce,» car cette attente est la preuve même de sa
bienveillance.
«Heureux tous ceux qui s’attendent à lui.» Une reine est entourée de ses
dames d’honneur. Il s’agit là d’un service, d’une position subordonnée, et
pourtant cette position passe pour un grand honneur, pour un privilège, parce
qu’une reine sage et bonne fait de ses dames d’honneur ses compagnes et ses
amies. Quelle grâce et quel privilège pour le croyant d’être appelé au service
du Dieu souverain, d’être sans cesse attentif à sa volonté, à ses faveurs, de
pouvoir compter sur sa présence, sa bonté et sa grâce! «L’Éternel. est bon pour
ceux qui s’attendent à lui.» {La
3:25} «Heureux ceux qui s’attendent à lui!»
Oui, quelle bénédiction pour l’âme qui attend Dieu de pouvoir rencontrer
ainsi le Dieu qui l’attend. Dieu nepeut pas faire son oeuvre en nous sans qu’il
y ait attente de sa part et de la nôtre. Attendons-nous donc à lui, bien
certain que lui aussi nous attend avec bonté et bienveillance. De notre côté attendons-le
en nous réjouissant de sa bonté, en nous confiant en sa bienveillance. Et que
notre attente devienne par là-même une source de grâces infinies, puisqu’elle
nous rapprochera toujours plus du Dieu qui attend le moment favorable pour se
faire connaître à nous, du Dieu de qui viennent «toute grâce excellente et tout
don parfait. «{Jas
1:17}
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Au Dieu
tout-puissant
«Ceux qui s’attendent à l’Éternel reprennent de nouvelles forces. Ils
prennent le vol comme les aigles; ils courront et ne se fatigueront point, ils
marcheront et ne se lasseront point.» Esa 40:31.
Quand on s’attend à quelqu’un, cette attente, dépend de l’estime et de la
confiance qu’inspire tel ou tel; notre attente à Dieu dépendra beaucoup de
notre foi en ce qu’il est. Notre texte vient à la suite d’un passage où Dieu se
révèle il nous comme le Dieu tout-puissant et éternel. À mesure que nous
saisissons mieux ce que Dieu est pour nous, Dons pouvons mieux aussi nous
attendre à lui avec l’assurance qu’il est entièrement digne de notre confiance.
Écoutez ces paroles: «Pourquoi dis-tu, Jacob, ma destinée est cachée devant
l’Éternel,» Pourquoi parler comme si Dieu ne pouvait ni entendre, ni secourir.
«Ne sais-tu pas, n’as-tu pas entendu que le Dieu d’éternité est l’Éternel qui a
créé les bornes de la terre? Il ne se lasse point et ne se fatigue point.» Bien
loin de là, car «c’est lui qui donne de la force à celui qui est lassé et qui
multiplie la vigueur de celui qui est affaibli. Les jeunes gens se lassent et
se fatiguent, même les jeunes gens choisis tombent lourdement,» tout ce que
l’homme tient pour être fort finit par s’évanouir, «mais ceux qui m’attendent à
l’Éternel reprennent de nouvelles forces. Ils prennent leur vol comme les
aigles; ils courront» et fortifiés de la force de Dieu, «ils ne se fatigueront
point; ils marcheront et ne se lasseront point.»
Oui, «ils prennent le vol comme les aigles». Que signifie pour nous ce vol
d’aigle? L’aigle est le roi des oiseaux; il s’élève plus haut que tout autre
dans les airs. Les croyants doivent vivre d’une vie céleste, se tenir dans la
présence de Dieu, recevoir le reflet de son amour et de sa joie. Pour s’élever
aussi haut, il leur faut la forte de Dieu, et il la donne à ceux qui
s’attendent à lui.
Comment obtenir des ailes d’aigle, et ce vol d’aigle? Il faut pour cela
naître d’une naissance d’aigle. Vous êtes «nés de Dieu.» {Jn 1:13} {1Jn 5:1} Vous avez donc ces ailes d’aigle. Il se peut que vous l’ayez ignoré, que
vous ne vous en soyez pas encore servi; mais Dieu peut et veut vous apprendre à
vous en servir.
Vous savez comment les aigles apprennent à se servir de leurs ailes. Voyez
ce rocher qui s’élève à quelque mille pieds au-dessus de la mer. Là-haut, au
bord du précipice, s’aperçoit un nid d’aigle où sont deux aiglons. Que fait
leur mère? La voilà qui bouleverse le nid et pousse dans le précipice les
oiseaux encore timides. Ils essaient de battre des ailes, puis se laissent
tomber dans la profondeur. Aussitôt la mère «voltige autour de ses petits,
déploie ses larges ailes,» les recueille sur ses plumes et les porte ailleurs
pour les mettre en sûreté. {De
32:11} Puis elle recommence encore et encore,
toujours les poussant dans l’abîme et toujours les reprenant et les portant sur
ses ailes. Cet instinct lui vient de Dieu. Quel trait de lumière nous faisant
voir avec quel amour le Dieu tout-puissant enseigne à ses enfants «à prendre le
vol comme les aigles.»
Dieu n’hésite pas à bouleverser votre nid, à briser vos espérances, à
abattre votre confiance en vous-même. Il vous amène à craindre et à trembler, à
renoncer à toute force propre, â vous sentir capable et sans ressource, mais
pendant ce temps il étend ses fortes ailes et vous invite à vous reposer sur
lui, à laisser agir en vous la force infinie de votre Créateur. Tout ce qu’il
demande de vous, c’est que vous en veniez à reconnaître votre faiblesse, à vous
attendre à lui, à le laisser vous porter avec toute sa puissance divine.
Cher enfant de Dieu! Ouvrez les yeux et contemplez votre Dieu. Écoutez
celui «qui ne se lasse point et ne se fatigue point» et qui vous promet que
vous aussi vous n’aurez plus ni lassitude, ni fatigue; il demande seulement de
vous que vous vous attendiez à lui. Oh! ne ferez-vous pas ce que Dieu vous
demande là? Ne vous tiendrez-vous pas en repos pour le laisser agir? À cet
appel d’un Dieu si puissant, si fidèle, si plein d’amour, ne vous écrierez-vous
pas:
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Comptant
sur sa bénédiction
«Tu sauras que Je suis l’Éternel et que ceux qui s’attendent à moi ne
seront point, confus.»
«Heureux tous ceux qui s’attendent à lui.» Esa 30:18.
Quelles promesses! avec quelle sollicitude Dieu vent nous apprendre à nous
attendre à lui; il nous assure que nous ne le ferons jamais en vain. «Ceux qui
s’attendent à moi ne seront point confus.» N’est-il pas étrange qu’après avoir
éprouvé si souvent la vérité de cette promesse, nous soyons si lents à
apprendre que cette attente confiante doit et peut devenir le souffle, de notre
vie, qu’elle doit établir en nous la paix qui vient de la présence de Dieu et
de son amour, nous amener à lui, afin qu’il poursuive et perfectionne son
oeuvre en nous?
Encore une fois écoutons et méditons cette parole de Dieu jusqu’à ce que
notre coeur puisse s’écrier avec conviction: «Heureux tous ceux qui s’attendent
à lui.» Dans le sixième chapitre de ce livre, nous avons étudié ce texte:
«Certainement aucun de ceux qui s’attendent à lui ne sera confus.». {Ps 25:3} Malgré cette promesse de Dieu, on est porté à craindre qu’il n’en soit pas
ainsi. Écoutons la confirmation que trouve ici cette promesse. Qu’elle bannisse
toute crainte et nous amène à nous écrier: Oui, Seigneur, nous croyons ce que
tu nous dis là: «Ceux qui s’attendent à toi ne seront point confus.» «Heureux
tous ceux qui s’attendent à lui.»
