Le Chemin qui mène à Dieu (Moody D. L.)
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
L'excellent souvenir que
j'ai conservé de mon court passage à Paris et des réunions bénies que nous
avons eues dans l'église de l'Oratoire au mois d'octobre 1882, et le regret que
j'éprouve de ne pouvoir cette année, renouveler cette visite, malgré
l'invitation affectueuse que les frères de Paris ont bien voulu adresser à M. Sankey et à moi, m'engagent à offrir ce petit volume
aux lecteurs français.
Parmi les auditeurs qui
se pressaient dans l'église l'Oratoire, je n'oublie pas qu'un très grand nombre
s'y trouvaient pour la première fois. C'étaient; les habitués des réunions
populaires qui ont été fondées par mon ami Mac-All et par plusieurs chrétiens.
S'il est réjouissant de prêcher l'Evangile, comme je le fais tous les jours, à
des milliers d'âmes qui, l'ayant appris dès leur enfance, l'ont oublié ou
négligé, combien n'est-il pas plus beau de voir des foules moins considérables
sans doute, mais tout aussi attentives, composées d'âmes immortelles qui n'ont
jamais encore appartenu au Seigneur Jésus! Je l'avoue, un tel spectacle m'a
profondément remué.
Ce n'est pas le moins
encourageant des signes que Dieu nous accorde en ces derniers temps, que cette
disposition du peuple français, à recevoir l'Evangile. Oui, s'il n'était pas
trop tard pour apprendre une langue difficile, et si le Seigneur ne m'avait
donné ailleurs une autre oeuvre à faire, j'aimerais
consacrer à
Ce livre est une série
d'études simples et faciles, à comprendre, basées sur
Un chapitre - le dernier
- est destiné aux chrétiens en état de chute.
Enfin, la lecture de ce
volume pourra être profitable aux personnes qui travaillent à la conversion des
pécheurs, en leur fournissant peut-être de nouvelles armes pour ce saint
combat.
Que le Seigneur bénisse
son oeuvre en France, et que ce petit livre contribue
à l'étendre.
C'est le voeu de
Votre frère en Christ, D.
L. MOODY.
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
Par R. Saillens
Il y a trente-cinq ans
environ, deux Américains se firent entendre à Paris, plusieurs soirs de suite,
dans un lieu de culte appelé l'Oratoire; et la seule annonce de leurs noms
remplit l'édifice chaque soir, longtemps avant l'heure fixée. Ces deux
Américains étaient D. L. Moody, le prédicateur revivaliste, et I. D. Sankey, le chanteur chrétien.
Le petit livre dont nous
offrons aujourd'hui au public une nouvelle édition, contient quelques-uns des
discours prononcés par Moody, soit à 'Oratoire, soit dans d'autres occasions.
Qui était Moody?
Le fils d'une humble
paysanne de Northfield, dans l'Etat de Massachussets, en Amérique. Né en 1837, il dut de très
bonne heure quitter sa mère veuve pour gagner sa vie dans les grandes villes,
et habita successivement Boston et Chicago, où il fut employé dans une maison
de chaussures. Mais, pendant qu'il était à Boston, à l'âge de 19 ans, son coeur s'ouvrit à la grâce de Dieu. Très ignorant de toutes
choses, et particulièrement des choses religieuses - car sa mère, quoique
excellente femme, ne lui avait pas enseigné la foi
évangélique- Moody ne tarda pas à s'instruire, puis il commença à essayer
d'instruire les autres. Son coeur brûlant de zèle et
d'amour ne pouvait supporter l'idée de laisser périr tant d'âmes appelées par
Dieu à la vie éternelle; et il fonda une École du dimanche populaire qui compta
bientôt des milliers d'élèves. Peu à peu, l'entreprise s'élargit et demanda le
sacrifice entier de son temps et de ses forces. En 1860, Moody était arrivé à
gagner 25.000 francs dans son année, par son commerce de chaussures. En 1861,
ayant renoncé à ce commerce pour se livrer complètement à l'évangélisation, il
ne reçut que 1.500 francs,
Dès ce moment, Moody
devint un prédicateur de plus en plus populaire, au grand étonnement de ceux
qui l'avaient connu jeune, et n'avaient jamais soupçonné les dons
d'intelligence, de volonté et de parole que Dieu lui avait départis. Mais il
est probable, et même certain, que sans la grâce de Dieu, ces dons n'auraient
servi qu'à produire un commis-voyageur hors ligne, qui se serait enrichi dans
les affaires. Peut-être aurait-on parlé de Moody comme on parle aujourd'hui de
tel ou tel Roi de l'Acier, du Charbon ou du Pétrole. Il aurait été le « Roi de
Tout un monde, ce n'est
pas trop dire. L'activité de Moody se dépensa d'abord dans la ville
grandissante de Chicago, où il avait chaque dimanche et presque chaque soir de
très nombreux auditoires, mais bientôt - par un concours de circonstances qu'il
serait trop long de raconter - il fut appelé à
évangéliser l'Angleterre et d'autres pays de langue anglaise. Accompagné de M. Sankey, son excellent et dévoué collègue, qui chantait
d'une voix admirable, mais sans aucune recherche artistique, des hymnes très
simples, souvent composées par lui-même, Moody se fit entendre dans les plus
vastes locaux d'Édimbourg, de Glasgow, de Liverpool, de Londres; et il arriva
quelquefois que, ces locaux mêmes ne pouvant contenir la foule, la réunion dut
se faire en plein air; ainsi à Edimbourg, où Moody parla et Sankey
chanta devant plus de cinquante mille personnes assemblées devant le
Cristal-Palace.
La prédication de Moody,
comme on le verra en lisant les pages qui suivent, était la simplicité même. Il
n'abordait pas la question religieuse par le côté intellectuel, mais par celui
de la conscience et du coeur. Il savait - par
l'instinct mystérieux que le Saint-Esprit donne à ses véritables serviteurs -
que l'âme humaine est séparée de Dieu bien moins par les mystères impénétrables
à l'esprit humain, que par le péché. Amener ses auditeurs à être convaincus de
leurs péchés, à en avoir honte, à en désirer le pardon; puis leur montrer, leur
offrir la grâce de Dieu en Jésus-Christ, comme on offre du pain à des affamés -
telle était toute la sagesse, toute la philosophie de Moody. Si l'expérience
est la meilleure démonstration de l'efficacité d'un remède, l'expérience
certes, a bien prouvé que le remède présenté par Moody à tous les malades
spirituels qui accouraient à ses réunions, est seul vraiment efficace.
Ce remède, où le
puisait-il? Dans le Livre inspiré qui était à peu près sa seule nourriture
intellectuelle et spirituelle :
Mais la fidélité
doctrinale, si essentielle qu'elle soit, n'aurait pas suffi à faire de Moody le
prédicateur puissant, le conquérant d'âmes qu'il a été. Ce qui le caractérisait
particulièrement, au moins pour l'auteur de ces lignes, qui a eu le grand
privilège de l'entendre souvent et de le voir de près pendant sa mémorable
campagne de 1875 à Londres - c'était son extraordinaire sensibilité, sa
tendresse de coeur si évidente, qu'il était
impossible de ne pas en être touché. Il y avait une telle émotion, un amour si
simple et si naïf dans ses discours, que, malgré leur forme peu classique, on
était saisi, gagné; on sentait qu'un tel amour devait venir de plus haut que de
celui qui en était le canal. Ce petit Américain parlant avec son accent yankee,
on l'oubliait bientôt, pour ne voir que son Maître, le divin Sauveur jadis
cloué au Calvaire, où il a expié tous nos péchés par amour pour nous.
Mais ce don royal, ce don
divin, l'amour, comment Moody l'avait-il reçu? Dieu l'avait versé dans son coeur par le Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit est le
don de Dieu, sans lequel toute philanthropie est vaine; sans lequel toute oeuvre sociale est vouée à n'être que superficielle et ne
saurait saisir et transformer le coeur des hommes;
sans lequel l'orthodoxie la plus rigoureuse n'est qu'un squelette sans vie.
Confessons-le : les Eglises ont failli presque partout à leur tâche, parce que
les hommes souvent très instruits, très honorables et même très pieux, qui
étaient à leur tête, n'ont pas été revêtus de cette « puissance d'en haut »,
sans laquelle il est impossible de faire des miracles.
En 1871, à Chicago où il
avait fait construire un grand édifice qui s'emplissait chaque soir, Moody
avait souvent remarqué deux dames, toujours assises sur le premier banc... La
réunion terminée elles lui disaient : « Nous avons prié pour vous ».
- Et pourquoi ne
priez-vous pas pour les auditeurs ! leur demanda-t-il.
- Parce que vous avez
besoin de recevoir la puissance du Saint-Esprit.
Ces paroles finirent par
frapper Moody; elles éveillèrent dans son âme une intense faim et soif
spirituelles...
« J'avais besoin de
puissance? Mais je croyais la posséder, cette puissance! Mon auditoire était le
plus nombreux de Chicago, il s'y produisait beaucoup de conversions... Sans se
lasser ces deux femmes continuèrent à prier pour moi; et ce qu'elles me dirent
de la nécessité d'être oint du Saint-Esprit me donna fort à réfléchir. Je finis
par leur demander de venir causer avec moi. Elles vinrent, et nous nous mîmes à
genoux. Elles répandirent leur coeur devant Dieu et
le supplièrent de me donner la plénitude de son Esprit. Je sentis alors
s'éveiller en moi comme une grande inspiration vers quelque chose que je ne
connaissais pas encore. Je criai à Dieu comme je ne l'avais jamais fait auparavant.
Je sentis qu'en réalité peu m'importait de vivre davantage, si je n'obtenais
pas cette puissance... » Il la reçut enfin, au cours d'une visite à
New-York.
« Eh bien, dit-il, un
certain jour, à New-York, - oh! comme je m'en souviens
! - je ne puis décrire la chose, et même je n'y fait fais souvent allusion, car
ce fut une expérience presque trop sacrée pour en parler... Je puis seulement
dire que Dieu lui-même se révéla à moi; j'eus une telle manifestation de son
amour que je dus lui demander d'arrêter sa main. Après cela, je repris mes
prédications; en apparence elles ne furent pas différentes; je ne présentais
aucune vérité nouvelle, et pourtant des centaines de personnes furent
converties ».
Il nous est impossible de
suivre Moody dans toute sa carrière. Disons seulement qu'après avoir prêché
l'Evangile en bien des endroits divers, et avoir donné à la cause évangélique
une impulsion qui n'est comparable qu'à celle que Wesley et Whitefield
lui avaient imprimée au XVIIIe siècle, et grâce à laquelle d'innombrables oeuvres missionnaires et charitables virent le jour, Moody
se consacra surtout à former des prédicateurs fidèles et une jeunesse instruite
et chrétienne. Son village natal, Northfield, devint
et est resté un centre très vivant d'enseignement et d'éducation : Ecoles
primaires et secondaires, pour jeunes gens et jeunes filles, cours de vacances,
cours bibliques, conventions chrétiennes, tout cela fut créé par lui et
continue à prospérer sous la direction intelligente de l'un de ses fils. C'est
à Northfield que Moody mourut paisiblement, le 22
décembre 1899. Que Dieu donne à notre pays des hommes tels que lui! Mais il
faut, pour cela, que nous devenions des chrétiens authentiques, nés à la vie
nouvelle par la repentance envers Dieu et la foi en Jésus-Christ. Jeune homme,
jeune fille qui lisez ces lignes, ne voulez-vous pas recevoir la grâce de Dieu
dans sa plénitude, afin d'échapper vous-même à la condamnation qui pèse sur
vous, et de devenir pour
R. SAILLENS
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
INTRODUCTION PAR C. H. SPURGEON
C'est Dieu qui justifie.
Qui accusera les élus de Dieu?
C'est Dieu qui justifie !
(Rom 8:33.)
C'est un fait vraiment
merveilleux que d'être justifié, rendu juste. Si nous n'avions pas violé les
lois divines, nous aurions été justes par nature et nous n'aurions jamais eu
besoin de justification. Celui qui, toute sa vie, a fait tout son devoir et n'a
jamais rien fait que son devoir, est, justifié par la loi morale.
Mais vous, mon cher
lecteur; vous n'êtes pas dans ce cas, j'en suis parfaitement sûr. Vous avez
trop de loyauté pour prétendre que vous êtes sans péché, aussi avez-vous besoin
d'être justifié.
Si donc vous vous
justifiez vous-même, vous n'arriverez qu'à vous séduire vous-même. Ne l'essayez
pas, cela n'en vaut pas la peine.
Si vous demandez à vos
semblables de vous justifier, que pourront-ils faire? Moyennant cinq sous,
plusieurs d'entre eux vous loueront; pour bien moins, d'autres vous
calomnieront. A quel prix donc doit-on estimer la valeur de leur jugement?
Mais notre texte dit : «
C'est Dieu qui justifie », et c'est là le point capital. N'est-ce pas là un
fait remarquable et digne de toute notre attention ? Venez et voyez.
En tout premier lieu,
personne, si ce n'est Dieu Lui-même, n'aurait eu la pensée de justifier des
coupables.
Ils se sont révoltés
manifestement; de leurs deux mains ils ont fait le mal; ils ont progressé dans
la méchanceté; après avoir subi les amères conséquences du péché, et avoir été
contraints de le délaisser, ils y sont retournés encore. Ils ont violé la loi
et foulé. aux pieds l'Évangile de grâce. Ils ont
méprisé les proclamations de, la miséricorde divine et ont persévéré dans leur
impiété.
Comment peuvent-ils donc
être pardonnés et justifiés ? Leurs compagnons de péché, désespérant d'eux,
disent : « Ce sont des hommes pour lesquels le retour au bien est impossible. »
Même les chrétiens les regardent avec tristesse bien plus qu'avec espoir.
Mais tel n'est pas leur
Dieu ! Dans la splendeur de sa grâce prévenante, Il ne se donnera pas de repos
jusqu'à ce qu'il les ait justifiés, et les ait rendus dignes d'être acceptés en
Jésus-Christ, son bien-aimé.
Personne, si ce n'est
Dieu, n'aurait pu avoir la pensée de me justifier. - Je suis un sujet
d'étonnement pour moi-même et j'ai la certitude que l'oeuvre
de la grâce doit être également manifeste pour d'autres. Voyez Saul de Tarse,
qui écumait de rage contre les serviteurs de Dieu. Tel qu'un loup dévorant, il
s'acharnait contre les brebis et les agneaux sans trêve ni merci, et pourtant
Dieu le terrassa sur le chemin de Damas, changea son coeur,
le justifia si pleinement que, depuis lors, cet homme devint le plus grand
prédicateur de la justification par là foi que le monde ait jamais vu.
Souvent il a dû s'étonner
que même il ait pu être justifié par la foi en Jésus-Christ, lui qui avait été
un partisan convaincu du salut par les oeuvres de la
foi. Qui donc aurait pu avoir la pensée de justifier un homme tel que Saul le
persécuteur, sinon Dieu lui-même? Glorieuse est là grâce du Seigneur!
Mais, quand même
quelqu'un aurait eu la pensée de justifier l'impie, Dieu seul aurait pu le
faire. C'est une impossibilité pour quelqu'un de pardonner des offenses qui ne
le concernent pas.
Voilà une personne qui a
eu des torts graves à votre égard; vous pouvez lui pardonner, et j'espère que
vous voulez le faire, mais nul autre que vous ne le peut. Vous êtes l'offensé,
de vous doit provenir le pardon. Si nous avons péché contre Dieu, il est
possible à Dieu de pardonner, car la transgression a été commise contre Lui.
C'est ce qui fait dire à David dans le psaume 51 : « J'ai péché contre toi,
contre toi proprement, et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux. » Dieu étant
l'offensé a aussi le pouvoir de pardonner l'offense.
Allons donc à Lui et
demandons-lui grâce. Ne nous laissons pas égarer par les prêtres qui voudraient
que nous nous confessions auprès d'eux. Ils n'ont aucune garantie dans
Mieux vaut vous occuper
personnellement de ce qui concerne votre âme que de vous en remettre à qui que
ce soit.
Dieu seul peut justifier
l'impie, mais Il peut le justifier parfaitement. Il efface nos péchés
complètement. Il dit qu'en quelque endroit qu'on puisse les chercher on ne
pourra jamais les trouver. Par sa bonté infinie, Il a préparé les voies et
moyens par lesquels il peut rendre blancs comme la neige des péchés aussi
rouges que l'écarlate, et éloigner de nous nos transgressions comme l'orient
est éloigné de l'occident. Il ajoute : « Je ne me souviendrai plus de vos
péchés. » Il poursuit son oeuvre jusqu'à
l'anéantissement du péché. Un ancien prophète s'écriait avec étonnement : «
Quel est le Dieu semblable à toi, qui pardonne l'iniquité et qui remets la
transgression du resté de ton héritage? Il ne conserve pas sa colère à
toujours, car Il est abondant en grâce. »
Nous ne parlons pas
maintenant de justice, ni de la manière dont Dieu agit avec les hommes selon
leurs propres mérites : si vous vous flattez de traiter alliance avec le Dieu
juste d'après les ordonnances de sa loi, vous êtes sous le coup de
l'éternelle colère, car c'est là tout ce que vous méritez.
