48 - POURQUOI DONNE-T-IL LA LUMIÈRE ?

"Pourquoi donne-t-il la lumière …  à l’homme qui ne sait où aller, et que Dieu cerne de toutes parts?" {#Job 3:20-23}

Les circonstances dans lesquelles se trouve Job sont telles que la vie lui devient un fardeau. Pourquoi continuer à vivre, si c’est pour souffrir? Pourquoi ne lui serait-il pas fait la grâce de mourir. La lumière est un bien précieux, et pourtant on en arrive à se demander pourquoi elle nous est donnée. Considérez le peu de valeur des biens temporels on peut en posséder et les prendre en horreur. On peut aussi posséder la lumière de la vie et lui préférer les ténèbres de la mort, lorsque la situation dans laquelle nous nous trouvons devient par trop douloureuse. D’où la question de Job: "Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre, et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme, qui espérant en vain la mort, et qui la convoitent plus qu’un trésor?"

J’espère que nos auditeurs ne se trouvent pas dans la même situation que Job si pourtant c’était le cas, alors notre désir est de leur apporter un peu de réconfort.

I - Circonstances dans lesquelles on en vient à se poser cette question.

"L’homme qui ne sait ou aller et que Dieu cerne de toutes parts." Il possède la lumière de la vie, mais pas la lumière du réconfort.

1. - Sur sa route, des difficultés sans nombre. Aucune satisfaction: pas plus sur le plan matériel que sur le plan spirituel. Profondément déprimé, il est incapable d’imaginer le moindre soulagement à son fardeau et à sa misère. Pas de réconfort possible: ni près de Dieu, ni près des hommes. "Il ne sait où aller".

2. - Il ne voit pas la raison de cet état de choses. Un péché particulièrement grave? Il ne s’en connaît pas. Le bien qui pourrait sortir de cette situation? Il ne le voit pas non plus! Lorsque vraiment nous ne pouvons discerner aucune cause possible à nos malheurs, nous devons conclure qu’il n’y en a pas. Il est dangereux de juger par ce que nos yeux peuvent voir.

3. - Il ne sait quelle est la conduite à tenir. Quand l’esprit est abattu, la confiance s’évanouit, la joie s’envole, les voies de la sagesse deviennent difficiles, la patience quasiment impossible. Marcher sans comprendre est une épreuve douloureuse.

4. - Il ne voit pas comment en sortir. Il lui semble entendre l’ennemi lui murmurer: "Ils sont égarés dans le pays, le désert les enferme.". {#Ex 14:3} Comment échapper si l’on est prisonnier d’une haie d’épines?

C’est une route sans fin, une route étroite et sombre. En de telles circonstances, on ressent plus intensément sa peine et on parle avec plus d’amertume. Si nous étions placés dans cette situation, nous aussi nous nous poserions la même question.

Examinons donc ensemble:

II - La question posée par Job.

"Pourquoi donne-t-il … "

A moins qu’elle ne soit posée dans un esprit de parfaite humilité et de confiance absolue, c’est une question condamnable.

1. - Elle est dangereuse. Elle exalte à tort l’intelligence de l’homme. L’arrogance ne convient pas à l’ignorance. Que pouvons nous savoir?

2. - Elle implique une attitude de reproche à l’égard de Dieu. Elle sous entend que ses voies ne sont ni raisonnables, ni justes, ni bonnes, ni sages, et qu’elles doivent nous être expliquées.

3. - Il doit y avoir une réponse à cette question; mais sommes-nous en mesure de la comprendre? Dieu à un "parce que" en réponse à chacun de nos "pourquoi?," mais il ne le fait pas souvent connaître, car "Il ne rend aucun compte de ses actes." {#Job 33:13}

4. - Ce n’est pas la question la plus utile. Qu’avons-nous besoin de savoir pourquoi nous vivons dans la souffrance, il serait plus profitable de nous demander comment utiliser la vie qui nous est laissée.

III - Réponses possibles à cette question.

A supposer que la réponse soit la suivante: "Parce que c’est la volonté de Dieu." N’est-ce pas suffisant? "Je n’ouvre pas la bouche, car c’est toi qui agis.". {#Ps 39:10}

1. - Pour un inconverti, les réponses possibles sont nombreuses.


- C’est la compassion de Dieu, qui, lui laissant la lumière de la vie, lui épargne des souffrances plus grandes encore. Pour lui, souhaiter la mort, c’est désirer l’enfer. Qu’il ne soit donc pas si stupide!

- C’est la sagesse de Dieu, qui, le cernant de toutes parts, et diminuant son courage, le retient de pécher. Il vaut mieux pour lui être déprimé que débauché.

- C’est l’amour de Dieu qui appelle l’inconverti à la repentance. Tous ses chagrins sont comme des coups de fouet destinés à le conduire à Dieu.


2. - Dans le cas des chrétiens, les réponses paraissent plus claires encore. Les épreuves vous sont envoyées :


- Afin que vous discerniez tout ce qu’il y a en vous. Quand notre âme est abattue, nous voyons de quoi nous sommes faits.

- Afin de vous amener à un contact plus étroit avec Dieu. Vous êtes cerné de toutes parts mais au-dessus de vous, il y a votre Dieu. Vous êtes environné de ténèbres, mais vous vous approchez davantage de votre Dieu. La vie vous est laissée, afin que la grâce abonde en vos coeurs.

- Afin que vous serviez d’exemple aux autres. Certaines personnes sont choisies pour servir de vivants témoignages de l’action du Seigneur au milieu des hommes. Il sont comme des phares pour les autres marins.

- Afin de glorifier la grâce de Dieu. Si notre chemin était toujours facile, nous serions incapables de démontrer aussi clairement la puissance du Dieu qui nous soutient, nous console et nous délivre.

- Afin de vous préparer une vie plus belle. Si la vie ne vous était pas laissée, vous ne sauriez atteindre la paix qui vous est réservée. Vous n’y seriez pas non plus préparés sans les épreuves que vous avez traversées auparavant.

- Afin de vous rendre semblables au Seigneur Jésus qui vécut dans l’affliction. Pour lui, la mort n’était pas une délivrance du fardeau qu’il portait. Il a dit: "Tout est accompli," avant même de rendre l’âme.


Ne soyez pas trop prompt à poser des questions comme les incroyants.

Soyez-en assurés, la vie n’est jamais trop longue.

Que le Saint-Esprit vous enseigne à demeurer dans le bon chemin, même dans l’obscurité.

Qu’il vous enseigne aussi à poursuivre votre marche entre les haies qui bordent la route, que ce soient des haies de roses ou des barrages de ronces.

C.H. SPURGEON