Par le contexte de chacun de ces deux passages, nous savons que dans ce
temps-là le peuple de Dieu était en détresse et qu’à vues humaines il n’y avait
pour lui aucun espoir de délivrance. C’est alors que Dieu intervient par sa
promesse, s’engageant à délivrer sort peuple par sa toute-puissance. Et c’est
comme leur libérateur qu’il les invite à s’attendre à lui, leur assurant qu’ils
ne seront point déçus. Nous aussi nous vivons dans un temps extrêmement triste
quant à l’état de l’Église souvent envahie par le formalisme. À côté des grâces
dont nous devons louer Dieu, que de choses affligeantes! Sans les promesses de
Dieu, nous serions tentés de désespérer, mais par ses promesses le Dieu vivant
s’est engagé à nous secourir. Il nous appelle à nous attendre à lui. Il nous
assure que nous ne serons point déçus. Oh! puisse notre coeur apprendre à
compter sur lui, sur lui seul jusqu’à ce qu’il nous révèle lui-même, tout ce
que valent ses promesses. Que Dieu augmente le nombre de ceux qui peuvent dire
«Notre âme s’est attendue à l’Éternel; il est notre aide et notre bouclier.» {Ps 33:20}
Pour pouvoir nous attendre à Dieu en faveur de son Église, il faut que nous
commencions par nous attendre à lui dans ce qui concerne notre vie
individuelle. Notre esprit peut se nourrir de merveilleuses visions quant aux
promesses de Dieu et nos lèvres peuvent en parler avec enthousiasme, mais, ce
n’est pas là ce qui nous donnera la véritable mesure de notre foi et de notre
puissance, Non; C’est notre expérience personnelle de la présence de Dieu en
nous, de sa force pour vaincre nos ennemis au dedans de nous, de sa sainteté,
de sa direction et de sa puissance en nous, voilà ce qui nous donnera la mesure
des grâces que nous pouvons attendre de lui pour les communiquer à nos
semblables. Ce n’est qu’après avoir éprouvé pour nous-mêmes toute la
bénédiction que procure la confiance en Dieu, que nous pourrons attendre avec bon
espoir de riches bénédictions pour l’Église autour de nous. Et toujours notre
attente reposera sur ces mots. Il a dit: «Ceux qui s’attendent à moi ne seront
point confus.» Nous fondant sur ce qu’il a fait pour nous-mêmes, nous pourrons
nous confier en lui pour le voir faire de grandes choses autour de nous:
«Heureux tous ceux qui s’attendent à lui!» Oui, heureux déjà dans l’attente.
Les grâces promises pour nous ou pour d’autres pourront tarder, mais nous
sommes tout de suite en possession de l’indicible bonheur de connaître et
d’aimer celui qui a fait les promesses et qui est la source vivante d’où vont
jaillir les grâces promises. Soyons pénétré de la pensée que le plus grand
privilège de la créature est de s’attendre à Dieu, que c’est là le plus grand
bonheur de son enfant racheté par Christ.
Le soleil qui brille sur une prairie répand sur chaque brin d’herbe sa
lumière et sa chaleur, le comblant de son éclat et de son influence
bienfaisante à mesure qu’il sort de la froide terre; de même le Dieu d’éternité
comble de son amour chacun de ses enfants, «faisant briller la lumière dans nos
coeurs, afin que nous éclairions les hommes par la connaissance de la gloire de
Dieu, en la présence de Christ» {2Co
4:6} Lisez et relisez ces mots jusqu’à ce que votre
coeur apprenne et sache ce que Dieu veut faire en vous. Qui pourrait mesurer la
différence de grandeur qui existe entre le soleil et un brin d’herbe, et
pourtant cette petite herbe reçoit du soleil tout ce qui lui est salutaire,
tout ce qu’elle peut en recevoir. Croyez que lorsque vous vous attendez à Dieu,
sa souveraine grandeur vient à vous dans votre infime bassesse et qu’entre lui
et vous il y a rencontre et merveilleux accord. Avec humilité, avec un entier
abandon à sa volonté, prosternez-vous devant sa gloire divine en sentant votre
misère, votre absolue incapacité, et attendez en silence. C’est quand on compte
sur Dieu que Dieu s’approche. Il se révélera lui-même à vous comme le Dieu qui
veut accomplir avec puissance chacune de ses promesses. Que votre coeur ne se
lasse pas de se saisir tout de nouveau de cette parole: «Heureux tous ceux qui
s’attendent à lui,»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
recevoir au delà de toute attente
«On n’a jamais appris ni entendu dire et jamais l’oeil n’a vu qu’un autre
Pieu que toi fit de telles choses pour ceux qui s’attendent à lui» Esa 64:4.
Ce texte nous invite à nous attendre à Dieu avec la certitude que Dieu nous
révélera des choses que ne saurait concevoir le coeur de l’homme. Les versets
qui précèdent nous retracent l’état d’abaissement dans lequel était tombé le
peuple de Dieu: «Regarde des cieux...Tes compassions ne se font plus sentir
envers nous...Nous sommes depuis longtemps comme un peuple que tu ne gouvernes
pas et qui n’est point appelé de ton nom...Oh! si tu déchirais les cieux et si
tu descendais...tes ennemis connaîtraient ton nom et les nations trembleraient
devant toi.» Ensuite le prophète évoque le souvenir du passé: «Quand tu fis des
prodiges, que nous n’attendions point, tu descendis et les montagnes
s’ébranlèrent devant toi.» Après avoir ainsi éveillé la foi, le prophète
rappelle que Dieu est toujours le même Dieu: «L’oeil n’a jamais vu d’autre Dieu
que toi qui fit de telles choses pour ceux qui s’attendent à lui». Dieu seul
sait tout ce qu’il peut faire pour ceux qui s’attendent à lui.
C’est là ce que nous dit saint Paul: «Personne ne connaît les choses de
Dieu si ce n’est l’Esprit de Dieu.» «Mais Dieu nous les a révélées par son
Esprit.» {1Co 2:11-12}
Les besoins du peuple de Dieu sont toujours les mêmes, et l’intervention de
Dieu est tout aussi nécessaire de nos jours qu’au temps d’Esaïe. Aujourd’hui
comme alors et dans tous les âges, il se trouve encore «un petit reste» qui
cherche Dieu de tout son coeur, mais si nous considérons l’ensemble de la
chrétienté, l’état actuel de l’Église de Christ, nous ne manquons pas de motifs
pour nous écrier «Oh, si tu déchirais les cieux et si tu descendais...» Nous
sentons qu’il faut là l’intervention du Dieu tout-puissant. On ne se fait pas
une juste idée de ce qu’est aux yeux de Dieu ce qu’on appelle le monde
chrétien. À moins que Dieu ne descende et ne fasse «connaître son nom à ses
ennemis,» nos travaux d’évangélisation restent comparativement sans résultats.
Voyez ce qu’est devenu le ministère. Ne se borne-t-il pas souvent «aux discours
persuasifs de la sagesse humaine» au lieu d’ «une démonstration d’Esprit et de
puissance.» {1Co
2:4} Voyez ce qu’est devenue l’unité du corps de
Christ. Qu’il est rare de voir là l’amour divin unissant entre eux les enfants
de Dieu. Voyez aussi ce qu’est la sainteté, cette sainteté de Christ remplie
d’humilité et de l’esprit de crucifixion au monde. Qu’il est rare de rencontrer
des hommes qui vivent de la vie de Christ parce que Christ demeure en eux.