Que son Nom soit
béni! Il ne nous a pas traités selon nos péchés, mais Il nous a mis au
bénéfice de sa libre grâce et de son infinie compassion. « Je vous recevrai en
grâce, ajoute-Il, et je vous aimerai sans contrainte. » Croyez-le, car il est
certain que le Très-Haut peut traiter le coupable avec une miséricorde sans
bornes. Il peut traiter les impies comme si toujours ils avaient été pieux.
Lisez et relisez la parabole de l'enfant prodigue, et considérez comment le
père pardonne et reçoit, à son tour, le fils égaré. Il lui témoigne autant
d'amour que s'il n'était jamais parti et ne s'était jamais souillé avec les
femmes débauchées. Il alla même si loin que le frère aîné se mit à grommeler ;
mais le père ne cessa jamais d'aimer son fils repentant. O mon frère! quelque coupable que vous soyez, si vous voulez seulement
revenir à votre Dieu et Père, Il vous traitera comme si vous n'aviez jamais
péché. Il vous regardera comme juste et vous traitera comme tel. - Qu'en
dites-vous?
Ne voyez vous pas.- car
je désire ne pas laisser ce beau sujet avant de l'avoir rendu parfaitement
clair - ne voyez-vous pas que nul homme n'aurait eu l'idée de justifier l'impie
et que personne, sauf Dieu, n'aurait pu le faire, mais que, cependant, Dieu le
peut? Voyez en quels termes l'apôtre jette ce défi « Qui accusera les élus de
Dieu? C'est Dieu gui justifie. » Quand Dieu a justifié un homme, il est bien justifié,
il est parfaitement justifié, à bon droit, il est éternellement justifié.
L'autre jour. je lisais dans une brochure remplie de
venin contre l'Evangile et contre ceux qui le prêchent, que nous tenons pour
vraie une espèce de théorie par laquelle nous nous imaginons que le péché peut
être ôté de l'humanité. Nous n'établissons aucune théorie, nous proclamons un
fait. Le plus grand fait que la terre ait vu, c'est que Christ, par son
précieux sang, efface le péché dès maintenant, et que Dieu, pour l'amour de
Christ, traitant les hommes selon son infinie miséricorde, pardonne aux
coupables. Il les justifie, non d'après ce qu'Il voit ou prévoit devoir être en
eux, mais selon les richesses de la grâce qui remplit son coeur.
Cela, nous l'avons proclamé, nous le proclamons, et nous voulons le proclamer
tant que nous vivrons. « C'est Dieu qui justifie. » - Il justifie l'impie.
Comme il n'a pas honte de le faire, nous n'avons pas honte de le répéter.
La justification qui a
Dieu Lui-même pour auteur est un fait indiscutable. Si le Juge m'acquitte, qui
peut me condamner? Si le tribunal suprême de l'univers m'a déclaré juste, qui
pourra m'accuser?
La justification divine
est une réponse suffisante aux exigences d'une conscience angoissée. Le
Saint-Esprit a ses voies et moyens pour faire entrer la paix dans notre être
entier de telle sorte que nous ne demeurons pas plus longtemps dans la crainte.
Avec cette justification, nous pouvons défier les rugissements et les outrages
de Satan et des impies. Avec elle nous ressusciterons ans effroi, et nous
affronterons les dernières grandes assises :
Devant le tribunal suprême
Je comparaîtrai hardiment
Qu'ai-je à craindre du Jugement?
Je suis absous par Dieu lui-même!
Mon ami, le Seigneur peut
effacer tous nos péchés. En vous l'affirmant, je ne donne pas un coup d'épée
dans l'eau : « Toute espèce de péché et de blasphème seront pardonnés aux
hommes ».
Quand bien même vous vous
seriez plongé dans le crime jusqu'au cou, d'un seul mot, Il peut enlever la
souillure en disant : « Je le veux, sois pur. » L'Eternel est riche en
miséricorde.
JE CROIS
A cette heure même Il
peut vous dire : « Tes péchés te sont pardonnés, va en paix », et s'Il le dit,
aucune puissance dans le ciel, ou sur la terre, ou sous la terre, ne peut
remettre votre pardon en question et encore moins vous replacer sous le coup de
la colère divine. Pourquoi douteriez-vous de l'amour tout-puissant?
Votre prochain vous
aurait-il offensé comme vous avez offensé Dieu, vous ne pourriez pas lui
pardonner; mais devez-vous mesurer Dieu à votre aune? Ses voies et ses pensées
ne sont-elles pas élevées au-dessus des vôtres comme les cieux sont élevés
au-dessus de la terre?
- Mais, ajouterez-vous,
ce serait un grand miracle, si Dieu me pardonnait.
- Certainement, ce serait
un miracle divin et suprême, et il est probable qu'Il le fera, car Il fait des
choses grandes et insondables auxquelles nous ne pensons pas.
Pour ma part, j'étais
obsédé par un affreux sentiment de ma culpabilité qui me rendait la vie
insupportable, mais lorsque j'entendis cette parole : « Regardez vers moi et
soyez sauvés, vous tous les bouts de la terre, car Je suis Dieu et il n'y en a point d'autre », je regardai vers Lui, et en un instant,
Dieu me justifia. Jésus-Christ, qui a été fait péché pour moi, voilà ce que je
vis, et cette vue me donna la paix de l'âme. Quand, dans le désert, ceux qui
étaient mordus par les serpents au venin brûlant regardaient le serpent
d'airain, ils étaient guéris sur le champ. Il en fut ainsi lorsque je regardai
au Sauveur crucifié. Le Saint-Esprit, en me rendant capable de croire, me donna
la paix par la foi. Je me sentis aussi sûr de mon pardon que je l'étais
auparavant de ma condamnation. J'étais assuré de ma condamnation parce que
Je vais même jusqu'à dire
qu'un pécheur justifié par Dieu s'appuie sur un fondement plus ferme qu'un
homme juste justifié par ses bonnes oeuvres, si
toutefois il en existe un seul. Jamais nous ne, pouvons avoir l'assurance
d'avoir fait assez d'oeuvres. La conscience sera
toujours mal à l'aise, car, après tout, nous pouvons demeurer à court et
nous n'avons pour nous rassurer à ce sujet que le verdict incertain d'un
jugement faillible. Mais lorsque c'est Dieu Lui-même qui justifie et que le
Saint-Esprit nous en rend témoignage en nous donnant la paix avec Dieu, alors
nous sentons que le fait est sûr et certain, et nous entrons dans le repos.
Aucune langue humaine ne peut exprimer la profondeur du repos qui remplit l'âme
quand elle a reçu cette paix de Dieu qui surpasse toute compréhension. Ami
lecteur, recherchez-la MAINTENANT.
C. H. Spurgeon.
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
L'AMOUR DE DIEU ET DE JESUS-CHRIST.
Nous construisîmes, il y
a quelques années, un lieu de culte, et nous désirions fort y enseigner l'amour
de Dieu. « Si nos paroles n'y suffisent pas, employons le feu. »,
pensâmes-nous; et au-dessus de la chaire nous traçâmes en lettres de flammes
cette inscription : DIEU EST AMOUR.
Un soir, un passant, en
jetant un regard distrait à travers la porte ouverte, vit, tout au fond de la
salle, briller cette glorieuse parole. C'était un enfant prodigue. En continuant
son chemin, il se disait : « Dieu est amour! Non, pas pour moi; il ne m'aime
pas, car je suis un misérable. » Il essaya de se débarrasser de ces trois mots
importuns, mais il les voyait toujours flamboyer devant lui. Il continua sa
route, puis se retourna, revint en arrière et entra dans la réunion. Il
n'entendit pas le discours ; mais ce texte en traits de feu s'était gravé dans
son coeur, et s'en fut assez. Peu importe ce que
disent les prédicateurs, si seulement
Il n'y a rien en ce monde
que l'on estime davantage que l'amour. Le plus malheureux des hommes serait celui qui ne serait aimé de personne. Bien des
suicides n'ont pas d'autre cause : le malheureux se voit isolé, dédaigné, sans
aloi; cela suffit; il préfère mourir que de vivre ainsi plus longtemps.
Il n'y a pas dans toute
L'idée que Dieu ne nous
aime pas naît d'une fausse éducation. Les mères se trompent en disant à leurs
enfants que Dieu ne les aime que quand ils sont sages. Cela n'est pas
enseigné dans l'Ecriture. Vous ne dites pas à vos enfants que vous les détestez
quand ils font le mal. Leurs fautes ne changent pas votre amour en haine ; s'il
en était ainsi, vous les haïriez plus que vous ne les aimeriez. Vous ne
rejetez pas votre enfant comme s'il ne vous appartenait plus à cause de quelque
désobéissance; non! il est toujours à vous et vous
l'aimez quand même. Si les hommes se sont perdus loin de Dieu, il ne s'en
suit pas que Dieu les haïsse; il ne hait que le péché.
Je crois que beaucoup de
gens s'imaginent que Dieu ne les aime pas, parce qu'ils le toisent à leur
propre mesure et le réduisent à leur niveau. Nous aimons nos semblables tant
qu'ils se montrent dignes de notre affection; sinon nous les mettons de côté.
Il n'en est pas de même pour Dieu. Il y a un abîme entre l'amour humain et
L'amour divin.
Dans l'Epître aux
Ephésiens 3:18, il est parlé de la largeur, de la longueur, de la profondeur et
de la hauteur de l'amour de Dieu. Beaucoup s'imaginent connaître quelque chose
de cet amour; mais dans plusieurs siècles d'ici nous confesserons que nous
sommes encore bien ignorants sur ce sujet. Christophe Colomb découvrit
l'Amérique; mais que savait-il de ses lacs, de ses grands fleuves, de ses
immenses forêts de la vallée du Mississipi ? Il mourut sans savoir grand chose
de ce monde qu'il avait découvert. Ainsi beaucoup, parmi nous, ont découvert
quelque chose de l'amour de Dieu; mais sa hauteur, sa longueur, sa largeur leur
sont encore inconnues. Cet amour est un océan immense; il faut s'y plonger tout
entier pour en avoir même une faible idée.
On raconte que
l'archevêque de Paris, attendant dans sa prison le moment d'être fusillé, vit
dans, sa cellule une fenêtre en forme de croix. Au sommet de la croix il
écrivit hauteur, au bas : profondeur, et à l'extrémité de chaque bras :
longueur.
Si nous voulons connaître
l'amour de Dieu, c'est au Calvaire qu'il nous faut aller. Peut-on contempler ce
spectacle et dire encore que Dieu ne nous aime pas? Cette croix est la plus
éloquente proclamation de l'amour divin. On n'a jamais vu un amour plus grand
que celui qui nous parle de là. Pourquoi Dieu a-t-il donné Jésus-Christ?
Pourquoi Jésus est-il mort volontairement, si ce n'est par amour? « Personne
n'a un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Christ a donné la
sienne pour ses ennemis. Christ a donné sa vie pour ses meurtriers ; il l'a
donnée pour ceux qui le haïssaient; ce qui descend de la croix, ce qui rayonne
du Calvaire, c'est son amour. Que dit-il quand ils se moquaient de Lui, quand ils
l'insultaient? « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font! » Voilà
l'amour.
En étudiant
Le passage de l'Ecriture
que je lis le plus souvent est le 14me chapitre de saint Jean; il n'en est
point qui me soit plus précieux. Je ne m'en lasse jamais. Ecoutez ce que dit le
Seigneur, et comme il répand, pour ainsi dire, les trésors de son coeur devant ses disciples : « En ce jour-là, vous saurez
que je suis en mon Père, et vous en Moi et Moi en vous. Celui qui a mes
commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime, et celui qui m'aime
sera aimé de mon Père » Jean 14:20-21. Représentez-vous cela: le grand Dieu,
qui créa le ciel et la terre, vous aime et il m'aime aussi !... « Si quelqu'un
m'aime, il gardera mes paroles; et mon Père l'aimera; et nous viendrons à lui
et nous ferons notre demeure chez lui. » Jean 5:23.
Plût à Dieu que nos
pauvres esprits pussent saisir cette grande vérité! Le Père et le Fils nous aiment
tant que de consentir à demeurer avec nous, non pour une heure, ni pour un
jour, mais pour jamais!
Il y a un autre passage,
plus étonnant encore : c'est Jean 17: 23 : « Moi en eux et Toi en moi, afin
qu'ils soient parfaits dans l'unité; et que le monde connaisse que tu
m'as envoyé et que tu les as aimés, comme tu m'as aimé. » J'estime que
c'est ici l'une des déclarations les plus remarquables qui soient jamais
tombées des lèvres du Sauveur. Il n'y avait aucun motif qui pût empêcher le
Père de l'aimer. Il fut obéissant jusqu'à la mort; il ne transgressa jamais les
lois divines et ne s'écarta pas d'une ligne du sentier de la sainteté. Mais,
dans notre conduite, quelle différence ! Pourtant, malgré nos révoltes; notre
folie, il déclare que, si nous nous confions en Christ, le Père nous aime comme
il aime le Fils. Merveilleux amour! amour sublime ! -
Que Dieu puisse nous aimer autant que son Fils, cela paraît trop beau pour être
vrai : c'est pourtant ce qu'enseigne Jésus-Christ.
Il est difficile de
convaincre un pécheur de cet amour de Dieu pour lui. Il ne sait, pas faire la
distinction entre le péché et le pécheur : le premier, Dieu le déteste, mais le
second, Dieu l'aime. Il déteste le péché, parce que c'est là notre grand
adversaire, qui gâte et détruit notre vie.
L'amour de Dieu est non
seulement invariable, mais encore immuable. Dans Esaïe
49:15-16, nous lisons : « Une mère oublierait-elle l'enfant qu'elle allaite et
n'aurait-elle point compassion du fils de ses entrailles? Quand même elle
l'oublierait, je ne t'oublierais pas, moi. Voici, je t'ai gravé sur les paumes
de mes mains ».
L'amour le plus fort qui
soit sur la terre, c'est certainement l'amour maternel. Bien des choses peuvent
intervenir entre deux époux, et les séparer; un père même peut tourner le dos à
son enfant; des frères et soeurs peuvent devenir
étrangers et même hostiles les uns aux autres; mais l'amour d'une mère dure
toujours. Dans la bonne et la mauvaise réputation, sous le mépris du monde qu'elle
partage avec son fils, la mère continue à l'aimer, elle espère toujours qu'il
se repentira et reviendra au bon chemin. Elle se souvient des sourires du
nourrisson, des éclats joyeux de sa voix enfantine; elle ne peut croire que son
enfant soit absolument perdu. La mort même ne peut éteindre l'amour d'une mère,
il est plus fort que la mort.
Voyez-la, veillant au
chevet de son enfant malade. Comme elle prendrait volontiers la maladie si elle
pouvait l'ôter à son bien-aimé. Pendant des semaines entières, elle veillera
seule, et si elle ne peut le guérir, du moins elle ne permettra à nul autre de
le soigner. Mais laissez-moi vous dire que l'amour maternel lui-même ne peut
donner une idée de la hauteur et de la profondeur de l'amour de Dieu. Jamais
une mère n'a aimé son enfant comme Dieu nous aime, vous et moi. Pensez à
l'amour qu'il lui a fallu pour donner son Fils au monde ! Autrefois, j'exaltais
Christ au-dessus du Père. Il me semblait que Dieu était un juge sévère et que
Christ venait se placer entre lui et moi pour apaiser sa colère. Mais après que
je fus devenu père - pendant plusieurs années, d'un fils unique - je pensais,
en regardant mon fils, au Père qui voua le sien à la mort, et il me semblait
alors qu'il avait fallu plus d'amour au Père pour donner son Fils, qu'à
celui-ci pour subir la mort. « Dieu a tellement aimé le monde, qu'Il a donné
son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu'il
ait la vie éternelle. » Jean 3:16. Je n'ai jamais pu prêcher sur ce texte. Je
l'ai parfois essayé ; mais il est si grand que je n'ai pu m'élever à sa hauteur
: je me contente de le citer et de passer outre. Qui jamais sondera la
profondeur de cette parole : « Dieu a tellement aimé le monde? » Paul demandait
à connaître la profondeur, la largeur et la longueur de l'amour de Dieu, mais
c'était impossible. « Il surpassé toute intelligence. » (Eph
3:19).
