11 - PÉDAGOGIE DIVINE

"Lui qui … a appris, bien qu’il fût Fils l’obéissance par les choses qu’il a souffertes". {Hébreux 5:7,8}

Il y a toujours une consolation pour nous à voir la façon dont le Seigneur Jésus a été traité quand il était sur la terre.

Quand nous le voyons passer au creuset de l’épreuve, nous admettons plus facilement d’y passer nous-mêmes.

Et pourtant il est la seule personne au monde à qui le châtiment eût dû être épargné!

Lui qui est pour nous une sorte de Frère Aîné et que nous voyons au fort de l’agonie et de la souffrance, il nous exhorte à obéir à la volonté de Dieu dans une attitude d’entière soumission.

I - La filiation directe n’exclut pas la souffrance.

1. - Jésus, le Fils de Dieu a connu la souffrance.


Et pourtant il était Fils Unique

Fils Aîné, ayant droit à tous les égards

Fils dont la fidélité et la pureté furent absolues

Fils qui attendait d’être glorifié.


2. - Quels que soient les dons que les Enfants de Dieu reçoivent en partage, la souffrance ne leur sera. pas épargnée.

3. - Quel que soit leur degré de sainteté et de soumission, ils passeront obligatoirement par l’école de la souffrance.

4. - Aucune prière des Enfants de Dieu, quelque fervente qu’elle soit, n’ôtera toute épine de leur chair.

5. - Quelque sublime que puisse être l’amour dans le coeur d’un enfant de Dieu, il lui faudra quand même passer par le feu de l’épreuve.

L’amour et la sagesse de Dieu maintiennent la discipline dans sa. famille car tous sans exception sont héritiers du ciel.

II - La souffrance n’altère en rien la qualité de Fils.

Le Seigneur Jésus demeure encore ici notre grand exemple.

1. - Il demeurera le Fils de Dieu bien que vivant dans le dénuement {#Lu 2:12}

2. - Sa conviction ne fut pas ébranlée malgré la tentation dans le désert {#Mt 4:3}

3. - Ni lorsqu’il se vit l’objet de la médisance {#Jn 10:36}

4. - Ni lorsqu’il se trouva seul dans sa peine et sa crainte {#Mt 26:39}

5. - Abandonné de tous {#Jn 16:32}

6. - Abandonné de Dieu lui-même {#Lu 23:46}

7. - Traversant solitaire le sombre pas sage de la mort, {#Mr 15:39} montrant par son triomphe qu’il avait l’approbation du Père {#Jn 20:17} Christ "l’homme de douleurs, habitué à la souffrance".

III - Même les Fils doivent apprendre l’obéissance.

Même celui en qui il n’y avait pas la moindre souillure, mais qui vécut dans la perfection et l’intégrité absolue, dut lui aussi apprendre l’obéissance car elle s’apprend.

1. - Par Expérience: C’est seulement en passant par la souffrance que l’on en comprend l’amertume et que l’on apprend comment réagir à titre individuel.

2. - Et non par une pure rhétorique.

Les plus beaux discours ‘ne sont d’aucun secours,

Les expériences des autres sont parfaitement inutiles, autant qu’une perpétuelle activité qui nous occuperait l’esprit plus qu’elle nous rendrait obéissant: il faut passer par la souffrance.

3. - L’obéissance est valable pour la terre et le ciel.

- pour la terre car elle nous rend capables de mieux comprendre notre
prochain.

- pour le ciel car la louange apportée au Sauveur sera ainsi épurée
par l’expérience.


IV - Valeur pédagogique de la souffrance.

La souffrance est le meilleur des pédagogues qui soit, car:

1. - Elle atteint l’homme dans tout son être: son coeur, sa chair et ses os.

2. - Elle met en évidence I’oeuvre de la pure grâce en nos coeurs et balaie tous les faux semblants qui, loin d’être des marques d’obéissance ne sont que des expressions de la volonté personnelle.

3. - Elle va jusqu’au tréfonds de notre être, passe au crible les caractéristiques de notre nouvelle nature, établissant par là même une distinction entre le vrai et le faux et faisant apparaître la qualité de notre vie spirituelle (repentance, foi et prière).

4. - C’ est une mise à l’épreuve de notre persévérance qui nous permet de savoir à quel point, d’obéissance nous sommes parvenus. Pouvons-nous dire: "Même s’Il me frappe, c’est en Lui que je place ma confiance".


- La question qui se pose à nous :
"Suis-je véritablement Enfant de Dieu" ?

- L’aspiration de nos coeurs:
"Apprends-moi l’obéissance"

- La discipline librement consentie :
"J’accepte la souffrance".


C.H. SPURGEON