JÉSUS GUÉRIT LES MALADES
ou
Rev.
Murray Andrew
Mon âme, bénis l’Éternel!
C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes
tes maladies.
(Ps 103:1,3)
Edition Numérique Yves PETRAKIAN – France 2011 –
Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source : http://456-bible.123-bible.com/
Mise au Format BibleOnline: Yves
Petrakian 2010-France http://123-bible.com
1 Aujourd'hui encore Jésus est le même
2 Prescription de Dieu aux malades
4 L'onction au nom du Seigneur
7 La prière fervente a une grande efficace
12 Job sa maladie et sa guérison
13 La maladie est-elle un châtiment?
15 Discipline et sanctification
17 À cause de votre incrédulité
19 Santé et salut par le nom de Jésus
20 Non pas par notre propre puissance ou
notre piété
23 Votre Corps est le temple du
Saint-Esprit
25 Le Seigneur est pour le corps
26 Ne considérez point votre corps
28 Le Saint-Esprit, l'Esprit de
guérison
29 Que le malade guéri glorifie Dieu
31 Étendant ta main pour qu'il se fasse
des guérisons
Note I Extrait de la vie du pasteur Jean
Christophe Blumhardt
Note II Le pasteur Jean Christophe
Blumhardt
Note III Le pasteur Blumhardt ne comprenait
pas que la prière de la foi ...
Note IV De la volonté de Dieu-Tiré de: La
maladie et l'Évangile
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
La publication de cet ouvrage doit être
considérée comme un témoignage de ma foi à la guérison divine. Arrêté pendant
plus de deux ans dans l’exercice de mon ministère, j’ai été guéri par la
miséricorde de Dieu à la demande de ceux qui voient en lui «l’Éternel qui
guérit.» (Ex 15:26)
Cette guérison accordée à la foi a été pour
moi la source de riches bénédictions spirituelles. J’ai vu clairement que l’Eglise
possède en Jésus, notre divin Guérisseur, un trésor inestimable qu’elle ne sait
pas encore apprécier. J’ai acquis une conviction nouvelle de ce que nous
enseigne à cet égard
Diverses questions m’ont été adressées. Je
ne saurais répondre à toutes, mais j’ai cherché à réunir ici ce que
Remarquons encore que le Saint-Esprit peut
seul nous faire comprendre
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
Quelle bonne nouvelle a retenti! Comme aux
jours d’autrefois le Seigneur dit aujourd’hui à son peuple: «Je suis l’Éternel
qui te guérit.» (Ex 15:26) Chaque jour s’accroît le nombre de ceux
qui ont éprouvé la vérité de ces mots: «La prière de la foi sauvera le malade
et le Seigneur le relèvera.» (Jas 5:15) Partout se répand la joyeuse assurance que
c’est là un signe irrécusable de la présence du Seigneur, un gage de sa bonne
volonté toujours prête à combler ses enfants des grâces et des dons de son
Esprit.
L’Eglise a cessé de croire à la vertu de
l’Esprit pour la guérison du corps; elle enseigne que ce don a disparu, et cela
par la volonté de Dieu, tandis que c’est par suite de sa propre incrédulité.
Elle a négligé ce que l’Écriture nous dit de cette vérité ou l’a interprété
selon son état de déchéance actuelle. La guérison divine est inconnue à la
plupart des théologiens et des commentateurs de
I
SUR QUOI SE FONDE
LE GUÉRISSEUR DES MALADES?
1. Elle
s’appuie sur la promesse que «la prière de la foi sauvera le malade et que le Seigneur
le relèvera», (Jas 5:15) et sur cette autre promesse encore faite à
ceux qui auront cru: «Ils imposeront les mains aux malades et les malades
seront guéris.».) (Mr 16:17,18)
2. Elle s’appuie sur ce que Jésus, notre garant, a porté en son corps
nos maladies aussi bien que nos péchés. «Il a porté nos souffrances et il s’est
chargé de nos maladies. Il a porté les péchés de beaucoup d’hommes.» (Esa
53:4,6,12) (Mt
8:17)
3. Elle s’appuie sur ce que Jésus a pris plaisir à guérir les malades
aussi bien qu’à pardonner les péchés. «Jésus parcourait toute
4. Elle s’appuie sur l’ordre et le pouvoir qu’il donna à ses
disciples de guérir les malades et de prêcher l’Évangile. «Il les envoya
prêcher le royaume de Dieu et guérir les malades.» (Lu 9:1,6) «Guérissez les malades et dites-leur: Le
royaume de Dieu s’est approché de vous!». (Lu 10:9) Voyez encore. (Mr
16:15,18)
5. Elle s’appuie sur ce que la guérison du corps fait partie des dons
apportés par le Saint-Esprit. «Il y a diversité de dons, mais le même Esprit...
le don des guérisons par le même esprit.» (1Co 12:4,9) Voyez aussi (Ac
4:30,31; 5:15; 14:3; 19:11,12; 28:8,9)
6. Elle s’appuie sur ce que les Apôtres ont prêché la guérison comme partie
intégrante du salut qu’obtient la foi en Jésus. «C’est par le nom de
Jésus-Christ de Nazareth que cet homme se présente en pleine santé devant
vous.» «Il n’y a de salut en aucun autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre
nom qui ait été donné parmi les hommes par lequel nous devions être sauvés.» (Ac
4:10,12) Voyez en
outre. (Ac 3:16)
7. Elle s’appuie sur la doctrine qui enseigne que le corps, aussi
bien que l’âme, est affranchi de la puissance de Satan et que le Saint-Esprit
manifeste sa vertu dans le corps comme dans l’âme. «Ne savez-vous pas que votre
corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous?» (1Co
6:19) (Ro
8:11)
8. La guérison du corps est étroitement liée à la sanctification de
l’âme, l’une et l’autre étant essentielles pour arriver à la parfaite
connaissance de Jésus. «Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel, ton
Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, je ne te frapperai d’aucune des
maladies dont j’ai frappé les Égyptiens, car je suis l’Éternel qui te guérit.» (Ex
15:26) Voyez (Ps
103:3) (Jn
9:31)
9. Encore aujourd’hui l’Eglise peut attendre de l’Esprit de grands
dons, et en particulier le don de guérison. «Je répandrai sur vous mon Esprit;
je vous ferai connaître mes paroles.» (Pr 1:23) «Je répandrai mon Esprit sur ta race.» (Esa
44:3) C’est sur
«toute chair» que Dieu a promis de «répandre son Esprit.» (Joe
2:28) Le jour de
Voici encore quelques mots à l’usage des malades qui cherchent à
saisir les promesses du Seigneur, et qui désirent connaître le chemin à suivre
pour obtenir de lui la guérison.
II
QUELQUES PRINCIPES DE
GUÉRISON DIVINE.
1. Que
2. Comprenez bien que la maladie est une conséquence du péché, une
discipline rendue nécessaire par l’existence du péché. Dieu s’en sert comme
d’une verge qui doit nous rendre attentifs à nos péchés et nous ramener à lui.
C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades Si nous
nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.» (1Co
11:30,32) La
maladie nous appelle à ouvrir notre coeur à l’Esprit de Dieu, à le laisser nous
scruter, et nous faire découvrir en nous le péché, elle nous appelle aussi à le
confesser et à y renoncer. Aussitôt que nous reconnaissons et confessons nos
péchés et que nous voulons sincèrement les délaisser, le Seigneur peut faire
cesser le châtiment, car son but est atteint. Le pardon des péchés et la guérison
du corps marchent souvent de pair.
3.
4. Par la foi reconnaissez en Jésus votre céleste médecin;
abandonnez-lui le soin de votre corps, et recevez de lui la guérison, vous
l’appropriant sur sa promesse. Ici, comme pour le pardon des péchés, c’est la
foi qui doit tout saisir et recevoir. Quand le pécheur apporte à Jésus tous ses
péchés, il reçoit de lui le pardon qu’il saisit par la foi, s’appuyant sur les
promesses de Dieu. Le malade doit faire de même pour être guéri. Quoique le
pécheur gracié ne sente ni changement, ni lumière nouvelle dans son coeur, il
peut cependant se dire d’après
5. Mettez aussitôt en pratique ce que votre foi a saisi. «Étends ta
main» (Mt 12:13) «Lève-toi, prends ton lit et va dans ta
maison.» (Mr 2:11) Voilà comment Jésus faisait agir les
malades. Celui qui a reçu par la foi sa guérison doit, bien que souffrant
encore, user de volonté pour agir et prouver ainsi sa conviction que la
guérison commence déjà. Comptez sur la promesse du Seigneur, le regard fixé sur
lui, et vous ne serez pas déçu.
6. Si votre foi subit diverses épreuves, n’en soyez point surpris. La
santé obtenue par la foi fait partie de la vie de la foi et doit être affermie
par l’épreuve même. Si donc la maladie ne cède pas à l’instant, ne vous en
étonnez pas. Si après une amélioration, elle s’aggrave encore, ne craignez
rien. Si la guérison s’opère plus lentement que vous ne comptiez, ne perdez pas
courage. Ces épreuves doivent vous faire comprendre que Satan ne veut pas
lâcher prise (Mr 9:26) mais que par là-même Dieu cherche à affermir
votre foi, à vous enseigner que c’est désormais de votre foi en Jésus que
dépend votre santé.
7. Par la vertu puissante de votre Sauveur, commencez à vivre d’une
vie toute nouvelle, de la vie du Saint-Esprit en vous. Cette santé reçue, ces
forces renouvelées sont choses sacrées. Votre corps n’est plus à vous-même,
vous n’êtes plus libre d’en user à votre gré, c’est à la voix de l’Esprit que
vous devez obéir désormais. La guérison et la sanctification vont de pair, et
chaque jour vous devez chercher à comprendre mieux ces mots: «Le corps est pour
le Seigneur et le Seigneur pour le corps.» (1Co 6:13)
8. Rendez témoignage à la puissance de celui qui vous guérit. N’en
parlez guère à ceux qui ne pourraient encore vous comprendre. Évitez toute
discussion avec ceux qui s’opposent à recevoir Jésus comme le souverain
guérisseur, mais mettez-vous à la disposition du Seigneur pour initier à cette
précieuse vérité les âmes qu’il voudra éclairer par votre moyen. N’ayez pas
honte de reconnaître ouvertement ce que Dieu a fait pour vous, parlez-en comme
un témoin fidèle qui sait ce qu’il dit. Surtout consacrez au service de Jésus
vos forces nouvelles, cherchant à amener au Sauveur les pécheurs qui s’égarent.
C’est pour suivre Jésus et pour glorifier Dieu que vous avez été guéri.
Tels sont les principaux caractères de la
guérison divine. Nous avons cherché à les exposer d’après les Écritures.
Veuille notre Dieu ouvrir les yeux des croyants afin qu’ils voient enfin sa
gloire et qu’ils apprennent à le connaître sous le nom de l’Éternel qui
guérit.» (Ex 15:26)
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
Aujourd’hui encore Jésus est le même.
«Jésus-Christ est le même hier et aujourd’hui et éternellement.». (Heb 13:8)
Il est plus facile de croire au Christ des
temps passés, au Christ d’hier, et aussi au Christ de l’avenir, de l’éternité,
que de croire au Christ d’aujourd’hui. Un grand nombre de chrétiens admettent
sans peine tout ce que raconte
De tout temps la certitude de la présence
de Dieu a été pour son peuple force et consolation. C’est en réalisant cette
présence divine, en comptant sur son intervention, qu’il a pu vaincre ses
ennemis, sortir miraculeusement de toute difficulté et obtenir toujours le
secours voulu. Quel bonheur insigne pour lui d’avoir un Dieu dont «la droite
fait vertu!» (Ps 118:15) Quand il en est autrement, l’Écriture nous
dépeint ces temps-là comme des temps d’obscurité où le péché a arrêté la
puissance merveilleuse de Dieu. (Jug 6:13) (Jos 7:12) (Esa 50:1,2; 59:1,2).
De nos jours l’Eglise a grand besoin de
retrouver cette présence du Seigneur. C’est faute d’y recourir que souvent la
prédication reste sans fruit, que le travail se fait sans entrain, que la lutte
contre le péché manque d’énergie et que la vie religieuse est privée de joie.
Quelle force au contraire, quelle animation et quelle joie lorsqu’elle sent la
présence de son Dieu au milieu d’elle!
Dès les temps les plus reculés, Dieu a
manifesté sa puissance par des miracles. Soit sous l’ancienne Alliance, soit
plus tard lors du ministère de Jésus ici-bas, soit encore le jour de
Au nombre des principaux miracles de notre
Seigneur Jésus, de ceux qu’il répéta le plus souvent, se trouve la guérison des
malades. Par là il témoignait de sa miséricorde et disposait les coeurs à le
recevoir. En délivrant le corps de la puissance du péché, et de Satan, il
amenait l’âme à recevoir plus complètement ses grâces. Ces guérisons prouvaient
avec éclat que Dieu avait visité son peuple, que Jésus était bien le Messie, le
Sauveur promis.
Avant de quitter la terre, Jésus communiqua
à ses disciples cette puissance merveilleuse, alliant à la prédication de
l’Évangile la guérison des malades, et confiant l’une et l’autre à un même
croyant. Après avoir reçu le Saint-Esprit, les apôtres demandèrent et reçurent
aussi ce don; leurs Épîtres en parlent comme d’une preuve glorieuse de la
présence de Dieu en eux; et pour ce qui nous concerne actuellement, nous ne
trouvons rien dans
Et maintenant écoutons l’appel adressé à
tout enfant de Dieu, appel à sonder les Écritures tout de nouveau, à s’assurer
que cette grâce est promise à tous et que c’est l’incrédulité qui l’empêche de
la recevoir. Cet appel nous invite à adresser au Seigneur de ferventes prières,
à lui demander de réveiller son Église, de la faire sortir de l’état de
langueur et de torpeur où elle est tombée.
Oui, retournons au Seigneur et à sa Parole,
cherchant à voir comment on peut obtenir cette grâce. Faisons-le par amour pour
tous les croyants malades et souffrants, cherchant ainsi à leur faire mieux
connaître l’ample amour de leur Maître et par là à les unir à lui plus que
jamais. Faisons-le aussi pour enseigner au monde et annoncer aux païens que
Jésus peut et veut encore sauver et bénir. Faisons-le pour que l’Eglise en soit
vivifiée, pour qu’elle sache que Dieu exauce réellement les prières. Faisons-le
pour la gloire de notre Maître, afin qu’on reconnaisse en lui «la force
d’Israël,» la force de son peuple, celui qui répond à la prière de la foi et
qui accomplit des miracles, celui dont l’action puissante n’est pas limitée au
passé, ou à l’avenir, mais qui aujourd’hui et de jour en jour est toujours «le
même,» toujours prêt à secourir ses enfants. Crions à notre Dieu, lui demandant
de faire connaître à chacun ce que Jésus est pour lui, de glorifier ainsi le
Sauveur et de faire retentir avec force cette parole: «Je suis,» oui
aujourd’hui même, «Je suis l’Éternel qui te guérit.» (Ex
15:26)
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
Prescription de Dieu aux malades.
«Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il
appelle les anciens de l’Eglise et que les anciens prient pour lui en l’oignant
d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le malade et le
Seigneur le relèvera.» (Jas
5:14,15)
Ce texte biblique est, de tous, celui qui
déclare le plus clairement aux malades ce qu’ils ont à faire pour obtenir leur
guérison. Les maladies et leurs conséquences abondent dans le monde, aussi
quelle joie pour le croyant d’apprendre de
Remarquons d’abord que Jacques établit ici
une distinction entre la souffrance et la maladie. Il dit au: (Jas
5:13) «Quelqu’un
parmi vous est-il dans la souffrance, qu’il prie.» Il ne dit pas ce qu’il faut
demander dans ce cas-là, il dit encore moins qu’on doive demander d’être
délivré de la souffrance. Non, la souffrance qui résulte de diverses causes
extérieures est le partage de tout chrétien. Comprenons donc que le but de
Jacques est d’engager le croyant éprouvé à ne demander la délivrance qu’avec un
esprit de soumission à la volonté de Dieu, à demander avant tout la patience
qu’il considère comme le privilège du croyant. (Jas
1:2-4,12 5:7,8).
Quand viennent ces mots: «Quelqu’un parmi
vous est-il malade,» Jacques répond tout autrement, Il dit alors avec assurance
que le malade peut demander la guérison avec la confiance de la recevoir, et que
le Seigneur l’écoutera. Il y a donc une grande différence entre la souffrance
et la maladie.
Le Seigneur Jésus a parlé de la souffrance
comme étant nécessaire, voulue et bénie de Dieu, tandis qu’il dit de la maladie
qu’elle doit être guérie. Toute autre souffrance nous vient du dehors et ne
cessera que lorsque Jésus triomphera du péché et du mal qui sont dans le monde,
tandis que la maladie est un mal qui est dans le corps même, dans ce corps
sauvé par Christ pour qu’il devînt le temple du Saint-Esprit, et qui par
conséquent doit être guéri aussitôt que le malade reçoit en lui par la foi
l’action du Saint-Esprit, la vie même de Jésus. Plus tard je reviendrai encore
sur ce sujet pour le développer davantage. Il suffit pour le moment d’attirer
l’attention du lecteur sur la grande différence que fait l’Écriture entre la
souffrance et la maladie.
Quel est le conseil donné ici au malade?
«Qu’il appelle les anciens de l’Eglise et que les anciens prient pour lui.»
Dans ce temps-là il y avait des médecins, mais ce n’est pas à eux que le malade
doit s’adresser. C’est aux anciens de l’Eglise qu’il doit avoir recours. Les
anciens étaient alors les pasteurs et conducteurs des Églises, appelés au
ministère non parce qu’ils avaient fait des études de théologie, mais parce
qu’ils étaient remplis du Saint-Esprit et bien connus par leur piété et leur
foi. Qu’était-il besoin de leur présence auprès du malade? Le malade
n’aurait-il pas pu prier lui-même? Ses amis aussi ne pouvaient-ils pas le
faire? Oui, mais il n’est pas toujours si facile à chacun d’user de cette foi
qui obtient la guérison, et c’est sans doute là une des raisons pour lesquelles
Jacques veut qu’on appelle les hommes dont la foi était ferme et sûre; en outre
ils devaient représenter auprès du malade l’Eglise, l’ensemble du corps de
Christ, car c’est la communion des croyants entre eux qui engage l’Esprit à
agir avec puissance; enfin ils devaient, à l’instar du grand Pasteur des
brebis, prendre soin comme lui du troupeau, s’identifier avec le malade, comprendre
ses maux, recevoir de Dieu le discernement nécessaire pour l’instruire et
l’encourager à persévérer dans la foi.
C’est donc aux anciens de l’Eglise qu’est
confiée la guérison des malades, ce sont eux, les serviteurs du Dieu «qui pardonne
les iniquités et qui guérit les maladies», (Ps 103:3) qui sont appelés à transmettre aux autres
les grâces du Seigneur pour le corps et pour l’âme.
Enfin vient une promesse plus directe
encore, celle de la guérison. Plus tard nous répondrons à diverses questions
qui se sont élevées à cet égard. Pour le moment, remarquons seulement qu’ici
l’apôtre parle de la guérison comme de la conséquence certaine de la prière
faite avec foi. «La prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le
relèvera.» Cette promesse doit stimuler chez tout malade le désir et l’attente
de la guérison. Si on reçoit ces mots avec simplicité et tels qu’ils sont
écrits, ne doit-on pas voir là une promesse illimitée, offrant la guérison à
quiconque prie avec foi? Que le Seigneur nous apprenne à étudier sa Parole avec
la foi d’un coeur vraiment croyant!
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
La prière de la foi.
«La prière de la foi sauvera le malade et
le Seigneur le relèvera.».
(Jas 5:15)
La prière de la foi! C’est la seule fois
que cette expression se trouve dans
Voici la première question qui se présente
généralement: L’apôtre attend-il la guérison de la prière de la foi seule, ou
bien devra-t-elle être accompagnée de l’usage des remèdes? Il sera facile de
trancher la question si on veut bien réfléchir à ce qu’était la puissance de la
vie spirituelle de l’Eglise des premiers siècles, aux dons de guérison accordés
aux apôtres par le Seigneur et renforcés ensuite par l’effusion du
Saint-Esprit; (Ac 4:30; 5:15,16) à ce que dit Paul des «dons de guérison
par le même Esprit, (1Co 12:9) à ce que précise ici Jacques qui va même,
pour soutenir le lecteur dans l’attente de la foi, jusqu’à rappeler la prière
d’Elie et son merveilleux exaucement..) (Jas 5:14-17) Tout ceci ne dit-il pas clairement que le
croyant doit attendre la guérison en réponse à la prière de la foi uniquement,
et sans adjonction de remèdes?
Une autre question se présente encore:
L’usage des remèdes exclut-il la prière de la foi? À ceci nous croyons devoir
répondre: non, car l’expérience d’un grand nombre de croyants nous montre qu’en
réponse à leurs prières, Dieu a souvent béni l’emploi des remèdes et s’en est
fait un moyen de guérison.
Ici se formule une troisième question à
examiner: Quelle est la ligne de conduite à suivre pour éprouver le plus
sûrement possible et selon la volonté de Dieu, l’efficace de la prière de la
foi? Sera-ce, selon que le veut Jacques, en laissant de côté tout remède, ou en
usant des remèdes comme le font encore la plupart des croyants? Sera-ce, en un
mot, avec ou sans remèdes que la prière de la foi obtiendra mieux les grâces de
Dieu? Laquelle de ces deux voies sera plus directement à la gloire de Dieu et
plus directement bénie pour le malade?
À ceci n’est-il pas tout simple de répondre
que si la prescription et la promesse de Jacques s’adressent encore aux
croyants de notre temps, ils trouveront bénédiction à les recevoir telles
qu’elles s’adressaient aux croyants d’alors et à s’y conformer de tous points,
à n’attendre la guérison que du Seigneur lui-même tout directe sans recourir en
outre aux remèdes. C’est en effet dans ce sens-là que l’Écriture parle en toute
occasion de la foi efficace et de la prière de la foi.