Qu’avons-nous donc à faire? Seulement ceci: Nous devons nous attendre à
Dieu, et sans nous lasser crier à lui: «Oh! si tu déchirais les cieux et si tu
descendais, les montagnes s’ébranleraient devant toi.» {Esa 64:1} Désirons, demandons et attendons avec foi que Dieu fasse des choses au
delà de toute prévision. Ayons pleine confiance au Dieu dont nul ne sait ce
qu’il prépare pour ceux qui s’attendent à lui. C’est au Dieu des miracles, au
Dieu qui peut faire bien au. delà de toute attente que nous sommes appelés à
nous confier.
Oui, que les enfants de Dieu élargissent leur coeur s’attendant au Dieu
«qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous
pensons.» {Eph 3:20} Comme ses élus qui crient à lui jour et nuit {Lu 18:7} réunissons-nous ensemble pour lui demander
des choses qui ne se soient pas encore vues. N’a-t-il pas la puissance de se
lever et de faire de son peuple «un sujet de gloire et de louange parmi tous
les peuples de la terre?» {Sop 3:20} «L’Éternel attend pour vous faire grâce. Heureux tous ceux qui s’attendent
à lui.» {Esa 30:18}
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
connaître sa bonté
«L’Éternel a de la bonté pour ceux qui s’attendent à lui» La 3:25.
«Il n’y a qu’un seul bon, c’est Dieu.» {Mt 19:17} «Sa bonté atteint jusqu’aux cieux.» {Ps 36:6} «Sa bonté est grande pour ceux qui le craignent.» {Ps 103:11} «Goûtez et voyez que l’Éternel est bon.» {Ps 34:9} Et voici le moyen d’entrer en jouissance de
cette bonté de Dieu; c’est de s’attendre à lui. «L’Éternel est bon» et pourtant
ses enfants mêmes l’ignorent souvent car ils n’attendent pas en repos qu’il
leur révèle sa bonté; mais elle se réalise pour tous ceux qui persévèrent dans
cette attente de foi. On pourrait dire que ce sont précisément ceux qui sont
appelés à attendre qui pourraient douter de, la bonté de Dieu, mais ce doute
naît bien plutôt de l’impatience à laquelle on se livre. Ceux qui s’attendent
réellement à Dieu n’hésitent pas à dire: «L’Éternel est bon pour ceux qui
s’attendent à lui.» Si donc vous voulez éprouver pleinement la bonté de Dieu,
appliquez-vous plus que jamais à vous attendre à lui.
Quand on commence à suivre cette voie de confiance en Dieu, le coeur se
préoccupe surtout des grâces qu’il en attend. Dieu se sert ainsi de nos désirs
et aspirations pour nous amener à vouloir plus encore. Nous ne pensions guère
qu’à obtenir tel ou tel don de sa part, tandis qu’il veut se donner lui-même à
nous, qu’il veut nous convaincre, nous réjouir de sa bonté. C’est précisément
pour cela que souvent il retarde ses dons et prolonge ainsi le temps de notre
attente. Son but est d’amener son enfant à le vouloir lui-même. Il veut qu’en
recevant ses dons, nous ne nous bornions pas à dire: Que Dieu est bon! mais
qu’avant de rien recevoir nous en venions à éprouver «qu’il est bon d’attendre
en repos la délivrance de l’Éternel.» {La 3:26} «L’Éternel est bon pour ceux qui s’attendent
à lui.»
Quelle vie bénie devient alors cette vie d’attente, cette adoration
continuelle d’une âme qui compte sur la bonté de Dieu. À mesure que notre âme
s’initie davantage à ce secret-là, chaque exercice d’attente devient pour elle
l’occasion de se pénétrer toujours plus de la bonté de Dieu, d’en recueillir le
fruit béni avec l’assurance que Dieu pourvoira à tous ses besoins. L’expérience
qu’on fait ainsi de la bonté de Dieu donne un nouvel attrait à cette vie
d’attente, si bien qu’au lieu de ne recourir au Seigneur que dans les moments
de détresse, on aspire à s’attendre à lui continuellement tout le long de la
journée. Et lors même que divers devoirs et affaires occupent l’esprit et
remplissent les heures, l’âme prend la sainte habitude de continuer à
s’attendre à Dieu. Ceci devient pour elle son état habituel et comme une
seconde nature.
Cher croyant, ne commencez-vous pas à voir que cette attente à Dieu n’est
pas une de ces vertus chrétiennes dont il est bon d’user de temps en temps
seulement, mais que c’est là la base même de la vie chrétienne. Oui, c’est là
ce qui donne plus de valeur à nos prières, à notre culte, à notre foi, à notre
entier abandon au Seigneur, puisque nous nous plaçons ainsi dans une invariable
dépendance de Dieu lui-même. C’est bien là ce qui nous amène à jouir sans
interruption de la bonté de Dieu. «L’Éternel est bon pour ceux qui s’attendent
à lui.»
Laissez-moi donc vous presser encore une fois de prendre le temps et la
peine de vous approprier cet élément essentiel de la vie chrétienne. On se
contente trop souvent de recevoir les vérités religieuses de seconde main et
par l’enseignement humain. Cet enseignement a bien sa valeur sans doute s’il
aboutit à nous conduire à Dieu lui-même, s’il produit ce que faisait autrefois
la prédication de Jean-Baptiste lorsqu’il cherchait à détacher ses disciples de
lui-même pour les envoyer au Christ vivant. Ce qu’il nous faut dans notre vie
religieuse, c’est que Dieu tienne plus de place en nous. Nombre de chrétiens
sont trop occupés de leurs oeuvres. Comme pour Marthe, le service qu’ils désirent
rendre à leur Maître les sépare de lui. Ceci ne saurait lui plaire et ne leur
est nullement profitable, Plus on a à travailler au service de Dieu, plus aussi
il est nécessaire de s’attendre à lui. Alors faire la volonté de Dieu, bien
loin d’épuiser, devient bien au contraire, nourriture et breuvage,
rafraîchissement et force! «L’Éternel est bon pour ceux qui s’attendent à lui.»
Nul ne peut éprouver à quel degré, il est bon, sinon en s’attendant à lui. Nul
ne peut connaître pleinement toute sa bonté avant de s’être confié en lui
jusqu’aux dernières limites.
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Avec
calme et repos d’esprit
«Il est bon d’attendre en repos la délivrance de l’Éternel.» La 3:26.
«Sois tranquille, ne crains point et que ton coeur ne s’alarme point.» {Esa 7:4} C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. {Esa 30:15} Ces paroles nous disent que le calme et la foi sont étroitement unis,
elles nous montrent aussi combien le calme nous est nécessaire pour nous
attendre à Dieu. Si nous voulons que notre coeur tout entier se tourne vers
Dieu, il faut qu’il se détourne du terrestre, de tout ce qui le préoccuperait,
joie ou peine.
Dieu est si infiniment grand dans sa gloire, et notre nature est devenue si
étrangère à ce qu’il est, qu’il faut que tout notre coeur, tous nos désirs
s’attachent à lui pour pouvoir le connaître et le recevoir en quelque mesure.
Tout ce qui n’est pas Dieu, tout ce qui excite nos craintes ou stimule nos
efforts, tout ce qui éveille nos espérances ou nos joies, nous empêche de nous
attendre parfaitement à lui. Le message qu’Esaïe était chargé de porter au roi
Achaz: «Sois tranquille, ne crains point,» est important pour nous aussi.