Qu'est-ce qui ramena
l'enfant prodigue? La pensée que son père l'aimait encore. Supposez que la
nouvelle lui fût parvenue qu'il était rejeté, que son père ne se souciait plus
de lui, serait-il revenu? Jamais! Chers amis, l'amour du Père doit nous ramener
vers Lui. La chute d'Adam servit à révéler l'amour de Dieu; lorsqu'il eut
péché, Dieu descendit moins encore pour le punir que pour préparer son salut.
Si quelqu'un est perdu, ce ne sera pas parce que Dieu ne l'aime point, mais
parce qu'il aura résisté à l'amour de Dieu.
Qu'est-ce qui constituera
la beauté du ciel ? Les portes de perles, les rues pavées d'or? Non. Le ciel
sera beau, parce que là nous verrons Celui qui nous a tant aimés que de donner
son Fils unique, afin qu'il mourût pour nous. Qu'est-ce qui rend le chez-soi si
attrayant? Est-ce le bel ameublement? Non, malgré leurs meubles somptueux,
certaines maisons ne sont que des sépulcres blanchis.
Une mère était mourante,
il fut nécessaire de lui ôter son enfant qui la troublait par son babil, ne
pouvant comprendre la gravité de l'état dans lequel se trouvait sa mère. Chaque
soir, la petite s'endormait, dans les sanglots, chez les voisins hospitaliers
qui l'avaient recueillie; elle voulait retourner chez sa mère! Mais la
mère devint plus malade, elle mourut enfin, et l'on ne permit plus à l'enfant
de la contempler une dernière fois, couchée dans sa bière. Après l'enterrement,
l'enfant, ramenée chez elle, courut dans une chambre en criant : « Maman! maman! » puis dans une. autre, et ainsi dans toute la maison : et quand la pauvre
petite comprit que sa mère n'était plus là, elle pleura pour être ramenée
chez les voisins. La maison, pour elle, c'était sa mère. Le ciel, pour nous, ce
sera Christ.
J'imagine que beaucoup se
disent en eux-mêmes : « Oui, sans doute, Dieu nous aime si nous l'aimons; Dieu
aime ceux qui sont purs et saints. » Laissez-moi vous répondre, mes amis, que
Dieu aime non seulement les saints, mais encore les méchants : Dieu a tait
éclater son amour envers nous, en ce que, lorsque nous n'étions que pécheurs,
Christ est mort pour nous. » (Rom 5:8). Dieu l'a envoyé pour mourir à cause des
péchés commis, par le monde entier. Vous appartenez au Monde, vous ayez donc
part à cet amour qui a été manifesté, dans la croix du Christ. Remarquez ce
passage de l'Apocalypse, auquel je pense souvent : « Celui qui nous a aimés et
nous a lavés dans son sang. »
Il semble que Dieu aurait
dû nous laver d'abord et nous aimer ensuite. Mais non, c'est l'auteur qui est
le premier. Il y a huit ans il y eut en Amérique une grosse émotion au sujet,
d'un enfant, Charlie Boss, qui avait été volé. Deux hommes, montés dans un
cabriolet, passant un jour auprès de l'enfant et de son frère aisé, leur
avaient demandé s'ils voulaient venir avec eux, pour avoir du sucre candi.
L'aîné refusa, mais le plus jeune, partit dans leur voiture. Depuis ce temps on
a fouillé chaque Etat, chaque territoire de l'Amérique; des agents ont
parcourir
Eh bien ! supposez que la mère de Charlie Boss soit présente dans
cette réunion, et tandis que l'orateur parle, qu'elle aperçoive dans
l'auditoire sou fils, son pauvre enfant perdu. Supposez qu'elle le retrouve
pauvre, sale, en haillons, sans souliers et sans habits, que fera t-elle? Attendra-t-elle pour le reconnaître qu'il soit lavé
et vêtu décemment ? Non, elle s'élancera de l'estrade, courra vers lui et le
prendra dans ses bras. Après seulement elle s'occupera de le rendre
présentable. Il en est de même de Dieu : Il nous a aimés et nous a lavés. Mais
j'entends quelqu'un objecter : « Si Dieu m'aime, pourquoi ne me rend-il pas
bon? » Dieu veut des fils et des filles, non des machinés on des esclaves. Il
pourrait briser nos cœurs rebelles, mais Il préfère nous attirer vers Lui par
les cordeaux de son amour.
Peut-être quelqu'un
demande-t-il : « Comment puis-je aller à Lui? » Comme vous iriez à votre mère.
Avez-vous offensé votre mère, lui avez-vous fait du tort ? Aussitôt vous allez
vers elle et vous dites : - « Mère, pardonne-moi! » Traitez Christ de la même
manière. Allez à lui aujourd'hui en confessant que vous ne l'avez pas aimé, que
vous ne l'avez pas traité comme vous le deviez; confessez vos péchés, et vous
verrez avec quelle promptitude il vous pardonnera.
Je me souviens de
l'histoire d'un jeune soldat qui avait été jugé par une cour martiale et
condamné à mort. Le coeur du père et de la mère fut
brisé à cette nouvelle. Ils avaient une petite fille. Elle connaissait Abraham
Lincoln de nom el de réputation et elle se dit : « Si Lincoln, président de
Mais la petite fille ne
perdit pas l'espoir; elle prit le train qui la conduisit du Vermont à
Washington. Quand elle arriva à
Voulez-vous savoir
comment aller à Christ? Exactement comme cette enfant alla auprès de Lincoln.
Peut-être avez-vous un triste récit à faire. Racontez tout, ne gardez rien sur
la conscience! Si Lincoln eut pitié de la petite fille, écouta sa requête et
l'exauça. croyez-vous que le Seigneur Jésus n'écoutera
pas votre prière? Croyez-vous qu'Abraham Lincoln; ou tout autre homme ici-bas;
ait jamais en autant de compassion que Christ? Il est miséricordieux quand tous
sont lassés de l'être! Il a pitié de ceux que tous jugent indignes de pitié.
Allez à lui, confessant vos péchés, et il vous sauvera.
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
CHRIST TOUT EN TOUS.
(Col 3:11)
Christ est pour nous tout
ce que nous voulons qu'il soit. Je désire insister sur ce mot : TOUT. Pour
certaines personnes, Jésus n'est qu'une « racine sortant d'une terre sèche »,
il n'y a en Lui, à leurs yeux, « ni forme, ni éclat ». Il n'est rien pour
eux parce qu'ils n'ont pas besoin de Lui. Certains chrétiens même ont un
Sauveur très amoindri. Ce n'est pas qu'il ne veuille être aussi grand et aussi
puissant à leur égard qu'il l'est d'ordinaire ; c'est qu'ils ne veulent pas le
recevoir dans sa plénitude et croire aux grandes choses qu'il peut faire.
Notre Sauveur est ce que
nous le faisons.
La première chose que
Christ a faite pour nous; c'est de nous sauver du péché. Quand l'ange
descendit du ciel pour annoncer la prochaine naissance du Messie, vous savez
qu'il dicta son nom: « Tu appelleras son nom JÉSUS (ou Sauveur), car il sauvera
son peuple de ses péchés. » AVONS-NOUS ÉTÉ DÉLIVRÉS DU PÉCHÉ ? Il n'est point
venu nous sauver dans nos péchés, mais bien de nos péchés.
Il y a seulement trois
manières de connaître quelqu'un. Il y a des gens que vous ne connaissez que par
ouï-dire; il y en a d'autres à qui vous n'avez été présenté qu'une seule fois, -
vous les connaissez fort peu, de vue seulement; il y en a d'autres enfin, que
vous connaissez depuis des années, ce sont des amis intimes. De même, je crois
qu'il y a trois classes de gens aujourd'hui dans l'Eglise chrétienne et en
dehors d'elle : il y a ceux qui connaissent Christ par ouï-dire, pour, avoir lu
l'Evangile ; ce sont ceux qui croient au Christ comme à un personnage
historique; il y a ceux qui ont de lui une connaissance très superficielle; et
enfin, il y a ceux qui, comme saint Paul, désirent ardemment « le connaître, et
l'efficace de sa résurrection ». Plus nous connaissons Christ, plus nous
l'aimons, et mieux nous le servons.
Regardez-le, suspendu à
la croix, regardez-le, ôtant le péché du monde. Il a été envoyé pour ôter nos
péchés, et nous ne pouvons le connaître sans voir en Lui, tout d'abord, Celui
qui nous sauve du péché. Vous vous souvenez de ce que disaient les anges aux
bergers, dans les plaines de Bethléem : « Voici, je vous annonce une grande
joie, qui sera pour tout le peuple, c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de
David, le Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur vous est né. » (Luc 2:10-11.)
Et dans le prophète Esaïe, qui écrivait 700 ans
auparavant, vous trouvez ces paroles : « C'est moi, c'est moi, qui suis
l'Eternel; et il n'y a point d'autre Sauveur que moi.
» (Esa 43:11)
Mais Christ n'est pas
seulement un Sauveur. Je puis tirer cet homme de l'eau où il se noie, et
l'arracher ainsi à une mort prématurée, et cependant ne pouvoir rien faire de
plus qu'un Sauveur. Le sang placé sur la porté des
Israélites les préserva de la destruction, mais il fallait qu'ils fussent aussi
délivrés du joug des Egyptiens, et c'est ce que Dieu fit. Je ne puis admettre
cette théorie que Dieu soit descendu pour nous sauver, et qu'il nous laisse en
prison, esclaves de nos péchés favoris. Non, il est venu pour nous délivrer et
nous donner la victoire sur nos mauvais
penchants, nos passions et nos
convoitises. Y a-t-il ici un chrétien qui soit demeuré l'esclave de quelque
péché secret? Si vous voulez être victorieux de ce vice, de cette convoitise,
cherchez à connaître Christ plus intimement.
C'est lui qui nous a
délivrés, qui nous délivre et qui nous délivrera encore. » (2Co 1:10).
Parmi mes lecteurs qui gémissent
aujourd'hui dans les ténèbres, il n'y en a pas un seul qui ne puisse trouver le
chemin, s'il le veut : « Je suis le Chemin »; a dit Jésus. Si nous le suivons,
nous serons dans le bon chemin, nous aurons la vraie religion. Je vais vous
dire comment vous pouvez savoir si, oui ou non, vous suivez Jésus-Christ. Si
quelqu'un vous a calomnié, ou vous a mal jugé; agissez-vous à son égard comme
votre Maître aurait fait? Si vous ne supportez pas les offenses dans un esprit
de douceur et de pardon, toutes les Eglises, tous les pasteurs du monde ne
peuvent faire de vous un vrai disciple : « Si quelqu'un n'a point l'Esprit de
Christ, celui-là n'est point à Lui. » (Rom 8:9) « Si quelqu'un est en Christ,
il est une nouvelle créature, les choses vieilles ont passées; voici, toutes
choses sont devenues nouvelles » (Cor 5:17)
Christ n'est pas
seulement le Chemin, il est
Je me souviens d'un
tableau que j'estimais beaucoup autrefois, mais que je ne voudrais plus
suspendre maintenant dans ma maison, car il donne une fausse idée de
Jésus-Christ. Christ y est représenté, debout devant une porte fermée. à laquelle il frappe, tandis que de l'autre main il tient
une grande lanterne. Quelle dérision ! Vous feriez aussi bien de
suspendre une lanterne au soleil que d'en mettre une aux mains de Jésus. Il est
le Soleil de Justice, et nous avons ce privilège, d'être éclairés par un astre
qui n'est jamais voilé.
Bien des gens cherchent
la lumière, la paix, la joie. Ce ne sont pas ces choses-là que nous devons
rechercher; si nous admettons Christ dans nos coeurs,
elles y viendront d'elles-mêmes. Quand j'étais enfant, je m'amusais à courir
après mon ombre. Un jour, en marchant au soleil, je vis en me retournant que
mon ombre me suivait; je pressai le pas, mais elle allait aussi vite que moi,
je ne pouvais m'en débarrasser. Ainsi, quand notre visage sera tourné vers le
Soleil de Justice, la paix et la joie nous suivront.
Quand Jésus-Christ expira
sur la croix, la lumière du monde fut éteinte. Dieu avait envoyé son Fils pour
être la lumière du monde; mais les hommes n'aimèrent pas cette lumière parce
qu'elle condamnait leurs péchés. Et lorsqu'ils étaient occupés à éteindre cette
glorieuse clarté, que dit Jésus à ses disciples? « Vous me servirez de témoins.
» (Actes 1:8.) Il est monté là-haut pour intercéder pour nous, mais Il veut
qu'ici-bas nous brillions à sa place : « Vous êtes la lumière du monde.» (Mat
5:14). Notre tâche, c'est donc de briller. La lune reflète le soleil, et nous
autres chrétiens, nous tirons notre lumière du Soleil de Justice.
Ce qui fait le plus de
mal à la cause de Christ, ce n'est pas l'incrédulité, le scepticisme du monde,
mais c'est ce formalisme froid et mort, cette trop grande ressemblance avec le
monde que l'on condamne, ce contraste entre la profession et la vie. Les yeux
du monde sont sur nous.
Certaines personnes
demandent : « Qu'est-ce que la vérité? » Ecoutez : JE SUIS
Christ est encore notre
GARDIEN. Beaucoup de nouveaux disciples craignent de ne pouvoir, persévérer : «
Celui qui garde Israël ne dort ni ne sommeille ». (Ps 121:4) C'est l'oeuvre du Christ de nous garder;
et, s'il nous garde, il n'y a pas de danger que nous tombions. Nous n'avons
aucune force en nous-mêmes; dans nos combats contre Satan; la partie est
trop inégale, car il a six mille ans d'expérience contre nous, mais
heureusement, Celui qui ne dort ni ne sommeille jamais est notre gardien. Nous
lisons dans le prophète Esaïe (Esa 12:10) : « Ne
crains point, car je suis avec toi; ne sois point éperdu, car je suis ton Dieu.
Je t'ai fortifié, je t'ai même aidé et je t'ai maintenu par la main droite de
ma justice. » Jude, au verset 24 de son épître, nous dit qu' « il (le Seigneur)
peut nous préserver de toute chute »,
Mais Christ est plus
encore. Il est notre BERGER. La tâche du berger consiste à prendre soin des
brebis, à les nourrir et à les protéger : « Je suis le bon Berger. » « Mes
brebis entendent ma voix. » « Je donne ma vie pour mes brebis. » Dans ce 10 me
chapitre de l'Évangile. de Jean, si remarquable,
Jésus-Christ emploie le pronom personnel jusqu'à 28 fois, pour déclarer
ce qu'il est et ce qu'il veut faire, Au verset 28, il dit : « Mes brebis ne
périront jamais, et nul ne les ravira de ma main, » Nul, cela veut dire, ni
homme, ni démon, Dans un autre endroit, l'Écriture déclare que « notre vie est
cachée avec Christ en Dieu, » (Col 3:3,) Quelle sécurité!
Mes brebis, dit Jésus,
entendent ma voix et elles me suivent, » (Jean 10: 27)
Un voyageur, en Orient,
avait entendu parler d'un berger qui savait appeler chacune de ses brebis par
un nom spécial. Il alla le voir et lui demanda si c'était vrai. Le berger le
conduisit au pâturage, et, debout au milieu de son troupeau, prononça un nom.
Une brebis leva aussitôt la tête et répondit à l'appel, tandis que les autres
continuaient à paître. Il en fit autant pour une dizaine d'autres. « Mais, comment,
dit l'étranger, faites-vous pour les distinguer? Elles se ressemblent toutes à
s'y méprendre. Croyez-vous? répondit le berger. Regardez celle-là : elle
boite légèrement; celle-ci n'a pas les yeux droits; cette autre a une tache
noire; cette autre enfin est écorchée à l'oreille, » L'homme connaissait ses
brebis à leurs défauts, car dans tout le troupeau il n'y en avait pas une seule
qui fût parfaite. J'imagine que c'est aussi par nos défauts que notre Berger
nous reconnaît.
Un berger oriental affirmait
un jour à un voyageur que ses brebis connaissaient si bien le son de sa
voix, qu'aucun étranger ne pourrait les tromper. Le voyageur voulut s'en
assurer; il se revêtit du manteau et du turban du berger, prit son bâton et se
plaça au milieu du troupeau. Il déguisa sa voix et essaya d'imiter la voix du
pâtre ; mais pas une seule brebis ne voulut le suivre. -« Mais, est-ce que,
dans aucun cas, vos brebis ne suivraient un étranger? demanda-t-il, - Dans un
seul cas, répondit-il, lorsqu'elles sont maladives, » Il en est de même de
beaucoup de chrétiens; c'est lorsqu'ils sont maladifs et faibles dans la foi,
qu'ils sont disposés à suivre le premier docteur venu; mais quand une âme se
porte bien, elle ne se laissera pas séduire par l'erreur, Elle saura reconnaître
si « la voix » dit la vérité. Il lui suffira pour cela d'être en communion avec
Dieu: Quand Dieu envoie un de ses messagers, ses paroles trouvent aisément de
l'écho dans les coeurs chrétiens.