Soit les lois de la nature, soit les récits
des Écritures nous montrent que souvent Dieu se sert d’intermédiaires pour agir
et manifester sa gloire, mais soit par l’expérience, soit par les enseignements
bibliques, nous savons aussi que sous l’empire de notre déchéance et de nos
sens, nous sommes portés à attacher plus d’importance aux remèdes qu’à l’action
directe de Dieu. Il arrive même souvent que les remèdes nous préoccupent
tellement qu’ils interceptent pour nous la présence du Seigneur et nous
détournent de lui. Les lois et les forces de la nature qui étaient destinées à
nous ramener à Dieu produisent alors le contraire. Voilà pourquoi le Seigneur
en appelant Abraham à être le père de son peuple élu, n’a point recouru aux
lois de la nature. (Ro 4:17-21) Dieu voulait se faire un peuple de
croyants, attaché aux choses invisibles plutôt qu’aux choses visibles, et, pour
les amener à cette vie de foi, il fallait leur ôter leur confiance aux moyens
ordinaires. Aussi voyons-nous que ce n’est pas par les voies ordinaires tracées
par lui dans la nature que Dieu fit passer Abraham, Jacob, Moïse, Josué,
Gédéon, les juges, David et maint autre roi d’Israël. Son but était de leur
apprendre par là à se confier uniquement en lui, à le connaître pour ce qu’il
est, «le Dieu fort qui fait des merveilles.» (Ps 77:15)
Dieu veut en agir de même avec nous. C’est
quand on cherche à marcher selon la prescription de saint Jacques, à abandonner
les choses visibles pour saisir la promesse de Dieu et recevoir directement de
lui la guérison demandée, qu’on découvre combien on attachait encore
d’importance aux remèdes terrestres. Sans doute il est des chrétiens qui
peuvent user de remèdes sans dommage pour leur vie spirituelle, mais le plus
grand nombre d’entre eux sont portés à compter sur les remèdes plus encore que
sur la puissance de Dieu. Or le but de Dieu est d’amener ses enfants à une
communion plus intime avec Christ, et c’est ce qui a lieu lorsque par la foi on
se livre à lui comme au souverain Guérisseur, comptant uniquement sur sa
présence invisible.
L’abandon des remèdes fortifie étonnamment
la foi; la guérison devient alors, bien plus que la maladie, une source de
nombreuses bénédictions spirituelles; elle fait réaliser ce que peut la foi,
elle établit entre Dieu et le croyant un lien nouveau qui commence en celui-ci
une vie toute de confiance et de dépendance. Le corps alors se place aussi bien
que l’âme sous la puissance du Saint-Esprit et «la prière de la foi qui sauve
le malade,» nous amène ainsi à vivre d’une vie de foi affermie par l’assurance
que Dieu manifeste sa présence dans notre vie terrestre.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
L’onction au nom du Seigneur.
«Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il
appelle les anciens de l’Eglise et que les anciens prient pour lui en l’oignant
au nom du Seigneur.» (Jas
5:14)
«L’oignant au nom du Seigneur.» Ces mots
ont donné matière à controverse. On a voulu en inférer que bien loin de
prescrire le recours à la prière de la foi seule et sans remèdes, saint Jacques
avait au contraire mentionné l’onction d’huile comme un remède à employer, et
que «oindre au nom du Seigneur» n’avait d’autre signification que celle
d’enduire et de frictionner le malade avec de l’huile. Mais comme cette
prescription s’étend à toute espèce de maladie, l’huile acquerrait par là une
vertu miraculeuse sur tous les maux. Voyons ce que nous dit l’Écriture de
l’onction d’huile et quel sens elle attache à ces deux mots.
Les orientaux avaient la coutume de
s’oindre d’huile au sortir du bain; dans un climat brûlant c’était là un moyen
de se rafraîchir. Nous voyons aussi que tous ceux qui étaient appelés au
service de Dieu devaient être oints d’huile, en signe de leur consécration à
Dieu et des grâces qu’ils devaient recevoir de lui pour accomplir leur tâche;
aussi l’huile qui servait à oindre les prêtres et le tabernacle était-elle
considérée comme très sainte (Ex 30:22-32) et chaque fois que
Une fois, sans doute, il est fait mention
de l’onction d’huile à propos de la maladie, mais il est évident qu’elle figure
là comme cérémonie religieuse et non comme remède. Dans, (Mr
6:13) nous lisons
que les douze «chassaient beaucoup de démons, oignaient d’huile beaucoup de
malades et les guérissaient.» Ici la guérison des malades va de pair avec celle
des possédés, l’une et l’autre résultant d’une vertu miraculeuse. C’était là le
mode de mission que Jésus avait prescrit à ses disciples en les envoyant deux à
deux. «Il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir
toute maladie et toute infirmité.» (Mt 10:1) C’était donc le même pouvoir qui leur
permettait soit de chasser les démons, soit de guérir les malades.
Mais cherchons à découvrir ce que
symbolisait l’onction administrée par les douze disciples. Dans l’Ancien
Testament, l’huile était le symbole du don de l’Esprit-Saint. «L’Esprit du
Seigneur, l’Éternel, est sur moi, car l’Éternel m’a oint.». (Esa
61:1) Dans le Nouveau
Testament, il est dit du Seigneur Jésus: «Dieu l’a oint du Saint-Esprit et de
force, (Ac 10:38) et des fidèles il est dit aussi: «Vous
avez reçu l’onction de la part de celui qui est saint.». (1Jn
2:20) Parfois
l’homme a besoin qu’un signe visible, parlant à ses sens, vienne à son aide
pour lui faire saisir le sens spirituel et appuyer sa foi. L’onction devait
donc symboliser pour le malade l’action du Saint-Esprit qui opérait sa
guérison.
Et nous, avons-nous encore besoin de
l’onction jointe à la prière de la foi? L’Écriture la prescrit, et c’est pour
se conformer à ce qu’elle nous en dit, que la plupart de ceux qui demandent la
guérison, reçoivent l’onction, non qu’ils la tiennent pour indispensable, mais
pour se montrer disposés à se soumettre en toutes choses à
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
Le péché et la maladie.
«La prière de la foi sauvera le malade et
le Seigneur le relèvera, et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné.
Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres,
afin que vous soyez guéris.» (Jas 5:15,16)
Ici, comme dans d’autres endroits de
l’Écriture, le pardon des péchés et la guérison de la maladie sont étroitement
unis. Jacques déclare qu’avec la guérison sera aussi accordé le pardon des
péchés, et c’est pour cela qu’il veut voir la confession des péchés accompagner
la prière qui réclame la guérison. Nous savons que pour obtenir le pardon de
Dieu, la confession des péchés est indispensable; pour obtenir la guérison,
elle ne l’est pas moins. Le péché non confessé fait obstacle à la prière de la
foi, en tout cas il est à craindre que la maladie ne reparaisse bientôt, et
voici pourquoi.
Quand le médecin est appelé auprès d’un
malade, son premier soin est de chercher à découvrir la cause du mal. S’il y
parvient, le mal en sera plus sûrement combattu. Notre Dieu remonte aussi à la
cause première de toute maladie, au péché. C’est donc de notre part la
confession, et de la part de Dieu le pardon qui enlèvent cette cause première
et qui permettent à la guérison d’avoir lieu.
Quand on cherche à obtenir la guérison par
les remèdes terrestres, la première chose à faire est de trouver un habile
médecin et de suivre exactement ses prescriptions; mais quand on recourt à la
guérison par la prière de la foi, c’est avant tout et uniquement sur le Seigneur
qu’il faut fixer ses regards, en se demandant où on en est à son égard. Jacques
nous indique donc ici une condition essentielle au retour de la santé, celle de
confesser et d’abandonner le péché.
La maladie est une conséquence du péché.
C’est à cause du péché, que Dieu la permet, c’est pour nous montrer nos fautes,
nous en châtier, nous en purifier. La maladie est donc le signe visible du
jugement de Dieu sur le péché. Ce n’est pas que le malade soit nécessairement
plus grand pécheur que tel autre qui n’est pas malade. Au contraire, ce sont
souvent les plus saints d’entre ses enfants que Dieu châtie, ainsi que nous le
montre l’exemple de Job. Ce n’est pas non plus toujours pour réprimer telle
faute facile à préciser; c’est avant tout pour attirer l’attention du malade
sur ce qui reste encore en lui de l’égoïsme du «vieil homme» et de tout ce qui
l’empêche d’avoir une vie entièrement consacrée à son Dieu. Le premier pas à
faire pour le malade dans la voie de la guérison divine sera donc de laisser
l’Esprit de Dieu sonder son coeur et le convaincre de péché. Après quoi
viendront aussi l’humiliation, la décision de rompre avec le péché et la
confession. Confesser ses fautes, c’est les déposer, comme Hacan, devant
l’Éternel, (Jos 7:23) les soumettre à son jugement avec la ferme
volonté de ne plus y retomber. Une confession sincère sera suivie d’une
nouvelle assurance de pardon.
«S’il a commis des péchés, il lui sera
pardonné.» Quand on a confessé ses péchés, il faut recevoir aussitôt le pardon
promis et croire que Dieu le donne réellement. La foi au pardon est souvent
très vague pour l’enfant de Dieu. Il reste dans l’incertitude, ou bien il
retourne à d’anciennes impressions, au temps où le pardon lui fut accordé pour
la première fois, tandis que le pardon qu’il saisira ainsi avec confiance lui
apportera vie et force nouvelles. L’âme alors se place sous l’efficace du sang
de Christ, elle reçoit du Saint-Esprit la certitude que ses péchés sont effacés
et qu’ainsi il n’y a plus rien qui empêche son Sauveur de la réjouir de son
amour et de ses grâces. Le pardon de Dieu apporte avec lui une vie divine qui
agit puissamment sur celui qui le reçoit.
Quand l’âme a consenti à faire une
confession sincère et qu’elle a obtenu le pardon, elle est prête à saisir les
promesses de Dieu; il ne lui est plus si difficile de croire que «le Seigneur
relèvera le malade.» C’est quand on se tient loin de Dieu, qu’on a de la peine
à croire; la confession et le pardon ramènent tout près de lui. Dès que la
cause de la maladie a été éloignée, la maladie elle-même peut être arrêtée. Le
malade alors n’a plus de difficulté à croire que si le Seigneur avait dû
châtier le corps pour les péchés commis, il veut ensuite lui prouver son pardon
et son amour. Sa présence se révèle, un rayon de vie, de sa vie divine, vient
vivifier le corps, et le malade éprouve qu’aussitôt qu’il n’est plus séparé du
Seigneur, «la prière de la foi sauve réellement le malade.»
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
La prière d’intercession.
«Confessez donc vos péchés les uns aux
autres, et priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris. La prière
fervente du juste a une grande efficace.». (Jas 5:16)
L’apôtre Jacques a commencé par nous parler
de la prière des anciens de l’Eglise; ici c’est à tous les croyants qu’il
adresse ces mots: «Priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris.»
Après avoir déjà parlé de la confession et du pardon, il ajoute encore:
«Confessez vos péchés les uns aux autres.»
Ceci nous montre que la prière de la foi
qui demande la guérison n’est pas la prière d’un croyant isolé, mais qu’elle
doit réunir les membres du corps de Christ dans la communion de l’Esprit. Sans
doute Dieu exauce la prière de chacun de ses enfants, dès qu’il la lui présente
avec une foi vivante, mais le malade ne possède pas toujours cette foi-là, et
pour que le Saint-Esprit vienne agir avec force, il est nécessaire que
plusieurs membres du corps de Christ s’unissent ensemble en réclamant sa
présence. Nous avons besoin les uns des autres.
Cette confession des péchés se fera de deux
manières. D’abord le malade confessera ses torts aux personnes envers
lesquelles il en aurait eu et recevra leur pardon; en outre s’il avait été
amené à voir dans tel ou tel péché commis par lui la cause de la maladie et à
la tenir ainsi pour un châtiment de Dieu, il devra reconnaître son péché devant
les anciens, ou frères en Christ qui prient pour lui et qui pourront le faire
alors avec plus de lumière et de foi. Cette confession sera aussi pour le
malade une pierre de touche quant à la sincérité de son repentir, car il est
plus facile de confesser ses péchés à Dieu qu’aux hommes. Pour en venir à le
faire, il faut que l’humiliation soit réelle et le repentir sincère. Il en
résultera une communion plus étroite entre le malade et ceux qui intercèdent
pour lui, et leur foi en recevra une vie nouvelle.
«Priez les uns pour les autres, afin que
vous soyez guéris.» Ceci ne répond-il pas clairement à ce qu’on entend dire
souvent-A quoi bon aller en Suisse chez M. Zeller, ou en Amérique chez le Dr
Cullis, ou à Londres dans la maison de guérison de Bethshan? Le Seigneur
n’entend-il pas les prières d’où que ce soit qu’elles partent? Oui, sans nul
doute, partout où s’élève à Dieu une prière de foi vivante, elle le trouve prêt
à accorder la guérison; mais l’Eglise a si bien négligé de croire à cette
vérité qu’il est rare à présent de trouver des chrétiens capables de prier de
cette manière-là. Aussi ne peut-on remercier assez le Seigneur d’avoir inspiré
à divers croyants le désir de consacrer leur vie à soutenir la cause de la
guérison divine.
Leur parole et leur foi font naître la foi
dans le coeur de bien des malades qui sans leur secours n’y parviendraient
jamais; et ils ne se lassent pas de dire à tous que partout le Seigneur est
toujours avec nous. Que les chrétiens apprennent à ne plus négliger aucune
partie de la puissance merveilleuse de leur Dieu, et partout il pourra montrer
à tous qu’il est toujours «l’Éternel qui guérit.» (Ex
15:26) Ayons soin
d’obéir à
Jacques signale encore ici une autre
condition essentielle à la prière efficace. Elle doit partir du juste: «La
prière fervente du juste a une grande efficace.» L’Écriture nous dit que «celui
qui pratique la justice est juste comme Jésus est juste.» (1Jn
3:7) Jacques
lui-même était surnommé le juste, à cause de sa piété et de la délicatesse de
sa conscience. Qu’on soit ancien ou simple croyant, ce n’est qu’après s’être
entièrement donné à Dieu et en vivant dans l’obéissance à sa volonté, qu’on
peut prier avec efficace pour les autres. Jean nous le dit: «Quoi que ce soit
que nous demandions, nous le recevons de lui parce que nous gardons ses
commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable.» (1Jn
3:22) C’est donc la
prière de celui qui vit en communion intime avec Dieu, qui a une grande
efficace.» C’est à celui-là que Dieu accordera l’exaucement qu’il ne saurait
accorder à tel autre de ses enfants.
Souvent on entend citer ces mots: «La
prière fervente du juste est de grande efficace,» mais il est rare qu’on les
prenne avec leur contexte, qu’on se souvienne que c’est tout spécialement la guérison
divine qu’ils promettent. Oh! que le Seigneur suscite dans son Église de ces
justes animés d’une foi vivante et dont il puisse se servir pour glorifier
Jésus comme divin Guérisseur des malades!
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
La prière fervente a une grande efficace.
«Priez les uns pour les autres afin que
vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace. Elie était
un homme de la même nature que nous; il pria avec instance pour qu’il ne plût
point, et il ne tomba pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois.
Puis il pria de nouveau et le ciel donna de la pluie et la terre produisit son
fruit.». (Jas
5:16-18)
Saint Jacques savait qu’une foi qui obtient
la guérison par la prière n’est pas chose naturelle; aussi ajoute-t-il encore
que la prière doit être «fervente.» Celle-là seule sera efficace. Il s’appuie
ici de l’exemple d’Elie, «un homme de la même nature que nous,» inférant de là
que notre prière peut et doit être de la même nature que la sienne. Comment
donc priait Elie? Ceci jettera pour nous quelque lumière sur ce que doit être
la prière de la foi.
Elie avait reçu de Dieu la promesse que «la
pluie allait tomber sur la face du sol», (1Ro 18:1) et il l’avait annoncé à Achab. Fort de la
promesse de Dieu, il monte sur le Carmel pour prier...) (1Ro
18:42) (Jas
5:18) Il sait, il
croit que la volonté de Dieu est d’envoyer la pluie sur la terre, et pourtant
il doit prier, sinon la pluie ne viendra pas. Sa prière n’est pas une vaine
formalité, c’est une puissance réelle dont l’efficace va se faire sentir dans
le ciel. Dieu veut qu’il pleuve, mais la pluie ne viendra qu’à la demande
d’Elie, demande répétée avec foi et persévérance jusqu’à l’apparition du
premier nuage au ciel. Pour que la volonté de Dieu ait son accomplissement, il
faut que d’une part cette volonté se formule par une promesse, et que d’autre
part elle soit reçue et saisie par le croyant qui prie. Celui-ci doit
persévérer dans la prière pour montrer à Dieu que sa foi attend une réponse et
ne se lassera pas qu’elle ne l’ait reçue.
Voilà comment il faut prier pour la
guérison des malades; il faut s’appuyer sur la promesse de Dieu, et voir là sa
volonté de guérir: «le Seigneur le relèvera.» Jésus lui-même nous enseigne à
prier avec la foi qui compte sur la réponse de Dieu; il nous dit: «Tout ce que
vous demandez en priant, croyez que vous le recevez et vous le verrez
s’accomplir.» Traduction littérale de (Mr 11:24) Après la prière de la foi qui reçoit
d’avance ce que Dieu a promis, vient donc la prière de la persévérance, celle
qui ne perd pas de vue ce qui a été demandé, jusqu’à ce que Dieu accomplisse sa
promesse. (1Ro 18:43)
Il se peut qu’il y ait quelque obstacle qui
retarde l’accomplissement de la promesse, que soit de la part de Dieu et de sa
justice, (De 9:18) soit de la part de Satan et de sa
constante opposition aux plans de Dieu, quelque chose entrave encore
l’exaucement de la prière..) (Da 10:12,13) Il se peut aussi que notre foi doive
encore être purifiée..) (Mt 15:22-28) Quoi qu’il en soit, notre foi est appelée
à persévérer jusqu’à ce que vienne la réponse. Celui qui prie six fois avec
ferveur, et qui s’en tient là lorsqu’il aurait dû prier sept fois, se prive
ainsi de voir sa prière exaucée.
La persévérance dans la prière,
persévérance qui affermit la foi du croyant envers et contre tout ce qui
paraîtrait s’opposer à l’exaucement est un vrai miracle, c’est l’un des
mystères impénétrables de la vie de la foi. Ceci ne nous dit-il pas que le
racheté est réellement l’ami du Seigneur, un membre du corps de Christ, et que
le gouvernement du monde et la diffusion des grâces divines dépendent en
quelque sorte de ses prières? La prière n’est donc pas une vaine formalité.
Elle est l’oeuvre de l’Esprit qui intercède ici-bas en nous et par nous, et
comme telle, elle est aussi efficace, aussi indispensable que l’oeuvre du Fils
intercédant pour nous devant le trône de Dieu. Il pourrait sembler étrange
qu’après avoir prié avec la certitude d’être exaucé et d’avoir vu là la volonté
de Dieu, nous devions encore persévérer à prier. Néanmoins il en est ainsi. À
Gethsémané, Jésus a dû prier trois fois de suite; sur le Carmel, Elie pria sept
fois; et nous, si nous croyons, sans douter, à la promesse de Dieu, nous
prierons jusqu’à ce qu’il nous ait exaucé. Soit l’importun qui va frapper de
nuit à la porte de son ami, soit la veuve qui allait rompre la tête du juge
inique nous offrent l’exemple de la persévérance à poursuivre un même but.
Apprenons de la prière d’Elie à nous
humilier, à reconnaître pourquoi la puissance de Dieu ne se manifeste pas
davantage dans l’Eglise, soit pour la guérison des malades, soit pour la conversion
et la sanctification: «Vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas.» (Jas
4:2) Qu’elle nous
enseigne aussi la patience. Dans les cas où la guérison tarde, souvenons-nous
qu’il peut y avoir là des obstacles dont la persévérance à prier pourra seule
triompher. La foi qui cesse de prier, ou qui se laisse ralentir dans sa
ferveur, ne sait pas s’approprier ce que Dieu lui avait pourtant donné. Que
notre foi aux promesses de l’Écriture ne se laisse pas ébranler par des choses
qui sont encore hors de notre portée. La promesse reste la même: «la prière de
la foi sauvera le malade.» Que la prière d’Elie soutienne notre foi.
Souvenons-nous que nous devons «imiter ceux qui par la foi et la persévérance
héritent des promesses.» (Heb 6:12) Si nous apprenons à avoir de la
persévérance dans la prière, les fruits qu’elle produit seront toujours plus
abondants, toujours plus évidents et nous obtiendrons, nous aussi, comme
lorsque Jésus était sur la terre, des guérisons immédiates dont les malades
donneront aussitôt gloire à Dieu.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
Jésus a porté nos maladies.
«Il a porté nos maladies et il s’est chargé
de nos douleurs. Mon serviteur juste en justifiera plusieurs et il portera
leurs iniquités. Il partagera le butin avec les puissants parce qu’il a porté
les péchés de plusieurs.» (Esa 53:4,11,12) (Version révisée d’Osterwald.)
Connaissez-vous ce beau chapitre
cinquante-troisième du prophète Esaïe qu’on appelle souvent le cinquième
Évangile? À la lumière de l’Esprit de Dieu, il décrit d’avance les souffrances
de l’Agneau de Dieu, ainsi que les grâces divines qui devaient en résulter.
Le mot porter ne pouvait manquer de se trouver
dans cette prédiction. C’était en effet le mot qui devait accompagner la
mention du péché, soit qu’il fût commis directement par le pécheur, soit qu’il
fût transmis à un substitut. Le transgresseur, le sacrificateur, et la victime
expiatoire devaient tous porter le péché. De même, c’est parce que «l’Agneau de
Dieu a porté nos péchés, que l’Éternel l’a frappé pour l’iniquité de nous
tous.» (Esa 53:6) Le péché ne se trouvait pas en lui, mais
il a été mis sur lui, il s’en est chargé volontairement. Et c’est parce qu’il
l’a porté et qu’en le portant il y a mis fin, qu’il a le pouvoir de nous
sauver. «Mon serviteur juste en justifiera plusieurs, il se chargera de leurs
iniquités. Il partagera le butin avec les puissants parce qu’il a porté les
iniquités de plusieurs.» (Esa 53:11,12) C’est donc parce que nos péchés ont été
portés par Jésus-Christ, que nous en sommes délivrés aussitôt que nous croyons
cette vérité; par conséquent nous n’avons plus à les porter nous-mêmes.