«C’est dans le calme et la confiance que sera votre force.» «Il est bon là
l’homme d’attendre en repos.»
Que de fois l’Écriture nous répète que la pensée de Dieu et de sa majesté
doit nous imposer silence:
«L’Éternel est dans le temple de sa sainteté. Que toute la terre fasse
silence en sa présence.» {Hab
2:20}
«Tais-toi à cause de la présence du Seigneur l’Éternel.» {Sop 1:7}
«Toute chair, tais-toi devant la face de l’Éternel, car il s’est réveillé
de la demeure de sa sainteté.» {Za
2:13}
Tant qu’on ne s’attend à Dieu qu’en voyant là le moyen de prier d’une
manière plus efficace, et d’obtenir ce qu’on demande, ce parfait repos d’esprit
ne peut pas s’établir,
Mais quand ou comprend que cette attente à Dieu est en elle-même un
indicible bonheur, l’une des formes les plus élevées de notre communion avec le
Dieu saint, ces moments passés à adorer Dieu dans sa gloire amènent
nécessairement l’âme à s’humilier dans le silence et à laisser à Dieu le temps
de parler, de se révéler lui-même. Alors s’accomplit cette précieuse promesse
qui parle. de l’abaissement du moi et de l’inutilité de tout effort venant du
moi: «Les hommes qui s’élèvent seront humiliés et l’Éternel sera seul élevé en
ce jour-là.» {Esa
2:11} Que tous ceux donc qui veulent apprendre à
s’attendre à Dieu se répètent cet avertissement: «Prends garde à toi et sois
tranquille.» Oui, prenez le temps d’avoir des moments de retraite loin de tout
ami, de tout devoir, de tout souci et de toute joie prenez le temps d’être
tranquille et en repos devant Dieu; prenez le temps de vous assurer un état de
calme complet non seulement à l’abri des hommes et du monde, mais aussi en vous
isolant du moi et de ses volontés. Que
«Il est bon d’attendre en repos la délivrance de l’Éternel.» Oui, cela nous
est bon. Par ce repos dans le silence, nous reconnaissons notre incapacité à ne
pouvoir rien faire nous-mêmes, et que ce n’est ni par l’activité de celui qui
veut et de celui qui court,» ni par nos pensées et: nos prières, mais que nous
devons tout recevoir de Dieu. Par là nous montrons aussi que nous comptons sur
notre Dieu, sur sa volonté de nous secourir au temps voulu. Apprenons donc à
rester en paix. Dans la vie de chaque jour, attendons-nous au Dieu souverain
avec respect et tranquillité, veillant continuellement à repousser tout
accaparement du monde, et notre attitude alors sera celle d’un homme qui
«attend en repos la délivrance de l’Éternel.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Dans une
sainte attente
«Mais moi, je regarderai vers l’Éternel; j’attendrai le Dieu de ma
délivrance: mon Dieu m’exaucer.» Mic 7:7
Avez-vous lu le beau petit livre Expectation Corner? Si vous ne le
connaissez pas, achetez-le. Vous y trouverez un des meilleurs sermons qu’ait
inspiré le texte indiqué ici. Il parle d’un roi qui avait préparé une cité
ouvrière pour y loger quelques-uns de ses plus pauvres sujets. Près de là se
trouvaient de vastes magasins où ils pouvaient se procurer tout ce dont ils
avaient besoin. Ils n’avaient qu’à demander pour recevoir, mais à la condition
qu’ils attendraient avec vigilance la réponse et qu’à l’arrivée des messagers
du roi chargés des dons qu’ils avaient désirés, ils seraient prêts à les
recevoir. L’histoire raconte qu’un pauvre homme découragé ne s’attendait jamais
à recevoir ce qu’il demandait, disant qu’il en était trop indigne. Un jour
quelqu’un le, conduisit aux vastes magasins du roi et à sa grande surprise, il
vit là à son adresse tous les paquets qui avaient été préparés pour lui et
qu’on lui avait envoyés. Il y avait là de «l’huile de joie...un manteau de
louange, un collyre pour les yeux» {Esa
61:3 Ap 3:18} et combien d’autres choses encore. Tout cela
avait été envoyé à sa porte, mais on l’avait trouvée fermée; jamais il n’était
là pour attendre et recevoir ces envois. Depuis ce moment, il apprit ce que le
prophète Michée voudrait nous enseigner aujourd’hui: Je regarderai vers
l’Éternel; j’attendrai le Dieu de ma délivrance; mon Dieu m’exaucera.
Plus d’une fois nous avons dit que ce n’est pas assez d’attendre vaguement
l’exaucement d’une prière. Cherchons aujourd’hui a nous bien pénétrer de cette
vérité. Quand nous avons présenté à Dieu telle ou telle requête et que nous
attendons une réponse de sa part, notre attente doit être très précise et
définie, se fondant avec assurance sur ces mots: «Mon Dieu m’exaucera.» La
véritable attente est essentiellement sainte et joyeuse. Et ceci ne concerne
pas seulement les nombreuses et diverses requêtes que chaque croyant peut avoir
à présenter à Dieu, mais c’est tout particulièrement nécessaire quand il s’agit
de la grâce capitale que chacun doit désirer et demander, savoir que Dieu fasse
régner sa vie divine en nous, que Christ soit pleinement «formé en nous» et que
«nous soyons remplis de toute la plénitude de Dieu.» {Ga 4:19 Eph 3:19} Voilà ce que Dieu a promis, mais c’est là ce que recherchent trop peu les
enfants de Dieu parce que souvent ils ne croient pas qu’il soit possible de
recevoir autant. Osons attendre de Dieu tout ce qu’il promet, car il peut et il
veut opérer en nous ces merveilles de sa grâce.
C’est Dieu lui-même qui veut accomplir en nous ses promesses. Pour qu’il le
fasse, nous devons renoncer à le faire nous-mêmes. Il faut reconnaître que nous
ne pouvons obtenir ses grâces que par la foi au Dieu qui a ressuscité Jésus
d’entre les morts. Toute manifestation de la vie de Dieu en nous doit être
directement son oeuvre. Et plus que jamais notre attente doit devenir l’attente
silencieuse de l’âme devant Dieu, l’attente de la foi qui compte sur celui qui
fait revivre les morts et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles
étaient. {Ro 4:17}
Remarquez que dans notre texte le nom de Dieu revient trois fois, sans
doute pour nous faire mieux saisir que c’est de lui seul que nous devons tout
attendre. «Je regarderai à l’Éternel. J’attendrai le Dieu de ma délivrance. Mon
Dieu m’exaucera. Tout ce qui sauve, tout ce qui est bon et saint doit être
l’oeuvre directe et, toute puissante de Dieu lui-même en nous. Dans une vie
selon la volonté de Dieu tout doit être à chaque instant l’oeuvre immédiate de
Dieu! Et la seule chose qu’ait à faire le croyant est de regarder à Dieu, de
s’attendre au Dieu de sa délivrance, de saisir et tenir terme l’assurance que
lui retracent ces mots: «Mon Dieu m’exaucera.»
Dieu nous dit: «Arrêtez et sachez que je suis Dieu.» {Ps 46:11} Rien n’arrête mieux toute vie terrestre que le silence de la tombe. C’est
dans la tombe de Jésus, dans la communion en sa mort, c’est dans la mort du
moi, de toute volonté et sagesse propres, de toute force et énergie de la chair
que se trouve le repos. Quand nous renonçons à nous-mêmes et que notre âme se
calme pour faire silence devant Dieu, Dieu nous manifeste sa présence. «Arrêtez
et sachez...» oui, alors seulement nous comprenons ces mots: que je suis Dieu.»