Christ est un tendre
berger. Peut-être quelques-uns de mes lecteurs ne partagent-ils pas cette
opinion; peut-être passez-vous sous les verges de l'affliction. Il est écrit :
« Le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de ses verges l'enfant
qu'il reconnaît pour sien, » (Heb 12:6) L'épreuve que
vous traversez ne prouve pas que Christ ne vous aime point.
Un de mes amis perdit
tous ses enfants. Personne n'aimait les siens plus tendrement que lui, mais la
fièvre scarlatine les lui enleva tous - il en avait quatre ou cinq - l'un
après l'autre. Les pauvres parents, le coeur brisé,
s'en allèrent voyager. Ils arrivèrent ainsi en Syrie. Un jour, ils virent un
berger, au bord d'un ruisseau, se disposant à le franchir suivi de son
troupeau. Les moutons s'approchèrent de la rive et regardèrent l'eau courante;
mais ils avaient peur, aucun d'eux ne voulait répondre à l'appel du berger. A
la fin, celui-ci prit lui agneau et le mit sous son bras ; il en prit un autre
et le mit sous l'autre bras et franchit ainsi le torrent. Les brebis ne
s'arrêtèrent plus à regarder l'eau avec inquiétude; elles s'élancèrent à la
suite de leurs petits, et tout le troupeau, entraîné par elles, se trouva
bientôt de l'autre côte : le berger les rassembla de nouveau et les conduisit à
de meilleurs pâturages. Le père et la mère désolés, témoins de cette scène;
comprirent la leçon qu'elle renfermait pour eux. Ils ne murmurèrent plus de ce
que le grand Berger avait porté leurs agneaux l'un après l'autre sur l'autre
rive; mais ils commencèrent à porter leurs yeux en haut et en avant, vers le
pays où leurs enfants les attendent et vers le temps où ils les reverront. Si
vos bien-aimés sont partis, souvenez-vous que le Berger vous appelle à « mettre
votre affection dans les choses qui sont en haut. » (Col 3:2,) Soyons-lui
fidèles et suivons-le, tant que nous sommes de ce côté-ci de la tombe. Et si
quelqu'un, parmi nos lecteurs, ne l'a pas encore pris pour son Berger, qu'il le
fasse à ce moment même.
Christ n'est pas
seulement tout ce que je viens de dire; il est aussi notre médiateur, celui qui
nous justifie et celui qui nous sanctifie. Il faudrait une journée entière pour
dire ce qu'Il veut être pour chacun de nous. Voici une description de Christ
que j'ai découverte quelque part sans que je puisse dire quel en est l'auteur :
Christ est notre chemin;
nous marchons en Lui. Il est notre Vérité, et nous l'embrassons. Il est notre
Vie ; nous vivons en Lui. Il est notre Seigneur; nous le choisissons pour
régner sur nous. Il est notre Maître, et nous le servons. Il est notre Docteur,
nous instruisant dans les voies du salut. Il est notre Prophète, nous révélant
l'avenir. Il est notre Prêtre, ayant offert pour nous le sacrifice d'expiation.
Il est notre Avocat, toujours vivant pour intercéder pour nous. Il est notre
Sauveur, et il sauve jusqu'aux extrémités de la terre. Il est notre Racine,
nous croissons par Lui, Il est notre Pain, nous nous nourrissons de Lui. Il est
notre Berger, nous conduisant en de verts pâturages. Il est le vrai
Cep, nous demeurons en
Lui. Il est l'Eau vive qui nous désaltère. Il est le plus beau entre les fils
des Hommes; nous l'admirons plus que tous les autres. Il est l'éclat de la
gloire du Père, l'image empreinte de sa personne; nous nous efforçons de
refléter son image. Il est le soutien de toutes choses; nous nous reposons sur
Lui. Il est notre Sagesse; nous sommes guidés par Lui. Il est notre Justice,
nous mettons sur Lui toutes nos imperfections. Il est notre Sanctification;
nous tirons de Lui toute notre force pour vivre saintement. Il est notre
Rédemption, nous rachetant de toute iniquité. Il est notre Médecin, guérissant
tontes nos maladies. Il est notre Ami, nous aidant dans tous nos besoins. Il
est notre Frère, nous encourageant dans toutes nos détresses. »
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
DEUX CLASSES DE PERSONNES.
Deux hommes montèrent au
temple pour prier; l'un
était pharisien, et l'autre,
péager. (Luc 18:10)
Je veux maintenant parler
de deux catégories de personnes : d'abord celles qui ne sentent pas le besoin d'un
Sauveur et n'ont pas été convaincues de péché par le Saint-Esprit, et en second
lieu celles qui ont été convaincues de péché et qui s'écrient : « Que faut-il
que je fasse pour être sauvé? »
Toutes les personnes qui
s'occupent de religion peuvent être rangées dans ces deux catégories : celle du
Pharisien et celle du Péager.
Si j'ai affaire à un
homme animé de l'esprit du pharisien, je ne saurais lui indiquer de meilleure
parole que celle-ci : « Il est écrit : Il n'y en a pas un de juste, non, pas
même un seul; il n'y en a pas un seul qui ait de l'intelligence, il n'y en a
pas un seul qui ait cherché Dieu. » (Rom 3:10.) Paul parle ici de l'homme
naturel. « Ils se sont tous égarés, ils se sont tous corrompus : il n'y en a
pas un qui fasse le bien, non pas même un seul. » Et nous lisons aux versets 17
et suivants : Ils n'ont point connu le chemin de la paix. La crainte de Dieu
n'est point devant leurs yeux. Or nous savons que tout ce que la loi dit,
elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que tous aient la bouche fermée
et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu.
Observez la dernière
clause du verset 22 « Il n'y a point de différence,
car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. » Ce n'est pas une
partie de la famille humaine, ce sont tous les hommes qui « ont péché et sont
privés de la gloire de Dieu ». Un autre passage qui a convaincu de péché bien
des gens est celui-ci : « Si nous disons que nous n'avons point de péché, nous
nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous. » (1Jean
1:8.)
Il faut, pour qu'un homme
puisse entrer au royaume de Dieu, qu'il y soit préparé. J'aimerais mieux, pour
ma part, entrer dans la maison du père avec l'enfant prodigue, que demeurer
dehors avec le frère aîné. Pour celui-ci, le ciel serait un enfer. Un fils aîné
qui ne se réjouirait pas du retour de son frère montrerait qu'il n'est pas
lui-même digne du royaume du Dieu. C'est une chose terrible à constater : le
récit évangélique laisse le fils aîné dehors, tandis que le plus jeune frère
entre dans la maison. C'est à ceux qui ressemblent au premier que s'adressent
les paroles du Sauveur : « Je vous dis en vérité que les péagers et les gens de
mauvaise vie vous devancent dans le royaume des cieux. » (Mat 21:31.)
Mais passons à la seconde
catégorie, à ceux qui sont convaincus de péché et qui s'écrient, comme le
geôlier de Philippes : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé? » A ceux qui
font entendre ce cri de repentir, il n'est pas nécessaire d'appliquer la loi.
Dites-leur tout de suite : « Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé?
» (Actes 16:31.) Beaucoup vous répondront : « Je ne sais ce que c'est que de
croire. » On le leur a pourtant enseigné dès l'enfance, et quoique ce soit la
loi du royaume des cieux - croire pour être sauvé -
ils ne veulent pas s'y soumettre.
Aux versets 35 et 36 du
chapitre 3 de saint Jean nous lisons ceci : « Le Père aime le Fils et a remis
toutes choses entre ses mains. Celui qui croit an Fils a la vie éternelle; et
celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie; mais la colère de Dieu
demeure sur lui.
Voilà qui est rationnel.
L'homme s'est perdu par son incrédulité pour avoir refusé de croire à
Comment iraient les
choses; dans le cours ordinaire de la vie, si l'on ne croyait au témoignage des
gens? Tout commerce et toute société seraient arrêtés en moins de quarante huit
heures! C'est l'argument que l'apôtre emploie ici : «Si nous recevons le
témoignage des hommes, celui de Dieu est plus grand. Dieu a rendu témoignage à
Jésus-Christ. Et si l'homme se confie à son semblable qui ment si souvent et
dont il découvre chaque jour la fausseté, pourquoi ne croirions-nous pas Dieu
sur parole? »
Croire, c'est admettre la
véracité d'un témoignage. Ce n'est pas, comme on le prétend, un saut dans
l'inconnu : cela ne serait que de la crédulité. Dieu ne nous demande pas de
croire sans donner un objet défini à notre foi, et sans nous donner de garanties.
Beaucoup de personnes
regardent davantage à elles-mêmes qu'à Jésus-Christ; à la foi plutôt qu'à
l'objet qu'elle doit saisir. La foi n'est qu'une main tendue pour prendre la
bénédiction que Dieu veut donner. Supposez que vous rencontriez dans la rue un homme
que vous connaissiez depuis des années en sa qualité de mendiant; vous lui
offrez une aumône., mais il vous répond : - « Merci,
je n'en ai pas besoin, je ne mendie plus. - Comment donc? - Hier au soir,
un passant m'a donné vingt-cinq mille francs. - Vraiment; Etes-vous sûr que
c'était de bon argent? - J'ai porté son chèque à la banque, et on m'a payé. -
Comment cela s'est-il fait? - Je demandais l'aumône, le monsieur a causé
quelques instants avec moi, puis il a tiré un chèque de vingt-cinq mille francs
et me l'a donné. - Mais êtes-vous sûr que c'est bien dans la main droite qu'il
vous a mis cette somme? - La main droite? Que m"importe
dans quelle main il l'a mise, pourvu que la somme soit à moi ! »
- Bien des gens sont
toujours à se demander si la foi par laquelle ils saisissent Christ est de bon
aloi; mais ce qui est plus important, c'est de savoir si le Christ à qui nous
croyons est bien véritable.
Un de mes amis avait une
petite fille qui était malade de la fièvre scarlatine, ce qui obligeait à la séparer
des autres enfants. Chaque matin le grand-père, avant de partir pour son
bureau, allait dire adieu à l'enfant reléguée dans une chambre. Un jour, la
petite fille prit le vieillard par la main et le conduisit dans un coin de la
chambre; sans dire une parole, elle lui montra une inscription qu'elle avait
tracée sur le tapis avec des miettes de biscuit : « Grand-papa, donnez-moi une
boîte de couleurs. » Le grand-père ne dit rien. A son retour, il entra comme
d'habitude auprès de l'enfant; celle-ci, sans même regarder si le grand-père
lui apportait la boîte, le conduisit de nouveau dans le même coin où il vit,
écrit de la même manière : « Grand-papa, merci pour la boite de couleurs. » Le
vieillard, qui heureusement avait apporté la boîte, n'eût voulu pour rien au
monde, à ce moment, l'avoir oubliée. Voilà ce que c'est que la foi.
Mais, répète-t-on, la foi
est un don de Dieu. L'air aussi, mais il faut l'aspirer. Le pain aussi, mais il
faut le manger. L'eau est un don de Dieu, mais encore faut-il la puiser et la
boire. On attend je ne sais quelle impression mystérieuse, mais la foi n'est
rien de semblable. « La foi vient de l'ouïe, - et ce qu'on entend vient de
Si un homme qui se noie
voit une corde qui lui est tendue, il n'a qu'à la saisir, et pour la
saisir il faut qu'il lâche ce à quoi il s'était cramponné: Si un homme veut
être guéri, il doit prendre le remède ordonné ; le regarder seulement ne le
sauvera pas. La simple connaissance intellectuelle ne sauve personne; il faut
croire en Jésus et faire de lui son unique espérance. Il faut, en un mot, tout
quitter pour le suivre.
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
En vérité, en vérité je
te le dis : Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu
(Jean 3:3)
Si ces paroles sont
vraies, elles contiennent l'une des plus solennelles questions qui puissent
nous être présentées. Nous pouvons supporter d'être trompés sur bien des
choses; mais non sur celle-là. Jésus-Christ, d'ailleurs, la présente très
clairement. Il dit : « Si un homme ne naît de nouveau, il ne petit voir le
royaume de Dieu », - à plus forte raison ne peut-il l'hériter. Cette doctrine
de la nouvelle naissance est donc le fondement de toutes nos espérances pour la
vie à venir. C'est, en réalité, l'ABC de la religion chrétienne,
Je suis heureux que ce
soit à Nicodème, un chef des Juifs, un docteur de la loi; que Jésus ait parlé
de la nouvelle naissance; plutôt qu'à
Je pense qu'il est à
peine nécessaire que j'entreprenne de prouver la nécessité de naître de nouveau
pour entrer clans le royaume des cieux. - J'ose affirmer qu'il n'y a pas un
homme sincère qui ne reconnaisse qu'à moins d'être animé d'un autre Esprit que
le sien, il n'est pas digne de ce royaume.
Ce qui est né de la chair
est chair; et ce qui est né de l'Esprit est esprit. » (Jean 3:6) Le nègre ne
peut changer sa peau, ni le léopard ses taches. Vous pourriez aussi bien
essayer devons rendre purs sans le secours de Dieu.
Dieu nous enseigne, dans
ce chapitre (Jean 3), comment on entre dans son royaume. Nous n'avons pas à
travailler pour y entrer, bien qu'il vaille la peine de travailler pour le
salut. Cela, nous l'admettons tous. Si, entre nous et le royaume de Dieu, il v
avait des rivières à franchir, -des montagnes à escalader, il vaudrait la peine
de traverser ces rivières à la nage et de gravir ces montagnes. Sûrement, le
salut vaut bien tous nos efforts; mais nous l'obtenons sans que nos œuvres
soient nécessaires. Le salut est pour celui « qui n'a point travaillé, mais qui
croit. » (Rom 4:5). Nous travaillons parce que nous sommes sauvés, et non pour
être sauvés. C'est en partant de la croix que nous travaillons, et non en y
allant.
Lorsque Christ s'écria
sur le calvaire Tout est accompli ! », Il savait ce qu'il disait. Tout ce
que les hommes ont à faire aujourd'hui, c'est d'accepter l'oeuvre
clé Jésus-Christ. Il n'y a point d'espérance pour
quiconque essaie de faire son propre salut. Peut-être quelqu'un dira-t-il : «
Voilà qui est bien mystérieux. » C'est ce que Nicodème dût objecter ; il me
semble voir le pli de son front, tandis qu'il murmure : « Comment ces choses
peuvent-elles se faire? » Cela lui paraît bien étrange. « Né de nouveau, né du
Saint-Esprit! Comment ces choses peuvent-elles se faire? » Bien des gens nous
disent : « Prouvez-nous cela par un bon raisonnement, sinon ne vous attendez
pas à ce que nous le croyions. » - J'avoue humblement que je ne puis raisonner
ce mystère : « Le vent souffle ou il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne
sais d'où il vient ni où il va; il en est de même de tout homme qui est né de
l'Esprit. » (Jean 3:8.) Rien n'est mystérieux. comme
le vent. Tout le monde ne comprend pas les lois qui le gouvernent. Il serait
impossible de les faire comprendre à la plupart des gens. Mais supposez que,
parce que je suis incapable de vous donner la raison des variations des
courants de l'air, j'affirme carrément que le vent n'existe pas; ne serait-ce
pas insensé?
Mes amis; il serait aussi
raisonnable d'affirmer que le vent n'existe pas, que d'affirmer que l'esprit
n'existe pas, et qu'on ne peut naître de Lui. J'ai senti l'Esprit de Dieu agir
dans mon coeur, aussi réellement que j'ai senti
le vent passer sur mon
visage. Je ne puis pas le démontrer mathématiquement. Il y a bien des choses
qui ne se démontrent pas et que l'on croit. Que tout soit
sorti de rien, à la voix de Dieu, cela ne se raisonne pas, et pourtant, tous
mes lecteurs le croient.
Un certain nombre de
jeunes gens avaient résolu de ne croire que ce qu'ils comprendraient. Un
vieillard sût leur résolution et leur dit : « J'ai vu aujourd'hui, dans les
champs, des oies, des moutons et des boeufs mangeant
la même herbe. Pouvez-vous m'expliquer par quel procédé la même nourriture est
devenue ici des plumes, là de la laine et là du poil? Croyez-vous que cela soit
vrai? - C'est vrai, répondirent-ils, et pourtant nous ne le comprenons pas. »
Et de même, quoique je ne
le comprenne pas, je ne puis m'empêcher de croire au mystère de la
régénération, quand je vois des gens transformés, changés complètement par la
foi en Jésus-Christ. Quelques-uns des pires malfaiteurs de nos grandes villes
n'ont-ils pas été régénérés, tirés de l'abîme et placés sur la terre ferme?