Dans ce même chapitre LIII le mot «porter»
se trouve deux fois allié à deux choses différentes. Non seulement il est dit
que le serviteur de l’Éternel «a porté les péchés», (Esa
53:12) mais encore
«qu’il a porté nos maladies». (Esa 53:4) «Porter nos maladies faisait donc partie
intégrante de l’oeuvre du Rédempteur aussi bien que «porter nos péchés.»
Quoique sans péché lui-même, «il a porté nos péchés,» et pour «nos maladies» il
a fait de même. La nature humaine de Jésus ne pouvait pas être atteinte de maladie
puisqu’elle était restée sainte. Nulle part dans le récit de sa vie nous ne
voyons qu’il soit question de maladie. Il participe à toutes les faiblesses de
notre nature humaine, à la faim, à la soif, à la fatigue et au sommeil, parce
que tout cela n’est pas la conséquence du péché, mais il n’eut pas trace de
maladie. Elle était impossible pour lui, puisqu’elle est la preuve de la
présence du péché et un avant coureur de la mort. Comme il était sans péché, la
maladie n’avait pas de prise sur lui et il ne pouvait mourir que de mort
violente en consentant volontairement à la mort. Ce n’est donc pas en lui, mais
sur lui que nous voyons la maladie aussi bien que le péché; c’est de sa libre
volonté qu’il s’en est chargé, qu’il les a portés. En les portant et les
prenant sur lui, il en a par là même triomphé et s’est acquis le droit d’en
délivrer ses enfants.
Le péché avait également attaqué et ruiné
l’âme et le corps. Jésus est venu sauver l’un et l’autre. Après avoir «porté
sur lui la maladie» aussi bien que «le péché,» il peut nous affranchir de l’un
comme de l’autre, et pour accomplir ce double affranchissement, il n’attend
qu’une chose de notre part: la foi.
Aussitôt que le malade se rend compte du
sens, de ces mots: Jésus «a porté mes péchés, il ne craint plus de dire aussi:
je n’ai donc plus à porter mes péchés, car ils ne sont plus sur moi. De même
aussitôt qu’il saisit et croit que Jésus, l’Agneau de Dieu, «a porté nos
maladies,» il ne craint pas de dire: je n’ai plus à porter moi-même la maladie;
avec le péché, Jésus a porté la conséquence du péché, la maladie; il en a fait
propitiation et m’affranchit de tous deux.
J’ai été témoin de l’influence bénie qu’eut
un jour cette vérité sur une femme malade. Depuis sept ans elle avait été
presque toujours au lit. Atteinte de consomption, d’épilepsie et d’autres maux
encore, elle savait par les médecins qui la soignaient qu’il n’y avait plus
d’espoir de guérison pour elle.
On la transporta dans l’une des réunions
religieuses du Rév. Boardman, où on la coucha à moitié évanouie sur une chaise
longue. Elle ne se souvint point ensuite de ce qui avait été dit autour d’elle,
mais il lui semblait entendre une voix lui dire: «S’il a porté tes langueurs,
pourquoi les porter encore toi-même? Lève-toi?» Ensuite lui vint cette pensée:
«Si je me lève et que le tombe par terre, que dira-t-on de moi?» Mais la voix
intérieure recommença à dire: «S’il a porté mes péchés, pourquoi les
porterais-je encore?» -Au grand étonnement de tous les assistants, elle se leva
donc, et quoique très faible encore, elle put s’approcher de la table.
Depuis ce moment sa guérison continua. Au
bout de quelques semaines, elle avait repris bon visage, et trois mois après,
les forces lui avaient si bien été rendues que chaque jour elle pouvait consacrer
quelques heures à visiter les pauvres. Avec quelle joie et quel amour elle
parlait alors de celui qui était «la force de sa vie.» (Ps
27:1)
Elle avait cru que Jésus avait porté ses
maux aussi bien que ses péchés, et sa foi ne fut point trompée. C’est ainsi que
Jésus se révèle comme un parfait sauveur à tous ceux qui veulent se confier
entièrement en lui.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
Jésus guérit les malades.
«Il guérit tous les malades afin que
s’accomplît ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète: Il a pris nos
infirmités et il s’est chargé de nos maladies. (Mt 8:16,17)
Dans le chapitre précédent, nous avons
étudié les paroles du prophète Esaïe. S’il restait au lecteur quelque doute
quant à l’interprétation qui en a été donnée, qu’il veuille bien se souvenir de
ce que le Saint-Esprit a fait écrire à cet égard à l’évangéliste saint
Matthieu. À propos de tous les malades guéris par Jésus, il dit expressément
qu’il les guérit «afin que s’accomplit ce qui avait été annoncé par Esaïe, le
prophète.» C’est parce que Jésus s’était chargé de nos maladies, qu’il pouvait,
qu’il devait les guérir. S’il ne l’avait pas fait, une partie de son oeuvre de
rédemption serait restée sans puissance et sans fruit.
Ce n’est pas ainsi que l’on envisage
généralement ce texte de
Lorsque Jésus était ici-bas, ce n’était pas
en qualité de Fils de Dieu qu’il guérissait les malades, mais comme le
Médiateur qui avait pris sur lui et porté la maladie, et ceci nous fait
comprendre pourquoi Jésus a donné autant de temps à son oeuvre de guérison,
pourquoi aussi les évangélistes en parlent d’une manière si détaillée. Lisez
par exemple ce qu’en dit Matthieu: «Jésus parcourait toute
Après la guérison de «la main sèche le jour
du sabbat» et l’opposition des pharisiens qui cherchaient le moyen de le faire
mourir, nous lisons «qu’une grande foule le suivit et qu’il guérit tous les
malades.» (Mt 12:15) Lorsque plus tard la multitude l’avait
suivi dans un lieu désert, il est dit: «Quand il sortit, il vit une grande
foule et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades.» (Mt
14:14) Plus loin
encore: «On lui amena tous les malades. Ils le prièrent de leur permettre
seulement de toucher le bord de son vêtement; et tous ceux qui le touchèrent
furent guéris.» (Mt 14:35,36) Il est dit aussi des malades qui étaient
parmi la foule: «Et il les guérit,» et Matthieu ajoute: «En sorte que la foule
était dans l’admiration... et glorifiait le Dieu d’Israël.» (Mt
15:30,31) Enfin
vers les confins de
Ajoutons à ces divers textes ceux qui nous
donnent en détail le récit des guérisons opérées par Jésus, et demandons-nous
si ces guérisons nous offrent seulement la preuve de sa puissance pendant son
séjour sur la terre, ou si elles ne sont pas bien plutôt le résultat
indubitable et constant de son oeuvre de miséricorde et d’amour, la
manifestation de sa puissance de rédemption qui soustrait le corps et l’âme à
la domination du péché. Oui, c’était bien là le but de Dieu.
Si donc Jésus a porté nos langueurs, parce
que c’est là une partie intégrante de la rédemption, s’il a guéri les malades,
«afin que fût accompli ce qui avait été annoncé par Esaïe,» et si son coeur de
Sauveur est toujours plein de miséricorde et d’amour, nous pouvons croire avec
certitude qu’aujourd’hui encore la volonté de Jésus est de guérir les malades
en réponse à la prière de la foi.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
L’Éternel qui le guérit.
«Je ne te frapperai d’aucune des maladies
dont j’ai frappé les Égyptiens, car je suis l’Éternel qui te guérit.». (Ex 15,26)
Souvent nous avons lu ces mots, mais sans
oser les prendre pour nous, sans nous attendre à ce que le Seigneur les
accomplit à notre égard. Nous avons vu là que le peuple de Dieu devait être
exempt des maux infligés aux Égyptiens, et nous avons cru que cette promesse
n’avait de valeur que pour l’ancienne Alliance, tandis que nous qui vivons dans
l’économie du Saint-Esprit, nous ne pouvions prétendre à être préservés ou
guéris de la maladie par l’intervention directe du Seigneur. Cependant comme
nous étions obligés de reconnaître la supériorité de la nouvelle Alliance, nous
en étions venus à nous dire dans notre ignorance que souvent la maladie amène
de grandes bénédictions et que par conséquent Dieu avait bien fait de retirer
ce qu’il avait promis autrefois, de ne plus être pour nous ce qu’il avait été
pour Israël, «l’Éternel qui te guérit.»
Mais voici qu’aujourd’hui l’Eglise se réveille
et reconnaît son erreur. Elle voit que sous la nouvelle Alliance aussi, le
Seigneur Jésus s’est acquis le titre de Guérisseur par toutes ses guérisons
miraculeuses. Elle remarque également qu’en chargeant son Église de prêcher
l’Évangile à toute créature, il lui a promis «d’être avec elle jusqu’à la fin
du monde,» et que comme preuve de sa présence, ses disciples auraient le
pouvoir d’imposer les mains aux malades et de les guérir. (Mr
16:15,18) Elle
remarque encore que le jour de
Rien dans
Apprenons à voir en Jésus ressuscité le divin
Guérisseur et recevons-le comme tel. Pour reconnaître en Jésus ma justice, ma
force et ma sagesse il faut que par la foi je saisisse qu’il est réellement
tout cela pour moi; de même quand
Quand j’expose ma maladie au Seigneur, ce
n’est pas sur ce que je vois, sur ce que je sens ou ce que je pense que je dois
m’appuyer, mais sur ce qu’il a dit. Lors même que tout paraîtrait s’opposer à
la guérison attendue, lors même qu’elle n’aurait pas lieu au moment même, ou de
la manière que je m’étais figuré devoir l’obtenir, lors même que le mal
semblerait s’aggraver, ma foi, fortifiée par l’attente même, doit s’attacher
sans varier à cette parole sortie de la bouche de Dieu: «Je suis l’Éternel qui
te guérit.»
Le but constant de Dieu est de faire de
nous de vrais croyants. La guérison, la santé n’ont guère de valeur tant
qu’elles ne servent pas à nous unir plus étroitement à Dieu et à le glorifier;
aussi faut-il dès qu’il s’agit de guérison que notre foi soit mise à l’épreuve.
C’est celui qui compte sur la fidélité de son Dieu, celui qui écoute Jésus lui
répéter: «Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu,» (Jn 11:40) qui aura la joie de recevoir de Dieu même la guérison de son
corps, de la voir s’opérer d’une manière digne de Dieu et conformément à ses
promesses. Quand nous lisons ces mots: «Je suis l’Éternel qui te guérit,» ne
craignons pas de répondre avec empressement: Oui, Seigneur, tu es pour moi
«l’Éternel qui guérit.»
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
Obéissance et bonne santé.
«L’Éternel donna au peuple des lois et des
ordonnances, et ce fut là qu’il le mit à l’épreuve. Il dit: Si tu écoutes
attentivement la voix de l’Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses
yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements et si tu observes toutes ses
lois, je ne te frapperai d’aucune des maladies dont j’ai frappé les Égyptiens,
car je suis l’Éternel qui te guérit.». (Ex 15:26)
C’est à Mara que l’Éternel avait donné ces
ordonnances à son peuple. Israël venait d’être soustrait au joug des Égyptiens,
lorsque dans le désert les eaux de Mara mirent à l’épreuve sa foi. Après avoir
rendu douces ces eaux amères, le Seigneur promit aux Israélites de ne les
frapper d’aucune des maladies des Égyptiens tant qu’ils voudraient lui obéir.
Ils pouvaient être exposés à d’autres épreuves, à manquer parfois d’eau et de
pain, à combattre des ennemis puissants et à courir de grands périls, tout cela
pouvait les atteindre malgré leur obéissance, mais la maladie ne devait pas les
toucher. Dans un monde encore sous la puissance de Satan, ils pouvaient être en
butte aux attaques venant du dehors, mais ils ne devaient point être atteints
dans leur corps par la maladie, car Dieu les en avait affranchis. N’avait-il
pas dit: «Si tu écoutes attentivement la voix de l’Éternel ton Dieu, je ne te
frapperai d’aucune des maladies dont l’ai frappé les Égyptiens. Je suis
l’Éternel qui te guérit.» Et ailleurs encore: «Vous servirez l’Éternel votre
Dieu, et j’éloignerai la maladie du milieu de vous.» (Ex
23:25) Lisez encore
(Le 26:14,16) (De
7:15 28:15-28 28:58-61)
Ceci appelle notre attention sur une vérité
d’importance majeure, sur le rapport intime qui existe entre l’obéissance et la
santé, entre la sanctification qui est la santé de l’âme et la guérison divine
qui assure la santé du corps; l’une et l’autre sont comprises dans le salut qui
vient de Dieu. Remarquons ici que dans diverses langues, ces trois mots
dérivent de la même racine et présentent la même idée fondamentale: Le salut
est la rédemption que nous a acquise le Sauveur; la santé qui est le salut du
corps, nous vient aussi du divin Guérisseur; la sanctification enfin nous
rappelle que le véritable salut et la véritable santé consistent pour le
croyant à être saint comme Dieu est saint. C’est donc en donnant la santé au
corps et la sainteté à l’âme que Jésus est réellement le Sauveur de son peuple.
Notre texte signale clairement le rapport qui existe entre la sainteté de la
vie et la guérison du corps. Les expressions qui appuient là-dessus semblent
s’y multiplier à dessein: «Si tu écoutes
attentivement... si tu fais
ce qui est droit... si tu prêtes
l’oreille... et si tu observes
toutes ses lois, je ne te frapperai d’aucune
maladie.»
Nous avons ici la clé de toute obéissance
ou sainteté véritable. Souvent nous croyons connaître très bien la volonté de
Dieu révélée dans sa Parole; mais pourquoi cette connaissance ne produit-elle pas
plus d’obéissance? C’est que pour obéir,
il faut commencer par écouter.
«Si tu écoutes attentivement la voix de ton Dieu et que tu prêtes l’oreille...»
Tant que cette volonté divine me vient par la voix d’un homme ou par la lecture
d’un livre, elle pourra n’avoir que peu de force en moi, tandis que si j’entre
directement en communion avec Dieu, écoutant sa voix, son commandement se
trouve accompagné de vie, d’une force vivante qui vient en faciliter
l’accomplissement. Christ est la parole vivante et le Saint-Esprit est sa voix.
Écouter sa voix, c’est renoncer à toute volonté, toute sagesse propres, c’est
fermer l’oreille à toute autre voix pour n’attendre d’autre direction que celle
de l’Esprit-Saint.
Le racheté est semblable au serviteur, ou à
l’enfant qui ont besoin d’être dirigés. Il sait qu’il appartient entièrement à
Dieu, que tout son être, esprit, âme et corps, doit glorifier Dieu. Il sent
également que tout cela est au-dessus de ses forces et qu’il doit recevoir
d’heure en heure la direction dont il a besoin. Il sait aussi que le
commandement divin ne peut, s’il reste pour lui lettre morte, lui communiquer
sagesse et force et que ce n’est qu’en prêtant l’oreille avec attention qu’il
obtiendra la force voulue. Il écoute donc et il apprend ainsi à observer les
lois de Dieu. C’est cette vie d’attention et d’action, de renoncement et de
crucifixion qui constitue une vie sainte. Le Seigneur nous y amène en premier
lieu par la maladie, qui nous fait comprendre ce qui nous manque, puis aussi
par la guérison qui appelle l’âme à cette vie d’attention continuelle à la voix
de Dieu.
La plupart des chrétiens ne voient dans la
guérison divine qu’une grâce temporelle pour le corps, tandis que, promise par
le Dieu saint, elle a pour but de nous sanctifier. L’appel à la sanctification
retentit chaque jour plus fort et plus clair dans l’Eglise. De plus en plus les
croyants comprennent que Dieu les veut semblables à Christ; et le Seigneur
recommence aussi à faire agir sa vertu de guérison, cherchant à nous montrer
ainsi que de nos jours encore le Saint d’Israël est «l’Éternel qui guérit» que
sa volonté est de maintenir son peuple soit dans l’obéissance, soit dans la
santé du corps.
Que le malade qui attend du Seigneur sa guérison
reçoive ceci avec joie. Ce n’est pas une obéissance légale qui lui est
demandée, une obéissance qui dépende de ses propres forces. Non, c’est au
contraire l’abandon du petit enfant que Dieu réclame de lui, l’attention à
écouter et à se laisser conduire. Voilà ce que Dieu attend de lui, et la
guérison du corps répondra à cette foi d’enfant; le Seigneur se révélera à lui
comme le Sauveur puissant qui guérit le corps et qui sanctifie l’âme.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
Job, sa maladie et sa guérison.
«Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel. Puis il frappa
Job d’un ulcère malin depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête.». (Job 2:7)
La mystérieuse histoire de Job soulève un
instant pour nous le voile qui nous cache le monde invisible; elle nous fait
entrevoir que le ciel et l’enfer s’occupent des serviteurs de Dieu sur la
terre. Nous voyons aussi là quelle tentation suscite la maladie et comment
Satan s’en sert pour disputer à Dieu l’âme de l’homme et la perdre, tandis
qu’au contraire Dieu cherche à la sanctifier par l’épreuve même. L’exemple de
Job nous fait voir à la lumière de Dieu d’où provient la maladie, quel est le
résultat qu’elle doit amener et comment il est possible d’en être délivré.
D’où provient la maladie? Vient-elle de Dieu ou de Satan? On est
généralement loin de s’accorder sur ce point. Les uns la tiennent pour être
envoyée de Dieu, les autres veulent y voir l’oeuvre du malin. Les uns et les
autres sont dans l’erreur s’ils veulent soutenir leur opinion à l’exclusion de
celle du parti opposé, tandis que tous ont raison s’ils admettent que cette
question présente deux faces.
Disons donc que la maladie vient de Satan, mais
qu’elle ne peut avoir lieu qu’avec la permission de Dieu. D’un côté la
puissance de Satan est celle d’un oppresseur qui n’a par lui-même aucun droit
de fondre sur l’homme et de l’attaquer, et de l’autre côté les prétentions de
Satan sur l’homme sont légitimes en ce que la justice de Dieu décrète que
l’homme qui se livre à Satan par ses péchés se place par là même sous sa
domination.
Satan est le prince de l’empire des
ténèbres et du péché; la maladie est la conséquence du péché. Voilà ce qui
constitue les droits de Satan sur le corps de l’homme pécheur. Il est prince de
ce monde; Dieu le reconnaît comme tel jusqu’à ce qu’il soit légalement vaincu
et détrôné. Il a par conséquent un pouvoir certain sur tous ceux qui demeurent
ici-bas sous sa juridiction. C’est donc lui qui tourmente les hommes par la
maladie et qui cherche par là à les détourner de Dieu et à les perdre.
Mais, hâtons-nous de le dire, la puissance
de Satan est loin d’être toute-puissante, elle ne peut rien sans l’autorisation
de Dieu. Si Dieu lui permet de faire tout ce qu’il fait pour tenter les hommes,
et même les croyants, c’est pour que l’épreuve porte en eux un fruit de
sanctification. Il nous est dit aussi que Satan a l’empire de la mort, qu’il
est à l’oeuvre partout où règne la mort, et pourtant il ne peut rien décider
quant à la mort des serviteurs de Dieu sans la volonté expresse de Dieu. De
même pour la maladie. À cause du péché, elle est l’oeuvre de Satan, mais comme
c’est à Dieu qu’appartient la haute direction du monde, elle peut aussi être
envisagée comme l’oeuvre de Dieu. Tous ceux qui connaissent le livre de Job
savent avec quelle clarté il expose tout ceci. {1)
Quel résultat doit amener la maladie? Ce résultat sera bon ou mauvais selon que
Dieu ou Satan aura la victoire en nous. Sous l’influence de Satan, le malade
s’enfonce toujours plus dans le péché. Il ne voit pas dans le péché la cause du
châtiment et se préoccupe avant tout de lui-même et de ce qu’il souffre. Il ne
demande qu’à être guéri, sans songer à vouloir l’affranchissement du péché.
Au contraire, partout où c’est Dieu qui a
la victoire, la maladie amène le malade à renoncer à lui-même et à s’abandonner
à Dieu. C’est ce que nous montre l’histoire de Job. Ses amis l’accusent
injustement d’avoir commis des péchés exceptionnellement graves et de s’être
ainsi attiré toutes ses terribles souffrances. Il n’en était rien pourtant,
puisque Dieu lui-même avait dit de lui qu’il était «intègre et droit, craignant
Dieu et se détournant du mal.» (Job 2:3) Mais pour se défendre, Job alla trop loin.
Au lieu de s’humilier dans sa bassesse devint le Seigneur et de reconnaître ses
fautes cachées, il chercha à se justifier, fort de sa propre justice. Ce ne fut
que lorsque le Seigneur lui apparut, qu’il en vint à dire: «Je me condamne et
je me repens sur la poussière et sur la cendre.» (Job
42:6) Pour lui, la
maladie devint insigne bénédiction en l’amenant à connaître Dieu d’une manière
toute nouvelle et à s’humilier devant lui plus que jamais. C’est là, pour nous
aussi la bénédiction que Dieu veut nous faire recevoir lorsqu’il permet à Satan
de nous frapper par la maladie, et ce but est atteint par tous les malades qui
s’abandonnent à lui sans réserve.
Comment être délivré de la maladie? Un père ne prolonge le châtiment de son
enfant que le temps nécessaire. De même Dieu, qui a son but pour permettre la
maladie, ne prolongera le châtiment qu’autant qu’il le faudra pour atteindre le
but. Dès que Job l’eut compris, dès qu’il se fut «condamné et repenti sur la
poussière et la cendre» en écoutant ce que Dieu lui avait révélé, le châtiment
prit fin. Dieu lui-même le délivra de la main de Satan et le guérit de sa
maladie.