Il n’est pas de repos d’esprit comparable à celui que donne Jésus quand il dit:
«Tais-toi, sois tranquille.» {Mr
4:39} En Christ, dans sa mort et dans sa vie, dans
sa parfaite rédemption, l’âme trouve le repos, et alors Dieu entreprend
possession et fait son oeuvre.
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Et à la
rédemption
«Siméon était juste et craignant Dieu; il attendait la consolation d’Israël
et le Saint-Esprit était sur lui. Anne, la prophétesse, parlait de Jésus à tous
ceux de Jérusalem qui attendaient la délivrance.» Lu 2:25-38.
Nous voyons ici ce qui caractérise le croyant qui attend: Juste dans toute
sa conduite; craignant Dieu et marchant en sa présence: attendant la
consolation d’Israël l’accomplissement des paroles de Dieu; ayant le
Saint-Esprit sur lui. C’est en s’attendant ainsi à Dieu que Siméon avait été
préparé à recevoir la grâce promise. Et non seulement lui, mais Anne, la
prophétesse, parlait de Jésus à tous ceux de Jérusalem qui attendaient la
délivrance. Ceci nous montre qu’au milieu du formalisme et de la mondanité qui
les entouraient il y avait à Jérusalem un groupe d’hommes et de femmes qui
s’attendaient à Dieu, comptant sur le salut promis.
Et à présent que la consolation d’Israël est venue, que la rédemption a été
accomplie, devons-nous encore nous attendre à Dieu? Oui, sans doute; mais notre
attente qui regarde aux promesses déjà accomplies ne doit-elle pas différer de
l’attente de ceux qui regardaient dans l’avenir? Nous devons à présent regarder
à Dieu tel qu’il se manifeste à nous dans la rédemption et attendre de lai
qu’il nous en révèle toujours plus la vertu efficace.
Nous devons attendre la plénitude de la rédemption. Christ a dit: «En ce
jour vous connaîtrez que vous êtes en moi.» «Demeurez en moi.» {Jn 14:20 15:4} Les Épîtres nous enseignent il nous tenir devant Dieu comme étant «morts
au péché et vivants à Dieu en Jésus-Christ,» ainsi que «bénis de toute sorte de
bénédictions spirituelles dans les lieux célestes par Christ.» {Eph 1:3} Notre attente à Dieu doit à présent nous donner l’assurance que nous
sommes acceptés en Christ, que l’amour de Dieu pour son Fils repose aussi sur
nous, que nous vivons dans cet amour, en la présence même de Dieu, sous son
regard, et que le Saint-Esprit nous enveloppe et nous maintient dans cette assurance.
Les saints de l’ancienne alliance se fondaient sur
Notre attente diffère encore de la leur en ce que tandis qu’ils attendaient
la rédemption. promise, nous la voyons accomplie et que nous désirons qu’elle
se réalise en nous. Christ ne s’est pas borné à nous dire: «Demeurez-en moi, il
a dit encore «Je demeurerai en vous.» Les Épîtres nous parlent non seulement de
la grâce d’être en Christ mais elles nous promettent que Christ habitera en
nous, nous présentant là le plus haut degré de l’amour de Dieu dans le mystère
de la rédemption. C’est lorsque, de jour en jour nous conservons notre place en
Christ, que Dieu nous révèle la présence de Christ en nous, nous assurant qu’il
est «formé en nous» qu’il prend forme et réalité en nous, qu’il nous communique
sa pensée, sa disposition d’esprit, sa ressemblance, si bien que chacun peut en
vérité dire: «Christ vit en moi.». {Ga
2:20}
Ma vie en Christ là-haut au ciel et la vie de Christ en moi ici-bas sur la
terre se complètent l’une l’autre: et plus mon attente à Dieu se signale par la
foi vivante que je suis en Christ, plus aussi mon coeur réclame la présence de
Christ en moi. Alors cette attente à Dieu qui avait d’abord commencé par telle
ou telle requête cherchant à obtenir telle ou telle grâce se concentre toujours
plus, quant à ce qui nous concerne personnellement, sur ce point unique:
Seigneur révèle pleinement ta rédemption en moi, que Christ vive en moi.
Notre attente diffère donc de celle des saints de l’ancienne alliance par
la position que nous prenons et par l’espérance que nous entretenons; mais au
fond elle est la même, c’est toujours s’attendre à Dieu en qui seul est notre
confiance.
Profitons de l’exemple de Siméon et d’Anne. Tous deux attendaient la
rédemption promise, mais il leur était absolument impossible de rien faire pour
la réaliser, pour amener la naissance de Christ et sa mort. Ceci était l’oeuvre
de Dieu. Quant à eux ils n’avaient autre chose à faire qu’à attendre. Nous
aussi, nous sommes tout aussi incapables de réaliser la vie de Christ en nous.
Quant Dieu a. opéré la rédemption par Christ, ce n’était pas pour nous laisser
le soin de nous en faire ensuite l’application en détail.
La secrète pensée que c’est à nous de faire en ceci ce que Dieu seul peut
faire est la cause fondamentale de notre faiblesse. Lorsque l’oeuvre de Christ
est’ révélée au croyant et, que de jour en jour, d’instant eu instant elle lui
devient toujours plus claire et plus vivante c’est là l’oeuvre directe de Dieu
en nous, tout aussi bien que la naissance de Christ et sa résurrection ont été
l’oeuvre de sa toute puissance. Notre confiance en Dieu ne sera suivie de
réelle et pleine bénédiction que lorsque nous serons pénétrés de cette vérité,
lorsque nous nous sentirons dépendants de Dieu pour chaque instant de vie
spirituelle et de foi en la rédemption tout autant que l’étaient Siméon et Anne
quand ils attendaient cette même rédemption, «la délivrance d’Israël.»
Conviction de notre incapacité absolue et confiance entière que Dieu peut et
veut tout faire pour nous et en nous, voilà ce qui doit signaler aujourd’hui
notre attente, comme jadis c’était là aussi ce qui accompagnait la leur. Et
comme autrefois Dieu leur fit voir qu’il était le Dieu fidèle «le Dieu fort qui
fait des merveilles,» aujourd’hui il fera de même pour nous aussi.
«Mon âme, attends-toi à Dieu»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
l’avènement de son fils
«Soyez comme ceux qui attendent que leur maître revienne.» Lu 12:36
«Jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ que manifestera en son
temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi des rois et le Seigneur des
seigneurs.» 1Ti 6:14,15.
«Vous vous êtes convertis à Dieu en abandonnant les idoles pour le Dieu
vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils.» 1Th 1:9,10.
Nous attendre à Dieu qui est au ciel et attendre du ciel le retour de son
Fils, voilà ce qui va de pair dans la vie chrétienne. Nous attendre à Dieu pour
toutes Choses ici-bas sera pour nous la meilleure préparation à attendre le
retour de Christ avec humilité et sainteté. Quand nous attendons que Christ
vienne nous chercher pour nous emmener au ciel, notre confiance en Dieu
redouble d’espérance et de joie. C’est par là que notre Père céleste nous
prépare à l’avènement de son Fils. La vie présente et la gloire à venir sont
inséparablement réunies soit en Dieu, soit en nous aussi.