Leurs bouches blasphémaient : elles ne s'ouvrent
maintenant que pour louer Dieu. Les choses vieilles sont passées; toutes choses
sont devenues nouvelles. Ils ne sont pas réformés seulement, mais RÉGÉNÉRÉS - ils sont devenus par Jésus-Christ des hommes
nouveaux.
Dans une rue sombre de
l'une de nos grandes villes demeure un pauvre ivrogne. Si vous voulez savoir ce
que c'est que l'enfer, entrez là, vous en aurez une idée. Y a-t-il ici-bas un
endroit plus affreux? Voyez de tous côtés la misère, la détresse, le dénuement
complet. Mais chut ! On entend des pas dans l'escalier, aussitôt les enfants
courent se cacher derrière le lit. La pauvre femme, brisée et patiente,
se tient prête à le recevoir. Cet homme a fait son tourment. Elle a souvent
porté pendant des semaines les marques de sa brutalité. Bien souvent cette
lourde main est tombée sur sa tète sans défense. Et elle l'attend, sûre. d'entendre ses jurements, se préparant à l'avance à recevoir
ses coups. Il entre et dit : « Je viens de la réunion, on m'a dit là que je
pouvais me convertir, si je veux. Je crois que Dieu peut me sauver. » Retournez
dans cette maison quelques semaines plus tard : quel changement! En vous
approchant, vous entendez chanter. Ce n'est pas la chanson de l'ivrogne, ce
sont les accents d'un cantique : Jésus, mis à mort pour moi!
Les enfants n'ont plus
peur de leur père; ils entourent ses genoux. La mère est près de lui, la face
illuminée d'un joyeux rayonnement. N'est-ce pas là un tableau de
Le ciel est rempli de
ceux qui sont NÉS DEUX fois.
Au
quatorzième et quinzième versets de ce chapitre, nous lisons que, « comme Moïse
éleva le serpent dans le désert, de même il faut que lé Fils de l'Homme soit élevé,
afin que QUICONQUE croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle. » QUICONQUE? Remarquez ce mot. Vous qui êtes encore inconvertis, écoutez ce que Dieu a fait pour vous. Il a
fait tout ce qu'Il pouvait faire pour notre salut. Vous ne pouvez vous attendre
à ce qu'Il fasse. autre chose : « Que - pouvais-je faire de plus? » demande-t-il Lui même. (Esaïe
5:4.) Il envoya ses prophètes et ils les tuèrent; il a envoyé son Fils
bien-aimé, et ils l'ont crucifié. Et maintenant Il envoie le Saint-Esprit pour
nous convaincre de péché, et nous montrer comment nous pouvons être sauvés.
Et celui qui nous sauve,
c'est Celui qui fut élevé sur la croix. De même que Moïse éleva le serpent
d'airain dans le désert, ainsi le Fils de l'homme doit être élevé, « afin que
quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. »
- « Il n'est pas juste,
disent certaines gens, que nous soyons tenus pour responsables du péché commis
par un homme il y a six mille. ans. »
Il n'y a pas longtemps
qu'un homme parlait ainsi. S'il y a quelqu'un de mes lecteurs qui tienne ce raisonnement, qu'il me permette de lui dire. que ce raisonnement ne le sauvera pas. Si vous êtes perdus,
ce ne sera pas par le péché d'Adam.
Laissez-moi vous prouver
cela par une comparaison. Supposez que je sois mourant de consomption, une
maladie que j'aurais héritée de mes parents. Je ne suis pas devenu malade par
ma faute, ce n'est pas une négligence, c'est bien un mal héréditaire. Un ami
vient me voir, il me regarde et me dit : Vous êtes poitrinaire.
Hélas ! je le sais bien, je n'ai pas besoin que personne me le dise.
- C'est que je sais un
remède pour vous.
- Je n'en crois rien,
répondrais-je. J'ai eu les meilleurs médecins de l'Europe, et ils ne m'ont
donné aucune espérance.
- Mais vous me
connaissez, n'est-ce pas, vous m'avez connu pendant des années.
- C'est vrai.
- Croyez-vous donc que je
voudrais vous tromper?
- Non.
- Eh bien, il y a dix
ans, j'étais aussi malade que vous, Les médecins m'avaient avaient abandonné,
mais je pris ce. remède et je fus sauvé. Je suis
parfaitement rétabli : regardez-moi plutôt.
- Ah! le
cas est étrange, lui répondrais-je.
- Oui, sans doute, il est
étrange, mais il est vrai. Ce remède m'a guéri, prenez-le et il vous guérira.
Il m'a coûté fort cher, mais il ne vous coûtera rien, ne le méprisez pas, je
vous en supplie.
- J'aimerais bien vous
croire, dirais-je, mais cela est contraire à ma raison. »
En entendant cela, mon
ami s'en va et revient avec un autre, qui témoigne de la même chose. Je ne crois
pas encore; il s'en va et en amène un autre, puis un autre, puis un autre
encore; et tous répètent le même témoignage en faveur du remède. Ils me
disent tous qu'ils étaient aussi malades que moi, qu'ils ont pris ce remède et
qu'il les a guéris. Mon ami alors me donne la potion. Je la jette à terre, je
ne veux pas y croire et je meurs.
La cause de ma mort,
c'est que j'ai rejeté le remède.
De même si vous périssez,
ce ne sera pas parce qu'Adam est tombé, mais parce que vous aurez méprisé le
salut qui vous est offert. Regarder à sa blessure ne la guérit pas. Regardez au
Remède, regardez à Celui qui a la puissance de nous guérir de nos péchés!
Voyez le camp des
Israélites; contemplez la scène qui se déroule à nos yeux. Beaucoup meurent
parce qu'ils ont négligé le salut qui leur était offert. Dans ce désert aride,
il y a déjà bien des tombes creusées; bien des petits enfants ont été mordus
par les serpents brûlants. Là-bas c'est une mère qu'on enterre, une mère
bien-aimée. La famille en larmes entoure le cercueil. Ecoutez ces cris de
deuil, voyez ces larmes amères. Le père, lui aussi, est emporté vers sa
dernière demeure. D'un bout à l'autre du camp s'élève une immense lamentation.
Des milliers sont
morts, des milliers sont
mourants, et le mal sévit toujours et ne s'arrête pas.
Voici, dans une tente,
une mère israélite, penchée sur le corps d'un fils bien-aimé qui arrivait à
peine à la jeunesse, et qui s'épanouissait dans sa fleur. Elle essuie la sueur
de la mort qui perle sur son front. Encore quelques minutes, et ses yeux seront
fixes et vitreux, car sa vie s'écoule rapidement. Le coeur
de la mère est déchiré, saignant, Tout à coup elle entend un cri dans le
camp. Un grand bruit s'élève. Qu'est-ce. donc? Elle va
à la porte de la tente. « Qu'arrive-t-il, pourquoi tout ce bruit?
demande-t-elle à quelqu'un.
- Quoi! ne savez-vous pas la bonne nouvelle? répond le passant.
- Non, dit la femme; une
bonne nouvelle, qu'est-ce que cela peul être?
- Il y a un remède, ne
vous l'a-t-on pas dit?
- Un remède pour la morsure
des serpents, ah! dites-le-moi bien vite!
- Ecoutez, Dieu a
commandé à Moïse d'élever une perche au milieu du camp et d'y clouer un serpent
d'airain ; et il a déclaré que quiconque regardera vers lui vivra. Le cri que
vous entendez est celui des gens qui regardent le serpent élevé. »
La mère rentre dans la
tente : « Mon fils, dit-elle, j'ai de bonnes nouvelles pour toi. Il ne faut pas
mourir!
Mon fils, mon fils, tu
peux vivre ! » il est déjà dans la stupeur; il est si
faible qu'il ne peut marcher jusqu'à l'entrée de la tente. Elle met ses bras
sous les siens et le soulève : « Regarde là-bas, tout là-bas, au pied de la
colline! »Mais le fils ne voit rien. - « Regarde encore, mon fils, et tu
finiras par le voir! Enfin, il voit, aux rayons du soleil, étinceler le serpent
d'airain; et soudain il est guéri! »
- Certaines. personnes déclarent ne pas croire aux conversions soudaines
; mais je vous le demande, combien fallut-il de temps pour guérir ces
Israélites mourants? Un seul regard, et le mal était passé!
Le Dieu qui avait préparé
pour les pauvres Israélites ce moyen de guérison : regarder et croire - a
préparé aussi la vie éternelle pour tout pécheur. Regardez à Jésus, et à cette
heure même vous serez sauvé !
Bien des gens regardent,
mais ne voient que la perche sur laquelle le serpent est élevé. Ce n'est pas la
croix matérielle, ce n'est pas l'église, c'est le Crucifié qui sauve ! Ne
regardez donc pas aux hommes, ni aux systèmes; regardez à Jésus, l'Agneau de
Dieu qui ôte le péché du monde, et sa vie, à l'instant même, deviendra la
vôtre.
« Je voudrais bien savoir
comment on est sauvé », demande-t-on parfois. Prenez Dieu au mot, confiez-vous
en son Fils, aujourd'hui, à cette heure, à cet instant. « Mais, ajoute t-on, je ne sens pas la morsure autant qu'il faudrait. Je
sais Dieu que je suis pécheur, mais je ne le sens pas assez. » Ce n'est pas là
ce qui importe.
Un chirurgien célèbre,
avant de pratiquer une opération, à l'habitude de dire à ses patients : «
Regardez votre blessure à loisir, puis fixez vos yeux sur moi et ne les retirez
plus jusqu'à ce que l'opération soit finie. » La comparaison est excellente.
Pécheur, regardez à votre blessure, mais fixez ensuite vos regards sur Jésus et
ne les ôtez plus. Il vaut mieux regarder au remède qu'à la plaie. Constatez
quel grand pécheur vous êtes, puis regardez à l'Agneau de Dieu. Il est mort
pour l'impie et le pécheur. Dites : « Je crois en Lui! » Et que Dieu vous aide
à porter vos yeux vers le Calvaire.
Après la bataille de
Pittsburgh, j'étais dans un hôpital à Murfreesborough.
Au milieu de la nuit on vint m'éveiller, et l'on m'annonça qu'un blessé, dans
l'une des salles, désirait me voir. (L'auteur avait fait partie de la «
Commission chrétienne », chargée de pourvoir aux besoins religieux de l'armée
des Etats-Unis du Nord, pendant la guerre de sécession.)
J'y allai. « Aumônier, me
dit-il, - je n'étais pas l'aumônier - aidez-moi à
mourir.
- Si je pouvais, lui
répondis-je, vous porter dans mes bras jusqu'au ciel, je le ferais; mais je ne
le puis pas, je ne saurais vous aider à mourir!
- Qui donc le peut?
demanda-t-il
- Le Seigneur
Jésus-Christ, lui dis-je. Il est venu sur la terre dans ce but.
Il secoua la tête.
- Il ne peut me sauver,
j'ai péché toute ma vie.
Je pensai alors à la
pauvre mère, dans le Nord, et je me dis qu'elle serait heureuse d'apprendre que
son fils était mort en paix; je résolus donc de rester auprès de lui. Je priai
donc deux ou trois fois et lui répétai toutes les promesses de Dieu qui vinrent
à ma mémoire, car il était évident qu'il s'en allait. « Je vais vous lire, lui
dis-je, une conversation que tint Jésus avec un homme qui désirait le salut de
son âme. » Et je commençai le chapitre 3 de l'Evangile de saint Jean. Ses yeux
étaient rivés sur moi, et quand je vins aux versets 14 et 15, il m'arrêta à ces
paroles :
« Comme Moïse éleva le
serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin
que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. »-«
Est-ce que ces paroles sont là? me demanda-t-il. - Oui. - Lisez-les encore. »
-J'obéis.
Il s'accouda sur sa
couchette, et joignant les mains, il me dit : « Cela est bon, ne voulez-vous
pas le relire! »
Je relus ce passage une
troisième fois, puis j'allai jusqu'au bout du chapitre. Quand j'eus fini, je
vis ses yeux fermés, ses mains toujours jointes, un sourire sur son visage. Oh
! quelle lumière l'illuminait! Quel changement ! Je
vis ses lèvres s'agiter, et, penché sur lui, je l'entendis murmurer : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de
même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui
ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » Il ouvrit les yeux et me
dit :
« C'est assez, ne lisez
plus. »
Il vécut quelques heures
encore, son coeur appuyé sur ces douces paroles,
puis, dans l'un des chars de Jésus-Christ, il partit pour aller prendre sa
place au royaume des cieux.
Peut-être parlé-je ici à
un jeune homme, à une jeune fille qui, tout récemment, a vu mourir sa mère;
celle-ci en mourant lui a dit :
« Mon enfant, viens me
rejoindre là-haut! » Et vous l'avez promis. Mais vous ne la reverrez
jamais, si vous ne naissez de nouveau. Parents, si vous voulez revoir ces chers
petits qui vous ont devancés; il vous faut naître de l'Esprit. Peut-être y
a-t-il parmi ceux qui me lisent un père, une mère, dont le fils unique est
parti. Si vous pouviez entendre la voix de ce bien-aimé, elle vous dirait : «
Venez, venez ici! » Nos amis, nos parents; nos enfants, tous les bienheureux
nous crient : « Venez, venez! » Pour les revoir et les rejoindre, il nous faut
être nés de nouveau.
Nous avons tous, là-haut,
un frère aîné. Il y a près de 1.900 ans qu'il est remonté, et du rivage céleste
il nous appelle aujourd'hui. Tournons le dos au monde. Fermons-lui nos
oreilles. Regardons à Jésus sur la croix pour être sauvés. Alors nous aurons
l'assurance de voir un jour notre roi dans sa gloire et de la partager
éternellement avec Lui.
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
CONSEILS PRATIQUES.
(Esaïe
13:8; Mat 12:20)
Il est dangereux, pour
ceux qui cherchent le salut, de s'appuyer sur l'expérience des autres. Beaucoup
ne croient être sauvés que si leur conversion s'opère comme s'est opérée celle
de leurs parents. Un de mes amis, qui fut converti dans un champ, voudrait
envoyer la ville entière dans ce champ-là. La seule règle qui existe pour tous,
c'est
Si quelqu'un dit, par
exemple : « Je n'ai aucune force », qu'il lise ce verset de Romains 5:6: «
Lorsque nous étions encore sans force, Christ est mort en son temps pour nous
qui sommes pécheurs. » C'est justement parce que nous n'avons aucune force
qu'il nous faut Christ. Il est venu donner la force aux faibles.
Un autre dira : « Je ne
puis voir où est la vérité. » - Christ dit : « Je suis la lumière du monde. »
(Jean 8:12). Il est venu, non seulement pour donner la lumière, mais « pour
ouvrir les yeux des aveugles. » (Esaïe 42:7)
Un autre encore prétendra
qu'on ne peut être converti sur le champ. A celui-là, je montrerai ce passage :
« Le salaire du péché, c'est la mort; mais le don de Dieu, c'est la vie
éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur. » Combien de temps faut-il pour
accepter un don? Il y a un instant où vous ne l'avez pas, et un instant où vous
l'avez, il passe de la main d'autrui dans la vôtre en un moment. La vie
éternelle commence instantanément.
- Elle peut cependant,
comme le grain de semence, ne croître que lentement; certaines personnes ont
été converties d'une manière si graduelle que, comme pour le lever du jour, ou
ne peut dire quand leur conversion a commencé. D'autres, au contraire,
éprouvent comme un coup de tonnerre, et la vérité resplendit soudainement à
leurs yeux.
- Je ne ferais pas un pas
pour prouver le jour et l'heure de ma conversion; mais ce qu'il m'importe de
savoir, c'est que je suis vraiment converti.
Il est possible qu'un
enfant ait été si bien élevé dans la crainte du Seigneur qu'on ne puisse
déterminer l'instant de sa nouvelle naissance ; mais il y a cependant un
changement décisif, à un moment déterminé, qui l'a fait participant de la
nature divine.
On nie les conversions
instantanées. Mais je défie qui que ce soit de m'en montrer d'autres dans tout
le nouveau Testament. « Comme Jésus passait, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis
au bureau des impôts, et il lui dit : Suis-moi; et il se leva et le suivit. »
(Mat 9:9). Il ne peut rien y avoir de plus soudain que cela.
Zachée le péager
cherchait à voir qui était Jésus; et parce qu'il était de petite taille il
monta sur un arbre. Quand Jésus vint à cet endroit, il leva les yeux,
l'aperçut et lui dit :
« Zachée, hâte-toi de
descendre. » (Luc 19:5) Sa conversion eut lieu entre la branche et le sol. Il
reçut Jésus avec joie et dit : « Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux
pauvres, et si j'ai fait tort à quelqu'un en quelque chose, je lui en rends
quatre fois autant. » (Luc 19:8) Bien peu de gens pourraient, de nos jours,
donner de pareilles preuves de leur conversion.
