139 - VIEILLESSE
"Jusqu’à votre vieillesse je serai le
même jusqu’à votre vieillesse je vous soutiendrai; je l’ai fait et je
veux encore vous porter, vous soutenir et vous sauver". {#Esa 46:4}
Ce qui ressort de ce texte, c’est le
caractère immuable de notre Dieu, sa fidélité, sa bonté à l’égard du
peuple qui se place au bénéfice de sa grâce.
Est-il même nécessaire de souligner cet
aspect du caractère divin aux yeux de créatures aussi limitées dans le
temps que nous le sommes?
En effet, les 70 ou 80 ans que nous
passons sur la terre ne nous permettent pas de constater la moindre
modification dans les éléments naturels: le soleil, les océans,
etc …
Pas le moindre changement non plus dans la parole de Dieu, ni dans le message de l’Evangile.
Aucune modification dans la communion, la prière et la louange.
Nos expériences spirituelles sont en
tous peints identiques à celles des Chrétiens des siècles passés.
Au contraire la nature même de Dieu est
en opposition avec l’idée de variation et de changement..
Qu’avons-nous "besoin de preuves de la
fidélité et de la bonté de Dieu à l’égard des siens? Réfléchissons
ensemble aux faits suivants:
Les bénédictions accordées à nos
prédécesseurs ne diffèrent aucunement de celles que Dieu nous dispense.
Les promesses de Dieu n’ont subi aucune modification.
Les vieux Chrétiens sont prêts à
témoigner de la fidélité de Dieu au cours des années passées aussi bien
que dans le temps présent. Les récits du passé concordent également sur
ce point.
La puissance divine n’est aucunement
tributaire de la faiblesse humaine; l’amour de Dieu demeure inaltéré en
face des défaillances humaines; la vérité divine ne saurait se modifier
avec les années.
Le corps de Christ n’est pas complet
tant que tous ses élus ne sont pas encore entrés dans son royaume; le
Seigneur se doit donc de demeurer pour chacun de ceux qu’il appellera
dans l’avenir semblable à ce. qu’il a été pour les élus des siècles
passés.
En résumé, "la vieillesse" possède ses
propres particularités dont la moindre n’est pas de mettra en évidence
le caractère inébranlable de la grâce de Dieu.
Examinons ensemble quelques-unes de ces particularités du grand âge.
I. Les souvenirs
1. Souvenirs des joies passées, preuves de l’amour de Dieu.
2. Souvenirs des visites reçues au moment des maladies. Souvenirs de la
manière dont le Seigneur a apporté la joie même auprès du lit de
souffrance.
3. Souvenirs des épreuves et des séparations d’avec des êtres chers;
souvenirs des changements de situation au cours desquels le Seigneur
s’est toujours montré fidèle.
4. Souvenirs des luttes, des tentations, des combats contre la chair,
le monde de Satan; souvenirs des protections efficaces du Seigneur.
5. Souvenir des péchés commis, souvenir des gens dont la foi a fait
naufrage, mais prise de conscience de la fidélité du Dieu qui a su
préserver les siens tout au long de leur existence.
II. Espérances
Les espoirs paraissent limités, mais ils
ne diffèrent en rien des espérances des jours de la jeunesse, car
l’alliance de Dieu et de son peuple n’a subi aucune modification.
1. Espoir qui repose sur Jésus-Christ, le Sauveur et non sur de longs états de service.
2. Espoir qui se justifie par la foi en la parole infaillible du Dieu vivant.
3. Espoir qui demeure parce qu’il se trouve entre les mains de Dieu.
4. Espoir qui débouche sur le ciel, la couronne de vie et la joie éternelle,
5. Perspectives aussi attrayantes et aussi stimulantes que jamais.
III. Inconvénients du grand âge
Moins de soucis majeurs puisque c’est
l’âge de la retraite. Les soucis qui subsistent tendent à démontrer la
réalité de la grâce de Dieu dans la vie.
1. Infirmités corporelles: la grâce agissante de Dieu compense les joies disparues de la. jeunesse, de la santé, de l’activité.
2. Facultés mentales affaiblies: la mémoire est moins fidèle et
l’imagination moins vive; néanmoins les doctrines évangéliques y
gagnent en douceur et les vérités éternelles soutiennent les forces des
gens âgés.
3. La mort est proche, mais le ciel est plus proche encore. La terre
n’offre plus autant de joies mais la patrie céleste a d’autant plus
d’attraits depuis que des êtres tendrement chéris y ont pris leur place
et que les liens avec les choses terrestres sont de plus en plus
lâches.
4. Il devient de plus en plus nécessaire de se préparer à la "Grande
Rencontre". La foi des gens âgés est plus solide et leur confiance plus
absolue dans la force des promesses dont la valeur a souvent été
vérifiée dans le passé.
Constatations prouvant toutes le caractère immuable de notre Dieu.
IV. Joies spirituelles
Si la vieillesse a perdu certaines joies, il lui en reste d’autres d’au moins égale valeur.
1. Elle possède le privilège d’une longue familiarité avec les Saintes
Ecritures et d’une parfaite certitude de la valeur des promesses qui y
sont contenues.
2. Elle ne connaît plus les incertitudes de la foi vacillante, elle connaît ce qu’autrefois elle devinait seulement.
3. L’avenir lui paraît d’autant moins redoutable qu’il est plus court.
4. La vieillesse a une conscience plus nette des joies célestes car elle est aux confins de la Terre Promise.
5. Elle se préoccupe moins des affaires terrestres et davantage des réalités célestes où se situent ses affections.
Preuves de l’amour de Dieu qui ne saurait être sujet à changement ni altération.
V. Obligations
Avons-nous meilleure preuve de la
fidélité de Dieu que cette maturation des fruits spirituels dans la vie
des vieux Chrétiens?
Ils constituent un témoignage éclatant:
1. De la bonté de Dieu, du caractère immuable de son amour, et des certitudes de la révélation.
2. Un réconfort réel à ceux qui sont maintenant au combat, leur prouvant que l’on sort victorieux de la bataille.
3. Un avertissement à ceux qui s’égarent. Avertissement d’autant plus écouté que celui qui le donne est avance en âge.
4. Un enseignement car l’expérience des vieillards éclaire d’un jour nouveau des événements jusque là inexpliqués.
Finalement, notre méditation renferme:
-un enseignement pour les jeunes: qu’ils
apprennent à faire de ce Dieu leur Dieu, car il ne saurait y avoir en
Lui, ni variation, ni ombre de changement.
-un encouragement pour les Chrétiens d’âge mur: jamais l’Eternel ne les abandonnera.
-un hymne de reconnaissance pour les
vieillards: qu’ils chantent d’une voix adoucie par l’âge l’amour et la
grâce éternelle de leur Sauveur.
C. H. SPURGEON