Puissent les malades de nos jours
comprendre aussi que Dieu a un but déterminé pour permettre le châtiment et qu’aussitôt
qu’il sera atteint, qu’aussitôt que le Saint-Esprit les aura amenés à confesser
et à délaisser leurs péchés, à se consacrer entièrement au service de Dieu, le
châtiment ne sera plus nécessaire, que le Seigneur alors pourra et voudra les
en délivrer. Dieu se sert de Satan comme un gouvernement sage se sert du
geôlier. Il ne laisse ses enfants en son pouvoir que le temps voulu; après quoi
sa bonne volonté est de nous associer à l’affranchissement de celui qui a
vaincu Satan, qui nous a soustraits à sa domination en portant à notre place et
nos péchés et nos maladies.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
TREIZIÈME JOUR
La maladie est-elle un châtiment?
«C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup
d’infirmes et de malades et qu’un grand nombre sont morts. Si nous nous
examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés; nous sommes châtiés par le
Seigneur afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.». (1Co 11:30-32)
En écrivant aux Corinthiens, saint Paul
avait dû leur adresser des reproches sur la manière dont ils participaient à
Oui, la maladie est plus souvent qu’on ne
le croit un jugement, un châtiment du péché. «Ce n’est pas volontiers que Dieu
humilie et qu’il afflige les enfants des hommes.» (La
3:33)
Ce n’est pas sans cause qu’il nous prive de
la santé. Peut-être sera-ce pour nous rendre attentif à quelque péché que nous
pourrons préciser; «Ne pèche plus de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de
pire»; (Jn 5:14) peut-être aussi parce que l’enfant de Dieu
s’est engagé dans une voie d’orgueil et de mondanité, ou bien parce que la
confiance en soi-même et le caprice se mêlent chez lui au service de Dieu. Il
se peut encore que le châtiment ne sévisse pas sur quelque péché particulier,
mais qu’il soit le résultat de la prépondérance du péché qui pèse sur toute
l’humanité. (Jn 9:3) {1)
Quoi qu’il en soit, toujours la maladie est
une discipline qui doit nous rendre attentifs au péché et nous en détourner. Le
malade devra donc commencer par «se condamner lui-même» en se plaçant devant
son Père céleste avec un sincère désir de discerner tout ce qui a pu lui
déplaire, tout ce qui a rendu le châtiment nécessaire. Il pourra compter alors
sur la lumière du Saint-Esprit qui lui fera voir clairement ses fautes. Qu’il
soit prêt ensuite à y renoncer aussitôt et à se mettre à la disposition du
Seigneur pour le servir avec une parfaite obéissance; qu’il ne s’imagine pas
toutefois pouvoir vaincre le péché par ses propres efforts. Non, impossible à
lui de le faire; mais qu’avec toute sa force de volonté, il renonce au péché
devant le Seigneur et que par la foi, il se croie reçu, accueilli de lui. Par
là il se donnera, se consacrera à Dieu tout de nouveau, voulant ne faire que sa
volonté sainte en toutes choses.
L’Écriture nous assure que si nous nous
examinons ainsi nous-mêmes, le Seigneur ne nous jugera plus. Il va sans dire
qu’un Père ne châtie son enfant qu’autant que c’est nécessaire pour son bien.
Dieu veut nous affranchir du péché; aussitôt que nous le comprenons et que nous
rompons avec le péché, la maladie peut cesser, elle a produit son effet. Il faut
se mettre au clair sur ce qu’est la maladie et voir là une discipline de Dieu.
On reconnaît vaguement qu’on a des péchés, mais on ne cherche guère à les
préciser; quand on le fait, on ne croit pas pouvoir y renoncer; et quand on se
décide à les délaisser, on ne compte pas sur Dieu pour mettre fin au châtiment.
Pourtant quelle glorieuse assurance nous donnent ici les paroles de saint Paul!
Cher malade, comprends donc que ton Père
céleste a quelque chose à reprendre en toi. La maladie doit te le faire
découvrir et le Saint-Esprit te guidera dans cette recherche. Renonce alors à
ce qu’il te signalera. Tu ne voudrais pas qu’il restât le moindre nuage entre
ton Père et toi. Sa volonté est de te pardonner ton péché et de te guérir de ta
maladie. En Jésus, nous avons pardon et guérison; ce sont là les deux faces de
son oeuvre de rédemption. Il t’appelle à vivre d’une vie de dépendance de lui,
plus encore que tu ne l’as fait.
Abandonne-toi donc à lui dans une entière
obéissance et marche désormais comme un petit enfant en suivant ses pas. C’est
avec joie que ton Père céleste te délivrera du châtiment, qu’il se fera
connaître à toi comme ton Guérisseur, qu’il te rapprochera de lui par ce
nouveau lien de son amour, qu’il te rendra obéissant et fidèle à le servir.
S’il a dû en Père fidèle et sage, te châtier, c’est comme un Père aussi qu’il
veut ta guérison, qu’il veut te bénir et te garder désormais.
{1) Lorsqu’à propos de l’aveugle-né, les disciples demandent au
Seigneur: Qui a péché? et qu’il leur répond: «Ce n’est pas que lui, ou ses
parents aient péché», il ne dit nullement qu’il n’y ait pas de rapport entre le
péché et la maladie, mais il nous enseigne à ne pas accuser de péché toute
personne malade. Il faut user ici d’une grande réserve et se garder de porter
des jugements injustes sur les malades.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
QUATORZIÈME JOUR
La volonté de Dieu.
«Que ta volonté soit faite.». (Mt 6:10)
«Si Dieu le veut.». (Jas 4:15)
Dans les jours de maladie, lorsque médecins
et remèdes échouent, on recourt généralement aux paroles citées en tête de ce
chapitre, et les voilà qui deviennent aussitôt une pierre d’achoppement sur le
chemin de la guérison divine. Comment savoir, se dit-on, si la volonté de Dieu
n’est pas que je continue à être malade, et tant que le n’en sais rien, comment
croire à ma guérison, comment la demander avec foi? Ici la vérité et l’erreur
se touchent de près. Il est vrai qu’il est impossible de prier avec foi
lorsqu’on n’est pas sûr que ce qu’on demande soit selon la volonté de Dieu. Je
puis bien, dit-on, prier avec ferveur, demander à Dieu de faire pour moi ce qui
sera le mieux, et croire qu’il me guérira si c’est possible.
Tant qu’on prie ainsi, c’est prier avec
soumission, ce n’est pas encore user de la prière de la foi.
Celle-ci ne peut avoir lieu que lorsqu’on
est certain de demander quelque chose selon la volonté de Dieu. Il s’agit donc
de s’assurer ici de ce que Dieu veut, et c’est une erreur de croire que
l’enfant de Dieu ne puisse pas savoir quelle est la volonté de Dieu quant à sa
guérison.
Pour connaître cette volonté divine, il
faut se laisser guider par
Chrétien malade, ouvre ta Bible, étudie-la
et vois dans ses pages que la maladie est un avertissement à renoncer au péché,
mais que quiconque reconnaît et délaisse ses péchés, trouve en Jésus pardon et
guérison. Telle est la promesse de Dieu dans sa Parole. Si le Seigneur avait en
vue quelque autre dispensation pour tel de ses enfants qu’il voudrait rappeler
à Lui, il lui révélerait sa volonté, lui donnant par le Saint-Esprit le désir
de déloger; dans tel autre cas, il ferait naître une conviction particulière;
mais comme règle générale,
Pourtant, ajoute-t-on encore, ne vaut-il
pas mieux s’en remettre pour toutes choses à la volonté de Dieu? Et on appuie
cette manière de voir de l’exemple de tels chrétiens qui auraient pour ainsi
dire forcé la main à Dieu par leurs prières, sans ajouter «Ta volonté soit
faite,» et qui n’auraient pas éprouvé de bénédiction de l’exaucement de leurs
prières. Savons-nous si la maladie ne nous serait pas meilleure que la santé?
Observez qu’il ne s’agit pas ici de forcer la main à Dieu, puisque sa Parole
nous assure que sa volonté est de nous guérir. «La prière de la foi sauvera le
malade.» Dieu veut que la santé de l’âme ait un heureux reflet sur la santé du
corps, que la présence de Jésus dans l’âme soit confirmée par l’état prospère
du corps. Et quand vous savez que telle est sa volonté, vous ne pouvez pas en
parlant de la sorte, dire avec vérité que vous vous en remettez à lui pour
toutes choses. Ce n’est pas vous en remettre à lui que d’user de tous les
remèdes possibles pour vous guérir, plutôt que de saisir sa promesse. Votre
soumission n’est autre chose que paresse spirituelle à l’égard de ce que Dieu
vous commande de faire.
Quant à savoir si la maladie n’est pas
meilleure que la santé, nous n’hésitons pas à répondre que le retour à la santé
qui est le fruit de l’abandon du péché, de la consécration à Dieu et d’une
communion intime avec Jésus par la foi, vaut infiniment mieux que la maladie.
«Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification», (1Th
4:3) et c’est par
la guérison que Dieu en confirme la réalité. Quand Jésus vient, par son Esprit,
prendre possession de notre corps et le guérir miraculeusement, quand ensuite
la santé reçue doit être de jour en jour conservée par une communion
ininterrompue avec lui, l’expérience que nous faisons ainsi de la puissance et
de l’amour du Seigneur nous apporte un résultat bien meilleur que ne pourrait
l’offrir la maladie. Sans doute la maladie peut nous enseigner la soumission,
mais la guérison reçue directement de Dieu nous fait mieux connaître Jésus,
nous apprend à mieux nous confier en lui. En outre elle prépare le croyant à
s’acquitter mieux aussi du service de Dieu.
Chrétien malade, si tu veux réellement
savoir quelle est ici la volonté de Dieu, ne te laisse influencer ni par
l’opinion d’autrui, ni par tes anciens préjugés, mais écoute, étudie ce que dit
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
QUINZIÈME JOUR
Discipline et sanctification.
«Dieu nous châtie pour notre bien, afin que
nous participions à sa sainteté.» (Heb 12:10)
«Si quelqu’un se conserve pur, il sera un
vase d’honneur, sanctifié, utile à son Maître, propre à toute bonne oeuvre.». (2Ti 2:21)
Sanctifier quelque chose, c’est le mettre à
part pour le consacrer à Dieu et à son service. Le temple de Jérusalem était
saint, c’est-à-dire qu’il était consacré, dédié à l’Éternel pour lui servir de
demeure. Les vases du temple étaient saints parce qu’ils étaient destinés au
service du temple, les prêtres étaient saints, choisis pour servir Dieu, et
prêts à travailler pour lui. De même le chrétien doit être sanctifié aussi,
disposé à servir le Seigneur, propre à toute bonne oeuvre.
Lorsque le peuple d’Israël sortit d’Égypte,
l’Éternel le réclama pour son service comme un peuple saint. «Laisse aller mon
peuple afin qu’il me serve,» avait-il fait dire à Pharaon. Affranchis de leur
dur esclavage, les Israélites devaient entrer aussitôt au service de Dieu et
devenir avec bonheur ses serviteurs. L’affranchissement fut pour eux le chemin
qui les conduisit à la sanctification.
Aujourd’hui encore, Dieu veut se faire un
peuple saint, et c’est pour nous amener à en faire partie que Jésus nous
affranchit. «Il s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute
iniquité et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé
pour les bonnes oeuvres.» (Tit 2:14) C’est le Seigneur qui brise les chaînes
par lesquelles Satan voudrait nous retenir en esclavage. Il veut nous voir
libres, tout à fait libres de le servir. Il veut sauver, affranchir l’âme et le
corps, afin que chacune des facultés de l’âme, que chacun des membres du corps
lui soit consacré et puisse se mettre sans réserve à son service.
Un grand nombre de chrétiens ne comprennent
pas encore tout cela, ils ne savent pas voir que le but de leur
affranchissement est de les sanctifier, de les préparer au service de Dieu. Ils
se servent de leur vie de leurs membres pour «chercher leur propre
satisfaction; » aussi ne se sentent-ils pas la liberté de demander avec foi
leur guérison. C’est donc pour les châtier et les amener à vouloir être
sanctifiés que le Seigneur permet à Satan de leur infliger la maladie et de les
retenir par là-même enchaînés et prisonniers. (Lu 13:11,16) «Dieu nous châtie pour notre bien, afin
que nous participions à sa sainteté,» et que nous soyons «sanctifiés, utiles à
notre Maître.» (..)(Heb 12:10) (2Ti 2:21)
La discipline qu’inflige la maladie apporte
de grandes bénédictions. Elle engage le malade à réfléchir; elle lui fait voir que
Dieu s’occupe de lui, cherchant à lui montrer ce qui le sépare encore de lui.
Dieu lui parle, il l’appelle à examiner ses voies, à reconnaître qu’il manque
de sainteté et que le but du châtiment est de le faire «participer à la
sainteté divine.» Il éveille en lui le désir d’être éclairé par le Saint-Esprit
jusque dans les replis intimes de son coeur, afin qu’il se rende compte de ce
qu’a été sa vie jusque-là, une vie de volonté propre, bien loin de la vie
sanctifiée que Dieu réclame de lui. Il l’amène à confesser ses péchés, à les
remettre au Seigneur Jésus, à croire que le Sauveur peut l’en délivrer. Il le
presse de se donner à lui, de lui consacrer sa vie, de mourir à lui-même pour
pouvoir vivre pour Dieu.
La sanctification n’est pas quelque chose que
vous puissiez accomplir vous-même, elle ne peut pas même être accomplie par
Dieu en vous comme quelque chose que vous puissiez posséder et contempler en
vous. Non, c’est l’Esprit saint, l’Esprit de sanctification qui pourra seul
faire passer en vous sa sainteté et la renouveler sans cesse. C’est donc par la
foi que vous pourrez «participer à cette sainteté-là.» Après avoir compris que
Jésus «vous a été fait de la part de Dieu sanctification» (1Co
1:30) et que le
Saint-Esprit est chargé de vous transmettre sa sainteté, celle qu’a réalisée sa
vie terrestre, abandonnez-vous à lui par la foi pour qu’il vous fasse vivre
d’heure en heure de cette vie-là. Croyez que le Seigneur vous conduira, vous
gardera par son Esprit dans cette vie de sanctification et de consécration au
service de Dieu. Vivez ainsi dans l’obéissance de la foi, toujours attentif à
sa voix, à la direction du Saint-Esprit.
Dès que cette paternelle discipline a amené
le malade à une vie de sanctification, Dieu a atteint son but, et Il guérira celui
qui le lui demandera avec foi. «Nos pères nous châtiaient pour peu de jours
Tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse et non de joie, mais il
produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de
justice.» (Heb 12:10,11) Oui, c’est quand le croyant réalise «ce
fruit de justice,» qu’il est prêt à être libéré du châtiment.
Oh! c’est parce que les croyants
comprennent encore si peu que la sanctification est une entière consécration à
Dieu, qu’ils ne peuvent pas croire non plus que la guérison suivra de près la
sanctification du malade. La bonne santé n’est trop souvent pour eux qu’affaire
de bien-être et de jouissance personnelle dont ils peuvent disposer à leur gré,
mais Dieu ne saurait servir ainsi leur égoïsme. S’ils comprenaient mieux que
Dieu demande de ses enfants qu’ils soient «sanctifiés et utiles à leur Maître,»
ils se seraient pas surpris de le voir accorder guérison et forces nouvelles à
ceux qui ont appris à mettre à sa disposition tous leurs membres, voulant être
sanctifiés et employés à son service par le Saint-Esprit. L’Esprit de guérison
est aussi l’Esprit de sanctification.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
SEIZIÈME JOUR
Pardon et guérison.
«Or afin que vous sachiez que le fils de
l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au
paralytique, prends ton lit et va dans ta maison.» (Mt 9:6)
L’homme réunit en lui deux natures. Il est
à la fois esprit et matière, ciel et terre, âme et corps. Par là-même d’un côté
il est fils de Dieu, de l’autre il est voué à la destruction à cause de la
chute; dans son âme le péché, dans son corps la maladie sont là pour témoigner
du droit que la mort a sur lui. C’est cette double nature qui a été rachetée
par la grâce divine. Quand le psalmiste fait appel à tout ce qui se trouve en
lui pour célébrer les bienfaits de l’Éternel, il s’écrie: «Mon âme, bénis
l’Éternel; c’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes
maladies.» (Ps 103:3) Quand Esaïe prédit la délivrance de son
peuple, il ajoute-«Aucun habitant ne dit: Je suis malade! Le peuple de
Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités.» (Esa 33:24)
Cette prédiction s’est accomplie au delà de
toute prévision, lorsque Jésus, le Rédempteur, est descendu sur la terre. Que
de guérisons il opéra, lui qui était venu fonder sur la terre le royaume des
cieux. Soit par ses actes, soit par les ordres qu’il laissa ensuite à ses
disciples, ne nous montre-t-il pas clairement que la prédication de l’Évangile
et la guérison des malades s’alliaient ensemble dans le salut qu’il apportait?
L’une et l’autre sont présentées comme la preuve évidente de sa mission de
Messie. «Les aveugles voient, les boiteux marchent... et la bonne nouvelle est
annoncée aux pauvres.» (Mt 11:5) Jésus qui a revêtu l’âme et le corps de
l’homme, les affranchit également des suites du péché.
Cette vérité n’est nulle part plus évidente
et mieux démontrée que dans l’histoire du paralytique. Le Seigneur commence par
lui dire: «Tes péchés te sont pardonnés,» après quoi il ajoute: «Lève-toi et
marche.» Le pardon des péchés et la guérison de la maladie vont de pair, car
aux yeux de Dieu qui voit l’ensemble de notre nature, le péché et la maladie
sont aussi étroitement unis que l’âme et le corps. D’accord avec les Écritures,
notre Seigneur Jésus a envisagé le péché et la maladie tout autrement que nous.
Pour nous, le péché rentre dans le domaine spirituel, nous le savons sous la
réprobation de Dieu, et justement condamné par lui, tandis que la maladie nous
paraît au contraire faire partie de l’état actuel de notre nature et n’avoir
rien à faire avec la réprobation de Dieu et sa justice. On va même parfois
jusqu’à dire de la maladie qu’elle est une preuve de l’amour et de la grâce de
Dieu.
Jamais, ni les Écritures, ni Jésus lui-même
n’en parlent dans ce sens-là; jamais ils ne nous présentent la maladie comme
une bénédiction, une preuve de l’amour de Dieu, qui doit être supportée avec
patience. Le Seigneur a parlé à ses disciples des diverses souffrances qu’ils
auraient à subir, mais quand il parle de la maladie c’est toujours comme d’un
mal causé par le péché, par Satan, et dont il faut être délivré. Il a
solennellement prédit à ses disciples que chacun d’eux aurait à porter sa
croix, mais jamais il n’a recommandé à aucun malade de se résigner à être
malade. Partout Jésus à guéri les malades, partout il a fait de la guérison une
des grâces que procure le royaume des cieux. Le péché dans l’âme, et la maladie
dans le corps témoignent l’un et l’autre de la puissance de Satan, et «le Fils
de Dieu a paru pour détruire les oeuvres du diable.» (1Jn
3:8)
C’est pour faire connaître l’amour du Père,
que Jésus est venu délivrer les hommes et du péché et de la maladie. Dans ses
actes, dans ses enseignements à ses disciples, dans l’oeuvre du Saint-Esprit,
et enfin dans les paroles de ses apôtres, le pardon et la guérison se trouvent
toujours ensemble. L’un ou l’autre pouvait sans doute paraître plus en relief
selon le développement ou la foi de ceux auxquels s’adressaient ces grâces.
Tantôt c’était la guérison qui frayait la voie à l’acceptation du pardon,
tantôt c’était le pardon qui précédait la guérison, celle-ci venant ensuite en
sceller la certitude. Dans la première partie de son ministère, Jésus à guéri
beaucoup de malades, les trouvant prêts à croire à la possibilité de la
guérison. Il voulait par là disposer les coeurs à le recevoir lui-même comme
celui qui peut pardonner les péchés. Lorsqu’il vit que le paralytique pouvait
recevoir tout de suite le pardon, il commença par là, par ce qui avait le plus
d’importance, après quoi vint la guérison pour mettre le sceau au pardon
accordé.
Nous voyons par les récits des Évangiles que
la foi au pardon des péchés était alors plus difficile aux Juifs que la foi à
la guérison divine. Aujourd’hui c’est tout le contraire. L’Église chrétienne a
tellement entendu prêcher le pardon des péchés, que l’âme altérée de salut
reçoit facilement ce message de grâce; mais il n’en est pas de même de la foi à
la guérison divine. On n’en parle plus guère, et ils sont rares les croyants
qui en ont fait l’expérience. Il est vrai que la guérison n’est pas accordée
aujourd’hui, comme en ces temps-là, à des foules que Christ guérissait sans
conversion préalable. Il faut pour la recevoir commencer par confesser ses
péchés et vouloir vivre d’une vie sanctifiée. Voilà sans doute pourquoi on a
plus de peine à croire à la guérison qu’au pardon, voilà aussi pourquoi ceux
qui reçoivent la guérison, reçoivent en même temps de nouvelles grâces
spirituelles, se sentent plus étroitement unis au Seigneur Jésus, et apprennent
mieux à l’aimer et à le servir. L’incrédulité a beau séparer ces deux grâces,
toujours elles restent réunies en lui. Toujours Jésus est le même Sauveur et de
l’âme et du corps, prêt à accorder également et le pardon et la guérison.
Toujours donc le racheté pourra s’écrier-«Mon âme, bénis l’Éternel! C’est lui
qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies.» (Ps
103:3)
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
DIX-SEPTIÈME JOUR
À cause de votre incrédulité.
«Pourquoi n’avons-nous pas pu chasser ce
démon? C’est à cause de votre incrédulité.». (Mt 17:19,20)
Lorsque le Seigneur Jésus avait envoyé ses
disciples dans les diverses contrées de
De nos jours on ne croit plus guère à la
guérison divine parce qu’elle a presque entièrement disparu dans l’Eglise
chrétienne. On se demande quelle en est la raison et voici ce qu’on a répondu:
La plupart des chrétiens pensent que les miracles, y compris le don de
guérison, devaient se limiter aux premiers temps de l’Eglise, qu’ils étaient
destinés à établir les premières bases du christianisme, mais que dès lors les
circonstances ne sont plus les mêmes.
