19 - ADRESSE-T-IL DES PRIÈRES A DIEU ?

" Adresse-t-il en tout temps des prières à Dieu " ? {Job 27:10}

Chrétien ? Hypocrite ? Le second est quelquefois une fort bonne imitation du premier. Tout comme le Chrétien, l’hypocrite prétend connaître Dieu, s’entretenir avec lui, être consacré à son service et avoir recours à sa protection … Il s’adonne à la prière ou, du moins, feint de s’y adonner. Et pourtant, l’hypocrisie la plus parfaite comporte des failles discernables à certains signes.

La pierre de touche qui permet de distinguer la piété véritable de la piété hypocrite, est la question posée par le verset qui sert de texte à notre méditation: "Adresse-t-il en tout temps des prières à Dieu " ?

I - Met-il à profit toutes les occasions d’élever vers Dieu sa prière ?

Prie-t-il dans la solitude ou seulement lorsqu’il y a des gens pour l’écouter ?

Prie-t-il malgré les interdictions, comme le faisait Daniel?

Elève-t-il son âme vers Dieu dans le cours de ses activités quotidiennes ? Demande-t-il à chaque instant l’aide de son Dieu ?

Est-ce qu’il n’oublie pas de prier quand il jouit d’un moment de détente ? Eprouve-t-il vraiment la crainte d’offenser Dieu par ses propos? Ou bien lui arrive-t-il d’oublier son Dieu quand il se trouve en joyeuse compagnie ?

Fait-il connaître à Dieu la détresse de son âme? ou au contraire ne se réfugie-t-il pas dans un silence boudeur ?

II - Elève-t-il continuellement son âme vers Dieu ?

S’il lui arrive occasionnellement de "formuler" quelques prières, possède-t-il cet esprit de prière qui ne cesse jamais de plaider devant Dieu? Nous devrions être continuellement en prière car:

- Nous dépendons entièrement de Dieu en ce qui concerne notre vie spirituelle, aussi bien que notre vie matérielle.

"Aussi longtemps qu’ils sont en vie, les Chrétiens devraient prier c’est quand ils prient que véritablement ils vivent!"

- Nous avons constamment besoin de quelque chose. Que dis-je de beaucoup de choses!

- Autant nous recevons de bienfaits de la part du Seigneur, autant nous avons besoin de sa grâce, afin de les employer d’une manière convenable.

- Nous sommes constamment en danger: dangers visibles ou invisibles qui nous guettent à chaque pas. Qui d’autre que notre Dieu pourrait nous en protéger?

- Toujours faibles, enclins au mal, incapables de résister aux coups portés à la vie de notre âme. Toujours "prêts à périr".

- Eprouvant constamment, le besoin de forces nouvelles pour supporter la souffrance, faire des progrès dans la connaissance, exercer un ministère par le chant ou la prédication.

- Constamment dans le péché. La souillure du péché nous atteint même dans le sanctuaire et nous devons sans cesse en être purifiés.

- Toujours accablés par le souci des autres, surtout dans le cas des pasteurs, des parents ou des responsables.

- Ayant constamment à coeur la cause de notre Seigneur, et y trouvant mille raisons de répandre nos coeurs devant lui.

III - Ira-t-il jusqu’à importuner son Dieu?

- Saura-t-il persévérer même si aucune réponse ne lui est donnée?

- Saura-t-il continuer à prier même si la réponse parait dure? A-t-il appris à lutter avec l’ange et à rendre coup pour coup?

- S’il est seul à prier, ne craindra-t-il pas de se singulariser? Continuera-t-il à prier contre vents et marée?

Et s’il n’obtient que défaites et déceptions, comprendra-t-il que "retard n’est pas refus?" Persévèrera-t-il dans la prière?

IV - Persévèrera-t-il dans la prière tout au long de sa vie?

L’hypocrite s’arrête bien vite de prier.

- Dans la difficulté, il ne se met pas à genoux, mais vole à la recherche de secours purement humains.

- Une fois tiré d’embarras, il ne se met pas davantage à prier, mais oublie les voeux qu’il a formulés.

- Qu’on se moque de lui, il n’osera plus ouvrir la bouche pour prier … Qu’on le regarde avec condescendance, ç’en est fini de ses prières. L’hypocrite tombe vite dans le formalisme.

- Il est déjà à moitié endormi; son attention n’est pas en éveil pour percevoir une réponse. Il sombre dans une routine de rites et de mots vides de sens.

- Il se lasse bien vite. Il fera peut être un effort qui restera sans lendemain. Plus les prières sont courtes, plus, il les apprécie.

- Il se sent en sécurité. Pourquoi donc prier puisque tout va si bien? D’un autre côté, il est tellement sanctifié qu’il n’a plus besoin de prier!

- Le voilà qui abandonne son assemblée, qui regarde tout cela comme inutile, et s’imagine que sa philosophie lui interdit de prier!

C.H. SPURGEON