58 - ABSENCE DE PLUIE
"Et je donnerai mes ordres aux nuées
afin qu’elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle". {Ésaïe 5:6}
La pluie est un des éléments nécessaires
au développement de la plante et de son fruit. Que vienne un temps de
sécheresse et c’est la catastrophe, surtout dans les pays chauds.
Sur un autre plan on peut dire également
que toute vie spirituelle a besoin (tant pour sa croissance que pour sa
maturation) d’être arrosée de la pluie de l’Esprit Saint.
Que le Saint Esprit vienne à se retirer,
et c’est aussi la catastrophe (lire l’ensemble du verset).
N’est-ce pas un véritable supplice que
de voir au-dessus de sa tête des nuages gorgés d’eau sans qu’il en
tombe une seule goutte sur la terre desséchée ?
De même, il est tragique d’avoir à sa
disposition des moyens de grâce, mais sans la grâce qui normalement
devrait les accompagner.
La raison d’être des nuages est de
répandre la pluie sur la terre. Et voici que Dieu intervient pour
bouleverser l’ordre naturel des choses, pour que "les nuées ne laissent
plus tomber la pluie," les empêchant ainsi de rafraîchir la terre.
Il n’y a pas obligatoirement de relation
entre le rite et la grâce. Le rite peut laisser supposer la grâce sans
que cette dernière soit vraiment affective.
I. Sécheresse spirituelle au niveau de l’église.
1. Prédications dépourvues de la puissance qui les rendrait efficaces.
2. Rites considérés comme plus importants que la présence du Seigneur.
3. Réunions d’où le Seigneur est absent.
4. Lecture de la Parole de Dieu, mais les coeurs y restent insensibles.
5. Prières rituelles d’où l’intercession est absente.
6. Mise à l’écart de l’Esprit Saint.
Tous ces symptômes se voient trop
souvent dans églises et chez certains individus ; c’est parce que le
péché y a été toléré malgré les avertissements du Seigneur. Est-ce le
cas dans notre église, dans notre propre vie ?
II. Ses conséquences.
1. Jamais de conversion dans une telle église. Étant donné qu’une
conversion ne saurait se produire sans l’action du Saint-Esprit, on ne
peut s’attendre à en voir lorsqu’il est mis à l’écart.
2. Jamais de réintégration des rétrogrades. Les plantes desséchées ne peuvent revenir à la vie si elles ne sont pas arrosées.
3. Pas de réconfort pour ceux qui sont fatigués. Seule la rosée céleste
peut apporter courage et réconfort à ceux qui sont fatigués et chargés.
4. Aucun signe d’activité spirituelle. La routine s’instaure, le zèle
des Chrétiens se refroidit. Bientôt ce sera la mort spirituelle. Ceux
qui ont des responsabilités dans l’église agissent comme des
somnambules.
5. Pas de joie spirituelle, ni de chants de victoire, ni de réjouissance.
Comme la nature tout entière souffre en
période de sécheresse, ainsi toute vie spirituelle s’étiole si elle
n’est arrosée de la pluie du Saint-Esprit.
Rien ne peut remplacer l’Esprit de Dieu.
Rien ne peut prospérer sans son intervention.
III. Sécheresse spirituelle au niveau de l’individu.
Les manifestations de la sécheresse spirituelle apparaissent aussi au niveau de l’Individu.
1. L’âme ne retire aucun profit de la lecture de la Parole de Dieu.
2. Le Chrétien se lasse d’entendre la prédication de l’Evangile.
3. Il se met à critiquer et à mépriser les enseignements de la Parole.
4. Bientôt il ne se soucie même plus de l’écouter.
5. Ou bien s’il l’écoute, il en tord le sens, le tourne en ridicule, en
conteste l’enseignement et y cherche une justification à ses mauvaises
habitudes.
Il est pénible, ô combien pénible, de
voir ce qui devrait avoir une saveur de vie et produire la vie prendre
une saveur de mort et produire la mort. C’est comme lorsque ; des
nuages gorgés d’eau passent au-dessus de la terre sans y laisser tomber
une seule goutte d’eau.
J’espère que ce n’est le cas d’aucun d’entre nous...
IV. Comment empêcher la sécheresse spirituelle ?
Sachons avoir recours aux moyens de
grâce, tout en évitant de placer en eux la confiance absolue :
1. Confessons que nous ne méritons rien. Le Seigneur a sans doute eu
raison de nous laisser sur notre soif spirituelle pendant un temps.
2. Reconnaissons que notre vie spirituelle dépend de la salutaire pluie d’en haut.
3. Prions sans cesse, comme le fit Élie le prophète ; prions jusqu’à ce qu’il "pleuve".
4. Regardons à Jésus et à Jésus seul.
5. Donnons toute sa valeur au moindre signe annonciateur de la grâce
divine, recherchons-le avec autant d’attention qu’Élie scrutant
l’horizon jusqu’à ce qu’apparaisse un petit nuage annonciateur de
pluie.
6. Et lorsqu’à nouveau nos coeurs retrouvent la grâce, sachons en tirer
parti afin qu’elle porte des fruits à la gloire de Dieu.
Que cette brève méditation stimule la
reconnaissance de ceux qui sont arrosés des bienfaisantes ondées
spirituelles.
Qu’elle serve aussi d’avertissement à
ceux qui se désintéressent des choses spirituelles et des réunions
évangéliques.
C. H. SPURGEON