78 - DIEU... OU MOI ?
"Dis à tout le peuple du pays et aux sacrificateurs: Quand vous
avez jeûné et pleuré au 5ème et au 7eme mois et cela depuis 70 ans,
est-ce pour moi que vous avez jeûné? Et quand vous mangez et buvez,
n’est-ce pas vous qui mangez et qui buvez?" {#Za 7:5,6}
Il est quelquefois bon de remettre en
question ce que l’on appelle la pratique des devoirs religieux. Loin de
l’interdire, le Seigneur lui-même nous en donne l’exemple. Il est
parfaitement normal de rechercher la valeur et la signification de nos
actes religieux.
Dans ce texte il est question de
pratiques religieuses qui ont été observées pendant de longues
années-en fait pendant 70 ans-sans qu’il en résulte le moindre bienfait
pour qui que ce soit.
Une telle constatation risque de nous
laisser songeurs en ce sens qu’elle décrit la situation dans laquelle
nous nous trouvons: Pratiquants, certes, mais sans avoir jamais rien
fait "pour le Seigneur".
La question est alors de savoir vers qui sont orientées nos pratiques religieuses.
I. Nos pratiques religieuses sont-elles orientées vers Dieu? "Est-ce pour moi … ?"
1. Disons tout de suite que les rites religieux non ordonnés par Dieu
ne sont pas à sa gloire, mais à la gloire de la volonté humaine qui les
a imposés. Si nous participons à un rite religieux, que ce soit "pour
le Seigneur, {#Ro 14:6} et non pour nous conformer à une coutume issue
d’un quelconque cléricalisme. Toute pratique religieuse doit donc se
justifier par un souci de conformité aux exigences divines.
2. Toute pratique religieuse doit s’exercer dans un sentiment d’entière
dépendance à l’égard de la grâce divine. C’est à cette condition
seulement qu’elle sera pour nous une source de bénédiction. Les formes
extérieures de la piété ne sont rien en elles-mêmes. Si l’Esprit de
Dieu ne vient pas les vivifier, ce ne sont que des seaux vides tirés
d’un puits tari. {#Jn 6:63}
3. Toute pratique religieuse est absolument indissoluble de la
signification qui lui est donnée dans les Ecritures. De même que le
jeûne signifie repentance à cause des péchés, les fêtes signifient
réjouissance "dans le Seigneur".
4. Toute pratique religieuse doit également recouvrir une réalité
spirituelle sous peine de se vider du sens que le Seigneur a voulu lui
donner. Le jeûne véritable est le refus de s’associer au péché et la
joie véritable est la joie en Christ.
5. Une pratique religieuse doit avoir pour unique objet la gloire de
notre Dieu. C’est dans cet esprit que nous venons au baptême à la Ste
Cène et même au culte.
Si ces actes ne recouvrent pour nous
aucune réalité spirituelle, mieux vaut nous en dispenser, car ils ne
sont autre chose qu’une sorte d’incantation magique, une vague pratique
de sorcellerie …
II. Nos pratiques religieuses sont-elles orientées vers nous-mêmes ?
"N’est-ce pas vous qui mangez et qui buvez?" C’est de toute évidence ce qui se passe:
1. Lorsque l’élément spirituel est absent du rite. Il ne reste plus
alors dans la Ste Cène que la simple action de boire et de manger.
Combien nous déplorons la coutume qui a fait des fêtes religieuses des
occasions de se réunir autour d’une bonne table!
2. Lorsque l’assiduité dans les pratiques religieuses n’est que
l’occasion de se montrer et d’ en retirer un effet de prestige
personnel.
C’est en effet pour eux seuls que
mangent et doivent ceux qui ne s’approchent de la table du Seigneur que
pour obéir à des motivations d’ordre social ou autre …
3. Lorsque l’on n’y voit qu’un moyen somme toute très simple et peu
coûteux d’apaiser les exigences d’une conscience encore éveillée. C’est
bien pour eux que mangent et boivent ceux pour qui le rite est un doux
oreiller propice au sommeil spirituel …
4. Lorsque l’on croit discerner dans le rite un moyen de salut. Erreur
particulièrement grave. Attitude inacceptable devant Dieu.
5. Lorsque la pratique religieuse n’est pas accomplie dans le seul but
de plaire à Dieu. Un acte n’a d’autre valeur que celle de l’intention
qui le motive. Si celle-ci n’est pas pure devant Dieu, l’acte qui en
résulte n’a guère plus de valeur devant lui.
Lisez les versets 1 et 3 de ce chapitre.
Ils vous instruiront sur la valeur des pratiques religieuses des
incrédules.
Sachons nous tourner vers Celui qui
demeure au centre de nos réunions, de nos réjouissances et de nos
activités.
Vivons en toute chose pour le Seigneur {#Ro 14:8}
C. H. SPURGEON