64 - "CELUI QUI NE PREND PAS SA CROIX ET NE ME SUIT PAS, N’EST PAS DIGNE DE MOI".       {#Mt 10:38}

      Bien avant sa crucifixion le Seigneur Jésus sait ce qui doit arriver. Cependant il ne recule pas devant la vision de ce qui l’ attend. De la même manière, il voit par avance chacun de ses disciples recevoir et prendre la croix qui lui est dévolue. Il n’y a aucune exception à cette règle.

      Imaginez le tableau suivant: un cortège de gens portant chacun sa croix, et, devant, le Seigneur Jésus portant la sienne. Ce cortège traverse les siècles.

      Ce que le Seigneur attend d’un disciple, c’est qu’il le suive en toutes choses, même en cela. Certes, il est fatigant, pénible, douloureux de porter sa croix. Mais c’est inévitable pour quiconque suit le Seigneur. Il faut obligatoirement prendre sa croix ou renoncer à l’idée d’être chrétien.

      La question se pose alors:

      I. Quelle est ma croix? "Celui qui ne prend pas SA croix."

a) Peut-être est-ce l’abandon de certains plaisirs ou de quelque péché mignon?

b) Peut-être est-ce la nécessité d’endurer les reproches ou la méchanceté; ou encore à rester dans la pauvreté ou l’obscurité

c) Peut-être est-ce la persécution ou la perte des bien matériels pour l’amour du Seigneur Jésus?

d) Ma croix, c’est certainement l’abandon de toutes choses entre les nains du Seigneur: l’acquiescement de tout non être au fardeau de service dont il veut n’honorer.

e) Ma croix c’est aussi l’acceptation, librement consentie, de la volonté de non Père céleste, dans la patience et la reconnaissance. C’est la croix que le Seigneur Jésus, dans sa bonté, sa sagesse et sa prudence, a su choisir pour roi. Il est normal que je la porte tout comme le Seigneur Jésus.

      II. QUE FAUT-IL EN FAIRE?. "Prends … . et suis-moi".

1. Par un choix délibéré, il faut accepter de la porter. Il n’est pas question de la choisir. Il ne saurait être question d’en fabriquer une, soit par obstination, soit par excitation … . ni de murmurer devant celle qui m’est attribuée … . ni de la mépriser au nom des principes du stoïcisme ou par négligence volontaire …  ni de faiblir, ni de s’écrouler sous elle, ni de fuir loin d’elle.

2. Il faut, au contraire, y faire face avec courage.

3. Il faut la porter avec patience. Le chemin n’est pas si long.

4. Il faut s’y résigner de bon coeur, car c’est ainsi qu’en a décidé le Seigneur.

5. Il faut suivre Jésus-Christ tout en la portant car c’est ainsi qu’en a décidé le Seigneur.

      Quel honneur et quel réconfort de marcher dans l’empreinte de ses pas. Ceci est un point essentiel. Ce n’est pas assez de porter sa croix, il faut la porter à la suite de Jésus.

      Songez avec reconnaissance que vous n’avez qu’à la porter, au lieu que ce soit elle qui ait à vous porter. C’est un fardeau royal, sanctifié, qui apporte la sanctification et la communion avec Jésus-Christ.

      III.  MOTIFS D’ENCOURAGEMENT.

1. C’est une nécessité. Je ne puis revendiquer le titre de disciple si je ne porte pas ma croix.

2. La compagnie d’autres, et qui étaient bien meilleurs que moi, ont également porté leur croix.

3. L’amour. La croix de Jésus était autrement plus lourde que la mienne.

4. La foi. La grâce me sera donnée, suffisante pour contrebalancer le poids de la croix.

5. L’ espérance. Je porte ce fardeau, mais les conséquences n’en seront profitables.

6. Le Zèle. Tout l’honneur en reviendra au Seigneur si je porte patiemment ma croix.

7. L’expérience. Je finirai par y prendre plaisir, car ce sera pour moi une source de bénédiction. La croix porte du fruit.

8. L’Attente. Ma récompense sera la gloire éternelle. Sans croix, pas de couronne.

      Que les incrédules s’imaginent que leur part est meilleure que la nôtre, "beaucoup de malheurs attendent le méchant" dit le Psalmiste.

      Que les justes ne s’épouvantent pas de leur croix, car elle ne les écrasera, pas. Même si nos craintes nous la représentent comme étant en fer, elle n’est pas faite de ce lourd métal. Elle ne dépassera pas nos forces et nous la porterons bien haut, avec joie.

C. H. SPURGEON