La maison entière de
Corneille fut convertie soudainement, car tandis que Pierre leur prêchait
Christ, le Saint-Esprit descendit sur eux et ils furent baptisés. (Actes 10)
Au jour de
Supposez un homme qui
dérobe habituellement l'argent de son patron. Il a volé 2000 francs l'année
dernière; lui conseillerons-nous de n'en prendre que 1500 cette année, et 1000
francs l'année suivante, jusqu'à ce qu'au bout de quelques années il ne vole
plus que 2 ou 300 francs? Ce conseil sera basé sur le même principe que la
théorie de la conversion graduelle.
Qu'un ivrogne, qui a
l'habitude de boire et de battre sa femme deux fois par mois, ne le fasse plus
qu'une seule fois, il ne sera pas converti pour cela. Pouvez-vous vous
représenter Ananias allant au devant de Paul, qui ne
respirait que « haine et carnage contre les disciples de Christ
.», pour lui conseiller de se modérer, de n'en pas tuer autant à la
fois, de faire mourir par degrés la haine dans son coeur
? Ce serait aussi raisonnable que de prétendre que l'on peut croire en Jésus et
se convertir que par degrés et insensiblement. Une autre classe est composée de
personnes qui disent craindre de ne pouvoir persévérer. C'est une catégorie
nombreuse et intéressante : j'aime à voir des gens qui se défient d'eux-mêmes.
Il n'y a qu'une réponse à leur faire : regardez Dieu; ce n'est pas vous qui le
gardez, c'est lui qui vous garde. Au lieu que nous ayons à saisir Christ, c'est
lui qui, en réponse à nos prières, doit nous saisir. Lisez, vous qui avez peur
de broncher, le Psaume 121:2.
« J'élève mes yeux vers
les montagnes d'où me viendra le secours? Mon secours vient de celui a fait les
cieux et la terre. Il ne permettra point que ton pied soit ébranlé; Celui qui
te garde ne sommeillera point. Voilà, Celui qui garde Israël ne sommeillera
point et ne s'endormira point. L'Éternel est Celui qui te garde; l'Éternel est
ton ombre, il est à ta main droite. Le soleil ne frappera point sur toi pendant
le jour, ni la lune pendant la nuit. L'Eternel te gardera de tout mal; il
gardera ton âme. L'Eternel gardera ton issue et ton entrée dés maintenant et à
toujours. » Quelqu'un a appelé ce psaume le cantique des voyageurs. C'est un
admirable cantique, en effet, pour nous qui sommes pèlerins dans ce monde;
c'est un psaume que nous devrions tous savoir par coeur.
Dieu peut toujours faire
ce qu'il a déjà fait. Il a gardé Joseph en Egypte, Moïse devant Pharaon, Daniel
à Babylone; Il a rendu Elie capable de tenir tête à Achab. Et les hommes que je
viens de nommer nous étaient semblables en toutes choses. Leur grandeur venait
de Dieu. Regardez à Dieu, voilà le salut. La vraie foi, c'est la faiblesse
humaine s'appuyant sur la force divine.
Que ceux qui craignent de
ne pas persévérer lisent le vingt-quatrième verset de l'Epître de Jude : « A
celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire paraître sans tache et
comblés de joie en sa glorieuse présence... » Lisez encore Esaïe
41:10 : « Ne crains point, car je suis avec toi; ne sois point éperdu, car je
suis ton Dieu, Je t'ai fortifié, je t'ai même aidé et je t'ai maintenu par la
main droite de ma justice.
Refuser de se donner à
Lui maintenant de peur de retomber plus tard, serait aussi insensé que
pour un prisonnier refuser sa grâce, de peur de revenir plus tard en prison; ou
pour un noyé refuser des secours, de peur d'être exposé de nouveau à tomber
dans l'eau.
Il y a deux espèces de
sceptiques : ceux qui ont de vrais doutes, et ceux qui aiment la discussion pour
elle-même. Ces derniers ont longtemps été mon écharde, mais c'est une épine que
je ne redoute plus aujourd'hui. C'étaient ces gens-là qui, autour du Christ,
essayaient sans cesse de l'embarrasser et de le surprendre. Ils viennent à nous
pour montrer leur esprit, non pour se convertir. Je rappelle à leur propos ces
paroles de Paul à Timothée :
Rejette les questions
folles et qui sont sans instruction, sachant qu'elles ne produisent que des
contestations. » (2Ti 2:23). Questions folles! Bien des chrétiens nouvellement
convertis font une grande folie en se croyant obligés de défendre
- Comment les
expliquez-vous?
- Je ne les explique pas.
- Qu'en faites-vous
alors?
- Je les crois.
- Mais moi, je ne crois
pas ce que je ne puis- comprendre.
- Eh bien! moi, je crois même ce que je ne comprends pas, si je le
trouve dans
Il y a bien des points
qui étaient pour moi mystérieux et difficiles, il y a cinq ans, et qui me
paraissent lumineux et évidents aujourd'hui, et j'espère que, pendant
l'éternité, je découvrirai toujours quelque vérité nouvelle sur Dieu et sur sa
grâce. Je me fais un devoir de ne jamais discuter les passages controversés de
l'Ecriture sainte. J'attends d'avoir plus de lumière avant d'en parler. Je ne
suis pas obligé d'expliquer ce que je ne comprends pas : « Les choses cachées
appartiennent à l'Eternel, notre Dieu, mais les choses révélées sont pour nous
et nos enfants à jamais. » (Deut 29:29) Ce sont ces
choses que je prends pour m'en nourrir et renouveler mes forces spirituelles.
Mais voici un douteur
sincère. Celui-ci doit être traité aussi tendrement que l'est un enfant malade
par sa mère. C'est par le manque de sympathie des chrétiens que beaucoup de
sceptiques s'endurcissent. J'étais, il n'y a pas longtemps, dans une
réunion destinée aux personnes inquiètes sur l'état de leur âme. Il y
avait là une dame incrédule, que je confiai à une chrétienne, pour qu'elle
l'éclairât et priât pour elle. Un instant après, je vis la première se
dirigeant vers la porte. Je demandai : « Pourquoi la laissez-vous partir? - Oh!
c'est une incrédule! » me
répondit-on. Je courus à la porte et l'arrêtai, et je la présentai à un autre
serviteur du Christ qui passa une heure à causer et à prier avec elle.
Il alla voir la dame et
son mari; et au bout d'une semaine, cette personne intelligente et sincère avait
rejeté tous ses doutes et était devenue une chrétienne active. Il y fallut le
temps, le tact et la prière, mais il en valait la peine.
Voici quelques passages
qui s'appliquent aux âmes droites que le doute retient :
« Si quelqu'un fait la
volonté du Père, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de
moi-même.. » (Jean 7:17) Celui qui ne veut pas faire la volonté de Dieu ne peut
non plus connaître sa doctrine. Il n'y a pas d'incrédule qui ne sache que Dieu
veut que l'homme abandonne son péché tout d'abord, et la lumière brillera sur
lui. Mais qu'il ne s'attende pas à recevoir toutes les lumières à la fois;
elles viendront l'une après l'autre, jour après jour.
Ce n'est pas à ses
ennemis que Dieu révèle ses secrets, et si un homme persiste à vivre dans le
péché, il ne saurait comprendre la vérité divine.
« Le secret de l'Eternel
est pour ceux qui le craignent, et son alliance pour la leur faire connaître. »
(Ps 25:14)
Et dans Jean 15:15, nous
lisons encore :
« Je ne vous appelle plus
serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que son maître fait, mais je vous
ai appelés mes amis, car je vous ai fait connaître tout ce que j'ai entendu de
mon Père. » L'ami de Christ connaît ses secrets. « L'Eternel dit : cacherai-je
à Abraham ce que je m'en vais faire? » (Gen 18:17).
Ceux qui ressemblent le
plus à Dieu sont naturellement les plus capables de le comprendre. Le péché est
le grand obstacle à la lumière. Otez le péché, et quel flot de clarté pénètre
aussitôt dans l'esprit et dans le coeur !
Je me souviens d'un soir
ou
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
UN DIVIN SAUVEUR.
(Mat 16:6; Jean
6:69)
Nous nous occuperons,
dans ce chapitre, de ceux qui, désireux de suivre la vérité, ne peuvent
cependant croire à la divinité du Christ. Il y a beaucoup de passages propres à
éclairer sur ce point. Le Nouveau-Testament tout entier proclame cette
doctrine.
Dans 1Co 15:47, l'apôtre
dit : « Le premier homme, qui est de la terre, est terrestre; mais le second
Adam, qui est le Seigneur, est du ciel. » Dans la première Epître de Jean 5:20
: « Nous savons que le Fils de Dieu est venu et nous a donné l'intelligence
afin que nous connaissions Celui qui est véritable; et nous sommes dans Celui
qui est véritable, savoir en son Fils Jésus-Christ. C'est Lui qui est le vrai
Dieu, et la vie éternelle. »
Et encore : « Et ceci est
la vie éternelle, qu'ils te connaissent, Toi le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ
que tu as envoyé. » (Jean 18:3)
« Le souverain
sacrificateur se tint au milieu et questionna Jésus en disant : Ne réponds-tu
rien? Qu'est-ce que ceux-ci disent de toi? Mais il garda le silence et ne
répondit rien. Le souverain sacrificateur le questionna de nouveau et lui
dit : Es-tu le Christ, le Fils du Très-Haut? Et Jésus lui dit : Je le suis et
vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et
descendant sur les nuées du ciel. Alors, le souverain sacrificateur déchira ses
vêtements et dit : Qu'avons-nous besoin d'autres témoins? Vous avez entendu ce
blasphème, qu'en pensez-vous? Et ils le condamnèrent tous à être mis à mort. »
Voici ce qui m'a conduit,
pour ma part, à croire à la divinité du Christ : je ne savais où le placer, ni
que faire de Lui, s'il n'était pas Dieu lui-même. Dans ma jeunesse; je
considérais Christ comme un grand homme, je le mettais au rang de Moïse, de
Joseph et d'Abraham. J'allais même plus loin, et le considérais comme le
meilleur de ceux qui ont vécu ici-bas. Mais je découvris qu'il avait des
prétentions plus hautes. Il se dit l'Homme-Dieu; il prétend être divin, et être
descendu du ciel. Il a dit: « Avant qu'Abraham fût, « Je suis. » (Jean 8:58.)
Je ne pouvais comprendre cela, et je fus réduis à cette conclusion, à laquelle
je défie tout homme sincère de ne pas arriver comme moi, que Jésus Christ a été
un imposteur, ou qu'il est vraiment l'Homme-Dieu, « Dieu manifesté en chair ».
Il n'était pas un
imposteur, dit-on, mais un halluciné : il croyait à sa propre divinité. Comme
s'il était possible que Jésus-Christ, qui nous a révélé la vérité sur tant de
mystères, pût être aveugle à ce point sur son propre compte! Je ne puis
imaginer une conception du Christ plus misérable que celle-là.
Peut-on lire la vie de
Jésus-Christ et ne pas reconnaître aussitôt l'absurdité de la supposition qu'il
fut un imposteur? Un imposteur a généralement de bonnes raisons pour l'être.
Quelles étaient celles de Christ? Il savait que ses prétentions le conduiraient
à la croix; que son nom serait maudit; que beaucoup de ses disciples devraient
mourir pour sa cause. Presque tous les autres furent immolés; ils furent
considérés durant leur vie. comme la balayure du
monde. On ne se condamne pas à une longue hypocrisie sans de puissants motifs,
et personne n'en saurait trouver pour expliquer l'imposture supposée de Jésus-Christ.
Nous lisons dans Jean
5:21 : « Car comme le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, de même
le Fils ressuscite qui Il veut. Car le Père ne juge personne, mais il a donné
au Fils tout pouvoir de juger, afin que tous honorent le Fils comme ils
honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Père qui l'a
envoyé. »
Remarquez ceci : par la
loi mosaïque, tout blasphémateur était condamné à mort; or, si Christ n'était
qu'un homme, les paroles ci-dessus sont absolument blasphématoires. « Celui qui
n'honore pas le Fils n'honore pas le Père. » Aucun prophète n'a osé, en parlant
de lui-même, tenir un langage semblable. Et c'est pour avoir ainsi parlé de
lui-même que les Juifs mirent Jésus à mort. (Mat 26:63,66; Jean 10:31,33)
Or, si Jésus-Christ
n'était qu'un homme, les Juifs eurent raison de le tuer, selon la loi que Dieu
leur avait donnée. Voici ce qui est écrit au livre du Lévitique 24:16 : « Et
quiconque blasphèmera le nom de l'Eternel, sera certainement mis à mort, et
tout le peuple le lapidera : soit l'étranger, soit celui qui est né au pays,
quiconque blasphèmera le nom de l'Eternel, sera mis à mort. » C'est d'après
cette loi que les Juifs le condamnèrent et ils ne sont pas coupables, s'il
n'était vraiment pas le Fils de Dieu. Comment Jésus pouvait-il n'être qu'un
homme, comment serait-il le meilleur des hommes, en tenant le langage suivant :
« Tout ce que le Père a est à moi, c'est pour cela que je dis qu'il prendra ce
qui est à moi et vous le donnera. »
Jamais un doute sur sa
divinité n'est entré dans mon esprit depuis ma conversion.
Un homme qui avait
longtemps vécu dans le péché, et à qui l'on demandait de prouver la divinité du
Christ, répondit: «Une preuve! Mais il m'a sauvé; il me semble que celle-là
doit suffire. »
Notre Christ est VIVANT.
Bien des personnes semblent ignorer qu'Il est sorti du tombeau. Elles adorent
un Sauveur mort, comme Marie-Madeleine qui disait : « On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais où on l'a mis. » (Jean 20:13) Voilà l'embarras de ceux qui doutent
de la divinité de Jésus.
Lisez encore dans
Matthieu 18:20 : «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, j'y suis au
milieu d'eux. » Comment peut-il être là s'il n'est qu'un homme?
Mat 28:18 : « Jésus vint
et leur parla et leur dit : « Toute puissance m'est donnée dans le ciel et sur
la terre. » Quel langage dans la bouche d'un simple homme ! Même chapitre,
verset 20 : « ... leur enseignant d'observer toutes les choses que je vous ai
commandées, et voici, je suis toujours avec vous, jusqu'à la fin du monde. »
Comment pourrait-il être avec nous, s'il était mort comme tous les autres, et
gisait encore dans le tombeau?
Mais, dira-t-on, Elisée,
lui aussi, n'a-t-il pas ressuscité des morts?
- Remarquez que dans les
rares occasions où des hommes ont tiré des morts hors du sépulcre, ce fut par
la puissance de Dieu. Ils invoquaient son secours. Mais lorsque Christ était
sur la terre, Il n'avait pas besoin d'invoquer le secours du Père pour ramener
des morts à la vie. Quand il entra dans la maison de Jaïrus,
il dit :
« Jeune fille, JE te le dis - ce Je est important - Je te le dis, lève-toi. » (Marc
5:41). Il avait le pouvoir de donner la vie. « Jeune homme, Je te le dis,
lève-toi », dit-il au fils de la veuve de Naïn. Il
parle, et le mort se lève. De même pour Lazare : « Heureusement, a dit
quelqu'un, que Jésus appela Lazare par son nom; autrement tous les morts qui
étaient à portée de sa voix auraient répondu à son appel. »
Dans Jean 5:25, Jésus dit
: « En vérité,, en vérité, je vous dis que l'heure
vient, et qu'elle est déjà venue, que les morts entendront la voix du Fils de
Dieu, et ceux qui l'auront entendue, vivront. » Quel blasphème, s'il n'eût pas
été véritablement le Fils de Dieu!
Encore une preuve de sa
divinité: c'est que jamais un homme juste et bon ne s'est laissé adorer,
excepté Jésus. Quand on l'adore, il ne reprend pas celui qui agit ainsi. Dans
Jean 9:38, nous voyons que l'aveugle guéri rencontre Jésus et lui dit : « Je
crois Seigneur. Et il l'adora. » Et le Seigneur le laissa faire. Apocalypse
22:9 : « Il me dit ensuite : Ces paroles sont certaines et véritables, et le
Seigneur, le Dieu des saints prophètes, a envoyé son ange, pour déclarer à ses
serviteurs ce qui doit arriver dans peu. Voici, je vais venir bientôt : heureux
celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre! C'est moi, Jean, qui
ai vu et qui ai ouï ces choses. Et après les avoir ouïes et vues, je me jetai
aux pieds de l'ange qui me les montrait, pour l'adorer. Mais il me dit :
Garde-toi bien de le faire, car je suis ton compagnon de service et celui de
tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore
Dieu. »
Remarquez que cet ange
même ne permet pas à Jean de l'adorer. Un ange du ciel! Si Gabriel lui-même
descendait au milieu de nous, ce serait un péché que de l'adorer, ou tout autre créature céleste. (Voyez, au chapitre 14me des
Actes, l'histoire de Paul et Barnabas refusant les
honneurs divins à Lystre).
