82 - ERREURS CONCERNANT LA REPENTANCE

      "Je multiplierai le fruit des arbres et le produit des champs, afin que vous n’ayez plus l’opprobre de la famine parmi les nations. Alors vous vous souviendrez de votre conduite qui était mauvaise, et de vos actions qui n’étaient pas bonnes. Vous vous prendrez vous-mêmes en dégoût à cause de vos iniquités et de vos abominations". {#Eze 36:30,31}

      Remarquons la simultanéité entre le temps de la repentance et la manifestation de la grâce divine.

      "Alors".. C’est au moment où Dieu vous accorde ses bienfaits que vous vous prenez vous-mêmes en dégoût.

      Le Seigneur parle en roi dont la puissance ne connaît pas de limites, en maître suprême capable de manier à sa guise les esprits et les hommes.

      Sa manière d’agir est telle que les choses s’ordonnent d’elles-mêmes de manière à réaliser ses plans.

      Dieu s’est donné pour objectif de nous conquérir en dépit de nous-mêmes, de nous conquérir par amour un amour si merveilleux qu’il contraint l’homme à la soumission et cause un changement dans ses dispositions et sa conduite.

      Il ne peut y avoir de repentance tant que le coeur n’est pas sensibilisé à l’amour de Dieu.

      Constatation qui éclaire la repentance d’un jour entièrement nouveau et dissipe un certain nombre d’erreurs qui ont jusqu’à présent obscurci la question et maintenu des gens dans l’éloignement de Jésus-Christ et du salut

    I. Idées fausses concernant la repentance : il ne faut pas confondre :

1. Repentance et sentiment morbide de culpabilité. Un tel sentiment relève de la psychiatrie. C’est une maladie de l’esprit humain et non une grâce de Dieu. A ce stade, il vaut mieux faire appel au psychiatre qu’au pasteur.

2. Repentance et incrédulité, découragement, désespoir: attitudes qui, loin de favoriser la repentance, y font même quelquefois obstacle.

3. Repentance et crainte de l’enfer ou de la colère à venir: les démons eux aussi peuvent éprouver cette crainte sans pour autant se repentir. Il arrive que de tels sentiments accompagnent la repentance, mais ils n’en font pas partie intégrante.

4. Repentance et tentations diaboliques: Rien de commun avec la repentance qui est l’aboutissement de l’oeuvre de la grâce en nos coeurs.

5. Repentance et juste estimation de tout ce qu’il y a d’horrible dans le péché. Même des chrétiens très avancés dans la foi demeurent incapables d’en saisir toute l’horreur.

6. Repentance et absence totale de péché: C’est évidemment un état après lequel nous soupirons tous mais qui n’est pas caractéristique de la repentance.

      Par contre, la repentance c’est:

la haine du mal

un sentiment de honte

un désir profond d’éviter le péché.

      Ces trois points étant la conséquences de l’amour de Dieu à l’oeuvre dans nos coeurs.

  II. Idées fausses concernant la place à accorder à la repentance :

1. Certains la considèrent comme un moyen de grâce, comme si par la repentance on obtenait la rémission des péchés: grave erreur.

2. D’autres pensent à tort que la repentance prépare l’action de la grâce; comme si des qualités humaines étaient susceptibles de servir de base à l’action divine. L’humain ne saurait aller jusqu’à mi-chemin à la rencontre du divin. Cela constitue l’erreur mortelle.

3. On traite la repentance comme la condition requise, afin de passer de l’état d’Incroyant à l’état de croyant et même comme la base de la foi: tout cela n’est que légalisme et malheureusement contraire à la pure vérité évangélique.

4. D’autres y voient le moyen de s’assurer le repos de leur conscience. Ils ont l’impression de s’être repentis suffisamment pour être agréés de Dieu. C’est ce qui s’appelle construire sur un terrain mouvant.

      La repentance accompagne la foi. C’est un don précieux de l’Esprit de Dieu.

      III. Idées fausses concernant la manière dont la repentance se produit dans un coeur.

      La repentance n’est pas le résultat d’une décision brutale.

      Ce n’est pas non plus le résultat de l’exitation habituelles aux réunions de réveil.

      Ni de la méditation sur des sujets tels que le péché, la mort et l’enfer.

      Mais le Dieu de toute grâce provoque la repentance au coeur du pécheur.

1. Par l’action de sa grâce, seule capable de changer le coeur d’un homme.

2. En sensibilisant notre esprit humain à son immense compassion.

3. En nous accordant de nouvelles et grandes bénédictions.

4. En se laissant connaître par nous.  v. 32

      chaque étape de la vie spirituelle est une occasion de repentance pour le Chrétien: prédestination, rédemption, justification, adoption, amour éternel etc., autant de prétextes à la louange de Dieu, et à la haine du péché.

      Chacun des privilèges dont jouit le Chrétien constitue en lui-même un sujet supplémentaire de haïr le péché: prière, louange, lecture de la Bible, communion des saints, Sainte-Cène, etc.

      Toutes les espérances du chrétien ont en elles-mêmes une valeur purificatrice, que ce soit l’espérance d’une grâce plus abondante en ce monde ou bien la gloire du monde à venir.

      Puissions-nous être touchés de cette infinie compassion et pleurer sur nos péchés, car ils ont blessé le Seigneur! Ceci ferait naître en nous un désir de revanche et nous conduirait à une consécration véritable au Dieu de toute sainteté.

C. H. SPURGEON