D’autres croyants n’hésitent pas à dire que
si l’Eglise a perdu ces dons, c’est par sa faute, et parce qu’elle s’est
mondanisée; que si l’Esprit n’agit plus que faiblement en elle, c’est parce
qu’elle n’est pas restée en rapports directs et habituels avec la toute
puissance du monde invisible; mais que si de nouveau elle voyait s’accroître
dans son sein le nombre des hommes et des femmes qui vivent de la vie de la foi
et du Saint-Esprit, entièrement consacrés à leur Dieu, elle verrait encore se
manifester les mêmes dons qu’autrefois. De ces deux opinions, laquelle se
rapproche le plus de
On allègue encore que c’est à l’entrée de
chaque économie nouvelle que Dieu opère des miracles, que c’est là la voie
qu’il suit généralement; mais il n’en est rien. Voyez le peuple de Dieu sous
l’ancienne Alliance; au temps d’Abraham, tout le long de la vie de Moïse, à la
sortie d’Égypte, sous Josué, à l’époque des juges et de Samuel, sous le règne
de David et d’autres rois pieux jusqu’à Daniel, pendant plus de mille ans, il
s’est fait des miracles.
Les miracles, dit-on aussi, étaient
beaucoup plus nécessaires dans les premiers temps du christianisme que plus
tard; mais c’est ne pas faire entrer en ligne de compte la puissance
qu’aujourd’hui encore le paganisme partout où l’Évangile cherche à le
combattre. Impossible d’admettre que les miracles auraient été plus nécessaires
pour les païens de l’Eglise d’Éphèse, (Ac 19:6,11) qu’ils ne le seraient aujourd’hui pour les
païens de l’Afrique, et si nous songeons à l’ignorance et à l’incrédulité qui
règnent au milieu même des peuples chrétiens, ne sommes-nous pas obligés de
conclure à la nécessité d’actes manifestes de la puissance de Dieu pour appuyer
le témoignage des croyants et prouver que Dieu est avec eux?
En outre, parmi ces croyants eux-mêmes, que
de doutes et que d’alanguissement! Quel besoin n’ont-ils pas d’être réveillés
et stimulés dans leur foi par quelque preuve évidente de la présence du
Seigneur au milieu d’eux. Une partie de notre être se compose de chair et de
sang, c’est donc aussi dans la chair et le sang que Dieu veut manifester sa
présence.
Et quant à soutenir que c’est l’incrédulité
de l’Eglise qui a laissé perdre le don de guérison, voyons ce que nous dit
Oh! puissions-nous apprendre à croire aux
promesses de Dieu! Dieu n’a pas retiré ce qu’il avait promis, Jésus est encore
celui qui guérit et le corps et l’âme; le salut nous offre à présent même
guérison et sanctification, et le Saint-Esprit est toujours prêt à nous donner
les mêmes manifestations de sa puissance. Lors donc que nous demandons pourquoi
cette puissance divine ne se voit pas plus souvent, Jésus nous répond: «C’est à
cause de votre incrédulité.» Plus on s’appliquera à réaliser la sanctification
par la foi, plus aussi on réalisera la guérison par la foi. Ces deux doctrines
marchent de front. Plus l’Esprit de Dieu demeurera et agira dans l’âme des
croyants, plus aussi les miracles qu’il opère se multiplieront dans le corps.
Le monde saura alors clairement ce qu’est la rédemption.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
DIX-HUITIÈME JOUR
Jésus et les médecins.
«Or il y avait une femme qui avait beaucoup
souffert entre les mains de plusieurs médecins; elle avait dépensé tout ce qu’elle
possédait, mais elle n’avait éprouvé aucun soulagement, mais elle était allée
plutôt en empirant. Elle vint et toucha son vêtement. Jésus lui dit: Ma fille,
ta foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal.». (Mr 5:25-34)
Nous pouvons remercier Dieu de nous avoir
donné des médecins. Leur vocation est l’une des plus nobles, car un grand
nombre d’entre eux cherchent réellement à faire avec amour et compassion tout
ce qu’ils peuvent pour alléger les maux et les souffrances qui accablent l’humanité
à la suite du péché. Il en est même qui sont de zélés serviteurs de
Jésus-Christ, et qui cherchent à s’occuper aussi de l’âme de leurs malades.
Néanmoins c’est Jésus qui est toujours le premier, le meilleur, le plus grand
Guérisseur.
Jésus guérit les maladies auxquelles les
médecins terrestres ne peuvent rien, car le Père lui en a donné le pouvoir en
le chargeant d’opérer notre rédemption. Jésus a revêtu notre corps terrestre et
par là il l’a délivré de la domination du péché et de Satan, il a fait de nos
corps des «temples du Saint-Esprit,» «des membres de son propre corps.» (1Co 6:19) Et à présent encore combien de malades déclarés incurables par les
médecins, combien de cas de consomption, de gangrène, de paralysie,
d’hydropisie, de cécité et de surdité ont été guéris par lui! N’est-il donc pas
surprenant qu’il n’y ait encore qu’un petit nombre de malades qui s’adressent à
lui?
Jésus procède tout autrement que les
médecins terrestres. Ceux-ci cherchent à servir Dieu en employant des remèdes
tirés de la nature, et Dieu donne efficace à ces remèdes selon les lois de la
nature, selon les propriétés naturelles de chacun d’eux, tandis que la guérison
qui vient directement de Jésus est d’un ordre tout différent; c’est une
puissance divine. C’est par la vertu du Saint-Esprit que Jésus guérit. Il y a
donc une notable différence entre ces deux modes de guérison. Pour le faire
mieux comprendre, prenons un exemple: Voici un médecin incrédule, mais très
habile dans son art; un grand nombre de malades lui devront la guérison. Dieu
donne ce résultat en vertu des remèdes prescrits, et des connaissances qu’en
aura le médecin.
Voici tel autre médecin qui est croyant et
qui demande à Dieu de bénir les remèdes qu’il emploie. Là encore bon nombre de
malades seront guéris, mais ce mode de guérison ne leur aura assuré aucune
bénédiction spirituelle. Ils se seront préoccupés avant tout des remèdes à
employer, et c’est là ce que font même les malades croyants; les remèdes
terrestres les préoccupent souvent bien plus que l’action du Seigneur et dans
ce cas la guérison leur est plus nuisible que profitable.
Au contraire, quand c’est à Jésus
uniquement que le malade s’adresse pour être guéri, il apprend à ne plus
compter sur les remèdes, mais à se mettre en rapport direct avec son amour et
sa toute puissance. Pour obtenir cette guérison-là, il faut commencer par
reconnaître et abandonner ses péchés et user d’une foi vivante. La guérison
vient alors directement du Seigneur qui prend possession du corps du malade, et
elle devient ainsi une bénédiction pour l’âme autant que pour le corps.
Mais, dit-on, n’est-ce pas Dieu qui a donné
les remèdes à l’homme? Leurs vertus ne viennent-elles pas de lui? Sans doute;
mais n’est-ce pas Dieu aussi qui nous a donné son Fils avec toute puissance de
guérir? Suivrons-nous la voie des lois de la nature avec tous ceux qui ne
connaissent pas encore Christ, et aussi avec ceux de ses enfants dont la foi
est encore trop faible pour s’abandonner à sa toute-puissance; ou bien
préférerons-nous la voie de la foi, recevant la guérison directement du
Seigneur et du Saint-Esprit, voyant là le résultat et la preuve de notre
rédemption?
La guérison qu’opère notre Seigneur Jésus
apporte et laisse plus de véritable bénédiction que la guérison obtenue par les
médecins. Pour plus d’un malade, la guérison est un malheur. Sur son lit de
maladie, il avait accueilli des pensées sérieuses, mais dès qu’il est guéri, le
voilà de nouveau loin du Seigneur. Il n’en est pas ainsi quand c’est Jésus qui
guérit. La guérison n’est accordée au malade qu’après la confession de ses
péchés. Elle le rapproche donc de Jésus, elle établit un nouveau lien entre lui
et le Seigneur, elle lui fait éprouver son amour et sa puissance, elle commence
en lui une vie nouvelle de foi et de sainteté. Lorsque la femme malade se
sentit guérie après avoir touché le vêtement du Seigneur, elle apprit là ce
qu’est l’amour divin et elle s’en alla avec ces mots: «Ma fille, ta foi t’a
sauvée, va en paix.»
O vous qui souffrez de quelque maladie, sachez-le,
Jésus, le souverain Guérisseur, est encore au milieu de nous. Il est tout près
de nous, et de nouveau il donne à son Église des preuves manifestes de sa
présence.
Êtes-vous prêt à rompre avec le monde pour
vous abandonner à lui avec confiance et foi? Dans ce cas, n’ayez aucune
crainte, souvenez-vous que la guérison divine fait partie de la vie de la foi.
Si personne autour de vous ne peut vous aider à prier, si aucun ancien n’est la
pour présenter à Dieu la prière fervente de la foi, ne craignez pas d’aller
vous-même au Seigneur dans le silence de la solitude, comme jadis la femme qui
toucha le bord de son vêtement. Remettez-lui le soin de votre corps,
recueillez-vous devant lui et comme cette femme malade, dites avec foi: Moi
aussi, «je serai guéri.» Peut-être vous faudra-t-il un certain temps pour
rompre les liens de votre incrédulité, mais «certainement aucun de ceux qui
s’attendent à lui ne sera confus.» (Ps 25:3)
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
DIX-NEUVIÈME JOUR
Santé et salut par le nom de Jésus.
«C’est par la foi en son nom, que son nom a
raffermi, celui que vous voyez. C’est la foi en lui qui a donné à cet homme
cette entière guérison. C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth que cet
homme se présente en pleine santé devant vous... Il n’y a de salut en aucun
autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom par lequel nous devions être
sauvés.»; (Ac
3:16; 4:10,12).
Après
Nous voyons que la guérison et la santé
font partie du salut par Christ. N’est-ce pas ce que Pierre nous dit clairement
par son discours au sanhédrin, lorsque après avoir parlé de la guérison, il
leur annonce immédiatement le salut par Christ? (Ac
4:10,12) Dans le ciel,
notre corps aussi participera au salut; le salut ne sera complet pour nous que
lorsque notre corps aussi jouira de la pleine rédemption de Jésus. Pourquoi
donc ne pas croire à cette oeuvre de rédemption pour ici-bas? Déjà sur cette
terre, la santé du corps résulte du salut que nous a acquis Jésus.
Nous voyons encore que la santé aussi bien
que le salut ne s’obtiennent que par la foi. L’homme est naturellement porté à
faire son salut par ses oeuvres, et ce n’est qu’avec peine qu’il en vient à le
recevoir par la foi; mais quand il s’agit de la guérison du corps, il a bien
plus de peine encore à la saisir. Pour le salut, il finit par l’accepter parce
qu’il ne saurait s’ouvrir autrement la porte du ciel, tandis que pour le corps,
il dispose de remèdes évidents. Pourquoi donc serait-il besoin de recourir à la
guérison divine?
Heureux celui qui en vient à comprendre que
c’est là la volonté de Dieu, que Dieu veut ainsi manifester la puissance de
Jésus, et aussi nous révéler son amour paternel, exercer et affermir notre foi
et nous faire éprouver dans le corps aussi bien que dans l’âme la vertu
efficace de la rédemption. Le corps fait partie de notre être, le corps aussi a
été sauvé par Christ, c’est donc dans notre corps que notre Père veut
manifester l’efficace de la rédemption et faire voir à tous que Jésus est
vivant. Oh! croyons au nom de Jésus; n’est-ce pas «par le nom de Jésus» que
pleine santé fut rendue à l’impotent? (Ac 3:6) Et ces mots: «Ta foi t’a sauvée» ne
furent-ils pas prononcés à l’occasion de la guérison du corps? (Lu
7:50) Cherchons
donc à obtenir la guérison divine.
Partout où l’Esprit agit avec puissance, il
opère aussi des guérisons divines. Ne semble-t-il pas que si jamais les
miracles ont été superflus, c’est au moment de
C’est pour glorifier le nom de Jésus que
Dieu accorde la guérison. Que ce soit pour glorifier le nom de Jésus que nous
cherchions à être guéris par lui! Il est affligeant de voir que la vertu de ce
nom soit si peu reconnue, qu’elle soit si peu le but de la prédication et de la
prière. Le nom de Christ recèle pour nous des trésors de grâces divines dont
les chrétiens se privent par manque de foi et de ferveur. La volonté de Dieu
est de glorifier son Fils dans l’Eglise et il le fera partout où il trouvera de
la foi. Soit chez les croyants, soit chez les païens, il est urgent que la
vertu d’en haut vienne réveiller les consciences et soumettre les coeurs à
l’obéissance. Dieu est prêt à manifester la toute puissance de son Fils et à le
faire d’une manière éclatante dans le corps aussi bien que dans l’âme.
Croyons-le pour nous-même, croyons-le pour les autres, pour le groupe de
croyants qui nous entoure et aussi pour l’Eglise entière dans tout le monde.
Appliquons-nous à croire d’une foi ferme à la vertu du nom de Jésus, à demander
à Dieu de grandes choses en ce nom, comptant sur sa promesse; et nous verrons
Dieu faire encore des prodiges par le nom de son saint Fils.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGTIÈME JOUR
Non pas par notre propre puissance ou notre piété.
«Pourquoi avez-vous les regards fixés sur nous
comme si c’était par notre propre puissance ou par notre piété que nous
eussions fait marcher cet homme?». (Ac 3:12)
Aussitôt que le paralytique eut été guéri à
la porte du temple par Pierre et Jean, «tout le peuple étonné accourut vers
eux.» Pierre qui voit attribuer ce miracle à leur puissance et leur piété se
hâte de rétablir la vérité en s’écriant que c’est à Jésus que revient toute la
gloire de ce miracle, que c’est en lui qu’il faut croire.
Pierre et Jean étaient sans contredit
pleins de foi et de piété, peut-être même étaient-ils les serviteurs de Dieu
les plus saints et les plus fervents de leur temps, car sans cela, le Seigneur
ne les aurait pas choisis pour opérer cette guérison.
Toutefois ils savent que cette sainteté ne
vient pas d’eux-mêmes, qu’elle est le don de Dieu par le Saint-Esprit. Ils
pensent si peu à eux-mêmes, qu’ils ignorent leur propre sainteté, et ne savent
qu’une chose, c’est que toute force procède de leur Maître. Ils se hâtent donc
de déclarer qu’ils ne sont rien dans cette affaire, que c’est le Seigneur seul
qui vient d’agir là. Voilà le but de la guérison divine; elle doit être une
preuve de la puissance de Jésus, témoigner aux yeux des hommes de ce qu’il est,
proclamer sa divine intervention et attirer à lui les coeurs. «Ce n’est pas
notre propre puissance ou notre piété.» Ainsi doivent parler ceux que le
Seigneur emploie à secourir leurs semblables par le moyen de leur foi.
Il n’est pas inutile d’insister là-dessus à
cause de la disposition des croyants à
se figurer parfois le contraire. Ceux qui ont recouvré la santé en
réponse à «la prière de la foi,» à «la prière fervente du juste,» risquent de
donner une trop grande attention à l’instrument employé par Dieu, à s’attacher
à la pensée que c’est la piété de l’homme qui a été efficace. Sans doute la
prière de la foi est le fruit d’une piété réelle, mais ceux qui la possèdent
sont les premiers à dire qu’elle ne vient ni d’eux, ni d’aucun effort de leur
part. Ils redoutent de dérober au Seigneur la moindre parcelle de la gloire qui
lui revient, car ils savent qu’en le faisant, ils obligeraient leur Dieu à les
priver aussitôt de ses grâces. Tout leur désir est de voir les âmes bénies par
leur moyen entrer en communion directe et toujours plus intime avec le Seigneur
Jésus lui-même, puisque c’est là le résultat que doit amener leur guérison.
Aussi répètent-ils avec conviction ces mots; «non pas par notre propre
puissance ou notre piété.»
Ce témoignage de leur part est nécessaire
pour répondre aux accusations erronées
des incrédules. Il faut que l’Eglise de Christ entende prêcher
clairement que c’est à cause de sa mondanité et de son incrédulité qu’elle a
perdu ce don de l’Esprit et que c’est à ceux qui ont consacré leur vie à Dieu
avec foi et obéissance, que le Seigneur le rend. Cette grâce ne peut reparaître
au milieu de nous sans être précédée par un renouvellement de foi et de
sainteté. Mais alors, s’écrie le monde, et avec lui un trop grand nombre de
chrétiens-Vous prétendez donc posséder une foi et une sainteté d’un ordre
supérieur, vous vous croyez plus saints que les autres! À de telles
accusations, il n’est d’autre réponse à donner que la parole de Pierre. C’est
là ce qu’il faut répéter devant Dieu et devant les hommes et confirmer par une
vie de profonde et réelle humilité. «Non pas par notre propre puissance ou
notre piété.» «Non point à nous, ô Éternel! non point à nous, mais à ton nom,
donne gloire à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité.» (Ps
115:1)
Ce témoignage est encore nécessaire en face
de notre propre coeur et des ruses de
Satan. Tant que, par suite de l’infidélité de l’Eglise, le don de
guérison n’est accordé que rarement, les enfants de Dieu qui ont reçu cette
grâce courent le risque de s’enorgueillir, de se figurer avoir en eux quelque
chose d’exceptionnellement méritoire. L’ennemi n’oublie pas de les poursuivre
de ses attaques, et malheur a eux s’ils l’écoutent! Ils connaissent ses ruses
diaboliques, voilà pourquoi ils doivent prier sans cesse le Seigneur de les
garder dans l’humilité, véritable moyen d’obtenir toujours plus de grâces.
S’ils persévèrent dans l’humilité, ils reconnaîtront que plus Dieu bénira leur
intervention, plus aussi ils seront pénétrés de la conviction que c’est Dieu
seul qui agit par eux, et qu’à lui seul revient toute la gloire. «Non pas moi
pourtant, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.» (1Co
15:10) Tel est leur
mot d’ordre.
Enfin ce témoignage a son utilité pour les âmes, faibles et avides de salut qui
voudraient voir en Christ leur Guérisseur. Elles entendent parler de pleine
consécration et d’obéissance entière, mais elles s’en font une fausse idée.
Elles pensent qu’il s’agit d’acquérir un haut degré de connaissance et de
perfection et elles deviennent la proie du découragement. Non, non. Ce n’est
point «par sa propre puissance ou par sa piété,» qu’on obtient de telles
grâces, c’est par une foi toute simple, une foi d’enfant qui sait ne posséder
ni puissance, ni sainteté propres, et qui s’abandonne de tout son coeur à celui
qui est fidèle et dont la toute puissance peut accomplir sa promesse. Oh! ne
cherchons pas à être, à faire quoi que ce soit par nous-mêmes. C’est seulement
quand on sent son incapacité et qu’on s’attend uniquement à Dieu et à sa Parole
qu’on réalise la manière glorieuse dont le Seigneur guérit la maladie «par la
foi en son nom.»
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT ET UNIÈME JOUR
Selon la mesure de la foi.
«Qu’il te soit fait selon ta foi.». (Mt 8:13)
Ce texte biblique nous présente une des
principales lois du royaume des cieux. Pour comprendre les voies de Dieu à
l’égard de son peuple, ainsi que nos relations avec le Seigneur, il importe de
bien comprendre cette loi et de ne pas s’en écarter. Non seulement les grâces
de Dieu sont données ou retirées selon la foi ou l’incrédulité de chacun, mais
elles ne sont accordées en plus ou moins grande mesure qu’à proportion de la
foi qui les reçoit. Le Seigneur respecte la liberté de décision qu’il a placée
en l’homme. Il ne peut donc nous bénir que dans la mesure où chacun s’abandonne
à son action divine, lui ouvrant tout son coeur. La foi en Dieu n’est autre que
le coeur qui s’ouvre pour tout recevoir de Dieu; l’homme ne peut donc recevoir
les grâces divines que selon sa foi; et ceci est vrai de la guérison divine
comme des autres grâces du Seigneur.
Cette vérité nous est confirmée par les
bénédictions spirituelles qui résultent de la maladie. Voici deux questions
qu’on entend souvent faire:
N’est-ce pas par la volonté de Dieu que
parfois ses enfants demeurent dans un état maladif prolongé?
Puisqu’il est reconnu que la guérison
divine apporte avec elle plus de bénédiction spirituelle que la maladie même,
pourquoi Dieu permet-il que tel de ses enfants continue à être malade pendant
des années, et qu’il en reçoive d’insignes bénédictions quant à la
sanctification et la communion avec Dieu?
À ces deux questions, il faut répondre que Dieu
donne à ses enfants selon la mesure de leur foi. Nous avons déjà eu lieu de
remarquer que plus l’Eglise s’était mondanisée, plus aussi sa foi à la guérison
divine avait diminué, puis enfin qu’elle avait tout à fait disparu. Les
croyants en étaient venus à ne plus savoir qu’ils pouvaient demander à Dieu la
guérison de la maladie et que ce serait là un moyen d’être sanctifié et préparé
à son service. Ils ne cherchaient plus qu’à se soumettre à la volonté de Dieu
et à voir dans la maladie un moyen de se séparer du monde. Dans ces
conditions-là, le Seigneur leur donnait ce qu’ils lui demandaient. Il aurait
été tout prêt à leur donner plus encore, à leur accorder la guérison en réponse
à la prière de la foi, mais ils manquaient de foi pour la recevoir. Toujours le
Seigneur se met à la portée de ses enfants, quelle que soit leur faiblesse. Les
malades donc qui désiraient le recevoir de tout leur coeur, auront reçu de lui
le fruit de la maladie dans leur désir de conformer leur volonté à celle de
Dieu. Ils auraient pu recevoir en outre la guérison, venant leur prouver que
Dieu acceptait leur soumission; si elle n’a pas eu lieu, c’est parce qu’ils
manquaient de foi pour la lui demander.
«Qu’il te soit fait selon ta foi.» Ces mots
répondent encore à cette question-ci: Comment dire que la guérison divine
apporte avec elle tant de bénédictions spirituelles quand on voit que le plus
grand nombre des malades guéris autrefois par Jésus n’en retirèrent qu’un
affranchissement temporel de leurs maux, sans donner aucune preuve d’en avoir
reçu quelque grâce spirituelle. Ici encore «il leur a été fait selon leur foi.»