ADORE DIEU! Si
Jésus-Christ n'est pas Dieu manifesté dans la chair, nous sommes - chacun de
nous - coupables d'idolâtrie. « Alors, tous ceux qui étaient dans la
barque vinrent et l'adorèrent en disant : Tu es véritablement le Fils de Dieu.
» (Mat 14:33). Et Jésus ne les blâma point. Voyez encore Mat 8:2, et 15:25. Il
y a beaucoup d'autres passages, mais ceux-ci suffiront, je l'espère, pour
prouver que le Nouveau-Testament enseigne la divinité de Notre Seigneur
Jésus-Christ.
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
(Actes 17:30)
La repentance est l'une
des doctrines fondamentales de
Personne n'est prêt à
recevoir et à croire l'Évangile, à moins d'être prêt aussi à se repentir de ses
péchés et à s'en détourner. Avant de rencontrer Jésus, Jean-Baptiste n'avait
qu'un seul discours : « Repentez-vous; car le royaume des cieux est proche. »
(Mat 3:2.) Mais s'il avait continué à répéter cette parole, sans jamais montrer
au peuple « l'Agneau de Dieu », son oeuvre eût été
très imparfaite. Quand Jésus parut, il s'empara de la même déclaration : «
Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (Mat 4:17.). Et quand Il
envoya ses disciples pour prêcher, ce fut avec le même message
: « Ils prêchèrent qu'on se repentît. » (Marc 6: 12) Après qu'Il eut été
glorifié, quand le Saint-Esprit fut envoyé du ciel, nous retrouvons Pierre, au
jour de
Avant que je dise ce
qu'est la repentance, j'expliquerai brièvement ce qu'elle n'est pas. La
repentance n'est pas la crainte. Bien des gens confondent ces deux choses. Ils
s'imaginent qu'ils doivent être alarmés, terrifiés; ils attendent qu'une sorte
de frayeur s'empare d'eux. Mais il y a des multitudes de gens alarmés qui ne se
repentent pas. Que de matelots, dans la tempête, crient miséricorde à Dieu,
pour recommencer, une fois la peur passée, à jurer et à se mal conduire! Ce
n'était pas la repentance, mais la peur qui les faisait crier.
La repentance n'est pas
non plus une impression. Bien des gens s'attendent à éprouver une émotion
extraordinaire; ils voudraient se donner à Dieu, mais ils n'osent le faire
avant de l'avoir ressentie. A Baltimore, je prêchais chaque dimanche à 900
criminels dans la maison de force. Il n'y avait pas un seul homme, dans cet
auditoire, qui ne se sentit misérable; pendant la première semaine de leur
séjour dans la prison, ils avaient tous passé la moitié du temps à pleurer.
Pourtant, si on leur eût donné la liberté, la plupart seraient retournés à leur mauvaises actions. An fond, ils se sentaient malheureux
parce qu'ils avaient été pris, voilà tout.
La repentance n'est pas
davantage le jeûne et la macération. Un homme peut jeûner pendant des mois et
des années, et loin d'abandonner son péché, faire de ses pénitences une raison
pour persévérer dans le mal.
La repentance n'est pas
le remords. Judas eut des remords, il en eut de si terribles qu'ils le
poussèrent au suicide : cependant il ne s'était pas repenti. Je crois que, s'il
fût revenu vers son Maître, s'il se fût jeté à ses pieds et lui eût demandé
grâce, il eût été pardonné. Au lieu de cela, il alla vers les prêtres, puis il
se pendit. Toutes les pénitences du monde n'impliquent pas la vraie repentance.
Souvenez-vous bien que vous ne pouvez payer les péchés de votre âme avec les
douleurs de votre chair. Chassez cette dangereuse et coupable illusion.
La repentance n'est pas
la conviction, du péché. Cela peut paraître étrange, mais ce n'est que trop
vrai. J'ai vu des hommes si profondément convaincus de leur péché qu'ils n'en
pouvaient dormir, ni manger, ni boire. Ils restaient des mois entiers dans cet
état, mais ne se convertissaient pas.
Prier n'est pas se
repentir. Cela aussi peut paraître étrange, et pourtant bien des gens, désireux
d'être sauvés, se confient vainement dans leurs prières et dans la lecture de
Renoncer à un pêché
particulier, ce n'est pas non plus un indice suffisant de repentance. Bien des
gens commettent cette erreur. Un ivrogne cessera de boire, et s'imaginera être
sauvé, mais il se trompe. Renoncer à un seul péché, c'est couper une seule
branche de l'arbre quand l'arbre tout entier doit être arraché. Supposez que je
sois à bord d'un navire et que j'y découvre soudain trois ou quatre voies
d'eau. Si j'en bouche une seule, cela n'empêchera pas le navire de
sombrer.
Qu'est-ce donc, me
demanderez-vous, que la repentance?
Je vous en donnerai la
définition en langage militaire : c'est ce que les soldats appellent un «
demi-tour à droite. » C'est changer absolument de direction: c'est marcher dans
le sens opposé à celui que l'on a suivi :
« Retournez-vous,
retournez-vous, car pourquoi mourriez-vous? » Peu importe qu'un homme soit
heureux ou malheureux dans le péché, qu'il en souffre ou n'en souffre pas; s'il
ne s'en détourne, Dieu ne peut lui faire grâce. La repentance, c'est un
changement d'esprit ou de détermination.
Prenons pour exemple
cette parabole, racontée par Christ : « Un homme avait deux fils ; il vint au
premier et lui dit : Mon fils, va travailler aujourd'hui dans ma vigne. Mais il
répondit : « Je n'y veux point aller » (Mat 21:28,29). Après qu'il eût dit non,
il réfléchit et changea d'avis. Peut-être, se dit-il : « Je n'ai pas parlé
respectueusement à mon père. Il m'a demandé d'aller travailler et j'ai refusé;
j'ai eu tort. » Mais supposez qu'il eût ainsi parlé et s'en fût tenu là; il ne
se serait pas repenti. Non seulement il demeura convaincu qu'il avait eu tort,
mais il s'en alla aussitôt aux champs pour labourer. Voilà comment Christ
Lui-même définit la repentance. Si quelqu'un dit : « Par la grâce de Dieu,
j'abandonne mon péché et je ferai désormais sa volonté », celui-là se repent;
c'est la véritable conversion.
Peut-on se repentir sur
le champ? Certainement. Il ne faut -pas six mois pour changer d'avis. Il y a un
moment, dans la vie de tout homme, où il peut s'arrêter et dire : « Par la
grâce de Dieu, je n'irai pas plus loin sur le chemin de la mort éternelle. Je
me repens de mes péchés et je m'en détourne. » S'il laisse passer ce moment-là,
il petit être, trop tard. N'attendez pas de sentir vivement vos péchés; si vous
êtes convaincus d'être dans la mauvaise voie, cela suffit; détournez-vous
aussitôt, c'est la vraie repentance, et c'est le salut.
Tous les exemples de
conversions qui se trouvent dans
La vraie repentance doit
porter des fruits.
Si nous avons fait tort a quelqu'un, nous ne pouvons demander à Dieu de nous
pardonner avant d'avoir réparé le mal.
UN VOL DE CONFIANCE
Un soir que
j'évangélisais dans une ville, je fus abordé après la réunion par un homme de
belle apparence. Il était dans une grande angoisse. «Voici le fait, me dit-il,
je suis un voleur. J'ai pris de l'argent à mes patrons. Comment puis-je devenir
chrétien, sans rendre cet argent-là? » - Avez-vous la somme? lui
demandai-je. - Il me répondit qu'il ne l'avait pas tout entière : il avait
dérobé 7500 Fr. et il ne lui en restait plus que 4750. Il me dit : « Ne
pensez-vous pas qu'avec cet argent, je pourrais faire des affaires, et gagner
ainsi de quoi rendre la somme entière? » Je lui répondis que c'était là une
mauvaise pensée; qu'il ne pouvait s'attendre à prospérer avec de l'argent volé;
qu'il lui fallait rendre tout ce qui lui restait, et demander pardon à ses
maîtres. - « Mais ils me mettront en prison, répondit-il; ne pouvez-vous
m'aider? - Non, il faut rendre l'argent avant que vous puissiez attendre aucun
secours de Dieu. - C'est bien, dur, reprit-il. - Très dur, répondis-je, mais
c'est la conséquence inévitable d'une grande faute. »
Le fardeau devint si
lourd qu'il n'y put tenir. Il me remit l'argent - 4750 francs et quelques
centimes - et me demanda de le rapporter à ses patrons. Le soir suivant, les
deux négociants et moi, nous nous rencontrâmes dans une chambre attenante à
l'église. Je mis l'argent devant eux et je les informai qu'il venait de l'un de
leurs employés. Je leur racontai l'histoire, je leur dis que ce dont cet homme
avait besoin, c'était de miséricorde et non de justice. Les larmes coulèrent
sur les visages de ces deux hommes, et ils me dirent :
« Certes, nous serions
heureux de lui pardonner. » Je descendis pour aller le chercher. Après qu'il
eut confessé sa faute et reçu son pardon, nous nous mimes tous quatre à genoux,
et nous eûmes une réunion de prière bénie. Dieu se trouvait au milieu de nous.
L'INCENDIAIRE
Après une de mes prédications,
un homme s'approcha de moi : « Voyez, me dit-il, mes cheveux sont gris et je
n'ai que 32 ans. Il Y a 12 ans que je porte un terrible fardeau. - Quel est-il?
lui demandai-je. - Mon père mourut et laissa ma mère
seule le avec moi, n'ayant qu'une petite imprimerie pour toute fortune. Après
sa mort, le petit journal que nous imprimions commença à baisser; et je vis ma
mère descendre peu à peu dans la misère. La maison et le journal étaient
assurés pour 5000 francs. J'avais vingt ans. Je mis le feu à la maison, je
touchai les 5000 francs et les donnai à ma mère Il y a douze ans que le
souvenir de ce crime me hante. J 'ai essayé de le
noyer dans les plaisirs; j'ai blasphémé, j'ai cherché à devenir incrédule, j'ai
voulu me prouver à moi-même que
Et pourquoi nous
faudrait-il plus de temps que Dieu ne nous en donne? A cet instant, même, si
vous le voulez, vous pouvez vous détourner de vos péchés. « Je ne désire pas la
mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l'Eternel. Convertissez-vous donc, et
vivez! (Ezéchiel 18:32)
LE CHEMIN QUI MENE A
DIEU (Moody)
L'ASSURANCE DU SALUT.
(1Jean 5:13)
Il y a deux classes de
personnes qui ne peuvent avoir l'assurance du salut. La première, ce sont les
chrétiens de nom, qui ne sont pas réellement convertis et ne sont pas nés de
l'Esprit. La seconde, ce sont ceux qui ne veulent pas faire la volonté de Dieu
; qui s'éloignent du devoir et ne veulent pas prendre la place que Dieu leur
indique mais veulent en choisir une autre.
Quelqu'un demandera : «
Tous les chrétiens ont-ils cette assurance? » - Non ; je crois que beaucoup de
vrais enfants de Dieu ne la possèdent pas; mais tous peuvent l'avoir s'ils le
veulent : c'est leur privilège. J'ajoute que personne n'est qualifié pour le
service de Dieu s'il est rempli de doutes sur son propre salut. S'il n'est pas
sûr d'être sauvé lui-même, comment conduira-t-il les autres dans le royaume de
Dieu? Si je suis en danger de me noyer, je ne puis assister ceux qui se noient.
Un aveugle ne peut enseigner à un autre aveugle le moyen d'être guéri, ou bien
il s'attirera cette réponse : « Guéris-toi toi-même d'abord. »
Il y a trois ruses de
Satan contre lesquelles nous devons soigneusement nous mettre en garde. En
premier lieu, il met en mouvement toutes ses forces pour nous tenir loin du
Christ; en second lieu, il s'attache à nous enfermer dans « le Château du Doute
», comme dit Bunyan dans le « Voyage du Chrétien »; et enfin, si malgré tout,
nous restons fidèles au Fils de Dieu, il s'efforcera de ternir notre caractère
et de démentir notre témoignage.
Venons maintenant à
Au chapitre 20:31, il
nous dit : « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le
Christ, le Fils de Dieu et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom. »
Dans la 1ere épître de
Jean 5:13, nous trouvons la raison pour laquelle cette épître a été écrite : «
Je vous ai écrit ces choses à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Remarquez
qu'il écrit à ceux qui croient : « Afin que vous sachiez que vous avez la vie
éternelle et que vous croyiez au nom du Fils de Dieu. » Il n'y a que cinq
chapitres dans cette courte épître, et le verbe savoir s'y trouve plus de 40
fois. Savoir! savoir! SAVOIR! C'est la clé de
l'épître, le refrain qui court d'un bout à l'autre : « Afin que vous sachiez
que vous avez la vie éternelle. »
« Sans doute, dira
quelqu'un, je sais tout cela, mais j'ai péché depuis que je suis devenu
chrétien. » Y a-t-il, répondrai-je, un seul être sur la terre qui n'ait jamais
péché depuis qu'il s'est converti? Pas un seul! Il n'y a jamais eu, il n'y aura
jamais une âme ici-bas qui n'ait péché et ne pèche encore à quelque moment de
sa vie chrétienne! Mais Dieu a préparé quelque chose en vue des péchés des
croyants. Ce n'est pas à nous d'en faire l'expiation; Dieu l'a faite.
« Mes petits enfants, dit
saint Jean (1re épître 2:1), je vous écris ces choses afin que vous ne pêchiez
point. Que si quelqu'un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père,
Jésus-Christ le juste. » Il écrit aux justes; il se met du nombre : « Si
quelqu'un a péché, nous avons un avocat... » Et quel avocat! Il plaide notre
cause au seul endroit où il soit possible de la plaider : près du trône de
Dieu. Il dit, avant de quitter ses disciples : « Je vous dis la vérité, il vous
est avantageux que je m'en aille. » (Jean 16: 7) C'était pour devenir notre
Grand Prêtre et notre Avocat. Il a eu des causes désespérées à plaider; il n'en
a perdu une seule : et si vous lui confiez vos intérêts éternels, « Il vous
fera paraître sans tache et comblés de joie en sa glorieuse présence. » (Jude
24).
Pouf le chrétien, les
péchés passés sont pardonnés dès qu'il en a fait confession à Dieu; il
n'y a plus à y revenir.
Un moyen de reconnaître
si nous sommes chrétiens nous est indiqué dans la 2me épître aux Corinthiens
13: 5 : « Examinez-vous , vous-mêmes pour savoir si
vous êtes dans la fol, éprouvez-vous vous-mêmes; ne reconnaissez-vous pas
vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous? A moins que peut-être vous ne fussiez
réprouvés. » Examinez-vous. Mettez votre religion à l'épreuve. Pouvez-vous
pardonner à vos vu ennemis? Pouvez-vous subir une insulte, comme Jésus-Christ ?
Pouvez-vous être blâmé pour avoir fait le bien, et ne pas murmurer? Pouvez-vous
être calomnié, sans cesser de montrer la douceur du Christ?
Un autre moyen, c'est
d'examiner si vous avez les fruits de l'Esprit, mentionnés dans Galates 5:23 :
« Les fruits de l'Esprit sont la charité, la joie, la paix, la patience, la
douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance. La loi n'est point
contré ces choses. » Si j'ai les fruits de l'Esprit, je possède l'Esprit de
Dieu. On reconnaît l'arbre à ses fruits.
Un autre passage très
frappant, c'est Rom 8:9. Paul dit : « Si quelqu'un n'a point l'Esprit du
Christ, il n'est point à Lui. » Voilà qui décide la question. Toutes les formes
et toutes les cérémonies de l'Eglise ne remplacent pas l'Esprit du Christ.
Comparez votre vie à celle de saint Paul; si la vôtre ressemble à la sienne,
c'est une preuve que vous êtes né de nouveau, que vous êtes une nouvelle
créature en Jésus-Christ.
Mais, une fois nés de
nouveau, il vous faudra du temps pour devenir un chrétien parfait. La
justification est instantanée, mais la sanctification est l'oeuvre
d'une vie entière. Nous devons croître en sagesse. Pierre dit
Croissez dans la grâce et
dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » 2 Pierre 3:18
et dans le 1er chapitre de sa seconde épître, il dit : « Ajoutez la vertu à
votre foi, et à la vertu la science, et à la science la tempérance, et à la
tempérance la patience, et à la patience la piété, et à la piété l'amour
fraternel, et à l'amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous,
et qu'elles y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles, dans
la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ ».