Et pourtant on est parfois tenté de les séparer. Il est toujours plus
facile de s’occuper de la religion du passé ou de celle de l’avenir que d’être
fidèle dans la religion Ou jour présent. En contemplant ce que Dieu a fait dans
le passé ou ce qu’il fera dans l’avenir, souvent on perd de vue le devoir de se
soumettre à ce que Dieu fait au temps actuel. On s’expose ainsi à s’occuper des
choses à venir plus encore que de celui qui doit venir. L’étude des événements
à venir ouvre libre carrière à l’imagination et aux suppositions humaines. Ce
n’est qu’en regardant à Dieu avec humilité et respect que nous éviterons
l’écueil. de nous borner à ces recherches intellectuelles air lieu d’attendre
avec amour le retour de Christ. Que tous ceux donc qui disent attendre le
retour de Christ commencent par s’assurer qu’ils s’attendent actuellement à
Dieu. Et vous tous aussi qui cherchez à vous attendre à Dieu pour qu’il révèle
en vous la présence de son Fils, veillez à le faire comme des croyants qui
attendent des cieux l’avènement de son Fils. L’espérance de son retour en
gloire affermira votre confiance dans l’action directe de Dieu en vous. Et le
même amour tout puissant qui doit accomplir ce retour glorieux agira dès à
présent en vous pour vous préparer à son avènement.
L’espérance du glorieux retour de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ est
l’un des principaux liens qui réunissent les membres de l’Eglise de Dieu à
travers les âges: «Il viendra pour être glorifié dans ses saints et pour se
rendre admirable eu ce jour-là dans tous ceux qui ont cru.» {2Th 1:10} Alors nous serons tous réunis et l’unité du corps de Christ brillera de
gloire divine. Alors triomphera l’amour divin lorsque Jésus recevra les siens
et les présentera à son Père, et que tous les siens adoreront sa face avec
amour, s’aimant les uns les autres de l’amour même de Dieu. Attendons, désirons,
aimons d’avance le retour de notre Seigneur, de notre céleste Époux. Faisons-le
avec amour pour lui, avec amour les uns pour les autres; c’est là ce qui
caractérise cette attente des noces de l’Agneau.
Il est à craindre que ceci ne soit pas toujours bien compris. Un cher
frère, en Hollande, parlait de l’attente de la foi comme du véritable signe qui
distingue «l’épouse.» J’exprimai un doute à cet égard, car il se pourrait
qu’une épouse indigne, à la veille d’épouser un prince, ne fût préoccupée que des
richesses de son fiancé et de la position élevée qu’elle obtiendra. L’attente
de la foi peut être vive et sincère, taudis que l’amour peut manquer
absolument, cet amour divin de l’Église qui attend Christ ne saurait s’obtenir
par l’étude seule des prophéties. On ne l’acquiert qu’en s’appliquant avec
humilité à aimer le Seigneur et à aimer ses frères. Jésus n’accueille notre
amour pour lui que lorsque nous aimons aussi ses disciples. Attendre son
avènement, c’est attendre aussi la glorieuse résurrection de tout son corps, de
toute l’Église manifestée en gloire, c’est chercher dès à présent à maintenir
ici-bas l’unité de son corps dans un esprit d’humilité et d’amour. Ce sont ceux
qui savent le mieux aimer qui sont le mieux préparés au retour de Christ. C’est
l’amour mutuel de tous ses membres qui assure la vie et la beauté de l’Église,
l’épouse du Seigneur.
Et comment en venir là? Cher enfant de Dieu! vous ne pouvez apprendre à
attendre le retour du Fils de Dieu qu’en vous attendant à Dieu lui-même. Souvenez-vous
que la vie terrestre de Jésus a été une vie de confiance habituelle en Dieu. Il
ne pouvait rien faire de lui-même. C’est Dieu qui a élevé son Fils «à la
perfection par les souffrances,» {Heb
2:10} et qui l’a ensuite glorifié. C’est Dieu aussi
qui peut seul vous donner la vie spirituelle qu’il faut avoir pour attendre son
Fils. Comptez sur lui pour vous la donner. Attendre Christ lui-même, que c’est
différent d’attendre les événements qui vont se dérouler. Tout chrétien peut
attendre les événements prédits, mais pour que vous puissiez attendre
réellement Christ, il faut que Dieu vous y prépare chaque jour par son
Saint-Esprit. C’est pourquoi, vous tous qui vous attendez à Dieu, regardez à
lui pour qu’il vous fasse la grâce d’attendre son Fils dans un esprit venant du
ciel. Et vous qui voudriez pouvoir attendre son Fils, attendez de Dieu qu’il
vous révèle «Christ en vous.» {Ro
8:10 Eph 3:17}
L’assurance de la présence de Christ en nous, ainsi que Dieu la donne a
ceux qui s’attendent à lui, nous prépare ici-bas là à voir Christ dans sa
gloire. C’est «Christ en nous» qui est «l’espérance de la gloire.» {Col 1:27}
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Pour
l’accomplissement de sa promesse
«Il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce
que le Père avait promis.» Ac 1:4.
Lorsque nous avons parlé des saints qui étaient à Jérusalem avec Siméon et
Anne, nous avons remarqué que quoique la rédemption, objet de leur attente,
soit aujourd’hui un fait accompli, nous sommes aussi appelés à attendre comme
eux. Nous attendons la pleine révélation de ce qu’ils avaient déjà entrevu sans
avoir guère pu le comprendre. Nous aussi, nous avons à attendre ce que le Père
avait promis. «L’accomplissement de cette promesse ne peut plus se répéter
comme au jour de
Le Saint-Esprit n’est pas une personne distincte du Père comme le sont sur
la terre deux personnes séparées l’une de l’autre. Le Père et l’Esprit ne sont
jamais l’un sans l’autre. Le Père est toujours présent dans l’Esprit et
l’Esprit ne peut faire que ce que le Père fait en lui. Chaque fois que l’Esprit
est en nous, il est également en Dieu et c’est le croyant le plus rempli de
l’Esprit qui pourra le mieux s’attendre à Dieu pour le voir accomplir sa
promesse, le «fortifier puissamment par son Esprit dans l’homme intérieur.». {Eph 3:16} L’Esprit en nous n’est pas une force à notre disposition; il n’est pas non
plus une puissance indépendante qui agisse en se séparant du Père et du Fils.
L’Esprit est la présence même dit Père avec sa toute puissance agissant en
nous. C’est pourquoi celui qui sait que l’Esprit est en lui s’attendra au Père
pour éprouver de plus en plus ce qu’est cette présence de l’Esprit en lui.
Voyez les apôtres. Ils furent remplis du Saint-Esprit le jour de
À Samarie, plusieurs conversions avaient eu lieu par le Saint-Esprit et
toute la ville était dans là joie. À la demande des apôtres, le Père accomplit
de nouveau sa promesse. {Ac
8:5-17} Il en fut de même dans la maison de
Corneille: «Nous voici tous présents devant Dieu...» {Ac 10:33} et aussi. à Antioche. Ce l’ut lorsque des hommes remplis du Saint-Esprit
jeûnèrent et prièrent, que s’accomplit de nouveau la promesse du Père et que
cette direction de l’Esprit fut envoyée du Ciel: «Séparez-moi Barnabas et
Saul...» {Ac 13:2}
Dans l’Épître aux Éphésiens, nous voyous Paul prier pour ceux qui avaient
été «scellés du Saint-Esprit qui avait été promis,» et demander que «Dieu leur
donnât l’Esprit de sagesse et de révélation...» et plus tard encore «qu’il leur
accordât selon les richesses de sa gloire d’être puissamment fortifiés par son
Esprit dans l’homme intérieur.» {Eph
1:13-17 3:16}
L’Esprit qui l’ut envoyé le jour de
Quelle nouvelle importance ceci donne à notre vie d’attente. Nous apprenons
ainsi à nous tenir, comme les disciples, au pied du trône de Dieu. Incapables
de résister à leurs ennemis ou de prêcher aux ennemis de Christ jusqu’au moment
où ils furent revêtus de
Que chacun de nous fasse silence devant l’indicible grandeur de cette
perspective: Le Père attend le moment de remplir l’Église du Saint-Esprit, il
veut ainsi me remplir moi-même de sa présence.