Bon nombre de malades après avoir vu la guérison de tant d’autres, prenaient
confiance en Jésus justement assez pour être guéris, et Jésus leur accordait leur
demande sans y ajouter d’autres grâces pour leur âme. Avant l’Ascension, le
Seigneur n’avait pas aussi libre entrée qu’à présent dans le coeur de l’homme,
parce que «le Saint-Esprit n’avait pas encore été donné.» (Jn
7:39) La guérison
des malades n’était guère alors qu’une grâce pour le corps. Ce ne fut que plus
tard, dans l’économie de l’Esprit, que la conviction de péché suivie de la
confession des péchés devint pour le croyant la première grâce à recevoir, la
condition essentielle pour obtenir la guérison, comme nous le dit clairement
Paul dans son Épître aux Corinthiens, ainsi que Jacques dans son Épître aux
douze tribus dispersées. (1Co 11:31,32) (Jas 5:16) De la mesure de notre foi dépend donc le
degré de grâce spirituelle qu’il nous sera possible de recevoir soit pour sa
manifestation extérieure, soit surtout pour la portée qu’elle aura sur notre
vie intime.
Nous recommandons donc à tout malade qui
voudrait recevoir la guérison et connaître ainsi Jésus comme le divin
Guérisseur, de ne pas se laisser arrêter par son incrédulité, de ne pas douter
des promesses de Dieu, mais d’être ferme dans la foi, rendant à Dieu la gloire
qui lui est due. «Il vous sera fait selon votre foi.» Si de tout votre coeur,
vous vous confiez au Dieu vivant, vous serez abondamment béni, n’en ayez aucun
doute. Toujours le rôle de la foi est de saisir précisément ce qui parait
impossible ou étrange, considéré au point de vue humain. Consentons à devenir
«fous à cause de Christ.». (1Co 4:10)
Ne craignons pas de passer pour des esprits
faibles aux yeux du monde et des chrétiens encore ignorants de ces choses,
parce que sur l’autorité de
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT-DEUXIÈME JOUIR
Le chemin de la foi
«Je crois! Viens au secours de mon
incrédulité.». (Mr
9:24)
Pour des milliers d’âmes ces mots ont été secours
et force dans la recherche du salut et de telle autre grâce de Dieu. Remarquons
que c’est à l’occasion d’un enfant malade qu’ils furent prononcés, qu’ils
étaient le cri de la foi, recourant à Jésus pour obtenir la guérison. Ils nous
font voir que dans une même âme peuvent se trouver en lutte la foi et
l’incrédulité et que ce n’est pas sans avoir à combattre que l’on en vient à
croire en Jésus, en sa toute-puissance pour guérir les malades. Chacun pourra
trouver là l’encouragement nécessaire pour réaliser la puissance du Seigneur.
Je m’adresse ici à ceux qui ne doutent pas
de la volonté de Jésus de guérir les malades sans l’emploi des remèdes
terrestres, mais qui manquent de hardiesse pour saisir eux-mêmes la guérison.
Ils croient à la puissance divine de Jésus, ils croient d’une manière générale
à sa bonne volonté de guérir, ils ont acquis, soit par les Écritures, soit par
l’exemple de diverses guérisons opérées de nos jours, la conviction
intellectuelle que le Seigneur pourrait les secourir, eux aussi; mais ils
reculent aussitôt qu’il s’agit de saisir la guérison et de dire avec foi: Le
Seigneur m’a exaucé, je sais que je suis guéri. C’est pour eux que l’étude de
ce récit sera d’un grand secours.
Remarquez d’abord que sans la foi, nul ne
peut être guéri. Lorsque le père de l’enfant malade dit à Jésus: «Si tu peux
quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous,» que lui répond
Jésus: «Si tu peux croire.» Jésus avait la puissance de le guérir et il était
prêt à le faire, toutefois c’est sur cet homme qu’il rejette la responsabilité:
«Si tu peux... tout est possible à celui qui croit.»
Pour obtenir de Jésus votre guérison, il ne
suffit pas de prier. La prière sans la foi est aussi sans efficace. C’est «la
prière de la foi» qui relèvera le malade. Si vous avez déjà demandé au Seigneur
votre guérison, ou si d’autres l’ont demandée pour vous, il faut, avant de
sentir aucun changement, que vous puissiez dire avec foi: Sur l’autorité de
Comment obtenir ce degré de foi? Exposez à Dieu l’incrédulité qui se trouve
encore en vous et comptez sur lui pour en être délivré. La foi n’est pas
une monnaie qui doive acheter du Seigneur votre guérison. C’est lui-même qui
veut éveiller et développer en vous la foi nécessaire. «Viens au secours de mon
incrédulité,» s’écrie le père de l’enfant. Son désir ardent était de ne pas
manquer de foi. Vous aussi, avouez au Seigneur toute la peine que vous avez
encore à le croire sur parole, dites-lui que vous ne voulez plus de cette
incrédulité, que vous vous remettez à lui, ne voulant écouter que sa parole. Ne
perdez pas de temps à déplorer votre incrédulité, mais regardez à Jésus.
«La lumière de sa face» vous fera trouver
la faculté de croire en lui. (Ps 44:4) Il vous appelle à vous confier en lui;
écoutez-le, et par sa grâce la foi triomphera en vous. Dites-lui: Seigneur, je
sens encore de l’incrédulité en moi, j’ai de la peine à réaliser que je suis
assuré de ma guérison parce que le possède celui qui l’opère! Et pourtant je
veux vaincre cette incrédulité. Toi, Seigneur, tu me donneras la victoire. Je
veux croire! Oui, Seigneur, je crois, car «tu viens au secours de mon
incrédulité.» C’est quand nous sommes en communion intime avec Jésus, et que
notre coeur répond à son coeur, que l’incrédulité est domptée, vaincue.
Il importe aussi de témoigner de la foi qu’on a. Soyez résolu à croire ce que le
Seigneur vous dit, à croire surtout ce qu’il est. Appuyez-vous avec force sur
ces promesses: «La prière de la foi sauvera le malade.» (Jas
5:15) «Je suis
l’Éternel qui te guérit.» (Ex 15:26) Regardez à Jésus qui «a porté nos
langueurs» (Esa 53:4) et qui a guéri tous ceux qui allaient à
lui; comptez sur le Saint-Esprit pour manifester dans votre coeur la présence
de Jésus qui est actuellement dans le ciel, et pour faire passer dans votre
corps aussi la puissance de sa grâce. Louez le Seigneur, sans attendre de vous
sentir mieux ou d’avoir plus de foi. Louez-le, disant avec David: «Éternel, mon
Dieu, J’ai crié à toi et tu m’as guéri.» (Ps 30:2) La guérison divine est une grâce
spirituelle qu’il faut saisir spirituellement et par la foi avant d’en éprouver
l’effet dans le corps. Saisissez-la donc et rendez grâce à Dieu. Quand le
Seigneur Jésus eut commandé au démon de sortir de l’enfant, il l’agita avec
violence, si bien qu’on crut qu’il était mort. Si donc votre maladie ne cédait
pas tout de suite, si votre incrédulité et Satan cherchaient à reprendre le
dessus, ne les écoutez pas, mais attachez-vous à Jésus le Guérisseur, et
certainement il vous guérira.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT-TROISIÈME JOUR
Votre Corps est le temple du Saint-Esprit.
«Ne savez-vous pas que vos corps sont des
membres de Christ? Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit
qui est en vous? Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui
appartiennent à Dieu.». (1Co
6:15,19,20).
Le récit de la création nous dit que
l’homme est composé de trois parties: Dieu tira d’abord le corps de la
poussière de la terre, après quoi «il souffla en lui un souffle de vie,» il fit
passer en lui sa propre vie, son Esprit. Par l’union de l’esprit à la matière,
l’âme devint «âme vivante.» L’âme, qui est proprement l’homme, se trouve donc
placée entre le corps et l’esprit servant à les relier ensemble. Par le corps,
l’âme se trouve en rapport avec le monde extérieur, par l’esprit avec le monde
invisible et avec Dieu. Par le moyen de l’âme, l’esprit pouvait soumettre le
corps à l’action des puissances célestes et par là le spiritualiser; par le
moyen de l’âme, le corps aussi pouvait agir sur l’esprit et l’attirer vers la
terre. L’âme, sollicitée par l’un et l’autre, devait donc choisir entre la voix
de Dieu, lui parlant par l’esprit, ou la voix du monde lui parlant par les
sens.
Cette union de l’esprit et du corps offrait
un ensemble merveilleux et unique dans la création; l’homme était par là même
le joyau de l’oeuvre de Dieu. Il existait déjà d’autres créatures, dont les
unes étaient, comme les anges, tout esprit, sans corps matériel, et les autres,
comme les animaux, n’étaient que chair, possédant un corps animé d’âme vivante,
mais dépourvu d’esprit. L’homme était destiné à montrer que le corps matériel,
gouverné par l’esprit était susceptible d’être transformé par la vertu de
l’Esprit de Dieu et d’être ainsi amené à participer à la gloire céleste.
Nous savons ce que le péché et Satan ont
fait de cette possibilité de transformation graduelle. Par le moyen du corps,
l’esprit fut tenté, séduit, et devint l’esclave des sens. Nous savons aussi ce
qu’a fait Dieu pour annuler l’oeuvre de Satan et atteindre le but de la
création. «Le Fils de Dieu a paru, afin de détruire les oeuvres du diable.» (1Jn
3:8) Dieu «a formé
un corps à son Fils» (Heb 10:5) «
La foi nous met en possession de tout ce
que nous a acquis la mort de Christ et sa résurrection, et ce n’est pas
seulement dans notre âme et notre esprit que la vie de Jésus ressuscité manifeste
dès ici-bas sa présence, c’est aussi dans le corps qu’elle veut agir selon la
mesure de notre foi.
«Ne savez-vous pas que votre corps est le
temple du Saint-Esprit?» Un grand nombre de croyants se figurent que le
Saint-Esprit vient habiter notre corps comme nous habitons une maison. Rien de
pareil. je puis habiter une maison sans que pour cela elle fasse partie de mon
être; je puis la quitter sans avoir à en souffrir; il n’existe aucun lien vital
entre moi et ma maison. Il n’en est pas de même quant à la présence de notre
âme et de notre esprit dans notre corps. La vie de la plante habite et anime
chacune de ses parties; et notre âme, notre esprit ne se bornent pas à habiter
telle partie du corps, le coeur, la tête, ou telle autre, mais ils pénètrent partout,
jusqu’à l’extrémité des membres les plus infimes. L’âme remplit de sa vie le
corps tout entier, si bien que dans chaque molécule du corps la vie atteste la
présence de l’âme. C’est ainsi pareillement que le Saint-Esprit vient habiter
notre corps. Il le pénètre tout entier. Il nous anime et nous possède
infiniment plus que nous ne pouvons nous le figurer.
Comme le Saint-Esprit apporte à notre âme
et à notre esprit la vie de Jésus avec sa sainteté, sa joie et sa force, de
même il vient aussi communiquer au corps malade toute la vitalité de Christ
aussitôt que la foi étend la main pour la saisir. C’est quand le corps est
entièrement soumis à Christ, «crucifié avec lui,» et qu’il renonce à toute
propre volonté et indépendance pour ne plus vouloir être que le temple du
Seigneur, c’est alors que l’Esprit-Saint manifeste dans le corps la puissance
du Sauveur ressuscité. Alors seulement nous pouvons «glorifier Dieu dans notre
corps,» en lui laissant toute liberté de montrer sa puissance en nous, de faire
voir comment il sait affranchir son temple de la domination de la maladie, du
péché et de Satan.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT-QUATRIÈME JOUR
Le corps pour le Seigneur.
«Les aliments sont pour le ventre et le
ventre pour les aliments, mais Dieu détruira l’un comme les autres; le corps
néanmoins n’est pas pour l’impudicité, il est pour le Seigneur, et le Seigneur
pour le corps.» (1Co
6:13)
Un des théologiens les plus savants a dit
que la corporéité est le but que Dieu s’est proposé. Comme nous l’avons vu,
c’est là en effet ce que Dieu a réalisé en créant l’homme. C’est là ce qui fait
l’étonnement et l’admiration des habitants du ciel lorsqu’ils contemplent la
gloire du Fils. Revêtu d’un corps d’homme, Jésus est pour toujours monté sur le
trône de Dieu, pour partager la gloire de Dieu. C’était là ce que Dieu voulait;
on finira par le reconnaître quand l’humanité régénérée formera le corps de
Christ, sera réellement «le temple du Dieu vivant», (2Co
6:16) et que toute
la création, dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, aura part à la
gloire des enfants de Dieu. Le corps matériel sera alors entièrement sanctifié,
glorifié par l’Esprit, et ce corps ainsi spiritualisé sera la plus haute gloire
du Seigneur Jésus et de ses rachetés.
C’est en prévision de cet état nouveau que
le Seigneur attache une grande importance à voir notre corps habité et
sanctifié dès ici-bas par son Esprit. Les croyants comprennent si peu cette vérité
qu’ils ne s’en occupent guère et cherchent encore moins à obtenir l’action de
l’Esprit-Saint dans leur corps. Aussi beaucoup d’entre eux, croyant que ce
corps leur appartient, s’en servent à leur gré. Sans comprendre combien la
sanctification de l’âme et de l’Esprit dépendent du corps, ils ne saisissent
pas toute la force que contiennent ces mots «le corps est pour le Seigneur»
aussitôt qu’on les reçoit avec obéissance.
«Le corps est pour le Seigneur.» Que
signifie cette parole? L’apôtre venait de dire: «les aliments sont pour le
ventre et le ventre pour les aliments, mais Dieu détruira l’un comme les
autres.» Le manger et le boire offrent au chrétien l’occasion de réaliser cette
vérité: «le corps est pour le Seigneur.» Il faut en effet qu’il apprenne à
manger et à boire à la gloire de Dieu. C’est par le manger que furent amenés le
péché et la chute.
C’est aussi par le manger que le diable
chercha à tenter notre Seigneur. Jésus lui-même sanctifia alors son corps en ne
mangeant qu’à l’invitation de son Père. (Mt 4:11) Un grand nombre de croyants négligent de
veiller sur leur corps, d’observer une sainte sobriété, de peur qu’il ne
devienne impropre à servir Dieu. Jamais le manger et le boire ne devraient
entraver la communion avec Dieu; leur but est au contraire de la faciliter en
maintenant le corps dans son état normal.
L’apôtre parle aussi de la fornication, ce
péché qui souille le corps et qui se trouve en opposition directe avec ces
mots: «Le corps est pour le Seigneur.» Il ne s’agit pas là seulement de
l’impudicité en dehors du mariage, mais dans le mariage même, de toute volupté,
de tout défaut de sobriété en tous genres, de tout ce que condamnent ces mots:
«Votre corps est le temple du Saint-Esprit» (1Co 6:19) «le corps est pour le Seigneur.»
De même tout ce qui concourt à l’entretien
du corps, à le vêtir, à le fortifier, à le délasser par le sommeil, ou à lui
offrir quelque jouissance, tout doit être placé sous le contrôle du
Saint-Esprit. Ainsi que le temple de l’ancienne Alliance avait été construit
uniquement pour Dieu et son service, notre corps aussi a été créé pour le
Seigneur et pour lui seul.
L’un des principaux bienfaits de la
guérison divine sera donc de nous apprendre que notre corps doit être affranchi
du joug de notre volonté propre pour devenir la propriété du Seigneur. Dieu
n’accorde pas la guérison à nos prières avant d’avoir atteint le but pour
lequel il avait permis la maladie. Il veut que cette discipline nous amène à
une communion plus intime avec lui; il nous fait comprendre que nous avons
considéré notre corps comme notre propriété, tandis qu’il appartient au
Seigneur et que le Saint-Esprit veut en sanctifier tous les actes. Il nous
porte à saisir que si nous soumettons sans réserve notre corps à l’influence du
Saint-Esprit, nous éprouverons en nous sa puissance, et qu’il nous guérira en
faisant passer dans notre corps la vie même de Jésus. Il nous amène enfin à
dire avec conviction: «Le corps est pour le Seigneur.»
Il est des croyants qui recherchent la
sanctification, mais seulement pour l’âme et l’esprit; dans leur ignorance, ils
oublient que le corps et tout son système nerveux, que la main, l’oreille, les
yeux, la bouche sont directement appelés à témoigner de la présence et de la
grâce de Dieu en eux. Ils n’ont pas accordé assez d’attention à ces mots: «Vos
corps sont les membres de Christ.» «Si par l’Esprit vous faites mourir les
actions du corps, vous vivrez.». (1Co 6:15) (Ro 8:13) «Que le Dieu de paix vous sanctifie
lui-même tout entier, et que tout votre être, esprit, âme et corps, soit
conservé irrépréhensible.» (1Th 5:23) Oh! quel renouvellement s’opère en nous
quand par son attouchement le Seigneur guérit notre corps, qu’il en prend
possession, qu’il en devient par son Esprit la vie et la santé. C’est avec un
sentiment inexprimable de sainteté, de crainte et de joie, que le croyant peut
alors offrir son corps en sacrifice vivant pour en recevoir la guérison, et
qu’il prend pour devise ces mots: «Le corps est pour le Seigneur.»
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT-CINQUIÈME JOUR
Le Seigneur est pour le corps.
«Le corps néanmoins n’est pas pour
l’impudicité; Il est pour le Seigneur et le Seigneur pour le corps.». (1Co 6:13)
Dans les rapports de Dieu avec l’homme, il
y a réciprocité. Ce que Dieu a été pour moi, je dois à mon tour l’être pour
lui. Et ce que je suis pour lui, il veut de nouveau l’être pour moi. Si dans
son amour il se donne tout à moi, c’est pour qu’avec amour je me donne tout à
lui. C’est dans la mesure où je lui abandonne plus ou moins réellement tout mon
être, qu’il se donne aussi plus réellement à moi. Dieu amène ainsi le croyant à
comprendre que cet abandon de lui-même comprend aussi le corps et que plus notre
vie témoigne que «le corps est pour le Seigneur,» plus aussi nous éprouvons que
«le Seigneur est pour le corps.» En disant: «Le corps est pour le Seigneur,
nous exprimons le désir de voir notre corps entièrement consacré, offert en
sacrifice au Seigneur, et sanctifié par lui. En disant: «Le Seigneur est pour
le corps,» nous exprimons la douce certitude que notre offrande a été acceptée
et que par son Esprit le Seigneur fera passer dans notre corps la force de sa
vie et de sa sainteté, qu’il nous fortifiera et nous gardera désormais.
Ceci est affaire de foi. Notre corps est
matériel, faible, chétif, pécheur, mortel; aussi n’est-il pas facile de saisir
d’emblée toute l’étendue de cette parole: «Le Seigneur est pour le corps.»
C’est la parole de Dieu qui nous explique la manière de nous l’assimiler. Le
corps a été créé par le Seigneur et pour le Seigneur. Jésus a revêtu le corps
terrestre. En son corps il a porté nos péchés sur la croix, et par là il a
affranchi notre corps de la puissance du péché. En Christ le corps a été
ressuscité et admis sur le trône de Dieu. Le corps est la demeure du
Saint-Esprit, il est appelé à être éternellement participant de la gloire
céleste. C’est donc avec certitude et dans un sens étendu, universel, que nous
pouvons dire: Oui, le Seigneur Jésus, notre Sauveur, «est pour le corps.»
Cette vérité peut avoir diverses
applications. Tout d’abord elle est d’un grand secours pour la sanctification
pratique. Il est plus d’un péché qui tire sa puissance d’une disposition
physique. L’ivrogne converti a horreur des boissons alcooliques, et pourtant
les appétits physiques lui sont parfois encore en piège, remportant la victoire
sur ses convictions nouvelles. Cependant, si dans la lutte il donne avec
confiance son corps au Seigneur, tout appétit physique, tout désir de boire
encore en sera diminué. Notre humeur aussi provient parfois de notre nature
physique. Un système nerveux, irritable, produit des paroles vives, acerbes,
peu charitables. Qu’on apporte alors son corps au Seigneur; on éprouvera
bientôt que le Saint-Esprit peut mortifier les mouvements d’irritation, qu’il
peut sanctifier le corps et le rendre irrépréhensible.
Ces mots: «Le Seigneur est pour le corps» trouvent
aussi leur application quant aux forces physiques que réclame le service du
Seigneur. Lorsque David s’écrie-«C’est Dieu qui me ceint de force» il entend
par là la force du corps, car il ajoute aussitôt: «Il rend mes pieds semblables
à ceux des biches, et mes bras tendent l’arc d’airain. (Ps
18:33,35) Dans ces
mots aussi: «L’Eternel est la force de ma vie», (Ps
27:1) il ne s’agit
pas uniquement de l’homme spirituel, mais de l’homme tout entier. Un grand
nombre de croyants ont éprouvé que la promesse: «Ceux qui se confient en
l’Éternel, renouvellent leur force» (Esa 40:31) s’adresse aussi au corps et que le baptême
de l’Esprit redouble les forces du corps.
Mais c’est surtout par la guérison divine
que nous voyons se vérifier ces mots: «Le Seigneur est pour le corps.» Oui,
Jésus, le souverain et miséricordieux Guérisseur, est toujours prêt à sauver et
guérir. Il y avait en Suisse, il y a quelques années, une jeune fille, atteinte
de phtisie pulmonaire et malade à la mort. Le médecin avait conseillé un climat
plus doux, mais sa faiblesse ne permettait pas de l’y transporter. Elle apprit
que Jésus est le Guérisseur des malades. Elle crut cette bonne nouvelle et une
nuit qu’elle y pensait, il lui sembla que le corps du Seigneur s’approchait
d’elle, qu’elle devait saisir à la lettre ces mots, Son corps pour notre corps.
Depuis ce moment elle commença à se rétablir. Quelque temps après, elle put
diriger des réunions bibliques et plus tard elle devint une ouvrière zélée et
bénie dans l’oeuvre du Seigneur parmi les femmes. Elle avait appris à
comprendre que «le Seigneur est pour le corps.»