J'appelle votre attention
sur un autre fait. Toutes les épîtres de saint Paul sont pleines de cette
doctrine : l'assurance du salut. Il dit 2Co 5:1 : « Car nous savons que si
notre demeure terrestre dans cette tente est détruite, nous avons au ciel un
édifice qui vient de Dieu, une maison éternelle qui n'a
point été construite par la main des hommes. » Il avait droit à cette demeure
céleste, et il le savait. Il ne vivait pas dans l'incertitude. Il dit encore :
« Mon désir est de partir et d'être avec Christ. » Phil 1:23; il n'eût pas dit
cela s'il n'eût été certain du lieu où il allait.
La même confiance se
retrouve dans les paroles de saint Paul à Timothée : «Je sais en qui j'ai cru
et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder mon dépôt jusqu'à ce jour. »
Il ne s'agit pas d'un sentiment; il sait d'une manière positive qu'il sera
gardé. Le mot « j'espère » n'est jamais employé dans l'Ecriture comme nous le
faisons souvent, pour exprimer le doute. Il est employé pour ce qui concerne la
seconde venue du Christ et la résurrection des corps, deux choses absolument
certaines. Nous ne pouvons pas plus dire : « J'espère » que je suis chrétien,
que
« J'espère » que je suis
Français. Ce sont des choses arrêtées, positives. Si nous sommes nés de Dieu,
nous devons le savoir.
Certaines gens prétendent
que l'on ne peut savoir, avant de comparaître devant le tribunal de Dieu, si
l'on sera sauvé ou non. C'est une erreur dangereuse. Si votre vie est cachée
avec Christ en Dieu, vous ne pouvez plus être appelé en jugement pour vos
péchés. Vous comparaîtrez devant le Seigneur pour recevoir une récompense proportionnée,
à vos travaux; c'est ce qui est clairement enseigné dans la parabole des
talents. (Mat 25) Nous devrons répondre de notre administration, mais non de
nos péchés. Ce sont deux choses qu'il ne faut pas confondre. Dieu ne peut
demander deux fois le paiement de la dette que Christ a soldée pour nous.
Laissez-moi vous dire
d'où viennent tous nos doutes. C'est que beaucoup de sincères enfants de Dieu
ne sortent pas du rôle de serviteurs. Nous sommes plus que cela, nous sommes
des fils et des filles. Il nous appelle
ses amis ». Entrez dans une
maison; vous y verrez bientôt la différence qui existe entre le serviteur et le
fils. Le fils va dans toutes les parties du logis en toute liberté; il est chez
lui. Mais le serviteur prend une place inférieure. Ce qui nous manque., c'est la hardiesse de nous considérer comme des
fils et des filles de Dieu. Il ne nous a pas seulement adoptés, mais Il nous a
engendrés; nous sommes nés dans sa famille. Mon enfant était aussi bien à moi
le premier jour de sa vie, qu'aujourd'hui. Il était déjà mon fils, quoique ce
qu'il serait plus tard ne parût pas encore. Il est à moi, quoiqu'il doive
passer quelque temps sous la discipline des maîtres. Les enfants de Dieu ne
sont pas parfaits, mais ils sont parfaitement ses enfants.
Ce qui cause encore nos
doutes, c'est que nous regardons trop à nous-mêmes.
Il y a, dit quelqu'un,
trois manières de regarder. Voulez-vous être malheureux? regardez
au-dedans de vous. - Voulez-vous être dissipé? regardez
autour de vous. - Voulez-vous avoir la paix? regardez
en haut. Pierre détourna ses regards de Christ et commença d'enfoncer. Le
Maître lui dit : « 0 homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? » Mat 14:31. Il
avait, pour s'y appuyer, la parole du Dieu éternel, plus solide que le roc,
mais dès qu'il ne s'y confia plus, il sombra. Regardons constamment à Celui qui
est l'auteur et le consommateur de notre foi!
Le président Lincoln
publia une proclamation qui mettait en liberté trois millions d'esclaves. Au
jour fixé, leurs chaînes devaient tomber. La proclamation fut affichée partout,
clouée aux arbres et aux murailles par les soldats du Nord. Beaucoup d'esclaves
ne savaient pas lire; mais beaucoup lurent l'affiche et crurent à leur
émancipation. Au jour marqué on entendit en bien des lieux ce grand cri : Nous
sommes libres! D'autres ne voulurent pas le croire et restèrent avec leurs
maîtres ; cela n'empêchait pas que la liberté ne fût aussi pour eux. De même
Christ, le capitaine de notre salut, a proclamé l'affranchissement de tous ceux
qui croient en Lui. Croyons-le sur parole, quels que soient nos sentiments, nos
impressions relativement à nous-mêmes. Ce n'est pas de nous, mais d'un plus
grand que nous, que nous est venue la liberté.
L'évêque Ryle s'exprime
ainsi : « La foi est la racine dort l'assurance est la fleur. Sans doute on ne
peut avoir la fleur sans la racine, mais il n'en demeure pas moins que l'on
peut avoir la racine sans la fleur. La foi, c'est
LE CHEMIN DU SALUT
(Moody)
POUR LES CHRETIENS ATTIEDIS.
(Osée 14:4)
Rien n'est meilleur pour
ces chrétiens-là que d'être ramenés à
Prenez Jérémie 6:10 : « A
qui parlerai-je et qui sommerai-je, afin qu'ils m'écoutent? Voici, leur oreille
est incirconcise et ils ne peuvent pas entendre, voici, ils méprisent la parole
de l'Éternel, ils n'y prennent point de plaisir. » Voilà comment
Une chose très
importante, sur laquelle vous devez attirer l'attention de ces chrétiens, est
celle-ci : ce n'est pas le Seigneur qui les a abandonnés, mais c'est eux qui
lui ont été infidèles, et, qui plus est, sans cause. Dieu lui-même leur adresse
ces paroles sévères :
« Quelle iniquité vos
frères ont-ils trouvée en moi qu'ils m'aient abandonné? » Dieu n'est-il pas le
même que quand vous vous êtes donnés à Lui? Dieu a-t-il changé? Nous sommes
prompts à penser que Dieu change quand, hélas! c'est
nous qui perdons notre premier amour. « Vous êtes allés, dit l'Eternel, à des
citernes qui ne contenaient point d'eau. » Le monde ne peut satisfaire le
nouvel être créé au dedans de vous par le sang de Jésus-Christ.
Combien y en a-t-il qui
autrefois jouissaient d la communion de leur Dieu et qui aujourd'hui
pensent plus à leurs vêtements qu'à leurs âmes précieuses! Quand on aime, on ne
peut supporter d'être oublié. Vous, mères, votre coeur
ne se brise-t-il pas quand vos enfants s'en vont loin de vous et ne vous
envoient ni un mot d'amour ni le plus petit
témoignage d'affection? E pourtant,
chrétien infidèle, Dieu plaide avec toi comme des parents le feraient avec un
enfant bien-aimé. Il te supplie de revenir et Il te dit : « Que t'ai-je fait
que tu m'aies oublié? »
Les paroles les plus
touchantes de
Je n'exagère pas en
disant que j'ai vu des centaines de chrétiens infidèles revenir à Dieu. Pas un
d'eux n'a nié que ce fût un chose amère et mauvaise
que de se détourner de son Dieu, comme l'exprime si bien le verset cité plus
haut.
Voyez l'exemple de Lot.
N'a-t-il pas été amer pour lui, ce séjour au milieu des méchants qui habitaient
Sodome? Pendant les dix ans qu'il y demeura, il ne fit pas un seul prosélyte.
Il prospérait aux yeux du monde, on vous aurait même dit, dans Sodome, qu'il
était un des hommes les plus riches de la ville. Mais, hélas! il avait ruiné sa famille. Quel triste spectacle que celui
de ce vieillard infidèle, se sauvant de Sodome à minuit après avoir averti ses
enfants qui refusent de l'écouter!
J'ai connu, il y a
plusieurs années, un vieillard qui habitait une de nos cités américaines. Il
avait erré pendant longtemps dans les plaines stériles du péché. Un soir, il
désira se repentir et revenir à son Sauveur, qu'il avait abandonné.
Nous priâmes ensemble,
nous priâmes encore, nous priâmes longtemps, jusqu'à ce qu'enfin la paix descendit dans son âme, et il s'en alla plein de joie. Le soir
suivant, il s'assit sur le banc en face de moi pendant que je prêchais; il
avait l'air si triste, si découragé, qu'il faisait mal à voir. Il me suivit
dans la sacristie.
« Qu'avez-vous, lui
demandai-je, avez-vous de nouveaux doutes, n'avez-vous plus les yeux fixés sur
votre Sauveur ? - Non, me dit-il, ce n'est pas cela, mais j'ai des raisons
d'être triste. Hier je ne suis pas allé à mon bureau, j'ai voulu rendre visite
à mes enfants qui sont tous mariés. Tous se sont moqués de moi. C'est
aujourd'hui le jour le plus triste de ma vie. Je récolte ce que j'ai semé; j'ai
mené mes enfants dans le monde, et maintenant je ne puis plus les en arracher.
» Le Seigneur rendit sa joie au pécheur repentant, mais les conséquences amères
de la transgression ne pouvaient être ôtées. Consultez ceux, qui ont de
l'expérience et vous verrez que les mêmes péchés ont les mêmes résultats en
France qu'en Amérique. C'est que la chute spirituelle des parents est toujours
la ruine morale des enfants.
Soyons fidèles envers
ceux qui se sont détournés de Dieu. Prenons
Dans Jérémie 8:5, nous
trouvons ces paroles : - « Pourquoi donc ce peuple s'est-il égaré d'un
égarement continuel? Ils se sont adonnés à la tromperie, ils ont refusé de se
convertir. » Voilà les griefs que le Seigneur a contre eux. « Ils refusent de
se convertir. » Je me suis rendu attentif et j'ai écouté; ils ne parlent pas
avec droiture, il n'y a personne qui se repente de sa perversité disant :
Qu'ai-je fait? Ils sont tous retournés à leur course, comme le cheval qui se
jette à bride abattue dans le combat. La cigogne même a connu dans les cieux
ses saisons; la tourterelle, l'hirondelle et la grue observent le temps
qu'elles doivent venir; mais le peuple n'a point connu le jugement de
l'Éternel. »
« Je me suis rendu
attentif, mais ils ne parlent pas avec droiture... » Point de culte de famille
? Point de lecture de
Remarquez bien cette
expression : « Reconnais ton iniquité. » Combien de fois n'ai-je pas montré ce
passage à un chrétien tombé!
Un homme me dit un soir :
« Qui a prononcé cette
parole; est-elle bien dans
Dans un autre endroit
nous trouvons ces mots : « Que te ferai-je, Ephraïm? que
te ferai-je, Judas? puisque votre piété est comme une
nuée du matin et comme une rosée du matin qui se dissipe. » (Osée 6:4)
Plus loin, le même
prophète continue : « O Israël, reviens à l'Éternel ton Dieu; car tu es tombé
par une iniquité. Apportez avec vous vos paroles et revenez à l'Éternel.
Dites-lui : pardonne toutes les iniquités, et reçois-nous favorablement, et
nous t'offrirons les sacrifices de nos lèvres. » Observez ce mot « revenez qui
résonne dans chaque page. »
Dans l'Apocalypse 2:4,
nous lisons : « Mais j'ai quelque chose contre toi, c'est que tu as abandonné
ton premier amour. C'est pourquoi souviens-toi d'où tu es déchu et te repens et
fais tes premières oeuvres; autrement je viendrai
bientôt à toi et j'ôterai ton chandelier de sa place si tu ne te repens! »
Je désire attirer votre
attention sur la manière dont Pierre est tombé, car beaucoup tombent de la même
façon que lui. Aussi l'exemple de Pierre est-il terrible, celui de Judas plus
terrible encore : « Que celui qui croit être debout prenne garde qu'il ne tombe.
»
La plupart de ceux qui
sont tombés ont donné dans des faiblesses où il paraissait impossible qu'ils
tombassent. Si un homme se croit invulnérable sur un certain point de son
caractère, c'est sur ce point là qu'il doit veiller, car c'est celui-là que
l'ennemi choisira de préférence.
Le premier pas de Pierre
dans sa chute fut sa confiance en lui-même. Le Seigneur l'avertit en lui disant
: « Simon, Simon, Satan a demandé à te cribler comme on crible le blé, mais
j'ai prié pour toi, que ta foi ne défaille pas. » (Luc 22:31,32) Pierre lui
répondit aussitôt :
« Je suis prêt à aller
avec toi en prison; à la mort. Quand même tous les autres se scandaliseraient
en toi, je ne serais jamais scandalisé. » (Mat 26:33) Jacques, Jean peuvent te
laisser, mais tu peux compter sur moi. Le Seigneur l'avertit de nouveau : «
Pierre, je te dis que le coq ne chantera point aujourd'hui que tu n'aies nié
trois fois de me connaître. » (Luc 22:34)
Malgré tout, Pierre
continue à dire qu'il est prêt à le suivre jusqu'à la mort. Cette assurance est
souvent le précurseur de la chute. Marchons humblement et doucement. Nous avons
un grand Tentateur; et dans une heure prochaine nous pouvons être surpris et
donner du scandale à l'Église et au monde.
Le second degré dans la
chute de Pierre est le sommeil.
Si Satan peut assoupir
l'Eglise, il se sert des chrétiens même pour faire son oeuvre.
Au lieu de veiller une heure à Gethsémané, Pierre
s'endort et il oblige le Maître à faire cette question : « Ne pouvez-vous veiller
une heure avec moi? » (Mat 26:40).
Le troisième pas qu'il
fait vers la chute, c'est de se confier aux forces charnelles pour le combat
qui va se livrer. Le Seigneur le reprend encore : « Ceux qui tireront l'épée
périront par l'épée. » (Mat 26:52). Jésus dans cette occasion doit refaire ce
que Pierre a fait : guérir l'homme dont l'oreille a été amputée.
Ensuite, « Pierre suit de
loin ». Pas à pas le disciple courageux s'éloigne et finit par abandonner son
Maître. Quelle chute se prépare quand un enfant de Dieu s'éloigne des bonnes
choses, quand il s'associe aux plaisirs mondains, quand ses amis sont choisis
dans le monde! Il ne tarde pas, en bien des cas, à déshonorer un nom respecté,
et Jésus est de nouveau trahi par l'un des siens. Et l'exemple de ce chrétien déchu, quelle pierre achoppement pour les
faibles!
Pierre se familiarise
avec les ennemis de Christ. Une servante lui dit : « Toi aussi, tu es avec
Jésus de Nazareth. » Mais l'autre, devant tous, répond : « Je ne sais ce que tu
dis l » Et quand, arrivé dans le vestibule, une autre servante le voit et dit :
« Celui-ci est aussi avec Jésus de Nazareth », il le nie avec serment : « Je ne
connais pas cet homme. » Une heure s'écoule et le disciple infidèle ne se rend pas
compte de sa chute; un autre lui affirme qu'à son accent il le reconnaît pour
un Galiléen; Pierre se met en colère, il commence à jurer; il renie son Maître
pour la troisième fois, et alors le coq chante. (Mat 26:69,74).
Il commence par la
présomption, et, pas à pas, il est conduit jusqu'au triple reniement.
A ce moment, le Seigneur
aurait pu l'accabler par des questions, par des reproches, mais non, rien de
tout cela : Jésus regarde Pierre. Oh! ce regard, de
quelle tendresse, de quel amour n'était-il pas rempli! Le coeur
de l'infidèle disciple se brise, il sort et pleure amèrement.
Après la résurrection,
voyez comme Jésus agit avec tendresse envers ce disciple rebelle. L'ange qui se
tenait dans le sépulcre dit: « Allez, dites aux disciples et à Pierre. » (Mat
16:7)
Le Seigneur n'oublie pas
Pierre, quoique celui-ci l'ait renié trois fois, et il envoie un message
spécial au disciple repentant. Que notre Sauveur est tendre et qu'il est
aimant!
Chers amis, venez à lui.
Que le regard aimant du Maître gagne votre coeur, et
qu'il puisse vous rendre la joie de son salut.
Avant de terminer,
laissez-moi espérer que ces pages ramèneront à Dieu quelques chrétiens égarés.
Nous n'aurions jamais eu le 32me psaume, si David n'avait pas été pardonné : «
Heureux celui dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert!
Le psaume 51 n'a-t-il pas
été écrit par un enfant de Dieu en état de chute, à qui Dieu avait rendu la
paix du coeur?
Je prie Dieu qu'Il daigne
ramener ses enfants égarés et les rendre mille fois plus utiles qu'ils ne l'ont
jamais été. Il entendra cette prière.
Numérisation
Yves PETRAKIAN
Copie
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