En croyant ces choses, que notre âme cherche avec adoration à s’en pénétrer
sans réserve. Que l’espérance de voir la promesse du Père s’accomplir de plus
en plus remplisse de joie toute notre vie.
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Continuellement.
«Toi donc reviens à ton Dieu; garde la miséricorde et la justice et espère
continuellement en Dieu.» Os 12:7.
La continuité est une condition essentielle de la vie. Que la vie soit
interrompue pour une heure seulement, l’homme est perdu, il est mort. La
continuité est tout aussi indispensable a la vie chrétienne pour que celle-ci
soit ce qu’elle doit être. Dieu me veut plein de santé et de vie chrétienne et
c’est Dieu qui veut me rendre tel. Moi je le veux aussi et je m’attends il lui
pour qu’il opère en moi à chaque instant tout ce qu’il attend de moi, tout ce
qu’il veut voir en moi. Cette entière dépendance de Dieu doit être continuelle
et sans interruption. Pour qu’il en soit ainsi, il faut observer ce divin
commandement: «Espère continuellement en Dieu.» On pourra s’attendre à Dieu
plus particulièrement dans tel ou tel moment, mais la disposition habituelle de
l’âme doit être invariablement celle de l’attente confiante.
Cette attente continuelle est réellement nécessaire. Ceux qui se contentent
d’une faible vie chrétienne ne voient la qu’un luxe inutile, quelque chose dont
on peut se passer pour être bon chrétien; mais tous ceux qui disent sincèrement
au Seigneur: Sanctifie-moi autant que puisse l’être un pécheur gracié; garde-
moi aussi près de toi qu’il soit possible; remplis-moi de ton amour autant que
tu veux le faire; tous ceux-là sentent aussitôt la nécessité de cette
continuelle dépendance de Dieu sans laquelle ils ne peuvent avoir aucune
communion habituelle avec lui, aucune possibilité de demeurer toujours en
Christ, aucune victoire permanente sur le péché, ni aucun empressement à servir
Dieu.
Cette attente continuelle est possible quoique souvent on se figure qu’au
milieu de tous les devoirs de chaque jour il sera impossible de penser toujours
à Dieu et que malgré soi on oubliera de le faire. C’est ne pas comprendre que
ceci doit venir du coeur et que ce qui remplit le coeur occupe aussi l’esprit,
même lorsque la faculté de penser est réclamée ailleurs.
Le coeur d’un père peut être continuellement préoccupé de son enfant malade
quoique celui-ci soit loin de lui, et que des affaires pressantes réclament
toute son attention. Quand le coeur a appris qu’il est absolument incapable de
se préserver du mal ou de l’aire le bien par lui-même et qu’il sait que Dieu se
charge de le garder, quand désespérant de lui-même, il a saisi la promesse de
Dieu et qu’il le sait assez puissant pour faire en lui l’impossible, il apprend
à se reposer sur Dieu si bien que même au milieu des occupations et des
tentations, il lui est facile de regarder continuellement à Dieu.
L’appel à s’attendre à Dieu comporte une promesse. Les commandements de
Dieu ainsi que les préceptes de l’Évangile sont tous des promesses; ils nous
disent ce que notre Dieu vent faire pour nous. Lorsque vous commencez à vous
attendre à Dieu, vous ne le faites que d’une manière intermittente et
imparfaite, mais croyez fermement que Dieu veille sur vous avec amour, et qu’il
vous envoie secrètement sa force. Parfois on croit perdre soit temps en
attendant, mais il n’en est pas ainsi. Attendre en regardant à Dieu, même sans
voir, ni comprendre, c’est réaliser un progrès inconscient, parce que c’est
avec Dieu que vous avez affaire et que c’est lui qui agit en vous. Dieu, qui
vous appelle à compter sur lui, voit vos vains efforts et vient alors faire en
vous ce que vous ne sauriez faire. Votre vie spirituelle n’est aucunement votre
oeuvre, à vous, ni à son début, ni à mesure qu’elle se développe. C’est
l’Esprit de Dieu qui a commencé cette oeuvre en vous vous invitant à vous
attendre à Dieu, et c’est lui aussi qui vous rendra capable de poursuivre
continuellement cette voie de foi et de confiance.
Regarder continuellement à Dieu nous assure son intervention
continuellement en nous. Nous voici arrivés à la fin de ces méditations
puissent-elles vous apprendre, à vous et moi, que Dieu veut agir
continuellement en nous. C’est là ce qu’il fait sans cesse, mais notre
incrédulité nous empêche souvent de le reconnaître. Celui qui vous appelle par
son Esprit à compter sur lui, sans cesse vous fera éprouver aussi que l’action
de Dieu, du Dieu éternel, ne s’arrête jamais. L’amour, la vie, l’activité de Dieu
ne peuvent ni cesser ni s’interrompre.
Ne limitez pas l’action de Dieu en calculant combien vous pouvez attendre
de lui. Que vos regards s’arrêtent seulement sur cette vérité: Par sa nature
même, Dieu, l’auteur de la vie, ne saurait faire autrement que d’agir à chaque
instant dans son enfant. Ne vous bornez pas à ne voir qu’un côté de la
question, vous disant: Si Je m’attends continuellement à Dieu, Dieu agira
continuellement en moi. Non, placez Dieu en premier lieu et dites: Dieu agit
continuellement en moi, je puis donc m’attendre continuellement à lui.
Prenez le temps nécessaire. pour vous pénétrer de la certitude que Dieu
agit en vous continuellement et sans interruption. Il vous sera facile alors de
vous attendre continuellement à lui. Plein de confiance et de joie, vous
prendrez la sainte habitude de vivre selon ces mots: «Je m’attends à toi tout
le jour.». {Ps 25:5} Le Saint-Esprit entretiendra en vous la faculté de vous attendre à Dieu
d’instant en instant.
«Mon âme, attends-toi à Dieu!»
ATTENDS-TOI
À DIEU
À lui
seul
«Mais toi, mon âme, tiens-toi en repos, regardant à Dieu, Car mon attente
est en lui. Il est mon rocher, ma délivrance et ma haute retraite.» Ps 62:6,7.
(La version anglaise dit: Mon âme, attends-toi à Dieu seul...Lui seul est
mon rocher...)
S’attendre continuellement à Dieu paraît moins difficile que de s’attendre
à lui seul. Que de fois ou est tenté de mettre sa confiance en tout autre chose
qu’en Dieu seul, arrêtant ainsi les grâces qu’on aurait voulu recevoir de lui.
Il faut donc que le mot seul vienne jeter sa lumière sur le sentier de la foi
pour qu’on puisse recevoir les grâces promises. «Mon âme, attends-toi à Dieu
seul, car lui seul est mon rocher.»
Oui, «mon âme, attends-toi à Dieu seul.» Il est le seul Dieu, la seule
source de, vie et de bonheur. Seul, il est mon Rocher. Mon âme attends-toi à
lui seul. Tu voudrais acquérir la bonté. «Il n’y a de bon que Dieu seul.» {Mr 10:18} et il n’y a de bonté possible que celle qu’on reçoit directement de lui.