Cher malade! Le Seigneur t’a montré par la
maladie quelle puissance a le péché sur le corps. Par ta guérison, il veut
t’apprendre aussi quelle est la puissance de la rédemption sur le corps. Il
t’appelle à montrer ce que tu n’avais pas compris jusqu’ici, que «le corps est
pour le Seigneur.» Donne-lui donc ton corps. Donne-le lui avec ta maladie, avec
le péché qui est la cause première de la maladie. Crois, sans varier, que le
Seigneur se charge de ton corps, et il fera voir avec puissance qu’il est
réellement «le Seigneur qui est pour le corps,» le Seigneur qui a lui-même
revêtu et régénéré le corps ici-bas. Du haut du ciel, où il est à présent,
revêtu de son corps glorifié, il nous envoie sa force divine, voulant ainsi
manifester sa puissance dans notre corps.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT-SIXIÈME JOUR
Ne considérez point votre corps.
Et sans faiblir dans la foi, il ne
considéra point que son corps était déjà usé. Il ne douta point par
incrédulité, mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant
la pleine conviction que ce qu’il promet, il peut aussi l’accomplir.. (Ro 4:19-21)
Lorsque Dieu promit à Abraham de lui donner
un fils, jamais le patriarche n’aurait pu croire à cette promesse s’il avait
«considéré son corps déjà vieux et usé; » mais «il ne considéra point son
corps,» il ne voulut voir que Dieu et sa promesse, que la puissance et la fidélité
de Dieu qui lui assuraient l’accomplissement de sa promesse.
Ceci nous fait saisir toute la différence
qu’il y a entre la guérison demandée aux remèdes terrestres et la guérison
attendue de Dieu seul.
Quand on recourt aux remèdes pour obtenir la
guérison, toute l’attention du malade se porte sur le corps, considère le
corps, tandis que la guérison divine nous appelle à détourner nos regards du
corps et à nous abandonner, âme et corps, aux soins du Seigneur, ne nous
occupant plus que de lui.
Cette vérité nous fait également saisir
quelle différence il y a entre la maladie tenue pour bénédiction et la guérison
reçue du Seigneur. On redoute parfois de prendre la promesse de saint Jacques
dans son sens littéral, parce que, dit-on, la maladie est souvent plus
profitable à l’âme que la santé. Il est vrai que lorsqu’il s’agit de la
guérison obtenue par les remèdes terrestres, un grand nombre de personnes
éprouveraient plus de bénédiction à rester malades qu’à recouvrer la santé;
mais il en est tout autrement lorsque la guérison vient directement de la main
du Seigneur.
Pour recevoir la guérison divine, il faut
confesser et délaisser si sincèrement le péché, il faut s’abandonner si
complètement au Seigneur, renoncer si réellement à soi-même pour se placer dans
sa main, et croire si fermement que Jésus veut prendre soin du corps, que la
guérison obtenue ainsi ouvre au croyant une vie nouvelle de communion intime
avec le Seigneur. Il apprend par là à lui remettre entièrement le soin de sa
santé, et le moindre indice de retour du mal est pour lui un avertissement à ne
pas «considérer le corps,» mais à ne voir que le Seigneur.
Quel contraste entre cet état-là et celui
de la plupart des malades qui demandent la guérison aux remèdes. Si
quelques-uns d’entre eux ont été sanctifiés par la maladie, ayant appris à se
perdre de vue eux-mêmes, combien d’autres sont portés par la maladie même à se
préoccuper constamment d’eux et de l’état de leur corps. Que de soins ils
apportent alors à observer le moindre symptôme favorable ou fâcheux! Quelle
préoccupation du manger et du boire, des précautions à prendre pour éviter ceci
ou cela! Quelle attention aussi à remarquer si on s’occupe assez d’eux, si on
les soigne assez bien, si on les visite assez souvent! Que de temps se passe
ainsi à considérer le corps et ses exigences, plutôt que le Seigneur et les
relations qu’il voulait avoir avec leur âme! Et qu’ils sont nombreux ceux que
la maladie préoccupe presque uniquement d’eux-mêmes!
Tout ceci change totalement quand c’est du
Dieu vivant qu’on attend avec confiance la guérison. La première chose qu’on
apprend alors est celle-ci: Cessez de vous inquiéter de l’état de votre corps;
vous l’avez confié au Seigneur; c’est lui qui en est responsable. Si vous ne
voyez pas aussitôt d’amélioration rapide, mais qu’au contraire les symptômes du
mal paraissent s’aggraver, souvenez-vous que vous êtes entré dans une voie de
foi, que vous ne devez donc plus considérer le corps, mais vous attacher
uniquement au Dieu vivant. Le commandement de Jésus: «Ne vous inquiétez pas
pour votre corps» (Mt 6:25) nous apparaît ici sous un jour nouveau.
Lorsque Dieu appela Abraham à ne point
considérer son corps, c’était l’appeler au plus bel exercice de foi possible,
lui apprendre à n’avoir d’attention que pour Dieu et sa promesse. Il fut
soutenu par sa foi et donna gloire à Dieu, convaincu que Dieu ferait ce qu’Il
avait promis. La guérison divine est un merveilleux lien pour nous attacher au
Seigneur. Au premier moment, on redoute de croire que le Seigneur veuille
étendre sa main puissante et en toucher le corps; mais en étudiant
Cher lecteur! Veux-tu, toi aussi, entrer
dans cette voie de foi, bien supérieure à ce qu’on est convenu d’appeler la
voie naturelle? Marche sur les traces d’Abraham. Apprends de lui à ne point
considérer ton corps, à ne point douter par incrédulité. Considérer son corps
fait aussitôt naître des doutes, tandis que s’attacher à la promesse de Dieu et
s’occuper de Lui seul fait entrer dans la voie de la foi, la voie de la
guérison divine, celle qui glorifie Dieu.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT-SEPTIÈME JOUR
La maladie et la mort.
«Les jours de nos années s’élèvent à
soixante-dix ans, et pour les plus robustes à quatre-vingts ans.». (Ps 90:10)
«C’est lui qui te délivre de la peste et de
ses ravages, Tu ne craindras ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la
contagion qui frappe en plein midi. Je te rassasierai de longs jours.». (Ps 91:3,6,16)
«Ils portent encore des fruits dans la
vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants». (Ps 92:15)
Voici ce qu’on objecte souvent à ces mots
de saint Jacques: «La prière de la foi sauvera le malade.» (Jas
5:15) S’il est promis
d’être toujours guéri en réponse à la prière de la foi, comment la mort
serait-elle encore possible? Et on ajoute aussi: Comment le malade peut-il
savoir que Dieu, qui fixe le terme de la vie, n’a pas décidé de le laisser
mourir de telle maladie? Dans ce cas-là la prière ne serait-elle pas inutile,
et ne serait-ce même pas un péché de demander la guérison?
Avant de répondre, nous remarquerons que
cette objection s’adresse non à ceux qui croient en Jésus, comme au guérisseur
des malades, mais tout directement à
Remarquons en outre que lorsqu’il s’agit
d’une vérité divine qui a été longtemps négligée dans l’Eglise, elle ne peut
guère être comprise d’emblée. Ce n’est que peu à peu qu’on en discernera
l’importance et la portée. À mesure qu’elle reprendra vie, après avoir été
acceptée par la foi, le Saint-Esprit l’accompagnera de nouvelles lumières.
Souvenons-nous que c’est à cause de l’incrédulité de l’Eglise que la guérison
divine lui a été retirée, et ajoutons aussi qu’il ne faut pas attendre d’un
petit livre comme celui-ci tous les éclaircissements qui seront donnés plus
tard, lorsque cette vérité sera devenue réalité vivante pour le peuple de Dieu.
Ce n’est donc pas de la réponse de tel ou tel que chacun doit faire dépendre sa
foi aux vérités bibliques; c’est «pour les hommes droits,» prêts à se soumettre
à
Quant à la première objection, il est
facile d’y répondre. L’Écriture fixe à soixante-dix ou quatre-vingts ans la
mesure ordinaire de la vie humaine. Le croyant qui reçoit Jésus comme le
Guérisseur des malades s’en tient donc à cette déclaration de
Pour le croyant qui a marché avec son
Sauveur, fort de la force qui résulte de la guérison divine, et dont le corps
est par conséquent sous l’influence du Saint-Esprit, il n’est point nécessaire,
quand viendra le moment de mourir, qu’il meure de maladie. S’endormir en
Christ, telle est la mort du croyant lorsque le terme de sa vie est venu. La
mort n’est pour lui que le sommeil après la fatigue, l’entrée dans le repos. La
promesse: «afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre» (Eph
6:3) s’adresse
encore à nous qui vivons sous la nouvelle Alliance. Aussi plus le croyant a
appris à voir dans le Sauveur «celui qui guérit les infirmités,» plus il a de
liberté à réclamer l’accomplissement littéral de cette promesse: «je le
rassasierai de longs jours. Ils portent encore des fruits dans la vieillesse,
ils sont pleins de sève et verdoyants.»
Ce même texte répond aussi à la seconde
objection. Le malade voit dans
Établissons bien ici que la foi n’est pas un
raisonnement logique qui doive en quelque sorte obliger Dieu a agir
conformément à ses promesses. Elle est bien plutôt la disposition confiante de
l’enfant qui honore son Père, qui compte sur son amour pour le voir accomplir
ses promesses, et qui le sait fidèle à communiquer au corps aussi bien qu’à
l’âme une force nouvelle. Cette force est celle qui résulte de la rédemption et
nous devons compter sur sa présence en nous jusqu’à ce que vienne le moment du
délogement.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT-HUITIÈME JOUR
Le Saint-Esprit, l’Esprit de guérison.
«Il y a diversité de dons, mais le même
Esprit. À l’un est donné la foi par le même Esprit, à un autre le don des guérisons
par le même Esprit. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les
distribuant à chacun en particulier comme il veut.». (1Co 12:4) {9, 11)
Ce qui distingue les enfants de Dieu, ce
qui fait leur gloire c’est que Dieu demeure «au milieu d’eux» et se révèle à
eux avec puissance. (Ex 33:16 ;{34: 9, 10) Depuis la nouvelle Alliance, cette
habitation de Dieu dans le croyant est plus manifeste encore que dans les temps
anciens. Dieu envoie le Saint-Esprit à son Église, qui est le corps de Christ, afin
qu’il agisse avec puissance en elle; c’est donc de lui que dépend sa vie et sa
prospérité. Pour qu’on puisse reconnaître en elle le corps de Christ, il faut
que l’Eglise laisse l’Esprit agir en elle sans réserve et avec pleine liberté.
Alors les membres du corps entier pourront s’attendre aux manifestations de
l’Esprit, car ils forment un ensemble indissolublement uni selon ces mots: «un
seul corps et un seul Esprit.» (Eph 4:4)
L’Esprit agit diversement dans tel ou tel membre
de l’Eglise. On peut être rempli de l’Esprit pour accomplir telle oeuvre et non
telle autre. Il est aussi des temps, dans l’histoire de l’Eglise, où certains
dons de l’Esprit sont accordés avec puissance, tandis que d’autres dons sont
arrêtés par l’ignorance ou l’incrédulité. Partout où abonde la vie de l’Esprit,
on peut s’attendre à voir reparaître aussi tous ses dons.
Le don de guérison est l’une des plus
belles manifestations de l’Esprit. Il est dit de Jésus: «Vous savez comment
Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth qui allait de lieu en
lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du
diable. (Ac 10:38) Le Saint-Esprit était en lui Esprit
guérisseur, et c’est ce qu’il fut aussi pour ses disciples après
La guérison divine est l’oeuvre du
Saint-Esprit. La rédemption par Christ étend au corps aussi son action
puissante et c’est le Saint-Esprit qui est chargé de nous la transmettre, puis
de la maintenir en nous. Notre corps participe donc au bienfait de la
rédemption et dès à présent il peut en recevoir le gage par la guérison divine.
C’est Jésus qui guérit, Jésus oint et baptisé du Saint-Esprit, Jésus qui a
baptisé ensuite ses disciples du même Esprit; c’est lui qui nous envoie le
Saint-Esprit ici-bas, soit pour éloigner de nous la maladie, soit pour rendre
la santé à notre corps quand la maladie l’a atteint.
La guérison divine accompagne la
sanctification par l’Esprit. C’est pour nous sanctifier, que le Saint-Esprit
nous fait participer à la rédemption de Christ. De là son nom de Saint. La
guérison qu’il opère est donc partie intrinsèque de son oeuvre divine, et il
l’accorde soit pour amener le malade à se convertir et à Croire,(Ac
4:29,30; 5:12,14; 6:7,8; 8:6,8; 9:42) soit pour affermir sa foi, s’il est déjà converti; il le
presse, ainsi de renoncer au péché, et de se consacrer entièrement à Dieu et à
son service. (1Co 11:31) (Jas 5-15,16) (Heb 12:10)
La guérison divine contribue à glorifier
Jésus. La volonté de Dieu est que son Fils soit glorifié, et c’est là ce que
fait le Saint-Esprit quand il vient nous montrer ce qu’opère là rédemption par
Christ. La rédemption du corps mortel paraît presque plus merveilleuse encore
que celle de l’âme immortelle. C’est de ces deux manières que Dieu veut habiter
en nous par Christ et triompher ainsi de la chair. Aussitôt que notre corps
devient le temple de Dieu par l’Esprit, Jésus en est glorifié.
La guérison divine a lieu partout où
l’Esprit de Dieu agit avec force. Soit la vie des réformateurs, soit celle de
certains Moraves du meilleur temps nous en sont la preuve; mais il y a encore
d’autres promesses touchant l’effusion du Saint-Esprit qui n’ont pas été accomplies
jusqu’à présent. Vivons dans une sainte attente, priant le Seigneur de les
accomplir au milieu de nous. Abandonnons-nous sans réserve à l’action
sanctifiante de l’Esprit pour qu’il nous fasse marcher comme des croyants qui
appartiennent exclusivement au Seigneur. Croyons que la volonté de Dieu est de
nous voir en bonne santé, et alors la guérison divine nous sera accordée par
l’Esprit.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
VINGT-NEUVIÈME JOUR
Que le malade guéri glorifie Dieu.
«À l’instant, il recouvra la vue et suivit Jésus en glorifiant
Dieu.». (Lu 18:43)
«D’un saut il fut debout, et il se mit à
marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu.». (Ac 3:8)
On pense généralement que la piété est
plus, facile dans la maladie que dans la santé; que le silence et la souffrance
disposent l’âme à chercher le Seigneur, à se mettre en communion avec lui bien
mieux que les distractions de la vie active; qu’enfin la maladie rend plus
directement dépendant de Dieu. Toutes ces raisons font hésiter le malade à
demander au Seigneur sa guérison; car, se dit-il, comment savoir, si la maladie
n’est pas plus salutaire à mon âme que la santé? Penser ainsi, c’est
méconnaître ce qu’est la guérison divine et ses fruits. Cherchons à comprendre
que si la guérison par les voies ordinaires risque parfois de faire lâcher la
main de Dieu, la guérison divine au contraire unit à lui plus étroitement. Il
en résulte que de nos jours, aussi bien qu’au temps du ministère terrestre de
Jésus-Christ, le croyant qui a été guéri pourra glorifier le Seigneur bien
mieux que celui qui reste malade. La maladie ne peut glorifier Dieu qu’autant
qu’elle lui donne l’occasion de manifester sa puissance. (Jn
9:3; 11:4)
Le malade amené par ses maux à glorifier
Dieu, le fait pour ainsi dire par contrainte. S’il avait la santé et la liberté
du choix, il est très possible que son coeur retournerait au monde. Dans ce cas
le Seigneur doit le retenir à l’écart; sa piété dépend de son état maladif.
Voilà pourquoi le monde pense que la religion n’est guère bonne que dans les
chambres de malades, auprès des lits de mort, et pour ceux qui n’ont pas à se
mêler au mouvement et au bruit de la vie ordinaire. Pour être convaincu de l’efficace
de la religion contre les tentations, il faut que le monde voit le croyant en
bonne santé marcher avec calme et sainteté au milieu même de l’activité et du
travail. Sans doute un grand nombre de malades ont glorifié Dieu par leur
patience dans la souffrance, mais on le glorifie encore mieux en le servant
avec une santé sanctifiée par lui.
Pourquoi donc, demande-t-on, ceux qui ont
été guéris en réponse à la prière de la foi glorifieraient-ils mieux le Seigneur
que ceux qui l’ont été en usant des remèdes terrestres?
Le voici: La guérison par le moyen des
remèdes nous montre la puissance de Dieu dans la nature, mais ne nous met pas
toujours en contact vivant et direct avec lui, tandis que la guérison divine
est un acte venant de Dieu sans autre intermédiaire que le Saint-Esprit. C’est
donc ici le contact direct avec Dieu qui est l’essentiel; et c’est pour cela
que l’examen de conscience et la confession des péchés doivent y préparer le
malade. (1Co 11:30-32) (Jas 5:15,16) Celui-ci est appelé à se consacrer tout de
nouveau et tout entier au Seigneur. (1Co 6:13,19) Tout ici dépend de l’acte de foi qui
saisit la promesse du Seigneur en se donnant à lui, et qui ne doute pas que le
Seigneur ne prenne aussitôt possession de ce qu’on lui consacre. Ceci explique
pourquoi la prolongation de la santé reçue dépend de la sanctification de la
vie, de l’obéissance à chercher toujours le bon plaisir du divin Guérisseur. (Ex
15:26)
La santé obtenue dans ces conditions-là
assure des grâces spirituelles bien plus grandes que le retour de la santé par
les voies ordinaires. Quand le Seigneur guérit le corps, c’est pour en prendre
possession, pour s’en faire un temple qu’il puisse habiter. La joie qui remplit
alors l’âme ne saurait se décrire; ce n’est pas seulement la joie d’être guéri,
c’est la joie mêlée d’humilité et de saint enthousiasme qui réalise
l’attouchement du Seigneur, et qui reçoit de lui une vie nouvelle. Dans
l’effusion de sa joie, le malade guéri exalte le Seigneur, il le glorifie par
ses paroles et ses actes, et toute sa vie est consacrée au service de Dieu.
Il est évident que ces fruits de la
guérison ne sont pas les mêmes pour tous, et que parfois il y a des pas
rétrogrades. La vie du malade guéri est solidaire de la vie de ceux qui
l’entourent. Leurs doutes, leurs inconséquences pourront plus tard le faire
dévier, néanmoins c’est presque toujours ainsi qu’il débute dans sa vie
nouvelle. Chaque jour il découvre et reconnaît mieux que sa vie est celle du Seigneur;
il entre en communion plus intime et plus joyeuse avec lui, il apprend à vivre
dans la dépendance habituelle de Jésus, et il reçoit de lui la force qui
résulte d’une consécration plus complète.
Oh! que ne deviendra pas l’Eglise quand
elle vivra de cette foi-là, quand chaque malade verra dans la maladie un appel
à être sanctifié, à attendre du Seigneur la manifestation de sa présence, quand
les guérisons se multiplieront, produisant tout autant de témoins de la
puissance de Dieu, tous prêts à s’écrier avec le psalmiste: «Mon âme, bénis
l’Éternel qui guérit toutes tes maladies.»
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
TRENTIÈME JOUR
La prière persévérante.
«Jésus leur adressa une parabole pour
montrer qu’il faut toujours prier et ne point se relâcher... Dieu ne fera-t-il
pas justice à ses élus qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur
égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice.». (Lu 18:1-8)
La nécessité de prier avec persévérance est
le secret de toute vie spirituelle. Quel bonheur de pouvoir demander à Dieu
telle ou telle grâce jusqu’à ce qu’il la donne, et de savoir avec certitude
qu’il veut exaucer la prière! Mais quel mystère aussi pour nous que l’appel à
persévérer dans la prière, à heurter à la porte du Seigneur avec foi, à lui
rappeler ses promesses, à ne pas nous lasser de le faire jusqu’à ce qu’il nous
accorde notre demande. L’assurance que notre prière doit obtenir du Seigneur ce
que sans elle il ne donnerait pas, n’est-elle pas la preuve évidente que
l’homme a été créé à l’image de Dieu, qu’il est son ami, qu’il est ouvrier avec
lui, et que les croyants qui forment ensemble le corps de Christ, participent
ainsi à son oeuvre d’intercession? car c’est à cette intercession de Christ que
le Père répond, qu’il accorde ses grâces divines.
Plus d’une fois
Cette persévérance à prier nous devient
facile dès que nous comprenons bien ce qu’est la foi. Jésus nous l’enseigne par
ces mots: «Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le
recevrez.» (Mt 21:22) Quand
Tout ceci est d’une grande importance pour
obtenir la guérison divine. Parfois il est vrai la guérison est immédiate et
complète; mais il peut arriver aussi qu’elle se fasse attendre, même dans le
cas où le malade aurait pu la demander avec foi. Parfois aussi les premiers
symptômes de guérison se montrent aussitôt, mais ensuite les progrès sont lents
et entravés par des moments d’arrêt ou des retours du mal. Dans l’un et l’autre
cas, il importe soit pour le malade, soit pour ceux qui prient avec lui, de
croire à l’efficacité de la prière persévérante, bien qu’ils ne puissent pas en
expliquer le mystère. Ce que Dieu parait d’abord refuser, il l’accorde plus
tard à la prière de «la cananéenne,» à celle de «la veuve,» à celle de «l’ami
qui heurte à la porte à minuit». (Mt 15:22) (Lu 18:3; 11:5) Sans voir ni changement, ni réponse, la
foi qui se fonde sur
«Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus
qui crient à lui jour et nuit? Je vous le dis, il leur fera promptement justice, quand même il tarde à leur égard.» Dieu sait donc tarder tout le temps nécessaire et
pourtant agir promptement sans
attendre plus qu’il ne faut. Voilà les deux choses que doit aussi présenter
notre foi. Avec une sainte promptitude saisissons les grâces promises comme si
nous les avions déjà reçues; avec patience attendons sans nous lasser
l’exaucement qui tarde à venir. Cette foi-là s’attache à vivre en lui. C’est
pour faire naître en nous cette foi-là, que la maladie nous est envoyée et
qu’ensuite la guérison nous est accordée, car plus que toutes choses cette
foi-là glorifie notre Dieu.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
TRENTE ET UNIÈME JOUR
Étendant ta main pour qu’il se fasse des guérisons.
