OBSCUR

 

Obscurcir. Nous avons déjà parlé de l'obscurité, en tant qu'elle signifie l'adversité, sous les noms de NUIT et de TÉNEBRES. Un visage obscur est opposé à un visage serein et ouvert. Jésus-Christ reproche aux pharisiens qu'ils ont le visage sombre (Mat VI) et triste pendant qu'ils jeûnent ; et dans Nahum (Na 2 :10), en parlant de la ruine de Ninive : Leurs visages sont comme le noir d'une chaudière ; l'Hébreu : Comme s'ils s'étaient mis de la suie sur le visage. Quelques voyageurs assurent que quelquefois, dans le deuil, les Orientaux se noircissent le visage, en le frottant du noir d'un chaudron. Joel fait allusion à cette coutume (Joe 2 :6) : Omnes vultus redigentur in ollam. Et Isaïe. (Esa XIII, 8) : Facies combastoe vultus eorum. Et Ezéchiel, (Eze XX, 47) : Comburetur ou nigrescet omnis facies ab Austro usque ad Aquilonem.

 

Les livres obscurs marquent le tombeau (Ps 142 :3). Dans un autre psaume (Ps 73 :21) on lit : Repleti sunt qui obscurati sunt terroe domibus iniquitatum ; ce que quelques-uns entendent des lieux obscurs, des prisons, où les tyrans retiennent souvent les faibles et les malheureux. D'autres traduisent : Parce que les obscurs de la terre, les pauvres Israélites, sont réduits en captivité dans les maisons des Babyloniens. Salomon parle des obscurs, des pauvres opposés aux grands et aux riches (Pr 22 :23). L'Hébreu : Coran: obscuris.

 

Dans les grandes calamités on dit que le soleil eobscurcit, et que la lune se couvre de ténèbres (Mt 24 :24 Lu 23 :45). Nahum (Na 3 :19) dit: Votre blessure n'est point cachée ; l'Hébreu : Elle n'est point reprise ; ni bandée, ni serrée. Jérémie parlant des portes de Jérusalem (Jer 14 :2), selon l'Hébreu. Elles sont languissantes et couvertes de deuil sur la terre. Les portes sont mises pour la ville.

 

L'obscurité du coeur et de l'esprit, dans saint Paul (Ro 1 :21 Eph 4 :18), marque l'ignorance volontaire et l'endurcissement des Juifs.