Tu as cherché à avoir une vie sainte. «Nul n’est saint comme l’Éternel.» {1Sa 2:2} et tu ne saurais avoir d’autre sainteté que celle dont il peut te revêtir
d’instant en instant. Tu voudrais vivre pour Dieu et son royaume, travailler à
amener les pécheurs au salut. Voici ce qu’il te dit: «C’est le Dieu d’éternité,
l’Éternel, qui a créé les extrémités de la terre. Il ne se fatigue point, il ne
se lasse point...» Il donne de la force à celui qui est fatigué, et il augmente
la vigueur de celui qui tombe en défaillance...Ceux qui se confient en
l’Éternel renouvellent leur force. «Lui seul est Dieu, lui seul est ton Rocher
Mon âme, attends-toi à Dieu.». {Esa
40:28,29}
«Mon âme attends-toi à Dieu,» à lui seul. Ce n’est pas là ce que te diront
la plupart de ceux que tu rencontreras. On cherchera plutôt à te faire mettre
ta confiance dans telle Église ou telle doctrine, dans tel moyen de grâce,
telle pratique humaine ou tel rite religieux, mais, mon âme, attends-toi à Dieu
lui- même. Les rites les plus sacrés deviennent un piège quand c’est sur eux
qu’on s’appuie, Le serpent d’airain devient Nehushtan, {2Ro 18:4} l’arche et le temple finissent par disparaître. Que le Dieu vivant, et nul
autre que lui, soit ton espérance.
«Mon âme, attends-toi à Dieu». Les yeux, les mains, les pieds, l’esprit et
les pensées peuvent être engagés dans les devoirs de la vie; mais toi, mon âme,
attends-toi à Dieu seul. Tu es un esprit immortel, créé, non pour ce monde,
mais pour l’éternité et pour Dieu. O mon âme réalise ta destinée, comprends tes
privilèges et attends-toi à Dieu, à lui seul. Ne te laisse pas séduire et
détourner par des pensées et réflexions religieuses, par des exercices
religieux. Très souvent ils prennent la place que devrait occuper l’attente à
Dieu. Mon âme, de toute ta force, attends-toi à Dieu. Tu as Dieu pour toi, et
toi tu es à Dieu, attends-toi à lui.
Oui, «mon âme, attends-toi à. Dieu». Prends garde à tes deux grands
ennemis, le monde et le moi. Qu’aucune jouissance ou satisfaction terrestre, quelque
innocente qu’elle puisse te paraître, ne t’empêche de t’écrier: «J’irai vers
l’autel de Dieu, ma joie et mon allégresse.» {Ps 43:4} Souviens-toi de ce que dit Jésus de la
nécessité de renoncer à soi-même. {Mt
16:28} Terstegen a dit que les saints renoncent à
eux-mêmes en toutes choses. Complaire au moi dans les petites choses c’est
assurer sa prépondérance dans les grandes choses. Mon âme, attends-toi à Dieu
seul. Qu’il soit tout pour toi. D’un coeur non partagé, dis-toi sans cesse:
«Mon attente est en lui, Il est mon rocher, je ne serai point ébranlé.» {Ps 62:6,7} Quels que soient tes désirs ou tes prières, quel que soit l’intérêt que tu
portes à l’oeuvre de Dieu dans l’Église ou dans le monde, quelle que soit ta
position dans la solitude et dans le tourbillon du monde, dans le culte public
ou dans d’autres réunions de croyants, mon âme, attends-toi à Dieu, n’attends
rien que de lui seul. «Lui seul est ton rocher.»
«Mon âme, attends-toi à Dieu». N’oublie jamais les deux vérités
fondamentales sur lesquelles repose cette attente. Si tu étais tentée de
trouver cette attente trop difficile, trop élevée pour toi, elles te ramèneront
à regarder à Dieu. Les voici: D’un côté ton incapacité absolue, de l’autre la
capacité toujours suffisante de ton Dieu. Oh! pénètre-toi bien du péché, de la
déchéance complète du moi et ne lui permets jamais d’avoir rien à dire.
Pénètre-toi toujours plus de ton entière incapacité quant à changer en toi ce
qui est mauvais ou à tirer de toi quoi que ce soit de bon spirituellement.
Comprends toujours mieux ta position de créature de Dieu entièrement dépendante
de lui et qui doit à chaque instant recevoir de lui. Saisis toujours mieux ce
qu’est l’alliance de la rédemption, cette alliance de grâce par laquelle Dieu
te promet de te rendre plus encore que tu n’avais perdu, de t’accorder sans
cesse par son Fils et par le Saint-Esprit sa divine présence et sa puissance.
Attends-toi donc continuellement à ton Dieu.
«Mon âme, attends-toi à Dieu». Il n’est pas de paroles qui puissent dire,
pas de coeur qui puisse concevoir quels trésors de gloire renferme ce mystère
du Père et de Christ. Dans ses compassions infinies, dans la toute-puissance de
son amour, notre Dieu veut être notre vie et notre joie. Oh! mon âme, que je
n’aie plus besoin de te répéter encore «Attends-toi à Dieu» mais que tout ce
qui est en toi s’écrie avec allégresse: «Mon Dieu, je m’assure en toi...je
m’attends à toi tout le jour!» {Ps
25:2,5}
«Mon âme attends-toi à Dieu»
ATTENDS-TOI
À DIEU
Dans l’introduction du livre sur le Saint-Esprit de William Law, j’ai dit,
combien je dois à cet ouvrage. Tous ceux qui prendront la peine de le lire avec
réflexion y trouveront de précieux secours spirituels pour vivre de la vie qui
s’attend à Dieu.
Voici les principales vérités qui m’ont paru être exposées dans ce livre
plus clairement que dans tout autre:
1° La nature même de Dieu, source et dispensateur de toute vie dans
l’univers, implique le fait qu’à chaque instant Dieu doit communiquer à toute
créature la force qui la fait exister et bien plus encore la force qui lui fait
accomplir ce qui est bien.
2° La nature même de la créature, qui doit à Dieu seul son existence et la
continuation de cette existence, implique le fait qu’elle ne peut trouver le bonheur
que dans une dépendance de Dieu aussi absolue qu’incessante.
3° Par le don du Saint-Esprit qui est le fruit de la rédemption de Christ,
et qui fut accordé le jour de
4° Notre vie spirituelle a grand besoin de se pénétrer de deux choses: d’abord
de notre corruption naturelle et de notre absolue incapacité quant à entretenir
ou augmenter notre vie spirituelle par nos propres efforts; ensuite de l’amour
infini de Dieu, qui cherche sans cesse à nous communiquer sa présence pour
suffire à tous nos besoins et agir en nous par son Fils et son Esprit.
5° Par là même, l’essence de toute vraie religion dans le ciel et sur la
terre consiste en une continuelle dépendance de Dieu. En effet le seul moyen de
glorifier Dieu est de le laisser à présent perfectionner en nous son oeuvre,
puisque dans son amour il nous a créés pour manifester sa gloire en nous.
Je n’ai pas besoin d’ajouter ici que ces vérités sont, la source même de
toute vie spirituelle, particulièrement de celle qui cherche à s’attendre à
Dieu. Je sais d’avance que ceux qui se donneront la peine d’étudier l’ouvrage
de cet auteur me remercieront de le leur avoir indiqué. {1}
{1} Voici le titre de cet ouvrage: The power of the Spirit With additional
extrats from the writings Of WILLIAM LAW Selected and with an introduction by
Rev. ANDREW MURRAY.