«Et maintenant, Seigneur, vois leurs
menaces et donne à tes serviteurs d’annoncer ta Parole avec une pleine assurance,
en étendant ta main pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles, des
prodiges par le nom de ton saint Fils Jésus.». (Ac 4 29-31)
Nous serait-il permis aujourd’hui de prier
ainsi, de demander au Seigneur: Donne à tes serviteurs d’annoncer ta Parole
avec une pleine assurance, en étendant ta main pour qu’il se fasse des
guérisons.» Examinons cette question.
L’oeuvre de Dieu ne présente-t-elle pas
aujourd’hui tout autant de difficultés qu’alors, et les besoins ne sont-ils pas
aussi pressants? Qu’on se représente les apôtres au milieu de Jérusalem et de
son incrédulité; d’un côté les principaux du peuple et leurs menaces; de
l’autre la foule aveuglée, refusant de croire au Crucifié! À présent le monde
n’est plus si ouvertement hostile à l’Eglise, parce qu’il ne la craint pas,
mais ses paroles flatteuses sont plus redoutables encore que sa haine. La
dissimulation est parfois pire que la violence. Un christianisme tout de vaines
formes et qui dort dans son indifférence n’est-il pas tout aussi peu accessible
à la vérité qu’un judaïsme qui lui résiste ouvertement. Encore à présent les
serviteurs de Dieu ont besoin, pour «annoncer sa Parole avec une pleine
assurance,» que la puissance de Dieu se manifeste au milieu d’eux d’une manière
évidente.
Aujourd’hui comme alors, le secours de Dieu n’est-il pas tout aussi
nécessaire? Les apôtres savaient bien que ce n’était pas l’éloquence de
leur prédication qui ferait triompher la vérité, mais qu’il fallait là le
témoignage de l’Esprit manifestant sa présence par des miracles. Il fallait que
le Dieu vivant «étendit la main pour qu’il se fit des guérisons, des miracles
et des prodiges par le nom de son saint Fils Jésus.» Alors seulement ses
serviteurs, joyeux et forts de sa présence, pourraient annoncer sa Parole avec
l’assurance de la foi et apprendre au monde à craindre son nom.
Les promesses
divines ne nous concernent elles pas aussi? Les apôtres s’appuyaient sur ces mots du Seigneur avant son
ascension: «Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute
créature Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: En mon nom,
ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris.» (Mr
16:17,18)
Ce commandement nous indique la vocation
divine de l’Eglise; la promesse qui le suit nous montre quelles sont ses armes,
et nous prouve que le Seigneur agit de concert avec elle. C’est parce que les
apôtres comptaient sur cette promesse, qu’ils priaient le Seigneur de leur
accorder la preuve de sa présence. Le jour de
La même promesse s’adresse également à
nous, car l’ordre de prêcher l’Évangile ne saurait se détacher de la promesse
de guérison divine qui l’accompagne. Nulle part dans
Cette promesse est donc pour nous aussi;
demandons-en l’accomplissement.
Devons-nous
compter sur la même grâce?
Nous lisons dans les Actes «qu’après avoir prié, les apôtres furent tous
remplis du Saint-Esprit et qu’ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance;
que beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple et que
le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur s’augmentait de plus en plus.»; (Ac
4:31) {5: 12-15) Oh! quelle joie et quelle force nouvelle recevrait
aujourd’hui le peuple de Dieu si de nouveau le Seigneur étendait ainsi sa main!
Que d’ouvriers fatigués et découragés s’affligent de ne voir guère de
bénédiction sur leur travail! Comme leur foi reprendrait vie si des signes de
ce genre venaient leur prouver que Dieu est à l’oeuvre avec eux! Maint
indifférent serait amené à réfléchir, plus d’un douteur à prendre confiance, et
tout incrédule en serait réduit au silence. Et le pauvre païen! Comme il se
réveillerait s’il voyait par des faits ce que les paroles ne peuvent lui faire
saisir, s’il devait forcément reconnaître que le Dieu du chrétien est «le Dieu
vivant» qui fait des prodiges, «le Dieu d’amour» qui bénit!
«Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de
force,» Église du Seigneur! Quoique tu aies perdu par ton infidélité la joie de
voir s’allier à la prédication «la main de l’Éternel étendue pour guérir,» le
Seigneur est prêt à t’accorder de nouveau cette grâce. Reconnais que c’est ton
incrédulité qui t’en a privée longtemps, demande pardon et ne tarde plus à
t’écrier: «Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de force, bras de l’Éternel!
Réveille-toi comme aux jours d’autrefois!» (Esa 51:9)
Église du Seigneur ne te lasse pas de prier
jusqu’à ce que Dieu te réponde de son sanctuaire et manifeste sa gloire à son peuple.
Comme ses premiers témoins, sois animée, toi aussi, du seul désir d’annoncer
l’Évangile avec une pleine assurance, de le prêcher à toute créature. Dieu
répondra alors à ta requête en te remplissant du Saint-Esprit, et de nouveau il
étendra sa main pour «qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des
prodiges par le nom de son saint Fils Jésus.»
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
NOTES
Extrait de la vie du pasteur Jean Christophe Blumhardt.
C’est d’En Haut que doit nous venir le
secours, mais par quel moyen? Hélas! les portes du ciel, jadis largement
ouvertes, ne semblent-elles pas fermées aujourd’hui? On prie beaucoup c’est
vrai; néanmoins on ne voit guère de réponse à toutes ces prières. Sous la
nouvelle Alliance, c’est par le moyen de nos frères que Dieu nous communique
ses grâces, se servant d’eux selon qu’il le juge bon. Ce n’est plus par des
révélations ou de songes, c’est par la prédication que l’Évangile est annoncé;
mais il faudrait encore, comme Christ l’avait institué, que les ministres des
grâces spirituelles fussent aussi les dispensateurs des autres grâces promises
à l’Eglise. Il faudrait qu’ils continuassent ainsi l’oeuvre des apôtres qui
avaient reçu le don de guérison aussi bien que celui de prédication.
De nos jours le monde chrétien a trop perdu
de vue tout cela; aussi a-t-on cherché à remplacer par l’art de la médecine ce
que les prédicateurs de l’Évangile ne pouvaient plus donner à l’Eglise, et
souvent on voit les médecins traiter avec amour et persévérance les malades et
les aliénés, tandis que les pasteurs ne savent leur dire que ces mots cités par
l’apôtre-«Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez,» sans leur donner «ce
qui est nécessaire au corps.» (Jas 2:16) Il en était tout autrement à l’origine du christianisme. La
volonté de Dieu était alors que le ministre de
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
NOTES
Le pasteur Jean Christophe Blumhardt.
Le pasteur Blumhardt avait été accusé
d’aller au delà des attributs de son ministère, en s’occupant de la guérison
des malades. Dans sa défense, il expose que s’il l’a fait, c’est parce qu’il a
vu là le devoir de répondre aux besoins de l’Eglise, et il insiste sur
l’efficace de la prière persévérante pour la guérison des malades. Après avoir
cité l’exemple de «la veuve qui importune le juge inique» et de «l’ami qui va
frapper à la porte à minuit,» il dit: Je n’ai fait là que ce qui rentre dans
les fonctions d’un pasteur, car c’est d’après l’ordre donné par le Seigneur
dans l’Épître de Jacques, que je me suis mis à prier avec foi. (Jas 1:6,7) Sans compter sur moi et mes propres
forces, sans me flatter d’avoir le don de guérison, plus que tout autre
pasteur, je me suis mis à l’oeuvre comme ministre de l’Évangile, sachant que
comme tel, j’avais le droit de prier. Toutefois j’ai vu que dans bien des cas
les portes du ciel ne m’étaient pas largement ouvertes, et découragé, j’ai été
plus d’une fois tenté de tout abandonner; mais la vue de tant de malades sans
secours ne me laissait pas de repos, et la parole du Seigneur «Demandez et l’on
vous donnera» (Lu 11:9,10) me revenait souvent à l’esprit.
En outre, je me disais que si l’Eglise et
ses pasteurs avaient perdu, par incrédulité, par désobéissance et négligence,
la force nécessaire pour résister à la puissance de Satan, c’était sans doute
dans la prévision de ces temps de disette, que le Seigneur avait parlé de
«l’ami qui va frapper à la porte à minuit pour demander trois pains.» (Lu 11:5-8) Quant à moi, je me sentais indigne d’aller
dans les ténèbres de minuit me présenter à Dieu comme son ami et lui demander
quelque chose pour tel ou tel membre de mon Église; et pourtant, comment les
laisser sans secours? Je ne le pouvais pas non plus. Je continuai donc à aller
frapper à sa porte selon que m’y autorisait la parabole, ou comme on me l’a
reproché, avec une arrogance spirituelle qui cherche à tenter Dieu. Quoi qu’on
puisse en dire, il m’était impossible de laisser «mon hôte» sans prendre soin
de lui.
La parabole de la veuve et du juge inique
me fut également très utile. (Lu
18:1-8) L’Eglise me
paraissait être «la veuve,» et moi, ministre de l’Eglise, n’avais-je pas le
droit d’élever la voix pour demander que justice lui fût faite de sa partie
adverse, et de persévérer à le demander avec l’insistance de la veuve, car le
Seigneur ne me répondait pas toujours tout de suite. Et pourtant que lui
demandais-je? Seulement «trois pains,» tout juste ce qu’il fallait à «mon
hôte.» Le Seigneur finit par se tourner vers le mendiant intrépide. Il vint à
son secours. Avais-je donc eu tort de le prier avec persévérance? Les deux
paraboles dont je viens de parler ne sont-elles pas applicables à tel ou tel
cas de notre temps, et le besoin n’était-il pas pressant?
Et comment le Seigneur répondait-il à ma
demande? Après avoir commencé par refuser, il ne me disait pas ensuite:
Va-t-en. Je porterai moi-même à ton hôte le nécessaire, je n’ai pas besoin de
ton entremise. -Non. C’était à moi, son ami, qu’il donnait la grâce demandée
pour que je la communiquasse à mon gré. J’allais donc distribuer «les trois
pains» reçus, mais la provision n’était pas grande, et bientôt elle était
épuisée, car il m’arrivait toujours de nouveaux hôtes. Ils avaient compris que j’avais
de la joie à prendre soin d’eux, à aller intercéder pour eux auprès de mon
céleste ami, fût-ce même à minuit. De nouveau j’obtenais ainsi ce qu’il me
fallait et j’en avais de reste. Voilà ce que j’ai fait; et maintenant à qui la
faute si les malheureux ont pris le chemin de ma demeure? Fallait-il les
renvoyer, leur dire avec dureté: Pourquoi venir ici? Dans la ville il y en a de
plus riches que moi. Allez chez eux! -Ne m’auraient-ils pas répondu: «C’est ce
que nous avons fait; mais aucun d’eux n’a voulu aller frapper à la porte de
«l’ami» pour lui demander ce qu’il nous fallait. Vous, de grâce, faites-le, car
nous sommes dans la détresse.»
Ils étaient en effet dans la détresse;
qu’avais-je à faire? Bien que fatigué, harcelé par eux, je ne me lassais pas
d’aller encore et encore chercher «les trois pains,» et souvent il m’est arrivé
de les obtenir beaucoup plus vite qu’au commencement, et plus gros aussi.
Cependant tous ne pouvaient pas manger de ce pain-là, ce qui fait que plus d’un
s’en est retourné ayant encore faim en me quittant.
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
NOTES
Le pasteur Blumhardt ne comprenait pas que
la prière de la foi qui demande la guérison des malades pût paraître en
désaccord avec le devoir de soumission et de patience. Cette objection qu’on a
souvent faite vient de deux erreurs: D’abord on se figure qu’en usant de la
prière de la foi, on impose à Dieu sa propre volonté. Mais n’est-ce pas le
faire bien plus encore quand on ne prie pas? Dieu n’est-il pas disposé à nous
secourir, n’attendant pour le faire que de nous voir venir à lui avec foi, et
si nous ne recourons pas à lui, ne l’empêchons-nous pas ainsi de venir à notre
aide?
Loin d’exercer aucune contrainte, la prière
de la foi ne nous est-elle pas recommandée par ces mots: «C’est ici la
persévérance des saints qui gardent les commandements de Dieu et la foi de
Jésus.» (Ap 14:12) La foi attend tout de Dieu, tandis que la
patience n’attend rien.
Voici l’autre erreur. Il y a une certaine
patience pieuse qu’on cite souvent en exemple dans le monde, c’est celle qui
subit la maladie sans chercher à en être délivré. Blumhardt ne s’y fiait pas,
ne la trouvant pas de bon aloi. «Il est plus aisé, disait-il, de se résigner à
être malade que d’user de la prière de la foi et de chercher à enlever les
obstacles qui s’opposent à ce que Dieu vienne nous secourir. On fait de
nécessité vertu; et chaque fois que la maladie parait incurable, on déclare que
c’est là la volonté de Dieu. On va même jusqu’à dire que la maladie est le plus
grand bonheur possible, la meilleure bénédiction à recevoir; néanmoins tout en
parlant ainsi, on accueille de toute part les remèdes qu’on suppose devoir y
mettre fin.
Cette pieuse patience qui n’ose demander à
Dieu la guérison de peur de lui déplaire, ne se fait aucun scrupule de recourir
à tous les moyens terrestres possibles pour se délivrer de la maladie. Il
vaudrait mieux se dire: Dieu ne m’appelle-t-il pas par cette maladie à user de
foi? Si je ne le fais pas, c’est un péché. La foi est un devoir; donc manquer
de foi c’est pécher, et voici pourquoi: «L’Évangile est une puissance de Dieu.»
(Ro 1:16)
Quand il réveille la conscience et qu’il pousse une âme à avoir foi aux
promesses de Dieu, il n’y a là rien d’humain. Mais si celui qui est ainsi
appelé à user de foi, néglige de le faire, et par paresse spirituelle préfère
recourir à tout autre moyen plutôt que de tomber à genoux et de s’adresser à
Dieu, il y a là un manque de foi volontaire qui est un péché.»
Lorsque Blumhardt reproche aux croyants
leur paresse et leur négligence à fléchir les genoux devant leur Dieu, il donne
là le résultat de sa propre expérience. Ce n’est qu’après avoir triomphé de
toute paresse et négligence, ce n’est qu’après avoir persévéré dans le jeûne et
la prière qu’il a remporté ses éclatantes victoires. Notre Dieu est «le Dieu
vivant; » celui qui est en communion avec Dieu doit être résolu à être «vivant»
aussi, c’est-à-dire à rester ferme dans la foi, à aller de l’avant et à vouloir
la victoire. (Ro 6:13)
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
NOTES
De la volonté de Dieu
Tiré de: La maladie et l’Évangile, par OTTO STOCKMAYER.
Dieu le Père ne se donne pas de repos qu’il
n’ait mis toutes choses sous les pieds de son Fils; et s’il tolère encore des
ennemis de Christ dans l’économie actuelle, il attend de ses rachetés, les
prémices de son Église, qu’ils honorent son Fils en reconnaissant sa
souveraineté et se donnant entièrement à lui, coeur, volonté et intelligence.
C’est pour les amener à cette entière consécration, qu’il recourt parfois à la
discipline de la maladie. Jaloux de la gloire de son Fils, il veut que Jésus
remporte une victoire complète sur ses rachetés et en eux, qu’il les voie tous,
et surtout ceux qui le suivent de plus près, recueillir tout ce que sa mort
leur a acquis. Si donc Satan ose attaquer ceux des serviteurs de Dieu qui sont
les plus fidèles, c’est non seulement avec la permission de Dieu qu’il le fait,
mais parce que Dieu lui-même l’a jugé bon, et parce qu’il veut dompter en eux
toute vie propre, pour les amener à vivre de la vie de Christ. Dieu poursuit
donc en eux son oeuvre de discipline jusqu’à ce que les voyant humiliés et
sanctifiés, il puisse les employer librement à son service.
Pour pouvoir jouir de l’oeuvre de Christ,
pour être guéri ou préservé de la maladie, il faut mourir à soi-même, écouter
la voix de Dieu et lui obéir. C’est par là que Dieu nous prépare à devenir
«ouvriers avec lui.» C’est notre entier abandon à sa volonté qui permet au
Saint-Esprit de stimuler tout notre être à porter des fruits.
Le Saint-Esprit nous place dans notre
véritable position à l’égard de la parole de Dieu, nous faisant passer de
l’attente passive à la foi vivante. Pour le malade, il ne s’agit donc pas
seulement de savoir s’il lui plaît ou non d’être guéri, mais de savoir ce qu’en
dit
Dans l’Épître de Jacques la promesse de
Dieu est si positive, et soit Esaïe, soit Matthieu ont si clairement parlé de
l’oeuvre de Christ, qu’il est impossible de douter de la volonté de Dieu quant
à la guérison de ses enfants malades.; (Jas 5:14) (Esa 53:4) (Mt 8:16,17) Cependant cette volonté de Dieu ne
s’accomplira en nous que si, comme Elie sur le Carmel, nous nous attachons avec
persévérance et foi à la recevoir. Quant à dire: Il en sera ce que Dieu voudra,
c’est parler comme si Dieu ne nous avait pas fait connaître sa volonté.
Souvenons-nous que lorsqu’il nous l’a fait connaître, nous en sommes
responsables tout autant que lui-même. Sachons aussi que notre incrédulité peut
en entraver l’exécution. Voyez ce que disent là-dessus. (Mt
13:58) (Mr
6:5) et (1Jn
5:10).
JÉSUS GUÉRIT LES MALADES ou GUÉRISON SELON
NOTES
Dorothée Trudel.
C’est par des faits plutôt que par des
exposés de doctrine que le Nouveau Testament nous fait connaître la guérison
divine. Le récit qu’il nous donne de tous les malades guéris par Jésus proclame
hautement son amour et sa divine puissance. De nos jours encore, rien ne
fortifie mieux la foi que les réponses merveilleuses du Seigneur à ceux qui se
confient en lui. Dorothée Trudel nous montre ce que peut obtenir la simplicité
de la foi et la persévérance dans la prière. Que de fois, elle aussi, a entendu
cette réponse du Seigneur: «Femme, ta foi est grande; qu’il te soit fait comme
tu désires.» (Mt 15:28)
Fille d’une mère pauvre et pieuse, Dorothée
avait appris d’elle que Dieu répond aux prières, même lorsqu’il s’agit de
choses terrestres. Pieuse elle-même dès son enfance, elle ne se sentit
réellement convertie qu’à l’âge de vingt-deux ans; elle fut amenée alors à se
donner à Dieu par la mort d’une amie qui, comme elle, aimait beaucoup la danse.
Depuis ce moment, elle devint une chrétienne sérieuse, et chercha à marcher
dans la voie de l’obéissance et de la foi. Ce ne fut que dans sa
trente-septième année que s’ouvrit devant elle la carrière nouvelle à laquelle
Dieu l’appelait.
Pour gagner sa vie, elle faisait des fleurs
artificielles, occupant à ce travail plusieurs ouvrières. Quatre d’entre elles
tombèrent malades en même temps. Ni médecins, ni remèdes ne purent les guérir,
et il ne restait plus guère d’espoir de les sauver, lorsque Dorothée qui les
entourait de prières et de lectures de
«Dieu m’avait remplie d’amour pour mon
prochain et c’était avec joie que je parlais à mes ouvrières du bonheur d’être
affranchi par le Seigneur du joug du monde. Bientôt quatre d’entre elles
tombèrent malades; on appela le médecin, néanmoins le mal s’aggrava; enfin le
danger devint tel que je dus crier au Seigneur.
Me sentant aussi incapable qu’un ver de
terre, je lui dis que je voudrais recourir aux anciens de l’Eglise selon
l’ordre donné par saint Jacques, (Jas 5:14) mais que le ne savais où trouver des
anciens, que par conséquent j’allais me rendre chez ces malades avec la foi de
la cananéenne, et que je leur imposerais les mains, sans toutefois me figurer
qu’il y eût aucune vertu dans ma main. C’est ce que le fis, et par la grâce de
Dieu, toutes quatre furent guéries. je fus très frappée alors du péché qu’il y
a à ne pas obéir à
Bientôt vinrent chez elle d’autres malades
qu’elle reçut et soigna avec amour, et il se fit là «des prodiges par le nom de
Jésus.» (Ac 4:30) Pour loger le nombre croissant des
malades, il fallut acheter une seconde maison, puis une troisième. Son but
était avant tout d’amener les malades à comprendre leur état de péché, et à
aller au Seigneur. Une bénédiction remarquable reposa sur ce travail spirituel.
L’Esprit de prière remplissait la maison, et c’était
Après avoir travaillé de la sorte pendant
dix ans et avoir été une source de bénédictions pour des milliers d’âmes, elle
mourut, laissant pour lui succéder Samuel Zeller qui continua l’oeuvre avec la
même bénédiction. Soit lui, soit les personnes qui l’aident répondent toujours
aux questions qu’on leur adresse en disant qu’ils ne possèdent personnellement
aucun don de guérison. C’est la foi, disent-ils, c’est la confiance en la
puissance de Dieu qui agissent ici. C’est lui qui opère les guérisons selon son
bon plaisir. Pour nous, nous ne sommes autre chose que des pécheurs rachetés
par Christ, cherchant à obéir à cet ordre: Tu aimeras ton prochain comme
toi-même. Il n’est pas nécessaire de venir à Maennedorf pour recevoir la
guérison et de l’âme et du corps. Il suffit de croire sans réserve aux
promesses de Dieu, et dans toutes les parties du monde se verront des oeuvres
pareilles.
Ce qui caractérise l’oeuvre de Dorothée
Trudel, et celle de Samuel Zeller, c’est que leur travail ne repose pas
seulement sur la foi qui prie, mais aussi sur l’amour qui cherche à servir Dieu
et le prochain. Que tous ceux qui veulent prier avec efficace pour les autres
apportent à ceci une grande attention. Lorsque Jésus guérissait les malades,
c’était de sa part un acte de bonté et de tendre compassion tout autant que de
puissance divine. Nous aussi, cherchons non seulement à user de foi et à
témoigner de sa puissance, mais encore à secourir nos semblables, à les aimer
avec la charité qui se dévoue pour le prochain, et Jésus nous emploiera à
continuer ici-bas son oeuvre d’amour. Prions le Seigneur de nous envoyer, avec
l’Esprit de foi, l’Esprit d’amour toujours prêt à servir les autres avec
humilité.