JAVELOT

 

ou DARD, arme ordinaire aux Hébreux, ainsi que la lance et la pique. « On lançait le dard et la lance contre l'ennemi, et souvent on en prenait plus d'une dans ses mains. Joab en prit trois pour percer Absalom suspendu par les cheveux (2Sa 18 :14). Le kidon que Josué éleva en haut comme un signal dans la journée de Haï, et que la Vulgate et plusieurs bons interprètes ont pris pour un bouclier, les Septante et Aquila l'ont pris pour cette sorte de dard tout de fer que l'on appelait goesus (Jos 8 :18)  le chaldéen l'entend d'une lance. L'auteur de l'Ecclésiastique, rappelant cette action de Josué, exprime ce mot par celui de rhomphoea (Ecc 46 :3), qui se prend aussi pour un dard. Il dit de Goliath qu'il portait un kidon d'airain entre ses deux épaules (1Sa 17 :6) ; et plus loin on voit que ce kidon est distingué de sa lance et de son épée (1Sa 17 :45). Job, parlant du Béhémoth, dit qu'il se rit de celui qui agite et lance contre lui le kidon (Job 41 :20) ; et ici la Vulgate même l'exprime par hasta, qui signifie une pique. Jérémie parlant des troupes de Nabuchodonosor qui devaient venir contre Jérusalem, et des troupes de Cyrus qui devaient venir contre Babylone, dit qu'elles prendront l'arc et le kidon (Jer 6 :23), ce qui convient mieux au dard qu'au bouclier, puisque ordinairement les archers ne portent pas de bouclier.

 

Anciennement on usait de dards enveloppés de poix et d'autres matières combustibles, et on les lançait enflammés. Stace en parle dans un passage, ainsi que Virgile.

 

Saint Paul faisait allusion à ces traits lorsqu'il nous avertit de prendre le bouclier de la foi pour éteindre les traits enflammés (iela ignea) du malin esprit (Eph 6 :16). On a vu l'usage de ces traits encore assez récemment dans les sièges de villes. L'Ecriture nous fait croire qu'ils n'étaient point inconnus aux Hébreux. Dieu a établi sa demeure dans Sion, dit le prophète; c'est là qu'il a brisé les étincelles de l'arc, les boucliers, les épées et la guerre même (Ps 76 :3, 4). Et ailleurs, parlant des discours trompeurs de la langue, il les compare aux flèches perçantes d'un homme fort, accompagnées de charbons ardents (Ps 120 :4).

 

Souvent les prophètes appellent les éclairs les flèches du Seigneur (Ps 18 :15 ; Hab 3 :3), comme par allusion à ces traits enflammés ». [Voyez BÉLIER.]